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Les Chiites et les sciences islamiques 



Chapter1







Les Chiites 

et  

les sciences islamiques 

Par 

Le grand Marja‘ Ayatollah as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr  L'auteur de «Ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm»  Traduit par 

La Fondation Amkanahullah 

Dhul Qa‘ada Naṣrullah Amkanahullah 

As-Sayyed Moncef Hamdi 

Centre Mondiale d'Ahl-ul-Bayt (a.s.)







PREFACE 

Le patrimoine légué par Ahl–ul–bayt (le Prophète et les  membres immaculés de sa famille) et conservé par leurs fidèles  partisans, est à juste titre une école pluridisciplinaire. Source  intarissable de savoir, cette école n’a cessé de former des  savants érudits capables d’assimiler les opinions des différents  courants idéologiques et de répondre aux questions soulevées,  tant en terre d’Islam qu’ailleurs.  A l’instar d’Ahl–ul–bayt (a.s) et de leurs fidèles partisans qui  ont su relever tous les défis, le Centre Mondial d’Ahl–ul–bayt  s’est chargé d'éclairer et de défendre la vérité si longtemps  occultée, tant par les maîtres des différentes écoles islamiques  que par les ennemis de l’Islam. 

Les ouvrages dont dispose l’école d’Ahl–ul–bayt témoignent  d’une expérience tout à fait particulière dans le débat et la  critique. Ils recèlent un capital de connaissances exemptes de  préjugés et appuyées par des arguments logiques. Ces ouvrages  adressent aux savants et intellectuels concernés des messages  rationnels que les gens de bon sens admettent de bon gré.  A ce riche patrimoine, viennent s’ajouter des livres plus récents  recélant de nouvelles recherches. Certains d'entre eux ont été  compilés par des chercheurs issus de l’école d’Ahl–ul–bayt et  d’autres par des auteurs convertis à cette noble école.  A une époque marquée par une ouverture d'esprit plus intense  et un mélange croissant des populations, le Centre Mondial  d’Ahl–ul–bayt s’est engagé à répandre le message d’Ahl–ul– bayt (a.s) à travers le monde en publiant tout ouvrage  susceptible de guider les personnes en quête de vérité.  Nous tenons à remercier tous ceux qui ont contribué à la  réalisation de cet ouvrage, et nous demandons à Dieu 

16  Les Chiites et les sciences islamiques 

d’accorder sa miséricorde à Ayatollah as-Sayyed Ḥassan aṣ-

Ṣadr. 

En réalisant ce travail, nous espérons avoir accompli une partie  de notre devoir envers Dieu «qui a envoyé son Messager avec  la guidée et la religion de vérité pour la faire triompher sur  toute autre religion. Dieu suffit comme témoin»1  

Le Centre Mondial d’Ahl–ul–bayt 

 

                                                        

1– «Sourate La Victoire», (s:48 / v:28)





NOTE DU TRADUCTEUR 

Louanges à Allah le Seigneur de l'univers qui a créé l'homme et  qui lui a enseigné ce qu'il ne connaissait pas. Que le salut et la  paix d'Allah soient sur la meilleure des créatures, son Prophète  Moḥammad, ainsi que sur les membres de sa sainte et noble  famille ; et que la malédiction soit sur leurs ennemis ainsi que  sur les ennemis de l'Islam, aussi bien humains que démons,  jusqu'au jour dernier. 

Le Saint Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui  ainsi que sur sa sainte et noble famille) a dit: 

  « ِﻦﯿﱢﺼﻟﺎِﺑ ْﻮَﻟ َو َﻢْﻠِﻌْﻟا اﻮُﺒُﻠْﻃ »

"Allez acquérir la science même jusqu'en Chine."1 

Si la Chine représentait à l'époque la difficulté liée à la distance  en plus de la durée du voyage, elle représentait également la  difficulté liée à la langue chinoise elle-même réputée comme  étant difficile à maîtriser. 

Nous pouvons ainsi conclure que la distance et la barrière  linguistique constituent deux facteurs majeurs à prendre en  considération dans l'enseignement et dans l'apprentissage. Des  milliers de personnes sont privées de connaissances, et par  conséquent en proie à ce grand ennemi de l'humanité que  constitue l'ignorance, parce qu'elles sont tout simplement  incapables de surmonter ces deux énormes difficultés.  Nous sommes convaincus que la traduction et la publication des  ouvrages dans diverses langues constituent des moyens de  choix pour surmonter les difficultés posées par la barrière  linguistique et le déplacement. 

Puisque la langue française se présente comme étant la langue  la plus parlée dans le monde après la langue anglaise, et que  l'espace francophone souffre d'une carence en manuels traduits 

                                                        

1. Al-‘Allâma al-Majlisi, biḥâr-ul-anwâr, Tome 1, page 177, Bâb 1:  Farḍ-ul-‘Ilm wa wujûbu Ṭalabih…H.55. 

18  Les Chiites et les sciences islamiques 

en langue française, nous nous sommes résolus à rédiger, à  sélectionner, à traduire et à publier une série d'ouvrages en  version française, tout en espérant l'aide, la grâce ainsi que la  satisfaction d'Allah. 

Toutes nos œuvres sont dédiées exclusivement aux Ahl-ul-Bayt  (Que la paix soit sur eux tous) auprès de qui nous sollicitons  l'intercession en faveur des nôtres.  Nous profitons de cette occasion pour remercier profondément  tous ceux qui auraient contribué à notre formation ou qui nous  auraient autrement soutenus, et leur demandons sincèrement de  pardonner notre médiocrité et de ne pas cesser de nous soutenir.  Nous prions tous nos lecteurs d'excuser toute imperfection qui  se serait glissée dans cette œuvre et leur demandons de daigner  nous faire parvenir leurs remarques et suggestions afin de nous  faire profiter de leur expérience:  O Seigneur, accepte cette œuvre de notre part! Car c'est Toi qui  écoutes, l'Omniscient.  

O Seigneur, nous te demandons de nous pardonner pour toute  imperfection! Car c'est toi qui connais le plus.   O Seigneur, accrois-nous en savoir ainsi qu'en sagesse. Car  notre réussite ne dépend que de Toi. C'est en Toi que nous  plaçons toute notre confiance. 

Au nom de Fâṭima, de son père, de son mari et de ses enfants  (Que la paix soit sur eux tous). 

Louanges à Allah, Seigneur de l'univers!  C'est Lui qui connaît le plus! 

Humblement vôtre 

Fondation 

Amkanahullah 

Kmdnasr@yahoo.fr 

Kmdnasr@hotmail.com



PREFACE DU DR. SULEYMAN DUNYA 

Professeur de philosophie à la faculté des dogmes   religieux de l'Université d'al-Azhar en Egypte 

Louanges à Allah, Seigneur des mondes. Que le salut et la paix  soient sur le messager d'Allah, la plus noble de toutes les  créatures, sur les membres de sa famille les bons et les purs  ainsi que sur la totalité de ses compagnons.  Il y a quelques années nous avons eu l'honneur de publier une  petite brochure intitulée «bayna ach-chi‘a wa ahl-is-sunna»  sur laquelle nous avions beaucoup misé pour le rapprochement  entre les fidèles musulmans de la tendance Chiite et ceux de la  tendance Sunnite pour un début de fraternisation et d'amour  afin de parer à la division et aux discordes créées par les  ennemis qui voulaient à tout prix les séparer les uns des autres.  Nous y avions également invité aussi bien les fidèles chiites  que sunnite à faire chacun un effort pour tolérer l'opinion de  l'autre et de le considérer comme étant un savant à la quête de  la vérité, un savant vraiment convaincu que seule la voie de la  vérité mérite d'être suivie. 

Et nous avions dit: Etant donné que nous avons hérité de notre  bon ascendant du principe qui insiste sur la nécessité de  rechercher la vérité où qu'elle se trouve, un principe qui  souligne également le fait que l'acquisition de la sagesse est  l'objectif même du croyant, ce dernier doit fatalement  l'adopter ; et cela même si elle sort de la bouche d'un incrédule.  Ce principe prouve aussi que l'homme intelligent ne reconnaît  pas la vérité en fonction de son auteur, mais plutôt en fonction  des preuves et des arguments. Une fois que la vérité devient  évidente, elle nous permettra d'évaluer les gens afin de  reconnaître ses partisans, ceux qui sont des véridiques. Il est  vraiment indispensable pour notre génération de se cramponner  fermement à la vérité, de s'y conformer, de s'engager à y inciter 

20  Les Chiites et les sciences islamiques 

les gens et s'accorder sur d'elle sans tenir compte de la personne  qui nous y aurait invités et qui nous l'aurait communiquée.  Il est évident pour tout homme sensé que n'importe quelle  matière ambiguë sur laquelle on n'a pas de connaissance sûre et  précise sera toujours sujet de divergence d'avis et d'opinion.  Tout comme il est également évident que chaque chercheur doit  nécessairement respecter l'avis ainsi que l'opinion des autres  lorsqu'il s'agit des sujets ambigus et équivoques qui font l'objet  d'une controverse. Ils peuvent d'ailleurs se contredirent tout en  étant amis, camarades ou autrement liés intimement. Que la  grâce d'Allah soit sur celui qui avait déclaré: «La divergence  d'opinion ne peut en aucun cas causer la rupture des liens  affectifs.»  

L'Islam propage toujours le message d'indulgence et de  douceur. Allah -Gloire à Lui- a dit: (Appelle les hommes dans  le chemin de ton Seigneur, par la sagesse ainsi que par une 1

bonne exhortation et discute avec eux de la meilleure manière.)   Si tout être humain veut à tout prix jouir de sa liberté d'opinion  et d'expression, il n'est pas du tout commode ni logique d'en  priver les autres. 

Les fidèles musulmans doivent être fiers du fait qu'ils se soient  tous mis d'accord au sujet des dogmes de leur religion, et  l'unicité d'Allah est vraiment plus sacrée et plus importante  pour eux. 

Il en est de même pour la croyance à la résurrection ainsi que  l'admission de la prophétie, son importance et son  accomplissement par le plus honorable et le plus noble des  descendants d'Adam qui n'est d'autre que le Saint Prophète  Moḥammad Ibn ‘Abdullâh (Que le salut et la paix d'Allah  soient sur lui ainsi que sur sa sainte et noble famille). 

                                                        

1. Le saint Coran, Sourate an-Naḥl (Les abeilles), verset 125.


Les fidèles musulmans se sont également tous accordés sur  l'authenticité du saint Coran en plus de la vraie tradition  prophétique. 

Tous ces fondements occupent vraiment une place de choix tout  au fond des cœurs des fidèles musulmans à la différence de  n'importe quelle autre religion. 

