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XXVII– NOTRE CROYANCE  

CONCERNANT L'AMOUR À VOUER  

AUX AHL-UL-BAYT (P) 

Dieu le Très-Haut dit dans le Saint Coran: «Dis: Je ne vous en demande point de salaire, excepté de l’amour pour mes proches».1  

Nous croyons qu'outre son devoir de suivre la voie des Ahl-ulBayt, chaque musulman a l'obligation de les aimer, car dans le verset susmentionné Dieu ordonne au Prophète (pbsl) de demander aux musulmans d'aimer ses proches.2 Selon de nombreuses traditions concordantes du Saint Prophète (pbsl), il apparaît que manifester de l'amour vis-à-vis des Ahl-ul-Bayt est                                                        

1. Shûra: 23. 

2. L’Imam Şâdiq (p) interrogea Abû Dja’far Al-Ahwal en ces termes: "Que disent les gens de Başra à propos de ce verset: “Dis: Je ne vous en demande point de salaire, excepté de l’amour pour mes proches”? Il répondit: Que je sois ta rançon! Ils disent que ce verset concerne les proches du messager de Dieu (pbsl).– L’Imam (p) dit: “Ils ont menti, car, en vérité, ce verset a été révélé particulièrement à notre propos, parmi les gens de la Demeure qui sont Ali, Fatima, AlHasan et Al-Husayn qui sont les gens du manteau (p)”. Cfr. AlKulayni (mort en 329 de l’hégire) dans Al-Kâfi, v. 8, p. 93. De Ibn Abbas: "Quand le verset "Dis: Je ne vous en demande point de salaire..." fut révélé, les Compagnons interrogèrent: Ô messager de Dieu qui sont donc tes proches à propos desquels nous avons reçu l’obligation de vouer de l’amour? Le Prophète (pbsl) répondit: Ce sont Ali, Fatima et leurs deux fils". Cfr. Al-Haythami (mort en 807 de l’hégire) dans Madjma’u z-zawâid, v. 7, p. 103; At-Tabarâni (mort en 360 de l’hégire), Al-Mu’djamu l-kabîr, v. 3, p. 47, hadîth (2641); v. 11, p. 351; Al-Manawi (mort en 1331 de l’hégire), Faydhu l-qadîr sharhu dj-djâmi’i ş-şaghîr, v. 1, p. 283, hadîth (302).  

146 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

signe de foi, tandis qu’entretenir de la haine à leur égard est signe d'Hypocrisie1; il aime Dieu et Son Prophète quiconque les                                                        

1. Le messager de Dieu (pbsl) a dit: «Apprend la bonne nouvelle ô Ali! En effet, Dieu le Puissant et l’Exalté m’a fait savoir que ce n’est qu’un croyant qui t’aimera et ce n’est qu’un hypocrite qui te haïra”. Voir Şadûq (mort en 381 de l’hégire), Al-Amâli, p. 197. De même que s’adressant à Ali (p), le Saint Prophète (pbsl) dit: “Ne t’aimera qu’un croyant, et ne te haïra qu’un hypocrite ou un bâtard ou celui dont le fœtus a été conçu pendant que sa mère avait ses règles”. Voir Şadûq (mort en 381 de l’hégire),’Ilalu sh-sharâi’, v. 1, p. 145, hadîth 12, ch. 120 où il est dit que la capacité d’aimer Ali a pour cause la naissance noble. Al-Hurru l-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), v. 2, p. 319, hadîth (2234)/8, ch. 24. De l’Imam Ali ibn Abi Ţâlib (p): “Je jure par Dieu que parmi les choses que le messager de Dieu (pbsl) m’a confiées: Nul ne me haïra à moins qu’il ne soit un hypocrite et nul ne m’aimera à moins qu’il ne soit un croyant”. Voir Ahmad ibn Hambal (mort en 241 de l’hégire), Al-Musnad, v. 1, p. 84 ; Şadûq (mort en 381 de l’hégire), ‘Uyûnu Akhbârî r-Ridhâ (p), v. 1, p. 65, hadîth (235). Le Prophète (pbsl) a dit: «Quiconque hait les gens de la Demeure est un hypocrite», «Ne nous aime, nous les gens de la Demeure, qu’un croyant pieux et ne nous hait qu’un hypocrite malheureux”. Ahmad ibn Abdullah Aţ-Ţabari (mort en 694 de l’hégire), Zakhâ-iru l-‘uqba, p.18. Plusieurs traditions comportant la même signification ont été rapportées dans différentes sources dont: Al-Ghârât, Ibrâhîm AthThaqafi Al-Kûfi (mort en 283 de l’hégire), v. 2, p. 520 et 946. Muhammad Al-Kûfi Al-Qâdhi (il était encore vivant en l’an 300 de l’hégire), Manâqibu amîri l-mu’minîn, v. 2, p. 469, hadîth (963); v. 2, p. 478, hadîth (978) ainsi que d’autres traditions qui sont rapportées dans le chapitre qui traite du propos du Prophète (pbsl) sur celui qui aime Ali et celui qui le hait. Şadûq (mort en 381 de l’hégire), AlKhişâl, p. 577 et 633; Al-Amâli, p. 135, hadîth (131)/1 tiré de la séance 18, 197, hadîth (207)/1 tiré de la séance 28, 525, hadîth (709)/2 tiré de la séance 67, 587, hadîth (807)/4 tiré de la séance 75. Al-Khazâz AlQûmi (mort en 400 de l’hégire), Kifâyatu l-athar, 31:110. Al-Mufîd (mort en 413 de l’hégire), Al-Irshâd, v. 1, p. 40; Al-Amâli, v. 62:308. Aţ-Ţûsi (mort en 460 de l’hégire), Al-Amâli, p. 78, hadîth (113)/22 tiré de la séance 3, 206, hadîth (353)/3 tiré de la séance 8, 258, hadîth 

aime, et quiconque les hait, c’est Dieu et Son Prophète qu’il hait".1  

                                                                                                        

(465)/3 tiré de la séance 10, 306, hadîth (613)/60 tiré de la séance 11, 472, le dernier hadîth est tiré de la séance 16. Al-Fatâl An-Naysabûri (mort en 508 de l’hégire), Rawdhatu l-wâ’izhîn, p. 124. Aţ-Ţabarasi (mort en 560 de l’hégire), v. 1, p.141 et 243. Ibn Hamza Aţ-Ţûsi (mort en 560 de l’hégire), Ath-Thâqibu fi l-manâqib, p. 123, section 2, ch. 1, les traditions: 10, 11et 236, h (202)/3. Al-Hamîdi (mort en 219 de l’hégire), Al-Musnad, v. 1, p. 31, h (58). Ahmad ibn Hambal (mort en 241 de l’hégire), Al-Musnad, v. 1, p. 95 et 128. Muhammad Al-‘Adni (mort en 243 de l’hégire), Kitâbu l-îmân, p. 80– 81. Muslim (mort en 261 de l’hégire), Şahîh, v. 1, p. 60. Ibn Mâdjah (mort en 275 de l’hégire), Sunan, v. 1, p. 42, h (114). At-Tirmiżi (mort en 279 de l’hégire), Sunan, v. 5, p. 306, h (3819)/94. Umar ibn Abi ‘Aşim (mort en 278 de l’hégire), Kitâbu s-sunnah, p. 584, h (1325). An-Nasâ-i (mort en 303 de l’hégire), As-Sunanu l-kubra, v. 5, p. 47 et 137, les traditions: 8153, 8485, 8486 et 8487; v. 6, p. 534 et 535, h (11749), (11753). Al-Haythami (mort en 807 de l’hégire), Madjma’u z-zawâid, v. 9, p. 133. As-Suyyûţi (mort en 911 de l’hégire), Ad-Dibâdju ‘ala 

şahîhi muslim, v. 1, p. 93, h (131).  

1. Du Prophète (pbsl): “Tous les enfants nés d’un père ont un ascendant auquel ils appartiennent, exceptés les enfants de Fâţima dont je suis le tuteur et l’ascendant. Ils sont ma famille, car ils ont été créés de la même argile que moi. Malheur à ceux qui méconnaîtront leurs mérites; quiconque les aimera aura aimé Dieu, et quiconque les haïra aura haï Dieu”, Al-Muttaqi Al-Hindi (mort en 975 de l’hégire), 

Kanzu l-’ummâl, v. 12, p. 98, 103, 104 et 116, les traditions: (34168), (34194) et (34198). Le Saint Prophète (pbsl) a encore dit: «Je suis le maître de la descendance d’Adam, toi Ali ainsi que les Imams qui viendront après toi vous êtes les maîtres de ma Communauté. Quiconque nous aime c’est Dieu qu’il aime, et quiconque nous hait c’est Dieu qu’il hait; quiconque sympathise avec nous c’est avec Dieu qu’il sympathise et quiconque nous manifeste de l’hostilité, c’est à Dieu qu’il manifeste de l’hostilité; quiconque nous obéit c’est à Dieu qu’il obéit et quiconque nous désobéit c’est à Dieu qu’il désobéit”. 

Şadûq (mort en 381 de l’hégire), Al-Amâli, p. 563, hadîth 658/16 tiré de la séance 71. En vue d’obtenir plus d’information, consulter: 

 

148 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

L'amour des Ahl-ul-Bayt est un devoir obligatoire en Islam. C'est un fait que personne ne peut contester. Toutes les écoles juridico-doctrinaires islamiques sont d'accord sur ce point, mis à part les Nawâşib, un petit groupe qui a déclaré la guerre à la famille du Prophète, et dont le nom Nawâşib tire son origine de leur hostilité aux Ahl-ul-Bayt. De ce fait, les Nawâşib se sont rendus coupables de négation d'une obligation religieuse évidente. Or nier une obligation islamique, telle que la prière ou la zakât, cela équivaut à nier le message islamique lui-même; et celui qui se permet de commettre un tel péché est certainement négateur de l’islam, même s'il fait semblant de reconnaître les shahâdatayn (La Profession de foi islamique). C'est pour cela que la haine envers les Ahl-ul-Bayt est un signe d'hypocrisie, et leur amour un signe de Foi. C'est pourquoi aussi, détester les Ahl-ul-Bayt, c'est détester Dieu et Son Prophète. Il ne fait pas de doute que le Très-Haut n'a rendu obligatoire leur amour que parce qu'ils en sont dignes, à cause de leur proximité de Lui, de leur position auprès de Lui, de leur pureté et de leur dépouillement de tout péché, de toute déviation et de                                                                                                          

Muhammad Al-Kûfi Al-Qâdhi (il vivait vers l’an 300 de l’hégire), 

Manâqibu amîri l-mu’minîn, p. 481. Al-Qâdhi An-Nu’mân AlMaghribi (mort en 363 de l’hégire), Sharhu l-akhbâr, v. 1, p. 154, h 98, h 233; v. 3, p. 109, h 1044. Dja’far ibn Qawlawiyah (mort en 368 de l’hégire), Kâmilu z-ziyârât, p. 553, h (842)/14, ch. 107. Şadûq (mort en 381 de l’hégire), Man lâ yahdhuruhu l-faqîh, v. 2, p. 613 et 617; Al-Amâli, p. 466, h (621)/11 tiré de la séance (60). Al-Mufîd (mort en 413 de l’hégire), Al-Fuşûlu l-mukhtâra, p. 450. Ţûsi (mort en 460 de l’hégire), Tahzhîbu l-ahkâm, v. 6, p. 97 et 101; Al-Amâli, p. 248, h (437)/29 tiré de la séance (9); p. 309, h (623)/70 tiré de la séance (11). Ibn Shahr Ashûb (mort 588 de l’hégire), v. 2, p. 217. Aţ-

Ţabarâni (mort en 360 de l’hégire), Al-Mu’djamu l-kabîr, v. 1, p. 319, h 947; v. 23, p. 380. Al-Haythami (mort en 807 de l’hégire), 

Madjma’u z-zawâid, v. 9, p. 109, 129, 131 et 132. Al-Muttaqi AlHindi (mort en 975 de l’hégire), Kanzu l-’ummâl, v. 11, p. 610 et 622, les traditions: (32952) et (33024); v. 13, p. 109, h (36358).  

tout ce qui suscite Son mécontentement et Sa Colère. Il est impossible de concevoir que Dieu nous impose d'aimer quelqu'un qui puisse commettre des péchés ou Lui désobéir, car Il n'a aucun lien de parenté ou d'amitié avec personne, et tous les gens ne sont pour Lui que des serviteurs créés sur un pied d’égalité: les plus nobles d'entre eux, à Ses Yeux, sont ceux qui sont les plus pieux.1  

C'est pourquoi ceux dont Il a rendu l'amour obligatoire pour tous les gens, doivent être nécessairement les meilleurs et les plus pieux de tous; autrement d'autres auraient mieux mérité cet amour, ou bien Dieu préférerait tel serviteur à tel autre, par absurdité, sans raison et sans aucun critère de mérite, ce qui est inconcevable.  

                                                      

1. Allusion faite au verset ci-après: «Le plus noble d’entre vous, auprès de Dieu, est le plus pieux». Les Appartements: 13. 

 

 

XXVIII– NOTRE CROYANCE  

CONCERNANT LES IMÂMS (P)  

Nous ne croyons pas en nos Saints Imams de la même façon exagérée que les Ghulât et les Hulûlîyyûn1, car «Quelle monstrueuse parole que celle qui sort de leurs bouches».2 Au contraire, nous croyons que les Saints Imams sont des êtres humains comme nous: ils ont les mêmes devoirs et les mêmes obligations que nous. Toutefois, ils sont des êtres honorés, que Dieu a favorisés d'une distinction particulière de piété, de dignité et d'autorité spirituelle. Les Saints Imams possèdent de tels mérites de savoir, de sagesse, de courage et de piété que personne ne peut égaler leur degré de perfection. C'est en raison de ces mérites que les Saints Imams constituent, après le Saint Prophète (pbsl), le dernier recours en matière de préceptes religieux, de jugement, de promulgation de Lois, d'interprétation du Saint Coran, etc. L'Imam Dja’far Sadiq (p) dit: " Si quelque chose nous est attribué (à nous, les Ahl-ul-Bayt) et qu'il est conforme à la raison et aux principes établis de la nature, vous ne devez pas le refuser, même si vous ne le compreniez pas; croyez-y, s'il est de nous, et rapportez-le aux autres. Mais si ce qui nous est attribué est contre la raison et le bon sens, ne l'acceptez pas ni ne le diffusez".3                                                        

1. Les hérétiques et les panthéistes. 

2. La Grotte: 5. 

3. Al-Hasan Al-Hilli (mort au 9ème siècle de l’hégire), Mukhtaşar başâ-iri d-daradjât, p. 92. Al-Madjlisi (mort en 1111 de l’hégire), 

Bihâru l-anwâr, v. 25, p. 364, ch. 12, tradition 1. An-Namâzi shShahrûdi (mort en 1405 de l’hégire), Mustadraku safînati l-bihâr, v. 1, p. 199. 


 

XXIX– NOTRE CROYANCE CONCERNANT L’IMÂMAT EN TANT QU’UNE  

DÉSIGNATION DIVINE 

Nous croyons que l'Imâmat, tout comme la Prophétie, ne peut échoir que par la décision de Dieu que Son Messager est chargé de transmettre; ou par l'Imâm précédent, s'il veut stipuler en faveur de son successeur1. De ce fait le statut de l'Imamat est exactement identique à celui de la Prophétie, en ceci que les gens n’ont pas le droit de décider du choix de celui que Dieu désigne comme Guide et Dirigeant de toute l’humanité, pas plus qu'ils n'ont le droit de le nommer, de proposer sa candidature ou de l'élire, car celui qui est doté d'un si haut degré de force spirituelle pour pouvoir supporter la responsabilité de guider les gens vers le Droit Chemin, ne saurait être présenté et nommé que par Dieu Lui-Même.  

Nous croyons que, en maintes occasions, le Saint Prophète (pbsl) avait stipulé en faveur de son cousin, l'Imam Ali ibn Abi 

Ţâlib, en tant que son successeur et guide des musulmans. De ce fait, il avait obtenu serment d’allégeance des musulmans qui l’avait reconnu en tant que commandeur des croyants et Gardien                                                        

1. Pour de plus amples informations, consulter: Les correspondances 

(un recueil des correspondances échangées entre deux éminents savants: Cheikh Salîm Al-Bushri, recteur de l’université El Azhar, et Sayyid Sharafu d-dîni l-‘Amili), correspondance n 20, actualisation de Husayn Ar-Râdhi, Assemblée Mondiale Ahlu l-Bayt, Qûm, 1ère éd., 1422 H. 

- Muhsin Al-Arâki, Nazhariyyatu n-naşşi ‘ala l-imâmati fi l-qur’âni lkarîm, Londres, book extra, 1ère éd., 1421 H.– 2000 S. - Abdu l-Husayn Sharafu d-dîn (mort en 1377 de l’hégire), An-Naşşu wa l-idjtihâd, actualisation de Abû Mudjtabâ, Qûm, imprimerie Sayyid Shuhada, 1ère éd., 1404 H. 

152 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

de la Révélation. Prenant la main de Ali le jour de Ghadîr, le Prophète (pbsl) dit: « Quiconque dont je suis le Maître, Ali que voici est aussi son Maître. O mon Dieu ! Sois l'ami de quiconque sera son ami, et l'ennemi 1de quiconque sera son ennemi. Soutiens quiconque qui le soutiendra, et abandonne quiconque l'abandonnera. Et fais que la Vérité l’accompagne toujours partout où il sera ». 

La première fois où le Saint Prophète (pbsl) désigna Ali à l'Imâmat sans équivoque fut lorsqu’il invita ses parents proches et éloignés et dit: « Celui-ci est mon Frère, mon légataire et mon Successeur. Écoutez-le donc et obéissez »2. Dans le temps                                                        

1. Aş-Şaffâr l-Qûmî (mort en 290 de l’hégire), Başâ-iru d-daradjâti lkubrâ, p. 97; Al-Humayri l-Baghdâdî (mort en 300 de l’hégire), Qurbu l-isnâd, p. 57; Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 1, p. 287, 294, 295, 296 et 420; v. 4, p. 149 et 566; v. 8, p. 27; Şadûq (mort en 381 de l’hégire), ‘Ilalu sh-sharâ-i’, v. 1, p. 144; Ahmad ibn Hambal (mort en 241 de l’hégire), Musnad, v. 1, p. 84, 118, 119, 152 et 331; v. 4, p. 281, 370 et 372; v. 5, p. 347, 366, 370 et 419; At-Tirmizhi (mort en 279 de l’hégire), Sunan, v. 5, p. 297; Al-Hâkim An-Naysabûri ( mort en 405 de l’hégire), Al-Mustadraku ‘ala ş-şahîhayn, v. 1, p. 109, 110, 116, 134, 371 et 533. On peut se contenter de la narration de Ibn Hadjar ‘Asqalâni (mort en 852 de l’hégire), toutefois rapportée par Tirmizhi et An-Nasâ-i à travers de très nombreuses voies, la tradition 

"man kuntu mawlâhu" a été recueillie par Ibn ‘Uqdah dans son ouvrage "Mufrad", ainsi que dans plusieurs autres recueils sains et authentiques. Nous avons auparavant cité l’imam Ahmad qui a affirmé: «Rien de ce qui nous a été rapporté par les Compagnons n’est comparable à ce qui nous a été rapporté par Ali ibn Ţâlib...». Voir 

Fathu l-bâri sur le commentaire de Şahîhu l-Bukhârî, v. 7, p. 61; consulter également les sources de la première note marginale au chapitre 22 (Ţarîqatu ithbâti l-islâmi wa sh-sharâ-i’i s-sâbiqa et AlGhadîr, Al-Amînî, mort en 1329 de l’hégire, t. 1. 2. De Ali ibn Ţâlib (p): " Lorsque ce verset "Avertis tes parents les plus proches" fut révélé au messager de Dieu (pbsl) (...), il dit: Ho fils d’Abdu l-Muţallib! Je jure par Dieu que je ne connais, parmi les arabes, aucun jeune qui ait apporté à son peuple quelque chose de 

où cet événement eut lieu, Ali n'avait pas encore atteint l'âge de la puberté. A maintes occasions, le Saint Prophète (pbsl) répéta ses paroles en faveur d’Ali en disant: «Tu es par rapport à moi ce que Hârûn (Aaron) était par rapport à Mûsâ (Moïse), à cette seule différence qu'il n'y aura pas de Prophète après moi ».1  

                                                                                                        

mieux que ce que je vous ai apporté. En effet, je vous ai apporté le bonheur du monde et du monde à venir. Dieu m’a ordonné de vous appeler vers Lui: lequel d’entre vous me soutiendra dans cette affaire de façon à être mon frère, mon légataire et mon chargé d’affaires parmi vous?- Tout le monde ayant gardé le silence, et quoique étant le plus jeune et le plus faible de tous, je dis: Moi, ho messager de Dieu, je te soutiendrai dans cette affaire. Le messager de Dieu (pbsl) répéta la même chose, voyant les gens garder silence, je lui réitérai donc mon soutien. C’est ainsi que posant sa main sur mon épaule, le messager de Dieu (pbsl) leur dit: celui-ci est mon frère, mon légataire et mon chargé d’affaires auprès de vous; écoutez-le et obéissez! Les gens se levèrent en éclatant de rire et en disant à Abû Ţâlib: Il t’a ordonné d’écouter et d’obéir à ton fils". Ibnu Ab l-Hadîd (mort en 656 de l’hégire), commentaire de Nahdju l-balâgha, v. 13, p. 210, tiré de Târîkhu ţ-Ţabari. Voir aussi: Al-Muttaqi Al-Hindi (mort en 973 de l’hégire), Kanzu l-‘ummâl, v. 13, p. 133, tradition (36419). Pour obtenir plus d’informations sur les sources sunnites, consulter: Sharafu d-dîn (mort en 1377 de l’hégire), Les correspondances, correspondance 20 et 21; Al-Amîni (mort en 1392 de l’hégire), AlGhadîr, v. 2, p. 278, sous le titre de "Bid-u d-da’wati fi s-sunnati wa t- târîkhi wa l’adab. Parmi les nombreuses sources chiites qui ont rapporté cette tradition, on peut citer: Al-Kûfi Al-Qâdhi ( il a vécu vers l’an 300 de l’hégire), Manâqibu amîri l-mu’minîn (p), v. 1, p. 370, ch. consacré au verset de l’avertissement, tradition (294), ainsi que celle qui la suit. Şadûq (mort en 381 de l’hégire), ‘Ilalu sh-sharâi’, v. 1, p. 170; Al-Mufîd (mort en 413 de l’hégire), Al-Irshâd, v. 1, p. 49; Ibnu l-Fatâl An-Naysabûri (mort en 508 de l’hégire), Rawdhatu lwâ’izhîn, p. 52. 

1. Al-Barqi (mort en 274 ou 280 de l’hégire), Al-Mahâsin, v. 1, p.159. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 7, p. 107; At-Tamîmi 

 

154 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

Il y a beaucoup d’autres traditions prophétiques et des versets coraniques qui tendent à l'établissement de l'autorité générale de Ali sur les gens. Ainsi, on sait que le verste coranique suivant a été révélé à propos de l'Imam Ali, après l’offrande de sa bague (à un mendiant) alors qu'il était en état d'inclination: «Vous n'avez pas de Maître en dehors de Dieu et de Son Prophète et des vrais Croyants qui s'acquittent de la Prière et qui font l'aumône alors qu'ils s'inclinent pendant la Prière».1 On pourrait citer de nombreux autres versets coraniques et traditions authentiques pour corroborer ce qui vient d'être dit à propos de la preuve absolue de l'obligation de croire à l'Imamat de Ali, toutefois la diversité des thèmes que nous devons aborder ici ne nous permet pas de les citer tous. Par la suite, l'Imam Ali, présenta et désigna l'Imam Hasan et l'Imam Husayn comme étant l'un après l'autre ses Successeurs à l'Imamat. L'Imam Husayn désigna à son tour son fils, l'Imam Ali Zaynu l-‘Abidîn comme Imam après lui. La succession à Imamat continua ainsi jusqu'au dernier Imam des Ahl-ul-Bayt,                                                                                                          

Al-Maghribi (mort en 363 de l’hégire), Da’âimu l-islâm, v. 1, p. 16. 

Şadûq (mort en 381 de l’hégire), ‘Ilalu sh-sharâ-i’, v. 1, p. 66, 137, 138, 202 et 222; ‘Uyûnu akhbârî r-Ridhâ (p), v. 1, p. 209. Abû Dâwûd Aţ-Ţayâlsi (mort en 204 de l’hégire), Al-Musnad, p. 28 et 29. Aş-

Şan’âni (mort en 211 de l’hégire), Al-Muşannaf, v. 5, p. 406, tradition (9745); v. 11, p. 226, tradition (20390). An-Naysabûri (mort en 261 de l’hégire), Şahîhu Muslim, v. 7, p. 120 et 121. At-Tirmizhi (mort en 279 de l’hégire), v. 5, p. 302, tradition (3808), p. 304, tradition (3813) et (3814). Al-Hâkim An-Naysabûri (mort en 405 de l’hégire), AlMustadraku ‘ala ş-şahîhayn, v. 2, p. 337; v. 3, p. 109 et 133. AlBayhaqi (mort en 458 de l’hégire), As-Sunanu l-kubra, v. 9, 40. AlHaythami (mort en 807 de l’hégire), Madjma’u z-zawâid, v. 9, p. 109– 111. Ibn Hadjar Al-‘Asqalâni (mort en 852 de l’hégire), Fat-hu l-Bârî, v. 7, p. 60; v. 9, p. 53.  

1. La Table Servie: 55. 

l'Imam de notre époque, le Mahdi promis, le Sauveur attendu, 

après qui il n'y aura plus d'Imam. 

 XXX– NOTRE CROYANCE CONCERNANT LE NOMBRE DES IMÂMS (P). 

Nous croyons que les Imâms prédésignés qui ont qualité de 

l’Imamat authentique et à qui nous devons nous référer pour 

connaître les statuts légaux sont au nombre de douze1. Le Saint 

                                                      

1. Il est évident que les sources islamiques abondent en traditions 

authentiques qui restreignent le nombre des Imams à douze, toutefois 

certains narrateurs ont consacré des ouvrages ou des chapitres entiers 

de leurs ouvrages à cette question, tels que voici:  

- Ali ibn Muhammad Al-Khazzâz Ar-Râzi (mort au 4è siècle de 

l’hégire), Kifâyatu l-athar fi naşşi ‘ala l-aimmati ithnay ‘ashar, 

actualisation de ‘Abdu l-laţîf Al-Husayni Al-Kuh Kamari Al-Khôi, 

Qum, publications Bîdâr, 1401 H.  

- Ahmad ibn ‘Ubaydullah ibn ‘Ayyâsh Al-Djawhari (mort en 401 de 

l’hégire), Muqtadhabu l-athari fi naşşi ‘ala l-aimmati ithnay ‘ashar, 

revu, corrigé et annoté par Hâshim Ar-Rasûli, Qum, librairie Aţ-

Ţabâţabâi. 

- Abu l-Fat-hi Al-Karâdjiki (mort en 449 de l’hégire), Al-Istinşâ fi nnaşşi ‘ala l-aimmati l-aţhâr, Beyrouth, Dâru l-adhwâ, 2è éd., 1405 H. 

- Ibn Maytham Al-Bahrâni (mort en 679 de l’hégire), Istiqşâ-u nnazhari fî imâmati l-aimmati ithnay ‘ashar. 

- Le chapitre qui affirme que les Imams sont au nombre de douze à 

travers la voie sunnite, et d’après les indices du Coran et de la Thora, 

tel que rapporté par An-Nu’mâni (mort en 380 de l’hégire), AlGhayba. 

- Kâzhim Alu Nûh (mort en 1360 de l’hégire), Ţuruqu hadîthi laimmati ithnâ ‘ashar, Baghdâd, Dâru l-ma’ârif. 

- Al-Mirzâ Djawâd At-Tabrîzi (contemporain), bref traité sur les 

stipulations authentiques relatives à l’Imamat des douze infaillibles 

inspiré des propos prophétiques ci-après: “Cette Communauté sera 

dirigée par douze Imams”, Murtadhâ Al-Askari, Beyrouth, B.P.: 

24/124. 

- Sulaymân ibn Ibrâhîm Al-Qandûzî Al-Hanafi (mort en 1294 de l’hégire), Yanâbi’u l-mawaddati li zhawi l-qurba, actualisé par Ali Djamâl Ashrafu l-Husayni, Dâru l-uswah, 1ère éd., 1416 H, v. 3, ch. 77 traitant de la tradition "Après moi, il y aura douze successeurs". Consulter également: Abû Dâwûd Aţ-Ţayâlis (mort en 204 de l’hégire), Al-Musnad, p. 105 et 180; Ahmad ibn Hambal (mort en 241 de l’hégire), Al-Musnad, v. 5, p. 86– 108; Al-Bukhâri (mort en 256 de l’hégire), Şahîh, v. 8, p. 127; An-Naysabûri (mort en 261 de l’hégire), 

Şahîhu Muslim, v. 6, p. 403; Abû Dâwûd As-Sadjastâni (mort en 275 de l’hégire), Sunan, v. 2, p. 309; ch. parlant de Al-Mahdi, tradition (4279) et (4280); At-Tirmizhi (mort en 279 de l’hégire), Sunan, v. 3, p. 340, tradition (2323), ch. consacré aux faits des Khulafâ; Aţ-

Ţabrâni (mort en 360 de l’hégire), Al-Mu’djamu l-kabîr, p. 195, 196 et 232; Al-Hâkim An-Naysabûri (mort en 405 de l’hégire), AlMustadraku ‘ala ş-şahîhayn, v. 3, p. 617, 618; Al-Khaţîbu l-Baghdâdî (mort en 436 de l’hégire), Al-Kifâyatu fî ‘ilmi r-riwâyah, p. 95; AnNawawi (mort en 676 de l’hégire), Sharhu Şahîhi Muslim, v. 12, p. 201; Al-Haythami (mort en 807 de l’hégire), Madjma’u z-zawâid, v. 5, p. 190, 191, ch. parlant de douze successeurs; etc. L’application de cette tradition a rendu les savants sunnites perplexes, vu que non seulement elle a été authentifiée, mais également elle a été rapportée à travers plusieurs voies. Partant, ils ont formé différentes hypothèses qui n’arrivent pas toujours à leur donner la sérénité. Consulter, à titre d’exemple, les sources suivantes: 

- Ibn Hadjar Al-Asqalâni (mort en 852 de l’hégire), Fat-hu l-Bârî, v. 13, p. 182. 

- Al-Mubârak Kafûri (mort en 1353 de l’hégire), Tuhfatu l-ahwazhî fî sharhi t-tirmizhi, v., p. 391– 396, ch. parlant des Khulafâ. Cependant, Al-Qandûzî après avoir consacré quelques lignes aux douze successeurs, il dit à peu près ceci de certains investigateurs: “Les traditions affirmant que douze Khalifes succéderont au Saint Prophète (pbsl) sont très fréquentes et rapportées à travers plusieurs voies, avec l’explication du temps, du lieu et de leur état. Partant, ceci laisse comprendre que dans ses propos le messager de Dieu (pbsl) faisait allusion aux douze Imams issus de sa famille, parmi les gens de sa Demeure, ce qui fait que ladite tradition ne peut être appliquée aux quatre califes qui lui ont succédé immédiatement puisque leur nombre est inférieur à douze, ni aux souverains omeyyades, car leur nombre 

 

158 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

                                                                                                        

dépasse les douze mentionnés dans le hadîth, et parce qu’ils étaient– à l’exception de Omar Ibn Addu l-‘Aziz– des oppresseurs et qu’ils ne sont pas issus du clan Hâshimite, alors que le Prophète (pbsl) a précisé: “Ils sont tous issus des Banû Hâshim” selon le récit rapporté par Abdu l-Mâlik, citant Djâbir. Il est à noter que le fait que le Prophète (pbsl) avait abaissé sa voix en prononçant cette dernière mention donne plus de crédit à ce récit, car certains des Compagnons présents n’apprécieraient pas la succession des Hâshimites. Cette tradition ne peut être appliquée aux souverains abbassides non plus, car leur nombre dépasse celui de douze mentionné et parce qu’ils n’ont pas respecté le verset coranique: “Dis: je ne vous en demande point de salaire hormis l’amour pour les proches” ni le hadîth alKisâ'. Par conséquent, cette tradition doit être appliquée aux douze Imams issus de la Sainte Famille parmi les gens de la Demeure (p), parce qu’ils furent les meilleurs de leur temps sur le plan du savoir, de la compétence, de la piété, de la noble ascendance qu’en raison de leur position auprès de Dieu. Ils ont hérité leur savoir, qui était un savoir surnaturel, du Saint Prophète (pbsl) même à travers leurs pères, ce qui confirme que c’est aux douze Imams de sa Demeure (p) que le Saint Prophète (pbsl) avait fait allusion dans cette tradition, tel qu’en témoigne le hadîth "Thaqalayn", ainsi que d’autres traditions citées dans le présent ouvrage et dans d’autres sources. Dans ses propos, le Prophète (pbsl) dit: “Cette religion demeurera puissante tant que douze lieutenants régneront sur vous et bénéficieront de l’accord de toute la Communauté à leur sujet”, et quant à cette partie “et bénéficieront de l’accord de toute la Communauté à leur sujet” figurant dans la version de Djâbir ibn Samara elle veut dire que l’ensemble de la Communauté sera unanimement convaincue de leur Imâmat lors de l’avènement du douzième Imam (p). - Sulaymân ibn Ibrâhîm Al-Qandûzî Al-Hanafi (mort en 1294 de l’hégire), Yanâbi’u l-mawaddati li zhawi l-qurba, v. 3, p. 292, 293, ch. 77 discutant de la tradition “Douze Khalifes me succéderont”. Cette tradition peut être trouvée dans Sunan Abi Dâwûd, v. 2, p. 309, hadîth (4279); Fat-hu l-Bârî sharhu şahîhi l-Bukhârî, v. 13, p. 182, etc. Allamé At-Tustari dit: "Nos partisans, les chiites imâmites, ont prouvé jadis l’authenticité de ces traditions touchant à la légitimité du Khalifat des douze Imams (p), dès lors qu’aucun ne limite leur nombre à douze Prophète (pbsl) les avait désignés tous par leurs noms1, et ensuite chacun d'eux a désigné son successeur.                                                                                                           

hormis les chiites imâmites. D’après les preuves rationnelles et traditionnelles, l’Imâmat et le Khalifat signifient que la personne qui assume ces fonctions doit, outre sa désignation par Dieu et Son messager (pbsl), jouir d’un état d’infaillibilité qui ne peut leur faire défaut en aucun cas. C’est ainsi que faisant allusion à Al-Hasan et AlHusayn (p), le saint Prophète (pbsl) a dit: “Mes deux fils ci-présents sont deux Imams qu’ils soient debout ou assis”. Ceci ne veut pourtant pas dire qu’en usurpant leur droit à l’Imamat et au Khalifat (temporels) on les a dépossédés de ce que Dieu leur a octroyé, parce que ces fonctions ressemblent à celle de la fonction des prophètes (p) dont le statut ne peut souffrir aucune altération à cause de la mécréance de ceux qui n’ont pas cru à eux”. Voir: Al-Qâdhi AtTustari (mort en 1019 de l’hégire), Aş-Şawârimu fî naqdi ş-şawâiqi lmuhtariqa, p. 95.  

1. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 1, p. 525 et 526, tradition 1, section consacrée au Hujjah, ch. parlant de douze Imams et de la stipulation. Al-Khazzâzu Al-Qûmî Ar-Râzi (mort au 4è s. de l’hégire), Kifâyatu l-athar fi naşşi ‘ala l-aimmati ithnay ‘ashar, p. 53, ch. parlant de la tradition rapportée par Djâbir ibn Abdullah Al-Anşâri sur la désignation des douze Imams (p) par le Prophète (pbsl); p. 169, ch. parlant de ce qui a été rapporté du Prophète (pbsl) à travers AlHusayn ibn Ali (p) sur les textes ayant trait aux douze Imams (p). AlHilli (mort au 9è siècle de l’hégire), Mukhtaşaru Başâiri d-daradjât, v. 39, p. 122– 123. Aţ-Ţabari (mort vers les débuts du 4è siècle de l’hégire), Dalâilu l-imâmah, p. 448– 449. Al-Khaşîbi (mort en 334 de l’hégire), Al-Hidâyatu l-kubrâ, p. 375. Al-Mufîd (mort en 413 de l’hégire), Al-Ikhtişâş, p. 210. Al-Madjlisi (mort en 1111 de l’hégire), 

Bihâru l-anwâr, v. 36, p. 226– 372, ch. 41 parlant des stipulations du Saint Prophète (pbsl). Al-Qandûzî Al-Hanafi (mort en 1294 de l’hégire), Yanâbi’u l-mawaddati li zhawi l-qurba, v. 3, p. 281, ainsi que le chapitre suivant (76) qui parle des douze Imams les citant nommément. Al-Djuwayni a rapporté dans Al-Farâidu s-samţîn que le messager de Dieu (pbsl) a dit: «Je suis le maître des envoyés, Ali ibn Abi Ţâlib est le maître des légataires (spirituels) et, assurément, il y aura douze successeurs après moi, le premier d’eux étant Ali ibn Abi 

 

160 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

Ce sont:  

1– Abu l-Hasan, Ali ibn Ţâlib, Al-Murtadhâ, né 23 ans av. l'Hégire et mort l’an 40 de l'Hégire. 2– Abû Muhammad, Al-Hasan ibn Ali, Az-Zaki, né en l’an 2 de l’Hégire et mort l’an 50. 

3– Abû Abdillah, Al-Husayn ibn Ali, Sayyidu sh-shuhadâ, né en l’an 3 de l’Hégire et mort l’an 61.                                                                                                           

Ţâlib et le dernier sera Al-Mahdi», «Certes, mes successeurs, mes légataires et les arguments de Dieu auprès des gens seront au nombre de douze, le premier d’eux étant mon frère et le dernier sera mon descendant». On lui demanda: Ho messager de Dieu, qui est donc ton frère? Il répondit: «C’est Ali ibn Ţâlib», on lui demanda alors: qui est ton descendant: «C’est Al-Mahdi qui la (la terre) remplira d‘équité et de justice comme elle est remplie de l’oppression et de l’injustice. Et par Celui qui, par la vérité, m’a suscité en tant que prophète, même s’il ne restait qu’un seul jour à ce monde d’exister, Dieu le prolongera jusqu’à ce qu’apparaisse mon descendant Al-Mahdi; c’est alors que l’esprit de Dieu, Jésus fils de Marie, descendra se ranger derrière lui (al-Mahdi) pour accomplir l’office, et la terre s’épanouira par la lumière de son Seigneur, de telle façon que son autorité s’étendra de l’Orient à l’Occident». Allamé ‘Askari a rapporté cette tradition des manuscrits gardés à la bibliothèque centrale de l’université de Téhéran, n 1164/1690– 1691, feuillet 60. Voir la série "’Ala mâidati l-kitâbi wa s-sunnah", n 6 intitulé "Min hadîthi n-nabi (pbsl) yakûnu li hâzhihi l-ummati ithnâ ‘ashara qayyiman". Pour plus d’informations au sujet des textes qui parlent des douze Imams les citant nommément, consulter la précieuse introduction de allamé Luţfullah Aş-Şâfi Al-Golpaygâni figurant sur le livre intitulé "Muqtadhabu l-athari fi n-naşşi ‘ala l-aimmati l-ithnayi ‘ashar" mentionné dans la note marginale précédente, dans laquelle il a cité plusieurs ouvrages, ainsi que plusieurs textes qui, ayant été rapportés fréquemment par les narrateurs sunnites à travers différentes voies, font référence à l’Imâmat des douze Imams de la descendance de Muhammad (pbsl). 

4– Abû Muhammad, Ali ibn Al-Husayn, Zaynu l-‘Âbidîn, né en 38 de l’Hégire et mort en 95.  

5– Abû Dja’far, Muhammad ibn Ali, Al-Bâqir, né en 57 de l’hégire et mort en 114. 

6– Abû Abdillah, Dja’far ibn Muhammad, Aş-Sadiq, né en 83 de l’hégire et mort en 148.  

7– Abû Ibrâhîm, Mûsa ibn Dja’far, Al-Kâzhim, né en 127 de l’hégire et mort en 183.  

8– Abu l-Hasan, Ali ibn Mûsa, Ar-Ridhâ, né en 148 et mort en 203. 

9– Abû Dja’far, Muhammad ibn Ali, Al-Djawâd, né en 195 de l’hégire et mort en 220. 

10– Abu l-Hasan, Ali ibn Muhammad, Al-Hâdi, né en 212 de l’hégire et mort en 254. 

11– Abû Muhammad, Al-Hasan ibn Ali, Al-‘Askari, né en 232 de l’hégire et mort en 260. 

12– Abu l-Qâsim, Muhammad ibn Al-Hasan, Al-Mahdi, né en 255 de l’hégire et demeure vivant jusqu’à ce jour (La paix soit sur Muhammad et ses successeurs élus). Le douzième Imam est l’Argument de Dieu à notre époque. S’étant occulté sur ordre de Dieu, il réapparaîtra au moment où Il voudra, pour remplir la terre d’équité et de justice, comme elle est remplie d’oppression et d’injustice.   

 

XXXI– NOTRE CROYANCE CONCERNANT LE MAHDI (P)1 

L’annonce de la réapparition de l'Imam Al-Mahdi (p) qui est un descendant de la Dame Fâţima (p)2, la fille du Saint Prophète (pbsl), à une époque où le monde aura été rempli d'injustice et d'oppression, qui seront remplacées, par ses soins, par la justice et l'équité, nous a été rapportée du Prophète (pbsl) par une chaîne de transmetteurs successifs. Toutes les écoles juridiques de l’islam ont rapporté les propos du Prophète (pbsl) concernant ce sujet, et elles les considèrent toutes comme authentiques, exception faite des divergences existant dans leurs croyances respectives à ce propos.3  

                                                      

1. Pour plus des détails, consulter: An-Nu’mâni (mort au 3è siècle de l’hégire) Al-Ghayba. Muhammad Bâqir Şadr (mort en 1980 de l’hégire), Bahthu hawla l-Mahdi (p); Al-Mahdi (p); Mawsû’atu limâmi l-Mahdi (p) et Târîkhu ghaybati l-kubra. Aş-Şâfi AlGolpaygâni (contemporain), Muntakhabu l-athari fi l-imâmati ithnayi ‘ashar. Al-Badri (contemporain), Ar-Raddu ‘alâ shubuhâti Ahmadi lkâtibi hawla imâmati ahli l-bayt wa wudjûdi l-Mahdi l-muntazhar (p). Consulter la bibliographie à la fin de l’ouvrage en vue d’avoir une idée claire sur ces livres susmentionnés. 2. Pour s’assurer que l’Imam Al-Mahdi (p) est réellement de la descendance de la dame Fâţima (p), consulter: Mu’djamu ahâdîhi lMahdi (que Dieu accélère sa réapparition), Al-Kûrâni (contemporain), v. 1, p. 137, 138, 189, 566; v. 3, p. 191. En outre, il a cité de dizaines des sources des deux factions (chiite et sunnite) affirmant que l’Imam Mahdi (p) est de la descendance de la dame Fâţima (p). Ibid. v. 1, p. 394; v. 3, p. 15. 3. Pour s’assurer que l’Imam Al-Mahdi (p) est réellement de la descendance de la dame Fâţima (p), consulter: Mu’djamu ahâdîhi lMahdi (que Dieu accélère sa réapparition), Al-Kûrâni

La croyance en la réapparition de l'Imam Al-Mahdi (p) n'a pas été inventée par les chiites, comme le laissent entendre certains esprits malveillants et insidieux qui prétendent qu’exaspérés par l'excès d'injustice et d'oppression qui sévissait dans le monde, les chiites ont rêvé de l'avènement d'un dirigeant susceptible de purifier la terre de la souillure de l'injustice. Si la croyance relative à la réapparition d'Al-Mahdî (p) n'avait pas été énoncée et établie par le Saint Prophète (pbsl), de façon à permettre à tous les musulmans de son époque d’en prendre pleinement conscience et d’y croire fermement, il n’aurait pas été possible aux imposteurs– tels que les Kaysâniyyah1, les Abbassides et les Alides– qui, durant les premiers siècles de l’avènement de l’islam ont prétendu être le Mahdî, d’abuser de la crédulité des musulmans afin de s’emparer du pouvoir. Ils voulaient, à travers cette prétention, exploiter la vraie croyance islamique à laquelle adhéraient tous les musulmans, afin d’exercer leur influence sur le grand public. Nous, les chiites, tout en croyant que la religion musulmane est la vraie et la dernière religion révélée, et tout en n'espérant en l'avènement d'aucune autre religion pour réformer l'humanité,                                                                                                          

(contemporain), dans la tradition qui dit qu’il remplira la terre d’équité et de justice. Voir: v. 1, p. 94, 114, 121, 123, 170, 265, 364; v. 3, p. 11, 12 40, 61, 202, 307, 318, 323; v. 4, p. 225, 350, 361, 497, v. 5, p. 281, 358.  

1. Al-Kaysâniyyah est une secte chiite qui professe l’imâmat de Muhammad ibn Hanafiyyah, parce que, d’après elle, lors de la bataille de Djamal qui eut lieu à Başra, l’étendard lui avait été confié au détriment de ses deux frères, Al-Hasan et Al-Husayn (p). Cette secte fut appelée Kisâniyyah, du surnom "Kîsân" de son chef, Al-Mukhtâr ibn Abî ‘Ubayd Ath-Thaqafi, lequel eut droit à ce surnom par référence au nom du chef de sa police, qui s'appelait justement "Kîsân" et qui était encore plus extrémiste que Mukhtâr dans sa façon de parler, d’agir et de tuer. Voir: An-Nûbakhti (un des doctes du 3è siècle de l’hégire), Firaqu sh-shî’ah, p. 23. 

 

164 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

en dépit de l’expansion de l’oppression et de l’injustice comme nous le constatons actuellement dans le monde, au point qu’il ne demeure plus de place pour la justice et la réforme au sein des gouvernements actuels, et quoique nous voyions les musulmans eux-mêmes s’écarter de leur religion et en suspendre les lois dans tous les pays islamiques, où un sur mille de ses préceptes ne sont même pas appliqués, nous espérons, malgré tout, au retour en puissance de la religion musulmane qui sera en mesure de réformer ce monde qui est submergé par la corruption et l’injustice.  

Cependant l’islam ne saurait reprendre ses forces et rétablir son contrôle sur l'humanité tant qu'il demeurera dans son état actuel où les divisions en ce qui concerne ses statuts, ses lois et ses enseignements, déchirent ses adeptes, qui ont accepté et acceptent encore de nos jours toutes les hérésies que ses lois ont connues, et toutes les inventions et les aberrations qui l'ont déformé. Non, l’islam ne saurait se redresser que si un grand réformateur apparaît pour le reprendre en main, réunifier ses adeptes, éliminer la déviation qu'on lui fait subir, le débarrasser des inventions et des aberrations qu'on lui a rattachées. L'apparition d'un tel dirigeant n'est concevable qu'à la suite de l'intervention d'une grâce divine qui fera de lui un dirigeant "Bien Guidant et Bien Guidé", digne d'une aussi haute position que la prise en charge de la direction générale des affaires de l'humanité, et doté de cette force extraordinaire qui le rendra capable de remplir la terre d'équité et de justice après qu'elle aura été plongée dans un océan d'injustice et d'oppression. Bref, la nature de cette situation corrompue jusqu'à l'exaspération dans laquelle sombre l'humanité, et la croyance en notre religion et dans le fait qu'elle est la dernière des religions, rendent nécessaire l'attente d'un tel réformateur, AlMahdi, pour sortir le monde de l'impasse actuelle. C'est pourquoi toutes les écoles islamiques, et même toutes les nations non musulmanes, ont cru à cette attente. Mais la différence entre les chiites imâmites et les autres, c'est que les premiers croient que ledit réformateur "Bien-Guidé" est une personne connue, née en l'an 256 de l'Hégire, et toujours vivante, qu'il est le fils d'Al-Hasan Al-‘Askari, et que son nom est Muhammad.  

Le Saint Prophète (pbsl) et ses nobles descendants (p) nous ont informés de la nouvelle de sa naissance et de son avènement, de telle façon que cette nouvelle nous est parvenue par des hadîths authentiques concordants. Nous croyons que la chaîne de l'Imamat ne s'interrompt jamais. Elle continuera, d'une façon ininterrompue, sur cette terre, bien que l'Imam puisse rester invisible aux hommes jusqu'au moment où Dieu voudra bien qu'il réapparaisse, à une époque fixée d'avance. C'est là un mystère divin, que Seul Dieu connaît. Sa longévité exceptionnelle est certes un miracle de Dieu, mais ce miracle n'est pas plus extraordinaire que celui dont il avait déjà été l'objet, à savoir son accession à l'Imâmat de l'humanité alors qu'il avait à peine cinq ans, après la mort de son père. Ce miracle n'est pas non plus davantage étonnant que celui de Jésus fils de Marie (p), qui devint prophète et put parler aux hommes étant encore bébé. 

Par ailleurs, une longévité hors du commun, ou considérée comme telle, n'est pas impossible en médecine ou scientifiquement parlant, quoique la médecine ne soit pas encore parvenue à prolonger la vie d'une telle façon. Et même s'il est impossible à la médecine de réaliser un tel exploit, Dieu Tout-Puissant est capable de tout faire, puisqu'Il avait déjà accordé à Noé une très longue vie, et la survie à Jésus, selon ce que nous affirme le Saint Coran. Et s'il était permis de douter de ce que dit le Saint Coran, il faudrait dire adieu à l’islam. Ce qui est vraiment surprenant, c'est le fait qu’un musulman puisse être sceptique sur la possibilité d'une telle longévité extraordinaire, alors qu'il prétend croire au Livre de Dieu ! Il est   

166 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

à noter, à ce propos, qu'attendre la venue du Réformateur et Sauveur al-Mahdî dont il est question ne signifie pas que les musulmans doivent rester les bras croisés et abandonner leurs obligations religieuses qui consistent, entre autres, à soutenir l’islam, lutter pour sa cause, appliquer ses lois, commander le bien et interdire le mal. Bien au contraire, il incombe au musulman assujetti à la Loi de se conformer à ses préceptes et de déployer tous les efforts possibles pour les connaître dans leur sens authentique, à travers leurs véritables canaux de transmission. Ils sont donc tenus, autant que faire se peut, d'ordonner le bien et d'interdire le mal, car chacun de nous est responsable et chacun devra rendre compte de sa responsabilité.1 

Partant, personne n'est autorisé à négliger ses devoirs en attendant la venue du Réformateur Bien Guidé, car la venue de ce Sauveur ne dispense personne d'aucun de ses devoirs, ni n'autorise l'ajournement d'une obligation, ni ne permet aux musulmans de vivre dans l'indifférence, la négligence et l'apathie, comme un bétail sans berger.2                                                         

1. Ibnu Ţâwûs (mort en 664 de l’hégire), Kashfu l-mahadjdjati li thmarati l-mahdja, p. 39. Ibnu Abî Djumhûr (mort en 880 de l’hégire), 

‘Awâli l-laâlî, v. 1, p. 129, h (3), w 364, h (51). Al-Madjlisi (mort en 1111 de l’hégire), Bihâru l-anwâr, 72: 38, h 36. Ahmad ibn Hambal (mort en 241 de l’hégire), Musnad, v. 2, p. 5, 54, 111, 121. Al-Bukhâri (mort en 256 de l’hégire), Şahîh, v. 1, p. 215; v. 2, p. 79; v. 3, p. 88, 125, 189; v. 6, p. 146, 152. An-Naysabûri (mort en 261 de l’hégire), 

Şahîhu muslim, v. 7, p. 8. Abû Dâwûd As-Sadjistâni (mort en 275 de l’hégire), Sunan, v. 2, p. 13; v. 3, p. 24.  

2. Le mot utilisé dans le texte original en arabe est "hamalan", il veut dire "en vain" ou "en pure perte". Voir: Al-Djawhari (mort en 393 de l’hégire), Aş-Şahîh, v. 5, p. 1854, racine (hal). Al-‘Askari, Al-Furûqu l-lughawiyyah, p. 192. Ibn Al-Manzhûr Al-Ifrîqi (mort en 711 de l’hégire), Lisânu l-‘arab, v. 2, p. 311. 

XXXII- NOTRE CROYANCE CONCERNANT LE RETOUR POSTHUME1  

L'une des croyances que les chiites duodécimains ont héritées des Ahl-ul-Bayt (p) est celle du retour posthume, c'est-à-dire que Dieu ressuscitera, pour un temps limité, une partie des morts dans la forme qu’ils possédèrent avant de mourir. Certains de ceux qui retourneront à la vie seront honorés par Dieu, d'autres seront disgraciés. Les droits de ceux parmi eux qui auraient été spoliés seront arrachés aux malfaiteurs pour leur être restitués. Cela aura lieu après l’avènement de l'Imâm AlMahdî (p). 

Les personnes destinées à retourner à la vie après la mort et à retourner dans ce monde sont soit celles qui auront atteint un très haut degré de piété et de foi, soit celles qui auront atteint le pire niveau de corruption et de malfaisance. Après être restées un certain temps en vie, elles mourront de nouveau et retourneront à l'autre monde pour y recevoir la récompense ou la punition qu'elles auront méritée. Dieu fait justement allusion au retour posthume, dans le Saint Coran, lorsqu'IL évoque le désir des revenants qui, n'ayant pas su ou voulu se réformer lors de leur retour, ont mérité la punition de Dieu de vivre une troisième fois: "Ils (les infidèles) diront: « Notre Seigneur ! Tu nous as fait nourrir deux fois, 

                                                      

1. Pour avoir plus d’information au sujet de Radj’ah, consulter: ArRadj’atu awi l-‘awdatu ila l-hayâti d-dunyâ ba’da l-mawt, Markazu rrisâlah, Qûm, Markazu r-risâlah, 1ère éd., 1418 H., Silsilatu l-ma’ârifi l-islamiyyah, n 12. Ar-Radj’ah, ‘Abdu l-Karîm Alu Nadjaf (contemporain), Qûm, Assemblée Mondiale Ahlu l-Bayt (p), 1ère éd., 1422 H., Silsilatu fî rihâbi Ahli l-Bayt (p), n 7.  

168 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

et redonné la vie deux fois. Nous avons reconnu nos péchés. Y a-t-il un moyen d’en sortir ?"1 En effet, le Saint Coran ainsi que les nombreux propos rapportés des guides infaillibles (p) ont mentionné le retour posthume, la majorité des chiites imâmites y croient, excepté une minorité d’entre eux qui, faisant une mauvaise interprétation desdits versets et récits traditionnels, affirment que le retour posthume n’est autre que la rétrocession, lors de l’avènement de l’Imâm Al-Mahdi (p), des pouvoirs temporels aux mains des gens de la Demeure Prophétique (p). Les Sunnites considèrent la croyance en le retour posthume comme l’une des croyances non islamiques qu'ils n'hésitent pas à dénoncer. Leurs traditionnistes discréditaient tout rapporteur ou transmetteur de hadiths qui souscrivait à cette croyance. Non seulement ils la considèrent comme une forme de mécréance et de polythéisme, mais pire encore, car c'est surtout à cause de cette croyance que les chiites imâmites ont été dénigrés et anathématisés.  

Or, il ne fait pas de doute qu'il s'agit là d'un exemple typique de réaction exagérée et disproportionnée qui sert de prétexte aux différentes écoles juridiques de l’islam pour s'entredénigrer et s'entrediffamer. Car, en réalité, il n'y a pas lieu de dramatiser et de réagir avec une telle véhémence contre cette croyance qui ne froisse nullement la croyance au monothéisme, ni à la Prophétie, mais au contraire les confirme, puisque le Retour est un Signe de la Toute-puissance absolue de Dieu, au même titre que la Résurrection et le Jour du Jugement. En fait, le Retour Posthume équivaut à l'un des miracles qu'accomplissait le Prophète ‘Isâ lorsqu'il ressuscitait les morts, mais à cette différence près que, dans le cas du Retour Posthume, le fait miraculeux est plus prononcé puisqu'il s'agit                                                        

1. Le Pardonneur: 11. 

de ressusciter des morts en état de décomposition totale et réduits en poussière, comme le décrit le Saint Coran: «Il (le mécréant) dit: "Qui va redonner la vie aux ossements alors qu’ils sont réduits en poussière ? Dis: "Celui Qui les a créés une première fois leur redonnera la vie. Il Se connaît parfaitement à toute création."».1 Ainsi, la croyance au Retour Posthume ne saurait être assimilée au blasphème ni au polythéisme. Ceux qui ont dénoncé la croyance au Retour en l'assimilant à la croyance à la métempsycose, laquelle est rejetée par l’islam, ignorent tout simplement la différence entre la transmigration des âmes et la résurrection des corps. Or, il s'agit d'une différence majeure puisque, dans le premier cas, il est question du déplacement de l'âme d'un corps vers un autre, alors que dans le second cas, celui de la résurrection corporelle, l'âme retourne au corps auquel elle appartenait à l'origine, et ce corps revient à la vie sous sa forme et sa structure originelles. En tout cas, si l'on peut supposer que le retour d'un mort à la vie serait une forme de transmigration, la résurrection de morts opérée par Jésus (p) fils de Marie équivaudrait aussi à une sorte de transmigration, et il en irait de même de la Résurrection du Jour du Jugement, ce qu'aucun musulman ne saurait admettre. Ceci dit, l'objection à la croyance au Retour Posthume ne se ramène plus qu’à deux possibilités: 1- Soit que le Retour Posthume est irréalisable, 2- Soit que les traditions le concernant ne sont pas justifiées. Et même dans l’hypothèse que ces deux aspects relatifs au Retour Posthume seraient discutables, cette croyance ne doit pas donner lieu à une telle véhémence et les tenants de cette croyance ne méritent pas pour cela d'être accusés, par leurs adversaires, de dévier de la Voie de l’islam. Car il y a tant de                                                        

1. Yâsîn: 78– 79.  

 

170 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

croyances, parmi les autres écoles juridiques islamiques, qui sont logiquement impossibles, ou qui ne sont pas fondées sur un texte authentique, mais dont les tenants ne sont pas pour autant qualifiés de polythéistes ni accusés d'avoir dévié de l’islam! Les exemples de telles croyances sont nombreux: la croyance de certains sunnites à la possibilité que le Saint Prophète (pbsl) eût été amnésique ou capable de commettre des péchés1, ou que le Saint Coran préexiste2, ou que le Saint Prophète (pbsl) n'ait pas désigné son Successeur, etc...  

La supposition de l'impossibilité du Retour Posthume est islamiquement sans aucun fondement car, comme nous l'avons déjà dit, le Retour est une sorte de résurrection des corps comme celle du Jour du Jugement, à cette différence près qu'elle a lieu dans ce bas-monde. Par conséquent, l'acceptation de la possibilité de la résurrection des corps le Jour du Jugement devient la preuve de la possibilité de la résurrection des corps dans ce monde-ci. Il n'y a aucune difficulté à comprendre une chose si simple. Mais si, malgré cela, le Retour nous semble quelque chose qui suscite l'étonnement, c'est parce qu'il ne nous est pas familier dans notre vie d'ici-bas, et parce que nous n'en savons pas assez sur ce qui pourrait le justifier ou l'empêcher, pour l'admettre ou le récuser. Or l'esprit humain admet difficilement ce qui ne lui est pas familier. C'est comme celui qui s’étonne: « Qui va redonner la vie aux ossements alors qu’ils sont réduits en poussière ? » et à qui on répond: « Celui 

                                                      

1. Al-‘Amili (contemporain), Aş-Şahîhu min sîrati n-nabiyyi l-a’zham (pbsl), v. 5, p. 175, 3è discussion.  

2. A l’instar des Hambalites et des Ash’arites qui pensent qu’en adhérant à une telle croyance ils honorent le Saint Coran. Certains sont allés même jusqu’à affirmer la préexistence concomitante des feuilles et de la couverture du Saint Coran avec Dieu. Voir: Ali Muhammad Aşifi, Etudes sur le Saint Coran, p. 80.  

Qui les a créés une première fois leur redonnera la vie, Il Se connaît parfaitement à toute création ».1 Dans un tel cas, où il n'y aurait pas de preuve rationnelle– ou du moins si on le présume– de nature à établir ou à démentir une affirmation, nous devrions nous soumettre aux textes religieux émanant de la source de la Révélation divine pour fonder notre croyance.  

Or il y a, dans le Saint Coran, des versets qui établissent le Retour à ce bas-monde de certains morts. Un exemple en est le miracle de ‘Isâ, rapporté dans le Coran, consistant à faire revivre les morts: «Et je guéris l’aveugle-né et le lépreux, et je ressuscite les morts par la permission de Dieu».2 Autre exemple, la mort et le retour à la vie de celui qui, passant devant une cité en ruines, s’étonna: «Comment Dieu fera-t-il revivre cette cité alors qu'elle est déjà morte? Dieu le fit mourir cent ans, et Il le ressuscita ensuite».3 Ainsi, le verset " Notre Seigneur ! Tu nous a fait mourir deux fois"4 fait allusion au retour à la vie dans ce bas-monde des gens qui sont déjà morts, même si certains exégètes se sont ingénié à l'interpréter autrement et d'une façon qui ne correspond pas à sa signification réelle.  

La seconde objection selon laquelle les traditions parlant de certains morts qui retourneraient vivre de nouveau dans ce basmonde auraient été inventées n’est pas fondée, car le Retour Posthume constitue pour nous (chiites) une croyance évidente, puisqu'elle nous est parvenue à travers des traditions authentiques et concordantes rapportées des successeurs légitimes et infaillibles du Saint Prophète (pbsl), issus des gens                                                        

1. Yâsîn: 78– 79.  

2. La Famille d’Imrân: 49. 

3. La Vache: 259. 

4. Le Pardonneur: 11. 

 

172 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

de la Demeure (p), ce qui n'autorise pas le moindre doute sur leur authenticité. 

Cette mise au point étant faite, on ne peut que s'étonner de voir un écrivant célèbre, qui se vante de son savoir, tel que Ahmad Amîn, insinuer dans son livre intitulé "Fadjru l-islâm": « Le Judaïsme est apparu au sein du Chiisme dans la croyance du Retour Posthume ».1 

Et nous, nous lui rétorquons que le judaïsme a fait son apparition dans le Saint Coran aussi, puisque la croyance au Retour Posthume y apparaît clairement, comme on a pu le constater à travers les versets coraniques déjà cités. Et nous ajoutons que le judaïsme et le christianisme authentiques doivent nécessairement apparaître dans la plupart des croyances et des préceptes de l’islam, puisque le Saint Prophète (pbsl) est venu confirmer les religions antérieurement révélées, même s’il a abrogé quelques unes de leurs lois. L’apparition du judaïsme et du christianisme authentiques dans certaines croyances islamiques ne porte nullement atteinte à la crédibilité de l’islam, même si, comme le prétend ledit écrivain, la croyance au Retour Posthume serait une des croyances judaïques. En tout état de cause, le Retour Posthume ne constitue pas un des fondements (uşûl) auxquels on est obligatoirement tenu de croire. Si toutefois nous adhérons à cette croyance, c'est d'une part parce que nous la tenons des traditions authentiques rapportées des Saints Imams des Ahl-ul-Bayt (p), que nous estimons être infaillibles et incapables de mentir, et, d'autre part, parce qu’elle fait partie des choses relevant de l’Invisible que rien ne peut rationnellement empêcher de se produire.                                                         

1. Ahmad Amine, Fadjru l-islam, 272. 

XXXIII– NOTRE CROYANCE CONCERNANT LA TAQIYYAH1 

Selon une tradition authentique et digne de foi, l'Imam Dja’far Sadiq (p) a dit: «La Taqiyyah est ma religion et la religion de mes ancêtres»2, et «Quiconque n’a pas le sens de Taqiyyah n'a pas de religion».1  

                                                      

1. Pour connaître, de façon détaillée, la pensée et les sources fondamentales de la Taqiyyah, consulter: La série des connaissances islamiques n 7, At-Taqiyyatu fi l-fikri l-islâmi, Markazu r-risâlah, Qûm, Markazu r-risâlah, 1ère éd., 1419 H. - At-Taqiyyatu ‘inda Ahli l-Bayt (p), Muşţafa Quşayr Al-‘Amili (contemporain), l’Assemblée Mondiale Ahlu l-Bayt (p), 2 è éd., 1415 H.  

- Wâqi’u t-taqiyyati ‘inda l-mażâhibi wa l-firaqi l-islâmiyyati min ghayri sh-shî’ati l-imâmiyya, Thâmir Hâshim Habîb Al-‘Amîdi, Qûm, Markazu l-ghadîri li d-dirâsâti l-islâmiyya, 1416 H.– 1995 S. - At-Taqiyyah, Murtadhâ Al-Anşâri (mort en 214 H.– 1282 S.), actualisé par: Fâris Al-Hasûn, Qûm, la Fondation Qâimu âli Muhammad (p), 1ère éd., 1412 H.  

- At-Taqiyyatu fî fiqhi Ahli l-Bayt (p), exposé par: Ad-Dâwari (contemporain), recueilli par: Muhammad Ali Al-Mu’allim, Qûm, publié sous les auspices de l’auteur, 2 tomes. - Adjwibatu l-masâili djâri llah, Sharafu d-dîn Al-Mûsawi (mort en 1377 de l’hégire), actualisé par: ‘Abdu z-Zahrâ Al-Yâsiri, Qûm, l’Assemblée Mondiale Ahlu l-Bayt (p), 1ère éd., 1416 H.– 1995 S. 2.- Da’âimu l-islâm, Al Qâdhi An-Nu’mân Al-Maghribi (mort en 363 de l’hégire), v. 1, p. 110, 160; v. 2, p. 132. - ‘Awâli l-laâlî, Al-Ihsâi (mort en 880 de l’hégire), v. 2, p. 104, h (286). 

Il est rapporté, dans la plupart des sources, la version suivante: “Certes, la Taqiyyah est ma religion et la religion de mes ancêtres, quiconque ne pratique pas la Taqiyyah (quand il le faut) n’a pas de 

174 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

En effet, la dissimulation de protection était la devise des Ahlul-Bayt, ayant pour but de se protéger et de protéger leurs                                                                                                          

religion”. Voir par exemple:  

- Al-Mahâsin, Al-Barqi (mort en 274 ou 280 de l’hégire), v. 1, p. 397, tradition (890), édition publiée par l’Assemblée Mondiale Ahlu l-Bayt (p). Dans l’édition publiée par Dâru l-kutubi l-islâmiyya, v. 1, p. 255, tradition (286), ch. consacré à la Taqiyyah. - Wasâilu sh-shi’ah, Al-Hurru Al-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), v. 16, p. 210, h (21379), ch. traitant de l’obligation de recourir à la Taqiyyah en cas de frayeur (...), tradition (4). - Mishkâtu l-anwâri fî ghurari l-akhbâr, Aţ-Ţabarasi (mort au 7è siècle de l’hégire), p. 87, ch. 11 consacré à la Taqiyyah, h (1). - Aş-Şirâţu l-mustaqîmu ilâ mustahiqi t-taqdîm, Al-‘Amili An-Nabâţi (mort en 877 de l’hégire), v. 3, p. 71. De même qu’il est rapporté de l’Imâm Bâqir (p) la version suivante: «La Taqiyyah fait partie de ma religion et la religion de mes ancêtres, quiconque n’observe pas la Taqiyyah (quand cela s’avère nécessaire) n’a pas de foi». Voir: AlKâfi, Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), v. 2, p. 219, ch. parlant de la Taqiyyah, h (12).  

- Wasâilu sh-shi’ah, Al-Hurru Al-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), v. 16, p. 204, h (21359), ch. traitant de l’obligation de recourir à la Taqiyyah (...), tradition (4).  

1 Cette version est rapportée telle quelle dans: Fiqhu r-Ridhâ, Ibn Bâbaweh (mort en 329 de l’hégire), p. 338. Awâilu l-maqâlât, AlMufîd (mort en 413 de l’hégire), p. 216. Bihâru l-anwâr, Al-Madjlisi (mort 1111 de l’hégire), v. 75, p. 347; ainsi que la version qui est rapportée dans la plupart des sources, à savoir: «N’a pas de religion quiconque qui ne pratique la Taqiyyah». Consulter les sources citées dans la note 2; Man la yahdhuruhu l-faqîh, Şadûq (mort en 381 de l’hégire), v. 2, p. 128, h (1928); Şifâtu sh-shî’a, p. 3. Al-Kâfi, AlKulayni (mort en 329 de l’hégire), v. 2, p. 217, ch. Parlant de la 

Taqiyyah, h 2. Wasâilu sh-shi’ah, Al-Hurru Al-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), v. 10, p. 131, h (13033), ch. parlant de l’autorisation de rompre le jeûne par Taqiyyah…h (3); v. 16, p. 210, h (21378); v. 16, p. 215, h (21394). Mishkâtu l-anwâr, Ţabarsi (mort au 7ème de l’hégire), p. 79. Kanzu l-‘ummâl, Al-Muttaqi Al-Hindi (mort en 974 de l’hégire), v. 3, p. 96, h (5665). 

adeptes contre la liquidation physique1, d'améliorer la situation des musulmans, d'unir ceux-ci et de les ressembler. Ce trait caractéristique- la Taqiyyah- demeure un signe distinctif du chiisme, à l'exclusion d’autres écoles et courants de pensée islamiques.  

