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LE CHIISME REPOND 122 

«...ceux qui se contentent de leurs rapports avec leurs épouses et leurs captives». 

Une femme mariée selon un contrat temporaire dans le cadre légal, fait partie des femmes concernées par le terme coranique ْﻢِﮭِﺟاوزُا qui concerne aussi bien l’épouse par union temporaire que l'épouse par union permanente. Le verset de la sourate «Al-Mo’minûn» autorise les rapports sexuels avec les épouses et les servantes (esclaves) mais une femme qui s'engage dans une union temporaire fait elle, partie du groupe des épouses. 

Le discours de ceux qui considèrent que le verset de la sourate «Al-Mo’minûn» abroge le verset du mot‘ah de la sourate «AnNisâ’», est stupéfiant. Nous savons tous qu'un verset abrogateur, doit avoir été révélé après le verset abrogé, or dans ce cas, c'est le contraire car la sourate «Al-Mo’minûn» (qui est censée abroger) est mecquoise, c’est à dire révélée à la Mecque, avant que le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– n'émigre à Médine, et le verset de la sourate «An-Nisâ’» sur le mot‘ah (mariage provisoire) a été révélé à de Médine, après l’émigration du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– 

Comment un verset révélé à la Mecque peut-il abroger un verset qui sera révélé ultérieurement à Médine? Une autre preuve évidente de l'absence d'abrogation du verset du mot‘ah au temps du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– est la multitude de Hadith qui dénient son abrogation au temps du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, comme le Hadith que Djalâl od-Dîn Soyûtî rapporte dans le Dorr alManthûr, et dont l’explication a été donnée auparavant. 1 Rappelons que les Imams des Gens de la Demeure prophétique –les bénédictions de Dieu soient sur eux– qui, par le décret du Hadith «al-Thaqalayn» (les deux trésors), sont les Guides de la communauté et inséparables du Coran, ont confirmé le caractère licite et définitif du mariage temporaire.2 De plus, la légitimité d’un tel mariage, dans le respect des conditions citées, confirme la capacité qu’a l’islam, à toute époque, de régler les problèmes de la société. Aujourd’hui, la meilleure protection de la jeunesse contre les perversions et la corruption morale, est le mariage temporaire, dans le respect de ses conditions et de ses clauses.                                                               

1– Ad-Dorr al-Manthûr, Vol.2, p.140 et 141, sur le verset du mot‘ah. 2– Wasâ’il och-Chî‘ah, Vol.14, Livre du mariage, Première partie du chapitre consacré au mot‘ah, p.436. 

Pourquoi les chiites se prosternent-ils sur la torba (la terre)?  

Réponse:  

Certains s'imaginent que la prosternation sur la terre ou sur la terre des martyrs, est une forme d'idolâtrie ou d’associationnisme (chirk). 

En réponse à cette question il faut rappeler qu’il y a une différence évidente entre les phrases: «As-sodjû Lillàh» qui signifie la prosternation pour Dieu et «As-sodjûd ‘alal-ard» qui signifie la prosternation sur la terre. Certains n'ont pas réussi à voir la différence qui existe entre ces deux phrases. «As-sodjûdLillàh» signifie que la prosternation est pour Dieu, alors que «As-sodjûd ‘alal-ard» signifie que la prosternation se fait sur la terre. En d'autres termes, nous nous prosternons sur la terre, mais pour adorer Dieu. Tous les musulmans du monde se prosternent sur quelque chose, bien que leur prosternation soit pour Dieu. Tous les pèlerins de la Maison de Dieu (la Ka‘ba) se prosternent sur le sol de la Mosquée sacrée alors que l'objet de leur adoration est Dieu. 

Ainsi, se prosterner sur la terre, des végétaux ou toute autre matière, ne signifie pas qu'on les adore car, en nous humiliant 

LE CHIISME REPOND 126 

jusqu'à terre dans notre prosternation, nous ne cherchons qu'à manifester notre adoration de Dieu. Il est évident que l'expression "prosternation sur la terre" a un autre sens que l'expression "prosternation pour la terre". Le Noble Coran dit: 

 1 ﴾ ﹺﺽﺭﹶﺄﹾﻟﺍﻭ ﺕﺍﻭﺎﻤﺴﻟﺍ ﻲﻓ ﻦﻣ ﺪﺠﺴﻳ ﻪﹼﻠﻟﻭ ﴿

«Ceux qui sont dans les cieux et ceux qui sont sur la terre se prosternent devant Dieu». 

et le Noble Prophète a dit aussi: 

  2 « ﹰﺍﺭﻮﻬﹶﻃﻭ ﹰﺍﺪﹺﺠﺴﻣ ﺽ ﺭﺄﹾﻟﺍ ﻲﻟ ﺖﹶﻠﻌﺟ »

«La terre m’a été donnée en tant que lieu de prosternation et de purificateur». 

Par conséquent, la prosternation pour Dieu et la prosternation sur la terre sont totalement compatibles, car se prosterner, sur la terre ou sur les végétaux, est un signe d’extrême humilité vis à vis de Dieu l’Unique. 

Dans le but d’éclaircir la thèse chiite, il est opportun de se référer à une parole d’un de leurs grands Imams – l'Imam Sâdiq –les bénédictions de Dieu soient sur lui–: 

 ﺯﻮﳚ ﺎﻤﻋ ﱐﱪﺧﺃ :ﻡﻼﺴﻟﺍ ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍﺪﺒﻋ ﰊﻷ ﺖﻠﻗ ﻝﺎﻗ ﻢﻜﳊﺍ ﻦﺑ ﻡﺎﺸﻫ ﻦﻋ»

 ﺖﺘﺒﻧﺃ ﺎﻣ ﻭﺃ ﹺﺽﺭﺄﹾﻟﺍ ﻰﻠﻋﺎﹼﻟﺍ ﺯﻮﳚ ﻻ ﺩﻮﺠﺴﻟﺍ :ﻝﺎﻗ ﺯﻮﳚ ﻻ ﺎﻤﻋﻭ ﻪﻴﻠﻋ ﺩﻮﺠﺴﻟﺍ

 ﹼﻥﻷ ﻝﺎﻗ ؟ﻚﻟﺫ ﰲ ﺔﹼﻠﻌﻟﺍ ﺎﻣ ﻙﺍﺪﻓ ﺖﻠﻌﺟ ﻪﻟ ﺖﻠﻘﻓ .ﺲﺒﻟ ﻭﺃ ﻞﻛﺃ ﺎﻣ ﻻﺇ ﺽﺭﺄﹾﻟﺍ

 ﹼﻥﻷ ،ﺲﺒﻠﻳﻭ ﻞﻛﺆﻳ ﺎﻣ ﻰﻠﻋ ﻥﻮﻜﻳ ﻥﺃ ﻲﻐﺒﻨﻳﻼﻓ ﹼﻞﺟﻭﺰﻋ ﻪﹼﻠﻟ ﻉﻮﻀﳋﺍ ﻮﻫ ﺩﻮﺠﺴﻟﺍ

                                                             

1– Sourate «Ra‘d» 13: 15. 

2– Sahîh Bokhârî, Livre de la prière, p.91. 


 ﹼﻞﺟﻭﺰﻋ ﷲﺍ ﺓﺩﺎﺒﻋ ﰲ ﻩﺩﻮﺠﺳ ﰲ ﺪﺟﺎﺴﻟﺍﻭ ،ﹶﻥﻮﺴﺒﻠﻳﻭ ﻥﻮﻠﻛﺄﻳ ﺎﻣ ﺪﻴﺒﻋ ﺎﻴﻧﺪﻟﺍ ﺀﺎﻨﺑﺍ

. ﺎﻫﺭﻭﺮﻐﺑ ﺍﻭﺮﺘﻏﺍ ﻦﻳﺬﹼﻟﺍ ﺎﻴﻧﺪﻟﺍ ﺀﺎﻨﺑﺍ ﺩﻮﺒﻌﻣ ﻰﻠﻋ ﻩﺩﻮﺠﺳ ﰲ ﻪﺘﻬﺒﺟ ﻊﻀﻳ ﻥﺃ ﻲﻐﺒﻨﻳﻼﻓ

  1 « ﹼﻞ ﺟﻭﺰﻋ ﻪﹼﻠﻟ ﻉﻮﻀﳋﺍﻭ ﻊﺿﺍﻮﺘﻟﺍ ﰲ ﻎﻠﺑﺃ ﻪﻧﻷ ﻞﻀﻓﺍ ﺽﺭﻷﺍ ﻰﻠﻋ ﺩﻮﺠﺴﻟﺍﻭ

«Hichâm ibn Hakam a dit: «J’ai interrogé l'Imam Sâdiq –les bénédictions de Dieu soient sur lui– à propos des choses sur lesquelles la prosternation était permise. Il a dit: «La prosternation doit être accomplie uniquement sur la terre et ce qui en provient – excepté ce qui sert d'aliment et de vêtement» Jei lui en ai demandé la raison. Il a dit: «La prosternation est un signe d’humilité et de soumission à Dieu, il n’est pas convenable qu’elle se fasse sur ce qui sert d’aliment ou de vêtement, car les adorateurs de ce monde sont esclaves des aliments et des vêtements, alors que l’homme, au moment de la prosternation, se consacre uniquement à l’adoration de Dieu. Il n’est donc pas convenable qu’il pose son front sur ce qui est l'objet de l'amour des adorateurs de ce monde. Se prosterner sur la terre est préférable, car cela s’accorde mieux avec l’humilité et la soumission vis à vis de Dieu, l’Immense». Cette parole montre clairement que la prosternation sur la terre s’accorde mieux avec l'esprit de soumission et d’humilité, requis de la part du croyant lors de la prière. Pourquoi les chiites acceptent-ils uniquement la prosternation sur la terre et sur certains végétaux? En réponse à cette question nous dirons qu'un acte d’adoration doit se rapporter à la loi sacrée de l’islam, et que ses conditions doivent également être éclaircies à la lumière des paroles et du comportement de celui qui les énonce, c’est à dire le Prophète                                                               

1– Bihâr ol-Anwâr, Vol.85, p.147, rapporté par ‘Ilal ach-Charâ’i. 

 

LE CHIISME REPOND 128 

suprême–les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, qui, selon le Noble Coran, est le modèle de tous les hommes vertueux. 

A partir des Hadith islamiques qui rapportent les habitudes et la Tradition du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– nous savons que le Prophète s’est prosterné sur la terre et sur des végétaux comme la natte de roseaux, se qui est confoarme avec l’attilude des chiites. 

1- Un groupe de spécialistes des Traditions (Hadith) islamiques et des chaînes de transmission, dans leurs Sahîh, ont rapporté cette parole du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– disant que la terre lui a été désignée comme lieu de prosternation: 

  1«ﹰﺍﺭﻮﻬﹶﻃﻭ ﹰﺍﺪﹺﺠﺴﻣ ﺽﺭ ﺄ ﹾﻟﺍ ﻲﻟ ﺖ ﹶﻠﻌﺟ»

«La terre m’a été donnée en tant que lieu de prosternation et de purificateur». 

Le mot djo’ilat ici, montre clairement qu'il s'agit d'une loi divine concernant les partisans de l’islam. Le caractère licite de la prosternation sur la terre, la pierre ou d'autres choses provenant de la terre, est établi de cette manière. 2- Un groupe de Hadith rapporte que le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– ordonnait aux musulmans de poser leur front sur la terre au moment de la prosternation, comme Omm Salama, son épouse, l’a rapporté: 

                                                             

1– Sonan Beyhaqî, Vol.1, p.212 [chap. du tayammum et de la prière quotidienne]. Sahîh Bokhârî, Livre de la prière, p.91. Iqtidhâ’ al-Sirât al-Mostaqîm (Ibn Taymiyyah), p.332. 



 1 « ﻪﹼﻠﻟ ﻚﻬﺟﻭ ﺏﺮﺗ »

«Pose ton visage, pour Dieu, sur la terre». Le terme: ْبّﺮَﺗ tarrib, dans la parole du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– nous éclaire sur deux points, l’un est qu'il faut au moment de la prosternation, poser le front sur la torâb, c’est à dire sur la terre, l’autre est qu'il s'agit d'un ordre obligatoire car le mot 

tarrib qui vient de la racine torâb et signifie «terre prélevée», est exprimé au mode impératif. 3- La conduite du Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– à ce sujet, constitue une preuve supplémentaire qui éclaire les musulmans. Wâ’il ibn Hodjr a dit: 

  «2ﺽﺭﻷﺍ ﻰﻠﻋ ﻪﻔﻧﺃﻭ ﻪﺘﻬﺒﺟ ﻊﺿﻭ ﺪﺠﺳ ﺍﺫﺇ ﻢﱠﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ) ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﱠﻠﺻ ﱯ ﻨﻟﺍ ﺖﻳﺃﺭ»

«J'ai vu le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– se prosterner le front et le nez sur la terre». Anas ibn Mâlik, Ibn Abbâs, certaines des épouses du Prophète – les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– comme Âïcha et Omm Salama, et de nombreux transmetteurs de hadith ont déclaré: 

                                                             

1– Kanz-al-Amâl, Vol.7 (édition d’Alep), p.465, Hadith n°19809, Livre de la prière, de la prosternation et de ce qui s’y rapporte. 2– Ahkâm al-Qor’ân (Djassâs Hanafî), Vol.3, p.209 (édition Beyrût), chap. de la prosternation «ﻰﻠﻋ ﮫﺟﻮﻟا». 

 

LE CHIISME REPOND 130 

  1 «ﺓﺮﻤﹸﳋﺍ ﻰﻠﻋ ﻲ ﹼﻠﺼﻳ (ﻢﱠﻠﺳﻭ ﻪ ﺁ ﻭ ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﱠﻠﺻ ) ﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ ﻥﺎﻛ»

«Le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– se prosternait sur une khomra, sorte de natte faite de fibre de dattier». 

Abû Sa‘îd – l’un des compagnons de l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a dit: 

  2«ﲑﺼﺣ ﻰﻠﻋ ﻲﹼﻠﺼﻳ ﻮﻫﻭ ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ) ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﹼﻠﺻ ﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ ﻰﻠﻋ ﺖﻠﺧﺩ» «Je suis entré chez le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– alors qu’il priait sur une hasîr (natte)». 

Cette parole est une preuve de plus, sur l'exactitude de l’avis des chiites, que la prosternation est permise sur ce qui provient de la terre, excepté un aliment ou un vêtement. 4- Les déclarations et la conduite des compagnons et des disciples du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– sont également une preuve de la Sunna (Tradition prophétique): 

Djâbir ibn Abd Allâh Ansârî dit: 

 ﻦﻣ ﹰﺔﻀﺒﻗ ﺬﺧﺂﻓ ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪ ﺁ ﻭ ) ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﹼﻠﺻ ﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ ﻊﻣ ﺮﻬﱡﻈﻟﺍ ﻲﹼﻠﺻﹸﺍ ﺖ ﻨﹸﻛ »

   3«ﺮﳊﺍ ﺓﺪﺸﻟ ﺎﻬﻴﻠﻋ ﺪﺠﺳﺃ ﱵﻬﺒﳉ ﺎﻬﻌﺿﺃ ﻲﹼﻔﻛ ﰲ ﺩﱪﺘﻟ ﺀﺎﺼﳊﺍ

                                                             

1– Sonan Beyhaqî, Vol.2, p.421 (édition Beyrouth), Livre de la prière, chap. de la prière sur la khomra (sorte de natte). 

2– Sonan Beyhaqî, Vol.2, p.421 (édition Beyrouth), Livre de la prière, chap. de la prière sur la hasîr (natte). 3– Sonan Beyhaqî, Vol.1, p.439 (édition Beyrût), Livre de la prière, chap. «ّﺮﺤﻟا ةّﺪﺷ ﻲﻓ ﺎﮭﺑ ﻞﯿﺠﻌﻟا ﻲﻓ یور ﺎﻣ». 



«J’accomplissais la prière de midi avec le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, il prit une poignée de cailloux et les garda dans sa main, jusqu’à ce qu’ils refroidissent, et au moment de la prosternation, il posa le front sur ces cailloux, à cause de l'extrême chaleur». Puis le rapporteur ajoute: «Si la prosternation sur un des vêtements qu’il portait avait été permise, cela aurait été plus aisé pour lui que de ramasser des cailloux et de les garder dans la main». 

Ibn Sa‘d, décédé en 209, écrit dans son livre Al-Tabaqât alKobrâ: 

   1 «ﺔﻨﻴﻔﺴﻟﺍ ﰲ ﺎﻬﻴﻠﻋ ﺪﺠﺴﻳ ﺔﻨﺒﻠﺑ ﺝﺮﳜ ﺝﺮﺧ ﺍﺫﺇ ﻕﻭﺮﺴﻣ ﻥﺎﻛ»

«Masrûq ibn Adjda’, en voyage, prenait avec lui un carreau de terre sur lequel il se prosternait lors de la prière à bord du bateau». 

Il est nécessaire de rappeler que Masrûq ibn Adjda’ était un des compagnons des compagnons du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et un compagnon d'Ibn Mas‘ûd que l’auteur de Al-Tabaqât al-Kobrâ compte au premier rang des personnalités de Kûfah, après le Prophète, et qui a rapporté des Hadith de Abû Bakr, Omar, Othmân, Alî (a.s.) et d'Abdollâh ibn Mas‘ûd.  

Cela prouve l'erreur de ceux qui prétendent qu'il s'agit de chirk (associationnisme) et d'une bid‘a (innovation en religion) car les pionniers de l’Histoire de l’islam pratiquaient aussi cela.2                                                                

1– Al-Tabaqât al-Kobrâ, Vol.6, p.79 (édition Beyrouth), «Biographie de Masrûq ibn Adjda».  

2– Pour d’autres témoignages, se référer au livre Seyr Tanâ de Allâmah Amînî. 

 

LE CHIISME REPOND 132 

Nâfi‘ dit: 

   1«ﺽﺭﻷﺎﺑ ﻪﺘﻬﺒﺟ ﻊﻀﻳ ﻰﺘﺣ ﺎﻬﻌﻓﺮﻳ ﺔﻣﺎﻤﻌﻟﺍ ﻪﻴﻠﻋﻭ ﺪﺠﺳ ﺍﺫﺇ ﻥﺎﻛ ﺮﻤﻋ ﻦﺑﺍ ﹼﻥﺇ»

«Abdollâh ibn ‘Omar, au moment de la prosternation, retirait son turban afin de poser le front sur la terre». Razîn dit: 

 ﺭﺎﺠﺣﺃ ﻦﻣ ﹴﺡ ﻮﻠﺑ ﱠﱄ ﺚﻌﺑﺍ ﻥﺃ ﻪﻨﻋ ﷲﺍ ﻰﺿﺭ ﺱﺎﺒﻋ ﻦﺑ ﷲﺍﺪﺒﻋ ﻦﺑ ﻲﻠﻋ ﱠﱄ ﺐﺘﹶﻛ »

   2«ﻪﻴﻠﻋ ﺪﺠﺳﺃ ﺓﻭﺮﳌﺍ

«Alî ibn Abd Allâh ibn Abbâs m’a écrit: Envoie-moi une pierre de la montagne de Marwa afin que je me prosterne dessus». 5- D’un autre côté, les transmetteurs de Hadith musulmans ont rapporté des Hadith qui indiquent que le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– avait interdit que l'on mette le bord de son turban entre le front et la terre, au moment de la prosternation. Sâlih Sabâ’î dit: 

 ﻰﻠﻋ ﻢﺘﻋﺍ ﺪﻗﻭ ﻪﺒﻨﲜ ﺪﺠﺴﻳ ﹰﻼ ﺟ ﺭ ﻯﺃﺭ ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ) ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﹼﻠﺻ ﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ ﱠﻥﺇ»

   3«ﻪﺘﻬﺒﺟ ﻦﻋ ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ) ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﹼﻠﺻ ﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ ﺮﺴﺤﻓ ﻪﺘﻬﺒﺟ

«Le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– remarqua quelqu’un en état de prosternation dont le turban ceignait son front, le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– ôta le turban de son front». 

                                                             

1– Sonan Beyhaqî, Vol.2, p.105, première édition (Haydarâbâd du Deccan), Livre de la prière, chap. «Al-Kachf ‘an Sadjdah fis-Sodjoud». 2– Azrâqî, Akhbâr Makka, Vol.3, p.151. 3– Sonan Beyhaqî, Vol.2, p.105. 


Ayâdh ibn Abd Allâh Qorachî dit: 

 ﺄ ﻣﻭﺄﻓ ﻪﺘﻣﺎﻤﻋ ﺭﻮﻛ ﻰﻠﻋ ﺪﺠﺴﻳ ﹰﻼ ﺟ ﺭ (ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ) ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﹼﻠﺻ) ﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ ﻯﺃﺭ»

  1«ﻪﺘﻬﺒﺟ ﱃﺇ ﺄﻣﻭﺃﻭ ﻚﺘﻣﺎﻤﻋ ﻊﻓﺭﺇ :ﻩﺪﻴﺑ

«L’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– remarqua un homme qui se prosternait sur le bord de son turban, il lui fit signe de retirer son turban en lui montrant son front, du doigt». 

Ce Hadith montre clairement la nécessité de se prosterner directement sur la terre, et le noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– faisait une remarque si un musulman posait le bord de son turban par terre, au lieu de son front. 

6- Les Imams infaillibles chiites qui d’un côté d’après le «Hadith des deux trésors» sont inséparables du Coran et qui sont d’aute côté les Gens de la demeure prophétique, ont énoncé cette vérité: 

L'Imam Sâdiq –les bénédictions de Dieu soient sur lui– dit:  

 2«ﺔﻨﺳ ﺓﺮﻤﳋﺍ ﻰﻠﻋﻭ ﺔﻀﻳﺮﻓ ﺽﺭﻷﺍ ﻰﻠﻋ ﺩﻮﺠﺴﻟﺍ»

«La prosternation sur la terre est un décret divin et la prosternation sur une natte la Tradition du Prophète – les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille». Il dit ailleurs: 

  1«ﺲﺒﻟ ﻭﺃ ﻞﻛﺃ ﺎﻣ ﻻﺃ ﺽﺭﻷﺍ ﺖﺘﺒﻧﺃ ﺎﻣ ﻰﻠﻋ ﻭﺃ ﺽﺭﻷﺍ ﻰﻠﻋ ﹼﻻﺇ ﺯﻮﳚﻻ ﺩﻮﺠﺴﻟﺍ»

                                                             

1– Sonan Beyhaqî, Vol.2, p.105. 

2– Wasâ’il ach-Chî‘ah, Vol.3, p.593, Livre de la prière, chapitres sur les lieux de prosternation Hadith n°7. 

 

LE CHIISME REPOND 134 

«Il n’est pas permis de se prosterner ailleurs que sur la terre ou sur ce qui en provient, excepté les produits alimentaires ou vestimentaires». 

Conclusion  

L’ensemble des arguments qui ont été cités montre clairement que non seulement les Hadith des Gens de la Demeure, mais aussi la Sunna de l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et la conduite de ses compagnons, attestent tous la nécessité de se prosterner sur la terre ou sur ce qui en provient, en dehors des matières qui servent aux produits alimentaires ou vestimentaires. La permission de se prosterner sur les choses citées, est incontestable, tandis que le caractère licite de la prosternation sur les autres choses est une cause de doute et de controverses.  

Par conséquent il vaut mieux selon le principe de précaution, qui est la voie du salut lors de la Résurrection, se limiter pour la prosternation, aux choses citées. Pour terminer, nous rappellerons que cette discussion est une question de jurisprudence et que les points de vue des juristes musulmans sur ce genre de questions subalternes, sont très différents. Cela ne doit pas être une cause d’inquiétude, car parmi les quatre écoles sunnites, ces genres de différends sont également très nombreux. A titre d’exemple, les Malékites disent qu'il est recommandé (mostahab) de poser le nez sur le lieu de prosternation alors que les Hanbalites considèrent cela                                                                                                                          

1– Wasâ’il ach-Chî‘ah, Vol.3, p.591, Livre de la prière, chapitres sur la prosternation Hadith n°1. 



comme obligatoire (wâdjib). L’abandon de cette pratique invalide même chez eux, la prosternation.1                                                                

1– Al-Fiqh ‘ala al-Madh-hab al-Arba‘ah, Vol.1, p.161 (édition du Caire), Livre de la prière, chapitre sur la prosternation. 

Pourquoi les chiites, au moment de la ziyâra, embrassentils les portes et les murs du sanctuaire et y cherchent une bénédiction?  

Réponse:  

Chercher la bénédiction dans les mausolées des Amis de Dieu (ou d'autres lieux saints) n’est pas le fait d'un groupe spécial de musulmans. Cette conduite existe et a été rapportée dans la biographie de l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, el de ses compagnons et de ses disciples. 

Non seulement le Noble Prophète de l'islam –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et ses compagnons, mais également les prophètes précédents pratiquaient cela. Nous mettons à votre disposition quelques exemples de ces pratiques dans les lieux saints: 

1- Dans le Noble Coran, quand Yûsûf, le véridique –les bénédictions de Dieu soient sur lui– se fait connaître à ses frères et les pardonne, il leur dit: 

LE CHIISME REPOND 138 

  1 ﴾ ﹰﺍﺮﻴﺼﺑ ﺕﺄﻳ ﻲﹺﺑﺃ ﻪﺟﻭ ﻰﻠﻋ ﻩﻮﹸﻘﹾﻟﹶﺄﹶﻓ ﺍﺬﻫ ﻲﺼﻴﻤﹶﻘ ﺍﻮﺒﻫﹾﺫﺇ ﴿

«Emportez ma tunique que voici et mettez-là sur le visage de mon père (Ya‘qûb –les bénédictions de Dieu soient sur lui– il recouvrera la vue». 

Puis il dit:  

   2﴾ ﹰﺍﺮﻴﺼﺑ ﺪﺗﺭﺎﹶﻓ ﻪﹺﻬﺟﻭ ﻰﻠﻋ ﻩﺎﻘﹾﻟﺃ ﺮﻴﺸﺒﹾﻟﺍ َﺀﺎﺟ ﹾﻥﹶﺃ ﺎﻤﹶﻠﹶﻓ ﴿

«Quand arriva le porteur de bonnes nouvelles, il appliqua la tunique sur le visage de Ya‘qûb qui recouvrit la vue». 

Ce verset du Coran est une preuve évidente que le prophète de Dieu, Ya‘qûb –les bénédictions de Dieu soient sur lui– a trouvé la guérison grâce à la tunique d’un autre prophète Yûsûf –les bénédictions de Dieu soient sur lui–, et le Coran dit que c'est la chemise de Yûsûf qui fut à l'origine de la guérison de Ya‘qûb – les bénédictions de Dieu soient sur lui–. Peut-on dire que la conduite de ces deux nobles prophètes –les bénédictions de Dieu soient sur eux– sorte du cadre du Monothéisme et de l’adoration de Dieu?! 2- Il n’y aucun doute que le Noble Prophète de l’islam –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, lorsqu’il accomplissait les trajets circulaires autour de la Maison de Dieu, touchait la Pierre noire "Hadjar ol’Aswad" ou l’embrassait. 

Bokhârî dans son Sahîh rapporte: «Un homme a interrogé Abdollâh ibn ‘Omar sur le fait de toucher la Pierre noire, il répondit:  

                                                             

1– Sourate «Yûsûf». 12:93 

2– Sourate «Yûsûf». 12:96. 


 1«ﻪﻠﺒﻘﻳﻭ ﻪﻤﻠﺘﺴﻳ (ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ) ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﹼﻠﺻ) ﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ ﺖﻳﺃﺭ»

«J’ai observé le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– qui touchait la Pierre noire et l’embrassait». 

Si le fait de toucher ou d’embrasser une pierre avait été une manifestation d'associationnisme, le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– qui est le plus grand défenseur du Monothéisme, n’aurait jamais accompli cette pratique. 

3- Dans les livres de Sahîh et de les Mosnad transmission, ainsi que dans les livres d’Histoire et de Hadith, il existe une multitude de Hadith au sujet d'une grâce accordée aux compagnons du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– par ses vêtements, l’eau de ses ablutions, sa cruche d’eau, qui éffacent le moindre doute sur la légitimité de cet acte. 

L’énumération de tous les Hadith à ce sujet, est impossible dans ce livre, nous nous contenterons d'en citer quelques-uns à titre d’exemple: 

a) Bokhârî, dans son Sahîh, dans un long Hadith sur les qualités du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et de ses compagnons, écrit:  

  2 «ﻪﺋﻮﺿﻭ ﻰﻠﻋ ﻥﻮﻠﺘﺘﻘﻳ ﺍﻭﺩﺎﻛ ﺄﺿﻮﺗ ﺍﺫﺇﻭ»

                                                             

1– Sahîh Bokhârî, 2ème partie, Livre du Pèlerinage, chap. «Taqbîl alHadjar», p.151-152. Edition du Caire. 2– Sahîh Bokârî, Vol.3, p.195. 

 

LE CHIISME REPOND 140 

«Chaque fois que le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– accomplissait ses ablutions, les musulmans se disputaient les gouttes d’eau qui tombaient». b) Ibn Hadjar dit: 

  1«ﻢﻬﻴﻠﻋ ﻙﱪﻴﻓ ﻥﺎﻴﺒﺼﻟﺎﺑ ﰐﺆﻳ ﻥﺎﻛ ﻢﹼﻠﺳﻭ ﻪ ﺁ ﻰﻠﻋﻭ ﻪﻴﻠﻋ ﻪﹼﻠﻟﺍ ﻰﹼﻠﺻ ﱯﻨﻟﺍ ﱠﻥﺇ»

«Ils amenaient les enfants auprès du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et le Prophète (a.s.s) priait pour eux afin de les bénir». c) Mohammad Tâhir Makkî dit: 

«Il a été rapporté de Omm Thâbit: «l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– est venu me voir et a bu l’eau de l’outre qui était suspendue, je me suis alors levée et j’ai tranché l’outre». Puis il dit: «Ce Hadith a été rapporté de Tirmidhî» et ajoute: «C’est un Hadith sûr et fiable et le commentateur de ce Hadith dans le livre Riâdh os-Sâlehîn dit: «Omm Thâbit a tranché l’outre pour garder l’endroit où le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– avait posé les lèvres. Les compagnons s’efforçaient de boire au même endroit que l’Envoyé de Dieu»2. 

                                                             

1– Al-Asâbah, Vol.1, Introduction, p.7. Edition du Caire. 2– Tabarrok as-Sahâba (Mohammad Tâhir Makkî), 1ère partie, p.29, traduction Ansârî. 


 ﺔﻨﻳﺪﳌﺍ ﻡﺪﺧ ﺀﺎﺟ ﺓﺍﺪﻐﻟﺍ ﻰﹼﻠﺻ ﺍﺫﺇ ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁ ﻭ) ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﱠﻠﺻ ِﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ ﻥﺎﻛ»

 ﺓﺩﺭﺎﺒﻟﺍ ﺓﺍﺪ ﻐ ﻟﺍ ﰲ ﻩﻭﺅﺎﺟ ﺎﻤﺑﺮﻓ ﺎﻬﻴﻓ ﻩﺪﻳ ﺲﻤﻏ ﹼﻻﺇ ٍﺀ ﺎﻧﺈﺑ ﻰﺗﺆﻳ ﺎﻤﻓ ﺀﺎﳌﺍ ﺎﻬﻴﻓ ﻢﻬﺘﻴﻧﺂ

  1«ﺎﻬﻴﻓ ﻩﺪﻳ ﺲﻤﻐﻴﻓ

«Les serviteurs de Médine, au moment de la prière de l’aube, s'approchaient du Prophète (les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille) avec chacun une cruche d’eau. Le Noble Prophète plongeait ses mains bénies dans chacune de ces cruches, quel que soit le nombre de fois ou le froid matinal, le Prophète plongeait chaque fois les mains dans leurs cruches».2 

Les preuves du caractère légitime de la recherche de la bénédiction dans Amis de Dieu sont ainsi établies et il est clair que ceux qui accusent les chiites d'associationnisme n’ont pas correctement assimilé la différence entre le Monothéisme et le 

chirk (associationnisme), car le chirk et l’adoration d’autre que Dieu, dans le sens où, à côté de l’adoration de Dieu, une autre créature est considérée comme dieu et où des actes divins lui sont attribués de façon indépendante. Alors que les chiites considèrent ce qui touche aux Amis de Dieu, comme les Amis de Dieu eux-mêmes, comme des                                                               

1– Sahîh de Moslim, 7ème partie, «Kitâb al-Fadhâ’il», chap. «Des conditions du Djihâd et des traités de paix», p.79. 2– Pour plus d’informations, référez-vous au: 1. Sahîh Bokhârî, «Kitâb Achribah». 2. Mowattâ’a de Mâlik, Vol.1, p.138, chap. des Salutations sur le Prophète.  

3. Asad al-Ghâbah, Vol.5, p.90. 4. Mosnad d’ Ahmad, Vol.4, p.32. 5. Al-Isti‘âb, en marge d’«Al-Asâbah», Vol.3, p.631. 6. Fath al-Bârî, Vol.1, p.281 et 282.  

 

LE CHIISME REPOND 142 

créatures de Dieu, dépendants dans leur essence et leur existence tout comme dans leurs effets de Dieu, l’Unique. Les chiites, uniquement par respect de leurs Imams et des précurseurs de la Religion divine, et pour manifester leur amour envers eux, cherchent la grâce dans les objets qui les touchent. 

Si les chiites, au moment de la «Ziyâra», visite pieuse au mausolée du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– ou des Gens de sa Demeure, embrassent le mausolée ou caressent les portes et les murs, ce n’est que pour manifester leur amour pour le Noble Prophète et sa famille –les bénédictions de Dieu soient sur eux. C'est un comportement sentimental et humain qui se manifeste chez toute personne qui éprouve de l'amour. Un poête eloquent dit: 

  ﺍﺭﺍﺪﹺﺠﹾﻟﺍ ﺍﹶﺫﻭ َ ﺭﺍﺪﹺﺠﹾﻟﺍ ﺍﹶﺫ ﹸﻞﺒﹶﻗﺃ 

 ﺍﺭﺎﻳﺪﻟﺍ ﻦﹶﻜﺳ ﻦﻣ ﺐﺣ ﻦﻜﹶﻟﻭ

  ﻰﻤﹾﻠﺳ ﺭﺎﻳﺩ ِ ﺭﺎﻳﺪﻟﺍ ﻰﹶﻠﻋ ﺮﻣﺃ

 ﻲﹺﺒﹾﻠﹶﻗ ﻦﹾﻔﻐﺷ ﹺﺭﺎﻳﺪﻟﺍ ﺐﺣ ﺎﻣﻭ

«Je passe par la cité, la cité de Salma. J’embrasse ce mur-ci, j’embrasse ce mur-là. Non que l’amour des murs ait enflammé mon cœur, mais par amour pour celle qui habite en leur cœur». 


Est-ce que la religion est séparée de la politique, en islam?  

Réponse:  

Avant tout, il est nécessaire d'expliquer le mot «politique» pour mettre en évidence le lien qui existe entre elle et la religion. Nous pouvons présenter cela dans deux optiques: 1- Si nous prenons le terme «politique» dans le sens de ruse, tricherie et recours à n'importe quel moyen pour parvenir à un but, il est évident que la politique, prise dans ce sens, ne représente pas le vrai sens du mot et ne s’accorde pas avec le sens qu'il a dans la religion. 

2- Si nous donnons au terme «politique» le sens d’organisation des affaires d’une communauté selon les principes islamiques, la «politique», dans ce sens, concerne la gestion des affaires des musulmans à la lumière du Coran et de la Sunna, et fait partie intégrante de la religion. 

Nous rappellerons certaines preuves de cet accord entre le religieux et le politique, et sur la nécessité de mettre en place un gouvernement islamique. 

La meilleure preuve est la méthode du Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– à l'époque de la Révélation avec tous ses hauts et bas. L’étude des paroles 

LE CHIISME REPOND 144 

et des actes de l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–montre avec évidence, que le Prophète, dès l’invitation faite à ses proches, avait l’intention d'instaurer un gouvernement fort, fondé sur la foi en Dieu et capable de programmer les activités de la nouvelle société islamique. 

Il est nécessaire de se référer à certains témoignages qui mentionnent cette importante activité du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–:  

Le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– est le fondateur du gouvernement islamique:  

1- Lorsque l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– reçut la mission de manifester officiellement son invitation à l’islam, il procéda de différentes manières pour former des groupes de combattants, des organismes de gestion et de rassemblement des forces musulmanes. Il rencontrait des groupes qui étaient venus de près ou de loin, au Pèlerinage à la Ka‘ba, les invitait à l’islam et eut l'occasion de s’entretenir avec deux groupes de gens de Médine, à Aqaba, qui promirent de l’inviter dans leur ville et de le protéger.1 C'est ainsi que le premier pas politique du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– fut franchi dans la constitution de l’État islamique. 2- L’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, après avoir émigré à Médine, procéda à la fondation et à l’organisation d'une armée puissante et régulière qui, durant l’époque de sa prophétie, prit part à quatre-vingt deux batailles et qui, grâce à ses victoires                                                               

1– Ibn Hichâm Sirah, Vol.1, p.431, sujet de ‘Aqaba premier. Deuxième édition. Le Caire. 