Nous avions dit tout cela en plus d'autres choses dans notre  petite brochure intitulée «bayna ach-chi‘a wa ahl-is-sunna»  bien que nous n'eussions pas pu dire tout ce que nous aurions  vraiment aimé exprimer, et cela à cause des conditions relatives  à l'édition et à la publication des livres à l'époque.  Nous sommes vraiment heureux d'avoir eu l'honneur de  présenter aux honorables lecteurs le présent livre intitulé «achchi‘a wa funûn-ul-islâm» (les chiites et les sciences  islamiques) dans lequel l'auteur, l'Honorable as-Sayyed Ḥassan  Abû Moḥammad, a pris curieusement une position qui peut  sembler on ne peut plus bizarre aux yeux des fidèles sunnites.  Nous aurions vraiment souhaité étudier personnellement ce  livre en toute objectivité afin de relever les preuves et les  arguments sur lesquels s'appuie le jugement émis par l'auteur.  Nous nous sommes cependant rendu vite compte combien cette  affaire nous dépasse largement étant donné que le vénérable  auteur (Qu'Allah soit satisfait de lui) était si hautement  compétent et tellement bien informé vu qu'il possédait une  quantité assez importante et suffisante de connaissances  islamiques en plus d'une certaine connaissance de la littérature  arabe qu'il avait d'ailleurs largement et suffisamment exploitées  avec beaucoup de maîtrise. Il en connaissait apparemment les  moindres détails et secrets, l'origine ainsi que l'évolution. Cette  affaire nécessite ainsi de regrouper à la fois plusieurs  spécialistes dans ces différents domaines afin de voir chacun  entamer uniquement les recherches ayant trait à sa propre  spécialité pour pouvoir approuver ou contredire avec toute  objectivité cet illustre auteur. 

22  Les Chiites et les sciences islamiques 

Si nous n'avons pas pu présenter correctement les sujets  abordés par l'auteur dans ce livre, c'est tout simplement parce  que nous préférons laisser cette tâche aux spécialistes à qui  nous demandons d'analyser ce livre avec le maximum de  respect. Nous ne manquerons pas cependant de dire un mot qui  n'est autre que la suite de ce que nous avons déjà dit dans notre  propre livre intitulé «bayna ach-chi‘a wa ahl-is-Sunna» à  propos du rapprochement entre les fidèles musulmans de la  tendance Chiite et ceux de la tendance Sunnite, à savoir que  l'auteur déclare que ce sont les Chiites qui étaient les premiers à  fonder les disciplines islamiques et arabes. Il présente des  preuves tangibles et avance des arguments convaincants pour  soutenir et justifier sa déclaration. Ce livre essaie en tout cas  d'expliciter cette déclaration tout en développant les preuves  ainsi que les arguments de son auteur.  Les gens se sont divisés en deux groupes par rapport à cette  déclaration: 

D'une part les étudiants: Ceux-ci ne donnent pas du tout de  l'importance au fondateur d'une discipline quelconque, mais  considèrent plutôt la discipline elle-même. Ils sont ainsi  carrément indifférents quant aux fondateurs desdites  disciplines, œuvres des chiites ou des sunnites voire des deux à  la fois soient-elles. Et d'autre part, nous avons les éminents  savants: Ceux-ci, au contraire, s'intéressent à la fois aux  disciplines elles-mêmes et à leurs fondateurs en plus de leur  développement. Les sciences ont, autant que les illustres  personnages, une origine ainsi qu'une histoire, et, comme les  humains, une naissance et un développement. Ce qui leur offre  aussi la nécessité d'avoir une histoire, autrement dit, une  biographie. 

Nous nous adressons à ce deuxième groupe en disant: Ce livre  intitulé «les chiites et les sciences islamiques» constitue un  effort digne d'éloges dans l'accomplissement d'une tranche de la  lourde responsabilité assumée par les Savants de l'Islam, à

savoir: L'histoire des disciplines islamiques ainsi que celle de  toutes les autres disciplines auxiliaires. Ce grand effort mérite  en tout cas d'être loué sans aucune forme de mépris ni de  dédain. Il n'est pas du tout commode de dire par exemple que  ce livre a été écrit sur base de fanatisme ou de rivalité voire de  n'importe quel autre prétexte avancé par certaines gens afin de  s'épargner la peine causée par la recherche et l'étude. En effet, il  n'est pas du tout correct de faire de telles déclarations, car il n'y  a absolument rien à voir avec le fanatisme ni avec la rivalité  puisque les fidèles Chiites aussi bien que les fidèles Sunnites  sont indiscutablement tous des musulmans. La divergence entre  eux se situe tout juste dans des sujets secondaires et pas du tout  fondamentaux. Ainsi, Ils sont tous des frères musulmans. Et le  devancement des savants chiites dans certaines disciplines n'est  qu'une simple avance d'un fidèle musulman sur son frère  musulman. Si cet aspect des choses engendre une certaine  concurrence, elle ne peut en aucun cas finir par une querelle ni  par une inimitié. 

D'où, il n'y a plus que l'une des deux alternatives suivantes:  Soit nous saluons carrément avec révérence l'effort fournit par  l'honorable auteur ainsi que les résultats obtenus, ou alors, nous  fournissons un effort comparable au sien à titre de concurrence  afin de présenter des résultats valables fondés sur des preuves  tangibles et acceptables. 

Quant à nous, nous invoquons de notre part Allah (Gloire à  Lui) afin qu'il purifie les âmes des fidèles musulmans de toute  forme de haine et les remplisse d'amour, de bienveillance et  d'esprit de fraternité. Qu'Allah rende aux fidèles musulmans  leur unité perdue, qu'il leur fasse comprendre leur religion, qu'il  leur montre l'aboutissement de leur entreprise, qu'il leur fasse  suivre le vrai chemin de l'Islam aussi bien dans leur vie intime  que dans toutes leurs affaires afin qu'ils propagent leur religion  à l'humanité toute entière en s'appuyant sur sa beauté, sur sa  perfection et sur sa nécessité pour l'humanité. 

24  Les Chiites et les sciences islamiques 

Nous profitons de cette occasion pour parler d'un exploit  glorieux dont chacun de nous a le droit d'être fier. Il s'agit en  l'occurrence des livres écrits par l'honorable asSayyed Moḥammad Bâqir aṣ-Ṣadr intitulés respectivement  «falsafatuna» (Notre philosophie) et «iqtiṣâduna» (Notre  économie). Nous ne croyons pas que nous soyons capables de  produire à notre époque des livres ayant la même valeur. Ces  livres représentent en tout cas la foi islamique ainsi que son  système des relations sociales d'une façon tellement  extraordinaire en supplantant toutes les théories dont  s'enorgueillissent les mécréants occidentaux ainsi que leurs  adeptes vis-à-vis de l'Islam. 

Nous invitons tous ceux qui sont influencés par des avis  étrangers à lire ces livres. Ils purifieront sûrement leur esprit de  toute idée fausse jusqu'à le disposer à adopter la vérité. Ces  livres vont certainement les aider à discerner la lumière de  l'existence après avoir été égarés dans l'abîme du néant. Ils  recouvreront ainsi leur identité après l'avoir totalement perdue.  Nous lançons un vif appel à tous les jeunes musulmans dupés  par la civilisation mensongère matérialiste de lire spécialement  ces deux livres de haute valeur. Et d'ailleurs, auront-ils  vraiment l'occasion de les lire étant donné qu'ils s'occupent  beaucoup plus des plaisanteries au lieu des choses sérieuses, et  du faux au lieu du vrai ; tout simplement parce que la  plaisanterie et le faux se sont très profondément ancrés dans  leurs esprits ainsi que dans leurs cœurs et les ont carrément  précipités dans la distraction au détriment du sérieux et du vrai.  Que les honorables enseignants prennent connaissance de ce  genre de livres et s'y réfèrent à tout prix afin de redresser les  comportements indécents et les sentiments obscurs des  personnes encore récupérables nécessitant une renaissance.  Nous ne pourrons terminer sans avoir à remercier notre  honorable frère as-Sayyed al-Mortaḍâ Raḍaoui, le propriétaire  de la bibliothèque «an-Najâḥ» à Nadjaf al-Ashraf en république d'Iraq pour ses énormes efforts dans la propagation de la  science et la présentation des trésors scientifiques ainsi que  pour cette occasion qu'il m'a offert en nous faisant découvrir ce  livre intitulé «ach-chi‘atu wa funûn-ul-islâm» (Les Chiites et  les disciplines islamiques). Et nous croyons que ce document  sera sûrement objet d'études vraiment intéressantes de la part  des savants et chercheurs lorsque l'occasion leur en sera offerte. 

Suleyman Dunya 

Professeur de philosophie 

Faculté des fondements religieux 

Université d'al-Azhar, Caire, Egypte 

Le 20 ramaḍan 1386/ le 01-01-196








BIOGRAPHIE DE L'AUTEUR 

Par 

Son excellence Ayatollah le combattant  

as-Sayyed ‘Abdul-Ḥussein Charaf-ud-dîn  

 (Qu'Allah le sanctifie)  

 

1. Sa naissance et son enfance 

As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Qu'Allah le sanctifie) est né le  vendredi 29 du mois sacré de Ramadan de l'an 1272 de l'Hégire  à midi dans la ville sainte de Kâẓimayn1 (Que la paix soit sur  eux tous). Il eut de la chance de naître au sein d'une famille  aussi bénie que sage et considérée parmi les meilleures. Son  père s'était investi pour lui offrir une éducation parfaite. Il lui  enseigna la littérature dès son enfance et, à l'âge de quinze ans,  il maîtrisait parfaitement la grammaire, la morphologie arabe,  l'élocution, la rhétorique et il se débrouillait brillamment en  logique. 