En vérité, tout homme qui se sent menacé, dans sa vie ou ses biens, à cause de sa croyance ou de la manifestation de sa croyance, ne peut que dissimuler celle-ci partout où son extériorisation l'expose à un danger imminent. Cette attitude est commandée par l'instinct et la raison. Or on sait que les chiites imâmites, et leurs Saints Imams ont subi, plus que n'importe quel autre groupe2, toutes sortes de souffrances, de tourments, d'oppressions et de privations de liberté, à toutes les époques. Cette persécution inégalable dont ils furent si souvent les victimes les a obligé à recourir, au cours de la plupart des périodes de leur histoire, à la Dissimulation de protection, en s'abstenant, devant leurs détracteurs, de manifester leurs croyances et les pratiques qui leur sont propres, afin d'éviter de subir un préjudice dans leur doctrine et dans leur vie. C'est pour cela qu'ils se sont distingués par la Taqiyyah, qui les a caractérisés à l'exclusion des autres courants de l’islam.                                                         

1 De l’Imâm Bâqir (p): «En vérité, la dissimulation de protection a été établie pour épargner l’écoulement du sang, mais elle n’a plus de sens dès lors qu’elle ne remplit plus ce rôle». Voir: Al-Kâfi, Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), v. 2, p. 220. Tahżîbu l-ahkâm, Ţûsi (mort en 460 de l’hégire), v. 6, p. 172. Wasâilu sh-shi’ah, Al-Hurru Al-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), v. 16, p. 234. 2. Pour plus de détails, consulter: Ash-Shî’atu wa l-hâkimûn, Muhammad Djawâd Mughniyyah (contemporain), Beyrouth, Dâru lHilâl wa Dâru l-Djawâd, 5è éd., 1981 S. Fî zhilâli t-tashayyu’, Muhammad Ali Al-Husayni, Koweit, Maktabatu l-alfayn, 1ère éd., 1403 H.– 1983 S; ainsi que d’autres sources traitant de l’histoire des Imâms des Ahlu l-Bayt (p) et de leurs partisans. 

 

176 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

Il y a des règles et des préceptes concernant le recours à la Taqiyyah. Pour les connaître, il faut se référer aux nombreux livres de jurisprudence spécialisés dans ce domaine. Disons schématiquement que la Dissimulation de protection n'est pas toujours obligatoire. Elle est parfois facultative, et parfois même elle est déconseillée. 

Chaque fois que la proclamation de la vérité sert les intérêts de l’islam, et chaque fois qu'il y a un appel général à la mobilisation, il est obligatoire de renoncer à la Taqiyyah. Car, dans de telles circonstances, la vie et la propriété d'un musulman ne doivent pas être pris en compte, bien au contraire, ils doivent être sacrifiés à la défense de l’islam. Parfois la Taqiyyah est formellement interdite. Par exemple, lorsque la vie d'un croyant est en danger, qu'il y a danger de propagation du faux, qu'il y a une menace pour la survie de l’islam, que l'injustice, l'oppression et l'égarement sévissent gravement dans les rangs des musulmans. En tout cas, ce qui devrait être clairement souligné, c'est que, dans le chiisme, la Taqiyyah n'a nullement pour but, comme certains esprits malveillants se plaisent à l'insinuer, de faire des chiites une association secrète de subversion et de destruction, ni de transformer la religion et ses injonctions en un secret qu'il ne faudrait pas divulguer à ceux qui n'en sont pas adeptes. Loin de là ! Les livres que les savants et auteurs chiites ont écrits sur leur Jurisprudence et sur toutes leurs croyances dépassent en nombre et en diversité tout ce à quoi on pourrait s'attendre qu'une communauté écrive sur sa Religion. Malheureusement, notre croyance à la Taqiyyah a été exploitée avec beaucoup de malveillance et de malhonnêteté par nos détracteurs, dont la haine pour le chiisme semblait ne vouloir s'assouvir que par l'extermination du dernier chiite, pendant les époques Omayyades, Abbasside et même Ottomane, où il suffisait qu'un musulman soit désigné comme étant un adepte du chiisme pour que les ennemis haineux des Ahl-ul-Bayt le suppriment sans autre forme de procès. A ceux qui prétendent dénoncer la Taqiyyah parce qu'elle serait illégale du point de vue islamique, nous répondons: 1- Nous suivons la voie de nos Saints Imams et nous nous conformons à leurs injonctions. Or, ils nous ont ordonné de pratiquer la Taqiyyah et ils l'ont rendue obligatoire pour nous en cas de nécessité. La Taqiyyah fait partie, chez eux, de la religion puisque, comme nous l'avons déjà noté, l'Imâm Sadiq a dit: « Quiconque n’a pas le sens de Taqiyyah n'a pas de Foi». 2- La Taqiyyah a été commandée dans le Saint Coran aussi, puisque Dieu y dit: «Celui qui renie Dieu après avoir cru, non pas celui qui le fait sous la contrainte alors que son coeur reste plein de Foi, subira la Colère de Dieu»1. Or, ce verset a été révélé à propos de ‘Ammâr ibn Yâsir qui avait recouru à la feinte de l’incroyance pour pouvoir échapper aux ennemis de l’islam2.  

                                                      

1. Les Abeilles: 106. 

2. Tafsîr, Al-‘Ayyâshi ibn ‘Ayyâsh As-Silmi As-Sarmarqandi (mort en 320 de l’hégire), v. 2, p. 272– 273, h. Al-Qûmî (mort en 329 de l’hégire), Tafsîr, v. 1, p. 390. Ash-Sharîfu r-Ridhâ (mort en 406 de l’hégire), Haqâ-qu t-ta’wîli fî mutashâbihi t-tanzîl, p. 76. Ţûsi (mort en 460 de l’hégire), At-Tibyânu fî tafsîri l-qur'ân, p. 428. Aţ-Ţabarsi (mort en 560 de l’hégire), Madjma’u l-bayâni fî tafsîri l-qur’ân, v. 6, 203. ‘Abdu r-Razzâq Aş-Şan’âni (mort en 211 de l’hégire), Tafsîru lqur’ân, v. 2, p. 360. Aţ-Ţabari (mort en 310 de l’hégire), Djâmi’u lbayâni ‘an ta’wîli âyi l-qur’ân, v. 7, p. 355; v. 14, p. 237. Djaşşâş (mort en 370 de l’hégire), Ahkâmu l-qur’ân, v. 3, p. 249. Al-Hâkim (mort en 405 de l’hégire), Al-Mustadraku ‘ala ş-şahîhayn, v. 2, p. 357.Ibnu l-Djawzi (mort en 597 de l’hégire), Zâdu l-masîri fî ‘ilmi ttafsîr, v. 4, p. 362; ainsi que d’autres ouvrages d’exégèse et recueils des récits traditionnels. 

 

178 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

De même, Dieu dit: «Que les Croyants ne prennent pas pour amis les incrédules au lieu des croyants. Quiconque le fait contredit la religion de Dieu, à moins que vous ne cherchiez à vous protéger d’eux»1. 

                                                      

1. La Famille d’Imrân: 28. Et l’Imâm Ali ibn Abi Ţâlib (p) déclare à ce propos, dans l’une de ses protestations, en disant: “Et je t’ordonne de faire recours à la dissimulation de protection en ce qui concerne ta foi, car assurément Dieu dit: "Que les croyants ne prennent pas pour amis les incrédules au lieu des croyants. Quiconque le fait contredit la religion de Dieu, à moins que vous ne cherchiez à vous protéger d’eux". Je vous ai permis, au cas vous serez effrayés par nos ennemis, de faire recours à la dissimulation de protection, en donnant l’apparence de nous dénigrer si tu y es contraint par la peur; d’abandonner les prières prescrites si tu crains pour ta vie, car les honneurs que tu manifestes à nos ennemis à cause de la peur que tu as ne peuvent ni leur profiter ni nous nuire. L’innocence apparente que tu affiches à notre sujet en faisant recours à la dissimulation de protection ne nous offense ni ne nous diminue en rien. Si, par ta langue, tu t’es désolidarisé de nous pendant un moment alors que dans ton coeur tu nous resté fidèle, pour sauver ta vie, tes biens, ton honneur et pour préserver, par la même occasion, la vie de nos amis et partisans, cela vaut mieux que t’exposer à la mort de façon à ce qu’il ne soit plus possible pour toi d’œuvrer pour la religion et au profit de tes frères croyants. Ensuite, je te mets doublement en garde d’abandonner le recours à la dissimulation de protection que t’ai ordonné, sinon tu mettrais en danger ta vie ainsi que la vie de tes frères, vouant à la perte tes biens ainsi que le leurs et les livrant aux mains des ennemis de la religion de Dieu. Dieu, en effet, t’ayant ordonné d’affermir tes frères, au cas où tu désobéirais à mes recommandations, le préjudice que vous subirez toi et tes frères sera plus grand par rapport à celui que subira nos détracteurs”. Voir Aţ-

Ţabarasi (mort en 506 de l’hégire), Al-Ihtidjâdj, v. 1, p. 354– 356. AlBahrâni (mort en 1107 de l’hégire), Madînatu l-ma’âdjiz, v. 1, p. 360. Al-Hurru l-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Wasâilu sh-shî’ah, v. 16, p. 229, h (21431), tradition n 10 dans la chapitre traitant de l’autorisation de faire recours à la dissimulation de protection en prononçant les paroles de l’incrédulité. Al-Madjlisi (mort en 1111 de l’hégire), Bihâru l-anwâr, v. 10, p. 75, chap. 4 relatif à la protestation de l’Imâm Ali (p) contre le médecin grec. Il est rapporté qu’Ibn Abbas, Dieu l’agrée, a dit: "La dissimulation de protection consiste à avouer l’incrédulité par la langue alors que le cœur est plein de foi tout en évitant de commettre un meurtre ou un péché quelconque, car au cas contraire on aura plus d’excuse à se fournir". Voir: Al-Hâkim An-Naysabûri (mort en 405 de l’hégire), Al-Mustadraku ‘ala ş-

şahîhayn, v. 2, p. 291. Al-Bayhaqi (mort en 458 de l’hégire), AsSunanu l-kubra, v. 8, p. 209; etc. Dans son ouvrage intitulé "Bayânu ma’na t-taqiyyati wa hukmuha", Abû Bakar Al-Djaşşâş dit: "La parole Dieu "à moins que vous ne cherchiez à vous protéger d’eux" veut dire que vous vous protégiez d’eux par crainte de perdre la vie ou l’un des membres du corps. Adhérer, de façon apparente, à une croyance qui ne nous tient pas à cœur est le sens apparent que nous offre ce présent et ceux qui lui ressemblent, d’après l’avis de la majorité des gens du savoir. La teneur de ce verset autorise de faire recours à la dissimulation de précaution en affichant de l’incrédulité, à l’instar du verset ci-après: quiconque a renié Dieu après avoir cru...– sauf celui qui y a été contraint alors que son cœur demeure plein de la sérénité de foi. Le recours à la dissimulation de protection dans un cas pareil découle de la permission accordée par Dieu le Très Haut. Voir: AlDjaşşâş (mort en 370 de l’hégire), Ahkâmu l-qur’ân, v. 2, p. 12. Aţ-

Ţabari a rapporté d’Ibn Abbas le commentaire qu’il avait fait de ce verset en disant: "La dissimulation de protection veut dire que l’on soit contraint, par crainte des gens, de parler de ce qui a l’apparence de désobéissance à Dieu alors qu’on a le cœur plein de foi; une telle attitude ne cause pas de préjudice, car la dissimulation de protection ne se limite qu’à la parole. Une tradition proche de celle-ci a été également rapportée d’Adh-Dhahhâk. Voir: Aţ-Ţabari (mort en 310 de l’hégire), Djâmi’u l-bayâni ‘an ta’wîli âyi l-qur’ân, v. 3, p. 310. AlQurţubi a rapporté les propos tenus par Al-Hasan disant: la dissimulation de protection est une permission accordée aux gens jusqu’à la fin des temps, toutefois celle-ci n’est plus autorisée dès lors qu’il s’agit de commettre un meurtre. Al-Bukhâri aussi a rapporté d’ Al-Hasan une tradition presque identique. Voir Al-Qurţubi (mort en 671 de l’hégire), Aţ-Ţabari (mort en 310 de l’hégire), Djâmi’u li 

 

180 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

Dieu dit encore: «Un croyant du peuple de Pharaon qui cachait sa Foi dit...»1.  

 

                                                                                                        

ahkâmi l-qur’ân, v. 4, p. 57. Al-Bukhâri (mort en 256 de l’hégire), 

Şahîh, v. 8, p. 55, ch. traitant de la contrainte. Pour obtenir plus d’informations à ce sujet, consulter les ouvrages de ces deux versets. 1. Le Pardonneur: 28. 









CHAPITRE IV 

LES ENSEIGNEMEN T DES 

 AHL-UL-BAYT (p) A LEURS 

PARTISANS

NOTRE CROYANCE SUR LA SUPPLICATION: 

÷ La supplication  

÷ Les supplications d’Aş-Şahîfatu s-sadjjâdiyyah 

÷ Les visites pieuses des tombeaux 

÷ Le sens du chiisme chez les Ahl-ul-Bayt (p) 

÷ L’oppression et l’injustice 

÷ Coopérer avec les oppresseurs 

÷ Travailler pour le gouvernement despotique 

÷ L’appel à l’unité islamique 

÷ Le droit du musulman sur le musulman 



EXORDE 

Les Imâms des Ahl-ul-Bayt (p) savaient depuis toujours que ceux qui avaient usurpé le pouvoir ne le leur rendraient pas de leur vivant, et qu'ils resteraient, eux et leurs partisans, sous le gouvernement de ceux qui estimaient nécessaire de les combattre par les moyens les plus durs et les plus violents. Il était donc naturel qu'ils cherchent les moyens de se protéger et de protéger leurs adeptes contre l'oppression et la cruauté de l'ennemi régnant. Aussi choisirent-ils la dissimulation de protection tant que planait un danger menaçant leur vie et l'authenticité de l’islam. 

D'autre part, il était nécessaire aussi, en vertu de leur Imâmat, qu'ils s'occupent de l'enseignement des statuts de la loi musulmane à leurs adeptes, de leur guidance dans une ligne islamique authentique, et de leur éducation sociale afin qu'ils présentent l'exemple de bons musulmans. La méthode d'éducation et d'enseignement des Imâms des Ahl-ul-Bayt ne fait pas partie des sujets de ce livre; elle est largement traitée dans les gros ouvrages de hadîth qui se chargent de faire connaître toutes les connaissances religieuses que lesdits Imams ont diffusées. Toutefois, il est utile d'aborder brièvement ici tout ce qui, dans leur méthode d'éducation de leurs partisans, a trait aux croyances, méthode visant à inculquer à leurs adeptes une conduite sociale utile et conforme à la morale islamique, à les rapprocher de Dieu, à débarrasser leur âme de toute tendance au péché et au vice, et à les transformer en des hommes justes et véridiques. Nous avons déjà parlé de la Taqiyyah, qui fait partie des règles de la conduite sociale utile, et nous allons aborder tout de suite quelques autres règles de cette conduite.    

 

XXXIV– NOTRE SCROYANCE  

CONCERNANT LA SUPPLICATION1 

Le Saint Prophète (pbsl) a dit: «La supplication est l'arme du croyant, le pilier de la religion, et la lumière des cieux et de la terre».2 C'est pourquoi, la supplication est devenue l'un des traits caractéristiques et un des signes distinctifs des chiites, lesquels ont écrit des dizaines de livres, brefs ou détaillés, sur le du`â, ses avantages et ses règles, ainsi que sur les supplications que nous ont laissées les Imâms des Ahl-ul-Bayt. Dans ces livres, on peut découvrir les raisons pour lesquelles le Saint Prophète (pbsl) et les gens de sa Demeure (p) ont incité les musulmans à recourir au du’â. Ainsi, ils nous ont indiqué que: - «La supplication est la meilleure adoration».3                                                         

1. Du’â. Pour avoir plus de détails sur la philosophie de la supplication, ses états, ses effets temporels et spirituels, son exaucement ou l’absence de son exaucement, consulter: Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 466– 595, ch. consacré à la supplication. Muhammad Mahdi Al-Aşifi (contemporain), Ad-Du’âu ‘inda ahli l-bayt (p). Article de Muhammad Kâzhim Al-Kermâni 

publié dans la revue Risâlatu th-thqalayn, n 19– 20.  

2. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 468, ch. parlant de la supplication est l’arme du croyant. Şadûq (mort en 381 de l’hégire), ‘Uyûnu akhbâri r-Ridhâ (p), v. 1, p. 40, tradition 95. AlHâkim An-Naysabûri (mort en 405 de l’hégire), Al-Mustadraku ‘ala 

ş-şahîhayn, v. 1, p. 492. Al-Haythami (mort en 807 de l’hégire), 

Madjma’u z-zawâid, v. 10, p. 147, ch. parlant du soutien à acquérir par la supplication. Abû Ya’la Al-Mûşuli (mort en 307 de l’hégire), 

Musnad v. 1, p. 344, h (439). As-Suyûţi (mort en 911 de l’hégire), 

Al-Djâmi’u ş-şaghîr, v. 1, p. 655, h (4258). 3. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 466, partie consacrée à la supplication, ch. parlant de sa nécessité, h 1. Ibn Ţâwûs


- «L’œuvre la plus aimée de Dieu le Puissant, l’Exalté, sur la terre, est la supplication ».1  

- «La supplication repousse l’arrêt et le désastre ».2                                                                                                           

(mort en 664 de l’hégire), Al-Mudjtabâ min du’â-i l-Mudjtabâ, p. 5. Al-Hurru l-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Wasâilu sh-shî’ah, v. 7, p. 30, ch. parlant de préférer la supplication aux autres actes de dévotion facultative, tradition 1 / (8625). Dans la tradition 7/ (8631), il est rapporté que l’envoyé de Dieu (pbsl) a dit: «La meilleure adoration est la supplication. Lorsque Dieu accorde la permission à un serviteur à travers sa supplication, Il lui ouvre les portes de la miséricorde de telle sorte que nul ne périra tant qu’il supplie». AlMadjlisi (mort en 1111 de l’hégire), Bihâru l-anwâr, v. 9, p. 302, h (39). Al-Hâkim An-Naysabûri (mort en 405 de l’hégire), AlMustadraku ‘ala ş-şahîhayn, v. 1, p. 491, partie consacrée à la supplication, au takbîr et au tahlîl... As-Suyûţi (mort en 911 de l’hégire), Al-Djâmi’u ş-şaghîr, v. 1, p. 192, h (1281). Al-Muttaqi AlHindi (mort en 974 de l’hégire), Kanzu l-‘ummâl, v. 2, p. 64, h (3134). 

1. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 468, partie consacrée au mérite de la supplication, ch. parlant sur sa nécessité, tradition 8 rapportée de l’Imâm Ali (p). Al-Hurru l-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Al-Wasâilu sh-shî’ah, v. 7, p. 31, h (8628). AnNûri Aţ-Ţabarsi (mort en 1320 de l’hégire), Mustadraku l-wasâil, v. 5, p. 170, 171, h (5592), h (5588). Ahmad ibn Hambal (mort en 241 de l’hégire), Al-Musnad, v. 2, p. 362. Ibnu Mâdjah (mort en 275 de l’hégire), As-Sunan, v. 2, p. 1258, h (3829). Al-Hâkim An-Naysabûri (mort en 405 de l’hégire), Al-Mustadraku ‘ala ş-şahîhayn, v. 1, p. 490, partie consacrée à la supplication et au takbîr... Al-‘Adjlûni (mort en 1162), Kashfu l-khafâ-i wa muzîlu l-ilbâs, v. 2, p. 169, h (2141). 2. Al-Humayri Al-Baghdâdi (mort en 300 de l’hégire), Qurbu l-isnâd, p. 32. Il a été rapporté de l’Imâm Şâdiq (p) à ce sujet: «Certes, la supplication repousse l’arrêt, car le croyant commet le péché qui le prive de la portion». Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 469, ch. parlant de la supplication qui repousse le désastre et l’arrêt. Şadûq (mort en 381 de l’hégire), Al-Khişâl, p. 260. Al-Harrâni (mort au 4è siècle de l’hégire), Tuhafu l-‘uqûl, p. 110. Al-Hurru l-

 

186 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

- «La supplication est un remède contre toute maladie».1 Selon les traditions, l'Imâm Ali était "l'homme de la supplication"2, c'est-à-dire qu'il faisait beaucoup de supplications. Quoi d'étonnant, puisqu'il est le seigneur des monothéistes et le guide des théistes ! Tout comme ses sermons3, ses supplications sont les pièces maîtresses de l'éloquence arabe, dont le célèbre "Du’â Kumayl"4 qu'il avait                                                                                                          

‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Al-Wasâilu sh-shî’ah, v. 7, p. 36, partie parlant de la capacité de la supplication à repousser le désastre arrêté et de changer le mauvais destin. Sulaymân ibn Ahmad Aţ-

Ţabarâni (mort en 360 de l’hégire), Kitâbu d-du’â, p. 30. Al-Hâkim An-Naysabûri (mort en 405 de l’hégire), Al-Mustadraku ‘ala ş-

şahîhayn, v. 3, p. 481. As-Suyûţi (mort en 911 de l’hégire), AlDjâmi’u ş-şaghîr, v. 1, p. 206, 655, 656, les traditions (1390 4262, 4265). Al-Muttaqi Al-Hindi (mort en 974 de l’hégire), Kanzu l‘ummâl, p. 2, 62, 63, 69, traditions (3118, 3120, 3121, 3161, 3162). 1. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 470; v. 6, p. 413. Al-Hurru l-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Al-Wasâilu shshî’ah, v. 7, p. 45, h (867). 

2. L'Imâm Şâdiq (p) a dit: “Le commandeur des croyants (l'imâm Ali) fut un homme de supplication”. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), 

Al-Kâfi, v. 2, p. 468, tradition 8. Ibn Fahd Al-Hilli (mort en 841 de l’hégire), ‘Uddatu d-dâ’î wa nadjâhu s-sâ’î, p. 33, 91.  

3. Voir Nahdju l-balâgha. 

4. En voici un extrait: «Ô mon Dieu! Très certainement, je Te demande par Ta miséricorde qui a enveloppé toute chose; par Ta force grâce à laquelle Tu as dominé toute chose, à laquelle toute chose s’est soumise et s’est humiliée...». C’est la supplication que Kumayl ibn Ziyâd An-Nakh’i avait rapportée de l’Imâm Ali ibn Abi Ţâlib (p), et on l’appelle aussi Du’a Al-Khidri. Et suite à la grande importance que revêt cette supplication, l’Imâm Ali (p) la recommanda à Kumayl, Dieu lui fasse miséricorde, en disant: “Oh Kumayl! Dès que tu as mémorisé cette supplication, aie l’habitude de la faire soit la veille de chaque vendredi, une fois par mois, une fois par an ou une fois durant ta vie de manière à repousser (les calamités), de soutenir ta portion et de ne pas manquer à bénéficier de la rémission des péchés...”. Ibn 

enseigné à Kumayl Ibn Ziyâd est un exemple. On trouve dans les supplications de l'Imâm Ali (p) tellement de connaissances divines et d'orientations religieuses qu'elles peuvent constituer une bonne voie pour tout bon musulman. En réalité, les supplications rapportées du Saint Prophète (pbsl) et des membres nobles de sa sainte famille (p) sont les meilleurs principes de guidance pour les musulmans qui y réfléchissent. Elles peuvent susciter en eux une foi solide, le sens du sacrifice pour la cause de la vérité, leur faire connaître les secrets de l'adoration et le plaisir d'implorer Dieu et de rester seul avec Lui, leur enseigner ce que l'homme doit savoir pour préserver sa Foi et se rapprocher du Tout-Puissant, et les éloigner des sources de la corruption, des mauvais caprices et des hérésies. En un mot, ces Supplications contiennent le résumé des connaissances religieuses relatives aux bonnes moeurs, à la bonne éducation de l'âme, à la Foi Musulmane, et on peut même dire qu'elles constituent l'une des plus importantes sources de la pensée philosophique et de la recherche scientifique en matière de théologie et de morale.  

Si tous les hommes avaient pu, ce qui est loin d'être le cas, s'éclairer de la lumière projetée par le contenu profond et sublime de ces supplications, on n'aurait pas vu apparaître toutes ces corruptions qui sévissent sur la Terre, et les âmes enchaînées par les malveillances qui remplissent notre monde auraient eu toute latitude de circuler dans un espace libre et sans entraves; mais, malheureusement, les hommes n'ont pas toujours tendance à écouter les bons conseils des réformateurs et des représentants de la vérité, car comme le dit Dieu: «Car 

                                                                                                        

Ţâwûs (mort en 664 de l’hégire), Iqbâlu l-a’mâl, p. 220. Al-Kaf’ami (mort en 900 de l’hégire), Al-Baladu l-amînu wa d-dar’u l-haşîn, p. 265.  

 

188 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

l'âme est très incitatrice au mal»1, et: «La plupart des gens ne sont pas croyants malgré ton désir ardent».2 Il faut savoir que la racine du mal dans l'homme est sa vanité, son ignorance de ses défauts, et sa tendance à anoblir et à justifier ses actions. Ainsi, il commet des injustices et des agressions, il ment et louvoie, il suit aveuglément ses désirs et caprices, et cependant il s'ingénie à se convaincre qu'il ne fait que ce qu'il doit faire, ou bien il ferme les yeux délibérément sur ce qu'il fait de détestable, et il dédramatise en lui-même la mauvaise action qu'il commet. Or ces supplications, puisées à la source de la révélation, s'efforcent de pousser l'homme à se livrer à lui-même, à se considérer en son âme et conscience, et à s'isoler avec Dieu, afin de l'amener à reconnaître ses fautes et à s'avouer ses péchés, à implorer le Très-Haut de lui accorder le pardon, et d'accepter sa repentance. C'est ce que l'on fait, par exemple, dans cette partie du "Du`â Kumayl»: «Mon Seigneur et mon Souverain ! Tu m'as fait parvenir un commandement auquel je n'ai pas obéi, ayant suivi mon caprice et ayant omis de prendre des précautions face à la séduction de mon ennemi, qui a pu me séduire par ce que je désirais, en s'aidant du destin; ce qui m'a conduit à transgresser une partie de Tes prescriptions, et à contrevenir à certaines de Tes instructions».3 

Il ne fait pas de doute que cette confession intime que l'homme fait dans son solitude est plus facile pour lui qu'une confession publique faite devant d'autres hommes, bien qu'elle reste quand même très difficile à faire. Par conséquent, si ce sentiment de remords est vraiment sincère, il peut modérer la vanité de l'âme                                                        

1. Yûsuf: 53. 

2. Ibid.: 103. 

3. Ibn Ţâwûs (mort en 664 de l’hégire), Iqbâlu l-a’mâl, p. 220. AlKaf’ami (mort en 900 de l’hégire), Al-Baladu l-amînu wa d-dar’u lhaşîn, p. 265, etc. 

malveillante et l'amener à rechercher le bien. Et quiconque veut rééduquer son âme doit chercher ces moments de solitude et d'isolement, afin de pouvoir méditer librement sur ses tendances malveillantes et demander des comptes à son âme. Et la meilleure façon de trouver cette solitude et cette demande de comptes, c'est de recourir à ces supplications pieuses dont le contenu pénètre jusqu'au tréfonds de l'âme. Qu'on lise par exemple la supplication de Abû Hamzah AthThumâlî1, rapportée de l'Imâm Zaynu l-‘Abidîn (p): «O Seigneur ! Couvre toutes mes mauvaises actions avec Ta magnanimité, pardonne-moi par la noblesse de Ta face». Il y a, dans cette supplication, ce qui suscite dans l'âme le désir de cacher ses mauvaises tendances, amène l'homme, d’une façon indirecte, à prendre conscience de l'existence de ces tendances et, ensuite, à les reconnaître lorsqu'on poursuit la supplication: «Si j'avais su que quelqu'un d'autre que Toi serait au courant de ces mauvaises actions, je ne les aurais pas commises, et si j'avais craint la promptitude du châtiment, j’aurai évité de commettre des péchés». Ainsi, cet aveu de péché et cette prise de conscience de sa volonté de cacher ses défauts suscitent en lui le désir de demander le pardon de Dieu, afin que les gens ne découvrent pas ses malveillances au cas où Dieu déciderait de le punir dans                                                        

1. Abû Hamzah Ath-Thumâlî avait rapporté cette supplication de l’Imâm Zaynu l-‘Abidîn (p) qui la faisait au moment de prendre le repas de l’aube pour jeûner, dont voici un extrait: “Ô mon Dieu! Ne me corrige pas par Ta punition et ne dirige pas contre moi Ton stratagème, car où trouverai-je le bonheur Ô mon Seigneur si ce n’est auprès de Toi...”. L’Imâm Zaynu l-‘Abidîn, paix sur lui, (mort en 94 de l’hégire), Aş-Şahîfatu s-sadjjâdiyyah, supplication n 116. Ibn 

Ţâwûs (mort en 664 de l’hégire), Minhadju d-da’wâti wa minhadju l‘ibâdât, p. 208. Al-Kaf’ami (mort en 900 de l’hégire), Al-Baladu lamînu wa d-dar’u l-haşîn, p. 265. 

 

190 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

ce bas-monde et dans l'au-delà. Dès lors, l'homme trouve un plaisir secret à implorer seul à seul Dieu Tout-Puissant et à Le remercier pour le pardon qu'Il lui accorde et pour lui avoir évité d'être découvert par ses semblables: «O Dieu! Je dis Tes louanges pour Ta Tolérance, malgré Ta Connaissance, et Ton Pardon, malgré Ton Pouvoir». Puis, la supplication suggère à l'homme l'idée que ses péchés ne sont pas commis par reniement de Dieu ni par mépris de Ses commandements, mais en profitant de la clémence et de l'indulgence de Dieu, ce qui tend à maintenir le lien du serviteur avec son Seigneur: «Ce qui m'a amené à Te désobéir, c'est Ta clémence à mon égard, ce qui m'a incité à être éhonté, c'est Ta discrétion, et ce qui m'a fait me précipiter sur ce que Tu as interdit, c'est ma connaissance de la largesse de Ta miséricorde et de la grandeur de Ton pardon». 

Les mots que renferment ces supplications sont à même de réformer, de purifier l'âme, et d'amener l'homme à se soumettre totalement à Dieu et à abandonner ses vices. Nous n'avons pas assez de place dans ce livre pour mentionner un choix de supplications diverses permettant de se faire une idée complète de leur valeur. C'est pourquoi nous nous contenterons de citer seulement quelques exemples de Supplications dans lesquelles l'homme recourt à une sorte d'arguments logiques à l'adresse de Dieu pour Lui demander Son Pardon, à l'instar de ce que l'on voit ci-après dans un extrait de "Du’â Kumayl": «Serait-il possible, O mon Maître, mon Dieu et mon Seigneur, que Tu projettes le feu sur les visages qui se sont prosternés devant Ta grandeur, de langues qui ont prononcé sincèrement Ton unicité en Te remerciant et en faisant Ton éloge, et sur des coeurs qui sont persuadés de Ta souveraineté, des consciences qui ont été tellement imbues de Ta Science qu'elles sont devenues humbles, des membres qui se sont rendus à Tes sanctuaires pour témoigner de leur obéissance et demander Ton pardon en toute soumission? 

Non ! On ne Te croira pas ainsi ! Ni Ta grâce, ni Ta générosité ne permettent de le croire». Si nous réfléchissons longuement sur les significations profondes de ces mots, nous constaterons que les supplications nous apprennent comment confesser nos péchés, nous donnent l'esprit d'obtenir la miséricorde et la clémence Divine, et d'une manière mystérieuse nous conduisent à adorer Dieu et à Lui obéir, et nous enseigner que quiconque accomplit ses devoirs envers Dieu mérite la clémence et le pardon divins. Ce genre d'enseignement incite l'homme à rechercher sa conscience, et en écoutant la voix de sa conscience, il peut accomplir les bonnes actions qu'il ignorait jusque là. Dans la deuxième partie du "Du'â Kumayl", nous découvrons les différentes façons de s'adresser à Dieu et de L’implorer: «A supposer O mon Seigneur, mon Maître et mon Souverain, que je puisse supporter le supplice que Tu m'infligerais, comment pourrais-je endurer ma séparation de Toi? Et à supposer que je puisse endurer la chaleur de Ton enfer, comment pourrais-je supporter l'idée de ne plus aspirer à Ta générosité?» Cette partie de la supplication nous inculque l'idée de la nécessité de goûter au plaisir d'être à la proximité de Dieu et de constater Sa clémence et Son pouvoir, plaisir qui doit atteindre un tel degré que son effet sur l'âme doit être plus grand que le supplice et la chaleur du feu, c'est-à-dire que si l'homme suppose qu'il pourrait peut-être endurer la chaleur du feu, il ne pourrait en revanche supporter l'idée de ne pas pouvoir aspirer à la générosité de Dieu. De même, ces phrases nous font savoir que l'amour et la proximité du Bien-Aimé et de l'Adoré Dieu sont le meilleur intercesseur auprès de Lui en vue de l'obtention du pardon pour le pécheur.  

Il convient de conclure ce chapitre avec une supplication brève, mais qui renferme d'une façon concise toutes les règles de la   

192 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

bonne morale et toutes les qualités louables que chaque homme devrait porter:  

«O Seigneur ! Accorde-nous la faveur de réussir à T'obéir, à nous écarter des péchés, à avoir une bonne intention et à reconnaître tout ce qui jouit de respect auprès de Toi. «O Seigneur ! Accorde-nous la guidance et la droiture. Dote notre langue de la faculté de dire la vérité et la sagesse, remplis notre esprit de science et de savoir, empêche-nous de bourrer notre estomac d'alimentation impure. Empêche nos mains d'opprimer et de voler. Éloigne nos yeux de tout ce qui est libertinage et débauche. Ferme nos oreilles aux absurdités et aux médisances.  

«Accorde à nos uléma la piété et la capacité de donner de bons conseils, et à nos étudiants le désir de faire des efforts dans leurs études, et à ceux qui nous écoutent, de suivre le bon conseil et le bon prêche.  