éclatantes, a fait disparaître les obstacles qui empêchaient l’instauration du gouvernement islamique. 3- Après la création du gouvernement islamique à Médine, le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, envoya des ambassadeurs et des lettres historiques, prit contact avec les grandes puissances politiques et sociales de l'époque, et conclut avec leurs chefs des accords économiques, politiques et militaires. La biographie du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– montre la perfection des lettres envoyées à Chosro, empereur d’Iran, à l'empereur de Byzance, 1au sultan d'Egypte, au souverain d’Abyssinie et aux autres gouverneurs de cette époque. Certains chercheurs ont rassemblé la plupart des lettres dans des ouvrages spécialisés.2 4- L’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– nomma des gouverneurs pour un grand nombre de tribus et de villes, pour réaliser les objectifs de l’islam et unir la communauté. Nous donnons à titre d’exemple une illustration de ces mesures: 

Le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– envoya Rifâ‘a ibn Zayd, comme représentant de sa tribu et écrivit dans sa lettre de recommandation: 

 ﻪﻟﺁ ﻭ ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﱠﻠﺻ) ﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ ﺪﻤ ﳏ ﻦﻣ (ﺏﺎﺘﻛ ﺍﺬﻫ) ،ﻢﻴﺣﺮﻟﺍ ﻦﲪﺮﻟﺍ ﷲﺍ ﻢﺴﺑ»

 ﱃﺇﻭ ﷲﺍ ﱃﺇ ﻢﻫﻮﻋﺪﻳ ﻢﻬﻴﻓ ﻞﺧﺩ ﻦﻣﻭ ﹰﺔﻣﺎﻋ ﻪﻣﻮﻗ ﱃﺇ ﻪﺘﺜﻌﺑ ﻰﻧﺇ ﺪﻳﺯ ﻦﺑ ﺔﻋﺎﻓﺮﻟ (ﻢﹼﻠﺳﻭ

 3 «ﻦﻳﺮﻬﺷ ﹸﻥﺎﻣﺃ ﻪﻠﻓ ﺮﺑﺩﺃ ﻦﻣﻭ ﻪﻟﻮﺳﺭ ﺏﺰﺣﻭ ﷲﺍ ﺏﺰﺣ ﻲﻔﻓ ﻢﻬﻨﻣ ﻞﺒﻗﺃ ﻦﻤﻓ ﻪﻟﻮﺳﺭ

                                                             

1– N.d.t.: l’empire romain oriental, devenu chrétien. 2– Al-Wathâ’iq as-Siyâsiyyah (Mohammad Hamidollâh) et Makâtîb ar-Rasûl (‘Alî Ahmadî). 

3– Makâtîb ar-Rasûl, Vol.1, p.144. 

 

LE CHIISME REPOND 146 

«Par le Nom de Dieu, le Très-Miséricordieux, le ToutMiséricordieux, cette lettre est de Mohammad, Prophète de Dieu (les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille) pour Rifâ‘a ibn Zayd. Je l’ai envoyé en direction de son peuple et de ceux qui en dépendent afin qu’ils les invitent à Dieu et au Prophète. Ainsi, celui qui accepte son invitation sera du parti de Dieu et du Prophète, et celui qui s’en détourne dispose d'un délai de deux mois». 

Le comportement et les actions du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– montrent que, dès le début de sa mission, le Prophète avait l’intention de former un gouvernement pour permettre la constitution d'une juridiction islamique et l'application des règles islamiques dans tous les aspects de la vie humaine. 

La conclusion de traités avec des groupes et des tribus influentes, l’établissement de bases militaires puissantes, l’envoi d’ambassadeurs dans différents pays, l'avertissement aux rois et aux gouvernants, sa correspondance, la nomination de gouverneurs de provinces et de villes plus ou moins éloignés et d'autres actions semblables, ont-elles un autre nom que celui de "politique", dans le sens d'une organisation et de l’administration des affaires de la communauté? Outre le comportement du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– la conduite des quatre premiers califes, pour tous les musulmans et en particulier la méthode du Commandeur des croyants, Alî ibn Abî Tâlib –les bénédictions de Dieu soient sur lui–, tant pour les chiites que pour les sunnites, constituent des preuves du lien étroit qui existe entre la religion et la politique. Les savants des deux écoles islamiques ont donné de nombreuses preuves, à partir du Livre et de la Sunna, sur la nécessité d'instaurer un gouvernement islamique pour la direction des affaires de la communauté: Abû al-Hassan Mâwardî dit dans son livre Ahkâm Soltâniyyah: 

 ﻡﻮﻘﻳ ﻦﳌ 1ﺎﻫﺪﻘﻋﻭ ،ﺎﻴﻧﺪﻟﺍ ﺔﺳﺎﻴﺳﻭ ﻦﻳﺪﻟﺍ ﺔﺳﺍﺮﺣ ﰲ ﺓﻮ ﻨﻟﺍ ﺔﻓﻼﳋ ﺔﻋﻮﺿﻮﻣ ﺔﻣﺎﻣﻻﺍ» .«ﻉﺎﲨﻹﺎﺑ ﺐ ﺟ ﺍﻭ ﺔﻣﻻﺍ ﰲ ﺎ

«L'Imamat et le gouvernement ont été établis dans le but de succéder à la Prophétie, afin de préserver la religion, la politique et l’organisation des affaires de ce monde. L’instauration d’un gouvernement, sur un consensus de l’ensemble des musulmans, est obligatoire pour celui qui en a le pouvoir». 

Ce célèbre savant musulman sunnite base son raisonnement sur deux preuves: 

1. Une preuve logique  

2. Une preuve de jurisprudence Au sujet de la première preuve, il écrit : 

 ﻉﺯﺎﻨﺘﻟﺍ ﰲ ﻢﻬﻨﻴﺑ ﻞﺼﻔﻳﻭ ،ﱂﺎﻈﺘﻟﺍ ﻦﻣ ﻢﻬﻌﻨﳝ ﻢﻴﻋﺰﻟ ﻢﻴﻠﺴﺘﻟﺍ ﻦﻣ ،ﺀﻼﻘﻌﻟﺍ ﻉﺎﺒﻃ ﰲ ﺎﳌ»

 « 2ﲔﻋﺎﻀﻣ ﹰﺎ ﺠﳘﻭ ﲔﻠﻤﻬﻣ ﻰﺿﻮﻓ ﺍﻮﻧﺎﻜﻟ ﺓﻻﻮﹾﻟﺍ ﻻﻮﻟﻭ ،ﻢﺻﺎﺨﺘﻟﺍﻭ

«Il est du caractère des sages de suivre une direction qui les préserve de l’injustice et des divisions en cas de désaccords. Sans gouverneur, les gens s'agitent, se séparent et perdent leur utilité». 

Au sujet de la preuve de jurisprudence, il dit:                                                               

1– Ahkâm Soltâniyyah (Mâwardî), Chap. 1er, p.5. Première édition. Le Caire. 

2– Idem. 

 

LE CHIISME REPOND 148 

 ﺎﻬ ﻳﺃ ﺎﻳ: "ﹼﻞﺟﻭﺰﻋ ﷲﺍ ﻝﺎﻗ .ﻦﻳﺪﻟﺍ ﰲ ﻪﻴﻟﻭ ﱃﺇ ﺭﻮﻣﻻﺍ ﺾﻳﻮﻔﺘﺑ ﻉﺮﺸﻟﺍ ﺀﺎﺟ ﻦﻜﻟﻭ»

 ﻲﻟﻭﺃ ﺔﻋﺎﻃ ﺎﻨﻴﻠﻋ ﺽﺮﻔﻓ" ﻢ ﹸﻜ ﻨﻣ ﹺﺮﻣ ﺄ ﹾﻟﺍ ﱄﻭﺃﻭ ﹶﻝﻮﺳﺮﻟﺍ ﺍﻮﻌﻴﻃﺃﻭ َﷲﺍ ﺍﻮﻌﻴﻃﺃ ﺍﻮﻨﻣ ﺁ ﻦﻳﺬﱠﻟﺍ

 1«ﺎﻨﻴﻠﻋ ﻥﻭﺮﻣﺎﺘﳌﺍ ﺔﻤﺋﻻﺍ ﻢﻫﻭ ﺎﻨﻴﻓ ﺮﻣﻻﺍ

«La raison de jurisprudence à propos de l’octroi de pouvoirs à un wali et à un gouverneur, a été révélée au sein même de la religion, lorsque Dieu dit:  

«Ô les croyants, suivez Dieu, le Prophète et les détenteurs de l’ordre». 

Ainsi Dieu nous a commandé de suivre les détenteurs de l’ordre que sont nos gouverneurs» Chaykh Sadûq rapporte de Fadhl ibn Châdhân un Hadith attribué à l'Imam Alî ibn Musâ ar-Ridhâ –les bénédictions de Dieu soient sur lui–. Au cours de ce long Hadith, l'Imam aborde la nécessité de former un gouvernement: 

 ﻢﳍ ﺪﺑﻻ ﺎﻤ ﺲ ﺭﻭ ﻢﻴﻘﺑ ﻻﺇ ﺍﻮﺷﺎﻋﻭ ﺍﻮﻘﺑ ﻞﻠﳌﺍ ﻦﻣ ﺔﹼﻠﻣ ﻻﻭ ﻕﺮﻔﻟﺍ ﻦﻣ ﹰﺔﻗﺮﻓ ﺪﳒﻻ ﺎﻧﺍ»

 ﺪﺑﻻ ﻪﻧﺃ ﻢﻠﻌﻳ ﺎﻤ ﻖ ﻠ ﳋ ﻙﺮﺘﻳ ﻥﺃ ﻢﻴﻜﳊﺍ ﺔﻤﻜﺣ ﰲ ﺰﳚ ﻢﻠﻓ ﺎﻴﻧﺪﻟﺍﻭ ﻦﻳﺪﻟﺍ ﺮﻣﺃ ﻦﻣ ﻪﻨﻣ

 ﻢﻬﺘﻌﲨ ﻪ ﻥﻮﻤﻴﻘﻳﻭ ﻢﻬﺌﻴﻓ ﻪﺑ ﻥﻮﻤﺴﻘﻳﻭ ﻢﻫﻭﺪﻋ ﻪﺑ ﻥﻮﻠﺗﺎﻘﻴﻓ ﻪ ﻻﺇ ﻢﳍ ﻡﺍﻮﻗﻻﻭ ﻪﻨﻣ ﻢﳍ

 2«ﻢﻬﻣﻮﻠﻈﻣ ﻦﻣ ﻢﻬﳌﺎﻇ ﻊﻨﳝﻭ ﻢﻬﺘﻋﺎﲨﻭ

«Nous n’avons aucun groupe ni communauté qui puissent se maintenir, sans gouverneur et sans chef. La société a besoin d’un gouverneur pour les affaires de la religion et de ce monde. Ainsi, les gens s’éloignent de la sagesse divine lorsqu’ils négligent ce besoin, sans lequel ils ne peuvent survivre. De ce fait, les gens se battent contre leurs ennemis en compagnie de                                                               

1– Ahkâm Soltâniyyah (Mâwardî), Chap. 1er, p.5. Première édition. Le Caire. 

2– ‘Ilal ach-Charâ’i‘, Chap. 182, 9ème hadith, p.253. 



leur gouverneur, ils partagent le butin et les prises de guerre, par son décret, ils établissent la prière du vendredi et la prière en commun sur son ordre, et il est gouverneur pour ne pas abandonner les opprimés aux mains des oppresseurs».

Bien entendu, les développements des Hadith et les différentes 

analyses des savants musulmans ne peuvent être insérés dans 

ce petit ouvrage et sont l'objet de livres entiers. 

L’analyse des cours de jurisprudence islamique montre 

clairement elle aussi, qu’une grande partie des lois religieuses 

ne peut être appliquée sans l'existence d'un gouvernement 

puissant. 

L’islam nous invite au Djihâd, à la défense des opprimés, au 

rejet des oppresseurs, au respect des limites et des règles 

religieuses, à l’ordonnance du bien et à la prohibition des 

mauvaises actions dans un cadre étendu, à l’établissement d’un 

système financier codifié et à la protection de l’unité de la 

communauté islamique. Il est clair que ces différents objectifs 

ne peuvent être envisagés sans un régime compétent et un 

gouvernement cohérent, car la protection de la sainte loi divine 

et la défense de l’islam exigent une force et une armée 

structurée. La formation d’une telle armée puissante nécessite 

l’établissement d’un gouvernement fort, fondé sur les valeurs 

islamiques. De même, le respect des peines légales et des 

règles religieuses pour la réalisation des devoirs canonignes, 

pour empêcher les mauvaises actions et le viol des droits des 

opprimés, sont impossibles sans un système concerté et des 

organisations puissantes. Sans cela, ces actions seraient la 

cause de désordres et de troubles. 

Les preuves de la nécessité de la fondation du gouvernement 

en islam, ne se limitent à ces quelques exemples. Il apparaît 

clairement que, non seulement la religion n’est pas séparée de 

 la politique, mais que la formation d’un gouvernement islamique basé sur un système de valeurs religieuses, constitue une exigence qui ne peut être contournée et un devoir pour la communauté islamique, aux quatre coins du monde. Pourquoi les chiites nomment-ils les fils d'Alî ibn Abî Tâlib (Hassan et Hossein), les «fils de l’Envoyé de Dieu»?  

Réponse:  

L’analyse des livres d’exégèse, d’Histoire et de Hadith révèle que cette parole n’est pas particulière aux chiites, et on peut même dire que tous les chercheurs musulmans, de toutes les écoles islamiques, sont d'accord sur cette question. Passons en revue les preuves qui existent dans le Noble Coran, les Hadith et les travaux des exégètes: Le noble Coran considère que les descendants d’un homme sont ses enfants et il appelle «ses enfants» ses petits-enfants (de la fille ou du fils). 

Du point de vue du Livre et de la Sunna, il existe une quantité de références à ce sujet, dont en voici quelques-unes: 

1- Le Noble Coran, dans le verset ci-dessous met Isâ (Jésus) au nombre des "enfants" d'Abraham, l’Ami de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur eux deux–, alors que Isâ est le fils de Marie –les bénédictions de Dieu soient sur eux deux– et par sa mère, est relié à Abraham: 

LE CHIISME REPOND 152 

 ﺩ ﻭﻭﺍﺩ ﻪﺘﻳﺭﹸﺫ ﻦﻣﻭ ﹸﻞﺒﹶﻗ ﻦﻣ ﺎﻨﻳﺪﻫ ﹰﺎﺣﻮﻧﻭ ﺎﻨﻳﺪﻫ ﹰﻼﹸﻛ ﺏ ﻮﹸﻘﻌﻳﻭ ﻕ ﺎ ﺤﺳﺇ ﻪﹶﻟ ﺎﻨﺒﻫﻭﻭ ﴿

 ﺎﻳﹺﺮﹶﻛﺯﻭ ، ﻦﻴﹺﻨِﺴﺤﻤﹾﻟﺍ ﻱﹺﺰﺠ ﻚﻟﹶﺬﹶﻛﻭ ﹶﻥﻭﺭ ﺎ ﻫﻭ ﻰ ﺳ ﻮﻣﻭ ﻒ ﺳ ﻮﻳﻭ ﺏ ﻮﻳﺃﻭ ﹶﻥﺎﻤﻴﹶﻠﺳﻭ

 1 ﴾ ﻰﺴﻴﻋﻭ ﲕ ﺤ ﻳﻭ

«Nous lui avons donné (à Ibrâhîm) Ishâq et Ya‘qûb – Nous les avons tous deux dirigés – Nous avions auparavant dirigé Nûh, et, parmi ses descendants: Dâwûd, Solaymân, Ayyûb, Yûsûf, Mûsâ, Harûn, – Nous récompensons ainsi ceux qui font le bien – Zakariyya, Yahyâ, ‘Isâ…». 

Les savants musulmans considèrent ce verset comme une preuve évidente du fait que l’Imâm Hassan et l’Imâm Hossein – les bénédictions de Dieu soient sur eux deux– sont "les fils" et les descendants de l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–. Par exemple, Djalâl od-Dîn Soyûtî rapporte que: 

 ﻦﻣ ﲔﺴﳊﺍﻭ ﻦﺴﳊﺍ ﹼﻥﺃ ﻢﻋﺰﺗ ﻚﻧﺍ ﲏﻐﻠﺑ :ﻝﺎﻘﻓ ﺮﻤﻌﻳ ﻦﺑ ﲕﳛ ﱃﺇ ﺝﺎﺠﳊﺍ ﻞﺳﺭﺃ»

 ﱃﺇ ﻪﻟﻭﺃ ﻦﻣ ﻪﺗﺃﺮﻗ ﺪﻗﻭ ﷲﺍ ﺏﺎﺘﻛ ﰲ ﻩﺪﲡ (ﻢﹼﻠ ﺳ ﻭ ﻪﻟﺁ ﻭ ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﱠﻠﺻ) ﱯﻨﻟﺍ ﺔﻳﺭ ﺫ

 .ﻩﺪﺟﺃ ﻢﻠﻓ ﻩﺮﺧﺁ

 ﲕ ﺤ ﻳﻭ " ﹶﻎ ﹶﻠﺑ ﻰﺘﺣ "ﹶﻥﺎﻤﻴﹶﻠﺳﻭ ﺩﻭﻭﺍﺩ ﻪﺘﻳﺭﹸﺫ ﻦﻣﻭ " :ﻡﺎﻌﻧﻻﺍ ﺓﺭﻮﺳ ﺃﺮﻘﺗ ﺖﺴﻟﺃ :ﻝﺎﻗ

 :ﻝﺎﻗ ؟ﺏ ﻪﻟ ﺲﻴﻟﻭ ﻢﻴﻫﺍﺮﺑﺍ ﺔﻳﺭﺫ ﻦﻣ ﻰﺴﻴﻋ ﺲﻴﻟﺃ :ﻝﺎﻗ .ﻰﻠﺑ :ﻝﺎﻗ ؟" ﻰﺴﻴﻋﻭ

 2«ﺖﻗﺪﺻ

«Un jour Hajâj envoya quelqu’unauprès de Yahyâ ibn Ya‘mar, [lui demandant, de repprésenter chez Hajâj] Hajâj lui dit: «Il paraît que tu prétends que Hassan et Hossein sont les fils et les                                                               

1– Sourate «An‘âm». 6: 84 et 85. 

2– Ad-Dorr al-Manthûr, Vol.3, p.28. Edition de Beyrouth. 

descendants du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et que tu as trouvé la preuve de cette parole dans le Livre de Dieu (le Coran), alors que j’ai lu le Coran du début jusqu’à la fin sans rien y trouver de semblable». Yahyâ ibn Ya‘mar répondit: «N’as-tu pas lu ce verset de la sourate An‘âm qui dit: «Nous avions auparavant dirigé Nûh, et... parmi ses descendants: Dâwûd, Solaymân…» jusqu’au moment où il dit: «Et Yahyâ et ‘Isâ»? Il dit: «Si, je l’ai lu». Yahyâ dit: «Dans cette parole du Coran, Isâ n’est-il pas présenté comme un descendant d'Ibrâhîm, alors qu’il n’avait pas de père [et était relié à Ibrâhîm par le lien maternel]?» Hajâj répondit: «Tu as raison».  

Les versets cités et les commentaires des exégètes du Coran montrent clairement que non seulement les chiites, mais tous les savants musulmans considèrent l'Imam Hassan et l'Imam Hossein –les bénédictions de Dieu soient sur eux deux– comme les fils de l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–. 

2- Un des versets du Coran qui prouve l’exactitude de cela, est le verset «Mobâhala» de la sourate «Âl-i ‘Imrân». Voyez le verset de la «Mobâhala» accompagné des commentaires des exégètes: 

 ﻢﹸﻛَﺀﺎﻨﺑﺃﻭ ﺎﻧَﺀﺎﻨﺑﺃ ﻉ ﺪﻧ ﺍﻮﹶﻟﺎﻌﺗ ﹾﻞﹸﻘﹶﻓ ﹺﻢﹾﻠﻌﹾﻟﺍ ﻦﻣ ﻙَﺀﺎﺟ ﺎﻣ ﺪ ﻌﺑ ﻦﻣ ﻪﻴﻓ ﻚﺟﺎﺣ ﻦﻤﹶﻓ ﴿

 1﴾ ﻦﻴﹺﺑﺫﺎﻜﻟﺍ ﻰﹶﻠﻋ ِﷲﺍ ﹶﺔﻨﻌﹶﻟ ﹾﻞﻌﺠﻨﹶﻓ ﹾﻞﹺﻬﺘﺒﻧ ﻢﹸﺛ ﻢﹸﻜﺴﹸﻔﻧﺃﻭ ﺎﻨﺴﹸﻔﻧﺃﻭ ﻢﹸﻛَﺀﺎﺴﹺﻧﻭ ﺎﻧَﺀﺎﺴﹺﻧﻭ

«Si quelqu’un te contredit après ce que tu as reçu en fait de science, dis: «Venez! Appelons nos fils et vos fils, nos femmes et vos femmes, nous-mêmes et vous-mêmes: nous ferons alors 

                                                             

1– Sourate «Âl-i ‘Imrân» 3:61. 

 

LE CHIISME REPOND 154 

une exécration réciproque en appelant une malédiction de Dieu sur les menteurs». 

Les exégètes disent que le célèbre verset de la Mobâhala a été révélé lors d'un débat entre le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et les chefs des chrétiens de Nadjrân qui faisaient preuve d'obstination.1 Le Prophète, sur l’ordre de Dieu, s’était donc mis en route, accompagné de Alî ibn Abî Tâlib, de Fâtimah la resplendissante, de l’Imâm Hassan et de l’Imâm Hossein –les bénédictions de Dieu soient sur eux tous –. Lorsque les chefs des Nasârâ (les chrétiens) virent le Prophète et les Gens de sa Demeure –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, leur coeur se remplit de crainte et ils demandèrent à l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– de renoncer à cette confrontation. Le Prophète accepta leur offre et cet événement prit fin avec la conclusion d’un traité. 

Les savants chiites et sunnites sont tous d'accord sur le fait qu’au jour de la «Mobâhala», le Commandeur des croyants, Fâtimah la resplendissante, l’Imâm Hassan et l’Imâm Hossein accompagnaient le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–. Il apparaît clairement que le terme «ﺎﻧءﺎﻨﺑأ» [c’est à dire: nos enfants] dans la parole de l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– concerne l’Imâm Hassan et l’Imâm Hossein –les bénédictions de Dieu soient sur eux deux– et montre que Hassan et Hossein, dans le verset, sont présentés comme les                                                               

1– N.d.t.: «Mobâhala» veut dire «malédiction mutuelle». Suite à l’impossibilité de trouver un accord avec les chrétiens de Nadjrân, il fut proposé de se maudire mutuellement afin de voir qui détient la vérité et le soutien de Dieu. 

fils du Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–. 

Les exégètes, après la transmission de nombreux Hadith sur le verset de la «Mobâhala», ont reconnu l’exactitude de cette idée. Nous en donnons ici quelques exemples: 

a) Djalâl od-Dîn Soyûtî rapporte de Hâkim, d’Ibn Mardawayh et de Abû No‘aym, (eux-mêmes) de Djâbir ibn ‘Abd Allâh: 

 ﻦﺴﳊﺍ :ﺎﻧﺀﺎﻨﺑﺃﻭ ،ﻲﻠﻋﻭ (ﻢﹼﻠﺳﻭ ﻪﻟﺁ ﻭ ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﱠﻠﺻ) ﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ :"ﻢﻜﺴﹸﻔﻧﺃﻭ ﺎﻨﺴﻔﻧﺃ» 1 «ﺔﻤ ﻃ ﺎﻓ :ﺎﻧﺀﺎﺴﹺﻧﻭ ﲔﺴﳊﺍﻭ

«le terme «ﺎﻨﺴﻔﻧأ» [nous-mêmes] est l’Envoyé de Dieu et ‘Alî –les bénédictions de Dieu soient sur eux et sur leur famille– «ﺎﻧءﺎﻨﺑأ» [nos fils] sont Hassan et Hossein et «ﺎﻧءﺎﺴﻧ» [nos femmes] est Fâtimah». 

b) Fakhr od-Dîn Râzî dit dans son commentaire du Coran, après avoir exposé le Hadith: 

 2«ﺚﻳﺪﳊﺍﻭ ﲑﺴﻔﺘﻟﺍ ﻞﻫﺃ ﲔﺑ ﺎﻬﺘﺤﺻ ﻰﻠﻋ ﻖﻔﺘﳌﺎﻛ ﺔﻳﺍﻭﺮﹼﻟﺍ ﻩﺬﻫ ﹼﻥﺃ ﻢﹶﻠﻋﺍﻭ »

«Sache que ce Hadith est un Hadith dont l’exactitude est confirmée par l’ensemble des exégètes et des spécialistes de la science des Hadith», 

puis il ajoute: 

 ﲎﺑﺇ ﺎﻧﺎﻛ (ﻡﻼﺴﻟﺍ ﺎﻤﻬﻴﻠﻋ) ﲔﺴﳊﺍﻭ ﻦﺴﳊﺍ ﹼﻥﺃ ﻰﻠﻋ ﹲﺔﹼﻟﺍﺩ ﺔﻳﻵﺍ ﻩﺬﻫ :ﺔﻌﺑﺍﺮﻟﺍ ﺔﻟﺄﺴﳌﺍ»

 ﲔﺴﳊﺍﻭ ﻦﺴﳊﺍ ﺎﻋﺪﻓ ﻩﺀﺎﻨﺑﺍ ﻮﻋﺪﻳ ﻥﺃ ﺪﻋﻭ (ﻢﹼﻠﺳﻭ ﻪﻟﺁ ﻭ ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﱠﻠﺻ) ﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ

 1 «ﻪﻴﻨﺑﺇ ﻥﻮﻜﻳ ﻥﺃ ﺐﺟﻮﻓ

                                                             

1– Ad-Dorr al-Manthûr, Vol.2, p.39. Edition de Beyrouth 2– Tafsîr Mafâtîh al-Ghayb, Vol.1, p.488. 1ère édition. Le Caire. Année 1308 (hégire lunaire). 

 

LE CHIISME REPOND 156 

«Ce verset est la preuve de l'interprétation selon laquelle Hassan et Hossein –les bénédictions de Dieu soient sur eux deux– étaient "les fils" du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– car il était prévu que l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– fasse venir ses fils, or il choisit Hassan et Hossein» 

c) Abû ‘Abd Allâh Qortobî également, a écrit ainsi dans son 

tafsîr (commentaire): 

 2 « ﺀ ﺎﻨﺑﺃ ﻥﻮﻤﺴﻳ ﺕﺎﻨﺒﻟﺍ ﺀﺎﻨﺑﺍ ﹼﻥﺃ ﻰﻠﻋ ﹲﻞﻴﻟﺩ [ ﺎﻧَﺀ ﺎﻨﺑﺃ]»

«Le terme [ﺎﻧءﺎﻨﺑأ] dans ce verset du Coran, montre que les enfants de la fille sont aussi considérés comme les enfants du grand père». 

3- La parole de l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– constitue la preuve la plus éclatante que l’Imâm Hassan et l’Imâm Hossein –les bénédictions de Dieu soient sur eux deux– sont "les fils" du Noble Prophète. 

a) L’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a dit au sujet de Hassan et de Hossein –les bénédictions de Dieu soient sur eux deux: 

 3 «ﲏﺒﺣﺃ ﺪﻘﻓ ﺎﻤﻬﺒﺣﺃ ﻦﻣ ﻱﺎﻨﺑﺇ ﻥﺍﺬﻫ»

«Hassan et Hossein sont mes deux fils, celui qui les aime, m’aime». 

                                                                                                                        

1– Idem. 

2– Al-Djâmi‘ al-Ahkâm al-Qor’ân, Vol.4, p.104. Edition Beyrouth 3 Târîkh Madînah Damichq (Ibn ‘Asâkir), citations de l'Imam Hossein – les bénédictions de Dieu soient sur lui –, p.59, Hadith n°106. 1ère édition. Beyrouth. Année 1400 (hégire lunaire). 

b) Le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, en désignant Hassan et Hossein –les bénédictions de Dieu soient sur eux deux– a dit également: 

  1«ﺎﻴﻧﺪﻟﺍ ﻦﻣ ﻯﺎﺘﻧﺎﳛﺭ ﻦﻳﺬﻫ ﲏﺑﺍ ﹼﻥﺇ»

«Mes deux fils que voici sont mes deux «Rayhânah» (plante odorante du Paradis) en ce monde».                                                               

1– Idem, p.62, Hadith n°112. 


Pourquoi les chiites considèrent-ils que le califat est une investiture de spécification divine?  

Réponse:  

Il est évident que la sainte religion de l’islam est une religion universella planétaire et éternelle, et tant que le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– était vivant, la responsabilité de la conduite de la communauté lui incombait. Après sa mort, il faut confier cette responsabilité à la personne la plus compétente et à la communauté. 

Au sujet de la question de savoir si cette fonction après le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– est une dignité de droit divin, désignée sur l’ordre de Dieu et annoncée par l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– ou une charge octroyée par le biais d'élections, nous avons deux avis: Les chiites croient que la fonction de Guide est une dignité accordée par Dieu et qu’il faut que le successeur du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– soit déterminé par Dieu, alors que les sunnites croient que la communauté, après le Prophète, doit élire quelqu’un pour la direction des affaires de l’État. 

LE CHIISME REPOND 160 Les conditions qui prouvent le caractère divin du califat  

Les savants chiites ont exposé dans leurs livres sur les principes chiites, des quantités de preuves sur la nécessité d'une désignation par Dieu, du dirigeant de la communauté, mais ce que nous exposons ici, est l’analyse des conditions que le chef régnant à l’époque de la prophétie, qui prouvent l’exactitude de l’opinion chiite. 

L'analyse de la politique étrangère et intérieure de l’islam à l’époque du Prophète, montre que le successeur du Prophète – les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– devait être désigné par Dieu et présenté par le Prophète, car la communauté musulmane était continuellement menacée par le triple danger de l’empire byzantin, du royaume d’Iran et des hypocrites. Le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, en nommant des chefs politiques, avait réussi à unifier la communauté contre les ennemis extérieurs et avait empêché l’ennemi de s'ingérer dans les affaires intérieures et d'étendre sa domination. Un des côté de ce dangereux triangle, constitué par l’empire romain, au nord de la péninsule arabe, a inquiété le Prophète – les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– jusqu’aux derniers instants de sa vie. La première confrontation militaire entre les musulmans et l’armée chrétienne byzantine, la huitième année de l’Hégire, se déroula en Palestine. Cette bataille fut à l'origine de la mort de trois généraux, Dja‘far Tayyâr, Zayd ibn Hâritha et Abd Allâh ibn Rawâha, et d'une dure défaite pour l’armée de l’islam. Le retrait de l’armée de l’islam encouragea l’armée byzantine qui devint une véritable menace d'invasion pour les régions islamiques. Pour cette raison, le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– se mit en route pour la Syrie avec une lourde armée, afin de commander personnellement les opérations militaires. Au cours de ce difficile voyage, l’armée musulmane retrouva son prestige et son influence politique. 

Cette victoire relative n’avait pas cependant rassuré le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– qui, quelques jours avant sa maladie, confia le commandement de l’armée musulmane à Osâma pour qu’il se rende en Syrie et reste présent sur les lieux. Le deuxième front ennemi était l'empire d’Iran. L'empereur d’Iran, en colère, avait déchiré la lettre du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, et renvoyé ses ambassadeurs avec insolence, puis il avait ordonné au gouverneur du Yémen d’arrêter le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et en cas de refus, de le tuer.  

Bien que Khosro Parviz, le roi d’Iran, décéda à l’époque du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, la question de l’indépendance du Yémen qui, à une époque avait été une conquête de l'empire iranien, ne fut jamais réglée pour les monarques iraniens qui par orgueil et par vanité, ne purent jamais supporter l’existence d’un tel pouvoir à leurs frontières. 

Le troisième danger était le danger des hypocrites qui s'infiltraient dans les milieux musulmans, pour comploter et semer la discorde. Ils programmèrent même l'assassinat du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– sur le chemin entre Tabûk et Médine. Ce groupe espérait qu’avec la mort de l’Envoyé de Dieu, le mouvement   

LE CHIISME REPOND 162 

islamique prendrait fin et qu’ils en seraient débarrassés pour toujours.1  

Le danger des hypocrites était tel que le Coran les mentionna dans les sourates «Âl-i ‘Imrân», «Nisâ’», «Mâ’idah», «Infâl», «Tawbah», «Ankabût», «Ahzâb», «Mohammad» –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, «Fath», «Modjâdilah», «Hadîd», «Monâfiqîn» et «Hachr». Comment, avec un si fort opposition, le Prophète de l’islam – les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– pouvait-il négliger la désignation d'un guide religieux et politique, pour la jeune communauté islamique? La situation exigeait que le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– prévienne l’émergence d’oppositions après lui, en nommant un guide, et garantisse l'unité islamique en désignant une ligne de défense, ferme et sûre. Il fallait qu'il empêche qu’après sa mort, que chaque groupe revendique que le commandeur (l'Emir) soit des leurs, et cela était impossible sans la désignation et la nomination du futur dirigeant.  

Ces considérations générales démontrent l’exactitude et la vérité de la thèse de la désignation explicite dans la désignation du Guide, après le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–. 

Témoignage énoncés explicites l’Envoyé de Dieu  

Dans ce contexte, le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– avait expliqué la question de sa succession dès les premiers jours de sa mission prophétique et jusqu’aux derniers jours de sa vie. Il avait désigné son                                                               

1– Sourate «Tûr» 52:30. 


successeur au début de sa prophétie, au cours de la réunion organisée pour annoncer officiellement sa prophétie à ses proches, et à la fin de sa vie, au retour du Pèlerinage d’adieux, à «Ghadîr Khomm». Trois exemples extraits des textes, ont été donnés en réponse à la deuxième question, accompagnés de leur chaîne de transmission et de leur adresse dans les livres des savants et des rapporteurs de Hadith islamiques. Les conditions générales qui existaient au début de l'islam et les Hadith de l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– sur la désignation et la nomination de Amir al-Mo’minân en tant que successeur, montrent clairement que la question du califat était une question qui devait être réglée explicitement par voie divine, et était une question essentielle et incontournable. 

Est-ce que prêter serment sur autre que Dieu n'est pas une forme d'associationnisme?  

Réponse:  

Le sens exact des termes Tawhîd (Monothéisme) et chirk (associationnisme) doit être cherché dans les versets et la Tradition du Prophète, car le Noble Coran et la conduite de l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– sont les critères les plus valables pour distinguer la vérité de l’erreur, et le Monothéisme du polythéisme. Il est donc nécessaire d’analyser chaque pensée et chaque comportement impartialement et sans fanatisme, par le filtre de la Révélation et du comportement du Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–. Rappelons les preuves qui montrent qu'il est permis de prêter serment sur autre que Dieu, du point de vue du Livre et de la Sunna: 

1- Le Noble Coran, dans ses versets éternels, a rappelé les serments d'honorables créatures sur «l’âme du Prophète», «l’âme de l’homme», le «calame» qui est le symbole de l'écriture, «le soleil», «la lune», «l’étoile», «le jour et la nuit», 

LE CHIISME REPOND 166 

«le ciel et la terre», «le temps», «les montagnes et la mer», dont nous exposons quelques exemples à votre jugement. 

 . 1 ﴾ ﹶﻥﻮﻬﻤﻌﻳ ﻢﹺﻬﺗﺮﹾﻜﺳ ﻲﻔﹶﻟ ﻢﻬﻧﺇ ﻙﺮﻤﻌﹶﻟ ﴿

«Ô Prophète! Oui, par ta vie! Ces hommes s’aveuglaient dans leur ivresse». 

 . ﺎﻫﺎﺸﻐ ﺍﹶﺫ ﹺﻞﻴﱠﻠﻟﺍﻭ .ﺎﻫﺎﱠﻠﺟ ﺍﹶﺫ ﹺﺭﺎﻬﻨﻟﺍﻭ .ﺎﻫﺎﹶﻠﺗ ﺍﹶﺫ ﹺﺮﻤﹶﻘﹾﻟﺍﻭ .ﺎﻫﺎﺤﺿﻭ ﹺﺲﻤﺸﻟﺍﻭ ﴿

 ﺎﻫﺭﻮﺠﹸﻓ ﺎﻬﻤﻬﹾﻟﹶﺄﹶﻓ .ﺎﻫﺍﻮﺳ ﺎﻣﻭ ﹴﺲﹾﻔﻧﻭ .ﺎﻫﺎﺤﹶﻃ ﺎﻣﻭ ﹺﺽ ﺭﹶﺄﹾﻟﺍﻭ . ﺎﻫﺎﻨﺑ ﺎﻣﻭ ِﺀﺎﻤﺴﻟﺍﻭ

 2 ﴾ ﺎﻫﺍﻮﹾﻘﺗﻭ

«Par le soleil et sa clarté! Par la lune quand elle le suit! Par le jour quand il éclaire la terre! Par la nuit quand elle l’enveloppe! Par le ciel! – comme Il l’a bien construit! – Par la terre! – Comme Il l’a bien étendue! – Par une âme! – Comme Il l’a bien modelée en lui inspirant son libertinage et sa piété!» 

  3 ﴾ ﺉ ﻮﻫ ﺍﹶﺫ ﹺﻢﺠﻨﻟﺍﻭ ﴿

«Par l’étoile lorsqu’elle disparaît!» 

 4 ﴾ُ ﻥﻭﺮﹸﻄﺴﻳ ﺎﻣﻭ ﹺﻢﹶﻠﹶﻘﹾﻟﺍﻭ ﻥ ﴿

«Noun. Par le calame et par ce qu’ils écrivent!» 

 5 ﴾ ﺮﺴﺧ ﻲﻔﹶﻟ ﹶﻥﺎﺴﻧﹺﺈﹾﻟﺍ ﱠﻥﹺﺇ ﺮﺼﻌﹾﻟﺍﻭ ﴿

«Par l’instant! Oui, l’homme est en perdition…». 

                                                             

1– Sourate «Hidjr» 15:72. 

2– Sourate «Chams» 91:1 à 8. 

3– Sourate «Nadjm» 53:1. 

4– Sourate «Qalam» 68:1. 

5– Sourate «Asr» 103:1 et 2. 


 1 ٍ﴾ ﺮﺸﻋ ﹴﻝﺎﻴﹶﻟﻭ .ﹺﺮﺠﹶﻔﹾﻟﺍﻭ ﴿

«Par l’aube! Par les dix nuits!» 