Il apprit toutes ces sciences auprès d'illustres et éminents  maîtres de la ville de Kâẓimayn2 choisis soigneusement par son  propre père qui l'aida d'ailleurs énormément pour les maîtriser  convenablement. Son Excellence tentait déjà dès son enfance  de se perfectionner. Il se distingua nettement de ses collègues  par ses qualités scientifiques superbes.  A l'âge de dix huit ans, il avait déjà fini avec succès les études  de Fiqh (Fiqh) et des Oṣûl-ul-fiqh (fondements du Fiqh) auprès  de son propre père. Il était devenu tellement célèbre que tout le  monde parlait de ses compétences extraordinaires. Il était connu  pour sa haute sagesse, pour sa grande capacité de raisonnement,  pour sa conduite irréprochable ainsi que pour sa beauté en plus 

                                                        

1. Il s'agit de la sainte ville qui abrite le mausolée de l'Imam al-Kâẓim  et l'Imam an-Naqi, respectivement le septième Imam et le neuvième  Imam des Chiites (Que la paix soit sur eux tous).  2. De grands savants à l'instar de Cheikh al-‘Allâma Bâqir Ibn Ḥujjat  al-Islam Moḥammad Ḥassan Âl-Yacîne et ach-Charîf al-‘Allâma asSayyed Bâqir Ibn al-Muqaddas as-Sayyed Ḥaydar comme maître de 

Ṣarf (la morphologie arabe) et de Naḥw (la grammaire arabe). Le  Cheikh al-‘Allâma Aḥmad al-‘Aṭṭâr comme maître d'élocution et de  rhétorique. Le Cheikh Moḥammad Ibn al-Hâjj Kâẓim ainsi que Mirzâ  Bâqir as-Salmâssi comme maître de logique.

de sa droiture. Il incarnait le modèle même de la jeunesse quant  à son éthique et ses mœurs. 

2. Son voyage à Nadjaf al-Ashraf 

Nadjaf al-Ashraf était devenu une cité de savoir ainsi que la  passion des savants depuis que son éminence le chef de l'école  chiite, le Cheikh l'imam Abû Ja‘far Moḥammad Ibn Ḥassan aṭ-

Ṭûsi y avait immigré en l'an 448 de l'Hégire. Et jusqu'à nos  jours, Nadjaf ne cesse d'être reconnue comme étant une mine de  connaissances divines et même comme étant la cité de toutes  les sciences ainsi que tous les arts.  Aujourd'hui, Nadjaf est devenue la capitale de la religion  islamique, et plus particulièrement celle de la tendance chiite,  ainsi que la grande université vers laquelle accourent les  éminents savants. C'est aussi un grand centre commercial de  livres aux échanges intellectuels très intenses d'où sont sortis  des milliers d'écrivains parmi les savants et les hautes  personnalités qui ont inondé le monde de la science et de la  guidance, et qui se sont éparpillés sur toute l'étendue de la terre  comme des astres célestes en tant que annonciateurs et  avertisseurs au même rang que les prophètes israélites.  Et Son Excellence, as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Qu'Allah le  sanctifie) était l'un de ces astres rayonnants et l'une de ces  lampes brillantes. Il s'était rendu à Nadjaf sous l'ordre de son  honorable père en l'an 1290 de l'Hégire afin de développer ses  connaissances. Il s'était totalement consacré à l'apprentissage de  Fiqh (la jurisprudence) et des Oṣûl-ul-fiqh (Fondements du  Fiqh) chiites auprès de grands savants musulmans de l'époque.  Il a étudié la philosophie et la théologie auprès de Mawlâ  Cheikh Moḥammad Bâqir Chaki jusqu'à la mort de ce dernier.  Après la mort de son maître, il put parachever ces deux  sciences auprès des Cheikhs Moḥammad-Taqi Golpâygani et  ‘Abdun-Nabi aṭ-Ṭabarsi. Il est resté longtemps à Nadjaf afin de 

30  Les Chiites et les sciences islamiques 

compléter l'apprentissage de différentes sciences auprès de  grands savants pour pouvoir à son tour les enseigner aux autres.  Durant son séjour à Nadjaf, il avait reparti son temps entre les  conférences, l'enseignement, la rédaction des livres et les débats  avec les autres savants jusqu'à ce qu'il quittât la ville de Nadjaf  pour la ville de Samarra. Ses maîtres l'avaient loué et félicité  pour sa compétence tout en confirmant son titre de Mujtahid1.  Ce qui prouva qu'il avait alors atteint le degré d'Ijtihâd. 

3. Son voyage à Samarra 

Lorsque l'imam ach-Chirâzi, le chef des Chiites de l'époque et  le rénovateur de la loi divine, avait quitté la ville de Nadjaf alAshraf pour la ville de Samarra en l'an 1291 de l'Hégire, l'élite  de son école l'avait suivi de toute diligemment. Ils se sont  regroupés tout autour de lui à la manière d'un amas de pléiades  ou celle d'un anneau d'un éventail incapable de distinguer ses  propres extrémités. Ils s'adonnèrent corps et âme et persistèrent  minutieusement dans les recherches matin et soir, et nuit et jour  sans se lasser. Et d'ailleurs comment auraient –ils pu relâcher  ou se lasser pendant que Dieu avait déjà soufflé en eux son  saint esprit afin d'affiner leur caractère, aiguiser leur intellect et  disposer leurs cœurs à l'acquisition de la science renforcée par  sa mise en pratique. Leurs oreilles ainsi que leurs cœurs étaient  très attentifs, assimilant toute la sagesse et la science.  La science s'était tellement développée à Samarra qu'elle était  devenue plus célèbre que tous les autres milieux scientifiques.  Sa célébrité était due au fait d'avoir produit toute une multitude  de hautes personnalités et de savants dans le domaine religieux.  Et as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr était l'un de ceux qui avaient  forgé cette renommée. 

Son excellence, as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Qu'Allah le  sanctifie) était arrivé dans la ville de Samarra en l'an 1297 de 

                                                        

1. Quelqu'un qui déduit les principes juridiques à partir de leurs  preuves détaillées.


l'Hégire après avoir quitté la ville de Nadjaf afin de profiter de  la science ainsi que des connaissances de ce grand imam  rénovateur de l'Islam. Il s'était concentré sur ses études ainsi  que tous ses autres collègues en s'investissant totalement dans  la recherche en profitant largement de tout leur temps.  Imam ach-Chirâzi de son coté misait beaucoup sur as-Sayyed  aṣ-Ṣadr dans l'espoir d'en faire un grand savant. Ce dernier put  d'ailleurs largement prouver qu'il était à la hauteur de ses  espérances. 

As-Sayyed aṣ-Ṣadr avait tissé avec tous les autres étudiants des  relations fraternelles fondées sur l'amour, la loyauté et la  solidarité. Ils se présentaient dès le matin chez leur maître et  s'adonnaient entièrement aux études, aux analyses ainsi qu'aux  recherches afin de maîtriser les fondements ainsi que les  différentes branches de la science. Ils étaient toujours soit  occupés par les cours auprès de leur maître soit en train de  discuter entre eux pour l'assimilation.  Ces débats scientifiques étaient sous la forme d'un concours  entre les étudiants d'une même promotion. Cependant, il  arrivait que ces débats s'effectuent, comme c'était le cas d'asSayyed aṣ-Ṣadr, entre les étudiants des niveaux différents.  Son excellence, as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Qu'Allah le  sanctifie) avait passé dix sept ans à Samarra au cours desquels  il put beaucoup profiter de son maître sans jamais gaspiller son  temps. Il put ainsi profiter de l'expérience de grands savants de  la tendance imâmite dans le but de parfaire ses méthodes de  recherche. Car il était à la recherche de la meilleure méthode  pour déduire les principes juridiques conformément à ce qu'a  dit le saint Coran: 

32  Les Chiites et les sciences islamiques 

«Ceux qui écoutent la parole et qui obéissent à ce qu'elle  contient de meilleur. Voilà ceux qu'Allah a guidés! Voilà ceux  qui sont doués d'intelligence!»1 

As-Sayyed aṣ-Ṣadr avait reparti son temps entre les conférences  de son maître, les débats avec ses collègues, les conférences  devant ses étudiants, la rédaction de ses livres et l'adoration de  son seigneur. Il discutait et révisait régulièrement avec l'imam  et chercheur Muqaddas, Mirzâ Moḥammad-Taqi ach-Chirâzi en  toute particularité, et cela pendant douze ans.2  As-Sayyed est resté dans la ville de Samarra et s'est investi  corps et âme dans les études et le travail jusqu'à ce qu'il  retournât à Kâẓimayn, sa ville natale, deux ans après la mort de  son maître. 

4. Un petit mot sur son maître3 

Son maître était l'imam rénovateur4 Ḥujjat-ul-Islam1 as-Sayyed  Chérif Mirzâ Moḥammad Ḥassan Ibn Mirzâ Maḥmûd Ibn 

                                                        

1. Le saint Coran, Sourate az-Zumar (Les groupes), verset 18.  2. Dans la biographie de Qa’âni, le vénéré Cheikh ‘Abbâs Qumi a  écrit à la page 36 du Tome 3 de son livre intitulé «al-kunâ walalqâb»: En l'an 1310 de l'Hégire, pendant que je poursuivais mes  études dans la ville de Samarra, je voyais quotidiennement Muqaddas  Mirzâ Moḥammad-Taqi ach-Chirâzi venir très tôt le matin à la maison  d'as-Sayyed aṣ-Ṣadr pour discuter et revoir les cours avec lui avant  d'aller enseigner tous ses étudiants qui étaient d'ailleurs tous déjà de  grands savants. 

3. Son maître, Mirzâ (Qu'Allah l'élève) était aussi éblouissant que le  soleil du matin. En effet, le soleil est connu par sa propre quiddité  ainsi que pour son effet sur les êtres vivants. Cheikh était alors  tellement connu qu'il n'avait plus besoin d'une quelconque  présentation. Nous serions incapables de donner toutes ses qualités  autant que pour le soleil. Ce petit mot sur lui est juste un honneur pour  nous et une quête de bénédiction, pas plus.  4. Les Musulmans s'accordent qu'Allah le Très-Haut prévoit un  rénovateur au début de chaque siècle avec comme mission de rénover  leur religion et de la protéger. Ceci est rapporté par Abû Dâwûd dans

Mirzâ Ismâ‘îl al-Ḥusseini ach-Chirâzi. Il appartenait à une  noble et honorable famille de Chiraz.  Il est né le 15 du mois Joumada al-awwal 1230 de l'Hégire dans  la ville de Chiraz où il a commencé ses études primaires avant  d'aller dans la ville de Ispahan à l'époque des deux Chérifs alMûsawi, à savoir as-Sayyed Moḥammad Bâqir ar-Rachti et asSayyed aṣ-Ṣadr al-‘Amili. Il eut la chance d'y poursuivre ses  études auprès d'éminents maîtres avec assiduité avant d'aller à  Nadjaf en l'an 1259 de l'Hégire2. Il s'était entièrement consacré  aux études jusqu'à atteindre le degré de l'Ijtihâd 3 absolu 