«Apporte aux musulmans malades la guérison et le repos, et accorde à leurs morts la clémence et la miséricorde. «Accorde la dignité et l'honneur à nos vieillards, le désir de se repentir à nos jeunes, la pudeur et la chasteté à nos femmes, la modestie et la générosité à nos riches, et la patience et la satisfaction à nos pauvres. Accorde aux conquérants Musulmans la faveur du triomphe et de la victoire, aux gouvernants le sens de la Justice et de la clémence, et aux administrés le sens de l'équité et de la bonne conduite. «Accorde aux pèlerins les moyens et les provisions, et rend-les capables d'accomplir le Hajj et la ‘Umrah que Tu leur as imposés comme obligations. O Toi le plus Miséricordieux des miséricordieux».1 

                                                      

1. C’est une supplication qui a été rapportée de l’Imâm Mahdi, puisse Dieu accélérer son avènement. Al-Kaf’ami (mort en 900 de l’hégire), 

Ceci étant dit, nous recommandons avec insistance à nos frères de foi de recourir autant que possible à la supplication, pour en tirer tous les avantages, à condition, bien entendu, de méditer, de réfléchir et de se concentrer sur la signification de ce qu'ils récitent. Il faut qu'ils récitent la supplication avec concentration, piété et recueillement, et prennent conscience qu'ils sont en train de parler avec Dieu. Il faut aussi les réciter d'une manière naturelle, comme si ces supplications sortaient du coeur, de l'esprit et de la plume de celui qui récite, pour exprimer réellement ce qu'il ressent et pense effectivement. Toutefois, il est indispensable qu'il suive dans leur récitation les instructions données à ce propos par les successeurs légitimes du Saint Prophète (pbsl), autrement leur récitation, sans la présence de l'esprit et du coeur, et sans concentration, équivaudrait à de simples marmottements et ne servirait aucun des buts recherchés. Si on ne suit pas les instructions les concernant, les supplications ne seront pas exaucées, comme l’a dit l'Imâm Dja’far Sadiq (p): «Dieu le Très Haut n'exauce pas la supplication de quelqu'un qui a l'esprit distrait. Donc, quand vous récitez votre Supplication, ayant confiance en Dieu et soyez certains que vos désires seront exaucés».1                                                                                                           

Al-Baladu l-amînu wa d-dar’u l-haşîn, p. 480. 1. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 473. AlHurru l-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Wasâilu sh-shî’ah, v. 7, p. 54, h (8607). Aţ-Ţabarsi (mort en 548 de l’hégire), Makâramu lakhlâq, p. 270. Ibn Fahd Al-Hilli (mort en 841 de l’hégire), ‘Uddatu d-dâ’i, p. 126. Ibn Abi l-Hadîd (mort en 656 de l’hégire), Nahdju lbalâgha, v. 11, p. 229. Il a été rapporté également de l’Imâm Ali (p) les propos suivants: «Certes, Dieu le Puissant et l’Exalté n’accepte pas la supplication de celui qui a le cœur distrait». Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 437. De l’Imâm Şâdiq (p): 

«Certes, Dieu le Puissant et l’Exalté n’agrée pas la supplication émanant d’un cœur dur», Al-Kâfi, v. 2, p. 474. 

 

 

XXXV– LES SUPPLICATIONS DE  

AŞ-ŞAHÎFATU S-SADJJÂDIYYAH 

Après la tragédie du 10 Muharram à Karbala et la consolidation du pouvoir des Omayyades, qui soumirent la Umma à une dictature sanguinaire et firent fi des enseignements islamiques, l'Imâm Zaynu l-‘Abidîn (p) resta enfermé chez lui, livré seul à son deuil et à sa douleur. Personne ne pouvait l'approcher, et il n'avait donc pas la possibilité de prêcher parmi les musulmans. Aussi, pour continuer de remplir sa tâche d'Imâm, choisit-il la méthode de la supplication– qui constitue, nous l'avons dit, une des méthodes servant à éduquer l'âme– pour diffuser les enseignements du Coran, les règles de la morale islamique et la voie des Ahl-ul-Bayt, ainsi que pour inculquer aux musulmans l'esprit de la religion, l’abnégation et la piété. C'était là une méthode nouvelle qui présentait l'avantage de permettre à l'Imam de maintenir les contactes avec les gens et de propager les principes de l’islam, sans attirer les soupçons de ses ennemis. Beaucoup de supplications du Saint Imâm furent compilées et regroupées dans un recueil intitulé "Aş-Şahîfatu s-- Sadjdjâdiyyah ", et auquel d'aucuns donnèrent le surnom de "Zabûr âli Muhammad". Ces supplications se situent au sommet de la littérature arabe par leur style, atteignent le niveau le plus élevé des objectifs de la religion islamique par ce qu'elles visent, découvrent les points les plus profonds des secrets de l'unicité et de la prophétie, dans leur contenu, et constituent la méthode la plus adéquate d'enseignement de la morale prophétique et des moeurs islamiques par leur valeur pédagogique, et embrassent, par leur variété, les différents aspects de la pédagogie religieuse, puisqu'on peut les considérer comme un enseignement de la religion et de la morale sous forme de supplications, ou comme une supplication ayant la

forme d'un enseignement de la religion et de la morale. Et on peut dire, sans risque de se tromper, qu'après le Coran et le Nahdju l-Balâghah, elles constituent le plus haut degré de l'éloquence arabe et la meilleure des sources de la philosophie dans le domaine de la théologie et de l'éthique. Ainsi, elles nous enseignent comment glorifier, sacrifier, louer et remercier Dieu, et comment Lui demander pardon. D'autres nous apprennent comment couvrir notre coeur et notre esprit devant Dieu, dans la solitude. Elles nous font savoir la signification de l'invocation des bénédictions sur le Prophète de l’islam et tous les autres prophètes et serviteurs élus de Dieu ainsi que la façon de les réciter. Elles nous expliquent comment nous devons respecter nos parents, quel sont les droits des parents sur les enfants, et les droits des enfants sur les parents, et quels sont nos devoirs et nos obligations envers les voisins et les proches, les devoirs des musulmans en général les uns envers les autres, les devoirs des riches envers les pauvres et vice versa. Elles attirent notre attention sur nos devoirs vis-à-vis des dettes que nous contractons envers autrui, et sur la façon de se conduire dans les questions économiques et financières. Elles nous disent comment il faut nous comporter avec nos amis, nos collègues et tous les gens avec lesquels nous traitions dans nos différentes affaires. Elles nous indiquent comment nous pourrions réunir en nous-mêmes les différentes hautes qualités morales et comment nous devrions surmonter nos difficultés avec patience et endurance, et ce qu'il faut faire lorsque nous sommes en bonne santé, et lorsque nous tombons malades. Elles attirent l'attention sur les devoirs et obligations des armées musulmanes et sur la responsabilité des gens à leur égard. En un mot, ce livre de supplication décrit d'une façon claire et compréhensible les plus hauts mérites du Saint Prophète (pbsl) et les commandements de la religion. Nous reproduisons ciaprès quelques thèmes dominants qui se dégagent des supplications que nous propose l'Imâm Zaynu l-‘Abidîn (p):    

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1- Croire en Dieu 

Enoncer la croyance en Dieu et L'identifier avec Sa grandeur et Son pouvoir, et expliquer la signification de l'unicité de Dieu, tout cela constitue une partie délicate de la connaissance. Et c'est justement ce thème qui constitue le sujet principal de ses supplications et que celles-ci décrivent d'une façon savante. Voici un passage de la 1ère supplication: «Louanges à Dieu, Qui est le Premier, Que personne n'a jamais précédé, et le Dernier, Auquel personne ne succédera. Il est l'Être qu'aucun oeil ne peut percevoir et que tous les qualificatifs imaginables ne sauraient décrire. Il est le Seigneur Qui a fait venir la création à l'existence par Son pouvoir et Sa volonté». 

Ces mots expliquent délicatement la réalité de l'éternité de Dieu, qu'aucun oeil humain ne peut percevoir et qu'aucune sagesse humaine ne saurait concevoir, et ils éclairent les mystères de la création amenée à l'existence par le Pouvoir et la volonté divins. Dans la 6ème supplication de la Şahîfatu Sadjjâdiyyah, nous lisons ce qui suit:  

«Louanges à Dieu Qui a créé le jour et la nuit par Sa puissance, et Qui les a maintenus à une certaine distance l'un de l'autre, par Son pouvoir, et Qui a assigné à chacun des deux une limite précise, et Qui a fait chacun d'eux succéder à l’autre afin que les serviteurs de Dieu puissent s'assurer leurs moyens de subsistance. La nuit a été créée pour qu'ils se remettent de la fatigue de l'effort de la journée et se reposent afin de récupérer leurs forces, qu'ils satisfassent leurs besoins naturels et s'adonnent à leurs plaisirs licites». Dans cette supplication, la Sagesse de la création du jour et de la nuit consiste en ce qu'elle offre aux êtres humains des avantages nombreux pour lesquels ils doivent être reconnaissants envers Dieu.  

Dans la 7ème supplication, l'accent est mis sur le fait que toute chose et tout événement sont soumis au commandement de Dieu:  

«O Seigneur! O Toi par la volonté de Qui se défont les noeuds des difficultés et se réduit la gravité des adversités ! O Seigneur ! O Toi de Qui nous espérons une issue pour une vie meilleure ! C'est devant Ton Pouvoir que toutes les difficultés aplanies. C'est par Ta Grâce que les causes existent. Et c'est par Ton Pouvoir que le Décret est exécuté. Et c'est selon Ta Volonté que toues choses se déroulent. Tout obéit à Ton Dessein sans attendre Ton Commandement, et tout s'abstient, conformément à Ta Volonté, sans attendre Ton Interdiction». 2- L'humilité dans l'adoration de Dieu Il faut savoir que, quel que soit le temps qu'il conserve à l'adoration de Dieu, et quelqu'élevé que soit le degré de sa piété et de son obéissance au Seigneur, l'homme est incapable de s'acquitter de sa dette envers le Créateur dont les faveurs à l'égard de Son serviteur sont inéstimables. Et c'est ce que nous suggère la supplication 37 de l'Imâm Zaynu l-‘Abidîn (p): «O Seigneur ! Personne ne peut exprimer pleinement sa gratitude pour les bienfaits et la grâce qui lui sont accordés par Ta miséricorde. Car plus il exprime sa gratitude envers Toi, plus il se voit gratifié d'autres bénédictions qui requièrent de nouvelles manifestations de gratitude de sa part. Et il a beau faire tous les efforts pour obéir à Tes commandements, il est loin de parvenir à répondre à Ta faveur envers lui, car Ta miséricorde est infinie. C'est pourquoi, même les plus reconnaissants de Tes serviteurs sont incapables d'exprimer pleinement leur gratitude pour Ta bonté, et les plus obéissants d'entre eux sont incapables de T'obéir parfaitement». Puisque les bénédictions et la grâce de Dieu envers Ses serviteurs sont infiniment disponibles, ceux-ci ne sauraient s'en acquitter tout simplement en Lui exprimant leur gratitude et en   

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Lui obéissant. Que dire alors de ceux parmi les serviteurs qui osent désobéir avec insolence à Ses commandements et se livrer à des actes d’ingratitude ? Ceux-là, quoi qu'ils fassent par la suite, ne pourraient racheter un seul de leurs péchés tant qu'ils auront été incapables de se repentir de leur ingratitude et de leur désobéissance envers Dieu. La 16ème supplication de la 

Şahîfatu Sadjjâdiyyah évoque ce sujet, de la façon suivante: «O Seigneur ! Même si je pleurais tellement que mes cils en soient arrachés, même si je criais si fort que j'en perde la voix, même si je restais debout devant Toi si longtemps que mes pieds se gonflent, et si je m'inclinait devant Toi si longtemps que ma colonne vertébrale se brise, même si je me prosternais devant Toi jusqu'à ce que mes yeux sortent de leurs orbites, même si je léchais le sable toute ma vie, et que je boive de l'eau bourbeuse ma vie durant, tout en Te glorifiant pendant tout ce temps jusqu'à ce que ma langue s'épuise, et que je n'ose pas, après tout cela, lever les yeux vers le ciel parce que je me sentirais honteux devant Toi, je ne mériterais pas pour autant l'effacement d'un seul de mes péchés». 3- La récompense et la punition divines Dans la supplication 46, il est question de la récompense et de la punition, c'est-à-dire du paradis ou de l'enfer, qui nous attendent selon nos actions de ce bas-monde. Les récompenses de Dieu pour Ses serviteurs sont toujours une faveur résultant de la grâce et de la miséricorde de Dieu, parce que l'homme ne mérite rien d'autre qu'une punition, même pour le moindre péché. En effet, même les péchés mineurs que l'homme commet à cause de sa tendance hautaine le rendent passible de la colère de Dieu, car l'homme n'a pas d'excuse pour ses péchés, et il ne peut pas, par conséquent, s'attendre à la clémence de Dieu. Dans la supplication dont il est question ici, ainsi que dans toutes les autres supplications de la Şahîfatu Sadjjâdiyyah, cette vérité est mise en évidence, afin de suggérer à l'âme la crainte de la punition de Dieu, et l'espoir d'obtenir Sa récompense. Et toutes ces supplications s'ingénient, dans leurs différents styles, tous éloquents, à imprégner le coeur de celui qui les récite, de la terreur que lui inspire l'idée de commettre un péché: «O Seigneur ! Ton argument et Ta preuve sont fermement établis, et ils sont inaltérables. Ta souveraineté est éternelle et impérissable. C'est pourquoi, quiconque se détourne de Toi subira éternellement Ta colère, et quiconque perd espoir en Toi sera toujours dans un désespoir absolu. Quiconque se montrera arrogant après avoir reçu Tes bénédictions et Ta miséricorde, sera le plus condamnable. Que de fois il subira Ta terrible punition, et traînera dans un état constant de malheur pendant une période indéfinie. Comme il est loin du vrai soulagement, le but qu'il recherche ! Et dans quel désespoir il se trouve, alors que l'issue est facile à trouver: Ton décret est juste et n'opprime personne, et Ta décision est équitable et ne lèse personne, car Tu as réfuté tous les arguments et Tu n'as laissé place à aucune excuse».  

On retrouve le même thème dans la supplication 31, qui dit: «O Seigneur ! Mes péchés m'ayant placé au banc des condamnés dans Ta cour, aie donc pitié de ma solitude devant Toi, des battements de coeur intenses que m'inspire Ta crainte, du tremblement de tout mon corps devant Ta Haute Autorité ! Si je garde le silence, personne ne parlera pour moi, et si j'aspire à une intercession, je ne m'en trouve pas digne !». Et dans la supplication 39: 

«Si Tu me punis avec justice, je périrai, et si je n'obtiens pas la protection de Ta miséricorde, je serai détruit. Je T'implore donc pour que Tu me débarrasses de la surcharge de péchés, qui est trop lourde pour moi, et dont je ne supporte pas le fardeau. Que la paix soit sur Muhammad et sa noble descendance. Que mon âme soit pardonnée pour les péchés qu'elle a commis contre   

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elle-même. Que Ta miséricorde m'aide à supporter le fardeau de mes péchés». 

4- Les supplications des préventions contre les péchés Ces supplications visent à prévenir celui qui les récite contre toute malfaisance, et à purifier son coeur de toute souillure. Voici, à titre d'exemple, la supplication 20 de la Şahîfatu Sadjjâdiyyah:  

«O Seigneur ! Fais que je puisse accomplir mes intentions, par Ta grâce ! Consolide ma foi en Toi. Réforme, par Ton autorité, ce qui est corrompu en moi ! O Seigneur ! Accorde Tes bénédictions à Muhammad et à sa sainte progéniture. Assuremoi Ta guidance, que je n'échangerai contre quoi que ce soit. Montre-moi le droit chemin dont je ne pourrai pas dévier. Favorise-moi par une bonne intention à propos de laquelle je n'aurai aucun doute. O Seigneur ! Réforme mes habitudes blâmables, mes défauts condamnables, et perfectionne mes bonnes qualités !». 

5- Les supplications du renforcement de la personnalité Ces supplications visent en outre un autre effet, celui de renforcer la personnalité de ceux qui les récitent et de les rendre indépendants d'autrui, afin qu'ils ne s'humilient devant personne, hormis Dieu, pour pourvoir à leurs besoins. Car le pire des défauts est sûrement de convoiter ce que les autres possèdent. L'exemple de ce genre de supplication se trouve aussi dans la supplication 20:  

«O Seigneur ! Ne me laisse pas faire appel à quiconque autre que Toi en cas de nécessité, ni demander à un autre que Toi si je suis dans le besoin, ni implorer quelqu'un d'autre que Toi si je suis dans la crainte. Autrement, j'aurai mérité Ton abandon, Ta disgrâce et Ta défaveur». 

Dans la supplication 28, nous pouvons lire, sur le même thème:  

«O Seigneur ! Je T'ai dévoué sincèrement mon coeur, et j'ai renoncé à demander quoi que ce soit aux autres, qui dépendent eux-mêmes de Toi. Je me suis détourné de ceux qui ont euxmêmes besoin de Ta bonté, car j'ai réalisé que c'est stupide et illusoire qu'un nécessiteux demande à un autre nécessiteux de satisfaire son besoin».  

Et dans la supplication 13, on lit: «O Seigneur ! Quiconque essaie de satisfaire son besoin en s'adressant uniquement à Toi, et qui cherche à se soustraire au besoin en faisant appel à Toi, aura en réalité choisi la bonne direction, et opté pour la vraie solution. En revanche, quiconque se dirige vers l'un de Tes serviteurs pour lui demander ce qui lui manque, ou fait de ce dernier l'origine de la satisfaction de son besoin, se sera exposé à la privation et aura mérité de Ta part que Tu ne lui accordes pas Tes bienfaits». 6- Les obligations envers les autres Certaines supplications de la Şahîfatu Sadjjâdiyyah nous enseignent la nécessité de nous acquitter de nos obligations envers les droits des autres et nous rappellent que la fraternité islamique commande l'aide mutuelle, la coopération, la paix, la cordialité, la sympathie, la compassion et le sens du sacrifice entre les musulmans.  

En voici un exemple, dans la supplication 38: «O Seigneur ! J'implore Ton pardon pour avoir été témoin de l'oppression d'une personne sans venir à son secours, et pour avoir reçu la faveur de quelqu'un sans l'en remercier, et pour n'avoir pas pardonné à quelqu'un le mal qu'il m'avait fait bien qu'il s'en soit excusé, et pour n'avoir pas aidé un nécessiteux qui m'avait demandé de l'aider, et pour ne m'être pas acquitté d'un devoir envers un croyant qui a un droit sur moi, et pour n'avoir pas gardé pour moi le défaut d'un croyant que j'avais découvert».  

 

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Cette façon de s'excuser auprès de Dieu est en fait le meilleur moyen de hisser l'âme vers le plus haut rang de la morale spirituelle et de la perfection. Mieux encore, la 39ème supplication nous apprend comment pardonner à quelqu'un le mal qu'il nous a fait, sans chercher à nous venger de lui. Elle vise ainsi à élever l'âme à la position exaltée que Dieu réserve aux plus pieux de Ses serviteurs: «O Seigneur ! Si quelqu'un m'a fait un mal que Tu interdis, et qu'il a usurpé mes droits malgré Ta prohibition, et ce, qu'il soit mort sans me rendre justice ou qu'il soit encore vivant, pardonne-lui s'il souffre de l'injustice qu'il m'a faite, et excuse-le de son usurpation de mes droits, ne l'arrête pas pour le méfait qu'il a commis contre moi, et ne l'humilie pas pour ce qu'il a gagné injustement à mes dépens. De même, récompense-moi pour le pardon que je lui ai offert, et de l'acte de charité que j'ai fait en sa faveur en lui pardonnant. De même, considère le pardon que je lui ai offert et le geste de charité que je lui ai consenti en lui pardonnant, comme la plus pure des aumônes que l'on puisse faire, et la plus pieuse des Prières que ceux qui cherchent à se rapprocher de Toi puissent offrir, et compense mon pardon en sa faveur par Ton pardon en ma faveur, et ma prière pour lui par Ta miséricorde sur moi, afin que chacun de nous puisse ainsi jouir de Ta grâce et de Ta faveur» . Quelle merveille que cette dernière partie de la supplication, et quel bel effet elle laisse sur les âmes pieuses, puisqu'elle leur suggère la nécessité de la bienveillance envers tout le monde et du souhait de bonheur à tout, y compris à celui qui a commis le péché d'être injuste envers nous et de nous agresser ! Si tous les êtres humains prêtaient une oreille attentive à ces supplications de l'Imâm Sadjjâd, qui renferment tant d'enseignements divins éducateurs de l'âme, les hommes ne seraient sans doute pas ce qu'ils sont aujourd'hui. 

XXXVI– NOTRE CROYANCE CONCERNANT LA VISITE PIEUSE DE TOMBEAUX 

L'un des trais distinctifs des chiites est l’importance qu'ils accordent à la visite des tombeaux1, dont particulièrement celui2 du Saint Prophète (pbsl) et ceux des Imâms infaillibles (p), en raison de la révérence particulière qu'ils y vouent. Les chiites dressent de magnifiques dômes3 sur les tombes et dépensent                                                        

1. Pour plus d’informations, consulter: ‘Abdu r-Rahîm Al-Mûsawi (contemporain), Ziyâratu l-qubûr, comité chargé des recherches et des réponses aux équivoques, Qûm, l’Assemblée Mondiale Ahlu l-Bayt (p), 1ère éd., 1422 H. 

2. Beaucoup de récits ont été rapportés, aussi bien dans les sources chiites que sunnites, au sujet de la visite du tombeau du Saint Prophète (pbsl) ainsi que les tombeaux des saints et des croyants pieux, dont voici un exemple sur la visite du tombeau du Saint Prophète (pbsl) rapporté par Anas ibn Mâlik qui affirme que l’envoyé de Dieu (pbsl) dit: “Quiconque me visite après ma mort est semblable à celui à celui qui m’a visité de mon vivant. Et quiconque visite mon tombeau a droit à mon intercession le jour du jugement dernier. Aucun membre de ma Communauté ne sera excusé pour avoir manqué de me visiter alors qu’il en avait la possibilité”. Cette tradition a été citée par Sam’ân ibn Mahdi qui l’a rapportée de Anas et mentionnée dans AthThuqât par Ibn Habbân qui cite l’autorité de Sam’ân. An-Nasâ-i a affirmé qu’elle n’est pas mal du tout. Voir ad-Durratu th-thamînatu fî fadhâ-ili l-madîna, p. 144, Ibn An-Nadjjâr. 3. Cfr. La disposition juridique relative à la construction sur les tombeaux; ‘Abdu l-Karîm Al-Bahbahâni (contemporain), comité chargé de recherches et de répondre aux équivoques, l’Assemblée Mondiale Ahlu l-Bayt (p), 1ère éd., 1422 H. Construire sur les tombeaux des prophètes et des saints et les considérer comme des mosquées et des lieux de culte, série ‘alâ mâidati l-kitâb, 17è année, Murtadhâ Al-‘Askari (contemporain), Téhéran, l’Assemblée 

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pour cela, volontairement, beaucoup d'argent, selon la capacité individuelle de chacun, afin d'exprimer leur amour et leur respect pour les personnages saints. Les chiites agissent ainsi pour se confronter aux recommandations des Saints Imâms en ce sens. En effet, les Imâms des Ahl-ul-Bayt (p) ont encouragé les chiites à cette pratique parce que celle-ci constitue un moyen sûr d'obtenir une bonne récompense de Dieu, puisqu'ils considèrent qu'après la prière et les autres actes cultuels d’obligation, la visite des tombeaux des saints offre aux serviteurs une des meilleures possibilités de se rapprocher de Dieu, étant donné que ceux-ci constituent le meilleur pouvant permettre que les supplications soient exaucées en se confiant totalement à Dieu. Les Saints Imâms (p) ont également considéré ces visites pieuses comme étant le complet accomplissement des engagements pris vis-àvis d’eux:  

«Il y a entre chaque Imâm et ses partisans et ses adeptes un pacte qui doit être respecté et qui consiste à visiter leurs tombeaux. Quiconque visite les Imâms avec beaucoup de ferveur et d'enthousiasme en croyant à leurs objectifs, bénéficiera de leur intercession le jour du jugement dernier ».1 La raison pour laquelle les Saints Imâms (p) ont recommandé la visite des tombeaux réside dans le fait que cet acte comporte beaucoup d'avantages spirituels et sociaux, qu'on peut énumérer comme suit: 

                                                                                                        

scientifique islamique, 1ère éd., 1417 H. 1. Cette tradition a été rapportée de l’Imâm Ali ibn Mûsa Ar-Ridhâ (p), voir: Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 4, p. 567, ch. parlant de Ghadîr Khum, tradition (2). Ibn Qawlawiyyah Al-Qûmi (mort en 368 de l’hégire), Kâmilu z-ziyârât, p. 237, tradition (352). 

Şadûq (mort 381 de l’hégire), Man lâ yahdhuruhu l-faqîh, v. 2, p. 577, tradition (316); ‘Uyûnu akhbâri r-Ridhâ (p), v. 1, p. 292, tradition (24).  

1- Cette pratique établit des liens profonds et des relations solides entre les Saints Imâms et les chiites, et nous rappelle leurs hauts mérites, leur piété et leur esprit de Djihâd et de sacrifice pour la cause de Dieu. 2- Etant donné la grande concentration des tombeaux, les gens qui s'y rendent en visite ont l'occasion de se rencontrer davantage, de se rapprocher plus les uns des autres, de faire connaissance les uns avec les autres, et de parler de leurs problèmes respectifs. La visite des tombeaux permet donc de cimenter les relations entre les gens et de renforcer leurs liens intimes. De cette façon, l'esprit d'obéissance aux commandements divins et d'adoration de Dieu devient commun à tous les visiteurs.  

3- La récitation de la Ziyârah1 qui comporte des formules éloquentes et riches d'enseignements islamiques rapportées des Saints Imams, nous permet de consolider notre foi dans le monothéisme, de reconnaître la sainteté de l’islam et du message du Prophète (pbsl), et de savoir nous armer d'une morale élevée, nous soumettre au Créateur, et Le remercier pour Ses bénédictions. Sous cet angle, la visite des tombeaux des saints a la même fonction que les supplications dont nous avons parlé précédemment. On peut même dire que certaines récitations prescrites pour la visite des tombeaux, telle la récitation de visite d'Amînullâh2, récitation attribuée à l'Imâm                                                        

1. Les salutations à réciter au moment de visiter les tombeaux des Imâms (p). 

2. Voici quelques extraits de ces ziyârât: “As-salâm ‘alayka yâ amîra l-mu’minîn wa rahmatullâhi wa barakâtuh, as-salâm ‘alayka yâ amînallâhi fî ardhihi wa hudjjatihi ‘alâ ‘ibâdihi, wa ash-hadu annaka djâhadta fi llâhi haqqa djlhâdihi, wa ‘amalta bi kitâbihi...Allâhumma fadj’al nafsî muţmu’inatan bi qadarika, râdhiyatan bi qadhâika, mûla’atan bi żikrika wa du’âika, muhibbatan li şafwati awliyâ-ika, mahbûbatan fî ardhika wa samâ-ika, şâbiratan ‘alâ nuzûli balâ-ika, shâkiratan li fawâdhili ni’mâ-ika, żâkiratan li sawâbighi âlâ-ika, 

 

206 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

Zaynu l-‘Abidîn (p) lors de la visite qu’il effectua au tombeau de son grand-père, l'Imâm Ali Ibn Abî Ţâlib (p)1, contiennent les meilleures et les plus sublimes des supplications. En fait, ces ziyârât des tombeaux, qui nous sont rapportées des Saints Imâms, nous montrent l'extrême soumission et dévotion de ceux-ci à Dieu, et leurs sacrifices inégalables pour défendre la vérité. Ces récitations, écrites dans le plus éloquent style arabe, sont très compréhensibles pour les visiteurs. Elles expliquent clairement les significations et les fins détails du                                                                                                          

mushtâqatan ilâ farhati liqâ-ika, mutazawwidata t-taqwâ li yawmi djazâ-ika... Allâhuma inna qulûba l-mukhbitîna wâlihatan, wa subulu r-râghibîna ilayka shâri’ah, wa a’lâma l-qâşidîna ilayka wâdhihah...”. “Que la paix, la miséricorde et les bénédictions de Dieu sur toi ô commandeur des croyants; que la paix soit sur toi ô le dépositaire de Dieu sur la terre et Son argument vis-à-vis de Ses serviteurs, j’atteste que tu as sincèrement combattu dans la voie de Dieu et tu t’es conformé à Son Livre... Ô mon Dieu! Fais que mon âme soit sereine au sujet de Ton destin, satisfaite de Ton arrêt, éprise de se souvenir de Toi et de Te supplier, amoureuse de l’élite de Tes élus, aimée sur la Terre comme au Ciel qui T’appartiennent, capable de supporter avec patience les calamités que Tu fais descendre, reconnaissante de Tes faveurs, celle qui se souvient de l’abondance de Tes bienfaits, désireuse d’aller à Ta rencontre, celle qui fait provision de la piété pour le jour de Ta rétribution... Ô mon Dieu les cœurs de ceux qui se soumettent à Toi sont épris, les chemins de ceux qui Te désirent sont manifestes et les drapeaux de ceux qui se dirigent vers Toi sont évidents.  

1. Ibnu Qawlawiyyah (mort en 368 de l’hégire), Kâmilu z-ziyârât, p. 92, tradition 1, ch. 11. Ibn Al-Mash-hadi (mort en 610 de l’hégire), AlMazâru l-kabîr, p. 282, c’est un court ziyârah qu’on récite le jour de Ghadîr. Ibn Ţâwûs (mort en 664 de l’hégire), Iqbâlu l-a’mâl, p. 786, ch. consacré au ziyârah lu à l’honneur de l’Imâm Ali (p), lors de l’anniversaire de l’évènement de Ghadîr. Al-Kaf’ami (mort en 900 de l’hégire), Al-Baladu l-amînu wa d-dar’u l-haşîn, p. 416. Al-Hurru l‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Wasâilu sh-shî’a, v. 14, p. 395, tradition (19451). 

monothéisme, et nous enseignent comment nous dévouer à l'adoration de Dieu et à dire des supplications. Il n'y a pas de doute que ces ziyârât sont les morceaux les plus appréciables de la littérature arabe, après le Saint Coran et Nahdju l-Balâghah, parce qu'elles contiennent, en résumé, les enseignements des Imâms et font connaître leurs principes spirituels et moraux.  

Les règles de conduite à observer lors de la visite pieuse Il y a quelques règles de conduite à observer lors de la visite pieuse effectuée aux tombeaux, à savoir: 1- Le visiteur doit se purifier et accomplir l'ablution complète avant de commencer la visite. L'avantage d’accomplir cette ablution est, d’après ce que nous comprenons, on ne peut plus évidente, en ce sens que le visiteur est appelé à nettoyer son corps des saletés, afin de le protéger de nombreuses maladies, d'éviter d'incommoder la foule par une mauvaise odeur1 qui pourrait s’en dégager et de purifier son âme des vices moraux. Dans les propos rapportés des Imâms (p), il est recommandé au visiteur de réciter, à l’issue de l’ablution complète, la supplication suivante:  

«O Seigneur ! Fais que ce bain rituel (ablution complète) soit une lumière, une purification et une prévention contre toute maladie, tout mal, toute calamité et toute tare. Purifie par ce bain mon coeur, mon corps, mes os, ma chair, mon sang, mes cheveux, ma peau, ma moelle, mes nerfs et mes effets, afin                                                        

1. L’Imâm Ali (p) a dit: “Nettoyez avec de l’eau la mauvaise odeur et faites-en une discipline que vous observerez, car Dieu tient en horreur celui de Ses serviteurs qui oblige quiconque s’assoit à côté de lui de se plaindre”. Ibnu Shu’bah Al-Harrâni (mort en au 4ème siècle de l’hégire), Tuhafu l-‘uqûl, p. 110.  

 

208 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

qu'ils soient mon témoin le jour où je serai dans le besoin, pauvre et nécessiteux».1  

2- Il doit porter les meilleurs et les plus propres de ses vêtements, car s'habiller bien dans de tels rassemblements publics marque le respect qu'on éprouve pour l'occasion, constitue un signe de dignité et de respect de soi et des autres, ce qui ne manque pas de susciter l'affection des gens les uns envers les autres et de les rapprocher les uns des autres. Il est à noter à cet égard que la règle ne commande pas que l'on porte les meilleurs vêtements qui puissent exister, mais les meilleurs vêtements qu’on puisse porter, autrement ce serait une charge onéreuse pour les gens de condition économique modeste. La règle concilie donc l'élégance et la condition économique.  

3- Il doit, autant que faire se peut, se parfumer, pour les mêmes motifs précités.  

4- Il doit, selon ses possibilités, offrir l'aumône aux pauvres. Or, l'utilité de l'aumône offerte dans de telles occasions, c'est de                                                        

1. Cette tradition a été rapportée de l’Imâm Şâdiq (p) dans Kâmilu zziyârât, Ibnu Qawlawiyyah (mort en 368 de l’hégire), p. 345, tradition (583); les versions de cette tradition qui ont été citées par l’auteur comportent une différence légère par rapport à la version citée dans la source susmentionnée ainsi que dans d’autres. Néanmoins, la version la moins variée est celle précitée et qui a été rapportée par Cheikh Ţûsi (mort en 460 de l’hégire), Tahżîbu l-ahkâm, v. 6, p. 54, ch. traitant de la visite pieuse, tradition (7) / (130). La version citée dans cette source débute comme ceci: “Allâhuma dj’alhu ... wa hirzan wa kâfiyan... wa mukhi wa ‘aşabi... wa dj’alhu lî shâhidan yawma l-qiyâmati yawma hâdjati...”. “Ô mon Dieu! Fais qu’il (le bain rituel) soit... aussi un abri et satisfaisant... à ma cervelle et à mes nerfs... et fais qu’il puisse témoigner en ma faveur le jour du jugement dernier quand je serai dans le besoin...” 

subvenir aux besoins des nécessiteux et le développement de l'esprit de solidarité avec les pauvres. 5- Il doit marcher dignement et respectueusement, sans porter ses regards à gauche et à droits. En cela, il fait preuve de révérence pour le Lieu saint et pour les autres pèlerins. En outre, cette attitude digne et respectueuse évite aux autres d'être incommodés par une mauvaise conduite et des comportements inconvenants.  