 ﻒﹾﻘﺴﻟﺍﻭ .ﹺﺭﻮﻤﻌﻤﹾﻟﺍ ﺖﻴﺒﹾﻟﺍﻭ .ﹴﺭﻮﺸﻨﻣ ﻕ ﺭ ﻲﻓ .ﹴﺭﻮﹸﻄﺴﻣ ﹴﺏﺎﺘﻛﻭ .ﹺﺭﻮﱡﻄﻟﺍﻭ ﴿

 2 ﴾ ﺭﻮﺠﺴﻤﹾﻟﺍ ﹺﺮﺤﺒﹾﻟﺍﻭ .ﹺﻉ ﻮﹸﻓﺮﻤﹾﻟﺍ

«Par le Mont! Par un Livre écrit sur un parchemin déployé! Par la Maison peuplée! Par la voûte élevée! Par la mer en ébullition!» 

Ce genre de serments sur les signes apparents de la création, apparaît aussi dans les sourates «Nâzi‘ât», «Morsalât», «Borûdj», «Târiq», «Balad», «Tîn» et «Zohâ». Sans aucun doute, si le serment sur autre que Dieu était une raison de chirk et de polythéisme, le Noble Coran, qui est le symbole parfait de la reconnaissance de l’Unicité et du culte du Dieu Unique, n’aurait jamais utilisé cette pratique, et si cette pratique était réservée à Dieu, il aurait fallu le rappeler dans les versets du Coran pour que cela ne se reproduise pas. 2- Tous les musulmans du monde considèrent le Noble Prophète comme un modèle exemplaire et sa manière de vivre comme un critère et la meilleure façon de distinguer le bien du mal. Les chercheurs musulmans et les compilateurs de Hadith justes et dotés de chaînes de transmission fiables, ont rapporté de nombreux cas de serments du Noble Prophète sur autre que Dieu. Ahmad ibn Hanbal, l’imam des Hanbalites qui constituent une des quatre écoles sunnites, rapporte de l’Envoyé de Dieu dans son livre de Hadith, intitulé Mosnad:                                                               

1– Sourate «Fajr» 89:1 et 2. 

2– Sourate «Tour» 52:1 à 6. 

 

LE CHIISME REPOND 168 

 1 ﴾ ﺖﻜﺴﺗ ﻥﺃ ﻦﻣ ﲑﺧ ﹴﺮﻜﻨﻣ ﻦﻋ ﻰﻬﻨﺗﻭ ِﻑ ﻭﺮﻌﲟ ﻢﹼﻠﻜﺗ ﻥﻷ ﻱﺮﻤﻌﻠﻓ ﴿

«Par mon âme, si tu ordonnes le bien et interdis le mal, cela est mieux que si tu te tais». 

Moslim ibn Hajâj, dans son livre de sahîh qui est un des six livres de sahîh, auxquels on se réfère en général, rapporte ceci: 

 ﻢﻈﻋﺃ ﺔﻗﺪﺼﻟﺍ ﻱﺃ ﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ ﺎﻳ ﻝﺎﻘﻓ (ﻪ ﺁ ﻭ ﻪ ﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﱠﻠﺻ) ﱯﻨﻟﺍ ﱃﺇ ﻞﺟﺭ َﺀ ﺎ ﺟ »

 ﻞﻣﺄﺗﻭ ﺮﻘﻔﻟﺍ ﯽﺸﲣ ﺢﻴﺤﺷ ﺢﻴﺤﺻ ﺖﻧﺃﻭ ﻕﺪﺼﺗ ﻥﺃ ﻪﻧﺎﺒﻨﺘﻟ ﻚﻴﺑﺃﻭ ﺎﻣﺃ :ﻝﺎﻘﻓ ؟ﹰﺍﺮﺟﺍ

 2 «…ﺀﺎﻘﺒﻟﺍ

«Un homme demanda au Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–: La rétribution de quelle aumône est-elle la plus grande? Il dit: «je jure par ton père que l’aumône la meilleure est celle que tu donnes, que tu sois bien portant ou malade, dans la crainte de l’indigence et l'espoir de la survie». 

Si la majorité des musulmans considèrent le serment sur autre que Dieu comme de l’associationnisme, comment expliqueront-ils cette conduite du Prophète – les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille? 3- En plus du Livre de Dieu et de la Sunna du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, la conduite des proches compagnons de l’Envoyé de Dieu constitue également une preuve du caractère licite d'un tel serment: 

                                                             

1– Mosnad Ahmad, Vol.5, p.224 et 225, hadith de Bachîr ibn Khasâsih Sadûsî. 2– Sahîh de Moslim, 3ème partie. Edition du Caire. Livre de la Zakât, chapitre de la Sadaqah, «Sadaqat ol-Sahîh och-Chahîh», p.93 et 94. 


Alî ibn Abî Tâlib –les bénédictions de Dieu soient sur lui–, à de nombreux endroits de ses discours, jure par son âme, lorsqu’il dit: 

 1«ﺎﻓﺎﻌﺿﺃ ﻯﺪﻌﺑ ﻦﻣ ﻪﻴﺘﻟﺍ ﻢﻜﻟ ﻦﻔﻌﻀﻴﻟ ﻱﺮﻤﻌﻟﻭ»

«Par mon âme, après moi, votre égarement augmentera encore plus». 

IL dit ailleurs 

 2«ﻚﻧﻮﺒﻠﻄﻳ ﹴﻞﻴﻠﻗ ﻢﻬﻨﻓﺮﻌﺘﻟ ﻚﻗﺎﻘﺷﻭ ﻚﻴﻏ ﻦﻋ ﻉﱰﺗ ﱂ ﹾﻥ ﻹ ﻱ ﺮﻤﻌﻟﻭ »

«Je jure sur mon âme, si tu ne sors pas de ton égarement et de ta barbarie, tu les connaîtras et ils te trouveront».3 Il est clair qu’aucun effort d’interprétation (Idjtihâd) ne peut négliger ces textes et ces Hadith, et discréditer la conduite de Dieu dans le Saint Coran, la parole du Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et la conduite de ses proches compagnons – comme le Commandeur des croyants, en les accusant d’associationnisme et de polythéisme. 

Conclusion 

Ces exemples montrent la légitimité du serment sur autre que Dieu, du point de vue du Livre de Dieu, de la Sunna du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et de la conduite des croyants. Cela est incontestable et n'a aucune incompatibilité avec le Monothéisme.                                                               

1– Nahdj ol-Balâghah (Ed. Mohammad ‘Abdoh), Sermon n°161. 

2– Nahdj ol-Balâghah (Ed. Mohammad Abdoh), Lettre n°9. 3– Pour d’autres exemples, se référer aux discours n° 168 ,182 et 186, et aux lettres n° 6 et 54 de Nahdj ol-Balâghah. 

 

LE CHIISME REPOND 170 

Par conséquent, si le sens apparent d'un Hadith s’oppose à ce qui a été démontré par des preuves, il faut l’expliquer et le commenter de manière à ce qu'il s’accorde avec le fondement incontestable du Coran et des Hadith. On nous cite parfois un Hadith ambigu dont voici le texte et auquel nous donnons une réponse: 

 ﻢﻜﺋﺎﺑﺂﺑ ﺍﻮﻔﻠ ﲢ ﻥﺃ ﻢﻛﺎﻬﻨﻳ ﷲﺍ ﹼﻥﺇ ﻝﺎﻘﻓ .ﰉﺃﻭ :ﻝﻮﻘﻳ ﻮﻫﻭ ﺮﻤﻋ ﻊﲰ ﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ ﹼﻥﺍ» 1«ﺖ ﻜﺴﻳ ﻭﺃ ﷲﺎﺑ ﻒﻠﺤﻴﻠﻓ ﹰﺎﻔﻟﺎﺣ ﻥﺎﻛ ﻦﻣﻭ

«Le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– entendit Omar jurer sur son père. Le Prophète dit: «Dieu vous a interdit de jurer sur vos pères, que celui qui jure, jure par Dieu ou se taise». 

Bien que ce Hadith n'ait pas la valeur des versets du Coran et des Hadith qui autorisent le serment sur autre que Dieu, il semble que l’interdiction faite à Omar et ses contemporains de jurer sur leur père venait du fait que leurs pères étaient pour la plupart, des idolâtres et des polythéistes. Les mécréants et les idolâtres ne méritent pas que le musulman en fasse les objets de leurs serments. 

                                                             

1– Sonan Al-Kobrâ, Vol.1, p.29 et Sonan Nasâ’î, Vol.7, p.4 et 5. 



Le tawassol, recours aux Amis de Dieu, n'est-il pas une manifestation de chirk et d'associationnisme, et un cas de 

bid‘a , d'innovation en religion?  

Réponse:  

Le tawassol c’est à dire le recours à un être précieux qui permet de se rapprocher de Dieu grâce à son intermédiaire. Ibn Manzûr dit dans le Lisân ol-‘Arab: 

 1 «ﻪﻴﻠﻋ ﻪﻔﻄﻌﺗ ﺓﺮﺻﺁ ﺔﻣﺮﲝ ﻪﻴﻟﺇ ﺏﺮ ﻘ ، ﺍﺬﻜﺑ ﻪﻴﻟﺇ ﻞﺳﻮﺗ »

«Il eut recours à untel, pour se rapprocher de lui, par l’intermédiaire du respect et du degré dont untel jouissait auprès de lui».  

Le Noble Coran dit: 

 2﴾ﹶﻥﻮﺤﻠﹾﻔﺗ ﻢﹸﻜﱠﻠﻌﹶﻟ ﻪﻠﻴﹺﺒﺳ ﻲﻓ ﺍﻭﺪﻫﺎﺟﻭ ﹶﺔﹶﻠﻴﺳﻮﹾﻟﺍ ﻪﻴﹶﻟﺇ ﺍﻮﻐﺘ ﺑﺍﻭ َﷲﺍ ﺍﻮﹸﻘﺗﺍ ﺍﻮﻨﻣﺁ ﻦﻳﺬﹼﻟﺍ ﺎﻬﻳﺃ ﺎﻳ﴿

«Vous qui croyez! Craignez Dieu! Recherchez les moyens d’aller à Lui! Combattez dans Son chemin! – Peut-être serezvous heureux». 

                                                             

1– Lisân ol-‘Arab, Vol.11, p.724. 

2– Sourate «Mâ’ida» 5:35. 

LE CHIISME REPOND 172 

Djawharî, dans son Sihâh al-Loghah définit ainsi le terme «wasila» (moyen, intermédiaire): 

 « ﲑﻐﻟﺍ ﱃﺇ ﻪﺑ ﺏﺮﻘﺘﻳ ﺎﻣ ﹸﺔﻠﻴﺳﻮﹾﻟﹶﺍ »

«Le «wasila» est ce qui nous permet de nous rapprocher de quelqu’un autre». 

Par conséquent, nous pouvons recourir à l’adoration pure, offerte à Dieu, et aux bonnes actions qui nous rapprochent du Seigneur des mondes, ou parfois à une personnalité honorable qui, auprès de Dieu, jouit d’un degré et d’une considération particulière. 

Les différentes formes de tawassol  

Le tawassol peut prendre trois formes: 1- Le recours par les actes vertueux ainsi que Djalâl od-Dîn Soyûtî l’a rapporté à la suite du saint verset  

 ﴾ ﹶﺔﹶﻠﻴﺳﻮﹾﻟﺍ ﻪﻴﹶﻟﺇ ﺍﻮﻐﺘﺑﺍﻭ ﴿

«Recherchez les moyens d’aller à Lui!» 

 ﻪﺘﻋﺎﻄﺑ ﷲﺍ ﱃﺇ ﺍﻮﺑﺮﻘﺗ :ﻝﺎﻗ ﴾ ﹶﺔﹶﻠﻴﺳﻮﹾﻟﺍ ﻪﻴﹶﻟﺇ ﺍﻮﻐﺘﺑﺍﻭ ﴿ ﱃ ﺎ ﻌﺗ ﻪﻟﻮﹶﻗ ﰲ ﺓﺩﺎﺘﻗ ﻦﻋ » 1«ﻪﻴﺿﺮﻳ ﺎﲟ ﻞﻤﻌﻟﺍﻭ

«Qatâdah dit au sujet du verset: «Recherchez les moyens d’aller à Lui!» qu'il s'agit de se rapprocher de Dieu par la soumission et un acte qui soit l’objet de Sa satisfaction». 2- Le recours par l’invocation des serviteurs honorables, comme le Noble Coran en fait le récit, dans les paroles des frères de Yûsûf –les bénédictions de Dieu soient sur lui–:                                                               

1– Ad-Dorr al-Manthûr, Vol.2, p.280. Imprimé à Beyrouth. 


 ﻮﻫ ﻪﻧﺇ ﻲﺑﺭ ﻢﹸﻜﹶﻟ ﺮﻔﻐﺘﺳﺄﺳ ﹶﻝﺎﻗ ﻦﻴﺌﻃﺎﺧ ﺎﻨﹸﻛ ﺎﻧﺇ ﺎﻨﺑ ﻮﻧﹸﺫ ﺎﻨﹶﻟﺮﻔﻐﺘﺳﺍ ﺎﻧﺎﺑﺃ ﺎﻳ ﺍﻮﹸﻟﺎﻗ ﴿

  1﴾ ﹺﻢﻴﺣﺮﻟﺍ ﺭﻮﹸﻔﻐﹾﻟﺍ

«Ils dirent (les frères de Yûsûf): «Père! (Ya‘qûb) Implore, pour nous, le pardon de nos péchés; nous avons commis une faute» Il dit: «Je vais, pour vous, demander le pardon de mon Seigneur. Il est Celui qui pardonne, Il est Miséricordieux». 

Ce verset montre que les fils de Ya‘qûb –les bénédictions de Dieu soient sur lui– ont eu recours à l’invocation de leur père pour obtenir le pardon. Le prophète Ya‘qûb –les bénédictions de Dieu soient sur lui–, n’a non seulement pas fait d'objection à leur demande, mais leur a promis d’accomplir l’invocation et de demander leur pardon. 

3- Le recours à des personnalités qui jouissent d’un haut degré spirituel et d’une estime particulière auprès de Dieu. Ce genre de recours est également l’objet de l’agrément de’s le début de l’islam et était une pratique courante chez les compagnons du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–. 

Passons en revue certains témoignages, à la lumière des Hadith, sur la conduite des compagnons de l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et des grandes personnalités de l’islam: 1- Ahmad ibn Hanbal, dans son Mosnad, rapporte de Othmân ibn Hanif: 

 ﻥﺃ ﷲﺍ ﻉﺩﺍ ﻝﺎﻘﻓ ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ) ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﹼﻠﺻ ﱮﻨﻟﺍ ﻰﺗﺃ ﹺﺮﺼﺒﹾﻟﺍ ﺮﻳﹺﺮﺿ ﹰﻼﺟﺭ ﱠﻥﺇ»

 .ﻪﻋﺩﺃ :ﻝﺎﻘﻓ ،ﲑﺧ ﻮﻬﻓ ﻙﺍﺫ ﺕﺮﺧﺃ ﺖﺌﺷ ﻥﺇﻭ ﻚﻟ ﺕﻮﻋﺩ ﺖﺌﺷ ﻥﺇ :ﻝﺎﻗ ،ﲏﻴﻓﺎﻌﻳ

                                                             

1– Sourate «Yûsûf» 12:97–98. 

 

LE CHIISME REPOND 174 

 ﻚﻠﺌﺳﺃ ﱐﺇ ﻢﻬﹼﻠﻟﺍ. ِﺀﺎﻋﺪﻟﺍ ﺍﺬ ﻮﻋﺪﻳﻭ ﲔﺘﻌﻛﺭ ﻲﻠﺼﻴﻓ ﻪﺋﻮﺿﻭ ﻦﺴﺤﻴﻓ ﺄﺿﻮﺘﻳ ﻥﺃ ﻩﺮﻣﺄﻓ

 ﱵﺟﺎﺣ ﰲ ﻲﺑﺭ ﱃﺇ ﻚﺑ ﺖﻬﺟﻮﺗ ﻲﻧﺇ ﺪﻤ ﳏ ﺎﻳ ﺔﲪﺮﻟﺍ ﱯﻧ ﺪﻤ ﳏ ﻚ ﻨﺑ ﻚﻴﻟﺇ ﻪﺟﻮﺗﺍﻭ

 1«ﹼﰲ ﻪﻌﻔﺷ ﻢﻬﹼﻠﻟﺍ ﱃ ﻲﻀﻘﺘﻓ ،ﻩﺬﻫ

«Un aveugle vint chez le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et lui dit: «Demande à Dieu qu’Il me guérisse». Le Prophète dit: «Si tu le veux, je ferai une invocation mais si tu es d'accord je la ferai plus tard, cela est préférable» L’aveugle dit: «Fais l’invocation». Le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– lui ordonna de faire le wozû (les ablutions) consciencieusement, d’offrir deux prières et de faire cette invocation:  

«Seigneur! C’est Toi que je prie par l’intermédiaire de Mohammad, le Prophète de la Miséricorde –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– Mohamad! Je me tourne vers toi pour que tu intercèdes en faveur de ma demande auprès de mon Dieu, mon Dieu accepte ma prière». Ce Hadith fait l’unanimité des rapporteurs de Hadith. Hâkim Nichâbûrî, après l’avoir rapporté dans le Mostadrak, le présente comme un Hadith sahîh (authentique), Ibn Mâdjah également, le rapportant de Abû Ishâq a dit qu'il s'agissait d'un Hadith sahîh et Tirmidhî a confirmé la fiabilité de ce Hadith                                                               

1– Mosnad d’ Ahmad ibn Hanbal, Vol.4, p.138, Hadith de Othmân ibn Hanif Mostdrak de Hâkim, Vol.1, «Kitâb salât at-tatawwo‘», p.313. Imprimé à Beyrouth. 

Sonan d’ ibn Mâdjah, Vol.1, p.441. Impression: Dâr Ahyâ’ al-Kotob al‘Arabiyyah. 

At-Tâdj, Vol.1, p.286. 

Al-Djâm‘ al-Saghîr (Soyûtî), p.59. 

At-Tawassol wal-Wasila (Ibn Taymiyyah), p.98. Imprimé à Beyrouth.  

dans le livre Abwâb al-Ad‘iya. Mohammad Nasîb ar-Rifâ‘î a écrit dans le livre At-Tawassol ilâ haqiqat ot-Tawassol: 

 ﺩﺍﺪﺗﺭﺍ ﺐﻳﺭﻻﻭ ﻚﺷﻼﺑ ﻪﻴﻓ ﺖﺒﺛ ﺪﻗﻭ ...ﺭﻮﻬﺸﻣﻭ ﺢﻴﺤﺻ ﺚﻳﺪﳊﺍ ﺍﺬﻫ ﻥﺃ ﻚﺷﻻ» 1«ﻪﻟ ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ) ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﹼﻠﺻ ﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ ﺀﺎﻋﺪﺑ ﻰﻤﻋﻷﺍ ﺮﺼﺑ

«Il n’y a aucun doute sur l'authenticité de ce Hadith… qui rapporte qu’avec l’invocation de l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– cet aveugle a retrouvé la vue». 

Ce Hadith montre clairement que le recours au Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– est permis et que l’Envoyé de Dieu lui-même, avait appris à cet aveugle la manière d’invoquer Dieu en plaçant le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– entre lui et Dieu. Ceci est le sens même du recours aux Amis de Dieu. 2- Abû ‘Abd Allâh Bokhârî dit dans son Sahîh: 

 ﺐﻠﻄﳌﺍﺪﺒﻋ ﻦﺑ ﺱﺎﺒﻌﻟﺎﺑ ﻰﻘﺴﺘﺳﺇ ﺍﻮﻄﺤﻗ ﺍﺫﺇ ﻥﺎﻛ ﻪﻨﻋ ﷲﺍ ﻲﺿﺭ ﺏﺎﹼﻄﳋﺍ ﻦﺑ ﺮﻤﻋ ﹼﻥﺇ»

 ﻝﺎﻗ .ﺎﻨﻘﺳﺎﻓ ﺎﻨﻴ ﻢﻌﺑ ﻚﻴﻟﺇ ﻞﺳﻮﺘﻧ ﺎﻧﺇﻭ ﺎﻨﻴﻘﺴﺘﻓ ﺎﻨﻴ ﻨﺑ ﻚﻴﻟﺇ ﻞﺳﻮﺘﻧ ﺎﻨﻛ ﺎﻧﺇ ﻢﻬﹼﻠﻟﺃ :ﻝﺎﻘﻓ

 2«ﻥﻮﻘﺴﻴﻓ

«Chaque fois que la famine survenait, Omar ibn Khattab priait pour la pluie en recourant à Abbâs ibn Abdol-Mottalib, l’oncle paternel du Prophète, les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille et disait: «Mon Dieu! A l'époque du Prophète nous avions recours à lui et Tu faisais descendre Ta pluie bienfaisante. A présent, nous avons recours à Toi, par                                                               

1– At-Tawassol ilâ haqiqat ot-Tawassol, p.158. 1ère édition. Beyrouth. 

2– Sahîh Bokhârî, 2ème partie «Kitâb al-Djom‘ah», chapitre al-Istisqâ, p.27. Imprimé en Egypte. 

 

LE CHIISME REPOND 176 

l'intermédiaire de l’oncle du Prophète afin que Tu nous abreuves», et ils furent abreuvés». 3- Le recours aux Amis de Dieu était si courant que les musulmans des premiers temps de l’islam désignaient le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– comme intermédiaire entre eux et Dieu, dans leurs poèmes: 

Sawâd ibn Qârib a composé ce poème pour le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–: 

  ﹴﺐﻟﺎﻏ ﹼﻞﻛ ﻰﻠﻋ ﹲﻥﻮﻣ ﺄ ﻣ ﻚﻧﺃﻭ ﻩﺮﻴﹶﻏ ﺏﺭ ﻻ ﷲﺍ ﱠﻥﺍ ﺪﻬﺷﺃﻭ"

 1ﺐﺋﺎﻃﻻﺍ ﲔﻣﺮﻛﻷﺍ ﻦﺑ ﺎﻳ ﷲﺍ ﱃﺇ ﹰﺔﻠﻴﺳﻭ ﲔﻠﺳﺮﻤﹾﻟﺍ ﱏﺩﺃ ﻚﻧﺍﻭ

«J’atteste qu’il n’y a pas de dieu hormis Dieu et que tu es le dépositaire de tout ce qui est caché. J’atteste que parmi les autres prophètes, tu es le plus proche et le recours envers Dieu, ô fils des nobles et des purs». 

Le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– entendit ce poème de Sawâd ibn Qârib et ne l'a jamais interdit ou accusé d'associationnisme ou d'innovation. Châfi‘î également fait référence à cette vérité dans ces deux vers: 

  ﱵﹶﻠﻴﺳﻭ ﻪﻴﹶﻟﺇ ﻢﻬ ﻓ

 2 ﱵﻔﻴﺤﺻ ﹺﲔﻤﻴﻟﺍ ﻱﺪﻴﺑ

                                                             

  ﱵﻌﻳﹺﺭﹶﺫ ﻲﹺﺒﻨﻟﺍ ﹸﻝ ﺁ " ﹰﺍﺪﻏ ﻰﻄﻋﺍ ﻢﹺﻬﹺﺑﻮﺟﺭﺃ

1– Ad-Darar as-Saniyah (Sayyid Ahmad ibn Zaynî Dahlân), p.29, rapporté par Tabarânî. 

2– As-Sawâ‘iq al-Mahriqah (Ibn Hadjar ‘Isqalânî), p.178. Imprimé au Caire. 


«Les membres de la Famille du Prophète sont mon recours auprès de Dieu et j’espère que grâce à eux, le compte rendu de mes actes me sera remis dans la main droite». 

Les Hadith concernant le recours aux Amis de Dieu sont nombreux. Les Hadith que nous avons cités, montrent la légalité de ce recours et son encouragement dans la Tradition du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, le comportement des compagnons et des grands savants musulmans et il n’est pas nécessaire de prolonger ce discours. 

Cet exposé prouve l'erreur de ceux qui considèrent le tawassol (recours) aux aimés de Dieu, comme une pratique de chirk et une bid‘a. 


Le fait de célébrer l'anniversaire des Amis de Dieu constitue-t-il une innovation en matière de religion ou de l'associationnisme?  

Réponse:  

Bien que le respect et le rappel du souvenir des dignes serviteurs de Dieu, et les cérémonies en l'honneur de l'anniversaire de leur naissance, sont des questions évidentes du point de vue de la raison, nous exposerons néanmoins les preuves de leur licité, pour éliminer toute forme de doute dans ce domaine: 

1- L’organisation de ces cérémonies est une manifestation de notre affection  

Le Noble Coran invite les musulmans à l’amour du Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et des Gens de sa Demeure: 

 1﴾ ﰉﺮﻘﹾﻟﺍ ﰲ ﺓﺩﻮﳌﺍ ﹼﻻﺇ ﹰﺍﺮﺟﺃ ﻪﻴﻠﻋ ﻢﻜﻟﺄﺳﺃ ﻻ ﻞﻗ ﴿

«Dis: «Je ne vous demande aucun salaire pour cela, si ce n’est votre affection envers mes proches». 

                                                             

1– Sourate «Chûrâ» 42:23. 

LE CHIISME REPOND 180 

L’organisation de cérémonies en l’honneur des Amis de Dieu est une manifestation de l’amour et de l’attachement que les gens ont pour eux et va dans le sens des enseignements coraniques. 

2- Ces cérémonies sont un hommage au Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–. 

Le Coran, outre le soutien exporté à de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, présente la glorification du Prophète comme un critère de salut et de félicité. 

 ﻢﻫ ﻚﺌﻟﻭﺍ ﻪﻌﻣ ﹶﻝﹺﺰﻧﹸﺍ ﻱ ﺬﱠﻟﺍ ﺭﻮﻨﻟﺍ ﺍﻮﻌﺒﺗﺍﻭ ﻩ ﻭﺮﺼﻧﻭ ﻩ ﻭﺭﺰﻋﻭ ﻪﹺﺑ ﺍﻮﻨﻣﺁ ﻦﻳﺬﱠﻟﺎﹶﻓ ﴿

 1﴾ﻥﻮﺤﻠﹾﻔﻤﹾﻟﺍ

«Ceux qui auront cru en lui; ceux qui l’auront honoré; ceux qui l'auront accompagné; ceux qui auront suivi la lumière descendue avec lui: voilà les bienheureux!» 

Ce verset montre clairement que le fait d’honorer l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– est permis et accepté du point de vue de l’islam et que les cérémonies d'anniversaire qui perpétuent le souvenir du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et en font la louange, sont l’objet de la satisfaction divine. Car dans ce verset, quatre qualités sont exposées à propos de ceux qui seront sauvés: 

La foi: "ﻪﺑ ﺍﻮﻨﻣﺁ ﻦﻳﺬﻟﺍ"; «Ceux qui auront cru en lui».  

Suivre sa lumière: "ﺍﻮﻌﺒﺗﺍﻭ ﻪﻌﻣ ﹶﻝﹺﺰﻧﹸﺍ ﻱ ﺬﱠﻟﺍ ﺭﻮﻨﻟﺍ"; «Ceux qui auront suivi la lumière descendue avec lui». 

                                                             

1– Sourate «A‘râf» 7:157. 


L’accompagner: "ﻩﻭﺮﺼﻧﻭ "; «Ceux qui l’auront accompagné». 

La glorification et louange de son degré: "ﻩﻭﺭﺰﻋﻭ "; «Ceux qui l’auront honoré».  

Par conséquent, le respect et l’hommage au Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, en plus de la foi et de l'obéissance à ses prescriptions, sont des obligations pour le croyant et le respect de la prescription coranique "ﻩﻭﺭﺰﻋﻭ ".  

3- Ces cérémonies prouve notre respect et notre obéissance aux ordres divins  

Dieu, dans le Coran dit à propos du Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–: 

 1 ﴾ ﻙﺮﹾﻛﺫ ﻚﹶﻟ ﺎﻨﻌﹶﻓﺭﻭ ﴿

«N’avons-Nous pas exalté ta renommée?» 

Ce verset montre que Dieu désire que la gloire et la grandeur du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– augmentent de jour en jour dans le monde et Dieu Lui-même, dans le Coran le glorifie. Nous suivons notre Livre céleste, en organisant ces grandioses cérémonies, en honorant l’éminent degré de ce modèle de perfection. Dans cette voie, nous ne faisons que suivre l'exemple du Seigneur des mondes. Les musulmans, dans ces cérémonies, n’ont d’autre but que de renforcer le prestige du Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–.                                                               

1– Sourate «Inchirâh» 94:4. 

 

LE CHIISME REPOND 182 4- La Révélation n’est pas moins importante que l'envoi de la manne  

Le Noble Coran fait ce récit par la bouche du prophète de Dieu, Isâ –les bénédictions de Dieu soient sur lui–: 

 ﹰﺍﺪﻴﻋ ﺎﻨﹶﻟ ﹸﻥﻮﹸﻜﺗ ِﺀﺎﻤﺴﻟﺍ ﻦﻣ ﹰﺓﺪﺋﺎﻣ ﺎﻨﻴﹶﻠﻋ ﹾﻝﹺﺰﻧﺃ ﺎﻨﺑﺭ ﻢﻬﹼﻠﻟﺃ ﻢﻳﺮﻣ ﻦﺑﺍ ﯽﺴﻴﻋ ﹶﻝﺎﻗ ﴿

 1 ﴾ ﻦﻴﻗﹺﺯﺍﺮﻟﺍ ﺮﻴﺧ ﺖﻧﺃﻭ ﺎﻨﹾﻗﺯﺭﺍﻭ ﻚﻨﻣ ﹰﺔﻳﺍﻭ ﺎﻧﹺﺮﺧﺍﻭ ﺎﻨﻟﻭﹶﺄﻟ

«Jésus, fils de Mariam, dit: «Mon Dieu, notre Seigneur! Du ciel, fais descendre sur nous un plateau servi! Ce sera pour nous une fête – pour le premier et pour le dernier d’entre nous – et un signe venu de Toi. Pourvois-nous des choses nécessaires à la vie; Tu es le meilleur des dispensateurs de tous les biens». 

Le prophète Jésus –les bénédictions de Dieu soient sur lui– demande à Dieu de faire descendre la manne du ciel et promet de fêter l'anniversaire de ce jour. Quand un noble prophète fête le jour où la manne céleste qui est une cause de plaisir pour le corps, est descendue, pourquoi les musulmans dans le monde n'organiseraient-ils pas des cérémonies en souvenir du jour de la Révélation ou de l’anniversaire du Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– qui est la voie du salut et le Sauveur de l'humanité? 

5- La conduite des musulmans  

Les adeptes de l'islam, aux époques les plus reculées, ont organisé ces cérémonies pour honorer le souvenir du Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–. 

                                                             

1– Sourate «Mâ’ida» 5:114. 


Hossein ibn Mohammad Diyârbakirî écrit dans le Târîkh al Khamîs: 

 ﻥﻮﻗﺪﺼﺘﻳﻭ ﻢﺋﻻﻮﻟﺍ ﻥﻮﻠﻤﻌﻳﻭ ﻡﻼﺴﻟﺍ ﻪﻴﻠﻋ ﻩﺪﻟﻮﻣ ﺮﻬﺸﺑ ﻥﻮﻠﻔﺘﳛ ﻡﻼﺳﻹﺍ ﻞﻫﺃ ﻝﺍﺰﻳﻻﻭ»

 ﺔﺋﺍﺮﻘﺑ ﻥﻮﻨﺘﻌﻳﻭ ﺕﺍﱪﳌﺍ ﰲ ﻥﻭﺪﻳﺰﻳﻭ ﺭﻭﺮﺴﻟﺍ ﻥﻭﺮﻬﻈﻳﻭ ﺕﺎﻗﺪﺼﻟﺍ ﻉﺍﻮﻧﺄﺑ ﻪﻴﻟﺎﻴﻟ ﰲ

 1«ﹴﻢﻴﻤﻋ ﹴﻞﻀﻓ ﹼﻞﻛ ﻪﺗﺎﻛﺮﺑ ﻦﻣ ﻢﻬﻴﻠﻋ ﺮﻬﻄﻳﻭ ﱘﺮﻜﻟﺍ ﻩﺪﻟﻮﻣ

«Les musulmans du monde célèbrent la naissance du Prophète 

–les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–. Ils 

organisent des festins, s’acquittent de l’aumône les soirs de ce 

mois, font diverses bonnes actions, s’efforcent de lire le récit 

de sa naissance et révèlent à tout le monde, ses miséricordes 

et ses bénédictions, partout présentes». 

Ce texte montre bien la légitimité et la dignité des cérémonies 

en souvenir des Amis de Dieu, du point de vue du Coran et de 

la conduite des musulmans, et l'erreur de ceux qui considèrent 

ces fêtes comme une innovation car la bid‘a (innovation) est 

l’approbation, sous une forme particulière ou générale, d'une 

activité qui n’est pas reconnue par le Coran et la Sunna, alors 

que, comme nous l'avons dit, ces fêtes entrent exactement 

dans le cadre des recommandations coraniques et 

prophétiques.  

Ces cérémonies sont organisées uniquement pour manifester 

le respect et rendre honneur aux dignes serviteurs de Dieu, 

tout en reconnaissant leur servitude et leur dépendance au 

Seigneur des mondes, et s’accordent complètement avec le 

principe de l’Unicité et du Monothéisme. 

                                                             

1– Hossein ibn Mohammad ibn Hassan Diyârbakirî, Târîkh al-Khamîs, 

Vol.1, p.223. Imprimé à Beyrouth. 

Le discours de ceux qui considèrent ces cérémonies en l’honneur des Amis de Dieu comme de l'associationnisme (chirk) ou du polythéisme, n’a donc aucun fondement. 


Pourquoi les chiites font-ils les cinq prières en trois fois?  

Réponse:  

Tout d’abord, afin d’éclaircir la question, nous considérons comme décent de rappeler le point de vue des jurisconsultes dans ce domaine: 

1- Toutes les écoles juridiques islamiques ont un point de vue commun sur cette question: On peut à Arafât, à midi, faire en suivant, les prières de zohr (midi) et de asr (après-midi), et à Mozdalifa, il est également permis d’accomplir successivement les prières de maghrib (crépuscule) et ‘ichâ (nuit). 2- Les Hanafites estiment que le regroupement des prières de 

zohr (midi) et de ‘asr (après-midi) en un temps, et de maghrib (crépuscule) et ‘ichâ (nuit) en un temps, n’est permis qu'à Arafât et à Mozdalifa, et ne doit pas se faire dans d'autres cas. 3- Les Hanbalites, les Malikites et les Chaféites estiment que le regroupement des prières de zohr (midi) et de ‘asr (aprèsmidi), et de maghrib (crépuscule) et ‘ichâ (nuit) en un temps, en plus des deux endroits cités, est permis également en voyage. Certaines de ces écoles considèrent que le regroupement des prières est permis en cas de force majeure 

LE CHIISME REPOND 186 

comme de mauvaises conditions climatiques, la maladie ou la crainte de l’ennemi.1  

4- Le point de vue chiite est que les prières de zohr (midi) et de 

‘asr (après-midi), ainsi que de maghrib (crépuscule) et ‘ichâ (nuit) ont chacune «un temps respectif» et «un temps commun»: 

A) Le moment de la prière de zohr (midi) commence au début du midi légal, c'est à dire quand le soleil commence à décliner, et dure un intervalle de temps nécessaire à l’accomplissement de quatre rak‘at (unités) de prière. Dans cet intervalle limité, on ne peut accomplir que la prière de zohr (midi). B) Le temps de la prière de ‘asr (après-midi) commence â partir du moment où il ne reste plus que le temps d'accomplir quatre ra'kat avant le crépuscule 

C) Le temps commun aux deux prières de zohr» (midi) et de asr (après-midi) commence à la fin du temps de la prière de zohr (midi) jusqu’au début du temps respectif de la prière de ‘asr (après-midi). 

La thèse chiite est que, durant le laps de temps commun, il est possible d'accomplir successivement les deux prières de zohr (midi) et de ‘asr (après-midi), sans intervalle. Les sunnites eux, estiment que le laps de temps entre le midi légal (l’amorce du déclin du soleil) jusqu'au moment où la longueur de l’ombre de toute chose est égale à elle-même, est réservé uniquement à la prière de zohr (midi) et qu'il ne faut pas accomplir la prière de asr (après-midi) dans cet intervalle. L'intervalle de temps après cela et jusqu’au crépuscule, est le                                                               

1– Extrait de: Al-Fiqh ‘alâ al-Madhâhib al-Arba‘a, Livre de la Prière, Regroupement des deux prières. 




temps spécial de la prière de asr (après-midi) où il est interdit de faire la prière de zohr (midi). 

D) Le temps propre de la prière de maghrib (crépuscule) commence au début du crépuscule légal jusqu'au moment nécessaire à l’accomplissement de trois rak‘at. Dans cet intervalle limité, on ne peut accomplir que la prière de maghrib (crépuscule). 

E) Le temps de la prière de ‘ichâ (nuit) est celui où il ne reste avant le milieu légal de la nuit, que le temps d’accomplir cette prière. Dans cet intervalle limité de temps, on ne peut accomplir que la prière de ‘ichâ (nuit). F) Le temps commun aux deux prières de maghrib (crépuscule) et de ‘ichâ (nuit) s'étend de la fin du temps de la prière de 

maghrib (crépuscule) au début du temps de la prière de ‘ichâ (nuit). 

Les chiites estiment que nous pouvons accomplir les prières de 

maghrib (crépuscule) et de ‘ichâ (nuit), sans intervalle, pendant ce laps de temps mais les sunnites, eux, estiment que la période qui s'étend du début du crépuscule légal au moment du déclin du crépuscule, est réservé à la prière de maghrib (crépuscule) et qu'il ne faut pas accomplir la prière de ‘ichâ (nuit) dans cet intervalle. Ils estiment aussi que la période qui suit le crépuscule jusqu’au milieu légal de la nuit est réservé à la prière de ‘ichâ (nuit) et l’on ne peut pas accomplir la prière de maghrib dans cet intervalle. 