                                                                                                            

son Ṣaḥîḥ. Selon ce hadith, le Prophète Moḥammad (Que le salut et la  paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et  noble famille) a dit : « Allah le Très-Haut enverra à cette communauté  un rénovateur au début de chaque siècle pour rénover sa religion ».  Ibn Athîr a également mentionné ce même hadith dans son livre  intitulé «Jâmi‘ al-uṣûl fi aḥâdîth-ir-rasûl » et plus précisément dans la  partie réservée à la prophétie. Et en guise de commentaire, il a  énuméré un certain nombre de rénovateurs parmi lesquels nous  retrouvons curieusement des rénovateurs chiites. Et en tête des  rénovateurs chiites, il a cité : Moḥammad Ibn ‘Ali al-Bâqir (Que la  paix soit sur lui) pour le premier siècle, ‘Ali Ibn Mûssâ ar-Réḍâ (Que  la paix soit sur lui) pour le deuxième siècle, Abû Ja‘far Moḥammad  Ibn Ya‘qûb al-Kuleyni pour le troisième siècle et Murtaḍâ al-Mûsawi  pour le quatrième siècle. Je me suis dit : Apparemment le phénomène  « Rénovateur » est une réalité tout à fait évidente. Voilà pourquoi on  peut considérer également ce grand guide et Imam comme étant le  rénovateur de ce début du quatorzième siècle étant donné sa capacité.   1. Ḥujjat al-Islam c'est la preuve vivante de l'Islam. as-Sayyed achCharîf Mirzâ Moḥammad Ḥassan Ibn Mirzâ Maḥmûd Ibn Mirzâ  Ismâ‘îl al-Ḥusseini ach-Chirâzi est le premier à avoir accédé à ce titre  en Iraq et il le méritait largement, et mieux que cela d'ailleurs.  2. Tels que le chercheur al-‘Allâma as-Sayyed ach-Charîf Ḥassan alMudarris, le chercheur al-‘Allâma Cheikh Moḥammad Ibrâhim Ibn  Moḥammad Ḥassan al-Kalbâsi et tant d'autres encore.  3. Le terme « Ijtihâd » en terminologie islamique désigne la capacité  de déduire les principes légaux directement à partir de différentes  sources de références. 

34  Les Chiites et les sciences islamiques 

confirmé 1 par son maître, l'auteur du livre intitulé «aljawâhir». 

A Nadjaf, il travailla aux côtés de l'imam des chercheurs, le  Cheikh al-Mortaḍâ al-Anṣâri jusqu'à la mort de ce dernier.  Après la mort du Cheikh al-Mortaḍâ al-Anṣâri, les gens  s'étaient retrouvés dans l'incapacité de se choisir un nouveau  Marja‘ jusqu'à ce que de grands savants2 de l'époque optassent  à l'unanimité pour la personne d'as-Sayyed Chérif Mirzâ  Moḥammad Ḥassan Ibn Mirzâ Maḥmûd Ibn Mirzâ Ismâ‘îl alḤusseini ach-Chirâzi de tous les élèves du défunt maître.  En l'an 1288 de l'Hégire, as-Sayyed ach-Chirâzi accomplit le  pèlerinage de la ville sainte de la Mecque et eut également  l'honneur de visiter la ville sainte de Médine, la ville du  Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que  sur les membres de sa sainte et noble famille).  En l'an 1291 de l'Hégire, il a immigré pour la ville de Samarra  où il décida de passer le reste de ses jours ainsi qu'un grand  nombre de ses compagnons. Ce qui ouvrit les portes de la ville  de Samarra à toute personne qui voulait étudier les sciences  religieuses. Un très grand nombre de savants3 eurent la chance 

                                                        

1. L'auteur de « al-jawâhir » avait envoyé un message à un certain  nombre d'autorités en Iran pour confirmer l'Ijtihâd d'as-Sayyed achCharîf Mirzâ Moḥammad Ḥassan Ibn Mirzâ Maḥmûd Ibn Mirzâ  Ismâ‘îl al-Ḥusseini. 

2. Nous pouvons citer d'illustres personnages à l'instar de Mirzâ 

Ḥassan Achtiani, Mirzâ Habibullah Rachti, Cheikh ‘Abdallah Ibn ‘Ali  Ni‘mat al-‘Amili Jab‘i, Cheikh Ja‘far Chuchtari, Aqâ Ḥassan Tehrani,  Mirzâ ‘Abdur-Raḥim Nahâwandi et tant d'autres encore qu'Allah le  Très-Haut soit satisfait d'eux tous. 

3. Nous pouvons citer le cas de son propre cousin as-Sayyed Mirzâ  Ismâ‘îl al-Ḥusseini ach-Chirâzi, as-Sayyed Ismâ‘îl aṣ-Ṣadr al-Mûsawi  al-‘Amili, as-Sayyed Moḥammad al-Ḥusseini al-Ficharaki al-Isfahâni,  as-Sayyed Kâẓim al-Ḥusseini aṭ-Ṭabâtabâyî al-Yazdi, as-Sayyed 

Ḥassan Ibn as-Sayyed Hâdi aṣ-Ṣadr al-Mûsawi al-‘Âmili al-Kâẓimi

d'étudier dans son école jusqu'à être rconnus «Eminents  savants». 

Ces étudiants à leur tour ont pu propager la science de leur  maître du haut des chaires ou en écrivant des livres de haute  qualité. Qu'Allah (Très-Haut) les récompense eux tous ainsi  que leur maître pour nous avoir tant rendu service.  Le titre de «Marja‘» fut accordé à ce grand imam Hachémite  étant donné qu'il disposait d'un bagage intellectuel assez fourni,  de la sagesse en plus de la confiance de toute sa communauté.  Cette dernière l'avait entièrement accepté comme Marja‘ tout  en l'adoptant également comme un père aussi clément. Quant à  lui, il fut le sage maître de la religion islamique et de l'école  Chiite qui émet son avis pour les servir et investit tout son cœur  pour leur protection. Il était doté d'une grande intelligence, de  bonnes mœurs et d'un grand cœur. Il était généreux, ascète visà-vis de la vie terrestre et vraiment attaché à la vie de l'au-delà.  Il fut un guide suprême digne de respect, et même de la part des  tyrans. 

Il suffit pour cela de citer l'incident du tabac, lorsque la Grande  Bretagne avait exigé au gouvernement Iranien de produire du 

                                                                                                            

l'auteur de ce livre, as-Sayyed ‘Abdul-Majîd al-Ḥusseini Karûsi, asSayyed Ibrâhim ad-Dâmaghâni ad-Durûdi, Aqâ Mir as-Sayyed alḤussein al-Qumi, Mirzâ Moḥammad-Taqi ach-Chirâzi, Akhond  Cheikh Molla Kâẓim al-Khorâsani, Cheikh Aqâ Riẓa al-Hamadâni,  Cheikh Mirzâ Ḥussein an-Nûri, Cheikh Faḍlullah Chahîd an-Nûri aṭ-

Ṭehrâni, Cheikh Mollâ Fatḥ ‘Ali as-Sulṭân Abâdi, Cheikh Ḥassan ‘Ali  aṭ-Ṭehrâni, Cheikh Mirzâ Ibrâhim ach-Chirâzi, Mawlâ ‘Ali anNahâwandi, Cheikh Ismâ‘îl at-Tarchizi, Cheikh Mirzâ Abul-Faḍl aṭ-

Ṭehrâni, Cheikh Mirzâ Ḥussein as-Sabzawâri, Mawlâ Cheikh  Moḥammad-Taqi al-Qumi, Cheikh Ḥassan Karbalâi, Mirzâ alḤussein Nâîni ainsi que tant d'autres savants de la même trempe dont  les œuvres, et les élèves prouvent largement la valeur et les mérites.  Leur maître a pu les éduquer avec le plus de soin possible. Qu'Allah le  Très-Haut l'en récompense grandement autant que pour les services  rendus à l'Islam et à tous les musulmans.  

36  Les Chiites et les sciences islamiques 

tabac à l'époque du Sulṭân Naṣiriddîn Châh Qâjâr. Craignant  pour l'indépendance de l'Iran, l'imam ach-Chirâzi avait émis  une fatwâ interdisant la consommation du tabac tout en  manifestant sa colère contre les deux gouvernements, iranien et  britannique, pour un tel accord. Cette fatwâ avait alors soulevé  le peuple iranien contre l'autorité et l'avait décidé de ne plus  consommer du tabac de la même manière que les hommes  pieux évitent le vin, comme s'il s'agissait d'un vin illicite. Les  deux gouvernements étaient alors obligés d'annuler ledit accord  malgré la lourdeur des conséquences. Allah a renvoyé les  incrédules avec leur rage ; ils n'acquerront jamais aucun bien.  Allah a épargné aux croyants le combat ; Allah est fort et  puissant1. 

Cet exploit s'était répandu partout dans le monde, ce qui ouvrit  la porte des richesses à ce grand Imam. Toutefois, son  ascétisme l'empêchait de garder toutes ces richesses pour lui, il  privilégiait plutôt l'intérêt de la communauté2.  As-Sayyed ach-Chirâzi (Qu'Allah le Très-Haut soit satisfait de  lui) ne donnait beaucoup plus la priorité à deux types de  personne lors de la distribution des biens en sa possession:  D'une part, il y avait les savants, afin de les mettre à l'abri des  besoins et leur permettre ainsi de propager tranquillement leur 

                                                        

1. Après l'annulation de l'accord entre les deux gouvernements pour la  production du tabac, L'Imam ach-Chirâzi avait déclaré que son  interdiction du tabac était seulement circonstancielle et non absolue et  qu'étant donné que la cause avait été écartée, le tabac redevenait par  conséquent carrément licite. Ce qui offrit aux gens la possibilité  d'utiliser le tabac comme d'habitude.  2. Il y a entre autre la construction des écoles et des mosquées. En  effet, il avait dépensé une somme colossale pour la construction de  deux grandes écoles dans la ville de Samarra. Il avait également  dépensé plus de dix mille pièces d'or Ottomane pour la construction  d'un pont sur le fleuve Tigre. Cependant, lorsque le gouvernement  Ottomane en avait la charge, il l'avait détruit complètement. De nos  jours il n'en reste plus aucune trace ni vestige. 

science, d'inciter à la vérité et d'appeler les gens au droit  chemin. 