6- Pendant qu'il effectue la ziyârah, la règle est que le pèlerin glorifie constamment Dieu en répétant: "Dieu est Grand". Selon certains hadiths, il est prescrit de répéter cent fois: "Allâhu Akbar". Ce faisant, le visiteur prend conscience de la grandeur de Dieu, et se rappelle que personne ne peut être aussi grand que Dieu. En fait, le pèlerinage aux Saints tombeaux n'a pour but que l'adoration de Dieu, les louanges adressées à Dieu, et la vénération de Dieu. Son seul objectif est de raviver les principes et les signes de Dieu, et d'obéir aux commandements divins. 7- Après avoir rendu visite au tombeau du Saint Prophète (pbsl) ou de l’Imâm (p), le visiteur doit accomplir deux rak’ah en signe de gratitude envers Dieu qui lui a donné l'occasion d’accomplir la visite pieuse au tombeau sacré, et pour Lui demander de dédier sa prière à l'âme pieuse du Saint Prophète ou du Saint Imâm, selon le cas. Après les deux rak’ah, le visiteur doit réciter la supplication qui lui rappelle que sa prière et sa supplication ne sont offertes qu’à Dieu, et qu'il n'adore personne autre que Dieu, et que le seul but de son pèlerinage est la recherche de la proximité de Dieu. La Supplication qu'il doit réciter après la Prière est la suivante: «O Seigneur ! C'est à Toi Seul que j'ai offert cette prière, et c'est devant Toi Seul que je me suis incliné et prosterné. Tu es Un et Unique, et Tu n'as pas d'associé. Mes prières, mes inclinations et mes prosternations sont uniquement pour Toi, et pour personne d'autre, car Tu es le Seigneur, et il n'y a pas d'autre   

210 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

seigneur. O Dieu ! Prie sur Muhammad et sur les descendants purifiés de Muhammad ! Accepte ma visite et exauce ma demande, pour l'amour de Muhammad et de ses descendants purifiés».1 

Cette supplication explique clairement les raisons réelles pour lesquelles les Imâms des Ahl-ul-Bayt et leurs partisans pratiquent la visite des tombeaux, et montre incontestablement, sinon la mauvaise foi, du moins l'ignorance de leurs détracteurs, qui insinuent que cette pratique des chiites serait une forme de culte des tombeaux et une façon de les implorer et de les associer à Dieu ! Il est fort probable que les détracteurs des chiites veulent, par cette insinuation perfide et dénuée de tout fondement, priver les adeptes des Ahl-ul-Bayt des avantages sociaux et religieux que leur assure cette pratique purement islamique, qui permet aux chiites de se rassembler souvent pour confirmer et consolider leur foi en Dieu et leur fidélité envers Ses Serviteurs les plus pieux et les plus dévoués, car il est incroyable qu'ils puissent ignorer les raisons de cette pratique recommandée par les descendants élus du Saint Prophète! Comment pourrait-on, autrement, soupçonner les membres pieux de la famille du Prophète, qui se sont dévoués à la piété et à la cause de Dieu, et qui ont tout sacrifié pour appeler à la religion de Dieu, d'inciter en même temps les gens à l'association et à une forme de polythéisme? 8- L'une des règles de la Ziyârah consiste en ce que le visiteur « soit un bon compagnon pour celui qui l'accompagne. Il doit parler peu, sauf pour dire de bonnes choses. Il doit évoquer beaucoup Dieu. Il doit avoir une attitude de recueillement. Il                                                        

1. Ash-Shahîdu l-awwal (mort en 786 de l’hégire), Al-Mazâr, p. 50. Al-Madjlisi (mort en 1111 de l’hégire), Bihâru l-anwâr, v. 97, p. 288. Ash-Cheikh Al-Mufîd (mort en 413 de l’hégire), Al-Mazâr (Manâsiku l-mazâr), p. 211. Ibn Al-Mash-hadi (mort en 610 de l’hégire), AlMazâr, p. 597, ch. 2

doit faire beaucoup de prières et prier beaucoup sur Muhammad et sur les descendants de Muhammad. Il doit baisser son regard, accourir pour satisfaire les besoins de ses frères quand l'occasion se présente, et les consoler quand c'est nécessaire. Il doit s'abstenir de faire ce que le Saint Prophète et les Saints Imâms ont interdit de faire, de se disputer, de jurer beaucoup, d'engager une discussion émaillée de jurements». Le principal objectif du pèlerinage aux tombeaux sacrés est de présenter les salutations au Prophète de Dieu ou aux Saints Imâms. Nous croyons qu'étant donné qu' «ils sont vivants, auprès de leur Seigneur, bien pourvus »1, ils entendent donc la parole du pèlerin et répondent à sa salutations, le pèlerin pourrait se contenter de dire: As-Salâmu ‘alayka yâ rasûlallâh2. Toutefois, il est préférable que le visiteur récite les salutations rapportées des Saints Imâms, en raison des buts sublimes qu'elles visent et des avantages religieux qu'elles présentent, sans parler de leur éloquence, de leur beau style, et des supplications pieuses qu'elles contiennent et que le visiteur adresse à Dieu Seul. 

                                                      

1. La Famille d’Imrân: 169. 

2. Que la paix soit sur toi ô messager de Dieu. 

 

 

XXXVII– NOTRE CROYANCE CONCERNANT LE SENS DONNÉ AU CHIISME 

 PAR LES AHL-UL-BAYT (P) 

Les Imâms issus des Ahl-ul-Bayt (p) n’eurent d’autre choix, après avoir été privés totalement de leur droit de diriger l'État islamique, que celui de se consacrer à l'éducation des musulmans en les guidant vers le droit chemin, conformément à la mission qui leur avait été confiée par Dieu. Ils éduquèrent ainsi tous ceux qui les suivirent sincèrement, leur enseignant les préceptes religieux et la piété, et leur montrant le chemin du salut.  

Toutefois, les Imâms (p) ne considéraient pas n'importe qui comme un de leurs adeptes. A leurs yeux, le partisan véritable était celui qui obéissait strictement aux commandements de Dieu, qui résistait à ses passions, et mettait en pratique leurs enseignements. Ils ne considéraient pas que le simple fait de leur manifester de l'amour suffise à faire bénéficier au musulman leur intercession, dès lors que celui-ci succombait aux tentations illicites. Ils considéraient qu'un musulman méritait leur intercession en vue de son Salut, si son amour et son affection pour eux étaient accompagnés d'une bonne conduite, de véracité, de piété, d'honnêteté, et de crainte révérencielle. Khaythamah raconte qu'alors qu'il voulait faire ses adieux à l'Imâm Bâqir (p), celui-ci lui dit: «O Khaythamah ! Informe nos partisans que rien ne leur sera d’aucune utilité auprès de Dieu hormis leurs œuvres, qu’ils ne bénéficieront jamais de notre autorité sinon grâce à la piété, et que le plus perdant de tous le jour du jugement dernier est celui

qui, ayant décrit la justice, pratique son contraire vis-à-vis d’un tiers ».1 

Ils exigent de leurs adeptes qu'ils soient à la tête de ceux qui appellent à Dieu, au bon droit, au bien et à la bonne conduite. Ils veulent que cet appel soit exprimé plus par l'action que par la parole. Aussi s’adressant à ses adeptes, l'Imâm Sadiq (p) leur dit: « Soyez ceux qui invitent les gens au bien en utilisant un autre moyen que la parole, afin qu’ils voient de vous l’effort, la sincérité et la piété ».2 

Nous reproduisons, ci-après, quelques extraits de conversations qui eurent lieu entre les Imâms (p) et leurs partisans, afin que le lecteur se rende compte combien ils étaient soucieux d’inculquer les bonnes manières aux gens. 1– Conversation de l'Imâm Al-Bâqir avec Djâbir Dju’fî: « O Djâbir ! Suffit-il à quelqu’un de dire qu’il nous aime, nous les gens de la Demeure, pour être considéré comme un partisan ? Non ! Je jure par Dieu que notre véritable partisan n’est que celui qui craint Dieu et Lui obéit. Nos partisans ne sont reconnus que par leur modestie, leur piété, leur 

                                                      

1. Il s’agit d’un message adressé par l’Imâm Bâqir (p) à ses partisans. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 176. Cette tradition a été également rapportée, quoique avec quelques petites variations, dans: Muşâdaqatu l-ikhwân, Şadûq (mort en 381 de l’hégire), p. 34. Al-Hurru Al-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), 

Wasâilu sh-shî’a, v. 12, p. 7, tradition (15501). Al-Mufîd (mort en 413 de l’hégire), Al-Hikâyât, p. 92. Ibn Idrîs Al-Hilli (mort en 598 de l’hégire), Mustaţarifâtu s-sarâ-ir, p. 625– 626. 2. Ces propos figurent parmi les conseils que l’Imâm Şâdiq (p) donna à ses partisans. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 105, tradition 10; v. 2, p. 77, 78 et 105. Al-Hurru Al-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Wasâilu sh-shî’a, v. 12, p. 162, tradition (15955). Aţ-Ţabarasi (mort au 7ème siècle de l’hégire), Mishkâtu l-anwâr, p. 30. 

 

214 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

confiance, leur souvenir soutenu de Dieu, le jeûne, la prière, le bien qu’ils font à leurs parents, la façon dont ils vivent avec ceux de leurs voisins qui sont pauvres, traitent les besogneux, les endettés et les orphelins. De même qu’ils sont reconnus par leur franchise, la lecture du Coran, du bien qu’ils disent des gens en leur absence en évitant de médire d’eux et de la confiance dont ils jouissent en tant que dépositaires. Crains Dieu et œuvre en vue d’acquérir ce qui est auprès de Dieu. Il n’existe de parenté entre Dieu et aucune personne, le plus aimés serviteurs auprès de Dieu le Puissant l’Exalté étant celui qui Le craint et Lui obéit. O Djâbir ! Je jure par Dieu que nous ne rapprochons de Lui que par l’obéissance; nul ne peut échapper à l’enfer ni opposer un argument à Dieu que par l’obéissance. Quiconque Lui obéit est notre allié et quiconque lui désobéit est notre ennemi. On ne peut bénéficier de notre autorité que par les œuvres (bonnes) et la piété ».1 2- Conversation de l'Imâm Al-Bâqir avec Sa’îd ibn Hasan: L'Imâm: «A-t-on l'habitude chez vous de s'approcher de son frère en religion, et de prendre dans sa bourse l'argent dont on a besoin sans qu’il l'en empêche?» Sa’îd: «Je ne pense pas qu’une telle habitude puisse exister chez nous.» 

L'Imâm: «Cela prouve que la fraternité n’existe pas chez vous.» Sa’îd: «Nous allons donc périr !»                                                         

1. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 74. Ţûsi (mort en 460 de l’hégire), Al-Amâli, p. 735. Al-Hurru Al-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Wasâilu sh-shî’a, v. 15, p. 234, tradition (20362). 

L'Imâm: «Cela signifie simplement que les gens ne pratiquent pas ce qu'ils prêchent».1  

3- Conversation de l'Imâm Sadiq avec Abû ş-Şabâhi l-Kanânî: Abû ş-Şabâh: « Combien nous avons souffert à cause de notre attachement à vous !»  

L'Imâm: «Et que vous font les gens ?» Abû ş-Şabâhi: «Chaque fois que je parle à quelqu'un, il me dit: "O Dja’farite maudit !"  

L'Imâm: «Et tu crois que c'est parce que vous me suivez?» Abû ş-Şabâhi: «Oui !»  

L'Imâm: «Par Dieu ! Peu d'entre vous font partie de nos partisans, c'est-à-dire de ceux qui sont fermes dans leur piété, qui craignent Dieu, qui obéissent à leur Seigneur, le Créateur, et qui attendent une récompense de Lui Seul. Tel sont mes vrais partisans !»2  

4- Il y a beaucoup d'autres propos de l'Imâm Sadiq en ce sens (les qualités requises d'un chiite) dont nous citons ce qui suit:  

                                                      

1. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 174. Al-Kûfi Al-Ahwazi (mort avant l’an 300 de l’hégire), Kitâbu l-mu’min, p. 44. Al-Hurru Al-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Wasâilu sh-shî’a, v. 5, p. 120, tradition (6090); v. 9, p. 428, tradition (12406). 2. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 77, tradition (7). On trouvera une autre partie de cette conversation où l’Imâm 

Şâdiq (p) fait la description de ses véritables partisans dans Al-Kâfi, v. 2, p. 236. Al-Qâdhi An-Nu’mân Al-Maghribi (mort en 363 de l’hégire), Sharhu l-akhbâr, v. 3, p. 503, tradition (1445). Ţûsi (mort en 460 de l’hégire), Ikhtiyâru ma’rifati r-ridjâl, v. 2, p. 525. Al-Hurru Al-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Wasâilu sh-shî’a, v. 15, p. 244, tradition (20398). 

 

216 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

a- «N'est pas des nôtres, ni ne possède aucun mérite spécial, celui qui habite une contrée de cent mille habitants ou plus, alors qu'il y a parmi eux un seul homme qui soit plus pieux que lui».1  

b- «Nous ne considérons quelqu'un comme étant croyant que quand il adhère librement et volontairement à notre cause. Sache que la poursuite de l’adhésion libre et volontaire à notre cause est la piété même, car Dieu vous fera miséricorde si vous vous parez de la piété».2  

c- «Ne sont pas de nos partisans ceux dont les femmes chastes ne sont pas considérées comme telles dans les cercles privés. N'est pas non plus de nos partisans quiconque habite une ville de cent mille personnes ou plus, parmi lesquels il y a quelqu'un qui serait plus pieux que lui».3 

d- «Fais partie des partisans de Dja’far (l'Imâm Sadiq) quiconque protège son ventre et son sexe de l’illicite, déploie beaucoup d’efforts, œuvre pour Dieu tout en Le craignant, en espérant bénéficier de Sa miséricorde et de Ses récompenses et en étant terrifié à l'idée de subir Son châtiment. Si tu voies de                                                        

1. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 78, tradition (10). Al-Qâdhi An-Nu’mân Al-Maghribi (mort en 363 de l’hégire), 

Sharhu l-akhbâr, v. 3, p. 501, tradition (1437). Idrîs Al-Hilli (mort en 598 de l’hégire), Mustaţarifâtu s-sarâ-ir, p. 639. Aţ-Ţabarasi (mort au 7ème siècle de l’hégire), Mishkâtu l-anwâr, p. 138. 2. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 78, tradition (13). Al-Hurru Al-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Wasâilu shshî’a, v. 15, p. 243, tradition (20391). An-Nadjafi (contemporain), 

Alfu hadîthin fi l-mu’min, p. 261, tradition (786). 3. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 79, tradition (15). Al-Hurru Al-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Wasâilu shshî’a, v. 15, p. 246, tradition (20404). 

tels hommes, sache qu’ils sont de véritables partisans de Dja’far».1 

 

                                                      

1. Şadûq (mort en 381 de l’hégire), Al-Khişâl, p. 295– 296, ch. 5, tradition (63); Şifâtu sh-shî’a, p. 11. Al-Hurru Al-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Wasâilu sh-shî’a, v. 15, p. 251, tradition (20420); tradition (13). L’Imâm Şâdiq (p) a dit: “En vérité, fais partie des partisans de Ali quiconque préserve de l’illicite son ventre...”. Voir: Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 233, tradition (9). Al-Hurru Al-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Wasâilu sh-shî’a, v. 1, p. 204, tradition (7). Aţ-Ţabarasi (mort au 7ème siècle de l’hégire), Mishkâtu l-anwâr, p. 119. Pour connaître plus des qualités du croyant qui est un véritable partisan des Ahlu l-Bayt (p), consulter: 

Al-Kâfi, p. 226, ch. 1. 

 

 

XXXVIII– NOTRE CROYANCE  

CONCERNANT L’OPPRESSION 

 ET L’INJUSTICE 

Les Saints Imâms (p) ont considéré que l'usurpation du droit d'autrui et la perpétration de l'oppression et de la cruauté étaient l'un des pires péchés, et ils ont condamné fermement de telles pratiques, se fondant en cela sur les injonctions du Saint Coran qui dit à ce propos: «Ne pense pas que Dieu ignore les actions des oppresseurs. Ils a différé la punition jusqu'au jour du jugement dernier, où leurs yeux se fixeront d'horreur».1 L'Imâm Ali (p) avait, tel que rapporté dans l’un de ses sermons, fustigé avec force la pratique de l'oppression et de l’injustice en disant:  

«Je jure par Dieu que si l'on m'offrait tout ce qu'il y a dans les sept cieux avec tout ce qui existe sous le Soleil de cette Terre, pour que je désobéisse à Dieu en arrachant de la bouche d'une fourmi le tégument d'un grain d'orge, je ne le ferais pas». Cette affirmation montre à quel point un musulman doit être pointilleux lorsqu'il est question d'injustice, et combien il doit être prudent pour éviter de commettre la moindre injustice, et ferme dans la condamnation de l’oppression ! Ne doit-il pas se garder de frustrer une fourmi en lui arrachant l'enveloppe de grain d'orge, même si on lui offrait contre cet acte les sept cieux ? Que dire alors de ceux qui sucent le sang des musulmans, pillent leurs biens, violent leur honneur et leur dignité ! Quelle sera la gravité de leur péché en comparaison de celui que l'Imâm Ali (p) refuse de commettre, même contre l'offre de tout ce que le ciel et la terre renferment! Et quelle sera                                                        

1. Ibrâhîm: 42.

leur position par rapport à l'intégrité de l'Imâm Ali (p) ! La justice exemplaire que prêche l'Imâm Ali (p) est ce que la religion exige des êtres humains. Oui, l'injustice et l'oppression sont parmi les choses les plus graves que Dieu a interdites. C'est pourquoi, la condamnation et la fustigation de l'injustice tiennent la première place dans les propos et les supplications des Ahl-ul-Bayt (p), qui se sont attachés constamment à mettre leurs adeptes en garde contre l'oppression et les oppresseurs. Telle fut effectivement toujours la position et l'attitude des Ahl-ul-Bayt (p), une attitude fondée sur une Justice impeccable et sur le refus absolu de l'oppression, même vis-à-vis de ceux qui les agressaient et les offensaient personnellement.  

L'histoire bien connue du syrien qui avait offensé et injurié l'Imâm Al-Hasan (p), lequel répondit à l'offense par une attitude aimable et sympathique qui fit réfléchir son offenseur et l'amena à regretter sa mauvaise conduite, est révélatrice de la clémence et de l'indulgence de l'Imâm, et représentative du souci de tous les Ahl-ul-Bayt d'éviter tout ce qui pourrait conduire à la moindre injustice.1  

                                                      

1. Al-Mubarrad et Ibn ‘Ayshah rapportent qu’un syrien ayant vu l'Imâm Al-Hasan (p) monté sur sa monture, il se mit à le maudire pendant que l'Imâm Al-Hasan (p) demeurait silencieux. Lorsqu'il vida son sac, l'Imâm Al-Hasan (p) vint vers lui, le salua et lui sourit en disant: «O Cheikh! Je pense que tu es étranger et il se peut que tu te sois trompé. Si tu as des reproches à nous faire, nous les accepterons. Si tu nous demandes quelque chose, nous te l'accorderons. Si tu as une question à nous poser, nous te répondrons. Si tu nous demandes de te transporter, nous te transporterons. Si tu as faim, nous te donnerons à manger. Si tu es nécessiteux, nous pourvoirons à tes besoins. Si tu es chassé de chez toi, nous te donnerons refuge. Si tu as un besoin, nous le satisferons. Il vaudrait mieux pour toi d'apporter ton bagage chez nous et d'être notre hôte jusqu'à la date de ton départ, car nous avons une vaste 

 

220 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

Nous avons déjà vu, dans les supplications de l'Imâm Zaynu l‘Abidîn, cette sublime morale consistant à pardonner aux offenseurs leurs offenses, et à demander pour eux le pardon de Dieu. Certes, la loi autorise que l'on réponde à l'agression par une agression égale, et que l'on invoque contre l'agresseur le châtiment de Dieu. Mais ce qui est autorisé par la Loi n'interdit nullement que l'on s'arme d'une tendance au pardon et à la clémence, tendance qui s'inscrit dans la noble morale. Le souci d'éviter d'être injuste a fait que les Imâms des Ahl-ul-Bayt ont considéré que l'exagération dans l'invocation du châtiment de Dieu contre un agresseur pourrait équivaloir à une injustice. L'Imâm Sadiq (p) dit à ce propos: «Certes, le serviteur opprimé qui ne cesse d’invoquer l'anathème sur son oppresseur pourrait, de ce fait, être considéré, lui-même, comme oppresseur »1. C'est-à-dire qu’il peut devenir, lui aussi, injuste vis-à-vis de son oppresseur par excès d’invocation du malheur sur celui-ci. Que Dieu soit Glorifié ! Un opprimé qui ne fait que souhaiter de manière excessive la punition de celui qui l'a opprimé, devient lui-même oppresseur! Que dire alors de celui qui prend l'initiative de l'oppression et de l'agression, qui attaque le                                                                                                          

maison, une grande hospitalité et beaucoup d'argent». Lorsque le syrien entendit ce discours, il pleura en disant: «J'atteste que tu es le vicaire de Dieu sur terre, car Dieu sait mieux que quiconque où confier Son message. Vous étiez, toi et ton père, les plus détestables créatures de Dieu à mes yeux”. Et liant le geste à la parole, il transporta ses bagages chez l'Imâm (p) jusqu'au son départ, et devint un partisan des Ahl-ul-Bayt. Voir: Ibn Shahr Ashûb (mort en 588 de l’hégire), Manâqibu âli Abî Ţâlib, v. 3, p. 184. Al-Ardebili (mort en 693 de l’hégire), Kashfu l-ghumma, v. 2, p. 184.  

1. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 334, tradition (17). Şadûq (mort en 381 de l’hégire), Thawâbu l-a’mâl ‘iqâbu la’mâl, p. 274. Aţ-Ţabarasi (mort en 548 de l’hégire), Makârimu lakhlâq, 332. 

premier les gens, viole leur honneur, pille leurs biens, les dénonce aux oppresseurs, les induit en erreur pour les jeter dans une situation périlleuse, les diffame, leur nuit, ou les espionne ! Quel est le statut d'un tel malfaiteur dans la jurisprudence des Ahl-ul-Bayt ? Ceux-ci considèrent de tels individus comme étant les plus éloignés de Dieu, les plus condamnables par Lui, et les plus détestables dans leurs actions et dans leurs moeurs.    

 

 

XXXIX– NOTRE CROYANCE  

CONCERNANT LA COOPÉRATION AVEC LES OPPRESSEURS 

Etant donné la gravité du péché d'injustice et de ses conséquences, Dieu a prohibé la coopération avec les oppresseurs.  

«Ne vous inclinez pas vers les injustes, sinon vous seriez atteints par le Feu de l'Enfer; et vous n’avez pas de protecteur en dehors de Dieu, car autrement vous ne serez pas secourus».1 Telles sont les règles de bonne conduite établies par le Saint Coran, règles reprises et développées dans les enseignements des Imâms des Ahl-ul-Bayt (p). Ceux-ci se sont appliqués à inciter leurs partisans à éviter de s’incliner vers les injustes, à éviter de les fréquenter, de participer avec eux dans n’importe quel acte et de les aider ne fût-ce au sujet d’un morceau de datte.2  

Il ne fait pas de doute que le plus grand malheur qui se soit abattu sur l’islam et les musulmans, c'est l'indulgence de ceux-ci                                                        

1. Hûd: 113. 

2. Al-Hurru Al-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Wasâilu sh-shî’a, v. 17, p. 177, tradition (7). An-Nûri ţ-Ţabarsi (mort en 1320 de l’hégire), Mustadraku l-wasâilu, v. 13, p. 122. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 5, p. 108. Il a été rapporté du Saint Prophète (pbsl) les propos suivants: «Quiconque se charge du litige d’un injuste ou l’aide à le régler, verra l’ange de la mort venir lui dire (au moment de cueillir son âme): Sois avertis de la malédiction de Dieu et du châtiment du feu de l’enfer. Quel mauvais devenir!»; «Quiconque guide un désemparé vers un acte injuste sera le compagnon de Hâmân dans la géhenne». Voir: Şadûq (mort en 381 de l’hégire), Al-Amâli, p. 513.

vis-à-vis des oppresseurs, leur mutisme à propos des méfaits qu'ils ont commis, leur coopération avec eux, sans parler de leur complicité avec eux, de l'appui qu'ils leur ont apporté, et de leur contribution aux injustices qu'ils ont commises. Les calamités qu'a subies et connues la Nation musulmane ne sont que la conséquence logique de cette déviation des musulmans du droit chemin et de la voie de la vérité. Le résultat de cette déviation fut qu'à la longue la religion finit par s'affaiblir et sa force par se dissiper, pour devenir ce qu'elle est aujourd'hui, très éloignée de la voie que lui avait tracée le Saint Prophète (pbsl), et de la puissance qu'il lui avait assurée. Les musulmans ou ceux qui se disent musulmans sont tombés aujourd'hui dans un tel état lamentable que, loin d'éviter de chercher un protecteur en dehors de Dieu, comme le Coran le leur enseigne, ils tendent leurs mains à leurs ennemis et agresseurs et les aident ainsi à perpétuer et accentuer leur agression contre eux. Leur soumission aux puissances non musulmanes et à leurs oppresseurs n'est plus à démontrer. Les Imâms (p) avaient déployé tous leurs efforts pour mettre leurs partisans en garde contre la coopération avec les oppresseurs, et insisté auprès de leurs partisans pour qu’ils s’abstiennent de se pencher vers les injustes et de marcher avec eux. Ces mises en garde qu'ils avaient faites aux musulmans sont innombrables. Citons l’exemple de la lettre que l'Imâm Zaynu l-‘Abidîn écrivit à Muhammad ibn Muslim az-Zahri, le mettant en garde contre le fait d’assister les injustes dans leurs actes d’injustice:  

« N'est-il pas vrai qu'en faisant appel à toi, ils ont fait de toi un essieu qui fait tourner les moulins de leur injustice, un pont qui les mène à leurs méfaits, une échelle qui les conduit à l’égarement, un motif qui les appelle à la séduction, cheminant dans leur voie, t’utilisant comme moyen de semer le dans l'esprit des savants et d’attirer le coeur des ignorants vers eux ! Aucun de leurs plus fidèles ministres ni de leurs plus forts   

224 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

partisans n'est encore jamais parvenu à enjoliver la corruption qu’ils ont semée, ni à attirer vers eux la minorité et la majorité. Comme ils t’ont donné peu en échange de ce qu’ils t’ont pris d’énorme ! Comme c’est insignifiant ce qu'ils ont construit pour toi à côté de ce qu’ils ont détruit ! Prend garde de ta personne, car personne d’autre ne pourra en prendre garde sinon toimême ! Et examine-toi en homme responsable ».1 Cette dernière partie de la lettre: «Demande des comptes à ton âme, comme un homme se soumet à l'emprise de ses bas désirs, il se moque au fond de lui-même de sa dignité, c'est-à-dire qu'il ne se sent pas responsable de ses actions, parce qu'il ne peut pas en prendre conscience, et qu'il pense que ce qu'il fait ne peut pas être l'objet de comptes. Tels sont en fait les mystères de l'âme qui l'habite, afin qu'il ne soit pas sous l'emprise de l'illusion, et qu'il ne néglige pas sa responsabilité vis-à-vis de lui-même». Il y a une autre conversation, encore plus significative entre l’Imâm Mûsa Kâzhim (p) et Şafwân Djammâl, qui fut l’un des partisans sûrs et des rapporteurs fiables des propos de l'Imâm (p). D’après le récit rapporté par Al-Kâshî dans sa biographie des rapporteurs des hadîths, Şafwân raconte ceci: - Ayant pénétré chez l'Imâm, il me dit: «O Şafwân ! Toutes tes actions sont bonnes et belles à l’exception d’une seule !» - Şafwân: « Que je sois sacrifié pour toi ! Laquelle?»                                                         

1. Al-Harrâni (mort au 4ème siècle de l’hégire), Tuhafu l-‘uqûl ‘an âli r-rasûl (saw), p. 275– 276. Al-Madjlisi (mort en 1111 de l’hégire), 

Bihâru l-anwâr, v. 75, p. 132– 133, tradition (2), ch. parlant des exhortations, des jugements et des maximes de l’Imâm Al-Husayn (p). 

Şadûq (mort en 381 de l’hégire), Man lâ yahdhuruhu l-faqîh, v. 4, p. 483. Al-Madjlisi (mort en 1111 de l’hégire), Bihâru l-anwâr, v. 100, p. 132– 133, tradition (2), ch. consacré aux condensés des activités lucratives permises et prohibées.  

- L'Imâm: «Le fait d'avoir loué des chameaux à cet homme !- C’est à dire à Hârûn Ar-Rashîd !» - Şafwân: «Par Dieu ! Je ne les lui ai loués ni pour le plaisir, ni pour qu'il en fasse un usage illégal, ni pour la chasse, ni pour le divertissement, mais pour qu'il s'en serve plutôt pour aller à la Mecque! En outre, ce n'est pas moi qui, personnellement, l’accompagne, ce sont plutôt mes serviteurs que j’envoie l’accompagner.»  

- L'Imâm: «O Şafwân ! Doit-il te payer pour cela?» - Şafwân: «Oui».  

L'Imâm: «Ne désires-tu pas qu'ils reviennent vivants afin que tu sois payé?»  

- Şafwân: «Si !»  

- L'Imâm: « Quiconque souhaite donc qu'ils demeurent vivants est un des leurs, et quiconque est considéré comme un de leurs ira par conséquent en enfer!» 

«Je vendis aussitôt mes chameaux jusqu’au dernier, raconte 

Şafwân».1  

S'il suffit donc de souhaiter qu'un oppresseur reste vivant pour mériter le châtiment de l'enfer, que dire donc de ceux qui aident constamment l'oppresseur, qui l'encouragent dans son oppression, ou pis, de ceux qui adoptent la voie de l'oppresseur et qui se joignent à lui dans toutes les cruautés qu'il commet!    

                                                      

1. Şadûq (mort en 381 de l’hégire), Man lâ yahdhuruhu l-faqîh, v. 4, p. 436. Ţûsi (mort en 460 de l’hégire), Ikhtiyâru ma’rifati r-ridjâl, v. 2, p. 740. Al-Hurru Al-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Wasâilu shshî’a, v. 17, p. 182, tradition (22305). 

 

 

XL– NOTRE CROYANCE CONCERNANT LE TRAVAIL AU SEIN D’UN  

GOUVERNEMENT DESPOTIQUE 

Si soutenir les despotes, même avec un fragment de datte, ou même par le simple souhait qu'ils restent en vie, est une chose contre laquelle les Imams d'Ahl-ul-Bayt ont mis vivement en garde les musulmans, quel péché impardonnable serait de participer à un gouvernement oppresseur, d'accepter d'y occuper une fonction ou de lui prêter serment d'allégeance, ou pis encore, de faire partie des piliers d'un pouvoir injuste et de contribuer activement à l'installation et à la consolidation de ce pouvoir. Car, comme l'a dit l'Imam Sadiq, "Et cela parce que le régime du despote représente le dépérissement total du Vrai, le ravivage total du Faux, la résurgence de l’iniquité et de la corruption."1 

Toutefois, les Saints Imâms (p) ont autorisé que l'on accepte d'occuper un poste dans un régime injuste si le but de cette acceptation est d'oeuvrer en vue de sauvegarder la justice, d'appliquer les peines prescrites par la Loi Divine, d'aider les croyants, d’ordonner le bien et d'interdire le mal. L'Imâm Mûsa Kâzhim (p) a dit, à ce propos: «Il y a, parmi les oppresseurs, ceux à travers lesquels Dieu a établi la Preuve, les ayant fermement établis sur terre afin qu'Il protège, grâce à eux, Ses élus et améliore les affaires des musulmans... Ces gens là sont de véritables croyants, ils sont le phare de Dieu sur terre et Sa lumière parmi Ses protégés».2  

                                                      

1. Al-Harrâni (mort au 4ème siècle de l’hégire), Tuhafu l-‘uqûl, p. 332.  

2. Ash-Shahîdu th-Thâni (mort en 966 de l’hégire), Muniyyatu l-

Sur ce sujet, il y a beaucoup de hadiths qui expliquent comment doivent se comporter aussi bien les gouverneurs que les fonctionnaires de l’État, tel qu’illustré dans la lettre qui fut adressée à Abdullah An-Nadjâshî, gouverneur d’al-Ahwâz, par l'Imâm Sadiq (p) (Consulter Al-Wasâil, partie consacrée à la vente, ch. 78). 

                                                                                                        

murîdi fî adabi l-mufîdi wa l-mustafîd, p. 164. Al-Madjlisi (mort en 1111 de l’hégire), Bihâru l-anwâr, v. 72, p. 350, ch. consacré aux actes des souverains et des dirigeants...; p. 381, ch. parlant de se pencher vers les despotes, de les aimer et de leur obéir, tradition (46).  

 

 

XLI– NOTRE CROYANCE CONCERNANT L’APPEL À L’UNITÉ ISLAMIQUE  

Les gens de la Demeure Prophétique (p) furent connus par leur désir ardent de sauvegarder les apparences de l’islam telles quelles, d’appeler à son renforcement et à l’unité de ses adeptes; le souci de sauvegarder la fraternité entre les musulmans et d’ôter la haine1 qui noircissait leurs cœurs. On ne peut oublier l'attitude positive que l'Imâm Ali ibn Abi 

Ţâlib (p) adopta vis-à-vis de ses prédécesseurs, au point qu’il n'hésita pas à leur accorder son aide et son soutien, quoiqu’ au fond de lui il éprouvât de l'amertume à leur égard et qu'il fut convaincu qu'ils lui avaient usurpé son droit. Voire même il s'abstint d’affirmer publiquement, tant que ses prédécesseurs demeurèrent au pouvoir, que le Texte (naşş) le désignait pour succéder au Prophète (pbsl), et il ne fit valoir son droit légitime usurpé, de façon publique, que lorsqu'il eut accédé au Khâlifat. C'est à ce moment-là seulement qu'il se permit de rassembler le reste des Compagnons du Prophète (pbsl) sur la plaine de                                                        

1. Le terme utilisé dans le texte arabe est "sakhîma", il veut dire haine. Cfr.Lisânu l-‘arab, Ibnu Manzhûr (mort en 711 de l’hégire), v. 12, p. 282, lettre mîm, la racine "s.kh.m.". Madjma’u l-bahrayn, Aţ-Ţurayhi (mort en 1085 de l’hégire), v. 2, p. 350, la racine "s.kh.m." également. Il a été rapporté du noble Messager (pbsl) les propos suivants: “La haine détruit la beauté de l’homme», «Serrez-vous la main, car en vérité le serrement des mains débarrasse de la haine», Al-Harrâni (mort au 4ème siècle de l’hégire), Tuhafu l-‘uqûl, p. 45 et 55; «Le cadeau débarrasse de la haine», Ghawâli l-la-âlî, Ibn Abi Djumhûr Al-Ihsâ-i (mort vers 880 de l’hégire), v. 1, p. 294, tradition 181.