Conclusion: le point de vue chiite est qu’après le midi légal, nous pouvons accomplir la prière de zohr (midi) puis, sans intervalle, la prière de ‘asr (après-midi), ou différer la prière de 

zohr (midi) jusqu’au temps de la prière de ‘asr (après-midi) de façon à ce que la prière de zohr (midi) soit achevée avant la venue du temps spécial de la prière de ‘asr (après-midi), et   

LE CHIISME REPOND 188 

ensuite accomplir la prière de ‘asr (après-midi). Bien qu’il soit recommandé d’accomplir la prière de zohr (midi) après l’amorce du déclin du soleil et la prière de ‘asr (après-midi) au moment où l’ombre de toute chose est égale à elle-même. De même nous pouvons accomplir la prière de maghrib (crépuscule) à la venue du crépuscule légal puis, sans intervalle, faire la prière de ‘ichâ (nuit), ou différer la prière de maghrib (crépuscule) jusqu’aux abords du début du temps de la prière de ‘ichâ (nuit), de façon à ce que la prière de maghrib (crépuscule) s'achève avant le temps spécial de la prière de 

‘ichâ (nuit) et ensuite accomplir la prière de ‘ichâ (nuit). Nous pouvons réciter successivement les prières de maghrib (crépuscule) et de ‘ichâ (nuit) bien qu’il soit recommandé d’accomplir la prière de maghrib (crépuscule) après le crépuscule légal et la prière de ‘ichâ (nuit) après le déclin du crépuscule à l'Ouest, sans conditions ou localisations spéciales. Ceci est l’avis des chiites, quant aux sunnites, ils ne permettent pas de regrouper les deux prières de zohr (midi) et de ‘asr (après-midi), et de maghrib (crépuscule) et de ‘ichâ (nuit), de cette manière et de façon absolue. Cela n'est permis que dans des conditions et des localisations spéciales. Le point de la divergence concerne le regroupement des deux prières, en tout temps et en tout lieu, comme cela est permis à «Arafât» et à «Mozdalifa». 

5- Les musulmans dans leur ensemble, sont d'accords sur le fait que le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a regroupé les deux prières, mais le commentaire du Hadith se fait de deux points de vue: Les chiites disent que ’il est permis de faire la prière de midi au début du temps de zohr (midi) et qu’après la prière de zohr (midi), on peut accomplir sans intervalle, la prière de asr (après-midi). De la même façon, il est permis de faire la prière de maghrib (crépuscule) au début du temps du maghrib (crépuscule) et après la prière de maghrib (crépuscule), a accomplir la prière de ‘ichâ (nuit), sans conditions particulières. D'autres commentateurs de Hadith disent que ce Hadith signifie qu’il faut accomplir la prière de zohr (midi) à la fin de son temps et la prière de ‘asr (après-midi) au début de son temps, et accomplir la prière de maghrib (crépuscule) à la fin de son temps et la prière de ‘ichâ (nuit) au début de son temps. Pour éclaircir cette question, nous allons analyser les Hadith qui existent dans ce domaine et montrer qu'ils convergent dans le sens de ce que disent les chiites, à savoir l’accomplissement de deux prières dans le délai de l’une des deux et non l’accomplissement de l’une d’elle à la fin du délai et de l’autre au début du sien. 

1- Ahmad ibn Hanbal –chef de l'école des Hanbalites– rapporte dans son Mosnad de Djâbir ibn Zayd: 

 ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﹼﻠﺻ ﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ ﻊﻣ ﺖﻴﹼﻠﺻ :ﻝﻮﻘﻳ ﺱﺎﺒﻋ ﻦﺑﺍ ﻊﲰ ﻪﻧﺍ ﺪﻳﺯ ﻦﺑ ﺮﺑﺎﺟ ﱐﱪﺧﺃ»

 ﺮﻬﹼﻈ ﻟﺍ ﺮﺧﺃ ﻪ ﻇ ﺀ ﺎﺜﻌﺸﻟﺍ ﺎﺑﺃ ﺎﻳ ﻪﻟ ﺖﻠﻗ ﻝﺎﻗ. ﹰﺎﻌﻴﲨ ﹰﺎﻌﺒﺳﻭ ﹰﺎﻌﻴﲨ ﹰﺎﻴﻧﺎﲦ ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ) 1«ﻚﻟﺫ ﻦﹸﻇﺃ ﺎﻧﺃﻭ ﻝﺎﻗ ،ﺀﺎﺸﻌﻟﺍ ﻞﺠﻋﻭ ﺏﺮﻐﳌﺍ ﺮﺧﺃﻭ ﺮﺼﻌﻟﺍ ﻞﺠﻋﻭ

«Djâbir ibn Zayd a dit: «J’ai entendu d'Ibn Abbâs qu'il avait accompli avec le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– les huit rak’at de la prière de 

zohr et asr, et les sept rak’at des prières de maghrib et ichâ ensemble» Il dit: «J’ai dis à Abû Cha‘thâ: «Je pense que l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a retardé la prière de zohr (midi) et avancé la prière de ‘asr (après-midi), et de même, a retardé la prière de                                                               

1– Mosnad d’ Ahmad ibn Hanbal, Vol.1, p.221. 

 

LE CHIISME REPOND 190 

maghrib (crépuscule) et avancé la prière de ‘ichâ (nuit). (Abû Cha‘thâ) dit: «Je le pense aussi». Ce Hadith montre clairement que le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a accompli successivement et sans intervalle, les deux prières de zohr (midi) et de ‘asr (après-midi) ainsi que celles de maghrib (crépuscule) et de ‘ichâ (nuit). 

2- Ahmad ibn Hanbal rapporte de Abd Allâh ibn Chaqîq le Hadith ci-dessous: 

 ﺱﺎﻨﻟﺍ ﻖﹼﻠﻋﻭ ﻡﻮﺠﻨﻟﺍ ﺕﺪﺑﻭ ﺲﻤﺸﻟﺍ ﺖﺑﺮﻏ ﻰﺘﺣ ﺮﺼﻌﻟﺍ ﺪﻌﺑ ﹰﺎﻣﻮﻳ ﺱﺎﺒﻋ ﻦﺑﺍ ﺎﻨﺒﻄﺧ»

 ﻝﺎﻗ ﺐﻀﻐﻓ: ﺓﻮﻠﺼﻟﺍ ﺓﻮﻠﺼﻟﺍ :ﻝﻮﻘﻳ ﻞﻌﺠﻓ ﻢﻴﲤ ﲏﺑ ﻦﻣ ﹲﻞﺟﺭ ﻡﻮﻘﻟﺍ ﰲﻭ ﺓﻮﻠﺼﻟﺍ ﻪﻧﻭﺩﺎﻨﻳ

 ﺮﻬﹼﻈ ﻟﺍ ﲔﺑ ﻊﲨ ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ) ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﹼﻠﺻ ﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ ﺕﺪﻬﺷ ؟ﺔﻨﺴﻟﺎﺑ ﲎﻤﹼﻠﻌﺗﺃ

 ﺎﺑﺃ ﺖﻴﻘﻠﻓ ﹰﺎ ﺷ ﻚ ﺫ ﻦﻣ ﻲﺴﻔﻧ ﰲ ﺕﺪﺟﻮﻓ ﷲﺍﺪﺒﻋ ﻝﺎﻗ .ﺀﺎﺸﻌﻟﺍﻭ ﺏﺮﻐﳌﺍﻭ ،ﺮﺼﻌﻟﺍﻭ

 1«ﻪﻘﻓﺍﻮﻓ ﻪﺘﻟﺄﺴﻓ ﺓﺮﻳﺮﻫ

«Ibn ‘Abbâs, après la prière de ‘asr (après-midi), nous a fait un discours jusqu’au coucher du soleil, les étoiles apparurent et les gens rappelèrent que le temps de la prière était venu. Parmi eux, un homme de la tribu des Banî Tamim répéta à haute voix, le mot as-salat. Ibn Abbâs lui dit: «Veux-tu m’enseigner la Sunna du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–? J’ai été témoin que l’Envoyé de Dieu a récité successivement les prières de zohr (midi) et de ‘asr (après-midi) ainsi que celles de maghrib (crépuscule) et de ‘ichâ (nuit)». Abd Allâh dit: «J'ai eu des doutes et j’ai interrogé Abû Horayrah à ce sujet, qui confirma les paroles de Ibn Abbâs». Dans ce hadith, deux compagnons Abd Allâh ibn Abbâs et Abû Horayrah attestent que le Prophète –les bénédictions de Dieu                                                               

1– Mosnad d’ Ahmad, Vol.1, p.251. 



soient sur lui et sur sa Famille– a fait successivement les prières de zohr (midi) et de asr (après-midi) ainsi que celles de maghrib (crépuscule) et de ichâ (nuit)» et Ibn Abbâs a imité la conduite du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–. 

3- Mâlik ibn Anas –chef de l'école des Malikites – écrit dans le livre Mawatta’a: 

 ﺀﺎﺸﻌﻟﺍﻭ ﺏﺮﻐﳌﺍﻭ ،ﹰﺎﻌﻴﲨ ﺮﺼﻌﻟﺍﻭ ﺮﻬﹼﻈ ﻟﺍ ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ) ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﹼﻠﺻ ﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ ﻰﹼﻠﺻ» 1«ﹴﺮﻔﺳﻻﻭ ﻑ ﻮ ﺧ ﲑﻏ ﰲ ﹰﺎﻌﻴﲨ

«L’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a récité successivement les deux prières de zohr (midi) et de ‘asr (après-midi) et également les deux prières de 

maghrib (crépuscule) et de ‘ichâ (nuit)», sans que ce soit à cause de la crainte de l’ennemi ou pendant un voyage». 4- Mâlik ibn Anas rapporte ce Hadith de Mo‘âdh ibn Djabal: 

 ﺏﺮﻐﳌﺍﻭ ،ﺮﺼﻌﻟﺍﻭ ﺮﻬﹼﻈ ﻟﺍ ﲔﺑ ﻊﻤﳚ ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ) ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﹼﻠﺻ ﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ ﻥﺎﻜﻓ»

  2«ﺀﺎﺸﻌﻟﺍﻭ

«L’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– faisait successivement les prières de zohr (midi) et de ‘asr (après-midi) et les prières de maghrib (crépuscule) et de ‘ichâ (nuit) également».  

                                                             

1– Mawatta’a de Mâlik, Livre de la prière, p.125, hadith n°178. 3ème édition, Beyrouth et Sahîh de Moslim, Vol.2, p.151, chapitre sur le regroupement des deux prières à domicile. Imprimé à Beyrouth. 2– Mawatta’a de Mâlik, Livre de la prière, p.134, hadith n°176. 3ème édition de Beyrouth. Année 1403 (hégire) et Sahîh de Moslim, Vol.2, p.152. Imprimé en Egypte. 

 

LE CHIISME REPOND 192 

5- Mâlik ibn Anas rapporte ce hadith de Nâfi’ qui le rapporte de Abd Allâh ibn Omar: 

 ﺏﺮﻐﳌﺍ ﲔﺑ ﻊﻤﳚ ﲑﺴﻟﺍ ﻪﺑ ﻞﺠﻋ ﺍﺫﺇ ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ) ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﹼﻠﺻ ﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ ﻥﺎﻛ» 1«ﺀﺎﺸﻌﻟﺍﻭ

«Chaque fois que l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– était pressé à cause d'une distance à parcourir, il récitait successivement et sans intervalle, les prières de maghrib (crépuscule) et de ‘ichâ (nuit)». 

6- Mâlik ibn Anas rapporte ce Hadith de Abû Horayra: 

 ﰲ ﺮﺼﻌﻟﺍﻭ ﺮﻬﹼﻈ ﻟﺍ ﲔﺑ ﻊﻤﳚ ﻥﺎﻛ – ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ) ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﹼﻠﺻ - ﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ ﻥﺇ» 2«ﻙﻮﺒﺗ ﱃﺍ ﻩﺮﻔﺳ

«L’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a récité sans intervalle les prières de zohr (midi) et de ‘asr (après-midi), sur la route de Tabûk». 7- Mâlik ibn Anas, dans le Mawatta’a rapporte ce Hadith de Nâfi‘: 

 3«ﻢﻬﻌﻣ ﻊﲨ ﺮﻄﳌﺍ ﰲ ﺀﺎﺸﻌﻟﺍﻭ ﺏﺮﻐﻟﺍ ﲔﺑ ﺀﺍﺮﻣﻻﺍ ﻊﲨ ﺍﺫﺇ ﻥﺎﻛ ﺮﻤﻋ ﻦﺑ ﷲﺍﺪﺒﻋ ﹼﻥﺇ»

«Lorsque les chefs récitaient sans intervalle les prières de 

maghrib (crépuscule) et de ‘ichâ (nuit) sous la pluie, Abd Allâh ibn Omar faisait de même». 

                                                             

1– Mawatta’a de Mâlik, Livre de la prière, p.125, hadith n°177. 3ème édition, Beyrouth. 

2– Mawatta’a de Mâlik, Livre de la prière, p.124, Hadith n°175. 3– Idem, p.125, hadith n°179. 


8- Mâlik ibn Anas rapporte de Alî ibn Hossein: 

 ﲔﺑ ﻊﲨ ﻪﻣﻮﻳ ﲑﺴﻳ ﻥﺃ ﺩﺍﺭﺃ ﺍﺫﺇ – ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ) ﻪ ﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﹼﻠﺻ - ﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ ﻥﺎﻛ»

  1«ﺀﺎﺸﻌﻟﺍﻭ ﺏﺮﻐﳌﺍ ﲔﺑ ﻊﲨ ﻪﻠﻴﻟ ﲑﺴﻳ ﻥﺃ ﺩﺍﺭﺃ ﺍﺫﺇﻭ ﺮﺼﻌﻟﺍﻭ ﺮﻬﹼﻈ ﻟﺍ

«Chaque fois que l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– voulait franchir une distance dans la journée, il récitait sans intervalle les prières de zohr (midi) et de ‘asr (après-midi), et chaque fois qu’il voulait le faire dans la nuit, il faisait de même pour les prières de maghrib (crépuscule) et de ‘ichâ (nuit)». 

9- Mohammad Zarqânî rapporte ce Hadith dans le commentaire du Mawatta’a, de Abî Cha‘thâ: 

 ﺲﻴﻟ ﺀﺎﺸﻌﻟﺍﻭ ﺏﺮﻐﳌﺍﻭ ٌﺀﻲﺷ ﺎﻤﻬﻨﻴﺑ ﺲﻴﻟ ﺮﺼﻌﻟﺍﻭ ﺮﻬﹼﻈ ﻟﺍ ﺓﺮﺼﺒﻟﺎﺑ ﻰﹼﻠﺻ ﺱﺎﺒﻋ ﻦﺑ ﹼﻥﺇ»

 2«ٌﺀﻲﺷ ﺎﻤﻬﻨﻴﺑ

«Abd Allâh ibn ‘Abbâs, dans la ville de Bassorah, a récité successivement les prières de zohr (midi) et de ‘asr (après-midi) sans intervalle et a récité ainsi les prières de maghrib (crépuscule) et de ‘ichâ (nuit), sans intervalle». 10- Zarqânî a rapporté de Tabarânî qui le rapporta d’Ibn Mas‘ûd: 

 .ﺀﺎﺸﻌﻟﺍﻭ ﺏﺮﻐﳌﺍ ﲔﺑﻭ ﺮﺼﻌﻟﺍﻭ ﺮﻬﹼﻈ ﻟﺍ ﲔﺑ ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ) ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﻠﺻ ﻲﹺﺒﻨﻟﺍ ﻊﻤﺟ» 3«ﱵﻣﺃ ﺝﺮﲢ ﹼﻼﺌﻟ ﺍﺬﻫ ﺖﻌﻨﺻ :ﻝﺎﻘﻓ

                                                             

1– Mawatta’a de Mâlik, Livre de la prière, p.125, hadith n°181. 

2– Commentaire de Zarqânî du Mawatta’a de Mâlik, première partie, chapitre du regroupement des deux prières chez soi ou en voyage, p.294. Edité en Egypte. 

3– Idem, p.294. 

 

LE CHIISME REPOND 194 

«Le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a regroupé les prières de zohr (midi) et de ‘asr (après-midi) ainsi que celles de maghrib (crépuscule) et de ‘ichâ (nuit). On l’interrogea à ce sujet, il dit que c'était pour que sa communauté ne soit pas gênée ou en difficulté». 11- Moslim ibn Hajâdj, par l’intermédiaire de Abû Zobayr et de Sa‘îd ibn Djabîr, rapporte d'Ibn Abbâs: 

 ﰲ ﺔﻨﻳﺪﳌﺎﺑ ﹰﺎﻌﻴﲨ ﺮﺼﻌﻟﺍﻭ ﺮﻬﹼﻈ ﻟﺍ – ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ) ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﹼﻠﺻ - ﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ ﻰﹼﻠﺻ» 1«ﺮﻔﺳ ﻻﻭ ﻑ ﻮ ﺧ ﲑﻏ

«Le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a accompli les prières de zohr (midi) et de ‘asr (après-midi), à Médine sans intervalle, sans aucune crainte de l’ennemi et sans être en voyage». Puis Ibn Abbâs au sujet de l’intention du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– déclara que c'était «Parce qu’il ne voulait pas qu’un seul membre de sa communauté ne soit en peine».2 12- Moslim, dans son Sahîh rapporte de Sa‘îd ibn Djobayr qui le rapporte d'Ibn ‘Abbâs: 

 ﺏﺮﻐﳌﺍﻭ ،ﺮﺼﻌﻟﺍﻭ ﺮﻬﹼﻈ ﻟﺍ ﲔﺑ – ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ) ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﹼﻠﺻ - ﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ ﻊﲨ» 3«ﹴﺮﻄﻣﻻﻭ ﻑ ﻮ ﺧ ﲑﻏ ﻦﻣ ،ﺔﻨﻳﺪﳌﺍ ﰲ ﺀﺎﺸﻌﻟﺍﻭ

«Le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a récité à Médine, sans intervalle, les prières de 

zohr (midi) et de ‘asr (après-midi) ainsi que celles de maghrib                                                               

1– Sahîh de Moslim, 2ème partie (édition égyptienne), p.151, chap. du regroupement des prières à domicile. 2– Idem, suite du Hadith cité. 

3– Idem, p.152. 


(crépuscule) et de ‘ichâ (nuit) sans qu’un danger n'existe ou par crainte d'une averse». 

Sa‘îd ibn Djobayr dit alors: «J’ai demandé à Ibn Abbâs pourquoi le Prophète s’était comporté de la sorte. Ibn Abbâs a répondu: «Parce qu’il ne voulait pas que les membres de sa communauté soient gênés».1  

13- Abû Abdollâh Bokhârî a consacré un chapitre particulier à cette question sour ce titre: «ِﺮْﺼَﻌْﻟا ﻰﻟا ﺮﮭﱡﻈﻟا ِﺮﯿﺧﺄﺗ ُبﺎﺑ», chapitre sur l’ajournement de la prière de zohr (midi) jusqu’à ‘asr (après-midi)2 dont le titre constitue le témoignage le plus évident sur l'autorisation de retarder la prière de zohr (midi) et d'accomplir les deux prières avant le temps de la prière de ‘asr (après-midi). Bokhârî rapporte ce hadith: 

 ،ﺮﺼﻌﻟﺍﻭ ﺮﻬﹼﻈ ﻟﺍ ،ﹰﺎﻴﻧﺎﲦﻭ ﹰﺎﻌﺒﺳ ﺔﻨﻳﺪﳌﺎﺑ ﻰﹼﻠﺻ – ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ) ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﹼﻠﺻ - ﱯﻨﻟﺍ ﹼﻥﺇ» 3«ﺀﺎﺸﻌﻟﺍﻭ ﺏﺮﻐﳌﺍﻭ

«Le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a fait consécutivement à Médine les sept rakat des prières de (maghrib (crépuscule) et d'‘ichâ (nuit) ainsi que les huit rak’at des prières de zohr (midi) et d'asr (après-midi)». Ce hadith montre que l’on peut non seulement, retarder la prière de zohr (midi) et regrouper les deux prières dans le temps de celle de ‘asr (après-midi), mais aussi, en ayant recours à la symétrie et en suivant le Noble Prophète - les                                                               

1– Sahîh de Moslim, 2ème partie (édition égyptienne), p. 152, suite du Hadith cité. 

2– Sahîh de Bokhârî, 1ère partie, p.110, Livre de la prière, chap. de l’ajournement de zohr jusqu’à ‘asr. Imprimé en Egypte, exemplaire de l’Amiriyyah. Année 1314 de l’hégire. 3– Idem. 

 

LE CHIISME REPOND 196 

bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille –, il est aussi possible de retarder la prière de maghrib (crépuscule) et de l’accomplir dans le temps de celle de ‘ichâ (nuit). 14- Bokhârî écrit aussi dans son Sahîh: 

 ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﹼﻠﺻ ﱯﻨﻟﺍ ﻰﹼﻠﺻ :ﻢﻬﻨﻋ ﷲﺍ ﻲﺿﺭ ﺱﺎﺒﻋ ﻦﺑﺍﻭ ﺏﻮﻳﺃ ﻮﺑﺃﻭ ﺮﻤﻋ ﻦﺑﺍ ﻝﺎﻗ» 1«ﺀﺎﺸﻌﻟﺍﻭ ﺏﺮﻐﳌﺍ ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ)

«Abdollâh ibn Omar, Abû Ayyûb Ansârî et Abdollâh ibn Abbâs ont dit: «Le Prophète - les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille – a accompli sans intervalle, les prières de 

maghrib (crépuscule) et de ‘ichâ (nuit)». Bokhârî utilise ce Hadith pour expliquer que le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a bien récité sans intervalle, les prières de maghrib (crépuscule) et de 

‘ichâ (nuit). 

15- Moslim ibn Hajâj écrit dans son Sahîh: 

 ﺓﻮﻠﺼﻟﺍ ﻝﺎﻗ ﹼﰒ ﺖ ﻜﺴﻓ ﺓﻮﻠﺼﻟﺍ ﻝﺎﻗ ﹼﰒ ﺖ ﻜﺴﻓ ﺓﻮﻠﺼﻟﺍ ﺱﺎﺒﻋ ﻦﺑﻻ ﹲﻞﺟﺭ ﻝﺎﻗ»

 ﻝﻮﺳﺭ ﺪﻬﻋ ﻰﻠﻋ ﲔﺗﻼﺼﻟﺍ ﲔﺑ ﻊﻤﳒ ﺎﻨﻛﻭ ﺓﻮﻠﺼﻟﺎﺑ ﺎﻨﻤﹼﻠﻌﺗﺃ ﻚﻟ ﻡﺍ ﻻ :ﻝﺎﻗ ﹼﰒ ، ﺖ ﻜﺴﻓ

 2«ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ) ﻪ ﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﹼﻠﺻ - ﷲﺍ

«Un homme a dit à Ibn Abbâs: «C'est l'heure de la prière». In Abbas n’a rien dit. L’homme a répété sa phrase avec insistance. Ibn ‘Abbâs est resté silencieux. L’homme a répété cela plusieurs fois sans obtenir de réponse. Ibn Abbâs s'est enfin exclamé: «Est-ce que tu veux m’apprendre les règles de la                                                               

1– Sahîh de Bokhârî, 1ère partie, p.113, Livre de la prière, chap. de 

‘ichâ. Imprimé en Egypte en 1314 de l’hégire. 

2– Sahîh de Moslim, 2ème partie, p.153, chap. du regroupement des prières à domicile. 




prière, alors que nous avons regroupé ces deux prières, avec le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–?» 

16- Moslim rapporte: 

 ﺎﻫﺮﻓﺎﺳ ﺓﺮﻔﺳ ﰲ ﺓﻼﺼﻟﺍ ﲔﺑ ﻊﲨ – ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ) ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﹼﻠﺻ - ﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ ﹼﻥﺇ»

 ﻦﺑﻻ ﺖﻠﻘﻓ : ﺪﻴﻌﺳ ﻝﺎﻗ .ﺀﺎﺸﻌﻟﺍﻭ ﺏﺮﻐﳌﺍﻭ ،ﺮﺼﻌﻟﺍﻭ ﺮﻬﹼﻈ ﻟﺍ ﲔﺑ ﻊﻤﺠﻓ ﻙﻮﺒﺗ ﺓﻭﺰﻏ ﰲ

 1«ﻪﺘﻣﺍ ﺝﺮﳛﻻ ﻥﺃ ﺩﺍﺭﺃ :ﻝﺎﻗ ؟ﻚﻟﺫ ﻰﻠﻋ ﻪﻠﲪ ﺎﻣ :ﺱﺎﺒﻋ

«Le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a récité ensemble les prières dans son expédition pour la guerre de Tabûk. Il a récité successivement les prières de zohr (midi) et de ‘asr (après-midi) ainsi que celles de maghrib (crépuscule) et de ‘ichâ (nuit). Sa‘îd ibn Djobayr a dit: «J’ai demandé à Ibn Abbâs la raison de cela?» Il a répondu que le Prophète ne voulait pas mettre sa communauté en difficulté».  

17- Moslim ibn Hajâj rapporte de la bouche de Mo‘âdh: 

 ﺮﻬﹼﻈ ﻟﺍ ﻲﹼﻠﺼﻳ ﻥﺎﻜﻓ ﻙﻮﺒﺗ ﺓﻭﺰﻏ ﰲ ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ) ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﹼﻠﺻ ﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ ﻊﻣ ﺎﻨﺟﺮﺧ» 2«ﹰﺎﻌﻴﲨ ﺀﺎﺸﻌﻟﺍﻭ ﺏﺮﻐﳌﺍﻭ ﹰﺎﻌﻴﲨ ﺮﺼﻌﻟﺍﻭ

«Quand nous sommes partis en expédition avec le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– pour la guerre de Tabouk, le Prophète a accompli successivement et sans intervalle les prières de zohr (midi) et de ‘asr (après-midi), et celles de maghrib (crépuscule) et de 

‘ichâ (nuit) également».  

18- Mâlik ibn Anas écrit dans le Mawatta’a:                                                               

1– Sahîh de Moslim, 2ème partie, p.151. Imprimé en Egypte. 2– Idem, p.152. 

 

LE CHIISME REPOND 198 

 ؟ﺮﻔﺴﻟﺍ ﰲ ﺮﺼﻌﻟﺍﻭ ﺮﻬﹼﻈ ﻟﺍ ﲔﺑ ﻊﻤﳚ ﻞﻫ :ﷲﺍﺪﺒﻋ ﻦﺑ ﱂﺎﺳ ﻝﺄﺳ ﻪﻧﺍ ﺏﺎﻬﺷ ﻦﺑﺍ ﻦﻋ» 1«؟ﺔﻓﺮﻌﺑ ﺱﺎﻨﻟﺍ ﺓﻼﺻ ﱃﺇ ﺮﺗ ﱂﺃ ،ﻚﻟﺬﺑ ﺱﺄﺑﻻ ﻢﻌﻧ :ﻝﺎﻘﻓ

Ibn Chahâb a demandé à Sâlim ibn Abdollâh: «Est-ce que les prières de zohr (midi) et de ‘asr (après-midi) peuvent être faites ensemble pendant ce voyage?» Il répondit: «Oui, il n’y a pas de problème, ne vois-tu pas comment les gens font la prière le jour de Arafa, à Arafât?» 

Rappelons que tous les musulmans considèrent comme licite le fait de réciter les deux prières de zohr (midi) et de asr (aprèsmidi), à la suite l'une de l'autre, le jour de Arafa à Arafât et accomplissent les deux, sans intervalle, au moment de zohr (midi). Sâlim ibn Abdollâh dit: «De la même façon que les gens récitent les deux prières, le jour de Arafa, il est également possible de le faire les autres jours». 19- Mottaqî Hindî a rapporté dans le livre Kanz al-‘Amâl: 

 ﲔﺑ ﺮﻓﺎﺴﻣ ﲑﻏ ﹰﺎﻤﻴﻘﻣ ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ) ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﹼﻠﺻ ﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ ﺎﻨﻟ ﻊﲨ :ﷲﺍﺪﺒﻋ ﻝﺎﻗ»

 ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﹼﻠﺻ ﱯ ﻨﻟﺍ ﻯﺮﺗ ﻢ :ﺮﻤﻋ ﻦﺑﻹ ﹲﻞﺟﺭ ﻝﺎﻘﻓ .ﺀﺎﺸﻌﻟﺍﻭ ﺏﺮﻐﳌﺍﻭ ،ﺮﺼﻌﻟﺍﻭ ﺮﻬﹼﻈ ﻟﺍ

 2«ﹲﻞﺟﺭ ﻊﲨ ﻥﺇ ﻪﺘﻣﺍ ﺝﺮﳛﻻ ﻥﻷ :ﻝﺎﻗ ؟ﻚﻟﺫ ﻞﻌﻓ ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ)

«Abdollâh ibn Omar a dit: «Le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, alors qu’il était chez lui et non en déplacement, a récité successivement et sans intervalle, les prières de zohr (midi) et de ‘asr (aprèsmidi) ainsi que celles de maghrib (crépuscule) et de ‘ichâ (nuit). Quelqu'un demanda à Ibn Omar pourquoi le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– avait agi                                                               

1– Mawatta’a de Mâlik, p.125, hadith n°180. 3ème édition, Beyrouth. 2– Kanz al-‘Amâl, Livre de la prière, chapitre sur la prière du voyageur Vol.8, p.246. 1ère édition, Halab (Alep). Année 1391. 



de cette manière. Il répondit: «pour ne pas mettre sa communauté en difficulté, car il y avait peut-être quelqu’un qui voulait faire les deux prières en suivant». 20- De la même façon on peut lire dans le Kanz al-‘Amâl: 

 ﻥﺍﺫﺄﺑ ﺮﺼﻌﻟﺍﻭ ﺮﻬﹼﻈ ﻟﺍ ﲔﺑ ﻊﲨ – ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ) ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﹼﻠﺻ - ﱯﻨﻟﺍ ﹼﻥﺃ ،ﺮﺑﺎﺟ ﻦﻋ» 1«ﲔﺘﻣﺎﻗﺇﻭ

«Djâbir ibn Abdollâh a dit: «Le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a récité les prières de zohr (midi) et de ‘asr (après-midi) avec un seul appel à la prière (adhân) et deux iqâma (second appel à la prière)». 21- Dans le Kanz al-‘Amâl, il cite le Hadith suivant: 

 ﺔﹼﻜﲟ ﺲﻤﺸﻟﺍ ﻪﻟ ﺖﺑﺮﻏ – ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ) ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﹼﻠﺻ - ّﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ ﹼﻥﺃ ﺮﺑﺎﺟ ﻦﻋ» 2«ﻑﺮﺴﺑ ﺎﻤﻬﻨﻴﺑ ﻊﻤﺠﻓ

«Djâbir ibn ‘Abd Allâh a dit: «Alors que l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– était à la Mecque, le soleil se coucha. Lorsque le Prophètè (s.w.a) atteignit un endroit nommé «Sarf»3, il récita sans intervalle, les prières de maghrib (crépuscule) et de ‘ichâ (nuit)». 22- Dans le Kanz al-‘Amâl, il est rapporté d'Ibn ‘Abbâs:                                                               

1– Kanz al-‘Amâl, Livre de la prière, chapitre sur la prière du voyageur Vol.8, p.247. 1ère édition, Halab (Alep). 2– Idem. 

3– «Sarf» est un lieu qui se trouve à neuf miles de la Mecque, Kanz al‘Amâl, à la suite du Hadith. 

 

LE CHIISME REPOND 200 

 ﺏﺮﻐﳌﺍﻭ ،ﺮﺼﻌﻟﺍﻭ ﺮﻬﹼﻈ ﻟﺍ ﲔﺑ – ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ) ﻪ ﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﹼﻠﺻ - ﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ ﻊﲨ»

 :ﻝﺎﻗ ؟ﻚﻟﺫ ﻞﻌﻓ ﻩﺍﺮﺗ ﱂ :ﺱﺎﺒﻋ ﻦﺑﻻ ﺖﻠﻗ :ﻝﺎﻗ ،ﹴﺮﻄﻣﻻﻭ ﹴﺮﻔﺳ ﲑﻏ ﰲ ﺔﻨﻳﺪﳌﺎﺑ ﺀﺎﺸﻌﻟﺍﻭ

  1«ﻪﺘﻣﺍ ﻰﻠﻋ ﺔﻌﺳﻮﺘﻟﺍ ﺩﺍﺭﺃ

«L’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, à Médine, a récité successivement les prières de zohr (midi) et de ‘asr (après-midi) ainsi que celles de 

maghrib (crépuscule) et de ‘ichâ (nuit), sans être en voyage ou sans craindre une averse».  

Le rapporteur dit: «J’ai demandé à Ibn Abbâs pourquoi le Prophète avait récité ainsi les deux prières» ? Ibn ‘Abbâs a répondu: «Parce qu’il voulait généraliser une facilité dans la conduite de sa communauté».  

Conclusion 

Ces Hadith sont des preuves évidentes qui appuient le point de vue chiite à propos de l’exactitude du commentaire sur la récitation successive des prières: 

1- Le regroupement des deux prières est plus facile et épargne les difficultés  

La plupart des Hadith attestent cette évidence que l'interdiction du regroupement des prières de zohr (midi) et de 

‘asr (après-midi), et de maghrib (crépuscule) et de ‘ichâ (nuit), est une cause de difficultés pour les musulmans. C’est pourquoi le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, pour faciliter les affaires des musulmans, a autorisé de réciter les deux prières dans un même temps. Se référer                                                               

1– Kanz al-‘Amâl, Livre de la prière, «Bâb-ol-Râbi’» chapitre sur les prières, Vol.8.


pour cela aux dixième, seizième, dix-neuvième et vingtdeuxième Hadith. 

Il est évident que si le sens de ces Hadith est qu'il est possible de différer la prière de zohr (midi) jusqu’au moment où la taille de l’ombre de chaque chose est égale à elle-même, comme le disent les sunnites, et d'accomplir la prière de l'après-midi au début de son temps, de sorte que les deux prières se suivent, cela impose de nombreuses difficultés alors que l'objectif est de faciliter les choses. 

Il est donc évident que le sens des Hadith est qu'il est possible d'accomplir les deux prières à n’importe quel moment du temps qu’elles ont en commun, du début à la fin, et non que l'une soit accomplie à la fin de son temps et l’autre à son début. 

2- Le regroupement des deux prières le jour d'Arafa est une référence  

Toutes les écoles juridiques de l’islam considèrent que le regroupement des deux prières de zohr (midi) et de ‘asr (aprèsmidi), le jour d'Arafa est licite.1 D’autre part, certains Hadith prouvent que le fait de réciter successivement les deux prières était possible également dans d’autres lieux et à d'autres occasions que le jour d'Arafa. Certains estiment que le jour d'Arafa et la région d'Arafât ne sont pas des exceptions. A ce sujet, (se référer au dix-huitième Hadith) pour comprendre qu'il est possible de la même façon que l’on peut, le jour d'Arafa, accomplir successivement les prières de zohr (midi) et de ‘asr (après-midi) au moment de zohr (midi), selon l’opinion commune de tous les musulmans, on peut aussi accomplir les                                                               

1– l-Al-Fiqh ‘alâ al-Madhâhib al-Arba‘a, Livre de la Prière, Regroupement des deux prières à domicile. 

 

LE CHIISME REPOND 202 

prières de cette façon dans d'autres endroits et à d'autres occasions. 

3- La façon dont on récite les deux prières, en voyage, est une référence  

Les juristes Hanbalites, Malikites et Chaféites considèrent comme licite le regroupement des deux prières en voyage, et le Hadith précise que dans ce domaine, il n’y a pas de différence entre le voyage et le domicile. Le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a récité successivement les deux prières en voyage et à domicile. A ce sujet, se référer au troisième, onzième, treizième, dixneuvième et vingt-deuxième Hadith pour comprendre que de la même façon qu’il est permis d’effectuer successivement deux prières en voyage, cela est aussi permis en temps normal. 

4- la récitation successive des prières est obligatoire en cas de force majeure  

Un grand nombre de Hadith fiables, dotés de chaînes authentique de transmission, atteste que le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et ses compagnons, en cas de force majeure, comme la pluie, la crainte de l’ennemi ou la maladie, ont effectué comme le disent les chiites, les deux prières successivement. C’est pourquoi un grand nombre de juristes des différentes écoles islamiques ont donné des fatwas (décrets) autorisant cela dans certaines situations, alors que les Hadith stipulent qu'il n’y a pas de différence entre l'état de contrainte et les conditions normales. Le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a récité successivement les deux prières alors qu’il ne pleuvait pas et qu’il ne craignait pas l’ennemi. A ce sujet, se référer aux troisième, onzième, douzième et vingt-deuxième Hadith. 

5- La conduite des compagnons du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– est une référence 

Ces Hadith montrent que la plupart des compagnons du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– ont fait les deux prières successivement comme Abd Allâh ibn Abbâs qui a retardé la prière de maghrib (crépuscule) jusqu'à l’obscurité et l'apparition des étoiles, sans prêter attention aux insistances de certains, et a accompli les prières de maghrib (crépuscule) et de ‘ichâ (nuit) ensemble, à la tombée de la nuit. En réponse aux questionneurs il disait: «Je suis témoin que le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– faisait ainsi les prières». Abû Horayrah a également confirmé les paroles de Ibn Abbâs. Se référer à ce sujet au deuxième, septième, neuvième et quinzième Hadith. les Hadith cités ne laissent aucun doute sur le fait que Ibn Abbâs a bien fait les deux prières successivement, comme le font les chiites. 

6- La méthode du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, est un critère et une référence pour autoriser le regroupement des deux prières  

A partir du vingt et unième Hadith, il apparaît clairement que le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– était encore à la Mecque au moment du crépuscule et a retardé la prière de maghrib pour accomplir successivement les deux prières de maghrib (crépuscule) et de ‘ichâ (nuit) à un endroit nommé «Sarf», à une distance de neuf miles de la Mecque. Si le Prophète –les bénédictions de   

LE CHIISME REPOND 204 

Dieu soient sur lui et sur sa Famille– s’est mis en route et a quitté la Mecque au début du crépuscule, une partie de la nuit s’était écoulée au moment où il est arrivé à «Sarf» vu la lenteur des moyens de transport, et c’est pourquoi le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a fait ensemble, à l'approche du temps de ‘ichâ (nuit) les deux prières de maghrib (crépuscule) et de ‘ichâ (nuit). 