En d'autre part, il y avait les pauvres, les nécessiteux ainsi que  les orphelins et les endettés en plus des voyageurs chiites qu'il  pouvait atteindre à travers le monde. Les membres des deux  groupes précités qui résidaient dans la ville de Samarra étaient  tous sous sa protection. Quant à ceux qui se trouvaient en  dehors de Samarra, ils avaient un salaire mensuel perçu sur les  richesses provenant de différentes contrées qu'il leur faisait  parvenir partout où ils se trouvaient.  Ceux qui avaient l'honneur de débarquer chez lui recevaient des  dons et étaient comblés de ses bienfaits, ce qui engendrait  encore plus de gratitude de la part des gens.  Nous avons eu la chance de vivre auprès de l'imam ach-Chirâzi  (Qu'Allah élève son rang) au cours de notre voyage d'études  dans la ville de Samarra en l'an 1310 de l'Hégire. A cette  époque, l'imam jouissait déjà de beaucoup d'estime et la vie lui  souriait. Son degré de savoir ainsi que sa piété témoignaient  largement que c'était l'homme tant attendu. Son domicile était  toujours peuplé et inondé par ses proches compagnons, et ils  étaient tous vraiment attachés à leur communauté.  Nous étions personnellement témoin des qualités de ce grand  imam que nous venons tant bien que mal de décrire. Quant au  reste de ses qualités, nous les avions entendues de la bouche  d'honorablesgens, des poètes et de différents autres  personnages. Ses qualités ont été tant louées par des poètes que  l'on pourrait constituer des tomes et des tomes de poèmes.  Allah a beaucoup comblé ce grand imam en l'entourant  d'honorables gens issus de son école. Des gens dotés d'une forte  intelligence ainsi que de la haute sagesse et sur qui reposait de  l'espoir à l'instar d'Abû Moḥammad Ḥassan aṣ-Ṣadr, l'auteur de  ce livre. Après les avoir éprouvés, leur maître s'était rendu  compte qu'ils étaient tous des conseillers dignes de foi. Il leur 

38  Les Chiites et les sciences islamiques 

avait alors confié de différentes responsabilités dans  l'administration. Ces derniers, à leur tour, avaient mis à sa  disposition tout ce qu'ils avaient comme potentialité.  L'auteur de ce livre était l'étudiant préféré et le plus proche de  cet illustre imam. Il bénéficiait ainsi d'un amour particulier de  la part de son maître et occupait une place de choix au fond de  son cœur. Ce qui explique pourquoi l'imam lui exposait en  toute priorité ses stratégies avant d'en parler aux autres  membres du conseil. Ceci constitue une preuve de haute  sagesse et du degré de confiance que l'imam avait à son égard  jusqu'à privilégier son avis par rapport à celui du conseil.  Ce grand imam et ses compagnons constituaient pratiquement  le vrai modèle du verset coranique suivant: «Ceux qui  répondent à leur Seigneur, qui s'acquittent de la prière, qui  délibèrent après entre eux au sujet de leurs affaires et qui  donnent en aumônes une partie des biens que nous leur avons  accordés.»1  

C'est ainsi qu'était ce grand imam et ses compagnons tout au  long de son mandat à la tête de la communauté. Ils étaient tous  dévoués à leur Seigneur -Gloire à Lui- dans leurs œuvres  jusqu'à ce qu'ils quittèrent cette vie pour retourner auprès de  Lui. 

Ce grand imam (Qu'Allah le sanctifie) est décédé à Samarra au  cours de l'année 1321 de l'Hégire. Les habitants de Samarra  portèrent sa dépouille en se la passant de main en main jusqu'à  Nadjaf après avoir parcouru des centaines de kilomètres et  traversé plusieurs villes d'où des foules de gens accouraient  d'une manière sans précédent. Ils firent passer son cortège  funèbre dans des quartiers, dans des cités ainsi que dans des  villes afin de profiter de cet honneur et de cette bénédiction. La  prière funéraire fut célébrée dans toutes les quatre villes  sacrées. Les habitants de Bagdad ainsi que ceux des quatre 

                                                        

1. Le saint Coran, Sourate ach-Chûrâ (La Consultation), verset 38.


villes, et plus particulièrement ceux de Nadjaf, accoururent en  masse pour accompagner sa dépouille mortuaire.  Son excellence, as-Sayyed ach-Chirâzi (Qu'Allah le sanctifie)  fut enterré le deuxième jour du mois sacré de Ramadan au sein  de sa propre école près du mausolée sacré de ‘Ali Ibn Abî 

Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). C'était un jeudi. Lors de son  enterrement, c'est son meilleur étudiant, à savoir l'imam Abû  Moḥammad Ḥassan aṣ-Ṣadr, l'auteur de ce livre, qui  coordonnait les cérémonies d'adieu qui fit descendre sa  dépouille dans la tombe avec l'assistance du père de l'auteur de  l'introduction du présent livre qui était venu visiter ses aïeux  infaillibles (Que la paix soit sur eux tous).1. 

5. Le retour à la ville de Kâẓimayn 

En l'an 13412 de l'Hégire, Son Excellence, as-Sayyed Ḥassan  aṣ-Ṣadr (Qu'Allah le sanctifie) revint à Kâẓimayn, sa ville  natale et il habita à coté du mausolée de l'Imam al-Kâẓim (Que  la paix soit sur lui). Son temps était partagé entre la mosquée, la  bibliothèque, les cours, la rédaction des livres, les recherches et  l'administration. 

A la mosquée, lorsqu'il se tenait débout devant son Seigneur, on  aurait dit que s'était l'Imam Zayn-ul-‘Abidîn et Sayyed-usSâjidîn (Que la paix soit sur lui) en personne en pleine  adoration, tellement il était entièrement humble de tout son  esprit et de tout son corps. 

                                                        

1. Celle-ci est un résumé de la biographie de ce grand maître. Nous  invitons toute personne désireuse d'avoir plus d'information sur cette  illustre personne de consulter le chef-d'œuvre écrit par ach-Charîf al‘Allâma as-Sayyed Moḥammad-Réḍâ Âl Faḍlullah al-Ḥassani al‘Âmili à ce propos. 

2. Son cousin, l'honorable imam as-Sayyed Ismâ‘îl était sorti cette  année-là même de Samarra accompagné d'un très grand nombre de  savants et chercheurs, y compris l'auteur de ce livre comme nous  l'avions décrit dans la biographie d'as-Sayyed Ismâ‘îl (Qu'Allah soit  satisfait de lui). 

40  Les Chiites et les sciences islamiques 

Quand il se rendait dans sa bibliothèque qui était d'ailleurs si  fournie, il se plongeait profondément dans l'étude des œuvres  des érudits et analysait avec attention les différentes  argumentations et s'arrêtait encore plus sur les moins claires, les  moins explicites. 

Et lorsqu'il donnait cours, on s'écrierait sûrement: «Celui-ci  n'est pas du tout un être humain. Ce ne peut être qu'un ange  plein de noblesse». Et lorsque l'on examine ses composition et  ses rédactions, on dira sûrement: «Ça c'est vraiment le  sommet.» 

Lorsqu'il se plongeait dans des recherches, il finissait toujours  par découvrir tous les secrets et prouver la vérité.  A son retour à Kâẓimayn alors que son sacré père était encore  en vie, ils s'étaient plongés tous deux dans la recherche  scientifique selon une coutume qu'ils avaient déjà acquise  chaque fois qu'ils se retrouvaient ensemble ; et ce depuis  l'enfance d'Abû Moḥammad jusqu'à sa vieillesse.  A chaque fois qu'ils pouvaient se réunir, ils s'adonnaient tous  les deux à la recherche et tiraient ainsi au maximum profit de  leur rencontre. Ils ne laissaient échapper aucune occasion et ne  gaspillaient jamais inutilement leur temps.  Et lorsqu'il faisait des sermons ou quand il tenait des conseils,  Allah faisait couler de sa bouche des sources de sagesse. Ce qui  attirait tellement les cœurs des gens qu'ils s'éloignaient de la  passion ainsi que des bestialités. Ils détournaient ainsi leurs  yeux des interdits et leurs cœurs se remplissaient alors de la  crainte d'Allah (Très-Haut) et de la tendresse.  Moins de deux ans après son retour à Kâẓimayn, son vénérable  père décéda. Ce qui l'affecta profondément.  Après la mort de son maître, il avait catégoriquement refusé  d'être imité comme Marja‘ et avait recommandé aux gens de  suivre son propre cousin as-Sayyed Ismâ‘îl aṣ-Ṣadr. Toutefois,

après la mort de ce dernier au cours de l'an 1338 de l'Hégire, il  fut alors obligé d'accepter cette lourde responsabilité. Il publia  ainsi sa Risâla (Guide pratique) sous le nom de «ro’ûs almasâ’il al-muhimma» en plus des annotations dans des livres  tels que «tabṣirat al-‘allâma», «najât-ul-‘ibâd» et «‘urwat alwuthqâ». Des annotations qui firent de tous ces livres des  références supplémentaires et des guides pratiques pour ses  adeptes qui les imitaient par Taqlîd.  Tout au long de son mandat, et même avant cela d'ailleurs, Son  Excellence, as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Qu'Allah le sanctifie)  était compté parmi les meilleurs amis de la famille du Prophète  Moḥammad (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi  que sur les membres de sa sainte et noble famille) étant donné  le sérieux qu'ils avaient dans l'accomplissement de leurs  obligations ainsi que leurs compassions envers leurs orphelins1.  As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Qu'Allah le sanctifie) et ses  compagnons consacrèrent la quasi-totalité de leur vie à la  revivification de la tradition des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit  sur eux tous). Ils ne pensaient nullement au repos et ne  manquaient aucune occasion pour s'attirer leurs égards. 

6. Ses assemblées 

Quant à ses assemblées, elles consistaient en des écoles  ambulantes qui l'accompagnaient partout où il se rendait. On y  trouvait la science ainsi que la sagesse nécessaire pour la  perfection de l'homme en plus des exhortations qui incitaient à  privilégier le royaume des cieux et à s'associer aux religieux.  On dit d'ailleurs à ce propos: 

«Son corps périssable est sur la terre pendant que son esprit est  dans les cieux.» 

                                                        

1. Tous les Chiites sont considérés comme les orphelins des Ahl-ulBayt (Que la paix soit sur eux tous) 

42  Les Chiites et les sciences islamiques 

As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Qu'Allah le sanctifie) était  vraiment très éloquent et employait un langage clair et précis.  Ce qui facilitait la compréhension à son auditoire en lui  permettant ainsi de profiter de sa sagesse et de toute la richesse  contenue dans ses enseignements. 

7. Son bagage intellectuel 

Le degré de savoir d'as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Qu'Allah le  sanctifie) autant que son titre de Marja‘ en Fiqh faisaient que le  gens accourent vers lui. C'était un jurisconsulte par lequel Allah  (Très-Haut) avait parachevé sa grâce sur les serviteurs ainsi que  sa guidance vers lui. Il constituait une vraie preuve d'Allah à la  charge des serviteurs vu qu'il représentait un secours et une  référence pour Taqlîd. Il était la preuve tangible pour la  tradition et un véritable génie quant aux Oṣûl-ul-fiqh. Il était  expert dans le Commentaire du saint Coran ainsi que dans  d'autres sciences coraniques, un spécialiste dans le rapportage  de hadiths, à savoir le ‘Ilm-ur-rijâl et ad-Dirâya. Il maîtrisait  parfaitement la généalogie des Quraychites ainsi que celle des  autres arabes, et plus particulièrement les Hachémites, en plus  de tant d'autres disciplines de la littérature arabes telles que le  Naḥw (la grammaire arabe) le Ṣarf (la morphologie), l'élocution  et la rhétorique. Il était également compté parmi les sommités  de la logique, de la philosophie, de la théologie, de  l'astronomie, des mathématiques et de l'éthique. 