Rahbah, afin qu'ils témoignent en faveur de la stipulation qui avait été faite le à Ghadîr Khum.1 Avant son accession au Khâlifat donc, l'Imâm Ali n'avait pas hésité un moment à apporter ses conseils aux trois Khalîfe qui l'avaient précédé, chaque fois qu'il s'agissait de sauvegarder les intérêts des musulmans. Plus tard, il justifiera son attitude de cette époque vis-à-vis de ceux qu'il estimait avoir usurpé son droit, dans ces termes:  

«Je craignis que l’islam soit détruit ou ébréché (par des querelles et des dissensions) si je ne le secourais pas ».2 C'est pourquoi, tout au long de la période du Khalifat de ses trois prédécesseurs, il ne prononça jamais une parole de nature à affaiblir leur pouvoir, porter atteinte à leur prestige, ou entamer leur crédibilité. Il préféra rester enfermé chez lui et se taire, même lorsqu'il constatait dans leurs actions ce qu'il n'approuvait pas. Mais chaque fois que les trois Califes avaient besoin de lui, et qu'il estimait que son concours servait l'intérêt général de l’islam, il le prêtait très volontiers. Le khalife ‘Umar,                                                        

1. Il n’y a pas assez de place ici pour citer les nombreuses sources et voies par lesquelles a été rapporté le récit de Ghadîr avec une grande fréquence. Toutefois nous prions le lecteur de consulter les annotations du Cheikh Husayn Ar-Râdhi sur “Les correspondances” qui, en fait, est un ensemble constitué des lettres que s’étaient échangé Cheikh Salîm, recteur de l’université d’El-Azhar de l’époque, et l’imâm Sharafu d-dîn Al-‘Amili, pour discuter des questions qui sont à la base de quelques divergences juridico-doctrinaires entre chiites et sunnites. Les correspondances, Sharafu d-dîn (mort en 1377 de l’hégire), correspondance n 53 et celles qui suivent. Consulter aussi la note 2 du chapitre 29 (Notre croyance sur l’Imâmat en tant qu’une désignation divine) du présent ouvrage. Pour plus d’informations et de détails, consulter les ouvrages suivants: Mawsû’atu l-ghâdir, AlAmîni An-Nadjafi (mort en 1392 de l’hégire). 2. Nahdju l-balâgha, annotation de Muhammad ‘Abduh, v. 3, p. 119, ch. 62. 

 

230 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

reconnaissant pour ce concours précieux apporté par l'Imâm Ali et son attitude on ne peut plus positive, répétait souvent: «Que je ne sois jamais confronté à un problème complexe sans la présence de Abu l-Hasan (l'Imam Ali)1 pour résoudre", ou 

"N’eût été Ali, ‘Umar aurait péri".1                                                         

1. Ces propos si célèbres de ‘Umar se sont répétés dans différentes circonstances et de manière quelque peu variée: «Que Dieu ne me laisse dans un problème difficile sans que Abu lHasan soit là». 

«O mon Dieu! Ne me laisse pas en présence d’un problème difficile sans que Abu l-Hasan soit là». 

«Je me réfugie auprès de Dieu d’être confronté à un problème difficile sans que Abu l-Hasan soit là». 

«Que je ne sois pas confronté à un problème difficile sans que tu sois là ô Abu l-Hasan». 

«Que Dieu ne me fasse pas survivre à toi». 

«Je me réfugie auprès de Dieu d’être confronté à un problème difficile sans que Ali soit là». Aţ-Ţabari (mort vers les débuts du 4è siècle de l’hégire), Dalâilu l-imâmah, p. 22. Al-Qâdhi An-Nu’mân (mort en 363 de l’hégire), Sharhu l-akhbâr, v. 2, p. 317, tradition (565) et (651). Al-Mufîd (mort en 413 de l’hégire), Al-Irshâd, v.1, p. 204. Ibnu Shahr Ashûb (mort en 588 de l’hégire), Manâqibu âli AbîŢâlib, v. 1, p. 311; v. 2, p. 182. Ibnu ţ-ţarîq Al-Asadi Al-Hilli (mort vers 600 de l’hégire), Al-‘Umdah, p. 257. Al-Hurru Al-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Wasâilu sh-shî’a, v. 28, p. 108, h (34333), ch. parlant de l’établissement de la culpabilité de fornication par un aveu fait à quatre reprises... tradition 7. Ibn Sa’d (mort en 230 de l’hégire), Aţ-

Ţabaqâtu l-kubra, v. 2, p. 339. Al-Khawârazmi (mort en 568 de l’hégire), Al-Manâqib, p. 96– 97, traditions 97 et 98. Ibnu ‘Asâkir (mort en 571 de l’hégire), Târîkhu madînati Dimashq, v. 25, p. 369; v. 42, p. 406. Ibnu l-Athîr (mort en 630 de l’hégire), Usudu l-ghâbah, v. 4, p. 23. Ahmad ibn ‘Abdillâh Aţ-Ţabari (mort en 694 de l’hégire), 

Żakhâ-iru l-‘uqbâ, p. 82. Al-Mazi (mort en 742 de l’hégire), Tahżîbu l-kamâl, v. 20, p. 485. Az-Zarandi Al-Hanafi (mort en 750 de l’hégire), Nuzhumu durari s-samţîn, p. 131, 132. Ibnu Kathîr AdDimashqi (mort en 774 de l’hégire), Al-Bidâyatu wa n-nihâyah, v. 7, 

L'attitude de l'Imâm Al-Hasan (p) vis-à-vis de Mu’âwiyyah2 ne fut pas moins constructive. En effet, l'Imâm Al-Hasan (p) accepta de signer un traité de réconciliation avec celui qui s'était                                                                                                          

p. 397. Ibnu Hadjar Al-‘Asqalâni (mort en 852 de l’hégire), Işâbatu fî tamyîzi ş-şahâba, v. 4, p. 467; Tardjumatu ‘Ali ibni Abî Ţâlib, n (5704); Fathu l-Bârî, v. 13, p. 286. Al-Qandûzî Al-Hanafi (mort en 1294 de l’hégire), Yanâbî’u l-mawaddah, v. 1, p. 227, traditions 57, 58. Al-Manawi (mort en 1331 de l’hégire), Sharhu l-djâmi’u ş-

şaghîr, v. 4, p. 470, h (5594). Pour avoir de plus amples informations, consulter le livre "A l-Imâm ‘Ali fî ârâ-i l-khulufâ" de Mahdi faqîh îmâni (contemporain), où plusieurs sources et voies de transmission sont citées à ce propos, p. 93 et suivantes. 1. Ibnu Shâżân Al-Azdi (mort en 260 de l’hégire), al-Îdhâh, p. 192. Aţ-Ţabari (mort vers les débuts du 4è siècle de l’hégire), Dalâilu limâmah, p. 22. Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 7, p. 424, ch. consacré aux raretés, tradition 6. Şadûq (mort en 381 de l’hégire), Man lâ yahdhuruhu l-faqîh, v. 4, p. 36, h 5052. AshSharîfu r-Râdhi (mort en 406 de l’hégire), Khaşâiş, p. 85. Al-Mufid (mort en 413 de l’hégire), Al-Ikhtişâş, p. 111. Al-‘Allamatu l-Hilli (mort en 726 de l’hégire), Kashfu l-yaqîni fî fadhâili amîri l-

mu’minîn (p), p. 62. Al-Fayrûz Abâdi (contemporain), Fadhâilu lkhamsati min ş-şihhâhi s-sittah, v. 2, p. 309. Al-Khawârazmi (mort en 568 de l’hégire), Al-Manâqib, p. 81, h 65. Ibnu Abi l-hadîdi lMu’tazili (mort en 656 de l’hégire), Sharhu Nahdji l-balâgha, v. 1, p. 18, 141; v. 12, p. 179, 205, 206. Ahmad ibn ‘Abdillâhi ţ-Ţabari (mort en 694 de l’hégire), Ar-Riyâdhu n-nadhrah, v. 2, p. 194; Żakhâiru l‘uqba, p. 82. Az-Zarandi Al-Hanafi (mort en 750 de l’hégire), 

Nuzhumu durari s-samţîn, p. 130, 132. Al-Muttaqi Al-Hindi (mort en 975 de l’hégire), Kanzu l-‘ummâl, v. 10, p. 300, tradition (29509). AlQandûzî Al-Hanafi (mort en 1294 de l’hégire), Yanâbî’u lmawaddah, v. 1, p. 216, 217; v. 2, p. 172; v. 3, p. 147. Al-Mânawi (mort en 1331 de l’hégire), Faydhu l-qadîr, v. 4, p. 470, tradition (5594). Mahdi faqîh îmâni (contemporain), al-Imâm ‘Ali fî ârâ-i lkhulufâ", p. 93; etc. 

2. Pour obtenir de plus amples informations, consulter: Alu Yâsîn, 

Râdhi, Şulhu l-Hasan, préface de ‘Abdu l-Husayn Sharafu d-dîn, publié par la fondation An-Nu’mân, 1412 H.– 1991 S. 

 

232 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

rebellé contre son Khalifat, et de mettre un terme aux hostilités, ayant réalisé que la poursuite de ce conflit fratricide risquait de faire disparaître l'Etat islamique, ou même d'effacer à jamais le nom de l’islam de la surface de la terre, de détruire la Shariah et d'exterminer ceux qui en étaient les gardiens, c'est-à-dire le reste des Ahl-ul-Bayt. Il préféra donc préserver les apparences de l’islam et le nom de la religion, même au prix d'une réconciliation coûteuse avec Mu’âwiyyah, l'ennemi le plus acharné de la religion et de ses véritables défenseurs, et l'adversaire le plus haineux des Ahl-ul-Bayt et de leurs partisans, même en prévoyant que l'accession de Mu’âwiyyah au Khalifat ne lui apporterait, à lui et à ses adeptes, qu'humiliation et injustice, et même si les épées des valeureux Hâshimites et de ses partisans étaient dégainées et prêtes à défendre sa cause jusqu'au bout. Mais l'intérêt supérieur de l’islam était, pour lui, au-dessus de toutes ces considérations. C'est pourquoi il accepta ce qui était normalement inacceptable pour lui.  

Si, par la suite, l'Imâm Al-Husayn adoptera une attitude différente de celle de son frère, l'Imâm Al-Hasan, et s'il se soulèvera contre le régime Omeyyade, dirigé par Yazîd, c'est parce que la situation avait changé. Son soulèvement héroïque, loin de représenter un risque pour l'existence de l’islam, visait au contraire à rappeler aux Musulmans les Principes et les Enseignements authentiques de l’islam, que Yazîd, le fils de Mu’âwiyyah, un alcoolique débauché et sans scrupules, était en train de piétiner. En se soulevant, en acceptant de s'engager dans un combat désespéré et de se sacrifier, l'Imam Al-Husayn a voulu montrer aux Musulmans que ceux qui se trouvaient à la tête de l'Etat islamique n'avaient rien à voir avec l’islam. Sans son soulèvement et le Sacrifice de sa vie, l’islam aurait été vidé de son contenu.  

En se soulevant, l'Imam Al-Husayn n'a fait courir à l’islam aucun risque. Il a seulement offert sa vie pour que la Vérité triomphe et que l'injustice soit désignée du doigt. Son combat est devenu le symbole du refus de l'injustice. Si les chiites commémorent chaque année, l'anniversaire du Martyre de l'Imâm Al-Husayn, le Jour de 'Ashûrâ', c'est justement pour faire revivre l'esprit de la tragédie de Karbalâ', c'est-à-dire le refus de l'injustice et de l'oppression, et l'aspiration à un régime qui applique la justice islamique. En s'attachant à commémorer chaque année, sous diverses manifestations, son sacrifice, les chiites ne visent qu'à perpétuer son message de lutte contre l'injustice et l'oppression, et ne font qu'obéir aux commandements des Imâms des Ahl-ul-Bayt (p) qui lui ont succédé, leur recommandant de renouveler leur fidélité au souvenir du sacrifice du petit-fils chéri du Saint Prophète (pbsl).  

Le souci constant des Imams d'Ahl-ul-Bayt de voir l’islam préserver sa gloire, même lorsque les gouvernants de l'Etat islamique les traitaient avec la plus grande cruauté et les soumettaient à toutes sortes de tortures, de vexations et d'humiliations, a été illustrée par l'attitude de l'Imâm Zaynu l‘Abidîn vis-à-vis des rois Omayyades. En effet, bien que ceuxci aient violé ses droits les plus élémentaires, et l'aient privé de sa liberté de mouvement, et bien qu'il ait vécu dans l'affliction à cause du massacre sauvage que les Omayyades avaient perpétré contre son père, l'Imâm Al-Husayn (p), et sa famille, lors de la tragédie de Karbalâ', il n'a jamais cessé de prier dans on intimité pour la victoire des armées musulmans et pour que Dieu accorde la paix aux musulmans. Et on sait déjà que le seul moyen qu'il lui restait pour vulgariser la science et les enseignements islamiques était la supplication. Or, justement, dans ces Supplications, il enseignait à ses adeptes comment prier pour l'ensemble des musulmans et pour la victoire des   

234 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

armées musulmanes. Ainsi, dans sa supplication appelée Duâ-u Ahli th-Thughrur1, on lit:  

« O Dieu ! Que la paix et la miséricorde soient sur Muhammad et sa Progéniture ! Augmente le nombre et la force de leurs adeptes, aiguise leurs épées, protège leurs territoires, consolide leurs rangs, dote-les de l'esprit de solidarité, assure-leur les moyens de subsistance, couvre leurs dépenses, arme-les de puissance, de patience et d'endurance, préserve-les et inspireleur les mesures stratégiques à prendre pour vaincre l'ennemi». Et un peu plus loin:  

«O Dieu ! Consolide de cette façon les moyens des Musulmans, fortifie leurs territoires, fais fructifier leurs biens, sors-les de l'état de guerre pour qu'ils s'occupent de Ton adoration, et mets fin aux hostilités internes qui les opposent afin qu'ils puissent Te prier dans la solitude et en paix, et afin qu'ils ne se prosternent devant personne autre que Toi». Dans cette supplication, la plus longue de toutes celles qu'il a composées, l'Imâm Zaynu l-‘Abidîn incite les musulmans à s'armer de bonnes manières, tout en les prévenant de la nécessité de se préparer à faire face à l'ennemi. Il y réunit ainsi les instructions militaires du Djihâd islamique et l'explication du but et de l'utilité de celui-ci. Il attire aussi l'attention des Musulmans sur le genre de précautions à l'égard de leurs ennemis, et les mesures à adopter dans leurs relations avec eux et dans la lutte qu'ils engagent contre eux. De même, il recommande aux soldats de l’islam de se rappeler Dieu même en plein combat, de s'abstenir de tout péché, et de garder toujours présent à l'esprit que le Djihâd est seulement pour Dieu et pour faire triompher Sa cause.                                                         

1. Les gardes frontaliers. L’Imâm Zaynu l-‘Abidîn (mort en 94 de l’hégire), Şahîfatu Sadjjâdiyyah, supplication 27. 

Les autres Imâms adoptèrent une attitude constructive similaire vis-à-vis des gouvernants de leur époque, malgré la cruauté du traitement que ceux-ci leur réservaient, et malgré toutes les persécutions et l'oppression qu'ils leur faisaient subir. S'étant rendu compte que leur droit au gouvernement ne leur serait pas restitué, ils se consacrèrent à l'enseignement des principes de l’islam aux gens, et à l'orientation religieuse de leurs adeptes. Les révoltes et les révolutions sanglantes qui furent déclenchées à leurs époques respectives par les Alawites et d'autres, ne furent ni leur fait, ni conformes à leur volonté. Ils refusaient tout ce qui eût pu mettre en danger l'Etat islamique, pour peu que celui-ci conservât les lignes générales des principes de l’islam. Ils se souciaient plus que quiconque, plus même que les califes Abbassides eux-mêmes, de la sauvegarde et de l'intégrité de l'Etat islamique, et ils répugnaient à voir couler le sang des musulmans, à les voir s'entretuer et se déchirer. L'illustration de ce souci de sauvegarder l'Etat islamique se manifeste bien clairement dans le testament que l'Imâm Mûsâ Kâzhim a laissé à ses partisans: "Ne vous exposez pas à l'humiliation en cessant d’obéir à votre dirigeant. S'il est juste, priez Dieu qu'il reste vivant1, et s'il ne l'est pas, priez Dieu pour qu'il se réforme. Car votre réforme dépend de celle de votre dirigeant. Le dirigeant juste est comme un père miséricordieux. Aimez donc pour lui ce que vous aimez pour vous-mêmes, et détestez pour lui ce que vous détestez pour vous-mêmes».2 Si l'accent est mis ici, comme partout ailleurs, chez les Ahl-ulBayt (p), sur l'attachement au dirigeant juste, il y est également souligné la nécessité de respecter l'Etat islamique et d'oeuvrer                                                        

1. «Suppliez Dieu de le garder en vie» dans la source citée. 2. Şadûq (mort en 381 de l’hégire), Al-Amâli, p. 418, tradition (554) / (211). Al-Hurru l-‘Amili (mort 1104 de l’hégire), Wasâilu sh-shî’ah, 

v. 16, p. 220, tradition (21406). Al-Madjlisi (mort en 1111 de l’hégire), Bihâru l-anwâr, v. 72, p. 369. 

 

236 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

en vue de sa réforme, en l'occurrence en priant Dieu de réformer celui qui le dirige. Le sens de la responsabilité du chiite est donc évident.  

Malgré cette évidence, certains écrivains que l'on ne peut qualifier autrement que de mauvaise foi, n'hésitent pas à diffamer le chiisme, en le dénonçant comme "une organisation secrète subversive" ou comme une "secte révolutionnaire vindicative".  

Certes, l'un des traits de caractère saillants de tout musulman qui se veut un véritable adepte des enseignements des Ahl-ulBayt est d'être l'ennemi juré des tyrans et de la tyrannie. Il n'accepte jamais de s'aligner sur la position des agresseurs, ni de tendre une main coopérative à ceux qui encouragent les tyrans dans leurs actes d'oppression. Cette répugnance à l'égard des tyrans, de la tyrannie et de ses tenants est transmise, chez les chiites, de génération en génération. Mais cela n'autorise personne à qualifier les chiites de traîtres, de rebelles ou déloyaux. Ils sont à cent lieues de tels comportements. Les enseignements qu'ils ont reçus de leurs Imâms leur interdisent de trahir, de tromper, et de répandre le sang d'un frère musulman, de quelque secte qu'il soit, et quelque école juridique musulmane qu'il suive. Pour eux, tout musulman qui prononce les deux attestations de foi1 doit avoir la vie, les biens et l'honneur saufs, "il est illicite de disposer du bien d'un musulman sans son consentement"2. Ils croient fermement qu'un                                                        

1. Shahâdatayn (Lâ ilâha illa-llâh, Muhammadan Rasûlu-llâh = Il n'y a de dieu que Dieu, Muhammad est le Messager de Dieu). 2. Cette tradition est rapportée suivant des versions quelque peu variées: 

«Il est illicite de disposer d’un bien appartenant à un musulman sans son consentement». 

«Il est illicite de disposer d’un bien appartenant à un musulman sauf s’il y consent». 

“Il est illicite de disposer d’un bien appartenant à un musulman sauf musulman est le frère d'un autre musulman, qu'il soit chiite ou non, et qu'il a envers lui les devoirs de la fraternité, comme nous allons le voir ci-après. 

                                                                                                        

par un consentement de sa part”. 

“Il est illicite de disposer d’un bien appartenant à un musulman à moins que ce soit de son propre consentement”. “Il est illicite de disposer d’un bien appartenant à un musulman sauf par un consentement venant de lui”. 

“Il est illicite de disposer d’un bien appartenant à un musulman sauf par un consentement émanant de lui”, etc. Consulter également: Şadûq (mort en 381 de l’hégire), Man lâ yahdhuruhu lfaqîh, v. 4, p. 93, tradition (5151). Al-Harrâni (mort au 4è siècle de l’hégire), Tuhafu l-‘uqûl, p. 34. Ibn Abi Djumhûr Al-Ihsâ-i (mort vers 880 de l’hégire), Ghawâli l-laâlî, v. 1, p. 222, tradition (98); v. 2, p. 113, tradition (309); v. 3, p. 473, tradition (1), ch. traitant de la colère. Al-Hurru l-‘Amili (mort 1104 de l’hégire), Wasâilu sh-shî’ah, v. 14, p. 572. Al-Azdi (mort en 260 de l’hégire), Bahdjatu n-nufûs, v. 2, p. 134; v. 4, p. 111. Ahmad ibn Hambal (mort en 241 de l’hégire), Musnad, v. 5, p. 72. Al-Djaşşâş (mort en 370 de l’hégire), Ahkâmu l-qur’ân, v. 2, p. 216, 224, 241; v. 3, p. 415, 433, 434, 589, 599. Al-Bâqalâni (mort en 403 de l’hégire), I’djâzu l-qur’ân, p. 131. Al-Bayhaqi (mort 458 de l’hégire), As-Sunanu l-kubra, v. 8, p. 182, etc. 

 

 

XLII– NOTRE CROYANCE CONCERNANT LE DROIT QUE LE MUSULMAN  

A SUR LE MUSULMAN 

L'un des plus beaux et des plus significatifs des principes de l’islam qui caractérisent ses adeptes, est la fraternité islamique entre les musulmans, sans distinction de situation sociale, de couleur de la peau, de race ou d'origine géographique. L’islam enjoint à ses adeptes de cultiver l'esprit de fraternité parmi eux. La raison pour laquelle les musulmans d'hier et d'aujourd'hui ont perdu leur dignité réside dans leur négligence de cet aspect suprême des enseignements islamiques. Les propos de l'Imâm Dja’far Sadiq (p) "Qu’il (le musulman) aime pour son frère musulman ce qu’il aime pour lui-même, et qu’il déteste pour lui ce qu’il déteste pour lui-même"1 peuvent être considérés la plus simple des exigences de cette fraternité.                                                         

1. Al-Barqi (mort en 284 ou 260 de l’hégire), Al-Mahâsin, v. 1, p. 72, ch. 6, tradition 28. Al-Karâdjiki (mort en 449 de l’hégire), Kanzu lfawâid, p. 141. Ţûsi (mort en 460 de l’hégire), Al-Amâli, p. 478, tradition (1043), séance 17, tradition 12. Al-Hurru l-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Wasâilu sh-shî’ah, v. 12, p. 211, 212, 213, traditions (16111), (16113), (16114), ch. parlant de s’acquitter du droit du croyant parmi ses autres droits; traditions (21), (23), (24). Al-Madjlisi (mort en 1111), Bihâru l-anwâr, v. 28, p. 89, tradition (41); v. 71, p. 225, 226, 235, 236, traditions 16, 17, 32, 36. Ahmad ibn Hambal (mort en 241de l’hégire), Musnad, v. 1, p. 89; v. 3, p. 176 206, 272, 278, 289. AdDarami (mort en 255 de l’hégire), Sunan, v. 2, p. 307. Al-Bukhâri (mort en 256 de l’hégire), Şahîh, v. 1, p. 9. Muslim An-Naysabûri (mort en 261 de l’hégire), Şahîh, v. 1, p. 48. Ibnu Mâdjah (mort en 275 de l’hégire), Sunan, v. 26, p. 66. At-Tirmiżi (mort en 279 de l’hégire), 

Sunan, v. 4, p. 76, tradition (2634). An-Nasâ-i (mort en 303 de l’hégire), 

As-Sunanu l-kubra, v. 8, p. 115, 125, etc. 

Les musulmans doivent donc prêter une oreille attentive à cette injonction simple et claire que les Saints Imâms ont souvent mise en évidence. Ils doivent s'alarmer de ce qu'il est aujourd'hui difficile de souscrire à ce principe important de l’islam. A quel point les musulmans sont donc écartés de nos jours de l'esprit de la fraternité ! S'ils avaient été justes les uns envers les autres et s'ils avaient connu la signification du principe de la fraternité, ils ne se seraient jamais permis de torturer leurs frères de religion et il n'y aurait pas eu d'oppression ni de vol, de falsification, de médisance, de calomnie, d'insolence, d'irrespect et d'égoïsme entre eux. En réalité, si les musulmans avaient pris vraiment conscience du moindre avantage de l'esprit de fraternité, et s'ils avaient agi sérieusement selon cet esprit, il n'y aurait eu aucune inimitié entre eux et, au contraire, ils auraient mené une vie individuelle et sociale prospère et pleine de succès au sein d'une communauté plus fraternelle. L'injustice et l'oppression auraient été rayées de la surface de la terre, les hommes seraient des frères, tous égaux, l'humanité aurait atteint le plus haut degré de bonheur social, et le rêve de cité idéale des anciens philosophes aurait été réalisé. L'amour et l'amabilité étant le trait essentiel des rapports entre les hommes dans une telle humanité fraternelle, celle-ci n'aurait plus eu besoin de gouvernants, de tribunaux, de police, de prisons ni de code pénal. Si la fraternité islamique avait prévalu, les musulmans n'auraient jamais accepté de se soumettre à aucun colonisateur ni ne se seraient jamais résignés devant aucun tyran. La terre aurait été tout autre et se serait transformée en un paradis et en une demeure de bonheur.  

Si la loi de l'amour avait prévalu entre les hommes, conformément aux enseignements islamiques, le mot "justice" ne serait plus en usage dans notre langue, en ce sens que nous n'aurions plus besoin de la justice ni de ses lois, ni par conséquent de l'utilisation du mot qui la désigne, du fait que la   

240 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

loi de l'amour suffirait à répandre le bien et la paix, le bonheur et la tranquillité de l'esprit. Car l'homme n'a besoin de recourir à la justice et à la loi que s'il perd l'amour de celui envers lequel il doit appliquer la justice. Mais lorsqu'il s'agit d'une personne qu'il aime, comme son fils ou son frère, il est porté à lui faire du bien et des concessions, par amour et avec bienveillance, et non pas par souci d'appliquer la justice, ni par intérêt. Le secret de cette vérité humaine réside dans le fait que l'homme n'aime normalement que lui-même et ce qui convient à lui-même. Il est difficile d'aimer quelqu'un ou quelque chose qui ne fasse pas partie de son soi, sauf si ce quelqu'un ou quelque chose a un lien avec son soi, ou qu'il en conçoit une image désirable pour son soi. De même, il est difficile de sacrifier volontairement ses désirs et ce qu'il aime pour quelqu'un d'autre qu'il n'aime pas ou qu'il n'affectionne pas, sauf, bien entendu, si prend naissance en lui une doctrine plus forte que les désirs, comme la doctrine de l'amour de la Justice et de la bienfaisance; auquel cas, s'il consent à sacrifier l'un de ses désirs, il le fanerait pour en satisfaire un autre, plus fort, en l'occurrence sa doctrine de la justice, si cette doctrine venait à faire partie de ses désirs ou même de son soi.  

Cette doctrine idéaliste requiert, pour se former chez un individu, que celui-ci transcende les conditions matérielles pour atteindre à l'idéal suprême de la justice et de l'altruisme, et ce, après s'être heurté à l'impossibilité de susciter en lui-même le sentiment de fraternité sincère et de sympathie entre lui et ses semblables.  

La première chose que le musulman doit donc s'efforcer d'acquérir, c'est le sentiment de fraternité envers les autres, s'il n'y parvient pas, et il est fort probable qu'il n'y parvienne pas, en raison de la prédominance de ses nombreux désirs et de son égoïsme, il doit alors former en lui-même la doctrine de la justice et de l'altruisme, conformément aux préceptes islamiques. S'il n'y parvenait pas, là non plus, il ne mériterait plus d'être musulman, sauf par le nom, car la justice est la dernière frontière de l’islam, au-delà de laquelle il n'y a qu'infidélité et ténèbres complètes, et dans ce cas il sortirait de l’islam et Dieu, selon l'expression de l'Imâm Dja’far Sadiq, ne lui accorderait ni Sa clémence, ni Sa miséricorde. Très souvent, les désirs temporels et égoïstes de l'homme le dominent et il en résulte pour lui une grande difficulté à se préparer à la simple acceptation de la doctrine de la justice, sans parler de l'acquisition de cette doctrine sous sa forme complète, plus forte que les désirs. C'est pourquoi les droits de fraternité constituent l'enseignement islamique le plus difficile à appliquer, étant donné que l'homme n'a pas ce sentiment sincère de fraternité. 

C'est cette difficulté qui a conduit l'Imâm Sadiq à présenter de manière schématique l'explication des droits d'un musulman sur un autre musulman, lorsqu'il s'adressa à l'un de ses adeptes, AlMu’allâ ibn Khunays, craignant que celui-ci ne puisse apprendre ce qu'il ne pourrait pas appliquer. Al-Mu’allâ rapporte ainsi sa conversation avec l'Imâm Dja’far Sadiq: Al-Mu’allâ: «Quels sont les droits d'un musulman sur un autre Musulman?»  

L'Imâm: «Il a sept droits et sept devoirs. Chacun de ces droits sur autrui constitue, en même temps, un devoir pour lui. S'il néglige l'un de ces devoirs, il aura désobéi à Dieu et ne bénéficiera pas de Sa Grâce».  

Al-Mu’allâ: «Quels sont ces devoirs?» L'Imâm: «O Mu’allâ ! J'ai de la compassion pour toi. Je crains que, si je te les enseigne, tu ne réussisses pas à les appliquer». Al-Mu’allâ: «J'espère que, par la grâce de Dieu, je les mettrai en pratique».  

 

242 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

Al-Mu’allâ raconte que le Saint Imâm finit par lui énumérer les sept devoirs-droits et lui dit que le plus simple d'entre eux était celui-ci:  

«Désire pour ton Frère ce que tu désires pour toi-même, et ne lui souhaite pas ce que tu ne souhaites pas pour toi-même». Gloire à Dieu! C'est cela le devoir le plus facile à accomplir ! Pourquoi donc les musulmans, ou ceux qui croient l'être, n'appliquent-ils pas le devoir le plus simple que l’islam leur impose ? Et qui plus est, ils accusent l’islam lui-même d'être à l'origine du retard terrible dans lequel sombrent les musulmans, alors que ceux-ci s'abstiennent d'accomplir ce que leur religion enjoint de plus simple!  

Nous mentionnons, pour mémoire seulement, et pour prendre conscience de notre impardonnable manquement à notre devoir, les sept devoirs-droits de chaque musulman, tels que l'Imâm Sadiq les a énumérés:  

1- Aime pour ton frère ce que tu aimes pour toi-même, et ne lui souhaite pas ce que tu ne souhaites pas pour toi. 2- Evite de le mettre en colère, fais-lui plaisir, et conforme-toi à ce qu'il désire.  

3- Aide-le par ton âme, tes biens, ta langue, tes mains, tes pieds. 4- Sois son oeil, son guide, et son miroir. 5- Ne mange pas à satiété tant qu'il a faim, ni ne bois à satiété tant qu'il a soif, ni ne t'habille tant qu'il est dans la nudité. 6- S'il n'a pas de serviteur et que toi tu en as un, tu dois lui envoyer le tien pour laver ses vêtements, faire sa cuisine, préparer son lit.  

7- Acquitte ses obligations, accepte son invitation, rends-lui visite lorsqu'il est malade, et assiste à ses funérailles quand il meurt. Si tu sais qu'il a besoin de quelque chose, tu dois prendre l'initiative de satisfaire son besoin, sans attendre qu'il te le demande ».  

Et l'Imâm Sadiq de conclure:  

«Quand tu auras accompli ces devoirs, ton amitié fraternelle aura rejoint son amitié fraternelle, et son amitié fraternelle aura rejoint ton amitié fraternelle».1  

Il existe plusieurs traditions rapportées des Imâms (p) ayant la même teneur dont la grande partie est consignée dans Wasâilu sh-shî’ah. 

D'aucuns pourraient penser, à tort, que le mot fraternité, que l'on rencontre souvent dans les hadîths des Imâms des Ahl-ul-Bayt, ne vise que leurs adeptes, à l'exclusion des autres Musulmans. Mais un examen de l'ensemble des hadîths des Saints Imâms dissipe totalement cette fausse impression, ou cette erreur d'interprétation due au fait que les Imâms (p) désapprouvent ceux qui s'opposent à la doctrine des chiites et refusent leur guidance. Il suffit de lire ce témoignage de Mu’âwiyyah ibn Abî Wahb à ce propos pour s'en convaincre: «Je demandai à l'Imâm Sadiq (p) comment nous devrions nous comporter vis-à-vis des musulmans non chiites avec lesquels nous entretenons des relations sociales. L'Imâm (p) répondit:                                                        

1. Husayn ibn Sa’îd Al-Kûfi Al-Ahwâzi (mort avant 300 de l’hégire), p. 40. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 172, ch. parlant du droit du musulman sur son frère musulman, tradition 2. 

Şadûq (mort en 381 de l’hégire), Muşâdaqatu l-ikhwân, p. 42, tradition, ch. parlant des droits uns sur les autres. Al-Fattâl AnNaysaburi (mort en 508 de l’hégire), Rawdhatu l-wâ’izhîn, p. 291. Aţ-

Ţabarasi (mort au 7è siècle de l’hégire), Mishkâtu l-anwâr, p. 47, ch. 4; p. 336. Al-Hurru l-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Wasâilu shshî’ah, v. 12, p. 205, tradition (16097), ch. parlant de l’acquittement du droit du musulman ainsi qu’une série de ses autres droits obligatoires et facultatifs, h (7). 

 

244 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

"Observez vos Imâms qui sont vos guides Regardez vos Imâms, à qui vous obéissez, et traitez vos opposants de la même façon qu'eux-mêmes les traitent. Or, par Dieu, vos Imâms leur rendent visite lorsqu'ils tombent malades, assistent à leur funérailles lorsqu'ils meurent, témoignent pour eux ou contre eux selon les cas, et leur rendent le dépôt qu'ils leur confient».1  

En fait, la fraternité que les Saints Imâms (p) commandent aux chiites est une fraternité plus exigeante et plus sublime que la Fraternité islamique ordinaire que nous venons de décrire. Dans les chapitres consacrés à la définition du chiisme, nous avons eu l'occasion de citer quelques hadiths qui illustrent ce sujet. Il suffit maintenant d'y ajouter le dialogue suivant entre l'Imâm Sadiq et Abân ibn Thaghlib, tel que ce dernier le rapporte: «J'étais en train d’accomplir le circuit rituel autour de la Ka’ba sacrée en compagnie de l’Imâm Sadiq quand, soudain, un de nos partisans vint me demander d'aller avec lui pour l'aider un peu2. Ayant vu la scène, l'Imâm Sadiq me demanda: - "Cet homme veut te voir, n'est-ce pas?" - "Oui!"  

- "Est-il chiite comme toi?"  

                                                      

1. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 636, tradition 4. Aţ-Ţabarsi (mort au 7è siècle de l’hégire), Mishkâtu l-anwâr, p. 134. Al-Hurru l-‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), Wasâilu sh-shî’ah, v. 12, p. 6, tradition (15497). 