L’ensemble des Hadith cités qui sont tous issus de rapporteurs de Hadith sûrs, et dotés de chaînes de transmission sunnites, prouve l’exactitude du point de vue chiite, sur l’autorisation de regrouper les deux prières de zohr (midi) et de ‘asr (après-midi) et celles de maghrib (crépuscule) et de ‘ichâ (nuit), de façon absolue et en toutes circonstances. 


Quelles sont les sources de la jurisprudence chiite?  

Réponse:  

Les chiites, conformément au Livre de Dieu et à la Sunna du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, utilisent les quatre sources importantes énoncées cidessous pour extraire les lois religieuses: 1. Le Livre de Dieu  

2. La Sunna  

3. Le consensus  

4. La raison  

Parmi les sources citées, le Livre de Dieu et la Sunna du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– sont les sources les plus importantes de la jurisprudence chiite dont nous allons parler brièvement: 

Le Livre de Dieu: le Coran  

Les partisans de l’école chiite considèrent le Coran comme la source la plus sûre de leur jurisprudence et comme un critère permettant de connaître les lois divines. Car les Imams chiites ont présenté le Livre céleste de l’islam comme la source 

LE CHIISME REPOND 206 

d’imitation la plus éminente pour les lois religieuses, et estiment que chaque avis doit être confronté au Coran et sera accepté en cas de concordance et rejeté dans le cas contraire. Le sixième Imam chiite, l'Imam Sâdiq –les bénédictions de Dieu soient sur lui– a dit à ce sujet: 

  1«ﻑﺮﺧﺯ ﻮﻬﻓ ﷲﺍ ﺏﺎﺘﻛ ﻖﻓﺍﻮﻳﻻ ﺚﻳﺪﺣ ﹼﻞﹸﻛﻭ»

«Toute parole qui n’est pas en accord avec le Coran est sans fondement». 

De même, l’Imâm Sâdiq –les bénédictions de Dieu soient sur lui– a rapporté du Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–: 

 ﷲﺍ ﺏﺎﺘﻛ ﻒﻟﺎﳜ ﻢﻛﺀﺎﺟ ﺎﻣﻭ ﻪﺘﻠﻗ ﺎﻧﺄﻓ ﷲﺍ ﺏﺎﺘﻛ ﻖﻓﺍﻮﻳ ﻲﻨﻋ ﻢﻛﺀﺎﺟ ﺎﻣ ﺱﺎﻨﻟﺍ ﺎﻬﻳﺃ»

 2«ﻪﹼﻠﻗﺃ ﻢﻠﻓ

«Sachez que toute parole qui m’est attribuée est de moi si elle est en accord avec le Coran, et si elle lui est contraire, elle n’est pas de moi». 

Ces deux Hadith montrent clairement que le Livre céleste des musulmans, du point de vue des Imams chiites, est considéré comme la source et la référence la plus sûre pour l'élaboration des lois religieuses. 

La Sunna 

La Sunna, appelée aussi Tradition prophétique, est l'ensemble des déclarations, des conduites et des approbations de l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur                                                               

1– Ossûl Kâfî, Vol.1, Kitâb Fadhl al-‘Ilm, chap. «Al-Akhdh bi s-Sunna wa chawâhid al-Kitâb», 3ème hadith. 2– Idem, 5ème hadith. 



sa Famille– et la deuxième source de la jurisprudence chiite. Les Imams infaillibles des Membres de la Demeure du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, de manière absolue, sont considérés comme les transmetteurs de la Sunna du Prophète et le dépôt de sa science. Bien entendu, lorsque les paroles du Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, sont rapportées par une autre voie sûre, elles sont acceptées par les chiites. 

Il est nécessaire d'étudier les preuves attestant la nécessité de se fier à la Sunna du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– 

Les Imams chiites qui recommandaient le Coran à leurs partisans, recommandaient également la Sunna du Prophète – les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et mettaient le Livre et la Sunna côte à côte. L'Imam Sâdiq –les bénédictions de Dieu soient sur lui– dit: 

 - ﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ ﻝﻮﻗ ﻦﻣﻭﺃ ﷲﺍ ﺏﺎﺘﻛ ﻦﻣ ﹰﺍﺪﻫﺎﺷ ﻪﻟ ﰎﺪﺟﻮﻓ ﹲﺚﻳﺪﺣ ﻢﻜﻴﻠﻋ ﺩﺭﻭ ﺫ » 1«ﻪﺑ ﱃﻭﺍ ﻪﺑ ﻢﻛﺀﺎﺟ ﻱﺬﹼﻟﺎﻓ ﻻﺇﻭ – ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ) ﻪ ﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﹼﻠﺻ

«Chaque fois qu’une parole vous parvient, si vous trouvez une preuve à son sujet dans le Livre de Dieu et les paroles du Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, acceptez-la, dans le cas contraire cette parole convient mieux à ceux qui l’ont rapportée». De la même façon, l'Imam Mohammad Bâqir –les bénédictions de Dieu soient sur lui– considérait le recours à la Sunna du                                                               

1– Ossûl Kâfî, Vol.1, Kitâb Fadhl al-‘Ilm, chap. «Al-Akhdh bi s-Sunna wa chawâhid al-Kitâb», 2ème hadith. 

 

LE CHIISME REPOND 208 

Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– comme une condition importante du travail des docteurs de la loi (Faqih) et disait: 

 - ﱯﻨﻟﺍ ﺔﻨﺴﺑ ﻚﺴﻤﺘﳌﺍ ،ﺓﺮﺧﻵﺍ ﰲ ﺐﻏﺍﺮﻟﺍ ،ﺎﻴﻧﺪﻟﺍ ﰲ ﺪﻫﺍﺰﻟﺍ ﻪﻴﻘﻔﻟﺍ ﻖﺣ ﻪﻴﻘﻔﻟﺍ ﹼﻥﺇ» 1«ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ) ﻪ ﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﹼﻠﺻ

«Le véritable docteur de la loi est celui qui néglige ce monde, recherche la demeure éternelle et se tient à la Sunna du Noble Prophète – les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille». 

Les grands dirigeants chiites ont tellement défendu la Sunna qu’ils considèrent le fait de s’opposer au Livre de Dieu et à la Sunna du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– comme un motif de kûfr c'est à dire d'incroyance. L'Imam Sâdiq –les bénédictions de Dieu soient sur lui– a dit à ce sujet: 

  2 « ﺮﹶﻔﹶﻛ ﺪﹶﻘﹶﻓ ﻢﹼﻠﺳﻭ ﻪﻟﺁﻭ ﻪ ﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﹼﻠﺻ - ﺪﻤﺤﻣ ﹶﺔﻨﺳﻭ ِﷲﺍ ﺏﺎﺘﻛ ﻒﹶﻟﺎﺧ ﻦﻣ »

«Celui qui s’oppose au Coran et à la Sunna du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– est un incroyant». 

Cela montre bien que les chiites, plus que n’importe quelle école de l’islam, accordent une grande valeur à la Sunna du Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et l'erreur de ceux qui accusent les chiites d’être étrangers et indifférents à la Tradition prophétique.                                                               

1– Ossûl Kâfî, Vol.1, Kitâb Fadhl al-‘Ilm, chap. «Al-Akhdh bi s-Sunna wa chawâhid al-Kitâb», 8ème hadith. 2– Idem, 6ème hadith. 



Il est aussi nécessaire d'étudier les preuves sur la nécessité de se référer aux Hadith des Gens de la Demeure –les bénédictions de Dieu soient sur eux-. Afin d’éclairer le discours chiite à propos des Hadith des Membres de la Famille du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, nous devons analyser deux points: A. La nature des Hadith des Imams infaillibles. B. Les preuves de la nécessité de suivre les enseignements des Gens de la Demeure prophétique –les bénédictions de Dieu soient sur eux. A la lumière de preuves évidentes, nous analysons ces deux sujets avec concision: 

A) Nature des Hadith de la Famille de l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– 

Du point de vue chiite, seul le Seigneur du monde est détenteur du droit de légiférer et d’édifier des lois pour l’ensemble de l’Humanité. Dieu communique les lois et la sainte jurisprudence au monde, par l’intermédiaire de Son Prophète, et il est évident que l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– est le seul dépôt de la Révélation et l'intermédiaire entre Dieu et les hommes. Il est clair que si les chiites considèrent les Hadith des Gens de la Demeure prophétique comme source de leur jurisprudence, cela ne signifie pas qu'ils n'aient pas besoin de se référer à la Sunna du Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, au contraire, le crédit des Hadith de sa Famille vient uniquement du fait qu’ils confirment transmettent la Sunna de l’Envoyé de Dieu. Par conséquent, les Imams infaillibles chiites n’ont pas de discours personnel et disent la même chose que ce qui est dit   

LE CHIISME REPOND 210 

dans la Sunna du Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–. Afin de prouver cette affirmation, nous considérons comme opportun de citer quelques Hadith des Imams de la Famille du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–: 

L'Imam Sâdiq –les bénédictions de Dieu soient sur lui– dit à un homme qui lui posait une question: 

 ﺎﻨﺴﻟ -ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ) ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﹼﻠﺻ - ﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ ﻦﻋ ﻮﻬﻓ ﺊﺸﺑ ﻪﻴﻓ ﻚﺘﺒﺟﺃ ﺎﻤﻬﻣ» 1«ﺊﺷ ﻦﻣ ﺎﻨﻳﺃﺮﺑ ﻝﻮﻘﻧ

«Chaque réponse que je te donne vient du Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et nous ne disons rien de notre propre chef». Il dit ailleurs: 

 ،ﲔﺴﳊﺍ ﺚﻳﺪﺣ ﻱﺪ ﺟ ﺚﻳﺪﺣﻭ ،ﻱﺪ ﺟ ﺚﻳﺪﺣ ﰊﺃ ﺚﻳﺪﺣﻭ ،ﰊﺃ ﹸﺚﻳﺪﺣ ﻲﺜﻳﺪﺣ»

 ﺚﻳﺪﺣﻭ ،ﲔﻨﻣﺆﳌﺍﲑﻣﺍ ﺚﻳﺪﺣ ﻦﺴﳊﺍ ﺚﻳﺪﺣﻭ ،ﻦﺴﳊﺍ ﺚﻳﺪﺣ ﲔﺴﳊﺍ ﺚﻳﺪﺣﻭ

 ﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ ﺚﻳﺪﺣﻭ ،- ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ) ﻪ ﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﹼﻠﺻ - ﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ ﺚﻳﺪﺣ ﲔﻨﻣﺆﳌﺍﲑﻣﺍ

 2«ﱠﻞﺟﻭﺰﻋ ِﷲﺍ ﹸﻝﻮﹶﻗ

«Ma parole est celle de mon père l'Imam Bâqir, la parole de mon père est celle de mon arrière-grand-père Alî ibn alHossein, la parole de mon arrière-grand-père est celle de mon aïeul Hossein ibn Alî, la parole de Hossein est celle de Hassan ibn Alî, la parole de Hassan est celle du Commandeur des croyants, la parole du Commandeur des croyants est celle de l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur                                                               

1– Djâmi‘ Ahâdith ach-Chi‘a, Vol.1, p.129. 2– Idem, p.127. 


sa Famille– et la parole de l’Envoyé de Dieu est la parole de Dieu le Très-haut». 

2- L'Imam Mohammad Bâqir –les bénédictions de Dieu soient sur lui– a dit à Djâbir: 

 – ﻞﻴﺋﺮﺒﺟ ﻦﻋ – ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ) ﻪ ﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﹼﻠﺻ - ﷲﺍ ﹺﻝﻮﺳﺭ ﻱﺪﺟ ﻦﻋ ﰊ ﻲﹺﻨﹶﺛﺪﺣ » 1 « ﺩﺎﻨﺳﺎﹾﻟﺍ ﺍﹶﺬﻬﹺﺑ ﻚ ﹸ ﺪﺣﹸﺍ ﺎﻤﱠﻠﹸﻛﻭ ،ﱠﻞﺟﻭ ﺰ ﻋ ِﷲﺍ ﻦﻋ – ﻡﻼﺴﻟﺍ ﻪﻴﻠﻋ

«Mon père m’a rapporté de mon grand-père l’Envoyé de Dieu – les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– qui l’a rapporté de Gabriel –les bénédictions de Dieu soient sur lui– qui l’a rapporté de Dieu, et ce que je te rapporte provient de cette chaîne». 

Ces Hadith montrent clairement que les sources des Hadith des Imams chiites sont la Sunna même du Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–. 

B) Les preuves de la nécessité de suivre les enseignements des Gens de la Demeure prophétique –les bénédictions de Dieu soient sur eux 

Les spécialistes des Hadith des deux écoles, chiites et sunnites, ont rapporté les paroles de l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– qui déclarait avoir laissé deux dépôts de valeur auxquels il a invité tous les musulmans à se référer pour s'assurer la félicité et rester dans le bon chemin: le Livre de Dieu (le Coran) et les Gens de la Demeure prophétique. 

A titre d’exemple, nous rappelons quelques-uns de ces Hadith:                                                               

1– Djâmi‘ Ahâdith ach-Chi‘a, Vol.1, p.128 

 

LE CHIISME REPOND 212 

1- Tirmidhî, dans son Sahîh, rapporte ce Hadith de Djâbir ibn Abd Allâh Ansârî qui le rapporte de l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–: 

 ﰐ ﺮﺘﻋﻭ ِﷲﺍ ﺏﺎﺘﻛ :ﺍﻮﱡﻠﻀﺗ ﻦﹶﻟ ﻪ ﻢﺗﹾﺬﺧﺃ ﹾﻥﺇ ﺎﻣ ﻢﹸﻜﻴﻓ ﺖ ﹾﻛﺮﺗ ﺪﹶﻗ ﹺﻲﻧﺇ ﺱﺎﻨﻟﺍ ﺎﻬﻳﺃ ﺎﻳ» 1«ﻲﺘﻴﺑ ﹶﻞﻫﺃ

«Je laisse parmi vous deux choses, si vous vous y tenez, jamais vous ne serez égarés, le Livre de Dieu et ma Famille». 2- De même Tirmidhî écrit dans le même ouvrage: 

 ﻪ ﻢﺘﹾﻜﺴﻤﺗ ﹾﻥﺇ ﺎﻣ ﻢﹸﻜﻴﻓ ﻙﹺﺭﺎﺗ ﻲﻧﺇ – ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ) ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﹼﻠﺻ - ِﷲﺍ ﹸﻝﻮﺳﺭ ﹶﻝﺎﻗ»

 ﱃﺇ ﺀﺎﻤﺴﻟﺍ ﻦﻣ ﺩﻭﺪﳑ ﹲﻞﺒﺣ ﷲﺍ ﺏﺎﺘﻛ :ﺮ ﺧﻵﺍ ﻦﻣ ﻢ ﻈ ﻋﺃ ﺎﻤﻫﺪﺣﺃ ﻱﺪﻌﺑ ﺍﻮﱡﻠﻀﺗ ﻦﹶﻟ

 ﱐﻮﻔﻠﲣ ﻒﻴﻛ ﺍﻭﺮﹸﻈﻧﺎﻓ ،ﺽﻮﳊﺍ ﻲﻠﻋ ﺍﺩﺮﻳ ﻰﺘﺣ ﺎﻗﺮﺘﻔﻳ ﻦﻟﻭ ﱵﻴﺑ ﻞﻫﺃ ﰐﺮﺘﻋﻭ ﺽﺭﻷﺍ

 2«ﺎﻤﻬﻴﻓ

«Le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a dit: «Je vous laisse deux choses, si vous vous y tenez, jamais vous ne serez égarés après moi. L’une a une supériorité sur l’autre, le Livre de Dieu qui est comme le lien reliant le ciel à la terre, et ma Famille, les Gens de ma Demeure. Jamais ils ne se sépareront jusqu’à ce qu’ils me rejoignent auprès de la source [de Kawthar], alors soyez attentifs à la manière dont vous vous comporterez avec les deux». 3- Moslim ibn Hajjâj rapporte ce Hadith du Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– dans son Sahîh: 

                                                             

1– Sahîh Tirmidhî, «Kitâb al-Manâqib», «Bâb manâqib Ahl Bayt anNabî», Vol.5, p.662, hadith n°3786. Beyrouth. 2– Idem, p.663, Hadith n°3788. 


 ﻢﻜﻴﻓ ﻙﺭﺎﺗ ﺎﻧﺃﻭ ،ﺐﻴﺟﺄﻓ ﻲﺑﺭ ﻝﻮﺳﺭ ﰐﺄﻳ ﻥﺃ ﻚﺷﻮﻳ ﺮﺸﺑ ﺎﻧﹶﺃ ﺎﻤﻧﺎﻓ ،ﺱﺎﻨﻟﺍ ﺎﻬﻳﺃ ﻻﺃ»

 ﺚﺤﻓ – ﻪﺑ ﺍﻮﻜﺴﻤﺘﺳﺍﻭ ﷲﺍ ﺏﺎﺘﻜﺑ ﺍﻭﺬﺨﻓ ،ﺭﻮﻨﻟﺍﻭ ﻱﺪﳍﺍ ﻪﻴﻓ ﷲﺍ ﺏﺎﺘﻛ ﺎﻤﳍﻭﺃ :ﲔﻠﻘﺛ

 ﻢﻛﺮﻛﺫﺃ ،ﱵﻴﺑ ﻞﻫﺃ ﰲ ﷲﺍ ﻢﻛﺮﻛﺫﺃ ،ﱵﻴﺑ ﻞﻫﺃﻭ - :ﻝﺎﻗ ﰒ ﻪﻴﻓ ﺐﹼﻏﺭ ﻭ ﷲﺍ ﺏﺎﺘﻛ ﻰﻠﻋ

 «ﱵﻴﺑ ﻞﻫﺍ ﰲ ﷲﺍ ﻢﻛﺮﻛﺫﺃ ،ﱵﻴﺑ ﻞﻫﺍ ﰲ ﷲﺍ

«Ô gens, je ne suis qu’un homme à qui va bientôt venir l’envoyé de son Seigneur et qui le suivra. Je laisse parmi vous deux choses précieuses. La première est le Livre de Dieu qui est un guide et une lumière, prenez le Livre de Dieu et tenez-vous fermement à lui». Le Prophète, les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille, insista sur la nécessité d’agir conformément au Livre de Dieu et poursuivit en répétant trois fois: «Et les Gens de ma Demeure. Craignez Dieu au sujet des Gens de ma Demeure. Craignez Dieu au sujet des Gens de ma Demeure. Craignez Dieu au sujet des Gens de ma Demeure». 4- Des spécialistes des Hadith on rapporté du Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– ce Hadith: 

 ﻲﻠﻋ ﺍﺩﺮﻳ ﱴﺣ ﺎﻗﺮﺘﻔﻳ ﻦﻟ ﺎﻤﻬﻧﺇﻭ ﱵﻴﺑ ﻞﻫﺃﻭ ﷲﺍ ﺏﺎﺘﻛ ﲔﻠﻘﹼﺜﻟﺍ ﻢﻜﻴﻓ ﻙﹺﺭﺎﺗ ﻲﻧﺇ» 1«ﺽﻮﺤﹾﻟﺍ

«Je laisse parmi vous deux dépôts de poids et de valeur (deux trésors); l’un est le Livre de Dieu (le Coran) et l’autre, les Gens de ma Demeure. Ces deux ne se sépareront jamais jusqu’à ce                                                               

1– Mostadrak de Hâkim, 3ème partie, p.148 As-Sawâ‘iq al-Mohriqah, chapitre 11, 1ère partie, p.149. On trouve aussi un contenu analogue dans le Mosnad d’ Ahmad, 5ème partie, p.182 et 189, et le 

Kanz al-‘Amâl, 1ère partie, chapitre sur «Al-I‘tisâm bil-kitâb wa asSunna», p.44. 

 

LE CHIISME REPOND 214 

qu’ils me rejoignent (au Jour de la Résurrection) auprès de la source [de Kawthar]». 

Il est nécessaire de répéter que les Hadith à ce sujet sont trop nombreux pour les énumérer tous ici. L’honorable savant Sayyid Mîr Hâmid Hossein a rassemblé les chaînes de ces Hadith dans son livre a‘Ibaqât al’Anwâr, en six volumes. Ces Hadith montrent clairement que le fait de suivre les Gens de la Demeure du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– à côté du Livre de Dieu et de la Sunna du Noble Envoyé, est une obligation islamique. Ignorer les paroles de la Famille du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– est une cause d’égarement. Maintenant la question qui se pose est de savoir qui sont les Gens de la Demeure prophétique dont l'obéissance nous a été rendue obligatoire, par l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–. Afin d’éclairer cette question nous analyserons le sens de l'expression «Famille du Prophète» –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– en fonction des Hadith: 

Qui sont les Gens de la Demeure du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–? 

Les Hadith cités précédemment montrent clairement que le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a invité tous les musulmans à suivre sa Famille qu’il a présentée comme une source d’imitation après lui, à côté du Livre de Dieu. Il a dit avec une clarté totale: «Le Coran et ma Famille ne seront jamais séparés l’un de l’autre». Les Gens de la Demeure du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, présentés par l’Envoyé de Dieu parallèlement au Coran, jouissent nécessairement d'une vertu infaillibilité innée et de grandes connaissances islamiques. Dans le cas contraire, ils se sépareraient du Livre de Dieu (le Coran), alors que le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a dit:  

«Le Coran et ma Famille ne se sépareront jamais l’un de l’autre jusqu’à ce qu’ils me rejoignent auprès de la source [de Kawthar]». 

Il est donc nécessaire de connaître plus précisément les Gens de la Demeure et leurs hautes qualités, qui sont spécifiques aux Imams chiites qui font tous partie de la Famille du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–. 

Les Hadith rassemblés par les grands savants musulmans nous donnent des preuves éclairantes à ce sujet: 1- Moslem ibn Hajjâj, après avoir énoncé le Hadith «des deux trésors» (Thaqalayn) dit ceci: 

«Yazîd ibn Hayyân a demandé à Zayd ibn Arqam: «Qui sont les Gens de la Demeure du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–? Est-ce que ce sont ses épouses?» 

Zayd ibn Arqam lui répondit: 

 ﺎﻬﻴﺑﺃ ﱃﺇ ﻊﺟﺮﺘﻓ ﺎﻬﻘﹼﻠﻄﻳ ﹼﰒ ﺮﻫﺪﻟﺍ ﻦﻣ ﺮﺼﻌﻟﺍ ﻞﺟﺮﻟﺍ ﻊﻣ ﻥﻮﻜﺗ ﺓﺃﺮﳌﺍ ﻥﺇ ﷲﺍ ﱘﺍﻭ ﻻ » 1«ﻩﺪﻌﺑ ﻪﻗﺪﺼﻟﺍ ﺍﻮﻣﹺﺮﺣ ﻦﻳﹼﺬﻟﺍ ﻪﺘﺒﺼﻋﻭ ﻪﻠﺻﺃ ﻪﺘﻴﺑ ﻞﻫﺃ .ﺎﻬﻣﻮﻗﻭ

«Non, j’en jure par Dieu; la femme est avec l’homme pour une période de temps, si l’homme divorce de sa femme, elle retourne auprès de son père et des siens. Les Gens de la                                                               

1– Sahîh de Moslim, 7ème partie, «Bâb Fazâ’il ‘Alî ibn Abî Tâlib», p.123. Egypte. 

 

LE CHIISME REPOND 216 

Demeure du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– sont ceux qui l'ont été dès l’origine, qui ont de profondes racines de parenté et font partie de ses parents, ceux qui après lui, n'ont pas le droit de recevoir l’aumône». Ce Hadith montre clairement que la Famille du Prophète, qu'il faut suivre comme il faut suivre le Livre de Dieu, ne concerne pas les épouses du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, mais les Gens de la Demeure du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– qui ont en plus des liens consanguins, des liens spirituels avec lui, et une vertu leur permettant d’être mis en parallèle avec le Livre de Dieu, et d'être une source d’imitation pour les musulmans. 

2- Le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– ne s'est pas contenté de décrire les qualités des Gens de la Demeure Prophétique –les bénédictions de Dieu soient sur eux– mais a également précisé leur nombre: Moslim rapporte de Djâbir ibn Samrah: 

 ﺰ ﺰ ﻋ ﻡ ﻼﺳﻻﺍ ﻝﺍﺰﻳﻻ :ﻝﻮﻘﻳ – ﻢﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ) ﻪ ﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﹼﻠﺻ – ﷲﺍ ﹶﻝﻮﺳﺭ ﺖ ﻌﻤﺳ »

 ﻦﻣ ﻢﻬﹼﻠﻛ ﻝﺎﻘﻓ ؟ﻝﺎﻗ ﺎﻣ :ﰊﻷ ﺖﻠﻘﻓ ،ﺎﻬﻤﻬﹾﻓﺃ ﱂ ﺔﻤﻠﻛ ﻝﺎﻗ ﹼﰒ .ﹰﺔﻔﻴﻠﺧ ﺮﺸﻋ ﲏﺛﺍ ﱃﺇ

 1«ﺶﻳﺮﻗ

«J’ai entendu le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– dire: «L’islam restera confié à douze califes», puis il prononça une parole que je n’ai pas entendue. J’ai demandé à mon père: «Qu’a-t-il dit?» Il me répondit: «Il a dit: «Ils sont tous de la tribu de Qoraych».                                                                

1– Sahîh de Moslim, Vol.6, p.3. Edité au Caire. 


Moslim ibn Hajjâj rapporte un Hadith semblable de l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–: 

 1«ﹰﻼ ﺟ ﺭ ﺮﺸﻋ ﺎﻨﹾﺛﺇ ﻢﻬ ﻴﻟﻭ ﺎﻣ ﹰﺎﻴﺿﺎﻣ ﺱﺎﻨﻟﺍ ﺮﻣﺃ ﻝﺍﺰﻳﻻ»

«Les affaires des gens seront réglées dignement tant que ces douze hommes en auront la direction». Ces deux Hadith sont une attestation claire de l'idée chiite que «les douze Imams sont les véritables guides de la communauté après le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–», car dans l’islam, nous n'avons pas d’autres exemples de groupe de douze personnes, juste après l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, qui puisse être une référence dans les affaires des musulmans, et une gloire et un honneur pour l’islam, en dehors des douze Imams de la Demeure du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–. A part les quatre califes, qualifiés par les musulmans, de «califes bien guidés», les autres gouvernants des Banî Omayyah et des Banî Abbâs, célèbres dans l'Histoire pour leur comportement immoral, furent une honte pour l’islam et pour les musulmans. De cette manière, les «Gens de la Demeure» que le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a présentés comme égaux au Coran et comme Référence des musulmans, sont les douze Imams de la Famille du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– qui sont les gardiens de la Sunna de l’Envoyé de Dieu et les porteurs de sa science. 

3- Le Commandeur des croyants – Alî ibn Abî Tâlib –les bénédictions de Dieu soient sur lui– présentait également les dirigeants des musulmans comme des gens issus de la famille                                                               

1– Idem. 

 

LE CHIISME REPOND 218 

des Banî Hâchim, cela constitue une preuve supplémentaire attestant la vérité du discours chiite à propos des Gens de la Demeure, lorsqu’il dit: 

 ﻢﻫﺍﻮﺳ ﻦﻣ ﻰﻠﻋ ﺢﻠﺼﺗﻻ ﻢﺷﺎﻫ ﲏﺑ ﻦﻣ – ﻦ ﻄﺒﻟﺍ ﺍﺬﻫ ﰲ ﺍﻮﺳﺮﻏ ﺶﻳﺮﹸﻗ ﻦﻣ ﺔﻤ ﻷﺍ ﹼﻥﺇ» 1«ﻢﻫﲑﻏ ﻦﻣ ﺓﻻﻮﻟﺍ ﺢﻠﺼﺗ ﻻﻭ

«Les Imams de Qoraych ont été désignés dans la famille des Banî Hâchim et les autres n’ont pas la capacité de la tutelle (wilâya) sur les gens, la gouvernance des autres chefs est illégitime». 

Conclusion 

A partir de ces Hadith, nous pouvons tirer deux vérités: 1- Il est obligatoire de suivre l'enseignement des Gens de la Demeure du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– à côté de l’obéissance au Livre de Dieu. 2- Les Gens de la Demeure de l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–sont présentés avec le Coran comme Référence pour l’ensemble des musulmans et ont les particularités suivantes: a) Ils appartiennent tous à la tribu de Qoraïch et à la famille des Banî Hâchim. 

b) Ils sont tous détenteurs de cette parenté avec l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– qui leur rend l’aumône illicite. 

c) Ils jouissent tous d'un degré suprême de vertu sinon ils seraient automatiquement séparés du Saint Coran, dans la                                                               

1– Nahdj al-Balaghah, khotbe n°144. 


mesure où le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a dit:  

«Ces deux (le Coran et ma Famille) ne seront jamais séparés l’un de l’autre jusqu’à ce qu’ils me rejoignent auprès du Bassin [de Kawthar]». 

d) Ils sont au nombre de douze et se succèdent à la tête des musulmans après l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–. 

e) Ces douze successeurs du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– ont tous fait la gloire et l’honneur de l’islam. 

Ces qualités montrent que l’objet du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– lorsqu’il parle des Gens de sa Demeure qu'il ordonne de suivre, montrent bien qu'il s'agit des douze Imams purs de sa Famille que les chiites honorent, suivent et auxquels ils s'accrochent en pleine connaissance de leur rang et de leur prestige auprès de Dieu. 



Abû Tâlib a-t-il quitté ce monde en tant que croyant, pour que vous accomplissiez sa Ziyâra?  

Réponse:  

Abû Tâlib, fils de Abdol-Mottalib, père de Alî, Commandeur des croyants –les bénédictions de Dieu soient sur lui– et oncle paternel du Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, du point de vue chiite, était un homme croyant qui avait foi en l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et fut le compagnon et le secours du Prophète dans toutes les difficultés et les problèmes de la société des débuts de l’islam. 

La famille de Abû Tâlib  

Il vint au monde dans la famille de Abdol-Mottalib, grand-père du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, et partisan de Ibrâhîm Khalîl (l’ami de Dieu) (le prophète Abraham) –les bénédictions de Dieu soient sur lui–. l’Histoire de la péninsule arabe montre que Abdol-Mottalib, dans les situations les plus troublées et les plus dangereuses de sa vie, n’a jamais abandonné l’adoration de Dieu et la défense du Monothéisme.  

LE CHIISME REPOND 222 

Lorsque Abraheh décida de lancer son armée d'éléphants vers la Mecque pour détruire la Ka‘ba, il confisqua une partie des chameaux de Abdol-Mottalib. Abdol-Mottalib tenta de récupérer ses chameaux, Abraheh, stupéfait, lui demanda: "Pourquoi au lieu de me demander de te rendre tes chameaux, ne me demandes- tu pas de faire reculer mon armée et d’abandonner mon projet de détruire la Ka‘ba?» Abdol-Mottalib répondit : 

 1 «ﻪﻴﻤﳛ ﻪﻌﻨﳝ ﺏﺭ ﺖﻴﺒﻠﻟﻭ ﻞﺑﻹﺍ ﺏﺭ ﺎﻧﺃ»

«Je suis le propriétaire des chameaux et cette maison –la Ka‘ba– a aussi un Maître qui la garde et la protège». Puis il se mit en route vers la Mecque et se rendit à la Ka‘ba, il prit l’anneau de sa porte, il dit:  

  ﺎﻛﺎﲪ ﻢﻬﻨﻣ ﻊﻨﻣﺎﻓ ﺏﺭ ﺎﻳ

 2ﺎﻛﺎﻨﻓ ﺍﻮﺑﺮﳜ ﻥﺃ ﻢﻬﻌﻨﻣﺇ

  ﺎﻛﺍﻮﺳ ﻢﳍﻮﺟﺭﺃ ﻻ ﺏﺭ ﺎﻳ

 ﺎﻛﺍﺩﺎﻋ ﻦﻣ ﺖﻴﺒﻟﺍ ﻭﺪﻋ ﹼﻥﺇ

«Mon Dieu! Je n’ai pas d’espoir envers un autre que Toi. Mon Dieu! Préserve ton sanctuaire sûr de ces ennemis. Les ennemis de cette maison sont entrés en guerre avec Toi, empêche-les de détruire Ta maison».  

Ces paroles sont une preuve évidente du Monothéisme et de la foi de Abdol-Mottalib – père d'Abû Tâlib et grand-père de l'Emir des croyants. 

Ya‘qûbî écrit dans son livre sur l’Histoire d'Abdol-Mottalib: 

  1 «ﻞﺟﻭ ﺰﻋ ﷲﺍﺪﺣﻭﻭ ﻡﺎﻨﺻﻷﺍ ﺓﺩﺎﺒﻋ ﺾﻓﺭ»

                                                             

1– Kamil ibn Athîr, Vol.1, p.261. Edité au Caire en 1348 de l’Hégire. 2– Idem. 



«Abdol-Mottalib ne partageait pas le culte des idoles et croyait en Dieu L’Unique». 

Voyons ce que ce père adorant Dieu et croyant, disait au sujet de son fils Abû Tâlib: 

Abû Tâlib décrit par Abdol-Mottalib  

L’Histoire rapporte que certains avaient prévu et averti AbdolMottalib de l’avenir brillant du Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et de sa Prophétie. 

Au moment où Sayf ibn Dhî Yazan prit le pouvoir en Abyssinie, Abdol-Mottalib se rendit à une cérémonie où il fit quelques observations dans un discours éloquent. Le souverain abyssin lui annonça cette nouvelle: «Un prophète honorable apparaîtra bientôt dans ta maison».  

 2 «ﻪﻤﻋﻭ ﻩﺪ ﺟ ﻪ ﻠﻔﻜﻳﻭ ﻪﻣﹸﺍﻭ ﻩﻮﺑﺃ ﺕﻮﳝ – ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ) ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﻠﺻ – ﺪﻤ ﳏ ﻪﲰﺍ»

«Son nom est Mohammad –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, son père et sa mère vont mourir et son grand-père et son oncle paternel le prendront à leur charge». Décrivant plus précisément les qualités de ce Prophète à venir il dit : 

 ﹲﻝﺪﻋ ﻪﻤﻜﺣﻭ ﹲﻞﺼﻓ ﻪﻟﻮﻗ .ﻥﺎﺛﻭﻷﺍ ﺮﺴﻜﻳﻭ ﻥﺍﲑﻨﻟﺍ ﺪﻤﳜﻭ ﻥﺎﻄﻴﺸﻟﺍ ﺾﺣﺪﻳﻭ ﻦﲪﺮﻟﺍ ﺪﺒﻌﻳ»

 3«ﻪﻠﻄﺒﻳﻭ ﺮﻜﻨﳌﺍ ﻦﻋ ﻰﻬﻨﻳﻭ ﻪﻠﻌﻔﻳﻭ ﻑﻭﺮﻌﳌﺎﺑ ﺮﻣﺄﻳﻭ

                                                                                                                        

1– Histoire de Ya‘qûbî, Vol.2, p.7. Imprimé à Najaf. 

2– Sîrah Halabî, Vol.1, p.136 et 137 Imprimé au Caire ou p.114 et 115 imprimé à Beyrouth. 

3– Idem. 

 

LE CHIISME REPOND 224 

«Il adorera le Dieu Unique et Miséricordieux, retiendra Satan, éteindra les feux et détruira les idoles. Ses paroles seront le critère de la vérité et de l’erreur, et ses ordres seront basés sur la justice. Il guidera les gens vers le bien et sera lui-même bienfaisant, il les éloignera du mal et effacera ce qui est laid». Puis il dit à Abdol-Mottalib: 

 1 «ﺏﺬﻛ ﲑﻏ ﺐﻠﻄﳌﺍﺪﺒﻋ ﺎﻳ ﻩﺪ ﳉ ﻚ ﻧﺍ»

«Sans aucun doute, tu es le grand-père de ce Prophète». Abdol-Mottalib, après avoir entendu cette nouvelle encourageante, tomba prosterné en signe de remerciement. Il raconte alors ainsi la naissance de cet enfant béri: 

 ﻲﻣﻮﻗ ﻢﺋﺍﺮﻛ ﻦﻣ ﹰﺔ ﳝ ﺮﻛ – ﻪﺘﺟﻭ ﺯ ﻲﻧﺇﻭ ﹰﺎﻘﻴﻗﺭ ﻪﻴﻠﻋﻭ ﹰﺎ ﺒﺠﻌﻣ ﻪ ﺖ ﻨﻛﻭ ﻦﺑﺍ ﱄ ﻥﺎﻛ ﻪﻧﺍ»

 ﻪﻣﹸﺍﻭ ﻩﻮﺑﺍ ﺕﺎﻣ ﹰﺍﺪﻤ ﳏ ﻪ ﻨﻴﻤﺴﻓ ﻡﻼﻐﺑ ﺕﺀﺎﺠﻓ ﺓﺮﻫﺯ ﻦﺑﺍ ﻑﺎﻨﻣﺪﺒﻋ ﻦﺑ ﺐﻫﻭ ﺖﻨﺑ ﺔﻨﻣﺁ

 2 «ﺐﻟﺎﻃ ﹰﺎﺑﺃ ﲏﻌﻳ) ﻪﻤﻋﻭ ﺎﻧﺃ ﻪﺘﻠﻔﻛﻭ

«J’avais un fils auquel j’étais très attaché, je lui ai choisi pour épouse une noble femme du nom d'Âmina, fille de Wahab ibn Abdol-Manâf. Cette femme mit au monde un fils que j’ai nommé Mohammad –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–. Quelque temps après son père et sa mère quittèrent ce monde et avec son oncle paternel –Abû Tâlib– nous le prîmes à notre charge». Ce récit montre que Abdol-Mottalib connaissait l’avenir brillant de cet orphelin et c’est pourquoi il a décidé de transmettre après lui, sa fonction, au plus noble de ses enfants –Abû Tâlib–.                                                               

1– Sîrah Halabî, Vol.1, p.136 et 137 Imprimé au Caire ou p.114 et 115 imprimé à Beyrouth. 

2– Idem (Sîrah Halabî), Vol.1, p.137. Imprimé au Caire. 