8. Ses débats d'éclaircissement 

Nous n'avions jamais vu quelqu'un d'aussi résistant qu'asSayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Qu' Allah le sanctifie) dans la défense  de la religion islamique et de l'école chiite. Il ne laissait  vraiment aucun répit à son adversaire en se servant des  arguments convaincants et irréfutables. Nous n'avions jamais  non plus vu quelqu'un d'aussi captivant dans ce domaine.

9. La littérature 

Quant à la littérature arabe, elle pouvait aussi bien être  considérée comme sa passion que comme sa spécialité vu qu'il  avait le sens critique, un raisonnement logique ainsi que de la  sagacité. Néanmoins, ses occupations et ses activités  scientifiques l'en avaient détourné depuis sa jeune enfance  jusqu'à la mort. La facilité qu'il avait dans le domaine ne le  grisait pas du tout et il n'était pas non plus satisfait de luimême. Quand il en avait l'occasion, il récitait des vers sans  jamais être tenté de participer à un quelconque concours. Il  ressemblait vraiment à Khalil Ibn Aḥmad qui était la personne  la plus compétente dans la poésie mais qui n'avait à aucun  moment récité ne fut-ce qu'une strophe. Et lorsqu'on lui avait  demandé:  

- Ô Khalil Ibn Aḥmad, Pourquoi ne fais-tu pas de la poésie ?  - C'est tout simplement parce que je ne trouve pas ce que je  veux et je ne veux pas ce que je trouve, avait-il répondu tout  bonnement. 

Il en était de même avec Aṣma‘î à qui, lorsqu'on lui avait  demandé ce qui l'empêchait de réciter des poèmes, il répondit,  malgré sa grande capacité littéraire: «Je tiens tellement à la  qualité que cela m'empêche de réciter quoi que ce soit».1 

10. Ses œuvres 

As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Qu'Allah le sanctifie) était de ceux  qui avaient le privilège de rédiger beaucoup de livres avec la  finesse des thèmes dans différents domaines du savoir. Ces  livres se distinguaient par la qualité des thèmes, la profondeur  de la recherche, la justesse de la méthodologie ainsi que par de  bonnes annotations. Nous y retrouvons: 

                                                        

1. Ibn ‘Abd Rabbih a rapporté ces deux déclarations de Khalil Ibn  Aḥmad et de Aṣma‘î dans la partie consacrée aux rapporteurs de la  poésie de son livre intitulé «‘iqd-ul-farîd » Tome 3. 

44  Les Chiites et les sciences islamiques 

1). Les Oṣûl-ud-Dine (les dogmes religieux) 

1. Ad-durar al-mûsawiyya fi charḥ al-‘agâ’id al-Ja‘fariyya:  Il s'agit d'un livre qui commente les dogmes islamiques de la  tendance imâmite duodécimale autrement dit Ja‘farite: Ce livre  parle des dogmes évoqués par le grand Cheikh Kâchif alGhiṭâ’. Ce dernier prouve l'unicité et la justice divines à partir  des merveilles de Dieu ainsi que ses signes dans la nature à  l'instar de la création des cieux et de la terre, le changement du  jour et de la nuit en plus de tant d'autres qu'il n'a commentés  que brièvement en laissant les détails à la charge des autres  savants. Ce livre est venu donc compléter les commentaires du  Cheikh par des détails sur les merveilles évoquées en dévoilant  leurs secrets ainsi que leur sagesse dans un style propre aux  spécialistes. Ce livre prouve clairement l'unicité de Dieu autant  que la présence d'un soleil éclatant prouve que l'on est en pleine  journée. Et dans le chapitre de l'imamat, il a pu confirmer son  avis sur les Imams (Que la paix soit sur eux tous) à partir des  arguments mêmes de ses dissidents.  2. Sabîl-uṣ-ṣâliḥîn1 qui parle de l'éthique et des voies de la  vraie servitude: Il a cité sept différentes voies.  3. Iḥyâ’-un-nufûs bi âdâb Ibn Ṭâwûs: Il s'agit d'un livre qui  parle de la revivification des âmes par les pratiques d'Ibn 

Ṭâwûs. Ce sont des instructions que as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr  (Qu'Allah le sanctifie) a extraites des œuvres du as-Sayyed  Jamâl-ud-dîn ‘Ali Ibn Ṭâwûs al-Ḥassani et qu'il a regroupées en  trois cursus: Le premier traite du comportement d'un serviteur  vis-à-vis de son Seigneur, le deuxième parle de l'attitude de ce  serviteur à l'égard de ses maîtres qui constituent les arguments  d'Allah (Très-Haut) tandis que le troisième parle de l'attitude de  ce même serviteur à l'égard des anges et des hommes. 

                                                        

1. Ce livre a été édité à Tabriz en Iran.


2) Le Fiqh (La jurisprudence) 

4. Sabîl-ur-rachâd: Ce livre constitue un commentaire du  livre intitulé najât-ul-‘Ibâd avec des preuves. Il s'agit d'un tome  unique traitant des eaux et des jugements relatifs à l'usage des  toilettes. 

5. Tabyînu madârik as-sidâd lil-matni wal-ḥawâchî min  najât-il-‘ibâd: Un commentaire des preuves et de différents  autres arguments contenus dans l'abrégé de nahj-ul-‘ibâd ainsi  que son commentaire. Ce livre contient la plupart des thèmes  ayant trait à la purification et à la prière. Quant à son  commentaire, il s'agit des remarques en rapport avec les  éléments évoqués par Cheikh Murtaḍâ al-Anṣâri et le maître de  l'écrivain même, as-Sayyed Mirzâ al-Ḥusseini ach-Chirâzi.  6. Taḥṣîl al-furû‘ ad-diniyya fi fiqh al-imâmiyya: Il s'agit  d'un livre à la fois utile pour les Muḥtâṭ (Personnes en état de  précaution) et pour le Muqallid (Personne qui se réfère à un  Marja‘ par Taqlîd). Ce livre traite de la purification et de la  prière en plus de tant d'autres détails sur le Taqlîd ou l'imitation  pure et simple d'un Marja‘ dans l'introduction.  7. Al-masâ’il al-muhimma 1 : Cette épître constitue un  excellent guide quant aux pratiques d'adoration pour tout celui  qui imite un Marja‘ par Taqlîd. 

8. Al-masâ’il an-nafîsa: Il s'agit d'une épître qui traite des  sujets jurisprudentiels et des sujets insolites.  9. Les annotations d'un certain nombre de livres parmi  lesquels: ‘urwat al-wuthqâ, al-ghâyat al-quṣwâ, najât-ul‘ibâd, at-tabṣîra et al-fuṣûl al-fârisiyya. 

                                                        

1. Ce livre et le suivant ont été à la fois édités à Bagdad, à Sayda et  aux Etats-Unis d'Amérique à New York. 

46  Les Chiites et les sciences islamiques 

10. Al-ghâliya li ahl-il-anẓâr-il-‘âliya: Il s'agit d'une  brochure écrite en arabe et en persan et qui traite de  l'interdiction de raser la barbe. 

11. Tabyîn-ur-rachâd fî labs-is-sawâd ‘alal-a’immat-ilamjâd: Il s'agit d'une épître en persan au sujet des habits noirs  de glorieux Imams (Que la paix de Dieu soit sur eux tous).  12. Nahj-us-sadâd fî ḥukmi arâḍi-is-sawâd: Ce document  parle des jugements légaux des terres arables.  13.  Ad-durr-un-naẓîm fî mas’alat-it-tatmîm: Il s'agit d'un  document qui parle d'obtenir une quantité d'eau équivalent à un  «Kurr» par ajout d'une eau impure.  14. Luzûmu qaḍâ’i mâ fâta (min-aṣ-ṣawm) fî sanat-il-fawât:  Cette œuvre parle de l'obligeance de rattraper le jeûne manqué  au cours de la même année avant le mois de Ramadan suivant.  15.  Tabyîn-ul-ibâḥa: Il s'agit d'une épître qui parle de la  permission de prier avec un habit provenant d'un animal dont  on doute si la viande est licite ou non.  16.  Ibânat-uṣ-ṣudûr: Il s'agit d'une épître qui parle de l'avis  d'Ibn Udhayna quant à l'héritage de l'esclave qui aurait eu un  enfant avec son propre maître (Umm-ul-walad).  17. Kachf-ul-’iltibâs ‘an qâ‘idat-in-nâs: Cette œuvre lève  l'équivoque sur le droit de se servir librement de ses propres  biens. 

18. Al-ghurar fî nafy-iḍ-ḍirâr waḍ-ḍarar: Il s'agit d'une  épître de grande valeur qui parle de l'acquittement et qui  contient un bon nombre de recherches en plus de la définition  des termes «Al-Ḥukûma» et «Al-Wurûd».  19.  Aḥkâm-uch-chukûk al-ghayru manṣûṣa: Cette épître  parle des jugements légaux lors des doutes. On y trouve des  arguments basés sur des hadiths qui prouvent la considération

du nombre le plus grand en cas de doute sur le nombre de  Raka‘at effectués lors d'une prière.  20. Risâlatun fî ḥukm-iẓ-ẓanni bil af‘âl wa ach-chakki fîhâ:  Il s'agit d'une épître sur le jugement légal du doute au moment  de l'accomplissement des actes. 

21. Rasâ’il fî ajwibat-il-masâ’il: Il s'agit d'une épître  jurisprudentielle contenant une série de réponses aux questions  posées par ses Muqallid. 

22. Sabîl-un-najât fîl-mu‘âmilât: La voie de la réussite dans  les affaires. 

23.  Annotations de l'épître intitulée at-taqiyya, rédigée par  Cheikh al-Anṣâri. 

24.  Annotations sur les sujets ayant trait aux eaux du livre  intitulé kitâb-uṭ-ṭahâra, rédigé par Cheikh al-Ansâri.  25. Une épître sur l'ordre de l'eau déjà utilisée lors de la  purification. 