2. Dans Al-Kâfi, il est rapporté la version suivante: “...Il me fit signe (de le rejoindre), cependant je détestai fausser compagnie à l’Imâm 

Şâdiq (p) pour aller le rejoindre. Il me fit signe encore pendant que j’accomplissais le circuit autour de la Ka’ba. Nous ayant vu, l’Imâm (p) dit: (...) J’acquiesçai, et l’Imâm (p) demanda: Qui est-il? Je répondis: (...) Va avec lui, dit-il.– Je demandais si je devais interrompre le circuit. Il acquiesça...”. 

- "Oui!"  

- "Interromps ton circuit et va l'aider". - "Dois-je interrompre le circuit dont j’ai l'obligation de parachever?"  

- "Oui!" 

Abân1 dit: « Je partis2, puis je revins auprès de l’Imâm et je l’interrogeai sur les droits du croyant. "Cesse de poser cette question et ne la répète plus, dit l’Imâm". Je ne cessai de la lui répéter jusqu’au moment où il dit que je devais lui donner la moitié de mes biens. Constatant mon étonnement, l'Imâm Sadiq (p) dit:- "O Abân ! Ne sais-tu pas que Dieu a mentionné (dans le Coran) ceux qui font le renoncement à soi-même (ou les altruistes) ?"  

- "Si !"  

- "Eh bien ! Quand bien même tu partagerais avec lui ta fortune, tu ne prétendras jamais avoir fait des sacrifices pour lui ! Tu t’auras sacrifié pour lui uniquement quand tu lui auras cédé l’autre moitié aussi".3  

Compte tenu de ce qui précède, je dirais que nous devrions avoir honte de prétendre que nous sommes de vrais croyants. Nous sommes à cent lieues des enseignements de nos Saints                                                        

1. Le mot Abân n’existe pas dans "al-Kafi", "Muşâdaqatu l-ikhwân" et "Wasâilu sh-shî’ah".  

2. La version rapportée dans les trois sources précitées est: “Je partis avec lui”. 

3. Al-Kulayni (mort en 329 de l’hégire), Al-Kâfi, v. 2, p. 172, tradition 8. Şadûq (mort en 381 de l’hégire), Muşâdaqatu l-ikhwân, p. 38– 40, ch. parlant des droits des uns sur les autres, tradition (2). Al-Hurru l‘Amili (mort en 1104 de l’hégire), v. 12, p. 209, h (16106), ch. parlant des devoirs du croyant vis-à-vis de son frère, tradition (16) et elle est proche du texte; v. 13, p. 384, h (18018). 

 

246 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

Imâms ! Lorsque nous lisons ce hadîth, sans doute faisons-nous comme Abân, et nous persuadons-nous que cela ne concerne que les autres (en l'occurrence Abân), au lieu de nous remettre en cause et de nous demander des comptes à nous-mêmes, en hommes responsables! 

 





CH APITRE V  

LA RESURRECTION 

 

Notre croyance sur: 

÷ La résurrection et la rétribution 

÷ La résurrection corporelle (de chair) 

XLIII– NOTRE CROYANCE CONCERNAT LA RÉSURRECTION ET  

LA RÉTRIBUTION1 

Nous croyons que Dieu Tout-Puissant ramènera tous les hommes à la vie après leur mort, le jour promis, pour récompenser les vertueux et punir les pécheurs. C’est un point au sujet duquel s’accordent toutes les religions célestes ainsi que tous les philosophes, et le musulman n’a pas d’autre choix que celui de reconnaître qu’il s’agit d’une croyance coranique apportée par le noble Prophète (pbsl). Quiconque croit fermement en Dieu, et croit aussi que Muhammad (pbsl) est un messager envoyé par Lui pour porter la guidance et la vraie religion, devra absolument croire à tout ce que le Coran a apporté comme information au sujet de la résurrection, de la récompense et du châtiment, du paradis et de ses délices, et de l’enfer et de ses flammes. En effet, ayant clairement parlé de la résurrection et de ses corollaires, le Saint Coran y a fait allusion dans près de mille versets.  

Si l’esprit de quelqu’un est préoccupé par le doute à ce sujet, ce doute équivaudrait en vérité à douter au sujet du messager, de l’existence du Créateur de l’Univers ou de Sa Puissance. En d’autres termes, ce doute n’est en réalité que la remise en cause de toutes les religions ainsi que de la légitimité de toutes les législations divines.  

                                                      

1. Bien que les termes arabes "al-ba’th" et "al-ma’âd" veuillent tous deux dire "le retour à la vie" ou "la résurrection", nous avons cependant préféré les traduire par "la résurrection" et la "rétribution", pour des raisons de clarté. NDT.  

 

XLIV– NOTRE CROYANCE CONCERNAT LA RÉSURRECTION CORPORELLE 

 La résurrection physique ou corporelle constitue, particulièrement, une des nécessités de la religion musulmane dont le Saint Coran a fait mention d’une façon explicite: «L'homme pense-t-il que Nous ne rassemblerons jamais ses ossements? Mais si ! Nous sommes capables de remettre à leur place les extrémités de ses doigts »1 «Et si tu dois t’étonner, rien de plus étonnant que leurs dires: "Quand nous serons poussière, reviendrons-nous vraiment à une nouvelle création?"»..2  

«Quoi ! Avons-Nous été fatigués par la première création? Mais ils sont dans la confusion au sujet d’une création nouvelle ».3 La résurrection corporelle n'est, schématiquement, que le retour de l'homme à la vie, le jour du rassemblement pour le jugement dernier, dans son corps et sa forme originelle, après avoir été mort et décomposé. Il n'est pas nécessaire de croire à plus de détails concernant cette croyance simple et générale à laquelle nous appelle le Coran, tout comme il n'est pas nécessaire de croire à plus de précision que n'en apporte le Coran à propos de ce qui suit la résurrection corporelle, à savoir, par exemple, le compte des actions de l'homme, le pont (Aş-Şirât), la balance (Al-Mîzân), le paradis, l'enfer, la récompense et le châtiment. On n’est pas obligé non plus de connaître les détails qui requièrent la réflexion et la recherche, tel que savoir exactement                                                        

1. La Résurrection: 3– 4. 

2. Le Tonnerre: 5. 

3. Qâf: 15.

si, lors de la résurrection corporelle, les corps physiques reviendront sous leur forme originelle ou sous une forme similaire, si les âmes périront, à l’instar des corps physiques, ou si elles survivront en attendant d’être connectées aux corps physiques au moment de la rétribution ? La rétribution ne concerne-t-elle q’uniquement l’homme ou englobera-t-elle toute l’espèce animale? S’opérera-t-elle d'un seul coup ou se fera-telle de manière progressive ? Il suffit aussi de croire au paradis et à l'enfer, sans avoir besoin de savoir s'ils existent déjà; s'ils se trouvent dans les cieux ou sur terre, ou si l'un d'eux est dans les cieux et l'autre sur terre.  

De même, lorsqu’on doit croire à la balance, on n’est pas obligé de savoir s’il s’agit d’une entité spirituelle ou d’une balance matérielle ayant deux plateaux. On n’est pas obligé non plus de savoir si le Pont est un corps matériel mince ou s’il est immatériel. L’important n’est pas, en menant des recherches sur l’islam, de connaître si les choses susmentionnées ont la caractéristique d’un corps matériel...1 L’islam a présenté la résurrection corporelle sous sa forme la plus simple. Si l’on voudrait aller chercher au-delà de ce que le Coran dit à ce propos, pour entrer dans les détails afin de satisfaire sa curiosité, ou d'effacer un doute provoqué par des chercheurs et des sceptiques qui sont à la recherche d’une preuve rationnelle ou d’une expérience sensible, non seulement on se fait du tort à soi-même, mais également on s’engage dans des débats sans fin. Rien, dans notre religion, ne nous incite à perdre notre énergie dans la recherche de tels détails, qui ont rempli les livres des théologiens et des philosophes. Aucune nécessité religieuse ou sociale, ni politique non plus, ne justifie les controverses et les polémiques qui ont vainement fait couler beaucoup d'encre sur ces détails.                                                         

1. Kâshifu l-ghiţâ (mort en 1228 de l’hégire), kashfu l-ghiţâ, p. 5. 

 

252 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

Les doutes et le scepticisme qu'on soulève à propos de ces détails peuvent être facilement dissipés par notre conviction que l'homme est incapable d'atteindre la solution de ces problèmes qui dépassent l'entendement humain, qui sont hors de la portée de notre esprit, et qui se situent au-dessus de notre niveau terrestre. Il nous suffit de savoir que Dieu Omniscient et Omnipotent nous a informé de la réalité de la résurrection et de l'avènement du jour du jugement. La science, l'expérimentation, et toute autre méthode de vérification humaine sont absolument incapables d'aborder une chose qui est au-delà de la compréhension de l'homme tant qu'il vit en ce bas-monde. Dès lors, l'homme ne peut de lui-même, ni accepter, ni rejeter la croyance à la résurrection, jusqu'à ce qu'il meure et qu'il soit transféré de ce monde-ci vers le monde éternel. Comment pourrait-il donc la prouver ou la nier par sa pensée indépendante ou par son expérience ? A moins, bien entendu, de se livrer à la conjecture, à la spéculation, à l'exclusion et à l'étonnement pour juger ce qu'il ne connaît pas. Or, de par la nature de son esprit, l'homme s'étonne de tout ce à quoi il n'est pas habitué et de tout ce qu'il n'a pas touché par sa connaissance ou ses sens, exactement comme celui qui s'étonne par ignorance de la vérité de la résurrection et du jour du jugement: «Qui fera revivre les ossements une fois réduits en poussière?».1 La seule raison de son étonnement, c'est le fait de n'avoir jamais vu un mort arrivé au stade de la décomposition revenir à la vie. Mais il oublie comment il a été lui-même créé de rien, et comment les particules de son corps, dispersées çà et là dans la terre et l'atmosphère, se sont transformées en une forme humaine douée d'esprit et de parole. Le Saint Coran dit à ce propos:  

                                                      

1. Yâsîn: 78 

«L'homme ne voit-il pas que Nous l'avons créé d'une goutte de sperme? Et le voilà devenu un adversaire déclaré. Il nous cite un exemple, mais il oublie sa propre création».1 

On répondra à celui qui, ayant oublié qu’il fut créé, entretient de telles idées que: « Celui qui les a créés une première fois leur redonnera vie. Il se connaît parfaitement à toute création ».2  

Donc, nous demandons à l'homme qui nierait la résurrection, alors qu'il a accepté la croyance en le Créateur de l'Univers, en Son pouvoir, en la prophétie de Son envoyé, et en tout ce que ce dernier a apporté, et alors qu'il est incapable de saisir les secrets de sa création à travers sa connaissance et son intelligence, et alors qu'il ignore comment il a été élaboré à partir d'une goutte de sperme qui n'a ni volonté, ni bon sens, ni perception de sa propre existence, et qui aboutit à un homme doué d'intelligence et de bon sens, et pourvu de sentiments et de sens de la proportion, nous demandons à cet homme pourquoi il s'étonne après tout cela qu'il puisse revenir à la vie après qu'il aura été réduit en ossements et en poussière, et pourquoi il essaie ainsi de chercher à atteindre à une connaissance qui ni son expérience, ni son savoir ne sont capables d'appréhender. Il faut dire à un tel homme qu'il n'a d'autre possibilité que de se résigner humblement et de reconnaître cette vérité qui nous a été révélée par le Créateur de l'Univers, le Tout-Puissant qui a créé de néant et de poussière ce même homme sceptique. Il faut lui dire que toute tentative de sa part de découvrir ce que sa science et son savoir ne peuvent absolument ni découvrir, ni saisir, est puérilité, spéculation vaine, et regard absurde dans des ténèbres noires.  

Bien que l'homme ait atteint un haut degré de progrès et d'avancement dans le domaine de la science et de la                                                        

1. Ibid: 77– 78. 

2. Ibid: 79. 

 

254 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

technologie: découverte de l'électricité, du radar, et de l'atome, avec les différentes applications étonnantes, ainsi que nombre d'autres découverts qui auraient été impossibles ou même simplement inimaginables il y a quelques siècles, il est toujours incapable de comprendre leur vraie nature (par exemple, celles de l'électricité et de l'atome). Dans ces conditions, comment pourrait-il espérer comprendre les secrets de la création, ou découvrir les faits relatifs à la Résurrection et au Jour du Jugement?  

Ce qui doit occuper et intéresser l'homme, après qu'il a cru à l’islam, c'est d'éviter de se soumettre à ses bas désirs, de penser à améliorer son sort dans ce bas-monde et dans l'Autre Monde, d'oeuvrer en vue de se rapprocher de Dieu, de réfléchir aux difficultés qu'il rencontrera, après sa mort, dans sa tombe, et lors de sa résurrection, et quand il se trouvera devant Dieu l'Omniscient et l'Omnipotent pour répondre de ses actions dans ce bas-monde. C'est pourquoi il doit se préparer à ces échéances et suivre tout de suite la Voie de la Piété. Dieu dit, en effet: «Le jour où nulle âme ne suffira en quoi que ce soit à une autre; où l’on n’acceptera d’elle aucune intercession; et où on ne recevra d’elle aucune compensation. Et ils ne seront point secourus».1  

 

                                                 




Lexique  

Ahl-ul-Bayt: Membres de la Demeure du saint Prophète (pbsl) à propos desquels la dernière partie du 33ème verset de la sourate 33 fut révélé: « Dieu ne veut autre chose, en vérité, que faire partir de vous la souillure, gens de la maison, et vous purifier pleinement ». 

A’lam: Le jurisconsulte le plus compétent. 

A’lamiyya: La situation du juriste le compétent. 

‘Alim: Savant religieux. 

Amr: Affaire, chose, commandement, question.  

Awâmir: Pluriel de "Amr", désigne les ordres donnés ou reçus. 

Calife: Souverain et monarque (sultan) musulman qui ôtèrent à l’état islamique son caractère sacré et religieux en s’adonnant à la vie mondaine. Voir Khalife.  

Faqîh: Jurisconsulte, savant en sciences religieuses, légiste.  

Fatwa: Avis juridique prononcé par un mudjtahid. Fiqh: Droit musulman tiré du Coran et de la Sunnah. 

Fuqahâ: Pluriel de faqîh.  

Hadîth: Sentence, dire, parole. Propos attribué au saint Prophète (pbsl) et, par extension, aux Imams infaillibles (p). 

256 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

Hajj: Pèlerinage des musulmans à la Mecque. 

Idjmâ’: Consensus, accord unanime de tous les fuqahâ sur une question juridique donnée.  

Idjtihâd: Effort d’interprétation des textes légaux pour en déduire l’attitude pratique à adopter dans chaque cas précis.  

Imam: Dirigeant, guide. Celui qui conduit l’office. Selon la conception chiite, l’Imam est investi par le saint Prophète (pbsl) ou l’Imam précédent sur ordre de Dieu, qui lui donne toute la connaissance dont il a besoin dans l’exercice de sa fonction, et le protège contre la déviation et l’erreur; c’est l’état qu’on appelle l’infaillibilité.  

Imâmat: Fonction de l’Imam infaillible ainsi que sa durée.  

Ka’ba: C’est une construction de forme cubique– d’où son nom– qui se trouve à la Mecque. Elle est aussi appelée "Sainte Maison de Dieu". C’est la direction vers laquelle les musulmans du monde entier sont obligés de se tourner au moment d’accomplir leurs prières rituelles. 

Khalife: Successeur du saint prophète (pbsl) à la tête de la Communauté musulmane à ne pas confondre avec l’Imam infaillible qui est, selon les chiites duodécimains, le successeur légitime qu’il ait le pouvoir temporel ou non. D’après l’histoire générale de l’islam il y eut quatre khalifes orthodoxes, à savoir: Abû Bakar, ‘Umar ibn Khaţţâb, ‘Uthmân ‘Affân et Ali ibn Abi 

Ţâlib (p) le premier des douze Imams infaillibles. 

Khums: C’est un impôt prescrit par l’islam: « Sachez que de tout ce que vos gagnez, le cinquième revient à Dieu, à l’Envoyé, au proche, aux orphelins, aux nécessiteux et aux voyageurs », coran: Les dépouilles: 41. Actuellement ce ne sont plus que les 

chiites qui s’acquittent du Khums, les autres musulmans l’ayant abandonné sur base d’arguments de leurs écoles respectives.  

Mardja’u t-taqlîd: C’est la haute autorité religieuse à laquelle les musulmans se réfèrent pour connaître leurs devoirs religieux. 

Mardja’iyya: C’est la fonction du mardja’ ou la direction juridico spirituelle des chiites imâmites.  

Mudjtahid: C’est un savant en sciences religieuses que le niveau de connaissance permet ou autorise à déduire les statuts légaux de leurs preuves tirées du Coran et de la Sunnah 

Sharia: Législation islamique. 

Sunnah: Tradition du saint Prophète (pbsl). C’est l’ensemble formé par les propos, les faits et les silences du saint Prophète (pbsl) et, par extension, des Imams infaillibles (p) ayant valeur d’approbation tacite de leur part. Elle est la deuxième source de la Loi islamique après le Coran. 

Taqlîd: Imitation, c’est le fait de se conformer aux avis juridiques du mudjtahid compétent dans l’acquittement des obligations religieuses.  

Wali: Représentant, proche ami, délégué, tuteur. Suivant les contextes, ce terme peut être employé différemment. 

Waliyyu amri l-muslimîn: Tuteur des affaires des musulmans, guide suprême de la Communauté musulmane. 

Waliyyu l-amr: Celui qui détient le commandement, le gouvernement ou la direction des affaires.    

258 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

Waliyyu l-faqîh: Tuteur jurisconsulte.  

Wilâyah: Tutorat, tutelle légale. Dans le droit musulman, ce terme désigne généralement l’autorité que certaines ont sur d’autres.  

Wilâyatu l-faqîh: Autorité du jurisconsulte.  

Zakâh: Impôt prescrit par l’islam, payable lorsque la quantité du bien possédé atteint la limite (nişâb) imposable prescrite et que son propriétaire est libre. Le Zakâh porte sur: trois catégories de bétail: les chameaux, les bovins et les ovins ; quatre sortes de produits agricoles: le blé, l’orge, les dattes et les raisins secs ;  

l’or et l’argent. 

Zakâtu l-fiţr: Aumône légale à payer lors de la rupture finale du jeûne du mois de Ramadan. Il s’agit de donner trois kilos de la nourriture (ou de leur valeur en argent) de base en usage dans chaque région.  


BIBLIOGRAPHIE 

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Al-Ihtidjâdj: Ahmad ibn Ali Aţ-Ţabarasî (mort en 560 de l'hégire), actualisé par Muhammad Bâqir Al-Khorâsân, Nadjaf, Dâru n-Nu'mân, 2 tomes, sans mention de date. Ahkâmu l-Qur'ân: Abu Bakar Ahmad ibn Ali Ad-Djaşşâşu rRâzî (mort en 370 de l'hégire), Beyrouth, Dâru l-kutubi l'ilmiyya, 1ère éd., 2 tomes, 1415 H. Al-Irshâd: Abu Abdullah Muhammad ibn Muhammad ibn AnNu'mân Al-Mufîd Al-'Abqari Al-Baghdâdi (mort en 413 de l'hégire), révision de la fondation Aalu l-Bayt (p), Qum, Conférence mondiale à l'occasion du deuxième millénaire de Cheikh Al-Mufîd, sans mention de date. Isqâţu n-nażari fî imâmati l-aimmati l-ithnayi 'ashar (p): Ibn Maythami l-Bahrâni, Kamâlu d-dîn Maytham ibn Ali ibn Maytham Al-Mu'alla (mort en 679 de l'hégire). Usudu l-ghâba: Ibnu l-Athîr (mort en 630 de l'hégire), Téhéran, publications Ismâ'iliyân, 5 tomes, sans mention de date. Al-Işâbatu fî tamyîzi ş-şahâbah: Ibn Hadjar Al-'Asqalâni (mort en 852 de l'hégire), révision de 'Adil Ahmad AlMawdjûd, Beyrouth, Dâru l-kutubi l-'ilmiyya, 1ère éd., 8 tomes, 1415 H. 

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260 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

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Awâilu l-maqâlât: Al-Mufîd (mort en 413 de l'hégire), actualisé par Ibrahim Al-Ansârî Az-Zandjâni Al-Khôînî, Beyrouth, Dâru l-Mufîd, 2è éd., 1414 H.– 1993 S. Al-Idhâh: Ibn Shâzhân Al-Azdî An-Naysabûrî (mort en 260 de l'hégire), actualisé par Djalâlu d-dîn Al-Husayni Al-Armawi AlMuhaddith, sans mention de date. Ikhtiyâru ma'rifati r-ridjâl: Ţûsi (mort en 460 de l'hégire), actualisé par Mirdâmâd, Muhammad Bâqir Al-Husayni, Mahdi Ar-Radjâî, Qum, la fondation Aalu l-Bayt (p), 2 tomes, 1404 H. Al-Istinşâru fi n-naşşi 'ala l-iammati l-aţ-hâr: Abu l-Fat-hi lKarâdjikî (mort en 449 de l'hégire), Beyrouth, Dâru l-adhwâ, 2è éd., 1405 H. 

Al-I'tiqâdât: Al-Mufîd, Abu 'Abdullah, Muhammad ibnu AnNu'mân Al-'Akbari Al-Baghdâdi (mort en 413 de l'hégire), Dâru l-Mufîd, 2è éd., 1414 H. 

I'djâzu l-qur'ân: Abu Bakar Muhammad ibnu ţ-Ţayyibi lBaqalâni (mort en 403 de l'hégire), actualisé par Ahmad Şaqar, Egypte, Dâru l-ma'ârif, 3è éd., sans mention de date. Bihâru l-anwâr: Muhammad Bâqir Al-Madjlisî (mort en 1111 de l'hégire), Beyrouth, la fondation Al-Wafâ, 2è éd., 1403 H.– 1983 S. 

Bahtun hawla l-mahdi (p): Muhammad Bâqir Şadr (mort en 1980), actualisé et annoté par 'Abdu l-Djabbâr Shirârah, Qum, centre des études islamiques Al-Ghadîr, 1ère édition révisée, 1417 H.– 1996 S. 

Al-Badâ-u fî dhaw-i l-kitâbi wa s-sunnah: Exposés de Dja'far Subhânî (contemporain), recueillis par Dja'far l-Hâdi, Qum, fondation de la publication islamique, mis en page par la fondation Al-Imâm Sadiq (p). 

Al-Bidâyyatu wa n-nihâyyah: Abu l-Fadâ Isma'îl Ibnu Kathîri dDimashqi (mort en 774 de l'hégire), actualisé par Ali Shîrî, Beyrouth, Dâru ihyâ-i t-turâthi l-'arabi, 1ère éd., 1 tome, 1408 H. Başâ-iru d-daradjâti l-kubrâ: Muhammad ibn Hasan ibn Farûkhi ş-Şaffâr (mort en 290 de l'hégire), Mirza Muhsin Kûdjeh Bâghî, Téhéran, la fondation A'lamiyya, 1404 H. Al-Baladu l-amînu wa d-dir'u l-haşîn: Ibrahim ibn Ali ibn Hasan ibn Muhammad Al-'Amili Al-Kaf'ami (mort en 900 de l'hégire), préfacé et annoté par 'Ala-u d-dîni l-A'lami, Beyrouth, la fondation des publications Al-A'lami, 1ère éd., 1418 H.– 1997 S. 

Bahdjatu n-nufûs (commentaire bref et complet de Şahîhu lBukhâri): Ibn Abi Hamzah Abdullah ibn Sa'd Al-Azdî AlAndalusi (mort en 699 ou 670 de l'hégire). Ta'wîlu l-âyâti fî fadhâ-ili l-'itrati ţ-ţâhira: Sharafu d-dîn Ali Al-Husayni l-Istirâbâdi (mort vers l'an 960 de l'hégire), actualisé par l'institut Al-Imâmu l-Mahdi (p), Qum, 1ère éd., 1407 H. 

 

262 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

Ta'wîlu mukhtalafi l-hadîth: Abu Muhammad Abdullah ibn Muslim ibn Qutayba (mort en 376 de l'hégire), actualisé par Ismâ'îl Al-As'ardi, Beyrouth, Dâru l-kutubi l-'ilmiyya, sans mention de date. 

Târîkhu madînati Dimashq: Ibn 'Asâkir (mort en 571 de l'hégire), actualisé par Ali Shîrî, Dâru l-fikr, 70 tomes, 1415 H. At-Tibyân fî tafsîri l-qur'ân: Abu Dja'far Muhammad ibn Hasan Aţ-Ţûsî (mort en 460 de l'hégire), actualisé par Ahmad Habîb Quşayr Al-'Amili, Maktabu l-a'lâmi l-islâmi, 1ère éd., 10 tomes, 1409 H.  

Tathbîtu l-imâmah: Al-Hâdi Yahya ibn Hasan ibn Al-Qâsim Al-imâmu z-zaydiyyu l-yamani (mort en 298 de l'hégire), Beyrouth, Dâru l-imâmi s-Sadjjâd (p), 2è éd., 1419 H. Tuhafu l-'uqûl 'an âli r-rasûl: Ibn Shu'ba Al-Harrânî (il vécut au 4è siècle de l'hégire), actualisé par Ali Akbar Al-Ghiffârî, Qum, fondation de la publication islamique, 2è éd., 1404 H. Tuhfatu l-ahważi fî sharhi t-Tirmiżî: Al-Mubârak Kafûrî (mort en 1353 de l'hégire), Beyrouth, Dâru l-kutubi l-'ilmiyya, 10 tomes, sans mention de date. 

Tafsîru l-'Iyâshî: An-Nadhru Muhammad ibn Mas'ûd ibn Ismâ'îl Al-'Iyâsh As-Silmiyyu s-Samarqandi (mort en 320 de l'hégire), actualisé par Hâshim Ar-Rasûli Al-Mahallâtî, Téhéran, Al-maktabatu l-'ilmiyyatu l-islâmiyya, 2 tomes, sans mention de date. 

Tafsîru l-qur'ân: 'Abdu r-Razzâq ibn Hammâm Aş-Şana'ânî (mort en 211 de l'hégire), actualisé par Muşţafa Muslim Muhammad, Riyad, Maktabatu r-rushd, 1ère éd., 3 tomes, 1410 H. Tafsîru l-qûmi: Abu l-Hasan Ali ibn Ibrahim Al-Qûmî (mort en 329 de l'hégire), revu et corrigé par Ţayyibu l-Djazâ-irî, Qum, la fondation Dâru l-kutub, 3è éd., 2 tomes, 1404 H. 

At-Tafsîru l-mansûbu ila l-imâmi l-'askarî (p): Abu Muhammad Al-Hasan ibn Ali (mort en 260 de l'hégire), actualisé par l'institut Al-Imâmu l-Mahdi (p), Qum, Institut AlImâmu l-Mahdi, 1ère éd., 1409 H. Tafşîlu l-wasâ-ilu sh-shî'a: Al-Hurru l-'Amilî (mort en 1104 de l'hégire), actualisé et édité par la fondation Aalu l-Bayt (p) li ihyâ-i t-turâthi, 1ère éd. de Qum, 1414 H. At-Taqiyyatu 'inda ahli l-bayt (p): Muşţafa Quşayr Al-'Amilî (contemporain), Qum, Assemblée Mondiale Ahl-ul-Bayt (p), 2è éd., 1415 H. 

At-Taqiyyatu fi l-fikri l-islâmi: Markazu r-risâla, Qum, Markazu r-risâla, 1ère éd., 1419 de l'hégire, série de Connaissances islamiques, éditée 17 fois. At-Taqiyyatu fî fiqhi ahli l-bayt (p): Muslim Ad-Dâwarî (contemporain), Muhammad Ali Al-Mu'allim, Qum, 2 tomes, 1418 H. 

At-Taqiyyah: Murtadhâ Al-Ansârî (1214– 1282 de l'hégire), actualisé par Fâris Al-Hasûn, Qum, la fondation Qâ-imu âli Muhammad, 1ère éd., 1412 H. 

Tanzîhu l-ambiyâ: Ali Ibnu l-Hasan Al-Mûsawî Ash-Sharîfu lMurtadhâ (mort en 436 de l'hégire), Beyrouth, Dâru l-adhwâ, 2è éd., 1409 H.– 1989 S. 

Tahżîbu l-ahkâm: Aţ-Ţûsî (mort en 460 de l'hégire), actualisé par Hasan Al-Khôrâsânî et corrigé par Muhammad Al-Akhondî, Téhéran, Dâru l-kutubi l-'ilmiyya, 4è éd., 10 tomes, 1986. Tahżîbu t-Tahżîb: Ibn Hadjar 'Asqalânî (mort en 852 de l'hégire), Dâru l-fikr, 1ère éd., 12 tomes, 1404 H. Tahżîbu l-kamâl: Abu l-Hudjjâdj Yûsuf Al-Mazî (mort en 742 de l'hégire), actualisé par Bashâr 'Awwâd Ma'rûf, la fondation Ar-Risâlah, 1ère éd, 35 tomes, 1413 H. 

 

264 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

At-Tawhîd: Muhammad ibn Ali Aş-Şadûq (mort en 381 de l'hégire), actualisé par Hâshim Al-Husayni ţ-Ţahrâni, Qum, Djamâ'atu l-mudarrisîn, 1387 H. At-Thâqibu fi l-manâqibu: Ibnu Hamzah Aţ-Ţûsî (mort en 560 de l'hégire), actualisé par Cheikh Nabîl Ridhâ 'Alwân, Qum, Aş-Şadr, 2è éd., 1412 H.  

Thawâbu l-a'mâl, 'iqâbu l-a'mâl: Muhammad ibn Ali Aş-

Şadûq (mort en 381 de l'hégire), Qum, Manshurâtu r-Ridhâ, 2è éd., 1989. 

Djâmi'u l-bayân: Abu Dja'far Muhammad ibn Djarîr Aţ-Ţabarî (mort en 310 de l'hégire), vérifié et expliqué par Şadaqi Djamîl Al-'Aţâr, Beyrouth, Dâru l-fikr, 30 tomes, 1415 H. Al-Djâmi'u ş-şaghîr: 'Abdu r-Rahmân ibn Abi Bakar Djalâlu d-dîni s-Suyûţi (mort en 911 de l'hégire), Beyrouth, Dâru l-fikr, 2 tomes, 1ère éd., 1401 H. 

Al-Djâmi'u li ahkâmi l-qur'ân: Abu 'Abdillah Muhammad ibn Ahmad Al-Qurţubî Al-Anşârî (mort en 671 de l'hégire), Beyrouth, la fondation At-Târîkhu l-'arabi, 20 tomes, 1405 H. Djawâhiru l-maţâlibi fî manâqibi l-imâmi aliyyi bni abî 

ţâlib(p): Muhammad ibn Ahmad Al-Bâ'ûnî Ash-Shâfi'î AdDimashqi (mort en 871 de l'hégire), actualisé par Muhammad Bâqir l-Mahmûdî, Qum, Madjma'u ihyâ-i th-thaqâfati lislâmiyya, 1ère éd., 2 tomes, 1415 de l'hégire. Hadîthu th-thaqalayn, tawâturuhu, fiqhuhu: Ali Al-Husayni Al-Mîlânî (contemporain), Qum, édité par l'auteur, 1ère éd., 1413 H.  

Hadîthu th-thaqalayn: Muhammad Qiwâmu d-dîni l-Qûmî AlWashnawi (contemporain), Caire, Dâru t-taqrîbi bayna mażâhibi l-islâmiyya, sans mention de date. Haqâ-iqu t-ta'wîli fî mutashâbihi t-tanzîl: Ash-Sharîfu rRidhâ (mort en 406 de l'hégire), commenté par Muhammad 

Ridhâ Alu Kâshifi l-Ghiţâ, Beyrouth, Dâru l-muhâdjir, sans mention de date. 

Al-Hikâyâtu fî mukhâlafati l-mu'tazilati min al-'adliyyati wa l-farqu baynahum wa bayna sh-shî'ati l-imâmiyya: AlMufîd (mort en 413 de l'hégire), actualisé par Muhammad Ridhâ Al-Husayni Al-Djalâlî, Beyrouth, Dâru l-Mufîd, 2è éd., 1414 H.– 1993 S. 

Hukmu l-banâ-u 'ala l-qubûr: Commission chargé des recherches et des réponses aux équivoques, 'Abdu l-Karîm AlBahbahânî (contemporain), Assemblée Mondiale Ahl-ul-Bayt (p), 1ère éd., 1422 H. 

Al-Kharâ-idju wa l-djarâ-ih: Quţbu d-dîni r-Râwandî (mort en 573 de l'hégire), actualisé par la fondation Al-Imâmu lMahdi, 3 tomes, sans mention de date. Khaşâ-işu amîri l-mu'minîn: 'Abdu r-Rahmân Ahmad ibn Shu'ayb An-Nasâ-i Ash-Shâfi'î (mort en 303 de l'hégire), actualisé par Muhammad Hâdî Al-Amîni, Maktabatu Naynawa l-hadîth, sans mention de date. 

Khaşâ-işu l-aimmah: Ash-Sharîfu r-Ridhâ (mort en 406 de l'hégire), actualisé par Muhammad Hâdî Al-Amîni, Madjma'u lbuhûthi l-islâmiyya, édité à Mashad, 1406 H. Al-Khişâl: Muhammad ibn Ali Aş-Şadûq (mort en 381 de l'hégire), actualisé par Ali Akbar Al-Ghiffârî, Qum, ligue des enseignants du séminaire religieux, sans mention de date. Dastûru ma'âlimi l-hukmi wa ma'thûri makârimi sh-shaym: 

Abu 'Abdillah Muhammad ibn Salâmah (mort en 454 de l'hégire), imprimerie Muhammad Sa'îd Ar-Râfi' le responsable de la bibliothèque de Al-Azhar, Qum, Maktabatu l-mufîd, sans mention de date. 

Ad-Du'â-u 'inda ahli l-bayt (p): Muhammad Mahdi Al-Aşifî (contemporain), Qum, Assemblée Mondiale Ahl-ul-Bayt (p), 1ère éd., 1415 H.  

 

266 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

Da'â-imu l-islâm: An-Nu'mân ibn Muhammad ibn Manşûr ibn Ahmad ibn Hayyûn At-Tamîmî Al-Maghribî (mort en 363 de l'hégire), actualisé par Aşif ibn Ali Aşghar Al-Faydhî, Dâru lma'ârif, 1383 H.– 1963 S. 

Dalâ-ilu l-imâmah: Abu Dja'far Muhammad ibn Djarîr Rustam (mort vers les débuts du 4è siècle de l'hégire), actualisé par le département des études islamiques, Qum, la fondation Al-Bi'tha, 1ère éd., 1412 H. 