Abû Tâlib, d'après son père croyant et monothéiste, jouissait d’un tel degré de foi et de générosité qu’il était le seul à mériter la garde du Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–.1 Pour plus d’éclaircissements, énumérons les preuves évidentes de la foi de Abû Tâlib: 

1. Les oeuvres littéraires de Abû Tâlib témoignent de sa foi 

Les savants et les historiens musulmans ont rapporté des poèmes éloquents de Abû Tâlib qui permettent de comprendre sa grande foi.  

Nous en rapportons certains ici:  

  ﹺﱘﺮﻣ ﹺﻦﺑﺍ ﺢﻴﺴﳌﺍﻭ ﻰﺳﻮﻤﻛ ﱯ 

 .2 ﻢﺼﻌﻳﻭ ﻱﺪﻬﻳ ﷲﺍ ﹺﺮﻣﺄﺑ ﹼﻞﻜﻓ

  ﹰﺍﺪﻤ ﳏ ﹼﻥﺃ ﺱﺎﻨﻟﺍ ﺭﺎﻴﺧ ﻢﻠﻌﻴﻟ

 ﻪﹺﺑﺎﻴﺗﺃ ﺎﻣ ﹶﻞﺜﻣ ﻱ ﺪ ﺎﻧﺎﺗﺃ

«Nos gens honorables doivent savoir que Mohammad –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– est un Envoyé comme Mûsâ et Isâ, fils de Mariam, qui possède comme eux, la clarté céleste. Par conséquent Alors, tous les envoyés divins guident gens selon l’ordre de Dien et leur évitent le péché».  

  ﺐﺘﻜﻟﺍ ﻝﻭﺃ ﰲ ﹼﻂﺧ ﻰﺳﻮﻤﻛ ﹰﻻﻮﺳﺭ

 .1 ﺐﹸﳊﺎﺑ ﷲﺍ ﻪﺼ ﺧ ﻦﻤﻴﻓ ﻒﻴﺣ ﻻﻭ

                                                             

  ﹰﺍﺪﻤﳏ ﺎﻧﺪﺟﻭ ﺎﻧﺃ ﺍﻮﻤﻠﻌﺗ ﱂﺃ

 ﹰﺔﺒﳏ ﺩﺎﺒﻌﻟﺍ ﰲ ﻪﻴﻠﻋ ﹼﻥﺃﻭ

1– Pour plus de détails, se référer au Sîrah Halabî, Vol.1, p.134. Edité au Caire / Sîrah ibn Hichâm, Vol.1, p.189. Imprimé à Beyrouth / Abû Tâlib mo’min Qoraïch, p.109. Imprimé à Beyrouth / Tabaqât Kobrâ, Vol.1, p.117. Imprimé à Beyrouth. 

2– Al-Hodjdja, p.57. De même dans le Mostadrak de Hâkim, Vol.2, p.623. Imprimé à Beyrouth. 

 

LE CHIISME REPOND 226 

«Ne savez-vous pas que nous estimons que Mohammad –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– est un Envoyé de Dieu comme Moïse et dont parlent les Livres célestes? Les gens ont de l’affection pour lui et il ne faut pas opprimer celui dont Dieu a placé l’affection dans les cœurs».  

  ﺪﲪﺃ ﹺﺱﺎﻨﻟﺍ ﰲ ِﷲﺍ ﹺﻖﻠﺧ ﻡﺮﻛﺄﹶﻓ ﹰﺍﺪﻤ ﳏ ﱯﻨﻟﺍ ُﷲﺍ ﻡﺮﻛﺃ ﺪﻘﹶﻟ

 2 ﹰﺍﺪﻤﳏ ﺍﺬﻫﻭ ﺩﻮﻤﳏ ﹺﺵﺮﻌﻟﺍ ﻭﺬﻓ ﻪﱠﻠ ﺠ ﻴﻟ ﻪﲰﺍ ﻦﻣ ﻪﻟ ﻖﺷﻭ"

«Dieu a honore Son Envoyé Mohammad –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–. La plus noble des créatures de Dieu est dans Ahmad. Dieu a donné au Prophète Son propre Nom afin d’exalter son degré, c'est ainsi que le Maître du Trône est Mahmûd (Celui qui est loué) et Son Envoyé est Ahmad (le digne de louanges)». 

  ﺎﻨﻴﻓﺩ ﺏﺍﺮﺘﻟﺍ ﰲ ﺪﺳﻭﹸﺍ ﻰﺘﺣ 

  ﹰﺎﻧﻮﻴﻋ ﻚﻨﻣﺮﻗﻭ ﻚﻟﺬﺑ ﺮﺸﺑﺍﻭ

  ﺎﻨﻴﻣﺃ ﻢ ﹶﺛ ﺖﻨﹸﻛﻭ ﺕﻮﻋﺩ ﺪﻘﻟﻭ

 . 3 ﺎﻨﻳﺩ ﺔﻳ ﱪ ﻟﺍ ﻥﺎﻳﺩﺃ ﹺﲑ ﺧ ﻦﻣ

  ﻢﻬﻌﻤﲜ ﻚﻴﻟﺇ ﺍﻮﻠﺼﻳ ﻦﻟ ﷲﺍﻭ

  ٌﺔﺿﺎﻀﻏ ﻚﻴﻠﻋ ﺎﻣ ﻙﺮﻣﺄﺑ ﻉﺪﺻﺎﻓ

  ﻲﺤﺻﺎﻧ ﻚ ﻧﺃ ﺖﻤﻠﻋﻭ ﲏﺗﻮﻋﺩﻭ

 ﺪﻤﳏ ﻦﻳﺩ ﻥ ﺖﻤﻠﻋ ﺪﻘﻟﻭ

«Envoyé de Dieu, jamais les ennemis ne t’atteindront tant que sois handi et prodigue la lumière à celui qui révèle à 

                                                                                                                        

1– Târîkh Ibn Kathîr, Vol.1, p.42 / Charh Nahdj ol-Balâghah (Ibn Abî alHadîd), 2ème édition, Vol.14, p.72. 

2– Charh Nahdj ol-Balâghah (Ibn Abî al-Hadîd), 2ème édition, Vol.14, p.78 / Târîkh Ibn Osâkir, Vol.1, p.275 / Târîkh Ibn Kathîr, Vol.1, p.266 / 

Târîkh al-Khamîs, Vol.1, p.254. 

3– Khazânat ol-Adab Baghdâdî, Vol.1, p.261 / Târîkh Ibn Kathîr, Vol.3, p.42 / Charh Nahdj ol-Balâghah (Ibn Abî al-Hadîd), 2ème édition, Vol.14, p.55 / Fath al-Bârî, Vol.7, p.153-155 / Al-Isâbah, Vol.4, p.116. Imprimé au Caire, 1358 de l’Hégire / Diwân Abî Tâlib, p.12. 


l’annonceur de bonne nouvelle et aux regards. Tu m’as amené à ta religion, je sais que tu es mon bienfaiteur et que dans ton invitation, tu es loyal et digne de confiance. Je sais parfaitement que la religion de Mohammad –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– est la meilleure des religions du monde». 

  ﺪﲪﺃ ﱯﻨﻟﺍ ﻦﻳﺩ ﻰﻠﻋ ﻰﻧﺃ 

 1 ﻱﺪﺘﻬﻣ ﻲﻧ ﺈ ﻓ

  ﺪﻬﺷﺎﻓ ﻲﻠﻋ ﷲﺍ ﺪﻫﺎﺷ ﺎﻳ

  ﻦﻳﺪﻟﺍ ﰲ ﹼﻞﺿ ﻦﻣ

«Témoin de Dieu, témoigne de ma foi en la religion de l’Envoyé de Dieu – Mohammad –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, si certains sont perdus, moi je suis guidé». 

Abû Tâlib, dans les derniers jours de sa vie, invita les grands de la tribu de Qoraïch à soutenir l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– dans ces vers: 

  ﺎﺳﺎﺒﻋ ﹺﻡﻮﻘﻟﺍ ﺦﻴﺷﻭ ﹰﺎﻴﻠﻋ ﲎﺑﺇ

  ﺎﺳﺎﻨﻟﺍ ﻪﻧﻭﺩ ﺍﻭﺩﻭﺬﺗ ﻥﺃ ﹰﺍﺮﻔﻌﺟﻭ

 2 ﺎﺳﺍﺮﺗﺃ ﹺﺱﺎﻨﻟﺍ ﻥﻭﺩ ﺪﲪﺍﹺﺮﺼﻧ ﰲ

  ﹰﺔﻌﺑﺭﺃ ﹺﲑ ﳋ ﱯﻧ ﺮﺼﻨﺑ ﻰﺻﻭﺃ

  ﻪ ﺘﻘﻴﻘﺣ ﻲﻣﺎﳊﺍ ﺪﺳﻷﺍ ﹶﺓ ﺰ ﲪﻭ

 ﺕﺪﻟﻭ ﺎﻣﻭ ﻲ ﻣﹸﺍ ﻢﻜﻟ ًﺀﺍﺪﻓ ﺍﻮﻧﻮﻛ

«Je vous recommande à vous quatre, Alî, mon fils, Abbâs, le chef de notre tribu, Hamza, le lion de Dieu qui a toujours protégé le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et mon fils, Dja‘far, d’assister l’Envoyé bienfaisant et de le secourir. Vous qui m’êtes chers, soyez-lui dévoués comme des boucliers face aux ennemis». 

                                                             

1– Charh Nahdj ol-Balâghah (Ibn Abî al-Hadîd), 2ème édition, Vol.14, p.78 / Diwân Abî Tâlib, p.75. 

2– Motachâbihât al-Qor’ân (Ibn Chahr Âchûb Mâzandarânî), dans le tafsîr de la sourate al-Hadjdj, suite au verset «هﺮﺼﻨﯾ ﻦﻣ ﷲا ّنﺮﺼﻨﯿﻟو». 

 

LE CHIISME REPOND 228 

Toute personne raisonnable et impartiale reconnaîtra que ces oeuvres littéraires si éloquentes sont une preuve de la foi de Abû Tâlib en Dieu et en la mission du Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–. Cela montre l'authenticité du discours chiite sur sa foi et l'erreur des accusations faites par certains auteurs dans un dessein politique particulier, à un croyant sincère de la famille des Qorayshites, l'oncle du Messager de Dieu, le père de l'Emir des croyants –les bénédictions de Dieu soient sur eux –, et le garant de la loi dans les conditions pénibles des premiers temps de l’islam. 

2. La manière dont Abû Tâlib se comportait avec le Prophète – les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– est une preuve de sa foi  

Tous les historiens musulmans célèbres ont rapporté ses sacrifices sans égal, dans son service à l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– qui constituent une preuve de sa profonde croyance. Abû Tâlib préféra s’exiler et vivre trois ans, dans un lieu désertique et montagneux aux environs de la Mecque qui appartenait aux Qorayshites, auprès de l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, pour protéger l’islam et le Prophète. Il resta auprès d’eux jusqu’à la fin du blocus économique imposé aux musulmans et supporta toutes les difficultés et des conditions de vie extrêmement dures.1  

                                                             

1– Pour en savoir plus, se référer aux textes suivants: 1) Sîrah Halabî, Vol.1, p.134. Imprimé au Caire. 2) Târîkh al-Khamîs, Vol.1, p.253-254. Imprimé à Beyrouth. 3) Sîrah d’ Ibn Hichâm, Vol.1, p.189. Imprimé à Beyrouth. 4) Charh Nahdj ol-Balâghah (Ibn Abî alHadîd), 2ème édition Vol.14, p.52. 5) Târîkh Ya‘qûbî, début du Vol.2. 


En plus de cela, Abû Tâlib a encouragé Alî –les bénédictions de Dieu soient sur lui– à suivre et à être le fidèle compagnon de l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et lui a demandé d'être son soutien dans toutes les conditions difficiles des premiers temps de l’islam. Ibn Abî al-Hadîd a rapporté cette parole de Abû Tâlib dans le commentaire du Nahdj al-Balâghah disant à son fils Alî –les bénédictions de Dieu soient sur lui–: «L’Envoyé de Dieu t’a invité au bien, sois constamment attaché à lui et sois son fidèle compagnon»1. Il est clair que tous ces services de valeur rendus au Prophète, –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– par Abû Tâlib ainsi que ses sacrifices pour la défense de l’islam sont les preuves les plus manifestes de sa foi. Le grand savant musulman –Ibn Abî al-Hadîd– a chanté ces vers à propos du rôle d'Abû Tâlib dans la protection de l’Envoyé de Dieu et de sa religion: 

  ﺎﻣﺎﻘﻓ ﹰﺎﺼﺨﺷ ﻦﻳﺪﻟﺍ ﹶﻞ ﹼﺜﻣ ﺎﻤ

  ﺎﻣﺎﻤﳊﺍ ﺲﺟ ﺏﺮﺜﻴﺑ ﺍﺬﻫﻭ

 2 ﻰﻣﺎﻌﺗ ﲑﺼﺑ ﻭﺃ ﻲﻐﻟ ﹲﻝﻮﻬﺟ

  ﻪﻨﺑﺍﻭ ﹴﺐﻟﺎﻃﻮﺑﺍ ﻻﻮﻟﻭ

  ﻰﻣﺎﺣﻭ ﻯﻭﺁ ﹶﺔﻜﲟ ﻙﺍﺬﻓ

 ﺐﻟﺎﻃ ﰊ ﺪ ﳎ ﺮ ﺿ ﺎﻣﻭ

«Sans Abû Tâlib et son fils, la religion de l’islam n’aurait jamais pris pied. Il a donné asile au Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et l’a protégé à la Meque. Son 

                                                                                                                        

Imprimé à Najaf. 6) Al-Isâbah, Vol.4, p.115. Imprimé au Caire. 7) 

Tabaqât Kobrâ, Vol.1, p.119. Imprimé à Beyrouth. 1380 de l’Hégire. 1– Charh Nahdj ol-Balâghah (Ibn Abî al-Hadîd), 2ème édition, Vol.14, p.53. 

2– Idem, p.84. 

 

LE CHIISME REPOND 230 

fils, à Yathrib (en allant secourir l’Envoyé de Dieu), s’est approché des abîmes de la mort. Personne ne peut nuire à la grandeur de Abû Tâlib, ni les ignorants proférant des absurdités, ni les savants qui optent pour feindre l’ignorance». 

3. Le testament de Abû Tâlib constitue une preuve évidente de sa foi  

Les historiens célèbres du monde islamique comme Halabî Châfi‘î dans son Sîrah et Mohammad Diyârbakirî dans le Târîkh al-Khamîs ont rapporté les dernières paroles de Abû Tâlib, exhortant son peuple à assister l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–: 

 ﹼﻻﺇ ﻪﻠﻴﺒﺳ ﻢﻜﻨﻣ ﺪﺣﺃ ﻚﻠﺴﻳﻻ ﷲﺍﻭ ،ﹰﺓﺎﲪ ﻪﺑﺰﳊﻭ ،ﹰﺓﻻﻭ ﻪﻟ ﺍﻮﻧﻮﻛ ﺶﻳﺮﻗ ﺮﺸﻌﻣ ﺎﻳ»

 ﻪﻨﻋ ﺖﻔﻔﻜﻟ ﺮﺧﺄﺗ ﻲﻠﺟﻷﻭ ﺓﺪﻣ ﻲﺴﻔﻨﻟ ﻥﺎﻛ ﻮﻟﻭ ،ﺪﻌﺳ ﹼﻻﺇ ﻪﻳﺪﻬﻳ ﺪﺣﺃ ﺬﺧﺄﻳ ﻻﻭ ﺪﺷﺭ

 1«ﻚﻠﻫ ﰒ .ﻲﻫﺍﻭﺪﻟﺍ ﻪﻨﻋ ﺖﻌﻓﺪﻟﻭ ﺰﺋﺍﺰﳍﺍ

«Mes parents, soyez les amis et les partisans de Mohammad –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et protégez son parti (l’islam). Je jure par Dieu que celui qui le suit aura bonne fortune. Si ma vie se prolongeait et si la mort me laissait un répit, sans hésitation, j’éloignerais de lui les épreuves et les difficultés Il dit cela en rendant l'âme». 

4. L’amour de l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– pour Abû Tâlib est une preuve de la foi de ce dernier  

L’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, dans ses relations avec son oncle – Abû Tâlib –                                                               

1– Târîkh al-Khamîs, Vol.1, p.300-301. Imprimé à Beyrouth / Sîrah Halabî, Vol.1, p.391. Imprimé au Caire. 


faisait preuve d'un grand respect et déclarait son amitié envers lui, ce que nous montrerons dans deux exemples: 

a) Un groupe d’historiens a rapporté la tradition suivante selon laquelle le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a dit à Aqîl ibn Abî Tâlib: 

 1«ﻙﺎﻳﺇ ﻲﻤﻋ ﺐﺣ ﻦﻣ ﻢﻠﻋﺃ ﺖﻨﻛ ﺎﳌ ﹰﺎﺒﺣﻭ ﻲﻨﻣ ﻚﺘﺑﺍﺮﻘﻟ ﹰﺎﺒﺣ ﲔﺒﺣ ﻚﺒﺣﺃ ﻲﻧﺇ»

«Je t’aime pour deux raisons: l’une est ta parenté avec moi et l’autre que mon oncle paternel (Abû Tâlib) t’aimait, lui aussi». 

b) Halabî rapporte un Hadith analogue de l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– dans son 

Sîrah, dans laquelle il exprime son grand respect pour son oncle paternel Abû Tâlib: 

  2«ﺐﻟﺎﻃ ﻮﺑﺃ ﺕﺎﻣ ﻰﺘﺣ (ﺔﻫﺍﺮﻜﻟﺍ ﺪ ﺷ ﻱﺃ) ﻪﻫﺮﻛﺃ ﹰﺎ ـ ﺷ ﻲﻨﻣ ﺶﻳﺮﻗ ﺖﻟﺎﻧ ﺎﻣ»

«Tant que Abû Tâlib fut en vie, les infidèles de Qoraysh ne purent me faire aucun mal». 

Il est clair que l’amour et le respect du Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– pour Abû Tâlib, constituent des preuves évidentes de sa foi, car l’Envoyé de Dieu, comme le disent les versets du Coran n’aime que les croyants et s’oppose aux infidèles et aux polythéistes. Le Coran dit à ce sujet: 

 3 ﴾ ﻢﻬﻨﻴﺑ ُﺀﺎﻤﺣﺭ ﹺﺭﺎﱠﻔﹸﻜﹾﻟﺍ ﻰﹶﻠﻋ ُﺀﺍﺪﺷﺃ ﻪﻌﻣ ﻦﻳﺬﱠﻟﺍﻭ ِﷲﺍ ﹸﻝﻮﺳﺭ ﺪﻤﺤﻣ ﴿

                                                             

1– Târîkh al-Khamîs, Vol.1, p.163. Imprimé à Beyrouth / Al-Istî‘âb, Vol.2, p.509. 

2– Sîrah Halabî, Vol.1, p.391. Imprimé au Caire. 3– Sourate «Fath» 48:29. 

 

LE CHIISME REPOND 232 

«Mohammad est le Prophète de Dieu. Ses compagnons sont violents envers les impies». 

Il dit ailleurs: 

 ﺍﻮﻧﺎﹶﻛ ﻮﹶﻟ ﻭ ﻪﹶﻟﻮﺳﺭ ﻭ َﷲ ﺩ ﺎﺣ ﻦﻣ ﹶﻥﻭﺩﺍﻮﻳ ﹺﺮ ﺧ ﺂ ﹾﻟﺍ ﹺﻡﻮﻴﹾﻟ ﻭ ِﷲﺎﹺﺑ ﹶﻥﻮﻨﻣﺆ ﺎﻣﻮﹶﻗ ﺪﹺﺠ ﹶﻻ ﴿

  1 ﴾ ﹶﻥﺎﳝِﻹ ﻢﹺﻬﹺﺑﻮﹸﻠﹸﻗ ﻲﻓ ﺐﺘﹶﻛ ﻚﺌﹶﻟﻭﹸﺃ ﻢﻬﺗﲑﺸﻋ ﻭﹶﺃ ﻢﻬﻧﺍﻮﺧﹺﺇ ﻭﹶﺃ ﻢﻫَﺀﺎﻨﺑﹶﺃ ﻭﹶﺃ ﻢﻫَﺀﺎﺑﺁ

«Tu ne trouveras pas de gens, croyant en Dieu et au Jour dernier qui témoignent en même temps de l’affection pour ceux qui s’opposent à Dieu et à Son Prophète; seraient-ils leurs pères, leurs fils, leurs frères ou appartiendraient-ils à leur clan. Dieu a inscrit la foi dans leurs cœurs».2 Ces versets et l’amour du Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– pour Abû Tâlib ne laissent aucun doute sur sa foi en Dieu et au Prophète. 

5. Témoignage des compagnons de l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– 

Un groupe de compagnons du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a témoigné de la foi réelle de Abû Tâlib en plusieurs circonstances: 

a) Un individu ignorant la présence du Commandeur des croyants, Alî –les bénédictions de Dieu soient sur lui– se mit à calomnier Abû Tâlib. Ali, alors que la colère se lisait sur son visage s'exclama: 

                                                             

1– Sourate «Modjâdila» 58:22. 

2– De même les versets des sourates «Momtahanah» (60:1), «Tawbah» (9: 23) «Mâ’ida» (5: 54 et 81). 


 ﻰﻠﻋ ﺐﻧﺬﻣ ﹼﻞﻛ ﰲ ﰊﺃ ﻊﻔﺷ ﻮﻟ ﹰﺎﻴ ﻖ ﳊﺎﺑ ﹰﺍﺪﻤﳏ ﺚﻌﺑ ﻱﺬﹼﻟﺍﻭ ،ﻙﺎﻓ ﷲﺍ ﺾﻓ ،ﻪﻣ »

  1 «ﷲﺍ ﻪﻌﹼﻔﺸﻟ ﺽﺭﻷﺍ ﻪﺟﻭ

«Tais-toi, que Dieu te brise la bouche, je jure par Dieu qui a suscité la Prophétie de Mohammad –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– que Dieu accepterait si mon père, Abû Tâlib, prenait à sa charge l’intercession de tous les pécheurs». 

Il dit ailleurs: 

 ﻰﻠﻋ ﹰﺔﻓﺎﳐ ﻪﻧﺎﳝﺇ ﻢﺘﻜﻳ ﹰﺎﻤﻠﺴﻣ ﹰﺎﻨﻣﺆﻣ ﺐﻠﹼﻄ ﳌﺍ ﺪﺒﻋ ﻦﺑ ﻑﺎﻨﻣ ﺪﺒﻋ ﺐﻟﺎﻃ ﻮﺑﺍ ﷲﺍﻭ ﹼﻥﺎﻛ»

 2«ﺶﻳﺮﻗ ﺎﻫﺬﺑﺎﻨﺗ ﻥﺃ ﹺﻢ ﺷ ﺎﻫ ﲏﺑ

«Je jure par Dieu que Abû Tâlib, Abdol Manâf ibn AbdolMottalib était un croyant et un musulman soumis, et qu'il cacha sa foi aux infidèles de Qoraysh pour ne pas nuire aux Banî Hâchim». 

Ces paroles de l’Imâm Alî –les bénédictions de Dieu soient sur lui– non seulement confirment la foi de Abû Tâlib mais le mettent au nombre des Amis de Dieu qui, avec Sa permission, peuvent devenir les intercesseurs des croyants.  

b) Abû Dharr Ghaffârî dit à propos de Abû Tâlib: 

 3«ﻢﻠﺳﺃ ﻰﺘﺣ ﻪﻨﻋ ﷲﺍ ﻲﺿﺭ ﹴﺐﻟﺎﻃ ﻮﺑﺍ ﺕﺎﻣ ﺎﻣ ﻮﻫ ﻻﺇ ﻪﻟﺇ ﻻ ﻱﺬﻟﺍ ﷲﺍﻭ»

«Je jure par Dieu, point de divinité en dehors de Lui, que Abû Tâlib n’a pas quitté ce monde sans avoir choisi l’islam».                                                               

1– Al-Hodjjah, p.24. 

2– Al-Hodjjah, p.24. 

3– Charh Nahdj ol-Balâghah (Ibn Abî al-Hadîd), 2ème édition, Vol.14, p.71. 

 

LE CHIISME REPOND 234 c) Il a été rapporté de Abbâs ibn Abd-ol-Mottalib et aussi de Abû Bakr ibn Abû Qohâfah, par de nombreuses chaînes de Hadith: 

 1«ﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ ﺪﻤﺤﻣ ﷲﺍ ﹼﻻﺇ ﻪﻟﺇ ﻻ :ﻝﺎﻗ ﻰﺘﺣ ﺕﺎﻣ ﺎﻣ ﹴﺐﻟﺎﻃ ﺎﺑﺃ ﻥﺇ»

«Abû Tâlib n’a pas quitté ce monde sans avoir prononcé la Shahadat (l'acte de foi): «Nul dieu hormis Dieu, Mohammad est l’Envoyé de Dieu». 

6. Abû Tâlib vu par les Gens de la Demeure Prophétique  

Tous les Imams des Membres de la Demeure Prophétique ont témoigné de la foi de Abû Tâlib et ont défendu à différentes occasions, cet ami dévoué du Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–. Nous donnerons deux exemples à ce propos :  

a) L'Imam Bâqir –les bénédictions de Dieu soient sur lui– a dit: 

 ﺢ ﺟ ﺮﻟ ﻯﺮﺧﻷﺍ ﺔﹼﻔﻜﻟﺍ ﰲ ﻖﻠﳋﺍ ﺍﺬﻫ ﻥﺎﳝﺍﻭ ﻥﺍﺰﻴﻣ ﺔﹼﻔﻛ ﰲ ﹴﺐﻟﺎﻃ ﰊﺃ ﹸﻥﺎﳝﺍ ﻊﺿﻭ ﻮﹶﻟ »

 2«ﻪﻧﺎﳝﺍ

«Si l’on plaçait la foi de Abû Tâlib dans un des plateaux de la balance et la foi de ces gens dans l’autre plateau, la foi de Abû Tâlib l'emporterait». 

b) L’Imâm Sâdiq –les bénédictions de Dieu soient sur lui– rapporte de l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–: 

                                                             

1– Al-Ghadîr, Vol.7, p.398. 3ème édition. Beyrouth. 1378 de l’hégire. Citant le tafsîr Al-Wakî’. 

2– Charh Nahdj ol-Balâghah (Ibn Abî al-Hadîd), 2ème édition, Vol.14, p.68 / Al-Hodjjah, p.18. 


 ﹼﻥﺇﻭ ،ﲔﺗﺮﻣ ﻢﻫﺮﺟﺃ ﷲﺍ ﻢﻫﺎﺗﺂﻓ ﺮﻔﻜﻟﺍ ﺍﻭﺮﻬﻇﺃﻭ ﻥﺎﳝﻹﺍ ﺍﻭﺮﺳﺃ ﻒﻬﻜﻟﺍ ﺏﺎﺤﺻﺍ ﹼﻥﺇ» 1«ﲔﺗﺮﻣ ﻩ ﺮﺟﺃ ُﷲﺍ ﻩﺎﺗﺂﹶﻓ ﻙﺮﺸﻟﺍ ﺮﻬﹾﻇﺃﻭ ﹶﻥ ﺎﻤﻳ ﻹ ﺮﺳﺃ ﹴﺐﻟﺎﻃﺎﺑﺃ

«Les compagnons de la caverne ont caché leur foi et ont feint d’être des incroyants, puis Dieu leur donna une double récompense. Abû Tâlib aussi a caché sa foi et son Islam et a simulé un associationnisme, puis Dieu lui a accordé la faveur d’une double récompense». 

Ces déclarations montre bien que Abû Tâlib jouissait d'une foi solide en Dieu et en Son Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et de l’assistance et de la protection sans égale, de l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et avait fait preuve d'un grand dévouement dans la voie de l’islam. Cela prouve aussi qu'il jouissait d'une faveur sans égale auprès du Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et du mérite d'intercéder auprès de Dieu. Les calomnies honteuses et inadmissibles que certains ont faites à son sujet, n'ont aucune valeur. Deux vérités se manifestent à nous: La première est que la foi de Abû Tâlib était l’objet de l’agrément de l’Envoyé de Dieu – les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, de ses compagnons, du Commandeur des croyants et des Imams des Gens de la Demeure Prophétique. La seconde est que les calomnies honteuses qui ont été répandues à son sujet, n’ont ni base ni fondements, et servaient uniquement des buts politiques. Il s'agissait de manœuvres d’un groupe de souverains des Banî Omayyah et des Banî ‘Abbâs, qui ont                                                               

1– Charh Nahdj ol-Balâghah (Ibn Abî al-Hadîd), 2ème édition, Vol.14, p.70 / Al-Hodjjah, p.17 et 115. 

 

LE CHIISME REPOND 236 

constamment été en conflit avec les Gens de la Demeure Prophétique et les descendants de Abû Tâlib. Il est opportun d'analyser le prétexte le plus manifeste qui a été employé pour saper la personnalité de ce grand compagnon du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– connu sous le nom de «Hadith Dahdâh» et dont nous soumettrons à votre opinion, les arguments qui sont contraires aux saints versets du Coran, à la Sunnah incontestable du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et à une intelligence saine:  

Analyse du «Hadith Dahdâh»  

Certains auteurs comme Bokhârî et Moslim ont cité parmi les rapporteurs du Hadith, Sofyân ibn Sa‘îd Thawrî, Abd al-Malik ibn Omayr, Abd ol-Azîz ibn Mohammad Darâvardî et Layth ibn Sa‘d qui rapportait deux paroles, attribuées au Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–: 

 1«ﺡﺎﻀﺤﺿ ﱃﺇ ﻪﺘﺟﺮﺧﺄﻓ ﺭﺎﻨﻟﺍ ﻦﻣ ﺕ ﺍﺮﻤﻏ ﰲ ﻪﺗﺪﺟﻭ»

«Je l’ai (Abû Tâlib) trouvé dans un feu ardent, puis je l’ai transporté au “Dahdâh”».  

 ﻪﻨﻣ ﻲﻠﻐﻳ ﻪﻴﺒﻌﻛ ﻎﻠﺒﻳ ﺭﺎﻨﻟﺍ ﻦﻣ ﺡﺎﻀﺤﺿ ﰲ ﻞﻌﺠﻴﻓ ﺔﻣﺎﻴﻘﻟﺍ ﻡﻮﻳ ﱵﻋﺎﻔﺷ ﻪﻌﻔﻨﺗ ﻪﹼﻠﻌﻟ»

 2«ﻪﻏﺎﻣﺩ

«Il se peut qu’au Jour de la Résurrection, mon intercession lui profite et qu’il prenne place dans un trou de feu dont la                                                               

1– حﺎﻀﺤﺿ «Dahdâh» désigne un trou dont la profondeur est inférieure à la taille d’un homme. 

2– Sahîh Bokhârî, Vol.5, «Abwâb manâqib», «bâb qissah Abî Tâlib», p.52. Le Caire / Vol.8, Kitâb al-Adab, «bâb konyat al-mochrik», p.46. 



profondeur atteindra le haut de ses pieds, et mettra son cerveau en ébullition».  

Malgré les nombreux Hadith et preuves évidentes de la foi de Abû Tâlib qui ont été cités et établissent la honte de cette infâme calomnie (le Hadith Dahdâh), afin d’éclaircir davantage la question, nous examinerons ce Hadith sous deux angles: 

1- Fragilité des chaînes de transmission du hadith Dahdâh 

Comme il a été dit, les rapporteurs de ce Hadith sont Sofyân ibn Sa‘îd Thawrî, Abd al-Malik ibn Omayr, Abd ol-Azîz ibn Mohammad Darâvardî et Layth ibn Sa‘d. En nous appuyant sur les travaux des spécialistes sunnites de Hadith qui décrivent le caractère de ces rapporteurs, nous proposons une brève recherche sur leur personnalité: 

a) Sofyân ibn Sa‘îd Thawrî: 

Abû Abdallâh Mohammad ibn Ahmad ibn Othmân Dhahabî, célèbre savant de la science des rapporteurs sunnites, dit ceci: 

 1«ﺀﺎﻔﻌﻀﻟﺍ ﻦﻋ ﺲﹼﻟﺪﻳ ﻥﺎﻛ»

«Sofyân ibn Thawrî rapportait de rapporteurs faibles des Hadith contrefaits». 

Cette parole est une preuve évidente de l’existence d'un complot et d'une transmission à partir de rapporteurs faibles ou inconnus, par l’intermédiaire de Sofiân ibn Thawrî qui fait perdre à ces Hadith tout degré de validité. 

b) Abd al-Malik ibn Omayr  

Dhahabî dit à son propos: 

                                                             

1– Mizân al-I‘tidâl (Dhahabî), Vol.2, p.169. 1ère édition. Beyrouth. Année 1382 de l’Hégire. 

 

LE CHIISME REPOND 238 

 .ﺪﲪﺍ ﻝﺎﻗﻭ .ﻪﻈﻔﺣ ﺮﻴ ﻐ ، ﻆ ﻓﺎﲝ ﺲﻴﻟ .ﰎﺎﺣ ﻮﺑﺍ ﻝﺎﻗ .ﻪﻈﻔﺣ ﺀﺎﺳﻭ ﻩﺮﻤﻋ ﹶﻝﺎﻃ»

 ﺮﻛﺫﻭ ﻩﺎﺿﺮﻳﻻ ﺔﺒﻌﺷ ﻥﺎﻛ :ﺵﺍﺮﺧ ﻦﺑﺍ ﻝﺎﻗﻭ ،ﻂﻠﳐ :ﲔﻌﻣ ﻦﺑﺍ ﻝﺎﻗﻭ ،ﻂﹼﻠﳜ ﻒﻴﻌﺿ

 1 «ﹰﺍﺪ ﺟ ﻪ ﻔﻌ ﺿ ﻪ ﻧﺍ ﺪﲪﺍ ﻦﻋ ﺞﺳﻮﻜﻟﺍ

«Sa vie a été très longue et il souffrait de troubles de mémoire. Abû Hâtam dit qu'il était incapable de retenir les Hadith et que sa mémoire s’était altérée avec l'âge. Ahmad ibn Hanbal a dit aussi qu'Abd al-Malik ibn Omayr était très faible et se trompait beaucoup (c’est à dire qu’il rapportait des Hadith sans fondements ou contrefaits). Ibn Mo‘în a dit qu'il mélangeait les faux Hadith et les Hadith dignes de confiance, et Kawsadj a rapporté de Ahmad ibn Hanbal que Abd al-Malik ibn Omayr avait considérablement faibli à la fin de sa vie». Ces déclarations montrent que Abd al-Malik ibn Omayr avait les caractéristiques suivantes: 

1. Il souffrait d'amnésie. 

2. Il était très "faible" c'est à dire indigne de confiance selon l’expression de la science des transmetteurs de Hadith. 3. Il faisait des erreurs. 

4. Il mélangeait les faux Hadith aux Hadith dignes de confiance. Chacune des caractéristiques, à elle seule, jette un discrédit sur les Hadith de Abd al-Malik ibn Omayr. Que dire quand tous ces points faibles se trouvent rassemblés chez une même personne??! 

c) Abd ol-Azîz ibn Mohammad Darâvardî Les spécialistes de la science des Hadith sunnites le considèrent comme amnésique et indigne de confiance.                                                               

1– Mizân al-I‘tidâl (Dhahabî), Vol.2, p.660. 1ère édition. Beyrouth. 



Ahmad ibn Hanbal a dit à propos de Darâvardî: 

  1 «ﻞﻴﻃﺍﻮﺒﺑ ﺀﺎﺟ ﻪﻈﻔﺣ ﻦﻣ ﺙﺪﺣ ﺍﺫﺇ»

«Chaque fois qu’il mémorisait un Hadith, il se trompait et disait des paroles sans aucun rapport». Abû Hâtim dit à son sujet: 

 2«ﻪﺑ ﺞﺘﳛ ﻻ»

«On ne peut avoir confiance en ses paroles». Abû Zarâ‘a également l’a présenté comme quelqu'un doté d'une mauvaise mémoire. 

d) Layth ibn Sa‘d  

En se référant aux travaux des spécialistes des rapporteurs de Hadith sunnites, il apparaît que les rapporteurs dont le nom est Layth, sont des inconnus ou faibles, et que l’on ne peut avoir confiance en leurs Hadith3.  

Layth ibn Sa‘d était lui aussi, un rapporteur faible et négligeant, dans sa mémorisation, des hadith et des gens dont il les rapportait. 

Yahyâ ibn Mo‘în dit à son sujet: 

 4 «ﻉﺎﻤﺴﻟﺍﻭ ﺥﻮﻴﺸﻟﺍ ﰲ ﻞﻫﺎﺴﺘﻳ ﻥﺎﻛ ﻪﻧﺇ»

                                                             

1– Mizân al-I‘tidâl (Dhahabî), Vol.2, p.634. 1ère édition. Beyrouth. 2– Idem. 

3– Mizân al-I‘tidâl (Dhahabî), Vol.3, p.420 à 423. 1ère édition Beyrouth. 

4– Idem, p.423. 

 

LE CHIISME REPOND 240 

«Il a fait preuve de négligence à propos des noms des gens dont il rapportait des Hadith ainsi que dans sa manière de les apprendre». 

Nabâtî également l’a considéré comme "faible" et a cité son nom dans son livre At-Tadhlîl ‘ala al-Kâmil sur les faibles chaînes de transmission. 1 

Tout cela montre que les principaux rapporteurs du «Hadith Dahdâh» étaient des rapporteurs faibles et indignes de confiance. 