26.  Une épître sur la purification des eaux impures.   27.  Une épître portant sur la purification d'une eau s'écoulant  d'en haut lorsqu'elle entre en contact avec une autre eau en bas.  28.  Annotations détaillées de ce que le Cheikh al-Anṣâri a  écrit à propos de la prière collective.  29.  Une épître portant sur les conditions de témoignage sur  l'allaitement.  

30.  Une épître portant sur un certain nombre de sujets en  rapport avec les Waqf (legs). 

31.  Une épître portant sur l'ordre de l'eau utilisée aux toilettes.  32.  Une épître portant sur l'eau mélangée. 

48  Les Chiites et les sciences islamiques 

33.  Une petite épître portant sur le hadith parlant de la  récitation à basse voix des «Tasbîḥs» dans les deux dernières  Raka‘at des prières à quatre Raka‘at.  34. Munâ an-nâsik fil-manâsik: Une épître de valeur portant  sur les rites du grand pèlerinage (Ḥajj) et du petit pèlerinage  (‘Umra), sur la conduite à tenir lors de la visite des deux lieux  saints: La sainte mosquée de la Ka‘ba ainsi que la sainte  mosquée du Prophète Moḥammad (Que le salut et la paix de  Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et  noble famille) située dans la ville sainte de Médine. Ce  document a été édité à Bagdad en Iraq au cours de l'année 1341  de l'Hégire. 

3) Les hadiths 

35. Le commentaire de wasâ’il-uch-chi‘a ilâ aḥkâm-ichchi‘a: Il s'agit d'un livre sans pareil dans lequel il cite des  hadiths en guise de référence tout en citant leurs différentes  versions ainsi que la différence des termes utilisés. Il accorde  un titre à chaque hadith en fonction du thème abordé, du  vocabulaire et de sa chaîne de rapporteurs. Dans la signification  du hadith, il étudie la possibilité d'en déduire des jugements  légaux tout en signalant les versions apparemment  contradictoires qu'il concilie par la suite d'une manière  exceptionnelle et sans précédent. Il s'agit donc d'un ensemble  regroupant à la fois les études de Fiqh, des hadiths, des Oṣûl-ulfiqh (Fondements du Fiqh) ainsi que le ‘Ilm-ur-Rijâl (La  science qui étudie l'authenticité des rapporteurs de hadiths). Ce  livre était édité en plusieurs volumes.  36.  Taḥiyyatu ahl-il-qubûr bil-ma’thûr: Il s'agit d'un livre  qui parle de la salutation des morts selon la tradition transmise.  Il contient dix chapitres en plus d'une conclusion.  37.  Majâlis-ul-mu’minîn fî wafayât al-a’immat alma‘ṣumîn: Il s'agit d'un livre qui parle des rassemblements des croyants en commémoration du décès des Imams infaillibles  (Que la paix de Dieu soit sur eux tous). Il prévoit pour chacun  d'eux un sermon qui rappelle ses vertus, sa générosité ainsi que  les circonstances de sa mort sans citer les rapporteurs afin d'en  faire une allocution ordonnée que l'on peut lire du haut de la  chair lors de l'anniversaire de leur martyre (Que la paix de Dieu  soit sur eux tous). A la fin de ce genre de sermon, on retrouve  des citations des enfants et celles des femmes mêmes de l'Imam  infaillible. 

38.  Miftâḥ-us-sa‘âda wa malâdh al-‘ibâda: Il s'agit d'un livre  qui contient les pratiques d'adoration quotidiennes du jour et de  la nuit en plus des pratiques hebdomadaires, mensuelles et  annuelles les plus importantes ainsi que les invocations et les  Ziyârât1. 

39. Ta‘rîf al-janân fî ḥuqûq al-ikhwân: Ce livre est un chefd'œuvre qui comporte en toute exclusivité des sujets, des  conseils et des vertus très rares que l'on ne trouve pas dans des  livres ordinaires. 

40. Risâlatun fîl-manâqib: Il s'agit d'une épître constituée  selon l'ordre alphabétique. Elle est extraite du livre intitulé aljâmi‘-uṣ-ṣaghîr écrit par le cheikh Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi.  41.  An-nuṣûṣ al-ma’thûra: Il s'agit d'un livre qui contient une  série des hadiths authentiques sur le Ḥujjat2 al-Mahdi (qu'Allah  hâte sa réapparition) selon la voie de la majorité. Cependant, il  n'est pas du tout achevé. Il se peut que ce livre soit le même que  celui qui a été mentionné à la page 38 du Tome 5 du livre  intitulé Adh-dharî‘a sous le nom d'akhbâr al-ghayba.  42.  Ṣaḥîḥ al-khabar fil-jam‘i bayn aṣ-ṣalâtayn fil-ḥaḍar: Il  s'agit d'un livre qui rassemble des hadiths authentiques au sujet 

                                                        

1. Il s'agit des oraisons que l'on récite pendant les visites des  infaillibles (Que la paix soit sur eux tous).  2. al-Ḥujjat : La preuve. Il s'agit de l'un des surnoms de l'Imam alMahdi qui signifie la preuve d'Allah vis-à-vis des serviteurs. 

50  Les Chiites et les sciences islamiques 

du cumul des deux prières pour un résident1. As-Sayyed Ḥassan  aṣ-Ṣadr cite dans ce livre de hadiths qu'il a tirés des six livres  dits Ṣaḥîḥ (Authentiques) portant sur le cumul des deux prières  obligatoires par le Prophète (Que le salut et la paix de Dieu  soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble  famille) alors qu'il était à domicile en l'absence de la pluie et de  toute autre intempérie. Il a cité également les avis de grands  savants sunnites envisageant comme nous la possibilité de  cumuler deux prières. 

43.  Ḥaqâ’iqu fî faḍâ’ili Ahl-ul-Bayt (‘alayhim-us-salâm): Il  s'agit d'un livre qui traite des vertus des Ahl-ul-Bayt du  Prophète Moḥammad (Que le salut et la paix de Dieu soient sur  lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille)  selon les sources sunnites. 

44.  Aḥâdîth-ur-raj‘a: Il s'agit d'un livre rassemblant des  hadiths qui parlent de la résurrection après la mort, autrement  dit, le retour. 

45. Hidâyat-un-najdayn wa tafṣîl al-jundayn: Il s'agit d'une  épître commentant le hadith rapporté dans le livre intitulé «alkâfi» sur les Junûd al-‘Aql (l'armée de la sagesse et de la  raison) et les Junûd al-Jahl (l'armée de l'ignorance). 

4) ad-Dirâya2 

46. Nihâyat-ud-dirâya: Il s'agit du commentaire de l'abrégé du  Cheikh Bahâï. L'auteur a explicité cette science en utilisant des  termes simples tout en entrant dans toute profondeur en  abordant de différents thèmes, les différents types de hadiths et 

                                                        

1. Le terme «résident» signifie ici quiconque n'est pas en voyage. Les  principes jurisprudentiels changent généralement pendant le voyage.  Ceci a pour objectif d'alléger les souffrances du voyageur qui est déjà  tracassé par les difficultés du voyage et le changement de milieu.  2. «Le Dirâya» est la science qui étudie la totalité des rapporteurs de  hadiths afin de juger si un hadith quelconque est authentique ou non.


les recherches concernant l'authenticité des rapporteurs de  hadiths (Jarḥ et Ta‘dîl). C'est vraiment un livre de grande  valeur1. 

5) Les voies et moyens de rapportage de hadiths  

47. Bughyat-ul-Wi‘ât: Il s'agit d'un livre qui parle des dix  catégories de gens habilités à octroyer des certificats de  rapportage de hadiths en plus d'une introduction de grande  importance dans laquelle as-Sayyed a octroyé un certificat à asSayyed Moḥammad al-Mortaḍâ Jahânpûri al-Hindi pour qui al‘Allâma an-Nûri a écrit le livre intitulé «Al-lu’lu’ wal-marjân».  L'auteur du livre a également décerné plusieurs autres  certificats généraux ou restreints en faveur d'un groupe  d'honorables savants de son époque. 

6) Le ‘Ilm-ur-rijâl ou la science de l'évaluation des  rapporteurs de hadiths 

48. Mukhtalaf-ur-rijâl: Il s'agit d'un livre parlant de la  diversité des rapporteurs. As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la  grâce de Dieu soit sur lui) y a défini le ‘Ilm-ur-rijâl, son objet,  ses principes de base, sa véracité ainsi que les différentes  opinions dans le domaine. 

49.  Uyûn-ur-rijâl: Il s'agit d'un livre rapportant la liste des  rapporteurs de hadiths dont plus d'une personne avait confirmé  l'authenticité ainsi que les différentes catégories de rapporteurs  sous forme d'un arbre généalogique tout en mentionnant pour  chaque rapporteur ses certificats détaillés reçus de la part 

                                                        

1. Ce livre fut édité en Inde dans une mauvaise édition pleine de  fautes graves qui falsifient le sens et surchargent le lecteur. Lorsque  nous avions lu ce livre, nous nous sommes dit que l'auteur n'était  sûrement pas la cause de ces fautes. Et d'ailleurs, quand l'auteur luimême avait entendu notre opinion, il l'a confirmée à notre grand  étonnement. 

52  Les Chiites et les sciences islamiques 

d'honorables maîtres. A la fin de ce livre, l'auteur a cité la  plupart de ses œuvres1.  

50.  Nukât-ur-rijâl: Il s'agit d'un livre compilé sur base des  annotations de son oncle as-Sayyed aṣ-Ṣadr sur les différents  rapporteurs de hadiths cités par Cheikh Abu ‘Ali. En réalité ce  livre est l'œuvre de son oncle. 

51. Intikhâb al-qarîb min at-taqrîb: Il s'agit d'un livre  consacré aux rapporteurs de Hadiths dont Ibn Ḥajar avait  confirmé la tendance chiite dans son livre intitulé «at-taqrîb».  52. Zikr al-muḥsinîn: Il s'agit d'une épître consacrée  exclusivement à la biographie du chercheur al-Moḥsen alḤusseini al-A‘raji, l'auteur du livre intitulé al-maqṣûd.  53. Bahjat-un-nâdi fi aḥwâli Abi Ḥassan al-Hâdi: Il s'agit  d'un livre qui parle de la situation d'Abû Ḥassan Hedi, son  propre père. 

54. Takmilatu ’amal al-’âmil appelé également A‘yân-uchchi‘a. C'est un livre unique en trois tomes hors du commun  considéré comme le complément de son livre intitulé ’amal al’âmil. As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur  lui) y a cité les rapporteurs antérieurs et contemporains. Le  premier tome est consacré aux savants ayant des œuvres tandis  que le deuxième et le troisième regroupent tous les savants à  travers le monde selon l'ordre du livre de base.  55. Al-bayâne al-badi‘: Il s'agit d'un livre prouvant que  Moḥammad Ibn Ismâ‘îl que l'on retrouve en tête des chaînes de  rapporteurs de hadiths du livre intitulé al-kâfi ne pouvait être  qu'un homme éveillé et intelligent.  56.  Les annotations sur le livre intitulé Muntaha al-Maqâl. 