Ad-Dibâdju 'ala şahîhi muslim: 'Abdu r-Rahmân As-Suyyûţi (mort en 911 de l'hégire), actualisé par Abu Is-hâq Al-Huwaynî Al-Athrî, Royaume d'Arabie Saoudite, Dâru Ibn 'Affân, 6 tomes, sans mention de date. 

Żakhâ-iru l-'uqbâ: Ahmad ibn Abdillah Aţ-Ţabarî (mort en 694 de l'hégire), Maktabatu l-Qudsi, 1357 H. tiré de la copie de la Maison d'édition d'Egypte et de la copie de la trésorerie timorite. 

Ar-Radja'atu awi l-'awdatu ila l-hayâti d-dunyâ ba'da lmawt: Markazu r-Risâla, Qum: Markazu r-Risâla, 1ère éd., 1418 H., série de Connaissances islamiques, édité 12 fois. Ar-Radja'ah: Abdu l-Karîm Alu Nadjaf (contemporain), Qum, Assemblée Mondiale Ahl-ul-Bayt (p), série Dans l'univers des Ahl-ul-Bayt (p), 1ère éd., v. 7, 1422 H.  

Ar-Raddu 'ala shubuhâti ahmada l-kâtibi hawla imâmati ahli lbayt (p) wa wudjûdi l-imâmi l-mahdiyyi l-muntazhar (p): Sâmî Al-Badrî (contemporain), Qum, 1421 H. Risâlatun mukhtaşarun fi n-nuşûşi ş-şahîhati 'alâ imâmati laimmati l-ithnayi 'ashar: Al-Mirzâ Djawâd At-Tabrîzî (contemporain).  

Rawdhatu l-wâ'izhîn: Muhammad ibn l-Fattâl An-Naysabûrî (mort en 508 de l'hégire), actualisé par Mahdi Sayyid Hasan AlKhôrâsânî (mort en 597 de l'hégire), actualisé par Muhammad 

ibn 'Abdu r-Rahmân, Beyrouth, Dâru l-fikr, Qum, publications Ar-Ridhawi, sans mention de date. Zâda l-masîri fî 'ilmi t-tafsîr: Abu l-Faradj Djamâlu d-dîn 'Abdu r-Rahmân ibn Ali ibn Muhammad ibn Al-Djawzî Al-Qarashî (mort en 597 de l'hégire), actualisé par Muhammad ibn 'Abdu r-Rahmân, Beyrouth, Dâru l-fikr, 8 tomes, 1ère éd., 1407 H. Sunanu bni Mâdjah: Muhammad ibn Yazîd ibn Mâdjah AlQazwînî (mort en 275 de l'hégire), actualisé par 'Abdu rRahmân Muhammad Uthmân, Beyrouth, Dâru l-fikr, 2è éd., 1403 H.  

Sunanu bni Mâdjah: Muhammad ibn Yazîd ibn Mâdjah AlQazwînî (mort en 275 de l'hégire), actualisé par Muhammad Fuâd 'Abdu l-Bâqî, Beyrouth, Dâru l-fikr, 2 tomes, sans mention de date.  

Sunanu t-tirmiżî: Muhammad ibn 'Isâ At-Tirmiżî (mort en 279 de l'hégire), actualisé par 'Abdu r-Rahmân Muhammad Uthmân, Beyrouth, Dâru l-fikr, 1403 H. 

Sunanu d-dâramî: 'Abdullah ibn Bahrâm Ad-Dâramî (mort en 255 de l'hégire), Damas, imprimerie Al-I'tidâl, 2 tomes, sans mention de date. 

As-Sunanu l-kubrâ: Ahmad ibnu l-Husayn ibn Ali Al-Bayhaqî (mort en 458 de l'hégire), Beyrouth, Dâru l-fikr, 10 tomes, sans mention de date. 

As-Sunanu l-kubrâ: Abu 'Abdu r-Rahmân Ahmad ibn Shu'ayb An-Nasâ-i (mort en 303 de l'hégire), actualisé par 'Abdu lGhiffâr Sulaymân Al-Bandârî et Sayyid Kosrowî Hasan, Beyrouth, Dâru l-kutubi l-'ilmiyya, 1ère éd., 1411 H.– 1991 S. Sharhu nahdji l-balâgha: Ibnu Abi l-Hadîd Al-Mu'tazili (mort en 656 de l'hégire), actualisé par Muhammad Abu l-Fadhl Ibrâhîm, Dâru ihyâ-i l-kutubi l-'arabiyya, édité par la maison d'édition du grand ayatollah Mar'ashi An-Nadjafî, 20 tomes, sans mention de date. 

 

268 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

Sharhu l-akhbâr: Al-Qâdhi n-Nu'mân ibn Muhammad AtTamîmî Al-Maghribî (mort en 363 de l'hégire), actualisé par Muhammad Al-Husayni Al-Djalâlî, Qum, fondation de la publication islamique, 3 tomes, sans mention de date. Ash-Shifâ (présenté par Huqûq Al-Mustafa): Abu l-Fadhl Al-Qâdhi 'Ayyâdhu l-Yahşabî (mort en 544 de l'hégire), Dâru lfikr, 2 tomes, 1409 H. 

Shawâhidu t-tanzîli li qawâ'idi t-tafdhîl: 'Ubaydullah ibn Ahmad Al-Hâkim Al-Haskâni (15ème siècle), actualisé par Muhammad Bâqir Al-Mahmûdî, Iran, ministère de la culture et de l'orientation islamique, 1ère éd., 2 tomes, 1411 H. Ash-Shî'atu l-imâmiyya: Al-Mufîd (mort en 413 de l'hégire), Muhammad Ridhâ Al-Husayni Al-Djalâlî, Beyrouth, Dâru lMufîd, 2è éd., 1414 H.– 1993 S. Ash-Shî'atu wa l-hâkimûn: Muhammad Djawâd Mughniyya (contemporain), Beyrouth, Dâru wa Maktabatu l-Hilâl, 5è éd., 1981. 

Aş-Şihâhu tâdju l-lughati wa şihâhu l-'arabiya: Ismâ'îl ibn Djamâd Al-Djawzi (mort en 393 de l'hégire), Ahmad ibn AlGhafûr 'Aţţâr, Beyrouth, Dâru l-'ilmi li l-malâyîn, 6 tomes, 4è éd., 1407. 

Şahîhu bni Khuzayma: Ibnu Khuzayma As-Silmi AnNaysabûrî (mort en 311 de l'hégire), actualisé par Muhammad Mustafa Al-A'zhami, Al-Makatabu l-islâmi, 4 tomes, 2è éd., 1412 H.  

Şahîhu muslim bi sharhi n-nawawi: An-Nawawi (mort en 676 de l'hégire), Beyrouth, Dâru l-kitâb, 18 tomes, 2è éd., 1407 H.  

Şahîhu Muslim: Muslim ibn Al-Hudjjâdj An-Naysabûrî (mort en 261 de l'hégire), Beyrouth, Dâru l-fikr, 8 tomes, sans mention de date. 

Aş-Şahîhu min sîrati n-nabiyyi l-a'zham (pbsl): Dja'far Murtadhâ Al-'Amilî (contemporain), Beyrouth, Dâru l-Hâdî, 11 tomes, 4è éd., 1415 H. 

Aş-Şahîfatu s-Sadjjâdiyya: Al-Imâm Ali ibn Al-Husayn Zaynu l-'âbidîn (mort en 94 de l'hégire), actualisé et édité par la fondation Al-Imâm Al-Mahdi sous la direction de Muhammad Ali Al-Abţahî, Qum, 1ère éd., 1411 H.  

 Aş-Şirâţu l-mustaqîmu ilâ mustahiqqi t-taqdîm: Zaynu ddîn Abu Muhammad Ali ibn Yûnus Al-'Amilî Al-Bayâdhi (mort en 877 de l'hégire), actualisé par Muhammad Bâqir AlMahmûdî, Al-Maktabatu r-ridhawiyyatu li ihyâ-i l-âthâri ldja'fariyya, 3 tomes, 1ère éd., 1384 H. 

Şifâtu sh-Shî'ah: Muhammad ibn Şadûq (mort en 381 de l'hégire), Téhéran, Al-'Abidî, sans mention de date.  

Şulhu l-Hasan (p): Râdhî Alu Yâsîn (contemporain), préfacé par 'Abdu l-Husayn Sharafu d-dîn, Beyrouth, la fondation Nu'mân, 1412 H.– 1991 S. 

Aş-Şawâ-iqu l-muhriqa fi r-raddi alâ ahli l-bida'i wa zzandiqa: Ahmad ibn Hadjar Al-Haythamî Al-Makki Abdu lWahhâb Abdu l-laţîf (mort en 899 ou 974 de l'hégire), Egypte, Bibliothèque du Caire, sans mention de date. Aţ-Ţabaqâtu l-kubrâ: Muhammad ibn Sa'îd (mort en 230 de l'hégire), Beyrouth, Dâru Şâdr, 8 tomes, sans mention de date. 'Uddatu d-dâ-î: Ahmad ibn Fahd Al-Hilli (mort en 841 de l'hégire), actualisé par Ahmad Al-Muwahhidî Al-Qûmî, Qum, Maktabatu l-Wudjdânî, sans mention de date. 'Ilalu sh-sharâ-i': Muhammad ibn Ali Şadûq (mort en 381 de l'hégire), Nadjaf, Al-Maktabatu l-Haydariyya, 1386 H.– 1966 S; 2 tomes, sans mention de date. 

 Al-'Umdah: Ibn Al-Baţrîq Al-Asadî Al-Hilli (mort vers l'an 600 de l'hégire), actualisé par la ligue des enseignants du   

270 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

séminaire religieux, Qum, fondation de la publication islamique, 1ère éd., 1407 H. 

Ghawâli l-la-âli l-'azîziyyati fi l-ahâdîthi d-dîniyyah: Ibn Abi Djumhûr Al-Ihsâ-i (mort vers 880 de l'hégire), actualisé par Sayyid Al-Mar'ghashi et Cheikh Mudjtaba Al-'Irâqî, Qum, imprimerie Sayyid Ash-shuhadâ, 4 tomes, 1ère éd., 1403 H.– 1983 S. 

 'Uyûnu akhbârî r-Ridhâ (p): Muhammad ibn Ali Şadûq (mort en 381 de l'hégire), actualisé par Husayn Al-A'lami, Beyrouth, maison des publications Al-A'lami, 1ère éd., 1404 H. 

 Al-Ghârât: Abdu l-Husayn Al-Amînî An-Nadjafî (mort en 283 de l'hégire), actualisé par Djalâlu d-dîni l-Muhaddith, imprimerie Bahmân, 2 tomes, sans mention de date. 

 Al-Ghadîr: Abdu l-Husayn Al-Amînî An-Nadjafî (mort en 1392 de l'hégire), Beyrouth, Dâru l-kitâbi l-'arabi, 12 tomes, 1379 H. 

 Al-Ghayba: Muhammad ibn Ibrahim An-Nu'mâni (mort en 380 de l'hégire), actualisé par Ali Akbar Al-Ghiffârî, Téhéran, Maktabatu Şadûq, sans mention de date. 

Al-Fâ-iqu fî gharîbi l-hadîth: Djârullah Mahmûd ibn 'Umar Az-Zamakhshari (mort en 538 de l'hégire), Beyrouth, Dâru lkutubi l-'ilmiyya, 3 tomes, 1ère éd., 1417 H. 

Fathu l-bârî sharhu şahîhi l-bukhârî: Ibn Hadjar Al-'Asqalâni (mort en 852 de l'hégire), Beyrouth, Dâru l-ma'rifati li ţ-ţabâ'ati wa n-nashr, 2è éd., 13 tomes, sans mention de date. 

Fadjru l-islâm: Ahmad Amîn, Beyrouth, Dâru l-kitâbi l-'arabi, 11è éd., 1975. 

Al-Furûqu l-lughawiyya: Abu Hilâl Al-'Askarî, actualisé par la fondation de la publication islamique, Qum, 1ère éd., 1412 H. 

Fadhâilu ş-şahâbah: Ahmad ibn Shu'ayb An-Nasâ-i (mort en 303 de l'hégire), Beyrouth, Dâru l-kutubi l-'ilmiyya, sans mention de date. 

Fiqhu r-Ridhâ (p): Ali ibn Bâbaweh (mort en 329 de l'hégire), actualisé par la fondation Aalu l-Bayt (p), la conférence mondiale sur l'Imam Ridhâ (p), sans mention de date. 

Fî zhilâli t-tashuyyu': Muhammad Ali Al-Husayni (contemporain), Kuwait, Maktabatu alfayn, 1ère éd., 1403 H.– 1983 S. 

Faydhu l-qadîri sharhu l-djâmi'i ş-şaghîr: Muhammad 'Abdu r-Ra'ûf Al-Manawi (mort en 1331 de l'hégire), actualisé par Ahmad 'Abdu s-Salâm, Beyrouth, Dâru l-kutubi l-'ilmiyya, 1ère éd., 6 tomes, 1415 H. 

Qurbu l-isnâd: Abu l-Abbas Abdullah Al-Hamîri Al-Baghdâdi (mort en 300 de l'hégire), actualisé par la fondation Aalu l-Bayt (p) li ihyâ-i t-turâth, Qum, la fondation Aalu l-Bayt (p) li ihyâ-i t-turâth, 1ère éd., 1413 H. 

Al-Kâfî: Muhammad ibn Ya'qûb Al-Kulaynî (mort en 329 de l'hégire), actualisé par Ali Akbar Al-Ghiffârî, Dâru l-kutubi l'ilmiyya, 2è éd., 1389 H. 

Kâmilu z-ziyârât: Dja'far ibn Muhammad ibn Qawlawiyya AlQûmî (mort en 368 de l'hégire), actualisé par Djawâd AlQayyûmi, la fondation Nashru l-faqâha, 1ère éd., 1417 H. 

Kitâbu l-îmân: Muhammad ibn Yahya ibn Abi 'Umar Al-'Adni (mort en 243 de l'hégire), actualisé par Ahmad ibn Hamadi AlDjabbari Al-Harabi, Kuwait, Dâru s-salafi, 1ère éd., 1407 H. 

Kitâbu d-du'â: Sulaymân ibn Ahmad Aţ-Ţabrânî (mort en 360 de l'hégire), actualisé par Mustafa 'Abdu l-Qâdir 'Aţâ, Beyrouth, Dâru l-kutubi l-islâmiyya, 1ère éd., 1413 H.    

272 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

Kitâbu s-sunnah: 'Umar ibn Abi 'Aşim Adh-Dhahhâk (mort en 287 de l'hégire), actualisé par Muhammad Nâşiru d-dîn Al-Albânî, Beyrouth, Al-Maktabu l-islâmi, 3è éd., 1413 H.– 1993 S. 

Kitâbu l-ghayba: Muhammad ibn Ibrâhîm ibn Dja'far AnNu'mâni– ibn Abi Zaynab (un des savants du 3è siècle de l'hégire), Beyrouth, la fondation des publications A'lami, 1403 H.– 1983 S. 

Kitâbu l-mu'min: Al-Husayn ibn Sa'îd Al-Kûfî Al-Ahwazi (mort en avant le 3è siècle de l'hégire), actualisé et édité par la fondation Al-Imâmu Mahdi, Qum, 1ère éd., 1404 H. 

Kashfu l-khifâ-i wa l-muzîli l-albâs: Ismâ'îl ibn Muhammad Al-'Adjûli Al-Djarâhî (mort en 1162 de l'hégire), Dâru l-kutubi l-'ilmiyya, 2è éd., 2 tomes, 1408 H. 

Kashfu l-ghaţâ-i 'an mub-hamâti sh-sharî'ati l-gharrâ: 

Dja'far Kâshifu l-ghiţâ (mort en 1228 de l'hégire), Işfahân, Mahdawi, 2 tomes, sans mention de date. 

Kashfu l-ghummati fî ma'rifati l-aimma: Ali ibn 'Isâ ibn Abi l-Fat-hi l-Arbali (mort en 693 de l'hégire), Beyrouth, Dâru lidhwâ, 2è éd., 3 tomes, 1405 H.– 1985 S. 

Kashfu mahadjdjati li thamarati l-mahadjah: Abu l-Qâsim Ali ibn Mûsa ibn Ţâwûs Al-Hasani Al-Husayni Radhiyyu d-dîn (mort en 664 de l'hégire), Nadjaf, imprimerie Haydariyya, 1370 H. 

Kashfu l-yaqîn fî fadhâ-ili amîri l-mu'minîn (p): Allamé Hilli (mort en 726 de l'hégire), actualisé par Husayn Ad-Dargâhânî, 1ère éd., 1411 H. 

Kifayâtu l-athari fi n-naşşi 'ala l-aimmati l-ithanayi 'ashara: 

Al-Khazâzî Al-Qûmî Ar-Râzî (mort en 400 de l'hégire), actualisé par 'Abdu l-laţîf Al-Husayni Al-Kûhakmarî Al-Khô-î, Qum, éditions Bîdâr, 1401 H. 

Kamâlu d-dîni wa tamâmu n-ni'mah: Muhammad ibn Ali 

Şadûq (mort en 381 de l'hégire), actualisé par Ali Akbar AlGhiffârî, Qum, la fondation An-Nashru l-islâmi, 1405 H. 

Kanzu l-'ummâl: Al-Muttaqi Al-Hindi (mort en 974 de l'hégire), actualisé par Cheikh Bakarî Hayânî en collaboration de Cheikh Şafwatu s-Saqâ, Beyrouth, la fondation Ar-Risâla, 16 tomes. 

Kanzu l-fawâid: Ibnu l-Fat-hi Muhammad ibn Ali Al-Karâdjikî (mort en 449 de l'hégire), imprimerie Al-Muşţafawî, 2è éd., 1410 H. 

Lisânu l-'arab: Ibnu l-Manzhûr Al-Ifrîqi (mort en 711 de l'hégire), Nashru adabi l-hawza, impression par offset, Dâru ihyâ-i t-turâthi l-'arabi, 1ère éd., 1405 H. 

Mawsû'atu l-imâmi l-mahdi (târîkhu l-ghaybati l-kubrâ): 

Muhammad Aş-Şadr, (contemporain), Beyrouth, Dâru t-ta'âruf, 2è éd., 1402 H.– 1982 S. 

Mâ ruwiya fi l-hawdhi wa l-kawthar: Ibn Khaldûn Al-Qurţubî (mort en 270 de l'hégire), actualisé par 'Abdu l-Qâdir Muhammad 'Aţâ Şûfi, Médine, Maktabatu l-'ulûmi wa l-hikam, 1ère éd., 1413 H.  

Al-Mudjtanâ min duâ-i l-mudjtabâ: Abu l-Qâsim Ali ibn Mûsa ibn Ţâwûs Al-Hasani Al-Husayni Radhiyyu d-dîn (mort en 664 de l'hégire), actualisé par Şafa Al-Başri, sans mention de date. 

Madjma'u l-bahrayn: Fakhru d-dini ţ-Ţurayhi (mort en 1085 de l'hégire), actualisé par Ahmad Husayni, maktabu nashri ththaqâfati l-islâmiyya, 2è éd., 4 tomes, sans mention de date. 

Madjma'u l-bayânî fî tafsîri l-qur'ân: Abu Ali Al-Fadhl ibn Al-Hasan Aţ-Ţabarasi (mort en 560 de l'hégire), actualisé par un comité des savants chercheurs et des spécialistes, Beyrouth, la fondation des publications A'lamiyya, 1ère éd., 1415 H.   

274 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

Madjma'u z-zawâ-id: Nûru d-dîn Al-Haythamî (mort en 807 de l'hégire), Beyrouth, Dâru l-kutubi l-'ilmiyya, 10 tomes, 1408 H.– 1988 S.  

Mahâsin: Ahmad ibn Muhammad ibn Khâlid Al-Barqî (mort en 274 de l'hégire), actualisé par Mahdi Ar-Radjâ-i, Qum, Assemblée Mondiale Ahl-ul-Bayt (p), 1ère éd., 2 tomes, 1413 H. 

Al-Mahâsin: Ahmad ibn Muhammad ibn Khâlid Al-Barqî (mort en 274 de l'hégire), actualisé par Djalâlu d-dîn AlHusayni, Dâru l-kutubi l-'ilmiyya, sans mention de date. 

Muhammad wa hadîthu th-thaqalayn: Nadjmu d-dîn AshSharîfu l-'Askari (mort en 1390 de l'hégire), Nadjaf, imprimerie Al-Adâb, 4è éd., sans mention de date. 

-Mukhtâru fi l-djabri wa l-ikhtiyâr: Muhammad Ali Aş- Sadiqî, exposé consigné par Sayyid Ali Allamé Al-Fâni, imprimerie de Nadjaf, 1375 H. 

Mukhtaşaru l-ma'âni: Sa'du d-dîn At-Taftâzânî (mort en 792 de l'hégire), Qum, Dâru l-fikr, 1ère éd., 1411 H. 

Mukhtaşaru başâ-iri d-daradjât: Al-Hasan ibn Sulaymân AlHilli (il a vécu au 9è siècle de l'hégire), Nadjaf, imprimerie AlHaydariyya, 1ère éd., 1370 H.– 1950 S. 

Al-Murâdja'ât (les correspondances): 'Abdu l-Husayn Sharafu d-dîn (mort en 1377 de l'hégire), actualisé par Husayn Râdhî et préfacé par Hâmid Hafni Dâwûd en collaboration de Muhammad Fikri 'Uthman Abu n-Naşr, Assemblée Mondiale Ahl-ul-Bayt (p), sans mention de date. 

Al-Mazâr: Ash-Shahîdu l-awwal (mort en 786 de l'hégire), et édité et actualisé par la fondation Al-Imâmu l-Mahdi (p), Qum, 1ère éd., 1410 H. 

Al-Mazâr, Manâsiku l-mazâri li sh-Cheikhi l-mufîd: AlMufîd (mort en 413 de l'hégire), actualisé par l'institut AlImâmu l-Mahdi, Qum, 1ère éd. 

Mustadraku l-wasâil: An-Nûri ţ-Ţabarasi (mort en 1313 de l'hégire), actualisé par la fondation Aalu l-Bayt (p) li ihyâ-i tturâth, 2è éd., 18 tomes, 1408 H. 

Mustadraku safînatu l-Bihâr: Ali An-Namâzi sh-Shâhrûdi (mort en 1405 de l'hégire), Qum, fondation de la publication islamique, 10 tomes, 1419 H. 

Al-Mustadraku 'ala ş-şahîhayn: Al-Hâkim An-Naysabûri Muhammad ibn Muhammad (mort en 405 de l'hégire), actualisé par Yûsuf Al-Marghashi, Beyrouth, Dâru l-ma'rifa, 4 tomes, 1406 H. 

Al-Mustarshidu fî imâmati amîri l-mu'minîn: Muhammad ibn Djarîri ţ-Ţabari Al-Imâmi (mort vers les débuts du 4è siècle de l'hégire), actualisé par Ahmad Al-Mahmûdî, Qum, la fondation de la Culture Islamique, 2è éd., 1411 H. 

Mustaţarafâtu s-sarâ-ir: Muhammad ibn Idris Al-Hilli (mort en 598 de l'hégire), actualisé et édité par la fondation de la publication islamique, Qum, 2è éd., 1411 H. 

Musnad Ibn Dja'd: Ali ibn Al-Dja'd ibn 'Ubayd Al-Djawhari (mort en 230 de l'hégire), actualisé par Abu l-Qâsim Abdullah ibn Muhammad Al-Baghrawi, éd. De 'Amir Ahmad Haydari, Dâru l-kutubi l-'ilmiyya, Beyrouth, sans mention de date. Musnad Abu Ya'la: Abu Ya'la Ahmad ibn Ali ibn AlMathanna At-Tamîmi Al-Mûşuli (mort en 307 de l'hégire), actualisé par Husayn Salim Asad, Dâru l-Ma'mûn li t-turâth, sans mention de date. 

Musnad Abi Dâwûd: Abu Dâwûd Aţ-Ţayâlîsi (mort en 204 de l'hégire), Dâru l-hadîth, Beyrouth, sans mention de date. 

Musnad Ahmad: Ahmad ibn Hambal (mort en 241 de l'hégire), Dâru Şâdir, Beyrouth, 6 tomes, ans mention de date. Musnad Al-Hamîdi: Abu Bakar Abdullah ibn Zubayr AlHamîdi (mort en 219 de l'hégire), actualisé par Habîbu r-  

276 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

Rahmân Al-'Azhmi, Dâru l-kutubi l-'ilmiyya, Beyrouth, 1ère éd., 2 tomes, 1409 H.– 1988 S. 

Mishkâtu l-anwâri fî ghurari l-akhbâr: Abu l-Fadhl Ali Aţ-

Ţabarasi (mort au 7è siècle de l'hégire), préfacé par Şâlih AlDja'fari, imprimerie Al-Haydariyya, Nadjaf, 2è éd., 1375 H.– 1965 S. 

Muşâdaqatu l-ikhwân: Muhammad ibn Ali Şadûq (mort en 381 de l'hégire), actualisé Ali Al-Khôrâsânî Al-Kâzhim, bibliothèque publique Al-Imâm Şâhibu z-zamân (p), Kâzhimiyya– Iraq, sans mention de date. Al-Muşannaf: Ibn Abi Shaybu l-Kûfî (mort en 235 de l'hégire), actualisé par Sa'îd Muhammad Al-Fahhâm, Dâru l-fikr, 8 tomes, 1ère éd., 1409 H. 

Al-Muşannaf: Abdu r-Razzâq Abu Bakar Aş-Şan'âni (mort en 211 de l'hégire), actualisé par Habîbu r-Rahmân Al-A'zhami, l'assemblée scientifique, 11 tomes, sans mention de date. Ma'âniyyu l-akhbâr: Muhammad ibn Ali Şadûq (mort en 381 de l'hégire), actualisé par Ali Akbar Al-Ghiffârî, Qum, publications islamiques, 1982. 

Mu'djamu ahâdîthi l-imâmi l-mahdi: Ali Al-Kûrâni (contemporain), Qum, la fondation Al-Ma'ârifu l-islâmiyya, 1ère éd., 1411 H. 

Mu'djamu l-buldân: Yâqûtu l-Humawi (mort en 626 de l'hégire), Dâru ihyâ-i t-turâthi l-'arabi, Beyrouth, 5 tomes, sans mention de date. 

Al-Mu'djamu ş-şaghîr: Sulaymân ibn Ahmad ibn Ayyûb Aţ-

Ţabarâni Al-lakhmi (mort en 360 de l'hégire), Dâru l-kutubi l'ilmiyya, Beyrouth, 2 tomes, sans mention de date. 

Al Mu'djamu l-kabîr: Sulaymân ibn Ahmad ibn Ayyûb Aţ-

Ţabarâni Al-lakhmi (mort en 360 de l'hégire), actualisé par Hamdi Abdu l-Madjîd As-Salafi, Maktabatu Ibn Taymiyya, Caire, 2è éd., sans mention de date. 

Al-Mi'yâru wa l-muwâzana: Abu Dja'far Muhammad ibn Abdullah Al-Mu'tazali Al-Askâfi (mort en 220 de l'hégire), actualisé par Muhammad Bâqir Al-Mahmûdî, sans mention de date.  

Al-Mufradâtu fî gharîbi l-qur'ân: Al-Ghâribu l-Işfahâni (mort en 502 de l'hégire), Daftaru nashri l-kitâb, 1ère éd., 1404 H. 

Maqâtilu ţ-ţayyibîn: Abu l-Faradji l-Işfahâni (mort en 356 de l'hégire), actualisé par Kâzhim Al-Mużaffar, Qum, la fondation Dâru l-kitâb, 2è éd., sans mention de date. Muqtadhabu l-athari fi n-naşşi 'ala l-aimmati l-ithnayi 'ashara: Ahmad ibn 'Ubaydullah ibn 'Ayyâsh Al-Djawhari (mort en 401 de l'hégire), corrigé et annoté par Hâshim ArRasûli, Maktabatu ţ-Ţabâţabâ-i, sans mention de date. 

Makârimu l-akhlâq: Aţ-Ţabarasi (mort en 548 de l'hégire), actualisé par Ahmad Al-Muwahhidi Al-Qûmî, Qum, Maktabatu l-wudjdâni. 

Makârimu l-akhlâq: Aţ-Ţabarasi (mort en 548 de l'hégire), Qum, publications de Sharîf Ridhâ, 6è éd., 1392 H.– 1972 S. 

Man lâ yahdhuru l-faqîh: Muhammad ibn Ali Şadûq (mort en 381 de l'hégire), actualisé par Ali Akbar Al-Ghiffârî, Qum, Djâmi'atu l-mudarrisîn, 2è éd., 4 tomes, 1404 H. Manâqibu âli abî ţâlib: Ibn Shahr Ashûb (mort en 588 de l'hégire), actualisé par le collège des enseignants au séminaire de Nadjaf, l'imprimerie Haydariyya, 1376 H. 

Manâqibu l-imâmi amîri l-mu'minîn (p): Muhammad ibn Sulaymân Al-Kûfî Al-Qâdhî (il vivait vers l'an 300 de l'hégire), actualisé par Muhammad Bâqir Al-Mahmûdî, Madjama'u ihyâ-i th-thaqâfati l-islâmiyya, 1ère éd., 2 tomes, 1412 H.   

278 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

Al-Manâqibu li l-Khawârazmi: Al-Muwaffiq ibn Ahmad ibn Muhammad Al-Makki Al-Khawârazmî (mort en 568 de l'hégire), actualisé par Mâlik Al-Mahmûdî, Qum, la fondation de la publication islamique, 2è éd., 1441 H. 

Muntakhabu l-athari fi l-imâmi th-thânî 'ashar: Luţfullâh Aş-Şâfi Al-Golpâyagâni (contemporain), Qum, Maktabatu AdDâwarî, sans mention de date. 

Al-Muntakhabu min musnadi 'abdi bni hamîd: Abu Muhammad 'Abdu ibn Hamîd (mort en 249 de l'hégire), actualisé par Şubhi Al-Badari As-Sâmarâ-i, Mahmûd Muhammad Khalîl Aş-Şu'aydi, Maktabatu n-nahdhati l'arabiyya, 1ère éd., 1408 H.– 1988 S. 

Muniyyatu l-murîdi fî adabi l-mufîdi wa l-mustafîd: AshShahîdu th-thânî (mort en 966 de l'hégire), actualisé par Ridhâ Al-Mukhtâri, Maktabu l-i'lâmi l-islâmi, 1ère éd., 1409 H. Minhadju d-da'wâti wa minhadju l-'ibâdât: Ibn Ţâwûs AlHasani Al-Husayni (mort en 664 de l'hégire), actualisé par Radhiyyu d-dîn Abu l-Qâsim Ali ibn Mûsâ, introduit et annoté par Husayn Al-A'lami, Beyrouth, la fondation A'lami pour les publications, 1ère, 1414 H.– 1994 S. 

Al-Mahdi: Şadru d-dîni ş-Şadr (contemporain), actualisé par Dâru z-Zahrâ, Beyrouth, 1405 H.– 1985 S. 

Mîzânu l-hikma: Muhammad Ar-Ray Shahri, actualisé et édité par Dâru l-hadîth, 1ère éd., Dâru l-hadîth, sans mention de date. 

Nuz-hatu n-Nâzhiri wa tambîhu l-khâţir: Al-Husayn ibn Muhammad Al-Hasan Al-Halwânî (il vécut au 5è siècle de l'hégire), actualisé et édité par l'institut Al-Imâm Al-Mahdi, 1ère éd., Qum, 1408 H.  

An-Naşşu wa l-idjtihâd: Abdu l-Husayn Sharafu d-dîn (mort en 1377 de l'hégire), actualisé par Abu Mudjtaba, imprimerie Shuhadâ, 1ère éd., Qum, 1404 H. 


Nazhariyyatu n-naşşi 'ala l-aimmati fi l-qur'âni l-karîm: 

Muhsinu l-Arâki (contemporain), Londres, book extra, 1ère éd., 1421 H.– 2000 S. 

Nazhmu durari s-Samţîn: Djamâlu d-dîn ibn Yûsuf ibn Al-

Hasan ibn Muhammad Az-Zarandi Al-Hanafi Al-Madani (mort en 750 de l'hégire), parmi les manuscrits de la bibliothèque publique Al-Imâmu l-Amîru l-mu'minîn (p), 1ère éd., 1377 H.– 1958 S. 

An-Nihâyatu fî gharîbi l-hadîth wa l-athar: Al-Mubârak ibn Al-Athîr Al-Djuzuri (mort en 606 de l'hégire), actualisé par 

Ţâhir Ahmad Az-Zâwi et Muhammad Aţ-Ţanâhi, la fondation Ismâ'îliyyân, Qum, 1367 H. 

Nahdju l-balâgha (une compilation des sermons et des maximes): Ali ibn Abi Ţâlib (p) mort en l'an 40 de l'hégire, compilé et ordonné par Ash-Sharîfu r-Ridhâ, actualisé par Muhammad 'Abduh, Dâru l-ma'rifa, Beyrouth, sans mention de date. 

Nahdju s-sa'âdati fî mustadraki nahdji l-balâgha: Muhammad Bâqir Al-Mahmûdî (contemporain), Dâru t-ta'ârifi li l-maţbû'ât, 1ère éd. en 1396 de l'hégire, 8 tomes, Beyrouth, sans mention de date. 

Nûru l-abşâri fî manâqibi âli n-nabiyyi l-mukhtâr (p): Mu'min ibn Hasan Ash-Shablandji Al-Mişri (il mourut après l'an 1308 de l'hégire). 

Al-Hidâyatu l-kubrâ: Abu 'Abdillah ibn Hamdân Al-Khubayşi (mort en 334 de l'hégire), la fondation Al-Balâgha, 4è éd., 1411 H.– 1991 S. 

Wâqi'u t-taqiyyati 'inda l-mażâhibi wa l-firaqi l-islâmiyyati min ghayri sh-shî'ati l-imâmiyya: Thâmir Hâshim Habîb Al'Amîdi (contemporain), centre d'études islamiques Al-Ghadîr, Qum, 1416 H.– 1995 S. 

 

280 LES CROYANCES DES IMÂMITES 

Yanâbî'u l-mawaddati li żawi l-qurbâ: Sulaymân ibn Ibrâhîm Al-Qandûzî Al-Hanafi (mort en 1294 de l'hégire), actualisé par Sayyid Ali Djamâl Ashrafu l-Husayni, Dâru l-uswah, 1ère éd., 3 tomes, 1416 H. 

Visitez notre bibliothèque: Dâru l-Bâqir (P) Vous trouverez des livres de votre choix en arabe et en d’autres langues étrangères. 

Baghdâd: Av. al-Mutabani. 











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