2- Le «Hadith Dahdâh» ne s’accorde pas avec le Livre et la Sunna 

Ce Hadith est attribué à l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– le fait qu’il transporte Abû Tâlib du feu ardent de l’Enfer à un trou de feu, qu’il soit la cause d’un allégement de son châtiment, et le fait qu’il ait exprimé le souhait d’intercéder pour lui au Jour de la Résurrection, alors que le Noble Coran et la Sunna de l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– agréent l'allégement du châtiment et l’intercession du Prophète uniquement pour les croyants et les musulmans, prouvent que si Abû Tâlib était un kâfir (un infidèle), jamais le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– ne pourrait intervenir ni lui alléger son châtiment. Le mensonge du «Hadith Dahdâh» – et des déclarations de ceux qui considèrent Abû Tâlib comme un infidèle, est évident. Nous tenterons d'exposer les preuves évidentes de cette question, à la lumière du Livre de Dieu et de la Sunnah du                                                               

1– Chaykh al-Abtah, p.75 / Mizân al-I‘tidâl, Vol.3, p.423. 


Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–:

a) Le Noble Coran dit à ce sujet: 

 ﻦﻣ ﻢﻬﻨﻋ ﻒ ﱠﻔﺨ ﺎﹶﻟﻭ ﺍﻮﺗﻮﻤﻴﹶﻓ ﻢﹺﻬﻴﹶﻠﻋ ﻰﻀﹾﻘ ﺎﹶﻟ ﻢﻨﻬﺟ ﺭﺎﻧ ﻢﻬﹶﻟ ﺍﻭﺮﹶﻔﹶﻛ ﻦﻳﺬﱠﻟﺍﻭ ﴿

 1 ﴾ ﹴﺭﻮﹸﻔﹶﻛ ﱠﻞﹸﻛ ﻱ ﹺﺰﺠ ﻚﻟﹶﺬﹶﻛ ﺎﻬﹺﺑﺍﹶﺬﻋ

«Il nous a installés par Sa grâce, dans la Demeure de la 

stabilité où nulle peine ne nous touchera, où nulle lassitude de 

nous atteindra». 

b) La Sunnah du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur 

lui et sur sa Famille– nie également l’intercession pour les 

infidèles. Abû Dharr al-Ghaffârî rapporte ceci de l’Envoyé de 

Dieu: 

 .«ﹰﺎ ﺷ ﷲﺎﺑ ﻙﺮﺸﻳ ﻻ ﻦﻣ ﱵﻣﹸﺍ ﻦﻣ ﹲﺔﻠﺋﺎﻧ ﻲﻫﻭ ﺔﻋﺎﻔﺸﻟﺍ ﺖﻴﻄﻋﹸﺍ »

«Mon intercession profitera à ceux de ma communauté qui 

n'ont pas été des associationnistes». 

Par conséquent, le Hadith Dahdâh, fondé sur le discours de 

ceux qui considèrent Abû Tâlib comme un infidèle, n’a pas de 

légitimité et est en opposition avec le Livre et la Sunnah. 

Conclusion  

Le Hadith Dahdâh tant du point de vue de sa chaîne de 

transmission que du contenu, n'a aucun crédit et on ne peut lui 

accorder aucune confiance. 

De cette manière s’écroule l’édifice érigé dans le but de mettre 

en doute la foi de Abû Tâlib et de ternir l'image de ce croyant 

                                                             

1– Sourate «Fâtir» 35:36. 


de Qoraysh et de cet ancien compagnon du Prophète –les sa Famille–: bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–. 


Est-ce que les chiites croient que l'ange Gabriel s'est trompé en révélant le Coran à l’Envoyé de Dieu au lieu d'Alî ibn Abî Tâlib?  

Réponse:  

Avant que nous prouvions le caractère infondé de cette calomnie impardonnable que certains ignorants ou malveillants attribuent aux chiites, il est nécessaire d'en expliquer les origines: 

Origines de cette calomnie  

Les saints versets du Coran et de nombreux Hadith rapportent que les juifs croyaient que Djabra’îl (Gabriel) s'était rendu coupable de trahison lors de la transmission de la Prophétie, car Dieu lui avait donné l’ordre de révéler la Prophétie à un descendant d'Isrâ’îl, mais il s’opposa à l’ordre divin et fit la Révélation à un descendant d'Ismâ‘îl! Un groupe de juifs considérait Djabra’îl comme un ennemi 1et récitaient «Khâna al-Amîn» (Djabra’îl a trahi!) dans leurs                                                               

1– Tafsîr Fakhr Râzî, Vol.1, p.436 et 437. Le Caire. Année 1308 de l’Hégire. 

LE CHIISME REPOND 244 

prières. Le Coran critique leur mensonge et présente Djabra’îl comme Ruh-ol-Amîn c'est à dire l'ange de confiance: 

 1 ﴾ ﻦﻳﹺﺭﺬﻨﻤﹾﻟﺍ ﻦﻣ ﹶﻥﻮﹸﻜﺘﻟ ﻚﹺﺒﹾﻠﹶﻗ ﻰﹶﻠﻋ .ﲔﻣﹶﺄﹾﻟﺍ ﺡﻭﺮﻟﺍ ﻪﹺﺑ ﹶﻝﺰﻧ ﴿

«L’Esprit fidèle est descendu avec lui sur ton cœur pour que tu sois au nombre des avertisseurs». 

Et il dit ailleurs: 

  2﴾ ﻪﱠﻠﻟﺍ ﻥﹾﺫﹺﺈﹺﺑ ﻚﹺﺒﹾﻠﹶﻗ ﻰﹶﻠﻋ ﻪﹶﻟ ﺰﻧ ﻪﻧﹺﺈﹶﻓ ﹶﻞﻳﹺﺮﺒﹺﺠ ﻭﺪﻋ ﹶﻥﺎﹶﻛ ﻦﻣ ﹾﻞﹸﻗ ﴿

«Dis: «Qui est l’ennemi de Djabra’îl qui a fait descendre sur ton cœur (la révélation) avec la permission de Dieu?» 

A partir de ces versets et de leur commentaire, nous pouvons comprendre que ces juifs, par hostilité, le surnommèrent «l’ange du tourment» et l’accusèrent de trahison dans la transmission de la Prophétie. 

Par conséquent, les déclarations rituelles sur la trahison de l'ange Gabriel proviennent du peuple juif et de certains auteurs ignorants, hostiles aux chiites, qui ont repris le discours des juifs et l'ont traîtreusement attribué aux chiites. 

La Prophétie du point de vue chiite  

Les chiites, suivant le Livre et la Sunna, et à la lumière des Hadith des Gens de la Demeure Prophétique, considèrent non seulement Mohammad ibn Abdollâh –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– comme le Messager qui, sur l'ordre de Dieu, a été choisi pour la Prophétie mondiale, mais le considèrent aussi comme le Sceau des Prophètes et le plus digne des ambassadeurs divins. 

                                                             

1– Sourate «Cho‘arâ’» 26:193 et 194. 2– Sourate «Baqara» 2:97. 


Le grand Imam chiite, Alî ibn Abî Tâlib –les bénédictions de Dieu soient sur lui–, dans ses discours éloquents, atteste de cette vérité: 

 ﰎﺎﺧ ،ﻪﻟﻮﺳﺭﻭ ﻩﺪﺒﻋ ﹰﺍﺪﻤ ﳏ ﹼﻥﺃ ﺪﻬﺷﺃﻭ ﻪﻟ ﻚﻳﺮﺷﻻ ﻩﺪﺣﻭ ﷲﺍ ﱠﻻﺇ ﻪﻟﺇ ﻻ ﻥﺃ ﺪﻬﺷﺃﻭ» 1 «ﲔﳌﺎﻌﻟﺍ ﻰﻠﻋ ﷲﺍ ﺔﺠﺣﻭ ﲔﻴﺒﻨﻟﺍ

«J’atteste qu’il n’y a pas de dieu hormis Dieu l’Unique et qu’Il est sans pareil. J’atteste que Mohammad –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– est le serviteur et l’Envoyé de Dieu, le Sceau des prophètes et la Preuve de Dieu pour les gens mondes». 

L'Imam Sâdiq –les bénédictions de Dieu soient sur lui– dit également: 

 ﹰﺎ ﻴﻌﺷﻭ ﻞﻴﻋﺎﲰﺇﻭ ﹰﺎ ﳊﺎﺻﻭ ﹰﺍﺩﻮﻫ :ﺀﺎﻴﺒﻧﺃ ﺔﺴﲬ ﹼﻻﺇ ﺏﺮﻌﻟﺍ ﻦﻣ ﹼﻞﺟﻭﺰﻋ ﷲﺍ ﺚﻌﺒﻳ ﱂ» 2 «ﻢ ﹼﻠﺳﻭ ﻪﻟﺁﻭ ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﹼﻠﺻ - ﲔﻴﺒﻨﻟﺍ ﰎﺎﺧ ﹰﺍﺪﻤ ﳏ ﻭ

«Dieu n’a suscité que cinq prophètes parmi les Arabes: Hûd, Sâlih, Ismâ‘îl, Cho‘eyb et Mohammad –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– qui est le Sceau des prophètes». Ce Hadith prouve clairement qu'il ne s'agit que d'une calomnie inadmissible, et que les chiites considèrent Mohammad ibn ‘Abdollâh –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– comme le dernier des Messagers de Dieu.3                                                                

1– Nahdj as-Sa‘âdah, Vol.1, p.188. Beyrouth / Kâfî, Vol.8, p.67. 2ème édition. Téhéran. Année 1389 de l’Hégire. 2– Bihâr ol-Anwâr, Vol.11, p.42. 2ème édition. Beyrouth. Année 1403. 3– Pour en savoir plus sur les nombreux Hadith chiites qui attestent que le Noble Prophète – les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille – est le Sceau de la Prophétie, reportez-vous au Mafâhîm al-Qor’ân du Professeur Dja‘far Sobhânî. 

 

LE CHIISME REPOND 246 

Les chiites partout dans le monde considèrent Djabra’îl comme fiable et honnête dans la transmission de la Prophétie, et considèrent Mohammad ibn ‘Abdollâh –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– comme le Prophète de droit et le dernier des Messagers de Dieu et Alî ibn Abî Tâlib –les bénédictions de Dieu soient sur lui– comme son successeur. 

Il est opportun de soumettre à votre avis un Hadith sur lequel chiites et sunnites sont tous d'accord, et qui est cité dans leurs livres respectifs de Hadith dignes de confiance. Dans ce Hadith connu sous le nom de «Hadith manzilat», le Noble Prophète – les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, après avoir exposé la fin de la Prophétie, présente Alî comme son successeur. 

L’Envoyé de Dieu dit à Alî ibn Abî Tâlib –les bénédictions de Dieu soient sur lui–: 

 1 «ﻱﺪﻌﺑ ﱯﻧﻻ ﻪﻧﺃ ﹼﻻﺇ ﻰﺳﻮﻣ ﻦﻣ ﻥﻭﺭﺎﻫ ﺔﻟﱰﲟ ﻲﻨﻣ ﻥﻮﻜﺗ ﻥﺃ ﻰﺿﺮﺗ ﺎﻣﺃ»

«N’es-tu pas satisfait du fait que tu es pour moi comme Hârûn était pour Mûsâ (c’est à dire que de la même façon que Hârûn                                                               

1– Le Hadith a de multiples références dont le: 

Sahîh Bokhârî, Vol.6, p.3. «Bâb Ghazwah Tabbuk». Le Caire. Sahîh de Moslim, Vol.7, p.120. «Bâb fadhâ’il ‘Alî (‘alayhi as-salam)». Le Caire. 

Sonan d’ Ibn Mâdjah, Vol.1, p.55. «Bâb fadhâ’il ashâb an-Nabî (salla Allâh ‘alayhi wa alihi wa salam)». 1ère édition. Le Caire. Mostadrak de Hâkim, Vol.3, p.109. Beyrouth. Mosnad de Ahmad, Vol.1, p. 170, 177, 179, 182, 184 et 185 / Vol.3, p.32. Sahîh de Tirmidhî, Vol.5, p.21. «Bâb Monâqib ‘Alî ibn Abî Tâlib (‘alayhi as-salam). Beyrouth. Monâqib (Ibn Moghazalî), p.27. Beyrouth. Année 1403 de l’hégire. Bihâr ol-Anwâr, Vol.37, p.254. 2ème édition. Beyrouth. Ma‘ânî al-Akhbâr (Sadûq), p.74. Beyrouth. Année 1399 de l’hégire. Kanz al-Fawâ’id, Vol.2, p.168. Beyrouth. Année 1405 de l’Hégire.  


était le successeur de Mûsâ, tu es mon successeur), à part qu’aucun prophète ne viendra plus après moi?» Ce Hadith, qui du point de vue de sa chaîne de transmission, fait l'unanimité chez les grands savants musulmans, est commun aux chiites et aux sunnites, et constitue la preuve évidente de la justesse du discours chiite dans les deux domaines suivants: 

1. Mohammad ibn Abdollâh –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– est le plus valeureux des Messagers de Dieu et le Sceau des Envoyés divins qui, sur l’ordre de Dieu, a été suscité pour la Prophétie éternelle et universelle, et nul prophète ne viendra après lui. 

2. Alî ibn Abî Tâlib –les bénédictions de Dieu soient sur lui– est le wasî, le successeur du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et le dirigeant des musulmans après lui. 


Qu’est-ce que le principe de la taqiyya (discrétion)  

Réponse:  

Taqiyya signifie cacher ses croyances intimes et sa foi aux ennemis, pour éviter les préjudices matériels et spirituels. C’est un devoir religieux pour chaque musulman, prescrit par le Noble Coran. 

Le Noble Coran a de nombreux versets à ce sujet : 

 ﻦﻣ ﺲﻴﹶﻠ ﹶﻓ ﻚﻟﹶﺫ ﹾﻞﻌﹾﻔﻳ ﻦﻣﻭ ﲔﹺﻨﻣﺆﻤﹾﻟﺍ ﻥﻭﺩ ﻦﻣ َﺀﺎﻴﻟﻭﹶﺃ ﻦﻳﹺﺮﻓﺎﹶﻜﹾﻟﺍ ﹶﻥﻮﻨﻣﺆﻤﹾﻟﺍ ﺬﺨﺘﻳ ﺎﹶﻟ ﴿

  1 ﴾ ﹰﺓﺎﹶﻘ ﻢﻬﻨﻣ ﺍﻮﹸﻘﺘﺗ ﹾﻥﹶﺃ ﺎﱠﻟﹺﺇ ٍﺀﻲﺷ ﻲﻓ ﻪﱠﻠﻟﺍ

«Que les croyants ne prennent pas pour amis des incrédules de préférence aux croyants. Celui qui agirait ainsi, n’aurait rien à attendre de Dieu. – A moins que ces gens-là ne constituent un danger pour vous». 

Ce verset atteste que l’amitié avec les infidèles n’est pas permise, sauf dans la taqiyya, pour préserver sa vie et se préserver des dangers. Dans ce cas, il est permis de manifester de l’amitié et d'opter pour la conciliation.                                                               

1– Sourate «Âl-i ‘Imrân» 3:28. 

LE CHIISME REPOND 250 

 ﺡ ﺮﺷ ﻦﻣ ﻦﻜﹶﻟﻭ ﻥﺎﳝﹺﺈﹾﻟﺎﹺﺑ ﻦﺌﻤﹾﻄﻣ ﻪﺒﹾﻠﹶﻗﻭ ﻩﹺﺮﹾﻛﹸﺃ ﻦﻣ ﺎﱠﻟﹺﺇ ﻪﹺﻧﺎﳝ ﺪﻌﺑ ﻦﻣ ﻪﱠﻠﻟﺎﹺﺑ ﺮﹶﻔﹶﻛ ﻦﻣ ﴿

  1 ﴾ ﻢﻴﻈﻋ ﺏ ﺍﹶﺬﻋ ﻢﻬﹶﻟﻭ ﻪﱠﻠﻟﺍ ﻦﻣ ﺐﻀﹶﻏ ﻢﹺﻬﻴﹶﻠﻌﹶﻓ ﺍﺭﺪﺻ ﹺﺮﹾﻔﹸﻜﹾﻟﺎﹺﺑ

«Celui qui renie Dieu après avoir cru, - non pas celui qui subit une contrainte et dont le cœur reste paisible dans la foi – celui qui, délibérément, ouvre son cœur à l’incrédulité: la colère de Dieu est sur lui et un terrible châtiment l’atteindra». 

Les commentateurs disent à propos du contexte où a été révélé ce verset qu'Ammâr ibn Yâsir, ainsi que son père et sa mère, avaient des difficultés avec les ennemis et les infidèles qui voulaient les forcer à renier l’islam et à avouer leur athéisme ou et leur polythéisme.  

Les compagnons de Ammâr continuèrent à attester leur foi en l’Unicité divine et la Prophétie du Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et certains d’entre eux moururent en martyrs. D'autres furent l’objet des persécutions des ennemis de l’islam, mais Ammâr, contrairement à son désir intérieur, opta pour la dissimulation. Il dit ce que les infidèles lui demandaient et fut libéré. Il se rendit chez le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, très soucieux et affligé mais le Noble Prophète le réconforta et révéla le verset cité à ce sujet.2 Ce verset et les commentateurs rapportent que le fait de dissimuler sa foi pour préserver sa vie et éviter les préjudices matériels et spirituels, au temps du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– était légitime et autorisé par islam. 

                                                             

1– Sourate «Nahl» 16:106. 

2– Se référer au Ad-Dorr al-Manthûr (Djalâl od-Dîn Soyûtî), Vol.4, p.131. Beyrouth. 


La taqiyya du point de vue chiite  

Lorsque les califes ommeyyades et abbassides, commencèrent à persécuter les chiites et à les massacrer,1 ceux-ci pratiquèrent la taqiyya comme leur ordonnait le Coran, dissimulèrent leurs croyances et sauvèrent leur vie et celles de leurs autres frères musulmans, dans cette pénible conjoncture. Il est clair que dans ce contexte d'asphyxie politique et de despotisme, aucune autre voie ne pouvait sauver les chiites de l’anéantissement. C’est pourquoi, lorsque les dirigeants oppresseurs et leurs subordonnés cessèrent la répression et les massacres, les raisons pour justifier la taqiyya chez des chiites, disparurent d'elles-mêmes. 

Il est nécessaire de rappeler que la taqiyya n’est pas spécifique au chiite, mais concerne aussi les autres musulmans qui sont autorisés à dissimuler leurs croyances dans l’intention de sauver leur vie lorsqu’ils n’ont pas la capacité de faire face à un ennemi qui s’oppose à toutes les écoles islamiques, comme le groupe des Khawaridj, ou les pouvoirs oppresseurs qui ne reculent devant aucune action illicite. Si l'ensemble de la communauté musulmane et les différentes écoles juridiques se mettent d'accord et s'organisent dans la concertation, il ne restera plus aucune raison pour les musulmans, de recourir à la taqiyya. 

Conclusion  

De l’ensemble de ce qui a été dit nous pouvons conclure que:                                                               

1– Pour de plus amples informations sur le massacre des chiites par les Omayyades et Abbassides, se référer au Moqâtil at-Tâlbiyyin (Abû al-Faradj Isfahânî), Chohada’ al-Fadhîlah (Allamah Amînî) et AchChi‘ah wa al-Hakimûn (Mohammad Djawâd Maghniya). 

 

LE CHIISME REPOND 252 1. La taqiyya a une origine coranique et a été permise par le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– aux compagnons, dans les premiers temps de l’islam. 

2. Le motif de la taqiyya des chiites était d'échapper aux massacres perpétrés contre eux et à l’oppression et la tyrannie qui menaçaient cette école. 

3. La taqiyya n’est pas spécifique aux chiites et existe chez les autres musulmans. 

4. La taqiyya ne concerne pas uniquement notre comportement vis-à-vis des infidèles ou des polythéistes, mais est applicable pour sauver la vie des musulmans. Il est nécessaire de dissimuler ses croyances à tout ennemi meurtrier lorsque l’on ne dispose pas des moyens nécessaires pour le combattre. 

5. Une meilleure convergence dans la communauté islamique, fera disparaître les raisons de la taqiyya. 


Pourquoi l’école Dja‘farite est-elle considérée comme l’école islamique officielle dans la constitution de la République Islamique d’Iran?  

Réponse:  

Toutes les écoles juridiques islamiques sont respectées par la constitution de la République Islamique d’Iran, mais les écoles juridiques islamiques Dja‘farite, Mâlikite, Chaféite, Hanbalite, Hanafites n’ont pas toutes les mêmes règles, en ce qui concerne l’individu ou la communauté, et ont certaines différences juridiques. 

D’un autre côté, pour établir les lois juridiques et organiser les règles d’une communauté, il est indispensable d’avoir une organisation et une convergence dans les règlements. Par conséquent, une seule des écoles islamiques peut définir la source de l’organisation des règlements communautaires en un lieu précis, car dans une diversité de sources juridiques, il ne sera jamais possible de constituer un règlement et d’établir des lois cohérentes. 

Il est donc nécessaire qu'une école juridique islamique soit désignée comme critère, afin de constituer la source des lois et des règlements communautaires pour prévenir les troubles et 

LE CHIISME REPOND 254 

empêcher le désordre juridique dans le pays. Cela permettra l'élaboration d’un ensemble de règlements homogènes et d’un ordre juridique et social compétent. 

Critère du choix de l’école Dja‘farite  

Sur quels critères et quels principes vous fondez-vous pour choisir l’école Dja‘farite, parmi les écoles juridiques islamiques, comme source des lois et des règlements dans votre pays? La réponse à cette question est claire: La majorité des Iraniens sont des musulmans partisans de l’école juridique Dja‘farite d'où ils tirent leurs devoirs individuels et communautaires. Il est donc évident que le choix de l’école Dja‘farite comme école islamique officielle est naturel dans la constitution de la République Islamique d’Iran, et s’accorde avec l’ensemble des principes logiques et juridiques. 

Respect et situation des autres écoles islamiques  

Si l’école Dja‘farite a été fixée comme école officielle, dans la constitution de la République Islamique, cela n'empêche pas le respect dû aux écoles Mâlikite, Chaféite, Hanbalite, Hanafite et Zaydite dont les partisans peuvent suivre, en Iran, la jurisprudence dans les domaines suivants: 1 La célébration des cérémonies religieuses. 2 L’éducation et l’enseignement religieux. 3 La législation des questions privées. 4. Les règlements spécifiquement religieux concernant le mariage, le divorce, l’héritage et la succession. En plus de cela, dans une région où l’une des écoles islamiques est majoritaire, les règlements locaux sont conformes à cette école juridique, dans la limite des pouvoirs des conseils locaux, 

et les droits des adeptes des autres écoles juridiques sont également protégés. 

Pour éclaircir cette question, nous soumettons à votre jugement le douzième alinéa du premier article de la constitution de la République Islamique: «La religion officielle de l’Iran est l’islam d'obédience juridique Dja‘farite duodécimaine. Ce principe est irrévocable et les autres écoles juridiques de l’islam Hanafite, Chaféite, Mâlikite, Hanbalite et Zaydite jouissent d’un respect total. Les partisans de ces écoles islamiques sont libres d’accomplir leurs célébrations religieuses conformément à leur jurisprudence, sont autonomes dans l’éducation et l’enseignement religieux, et dans les affaires privées comme le mariage, le divorce, l'héritage et la succession. Les procès qui en découlent sont officialisés dans leurs tribunaux. Dans chaque région où les partisans d’une des écoles juridiques sont majoritaires, les règlements locaux seront conformes à cette école juridique, dans la limite des pouvoirs des conseils locaux, avec la garantie de la protection des droits des musulmans des autres écoles juridiques». 

Cet article montre clairement le respect du statut de toutes les écoles juridiques de l’islam, dans la constitution de la République Islamique. 

Est-ce que les chiites considèrent la prière de witr comme obligatoire?  

Réponse:  

La prière de witr fait partie des prières nafila (subrogatoires) de la nuit, dont l’accomplissement est mostahab (recommandé et préférable) pour les musulmans et les partisans de l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–. Mais les juristes chiites, à la lumière du Livre et de la Sunna, ont mentionné des actes d’adoration particuliers au Noble Prophète, dont la prière de witr, qui lui était obligatoire. L'Allâmah Hellî, dans son livre Tadhkirat ol-Foqahâ, énumère environ soixante –dix particularités du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, et au début de son discours, il dit ceci: 

 – ﺝ ،ﺮﺗﻮﻟﺍ – ﺏ ،ﻙﺍﻮﺴﻟﺍ – ﻒﻟﺍ :ﺭﻮﻣﺍ ﻪﺘﻣﺍ ﻦﻣ ﻩﲑﻏ ﻥﻭﺩ ﻪﻴﻠﻋ ﺕﺎﺒﺟﺍﻮﹾﻟﺍ ﺎﻣﺎﻓ»

 ﱂﻭ ﻲﻠﻋ ﺐﺘﻛ ﺙﻼﺛ: ﻝﺎﻗ ﻪﻧﺃ – ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ) ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﹼﻠﺻ - ﻪﻨﻋ ﻱﻭﺭ .ﺔﻴﺤﺿﹸﻻﺍ

 1 «…ﺔﻴﺤﺿﻻﺍﻭ ﺮﺗﻮﻟﺍﻭ ﻙﺍﻮﺴﻟﺍ :ﻢﻜﻴﻠﻋ ﺐﺘﻜﺗ

                                                             

1– Tadhakorat ol-Foqahâ, Vol.2, Kitâb an-Nikâh. 4ème édition. 

LE CHIISME REPOND 258 

«Ce qui était obligatoire uniquement pour l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et ne l’est pas pour sa communauté, cela consistait au brossage des dents avec une petite brosse traditionnelle, à la prière de witr et au sacrifice.  

Comme cela a été rapporté de l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–:  

Trois choses me sont obligatoires: le brossage avec le miswâk, la prière de witr et l’accomplissement du sacrifice». Ainsi, la prière de witr, du point de vue chiite, était obligatoire pour le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et est recommandée pour les autres musulmans. 



Est-ce que la croyance dans un pouvoir occulte des Amis de Dieu n'est pas un signe de chirk (associationnisme)?  

Réponse:  

Il est clair qu'une demande à quelqu'un exige qu'on le considère capable d'y répondre. Cette capacité est de deux sortes: 

Elle peut s’inscrire dans le cadre des possibilités matérielles et physiques comme le fait de demander à quelqu’un de nous donner un verre d’eau, par exemple, ou peut être d'origine occulte, dépassant le cadre matériel et physique. Par exemple, lorsque quelqu’un croit qu’un serviteur pieux de Dieu comme Isâ ibn Mariam, peut guérir des maladies incurables ou ressusciter des morts. 

La croyance en une telle puissance occulte, dans le cas où elle est fondée sur la force et la volonté divines, est normale et n’est jamais un signe de chirk (associationnisme), car Dieu, qui a donné à l’homme une force physique, peut également donner des pouvoirs surnaturels à certains de ses serviteurs vertueux. 

LE CHIISME REPOND 260 

Afin d’éclaircir notre réponse nous dirons que la croyance en ce pouvoir surnaturel des Amis de Dieu doit être envisagée de deux manières: 

1. La croyance au pouvoir surnaturel d’une personne que nous considérons comme autonome et comme l'origine de cette force, équivaut à lui attribuer une action indépendante et divine. 

Il n’y a pas de doute qu'une telle idée, en un pouvoir indépendant du pouvoir divin, est un signe de chirk, car dans ce cas, un autre que Dieu est considéré comme la source et l'origine de ce pouvoir. Une action divine lui est attribuée, alors que la source de toute puissance est le Seigneur des mondes. 2. La croyance au pouvoir surnaturel de certains serviteurs vertueux de Dieu, accompagnée de la foi dans le fait que cette force découle de la Puissance divine éternelle et que ces Amis de Dieu, avec Sa permission, sont des manifestations de cette force infinie et dépendent de Dieu L’Immense, que ce soit dans leur existence ou dans l'exercice de ce pouvoir surnaturel. A ce niveau, nous ne considérons pas ces Amis de Dieu comme des dieux car ces serviteurs vertueux n'agissent qu'avec la permission de Dieu et le déclarent. Le Noble Coran dit à ce sujet: 

  1 ﴾ ﻪﱠﻠﻟﺍ ﻥﹾﺫﹺﺈﹺﺑ ﺎﱠﻟﹺﺇ ﺔﻳَﺂ ﻲﺗﹾﺄﻳ ﹾﻥﹶﺃ ﹴﻝﻮﺳﺮﻟ ﹶﻥﺎﹶﻛ ﺎﻣﻭ ﴿

«Il n’appartient pas à un prophète d’apporter un Signe, si ce n’est avec la permission de Dieu». 

Ce verset montre clairement qu’une telle croyance n’est non seulement pas un motif de chirk (associationnisme) mais                                                               

1– Sourate «Ra‘d» 13:38. 


s’accorde parfaitement avec le principe de l’Unicité et du Monothéisme. 

Le pouvoir des Amis de Dieu du point de vue du Coran  

Le Livre céleste de l’islam cite avec une netteté parfaite, les noms de serviteurs vertueux qui, avec la permission divine, possédaient une telle puissance. Nous citerons certains faits marquants dans ce domaine: 

1) La force occulte du Prophète Moïse –les bénédictions de Dieu soient sur lui– 

Dieu L’Immense a ordonné à Son prophète Mûsâ, les bénédictions de Dieu soient sur lui, de frapper son bâton sur le rocher afin qu'en jaillissent des sources limpides: 

 ﺎﺘﻨﹾﺛﺍ ﻪﻨﻣ ﺕﺮﺠﹶﻔﻧﺎﹶﻓ ﺮﺠﺤﹾﻟﺍ ﻙﺎﺼﻌﹺﺑ ﺏ ﹺﺮﺿﺍ ﺎﻨﹾﻠﹸﻘﹶﻓ ﻪﻣﻮﹶﻘ ﻰﺳﻮﻣ ﻰﹶﻘﺴﺘﺳﺍ ﺫﹺﺇﻭ ﴿

 1 ﴾ ﺎﻨﻴﻋ ﹶﺓﺮﺸﻋ

«Mûsâ demanda à boire pour son peuple. Nous lui avons dit: «Frappe le rocher avec ton bâton». Douze sources en jaillirent». 

2) Le pouvoir occulte du Prophète Jésus –les bénédictions de Dieu soient sur lui–  

Les miracles du Prophète ‘Isâ, les bénédictions de Dieu soient sur lui, ont été cités dans différentes circonstances, par le Coran. Nous en donnons un exemple: 

 ﺉ ﹺﺮﺑﹸﺃﻭ ﻪﱠﻠﻟﺍ ﻥﹾﺫﹺﺈﹺﺑ ﺍﺮﻴﹶﻃ ﹸﻥﻮﹸﻜﻴﹶﻓ ﻪﻴﻓ ﺦﹸﻔﻧﹶﺄﹶﻓ ﹺﺮﻴﱠﻄﻟﺍ ﺔﹶﺌﻴﻬﹶﻛ ﹺﲔ ﱢﻄﻟﺍ ﻦﻣ ﻢﹸﻜﹶﻟ ﻖﹸﻠﺧﹶﺃ ﻲﻧﹶﺃ ﴿

 1 ﴾ ﻪﱠﻠﻟﺍ ﻥﹾﺫﹺﺈﹺﺑ ﻰﺗﻮﻤﹾﻟﺍ ﻲﹺﻴﺣﹸﺃﻭ ﺹ ﺮﺑﹶﺄﹾﻟﺍﻭ ﻪﻤﹾﻛﹶﺄﹾﻟﺍ

                                                             

1– Sourate «Baqara» 2:60. 

 

LE CHIISME REPOND 262 

«Je vais, pour vous, créer d’argile, comme une forme d’oiseau. Je souffle en lui, et il est: «oiseau», –avec la permission de Dieu–. Je guéris l’aveugle et le lépreux; je ressuscite les morts –avec la permission de Dieu». 

3) Le pouvoir occulte du Prophète Salomon, les bénédictions de Dieu soient sur lui.  

Le Noble Coran dit au sujet du Prophète Solaymân, les bénédictions de Dieu soient sur lui: 

 ﱢﻞﹸﻛ ﻦﻣ ﺎﻨﻴﺗﻭﹸﺃﻭ ﹺﺮﻴﱠﻄﻟﺍ ﻖﻄﻨﻣ ﺎﻨﻤ ﱢﻠﻋ ﺱ ﺎﻨﻟﺍ ﺎﻬﻳﹶﺃ ﺎﻳ ﹶﻝﺎﹶﻗﻭ ﺩ ﻭﻭﺍﺩ ﹸﻥﺎﻤﻴﹶﻠﺳ ﹶﺙﹺﺭﻭﻭ ﴿

 2 ﴾ ﲔﹺﺒﻤﹾﻟﺍ ﹸﻞﻀﹶﻔﹾﻟﺍ ﻮﻬﹶﻟ ﺍﹶﺬﻫ ﱠﻥﹺﺇ ٍﺀﻲﺷ

«Solaymân hérita de Dâwûd et dit: «Ô vous les hommes! On nous a appris le langage des oiseaux. Nous avons été comblés de tous les biens: voilà, vraiment, une grâce manifeste». 

Il n’y a pas de doute que faire jaillir de l’eau claire d'un rocher par Moïse, la création d’un oiseau vivant à partir de glaise, la guérison de maux incurables et la ressurection des morts par l’intermédiaire de ‘Isâ –les bénédictions de Dieu soient sur eux– et la science de Solaymân –les bénédictions de Dieu soient sur lui– du langage des oiseaux, sont des faits extraordinaires qui dépassent les limites de l'intelligence et du domaine matériel, et qui sont dus à une force surnaturelle. Alors que le Coran fait état dans plusieurs versets, du pouvoir surnaturel des serviteurs vertueux de Dieu, est-ce que notre foi en ces versets coraniques qui parlent d'un pouvoir extraordinaire des Amis de Dieu, peut être considérée comme une preuve d'associationnisme ou d'innovation en religion?                                                                                                                          

1– Sourate «Al-i Îmrân» 3:49. 

2– Sourate «Naml» 27:16. 


Il est évident que la croyance en la puissance surnaturelle des serviteurs vertueux ne consiste pas à les considérer comme des dieux ou à leur attribuer des actes divins. Dans ce cas, une telle croyance serait le signe de leur divinité et il faudrait dire que Mûsâ, ‘Isâ, Solaymân… –les bénédictions de Dieu soient sur eux– sont considérés par le Coran comme des divinités, alors que tous les musulmans savent que le Noble Coran considère ces Amis "divins" comme des serviteurs vertueux de Dieu. Il apparaît clairement que la croyance au pouvoir surnaturel des aimés de Dieu, considéré comme découlant de la puissance infinie de Dieu et manifestation de la force divine, n’est non seulement pas un motif d’associationnisme, mais au contraire s’accorde totalement avec le principe du Monothéisme authentique qui signifie que nous attribuons à Dieu la totalité des pouvoirs et que nous Le considérons comme la source de tous les pouvoirs et de tous les mouvements. 


Pourquoi l’Imâmat est-il supérieur selon les chiites, à la Prophétie?  

Réponse:  

Pour répondre à cette question, nous expliquerons tout d'abors les trois termes Nobowwat (Prophétie), Risâlat (Prophétie, dans le sens de mission) et Imâmat qui apparaissent dans le Coran et dans les Hadith, pour montrer que l’Imâmat est supérieur aux deux autres degrés. 

1. La Nobowwat (Prophétie)  

Le terme nabî vient de la racine naba’a qui signifie «nouvelle importante» et «grandiose». C’est pourquoi le sens littéral de 

nabî est celui de porteur d’une grande nouvelle. 1 Le mot nabî dont l’équivalent en français est «messager», se dit dans le langage du Coran d’une personne qui, de diverses manières, reçoit la Révélation divine et la transmet directement de la part de Dieu. Les lexicographes l’on défini ainsi:                                                               

1– Si la racine littérale de nabî est au mode intransitif, il s’agit du premier sens et si elle est au transitif, elle a le second sens. 

LE CHIISME REPOND 266 

 1 «ﹺﺮﺸﺒﹾﻟﺍ ﻦﻣ ﺔﹶﻄﺳﺍﻭ ﻼﹺﺑ ِﷲﺍ ﻦﻣ ﺩ ﺆ ﻣ ﻪ ﻧﺇ»

«Le nabî est celui qui, sans intermédiaire, déclare la Révélation divine aux gens». 

Ainsi, la fonction de nabî s’inscrit dans le cadre de la réception de la Révélation et de la transmission de ce qui est révélé. Le Noble Coran dit à ce sujet: 

  2 ﴾ ﻦﻳﹺﺭﺬﻨﻣﻭ ﻦﻳﹺﺮﺸﺒﻣ ﲔﻴﹺﺒﻨﻟﺍ ﻪﱠﻠﻟﺍ ﹶﺚﻌﺒﹶﻓ ﴿

«Dieu a envoyé les prophètes pour apporter la bonne nouvelle et avertir». 

2. La Risâlat (Prophétie missionnaire)  

Le terme rasûl, dans la terminalogie de la Révélation, est attribué à des prophètes qui en plus de la réception et de la transmission, ont la responsabilité d'une mission divine et de transmettre un message aux gens. Le Noble Coran dit à ce propos: 

 3 ﴾ ﲔﹺﺒﻤﹾﻟﺍ ﹸﻍﺎﹶﻠﺒﹾﻟﺍ ﺎﻨﻟﻮﺳﺭ ﻰﹶﻠﻋ ﺎﻤﻧﹶﺃ ﺍﻮﻤﹶﻠﻋﺎﹶﻓ ﻢﺘﻴﱠﻟﻮﺗ ﹾﻥﹺﺈﹶﻓ ﴿

«Mais si vous vous détournez, sachez qu’il incombe seulement à Notre Prophète de transmettre le message prophétique en toute clarté». 

Par conséquent, le degré de la Risâlat est un autre degré, offert au nabî. D’une autre manière: chacune des deux définitions de 

Nobowwat et de Risâlat se réfère aux caractéristiques des prophètes qui ont reçu de Dieu la Révélation. Les prophètes                                                               

1– Risâ’il al-‘Achr (Cheikh Tûsî), p.111. 2– Sourate «Baqara» 2:213. 

3– Sourate «Mâ’ida» 5:92. 



sont nabî du fait qu’ils sont les récepteurs de la Révélation divine et les messagers, et ils sont rasûl du fait qu’ils sont chargés de transmettre la Révélation. Nous conclurons que les prophètes, dans les limites de la 

Nobowwat et de la Risâlat, sont seulement des guides qui informent à propos de ce qui est licite et de ce qui est illicite et montrent le chemin de la félicité et du bonheur. Ils n'ont que la responsabilité d’informer à propos de Dieu et de transmettre une Révélation. 

3. L’Imâmat 

L’Imâmat, du point de vue du Noble Coran, est différent et concerne une autorité et des pouvoirs plus étendus au niveau de la gestion de la communauté. A la lumière des versets lumineux du Saint Coran, nous soumettons à votre jugement l'examen de quelques points édifiants: 

1. A propos de l’octroi de l’Imâmat au noble prophète Ibrâhîm l’Ami de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui–, le Coran dit ceci: 

 ﻦﻣﻭ ﹶﻝﺎﹶﻗ ﺎﻣﺎﻣﹺﺇ ﹺﺱ ﺎﻨﻠﻟ ﻚﹸﻠﻋﺎﺟ ﻲﻧﹺﺇ ﹶﻝﺎﹶﻗ ﻦﻬﻤﺗﹶﺄﹶﻓ ﺕﺎﻤﻠﹶﻜﹺﺑ ﻪﺑﺭ ﻢﻴﻫﺍﺮﺑﹺﺇ ﻰﹶﻠﺘﺑﺍ ﺫﹺﺇﻭ ﴿

 1﴾ ﻲﺘﻳﺭﹸﺫ

«Lorsque son Seigneur éprouva Ibrâhîm par certains ordres et que celui-ci les eut accomplis, Dieu dit: «Je vais faire de toi un Imâm pour les hommes», Ibrâhîm dit: «et ma descendance aussi?» 

Ce verset coranique nous indique deux vérités:                                                               

1– Sourate «Baqara» 2:124. 

 

LE CHIISME REPOND 268 a) Le verset atteste clairement la différence entre l'Imâmat et la Nobowwat et la Risâlat, car Ibrâhîm –les bénédictions de Dieu soient sur lui– était parvenu depuis de longues années, au degré de la Nobowwat, avant les épreuves divines y compris celle du l’épreuve divine du sacrifice de son fils Ismâ‘îl. Cela est établi par les preuves suivantes: Nous savons tous que Dieu, L’Immense, a donné à Ibrâhîm –les bénédictions de Dieu soient sur lui– qui était à l'époque un vieillard, deux fils Ismâ‘îl et Is-hâq, le Noble Coran rapporte ceci: 

   1 ﴾ ﻕ ﺎﺤﺳﹺﺇﻭ ﹶﻞﻴﻋﺎﻤﺳ ﹺﺮﺒﻜﹾﻟﺍ ﻰﹶﻠﻋ ﻲﻟ ﺐﻫﻭ ﻱ ﺬﱠﻟﺍ ﻪﱠﻠﻟ ﺪﻤ ﺤﹾﻟﺍ ﴿

«Louange à Dieu! Dans ma vieillesse Il m’a donné Ismâ‘îl et Ishâq». 

L’une des difficiles épreuves divines, à savoir le sacrifice d’Ismâ‘îl, à la suite de laquelle Dieu L’Immense, gratifia Ibrâhîm –les bénédictions de Dieu soient sur lui– du degré de l’Imâmat, se passa aux derniers moments de sa vie. Il atteint le degré de l'Imamat à la fin de sa vie alors qu'il jouissait déjà depuis de longues années, du degré de la Nobowwat, et avant qu'il n'ait une lignée, la Révélation divine qui est la marque de la 

Nobowwat, lui était descendue  

b) Le verset 124 de la sourate «Baqara» (cité plus haut) explique que le degré de l’Imâmat divin, d’Imâm et de Guide de la communauté, est placé à un degré supérieur à celui de la 

Nobowwat et de la Risâlat, car, comme l’atteste la parole coranique, alors qu'Ibrâhîm –les bénédictions de Dieu soient sur lui– avait été élevé au degré de la Nobowwat et de la 

Risâlat, il dut subir des épreuves difficiles pour pouvoir atteindre le degré de l’Imâmat. La raison est que l’Imâmat                                                               

1– Sourate «Ibrâhîm» 14:39. 


divin, en plus du devoir de recevoir la Révélation et de communiquer le Message, concerne la gestion de la communauté, une gestion parfaite des affaires pour conduire la société à la perfection et au bonheur. Il est naturel qu’un tel degré a une sensibilité et une grandeur spéciale, inaccessible sans avoir réussi dans des épreuves pénibles et successives. 2. Les versets montrent que Dieu L’Immense, a octroyé l’Imâmat et la responsabilité de la communauté à Ibrâhîm –les bénédictions de Dieu soient sur lui– après de pénibles épreuves. Ibrâhîm demanda à Dieu d’octroyer également ce degré à sa descendance. 

D’autres versets du Coran, montre que Dieu accepta la demande d'Ibrâhîm –les bénédictions de Dieu soient sur lui– et octroya à ses descendants vertueux, après la Nobowwat, l’Imâmat et la souveraineté.  

Le Noble Coran dit à ce sujet: 

  1 ﴾ ﺎﻤﻴﻈﻋ ﺎﹰﻜﹾﻠﻣ ﻢﻫﺎﻨﻴﺗَﺁﻭ ﹶﺔﻤﹾﻜﺤﹾﻟﺍﻭ ﺏﺎﺘﻜﹾﻟﺍ ﻢﻴﻫﺍﺮﺑﹺﺇ ﹶﻝَﺁ ﺎﻨﻴﺗَﺁ ﺪﹶﻘﹶﻓ ﴿

«Nous avons, en effet, donné à la famille d'Ibrâhîm le Livre et la Sagesse. Nous leur avons accordé un immense royaume». 

Nous comprenons par ce verset, que l’Imâmat constitue un rang différent et supérieur à la Nobowwat que Dieu L’Immense, a octroyé à son prophète Ibrâhîm –les bénédictions de Dieu soient sur lui– après des épreuves très difficiles. Lorsqu’il demanda à Dieu de laisser à sa descendance cette dignité, Dieu accepta que ce haut degré se tranmette à ses descendants justes et pieux. Il leur octroya, en plus du Livre                                                               

1– Se référer aussi aux versets 99 à 102 de la sourate «Sâfât» (37), aux versets 53 et 54 de la sourate «Hidjr» (15) et aux versets 70 et 71 de la sourate «Hûd» (11). 

 

LE CHIISME REPOND 270 

céleste et de la souveraineté qui sont les clefs de la Nobowwat et de la Risâlat, le molk adhîm qui est cette autorité et cette souveraineté sur les gens et accepta la prière d'Ibrâhîm –les bénédictions de Dieu soient sur lui–. Ainsi nous voyons que certains descendants d'Ibrâhîm comme Yûsûf, Dâwûd et Solaymân, en plus du degré de la Nobowwat, ont été également choisis pour gérer la communauté. Il apparaît donc que l’Imâmat est différent de la Nobowwat et de la Risâlat et leur est supérieur, vu l'étendue de l’autorité et des responsabilités qui lui incombent. 

la supériorité de l’Imâmat 

Nous avons expliqué précedemment les termes de nabî et de 

rasûl, qui sont porteurs de la Nobowwat et de la Risâlat, et les seuls à avertir et à pouvoir éclairer le chemin. Lorsque le nabî ou le rasûl atteint le degré de l’Imâmat, des responsabilités plus importantes lui incombent, car il est invité à réaliser les plans divins et à faire appliquer les commandements de la Sainte Loi divine, pour une communauté modèle et heureuse. Il est évident que de telles responsabilités exigent une grande force spirituelle et des aptitudes spéciales. Pour remplir ce lourd devoir qui compend de pénibles et continuelles difficultés, et un combat incessant contre les penchants, il faut accepter plus de sacrifices dans la voie de Dieu, et faire preuve d'une plus grande patience. Cela ne se réalise pas sans l'amour de Dieu et la recherche constante de Sa satisfaction. C'est pour cette raison que Dieu, L’Immense, n'a accordé l’Imâmat à Ibrâhîm qu'à la fin de sa vie. Pour cette raison également, Il a honoré du degré de l’Imâmat et confié la direction de la communauté à ses meilleurs serviteurs comme le Noble Prophète de l’islam –les bénédictions de Dieu soient sur lui et 

sur sa Famille–, et leur a confié le pouvoir et la gestion de la communauté. 

Existe-t-il une corrélation entre la Nobowwat et l’Imâmat?  

Est-ce que tous les Prophètes ayant atteint le degré de la 

Nobowwat doivent absolument être des Imâms et est-ce que celui qui jouit du degré de l’Imâmat doit absolument être un Prophète? 

La réponse à ces deux questions est négative. A la lumière de la Révélation, nous allons expliquer ces questions à partir des versets qui ont été révélés à propos de Tâlût et de son combat contre le tyran Djâlût. Après la mort du Prophète Mûsâ (Moïse), Dieu L’Immense, accorda la Nobowwat à Ichmû’îl alors que l’Imâmat et le pouvoir revinrent à Tâlût. Voici le détail de ce récit: 

Après la mort du Prophète Mûsâ (Moïse), un groupe de la tribu des Banî Isrâ’îl dit à leur prophète: «Choisis-nous un gouverneur afin que nous combattions sous ses ordres dans la voie de Dieu». 

Leur prophète dit ceci: 

 ﻖﺣﹶﺃ ﻦﺤﻧﻭ ﺎﻨﻴﹶﻠﻋ ﻚﹾﻠﻤﹾﻟﺍ ﻪﹶﻟ ﹸﻥﻮﹸﻜﻳ ﻰﻧﹶﺃ ﺍﻮﹸﻟﺎﹶﻗ ﺎﹰﻜﻠﻣ ﺕﻮﹸﻟﺎﹶﻃ ﻢﹸﻜﹶﻟ ﹶﺚ ﻌﺑ ﺪﹶﻗ ﻪﱠﻠﻟﺍ ﱠﻥﹺﺇ ﴿

 ﻲﻓ ﹰﺔﹶﻄﺴﺑ ﻩ ﺩ ﺍﺯﻭ ﻢﹸﻜﻴﹶﻠﻋ ﻩ ﺎﹶﻔﹶﻄﺻﺍ ﻪﱠﻠﻟﺍ ﱠﻥﹺﺇ ﹶﻝﺎﹶﻗ ﹺﻝﺎﻤﹾﻟﺍ ﻦﻣ ﹰﺔﻌﺳ ﺕﺆ ﻢﹶﻟﻭ ﻪﻨﻣ ﻚ ﹾﻠﻤﹾﻟﺎﹺﺑ

 1 ﴾ ﻢﻴﻠﻋ ﻊ ﺳ ﺍﻭ ﻪﱠﻠﻟﺍﻭ ُﺀﺎﺸﻳ ﻦﻣ ﻪﹶﻜﹾﻠﻣ ﻲﺗﺆ ﻪﱠﻠﻟﺍﻭ ﹺﻢﺴﹺﺠﹾﻟﺍﻭ ﹺﻢﹾﻠﻌﹾﻟﺍ

«Dieu vous a envoyé Tâlût comme roi». Ils dirent: «Comment aurait-il autorité sur nous? Nous avons plus de droit que lui à la royauté et il n’a même pas l’avantage d'être riche» Il dit: «Dieu l’a choisi de préférence à vous tous grâce à sa science et 

                                                             

1– Sourate «Nisâ’» 4:54. 

 

LE CHIISME REPOND 272 

sa force» Dieu donne Sa royauté à qui Il veut; Dieu est présent partout et Il sait». 

Ce verset permet de tirer les conclusions suivantes: 1. Il est possible d’affirmer que la Nobowwat peut être séparée de l’Imâmat et du gouvernement, et que la Nobowwat soit la fonction d’un prophète tandis que le pouvoir soit la fonction d'une autre personne disposant des capacités et des aptitudes nécessaires à cette fonction. Les Banî Isrâ’îl (les enfants d'Israël) n’ont jamais objecté que le Prophète était plus capable que lui, mais au contraire, ils ont objecté en disant qu'ils étaient eux, plus aptes que lui pour cette fonction. 2. Tâlût a obtenu cette responsabilité de Dieu. C'est Dieu qui lui confia ce degré lorsqu’Il dit:  

 ﴾ ﹰﺎﻜﻠﻣ ﺕﻮﹸﻟﺎﻃ ﻢﹸﻜﹶﻟ ﹶﺚﻌﺑ ﺪﹶﻗ َﷲﺍ ﱠﻥﺍ ﴿

«Dieu vous a envoyé Tâlût comme roi». 

De même lorsqu’Il dit:  

 ﴾ ﻢﹸﻜﻴﹶﻠﻋ ﻩ ﺎﻔﹶﻄﺻﺍ َﷲﺍ ﱠﻥﺇ ﴿

«Dieu l’a choisi de préférence à vous tous». 

3. Le degré et la dignité de Tâlût ne se résumaient pas au commandement de l’armée, il était le commandeur et le gouverneur des Banî Isrâ’îl, car Dieu dit: "ًﺎﻜِﻠَﻣ " c’est à dire commandeur et titulaire du pouvoir. Quel que fut l'objectif de ce pouvoir à cette époque, il était le guide des Banî Isrâ’îl dans le Djihâd, mais sa désignation divine l’autorisait à accomplir également d’autres actions qui concernaient la totalité des affaires du pouvoir. A la fin du verset, Dieu dit ceci: 

 ﴾ ُﺀﺎﺸﻳ ﻦﻣ ﻪﹶﻜﹾﻠﻣ ﻲﺗﺆ ُﷲﺍﻭ ﴿

«Dieu donne Sa royauté à qui Il veut». 

4. Les conditions les plus importantes de l’Imâmat sont la science et les capacités physiques et spirituelles, en particulier pour les gouverneurs de ces époques qui devaient accompagner l’armée dans les campagnes militaires.1 Il est donc évident qu'il existe une différence entre la 

Nobowwat et l’Imâmat. Cependant, il est possible qu’un homme atteigne le degré de la Nobowwat sans être l’Imâm de la communauté. Comme un homme de Dieu peut prendre à sa charge la direction de la communauté sans être Prophète. Parfois, Dieu L’Immense, donne ces deux degrés à un homme qui en a la capacité, c'est ainsi que le Noble Coran dit: 

 ﺎﻤﻣ ﻪﻤﱠﻠﻋﻭ ﹶﺔﻤﹾﻜﺤﹾﻟﺍﻭ ﻚﹾﻠﻤﹾﻟﺍ ﻪﱠﻠﻟﺍ ﻩﺎﺗَﺁﻭ ﺕﻮﹸﻟﺎﺟ ﺩ ﻭﻭﺍﺩ ﹶﻞﺘﹶﻗﻭ ﻪﱠﻠﻟﺍ ﻥﹾﺫﹺﺈﹺﺑ ﻢﻫﻮﻣﺰﻬﹶﻓ ﴿

  2﴾ ُﺀﺎﺸﻳ

«Ils le mirent en fuite, avec la permission de Dieu. Dâwûd tua Djâlût. Dieu accorda à Dâwûd la royauté et la sagesse; Il lui enseigna ce qu’Il voulut». 

 

                                                             

1– Extrait du livre les règles éternelles du Coran du professeur Dja‘far Sobhânî. 

2– Sourate «Baqara» 2:251. 


Quel est le critère qui permet de distinguer le Tawhîd (l’unicité) du chirk (l’associationnisme)?  

Réponse:  

La plus importante question en ce qui concerne le Tawhîd (le monothéisme) et le chirk (le polythéisme), est de connaître le critère qui les distingue, car si cette question essentielle n’est pas réglée au préalable, les questions qui la touchent ne seront pas non plus résolues. Nous présenterons la question du 

Tawhîd et du chirk dans plusieurs contextes mais d’une manière succincte: 

1. Le Tawhîd (le monothéisme) dans l’essence  

Le Tawhîd dans l’essence déclare que: 

a) Dieu, selon l’expression des théologiens est «L’Être nécessaire». L’Être suprême est Un et n’a pas d’égal ni de pareil: Ceci est le Tawhîd dont Dieu fait mention dans le Noble Coran en diverses circonstances, lorsqu’Il dit: 

  1﴾ ٌﺀﹺﻲﺷ ﻪﻠﹾﺜﻤﹶﻛ ﺲﻴﹶﻟ ﴿

«Rien n’est semblable à Lui!» 

                                                             

1– Sourate «Chourâ» 42:11. 

276 LE CHIISME REPOND 

  1 ﴾ ﺪﺣﹶﺃ ﺍﻮﹸﻔﹸﻛ ﻪﹶﻟ ﻦﹸﻜﻳ ﻢﹶﻟﻭ ﴿

«Nul n’est égal à Lui!» 

Ce Tawhîd, interprété dans le sens d'une unicité numérique: Dieu est Un et il n’y a pas deux dieux, ne convient pas au degré divin. b) L’essence de Dieu est simple et non composée, car si un existant est composé de parties internes ou externes, il aura besoin de ses propres parties, or le «besoin» indique la «possibilité», et la possibilité est attachée à la nécessité d’une cause et ne s’accorde en aucun cas avec le degré de l’Être nécessaire et suprême. 

2. Le Tawhîd dans le pouvoir créateur  

Le Tawhîd dans le pouvoir créateur fait partie des degrés du 

Tawhîd qui sont acceptés par l’intelligence et enseignés par la Tradition prophétique. 

Du point de vue de l’intelligence, tout ce qui est autre que Dieu entre dans un ordre de possibilités, dépourvu de perfection et de beauté absolue. Toute chose a été tirée de la source d’abondance: Dieu, Celui qui est riche par essence. Ainsi, tout ce que nous voyons dans le monde, comme manifestation de la perfection et de la beauté, vient en totalité de «Lui». De nombreux versets coraniques énoncent le Tawhîd (l’unicité) dans le pouvoir créateur. Nous en exposons l’un d’entre eux à titre d’exemple: 

  2﴾ ﺭﺎﻬﹶﻘﹾﻟﺍ ﺪﺣﺍﻮﹾﻟﺍ ﻮﻫﻭ ٍﺀﻲﺷ ﱢﻞﹸﻛ ﻖﻟﺎﺧ ﻪﱠﻠﻟﺍ ﹺﻞﹸﻗ ﴿

«Dis: «Dieu est Le Créateur de toute chose, Il est L’Unique, Le Dominateur suprême». 

                                                             

1– Sourate «Ikhlâs» 112:4. 

2– Sourate «Ra’d» 13:16. 



Par conséquent, le Tawhîd dans le pouvoir créateur ne peut, de manière générale, constituer une cause de divergences entre les théologiens, mais le Tawhîd dans la création est l’objet de deux interprétations que nous rappelons ici: 

a) Tout ordre de causalité parmi les existants aboutit à la cause première, la «Cause de toutes les causes». En vérité, Dieu est le Créateur absolu qui se passe de cause et l’effet de ce qui est autre que Dieu dans ses propres causes, est une manifestation de Sa volonté, de Sa permission et de Son désir. A propos de cet avis, il existe un consensus sur la causalité qui existe dans le monde, et sur laquelle la science a levé le voile. Mais l’ordre, dans sa totalité, dépend de Dieu, c’est Lui qui l’a rendu apparent et qui est l'origine de la causalité des causes et de l’effet des effets. 

b) Dans le monde, seul un créateur existe: Dieu. Dieu est la cause première de tous les phénomènes naturels et la puissance humaine n’a pas d’effet sur Son action. Par conséquent, dans le monde, nous n’avons qu’une seule cause qui se substitue à tout ce que la science présente comme causes naturelles. 

Cette interprétation du Tawhîd (l’unicité) dans le pouvoir créateur est celle d’un groupe de savants connus, mais certaines personnalités comme l’imâm al-Haramayn1, et plus récemment le Cheikh Mohammad Abdoh, dans son essai sur le 

Tawhîd (l’unicité), l'ont désavoué et opté pour la première interprétation. 

                                                             

1– Milal wa Nihal (Chahrestânî), Vol.1 

 

278 LE CHIISME REPOND 3. Le Tawhîd dans l'organisation de la création 

L’acte de création étant propre à Dieu, l’ordre de l’existence vient également de Lui. Dans le monde, un seul planificateur existe et la même preuve démontrant le Tawhîd dans le pouvoir créateur, démontre aussi le Tawhîd dans l'organisation de l'univers. 

Le Noble Coran, dans de nombreux versets, présente Dieu en tant qu’unique planificateur du monde et dit: 

  1 ﴾ ﺀﻲﺷ ﱢﻞﹸﻛ ﺏﺭ ﻮﻫﻭ ﺎ ﺑﺭ ﻲﻐﺑﹶﺃ ﻪﱠﻠﻟﺍ ﺮﻴﹶﻏ ﹾﻞﹸﻗ ﴿

«Dis: «Chercherai-je un autre Seigneur que Dieu? Il est le Seigneur de toute chose». 

Les deux interprétations qui ont été citées à propos du Tawhîd dans le pouvoir créateur, sont débattues également au sujet du 

Tawhîd dans l'organisation de l'univers, et à notre avis, l’objet du Tawhîd dans la planification, signifie aussi que le monopole de la planification revient à Dieu. Dans l’ordre de l’existence, des planifications subordonnées ne peuvent apparaitre que sur la volonté et avec la permission de Dieu. 

Le Noble Coran fait référence à ces «administrateurs» dépendants de Dieu: 

  2 ﴾ ﺍﺮﻣﹶﺃ ﺕﺍﺮﺑﺪﻤﹾﻟﺎﹶﻓ ﴿

«(Par ceux qui avancent les premiers) pour diriger les affaires». 

                                                             

1– Sourate «An‘âm». 6:164. 

2– Sourate «Nâzi‘ât» 79:5. 



4. Le Tawhîd dans la souveraineté  

Le Tawhîd dans la souveraineté signifie que le pouvoir est un droit de Dieu et que Lui seul, est le maître des créatures, comme le dit le Noble Coran: 

  1 ﴾ ﻪﱠﻠﻟ ﺎﱠﻟﹺﺇ ﻢﹾﻜﺤﹾﻟﺍ ﻥﹺﺇ ﴿

«Le jugement n’appartient qu’à Dieu». 

Par conséquent, tout autre pouvoir n'apparaît que par Sa volonté, quand des gens honnêtes prennent la direction des affaires de la communauté et guident les gens à la félicité et à la perfection, comme le dit le Noble Coran: 

 2 ﴾ ﻖﺤﹾﻟﺎﹺﺑ ﹺﺱ ﺎﻨﻟﺍ ﻦﻴﺑ ﻢﹸﻜﺣﺎﹶﻓ ﹺﺽ ﺭﹶﺄﹾﻟﺍ ﻲﻓ ﹰﺔﹶﻔﻴﻠﺧ ﻙﺎﻨﹾﻠﻌﺟ ﺎﻧﹺﺇ ﺩ ﻭﻭﺍﺩ ﺎﻳ ﴿

«Dâwûd! Nous avons fait de toi un lieu-tenant sur terre; juge les hommes selon la justice». 

5. Le Tawhîd dans l’obéissance  

Le Tawhîd dans l’obéissance signifie que Celui qui est obéi par essence, celui que l’on suit nécessairement est Dieu l’Immense. Par conséquent, la nécessité d’obéir à d'autres que Dieu comme le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, l’Imâm, le juge, le père et la mère, découle de Son ordre et de Sa volonté. 

6. Le Tawhîd dans la législation  

Le Tawhîd dans la législation signifie que le droit de légiférer vient uniquement de Dieu. Sur cette base, notre Livre céleste considère comme un motif de kofr, d'athéisme, de péché et                                                               

1– Sourate «Yûsûf» 12:40. 

2– Sourate «Sâd». 38:26. 

 

280 LE CHIISME REPOND 

d’injustice, tout décret sortant du cadre de la loi divine, lorsqu’il dit: 

  1 ﴾ ﹶﻥﻭﺮﻓﺎﹶﻜﹾﻟﺍ ﻢﻫ ﻚﺌﹶﻟﻭﹸﺄﹶﻓ ﻪﱠﻠﻟﺍ ﹶﻝﺰﻧﹶﺃ ﺎﻤﹺﺑ ﻢﹸﻜﺤ ﻢﹶﻟ ﻦﻣﻭ ﴿

«Les incrédules sont ceux qui ne jugent pas d’après ce que Dieu a révélé». 

 2 ﴾ ﹶﻥﻮﹸﻘﺳﺎﹶﻔﹾﻟﺍ ﻢﻫ ﻚﺌﹶﻟﻭﹸﺄﹶﻓ ﻪﱠﻠﻟﺍ ﹶﻝﺰﻧﹶﺃ ﺎﻤﹺﺑ ﻢﹸﻜﺤ ﻢﹶﻟ ﻦﻣﻭ ﴿

«Les pervers sont ceux qui ne jugent pas d’après ce que Dieu a révélé». 

 3 ﴾ ﹶﻥﻮﻤﻟﺎﱠﻈﻟﺍ ﻢﻫ ﻚﺌﹶﻟﻭﹸﺄﹶﻓ ﻪﱠﻠﻟﺍ ﹶﻝﺰﻧﹶﺃ ﺎﻤﹺﺑ ﻢﹸﻜﺤ ﻢﹶﻟ ﻦﻣﻭ ﴿

«Les injustes sont ceux qui ne jugent pas d’après ce que Dieu a révélé». 

7. Le Tawhîd dans l’adoration  

Le débat le plus important à propos du Tawhîd est celui du Tawhîd dans l’adoration et le sens de l’adoration (‘ibâda), car tous les musulmans convergent sur cette question et reconnaissent que l’adoration est réservée à Dieu et que l’on ne peut adorer autre que Lui, comme le dit le Noble Coran : 

  4 ﴾ ﲔﻌﺘﺴﻧ ﻙﺎﻳﹺﺇﻭ ﺪﺒﻌﻧ ﻙﺎﻳﹺﺇ ﴿

«C’est Toi que nous adorons, c’est Toi dont nous implorons le secours». 

Les saints versets Coraniques précisent que ce point est commun à tous les Prophètes et à que tous les ambassadeurs                                                               

1– Sourate «Mâ’ida» 5:44. 

2– Sourate «Mâ’ida» 5:47. 

3– Sourate «Mâ’ida» 5:45. 

4– Sourate «Hamd» 1:5. 


divins ont été envoyés dans ce but. Le Noble Coran dit à ce sujet: 

 1 ﴾ ﺕﻮﹸﻏﺎﱠﻄﻟﺍ ﺍﻮﺒﹺﻨﺘﺟﺍﻭ ﻪﱠﻠﻟﺍ ﺍﻭﺪﺒﻋﹸﺍ ﻥﹶﺃ ﺎﹰﻟﻮﺳﺭ ﺔﻣﹸﺃ ﱢﻞﹸﻛ ﻲﻓ ﺎﻨﹾﺜﻌﺑ ﺪﹶﻘﹶﻟﻭ ﴿

«Oui, Nous avons envoyé un prophète à chaque communauté: «Adorez Dieu! Fuyez les Taghût!» 

Par conséquent, l'adoration uniquement réservée à Dieu, est un principe incontestable et une condition indispensable du Monothéisme. 

Quel est le critère qui distingue l’adoration ? Est-ce que, par exemple, embrasser la main de son professeur, de ses parents, des savants ou toute autre marque de respect vis-à-vis de ceux qui ont des droits sur nous, sont des actes d'adoration?  

L’adoration peut-elle être prise dans le sens d’humilité et de profond respect ou au contraire, existe-t-il un élément dans l’essence de l’acte, de sorte que sans lui, aucune manifestation d’humilité, jusqu’à la prosternation, ne puisse avoir le sens d’adoration. 

Quel est cet élément qui confère à l’humilité et aux marques de profond respect, un sens d’adoration? 

De faux exemples d’adoration  

Certains auteurs ont interprété l’adoration dans le sens d’humilité ou d’humilité excessive, mais se sont fourvoyés dans l'interprétation des versets coraniques: 

                                                             

1– Sourate «Nahl». 16:36. 

 

282 LE CHIISME REPOND 

  1 ﴾ ﻡ ﺩ َﺂ ﺍﻭﺪﺠﺳﺍ ﺔﹶﻜﺋﺎﹶﻠﻤﹾﻠﻟ ﺎﻨﹾﻠﹸﻗ ﺫ ﹺﺇﻭ ﴿

«Lorsque Nous avons dit aux anges: «Prosternez-vous devant Âdam!». 

La prosternation devant Adam –les bénédictions de Dieu soient sur lui– avait la même forme que la prosternation devant Dieu, alors que la première était un signe d’humilité et la deuxième un signe d’adoration. 

Pourquoi ces deux prosternations ont-elles deux sens différents? 

Le Coran dit:  

 ﻦﻣ ﻱ ﺎﻳﺅﺭ ﹸﻞﻳﹺﻭﹾﺄﺗ ﺍﹶﺬﻫ ﺖﺑﹶﺃ ﺎﻳ ﹶﻝﺎﹶﻗﻭ ﺍﺪﺠﺳ ﻪﹶﻟ ﺍﻭﺮﺧﻭ ﹺﺵ ﺮﻌﹾﻟﺍ ﻰﹶﻠﻋ ﻪﻳﻮﺑﹶﺃ ﻊ ﹶﻓﺭﻭ ﴿

 2 ﴾ ﺎ ﻘ ﺣ ﻲﺑﺭ ﺎﻬﹶﻠﻌﺟ ﺪﹶﻗ ﹸﻞﺒﹶﻗ

«Il fit monter son père et sa mère sur le trône et ils tombèrent [tous, (son père, sa mère et ses frères) prosternés. Il dit: «Père! Voici l’explication de mon ancienne vision: Mon Seigneur l’a réalisée». 

Le coran rappelle l’allusion de Yûsuf –les bénédictions de Dieu soient sur lui–, au rêve qu’il avait fait où onze étoiles accompagnées du soleil et de la lune, se prosternaient devant lui:  

 3 ﴾ ﻦﻳﺪﹺﺟﺎﺳ ﻲﻟ ﻢﻬﺘﻳﹶﺃﺭ ﺮﻤﹶﻘﹾﻟﺍﻭ ﺲﻤﺸﻟﺍﻭ ﺎﺒﹶﻛﻮﹶﻛ ﺮﺸﻋ ﺪﺣﹶﺃ ﺖﻳﹶﺃﺭ ﻲﻧ ﺇ ﴿

«J’ai vu onze étoiles, le soleil et la lune se prosterner devant moi». 

                                                             

1– Sourate «Baqar» 2:34. 

2– Sourate «Yûsûf» 12:100. 

3– Sourate «Yûsûf» 12:4. 


Yûsuf –les bénédictions de Dieu soient sur lui– considère la prosternation de ses proches comme la réalisation de sa vision, et que les onze étoiles étaient ses onze frères et le soleil et la lune, son père et sa mère. 

Non seulement les frères de Yûsuf –les bénédictions de Dieu soient sur lui– se sont prosternés devant lui, mais aussi leur père, le prophète Ya‘qûb –les bénédictions de Dieu soient sur lui–. 

Pourquoi cette prosternation qui est la manifestation ultime de l’humilité et de la modestie, n’a-t-elle pas un sens d’adoration? 

L’excuse pire que le péché!  

Le groupe dont nous avons parlé, en guise de réponse, dit que ces manifestations d’humilité, ne sont pas du chirk (du polythéisme) car c'est Dieu qui l'a ordonné. Cette réponse paraît très maladroite, comment Dieu pourrrait-il ordonner un acte qui est considéré comme une manifestation du polythéisme? 

Le Noble Coran dit: 

 1 ﴾ ﹶﻥﻮﻤﹶﻠﻌﺗ ﺎﹶﻟ ﺎﻣ ﻪﱠﻠﻟﺍ ﻰﹶﻠﻋ ﹶﻥﻮﹸﻟﻮﹸﻘﺗﹶﺃ ِﺀﺎﺸﺤﹶﻔﹾﻟﺎﹺﺑ ﺮ ﻣﹾﺄﻳ ﺎﹶﻟ ﻪﱠﻠﻟﺍ ﱠﻥﹺﺇ ﹾﻞﹸﻗ ﴿

«Dis: «Dieu ne vous ordonne pas l’abomination. Direz-vous sur Dieu ce que vous ne savez pas?» 

Fondamentalement, un ordre de Dieu ne modifie pas l’essence d'un acte. Si la prosternation signifie l'adoration de quelqu'un, et si Dieu l’ordonne, la conclusion est que Son ordre est un ordre d’adoration. 

                                                             

1– Sourate «A‘râf» 7:28. 

 

284 LE CHIISME REPOND Les difficultés et le sens réel de l’adoration  

Jusqu’ici nous avons vu que l’interdiction d’adorer autre que Dieu, était commune à tous les monothéistes du monde. D’un autre côté, la prosternation des anges devant Âdam –les bénédictions de Dieu soient sur lui– et de Ya‘qûb –les bénédictions de Dieu soient sur lui– et des fils de Ya‘qûb, devant Yûsûf –les bénédictions de Dieu soient sur lui– ne sont pas considérées comme des actes d'adoration. Comment un seul acte peut-il prendre des sens différents? Les versets du Coran montrent que l’adoration est un sentiment d'humilité vis à vis d’un être, considéré comme dieu, et auquel on attribue des actes divins. Ainsi, la croyance en Dieu et en Sa capacité d'accomplir des actes divins constitue la base élémentaire qui, accompagnée d’humilité, prend un sens d’adoration. Les polythéistes dans le monde, manifestent une humilité vis à vis d’existants qu’ils considèrent comme créés par Dieu et à qui ils confèrent un droit d’intercession, en limitant l'acte divin au pardon des péchés.  

Un groupe de polythéistes de Bâbil (Babylon) adorait des corps célestes et les considérait comme étant des dieux, non créateurs, mais à qui avaient été "confié" le plan et la réalisation des objectifs du monde et des hommes. L’histoire de Ibrâhîm –les bénédictions de Dieu soient sur lui–, raconte ses discussions avec ceux qui n’ont jamais considéré le soleil, la lune et les étoiles comme le Dieu créateur, mais comme des créatures à qui la Divinité, le Créateur du monde, avait délégué Ses pouvoirs. 

Les versets coraniques qui présentent les discussions de Ibrâhîm –les bénédictions de Dieu soient sur lui– avec les polythéistes de Bâbil (Babylon) insistent sur le mot rabb1 qui signifie Seigneur et Administrateur. Les Arabes disent du maître de maison: rabb al-bayt et au maître des terres: rabb al-dhay‘a, car la gestion de la maison et des cultures sont à sa charge. 

Le Noble Coran, en présentant Dieu comme l’unique administrateur du monde, s'oppose aux polythéistes et invite à l’adoration d’un Dieu unique:  

  2 ﴾ ﻢﻴﻘﺘﺴﻣ ﹲﻁ ﺍﺮﺻ ﺍﹶﺬﻫ ﻩ ﻭﺪﺒﻋﺎﹶﻓ ﻢﹸﻜﺑﺭﻭ ﻲﺑﺭ ﻪﱠﻠﻟﺍ ﱠﻥﹺﺇ ﴿

«Dieu est, en vérité, mon Seigneur et votre Seigneur: servezLe: c’est là le chemin droit». 

 3 ﴾ ﻩﻭﺪﺒﻋﺎﹶﻓ ٍﺀﻲﺷ ﱢﻞﹸﻛ ﻖﻟﺎﺧ ﻮﻫ ﺎﱠﻟﹺﺇ ﻪﹶﻟﹺﺇ ﺎﹶﻟ ﻢﹸﻜﺑﺭ ﻪﱠﻠﻟﺍ ﻢﹸﻜﻟﹶﺫ ﴿

«Tel est Dieu, votre Seigneur. Il n’y a de Dieu que Lui, le Créateur de toute chose. Adorez-Le!» 

Il dit dans la sourate «Dokhân»: 

 4 ﴾ ﲔﻟﻭﹶﺄﹾﻟﺍ ﻢﹸﻜﺋﺎﺑَﺁ ﺏ ﺭﻭ ﻢﹸﻜﺑﺭ ﺖﻴﻤﻳﻭ ﻲﹺﻴﺤ ﻮﻫ ﺎﱠﻟﹺﺇ ﻪﹶﻟﹺﺇ ﺎﹶﻟ ﴿

«Il n’y a de Dieu que Lui. Il donne la vie et Il donne la mort. Il est votre Seigneur et le Seigneur de vos premiers ancêtres». 

Le Noble Coran, rapporte les paroles de ‘Isâ –les bénédictions de Dieu soient sur lui–: 

                                                             

1– Sourate «An‘âm» 6:76 à 78. 

2– Sourate «Âl-i ‘Imrân» 3:51. 

3– Sourate «An‘âm» 6:102. 

4– Sourate «Dokhân» 44:8. 

 

286 LE CHIISME REPOND 

  1 ﴾ ﻢﹸﻜﺑﺭﻭ ﻲﺑﺭ ﻪﱠﻠﻟﺍ ﺍﻭﺪﺒﻋﺍ ﹶﻞﻴﺋﺍﺮﺳ ﻲﹺﻨﺑ ﺎﻳ ﺢ ﻴِﺴﻤﹾﻟﺍ ﹶﻝﺎﹶﻗﻭ ﴿

«Le Messie dit: «fils d’Isrâ’îl! Adorez Dieu, mon Seigneur et votre Seigneur». 

Cela montre clairement que toute forme d’humilité, dépouillée de toute croyance en un dieu à qui sont attribués des actes divins, ne peut être considérée comme une adoration, quel que soit le degré de cette humilité. 

Par conséquent, l’humilité du fils vis à vis de son père et de sa mère et l’humilité de la communauté face au Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– ne sont pas des actes d'adoration. 

Les autres thèmes comme la recherche de la bénédiction des Amis de Dieu, embrasser leur tombeau, les portes et les murs de leur sanctuaire, la recherche de l’intercession des rapprochés du Seuil divin, l’appel aux serviteurs pieux de Dieu, les cérémonies lors des anniversaires des naissances ou des décès des Amis de Dieu, que certains considèrent comme des manifestations d’adoration et d’associationnisme sont des actes qui n'ont rien à voir avec l’adoration.                                                               

1– Sourate «Ma’ida» 5:72. 












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