                                                        

1. Ce livre fut achevé en l'an 1331 de l'Hégire et édité pendant qu'il  séjournait dans la ville Lekenow en Inde.


7) Le ‘Ilm-ul-fahâris ou la science de la bibliographie et de  la rédaction des livres 

57. Ta’sîs-uch-chi‘at-il-kirâm li ‘ulûm-il-islam: Il s'agit d'un  livre unique en son genre dans lequel l'auteur a cité et décrit la  totalité des disciplines islamiques jusqu'à en évoquer les  fondateurs. L'auteur a en toute exclusivité étudié les différentes  catégories d'écrivains afin de prouver le devancement des  savants Chiites sur leurs frères Sunnites dans la fondation de  toutes les disciplines islamiques. C'est un livre sans précédent  dans le domaine. 

58. Ach-chi‘a wa funûn al-islâm (Les chiites et les  disciplines islamiques): C'est un superbe livre qui n'est autre  que le résumé de son livre intitulé Ta’sîs uch-chi‘at-il-kirâm li  ‘uulûm-il-islam. 

59.  Faṣl-ul-qaḍâ’ fi-l-kitâb al-machhûr bi fiqh-ur-Réḍâ:  L'auteur a explicité le livre intitulé Fiqh-ur-Réḍâ de la manière  la plus claire. As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu  soit sur lui) a pu prouver que ce livre constitue le kitâb-ut-taklîf  (La responsabilité) d'Ibn Abî al-‘Azâqir ach-Chalmaghâni. Il y  a également souligné les causes des controverses autour de ce  livre d'une manière sans précédent.  60.  Une épître prouvant que l'auteur du livre intitulé miṣbâḥ- uch-chari‘a n'est autre que Soliman Sahraui, l'étudiant d'asSayyed al-Mortaḍâ, et que ceci constituait en fait un résumé du  livre de Chaqîq al-Balkhi. 

61. Al-ibâna ‘an kutub-il-khazâna: Il s'agit de ses livres  disponibles dans sa propre bibliothèque. C'est une épître de  grande valeur dans laquelle il a cité une liste complète de ses  propres œuvres. Cette liste était constituée en fonction de  différentes disciplines. As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la  grâce de Dieu soit sur lui) y a même mentionné quelques  sciences étranges ou non usitées en les décrivant avec soin afin  de les exposer à la masse. Ce livre commence par une 

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introduction formidable encourageant les gens à rédiger des  livres. Le contenu se concentre principalement sur la jeunesse. 

8) L'éthique 

Dans ce domaine, as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de  Dieu soit sur lui) a rédigé deux livres que nous avons déjà cités  à savoir iḥyâ’-un-nufûs et sabîl uṣ-ṣâliḥîn en plus des épîtres  suivantes: 

62.  Une brève épître et une missive sur al-Murâqiba ou le  contrôle de soi. 

63.  L'épître au sujet da as-Sulûk ou le comportement. 

9) La discussion 

64. Qâṭi‘at al-lujâj fi tazyîfi ahl al-i‘wijâj: Il s'agit des avis  adoptés par ceux qu'on appelle les al-akhbâriyya qui ne sont  que les gens qui sont contre l'Ijtihâd1 et le Taqlîd2 sous prétexte  que les hadiths rapportés des Imams sont suffisamment clairs et  explicites à tel point qu'on n'a plus besoin d'autre chose en plus.  65.  Al-barâhin al-jâliyya fi ḍalâli Ibn Taymiyya: C'est un  gros livre renfermant les preuves de l'égarement d'Ibn  Taymiyya basées de ses paroles et gestes ainsi que sur les avis  des savants Sunnites. Par ce fait, as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr  (Que la grâce de Dieu soit sur lui) avait regroupé les méfaits  d'Ibn Taymiyya et ses manquements en les étalant aux yeux de  la communauté. Il avait aussi décrit la médiocrité de la  personne d'Ibn al-Qayyim et tant d'autres Wahhabites afin de  prouver leur égarement de la voie de la vérité.  66.  Al-Firqat-un-nâjiya: C'est une épître qui prouve que cette  fameuse troupe n'est autre que les Imâmites en personne. 

                                                        

1. La déduction des lois islamiques à partir de leurs sources.  2. L'imitation d'une Référence religieuse.


67. ‘Omar wa qawluhu «Hajara»: Il s'agit d'une épître dans  laquelle l'auteur rapporte les hadiths authentiques portant sur la  calamité du jeudi. En évoquant cet événement, Ibn ‘Abbâs  s'était écrié: Le jeudi et quel jeudi! Puis il avait fondu en larmes  avant de poursuivre: Ce jeudi-là, alors que la maladie du saint  Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que  sur les membres de sa sainte et noble famille) devenait de plus  en plus grave, il dit: Apportez-moi quelque chose sur lequel je  vous écrirai une épître dont le respect vous éviterait à jamais de  vous égarer. Mais, les gens se disputèrent et se divisèrent en  deux groupes pendant qu'ils ne doivent pas du tout se disputer  devant le Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui  ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille). Ils  déclarèrent: Le prophète d'Allah est en train de délirer. Très  choqué, ce dernier chassa alors tout le monde en disant: «Allezvous en d'ici…»1  

68. Ar-rad ‘alâ fatâwâ al-wahhâbiyyine: Il s'agit d'une épître  de valeur sous forme de réplique aux fatwâs des Wahhabites.2  Les savants wahhabites émettent des fatwâs interdisant la  construction des mausolées sur les tombeaux sacrés avec  obligation de détruire ce qui y est déjà construit. Cette épître est  vraiment unique en son genre, et après lecture, on n'aura qu'à  déclarer: La vérité est venue et le mensonge a disparu. En  vérité, le mensonge est appelé à disparaître. 

10) Oṣûl-ul-fiqh ou principes de base de Fiqh 

69. Al-lawâmi‘: Il s'agit d'un livre des sources du Fiqh  regroupant les avis des deux jurisconsultes: Cheikh al-Anṣâri et 

                                                        

1. Ce hadith est rapporté par Bokhari dans son Ṣaḥîḥ (authentique)  dans le chapitre consacré aux cadeaux des visiteurs dans la partie  portant sur la lutte et la tradition page 118, tome 2.  2. En se référant aux Hadiths cités par Bokhari dans le chapitre  consacré aux cadeaux des visiteurs ». 

56  Les Chiites et les sciences islamiques 

as-Sayyed ach-Chirâzi ainsi que ceux de leurs honorables  étudiants.  

70.  Des annotations relatives à rasâ’il, aux messages du  Cheikh al-Mortaḍâ al-Anṣâri. 

71. Al-lubâb fi charḥi risâlat-ul-istiṣḥâb: Le commentaire de  l'épître intitulé «al-istiṣḥâb»: Il s'agit d'un livre de grand  volume. 

72.  Une épître contredisant les deux Istiṣḥâb.  73.  Ḥadâ’iq-ul-uṣûl: Cette œuvre renferme plusieurs sujets  ambigus des fondements du Fiqh.  74. At-ta‘âdul wat-ta‘âruḍ wat-tarjîḥ: Il s'agit d'une épître  spécifique sans aucun rapport avec ses annotations sur rasâ’il  (les épîtres) de Cheikh al-Anṣâri. 

11) Le Naḥw ou la grammaire arabe 

75. Khulâṣat-un-naḥw: Il s'agit d'un livre dans lequel l'auteur  a résumé la grammaire arabe selon l'ordre du livre alfiyya [deux  mille vers] d'Ibn Malek. 

12) L'histoire 

76. Nuzhatu ahl-ul-ḥaramayn fi ‘imârat-il-machhadayn  machhadu Amîr al-mu’minîn wa machhadu Abî ‘Abdullâh   al-Ḥussein ‘alayhim as-salâm: Il s'agit d'une épître  mentionnant les noms des premiers peuples qui s'installèrent  dans ces endroits et l'histoire de la construction et la  reconstruction de ces deux mausolées sacrés, à savoir le  mausolée du Commandeur des croyants, ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb et  Abî ‘Abdullâh al-Ḥussein (Que la paix soit sur eux tous).1 

                                                        

1. Cette missive fut éditée en Inde, la ville de Lekenow en l'an 1354  de l'Hégire grâce à la direction du magazine «ar-riḍwân» en plus de



77. Wafayât al-a‘lâm min ach-chi‘at-il-kirâm: Il s'agit d'un  livre, comme l'exprime son nom, qui cite les honorables savants  chiites décédés selon l'ordre chronologique. As-Sayyed Ḥassan  aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) y cite les différents  personnages de quatre premiers siècles de l'Hégire.  78.  Muḥâribu-llâh wa rasûlihi yawm aṭ-ṭufûf 1 : Il s'agit  d'une épître décrivant les soldats qui avaient participé à la  bataille contre l'Imam al-Ḥussein (Que la paix soit sur lui) le  jour d'Achûra à Karbala. As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la  grâce de Dieu soit sur lui) a pu prouver que le nombre de ces  hommes avait atteint trente mille voire plus.  79.  Al-maṭâ‘ine: Il s'agit d'un livre renfermant les  dénonciations des savants sunnites eux-mêmes les uns contre  les autres. 

80.  An-nasî’: Il s'agit d'une épître relatant la situation de  l'époque de Jâhiliyya (l'époque d'avant l'Islam) au cours de  laquelle les gens intercalaient le mois sacré. Ce qu'Allah le  Très-Haut qualifia de surcroît d'infidélité2. As-Sayyed Ḥassan  aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) y a fortement  dénoncé l'avis selon lequel la naissance du noble Prophète (Que  le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les  membres de sa sainte et noble famille) eut lieu pendant le mois  de Rabî‘-ul-Awwal étant donné qu'il avait été conçu pendant  les nuits de Tachrîq3. 

                                                                                                            

la biographie même de l'auteur rédigée par al-‘Allâma as-Sayyed ‘Ali  an-Naqi an-Naqawi. 

1. Le jour de Aṭ-Ṭufûf : Il s'agit du Jour du martyre de l'Imam alḤussein (Que la paix soit sur lui). 

2. Il s'agit du verset 38 de la Sourate at-Tawba (le Repentir) du saint  Coran. 

3. Les nuits de Tachriq : Il s'agit des trois nuits après la fête de  sacrifice pendant le mois de Dhu-l Ḥijja, le dernier mois du calendrier  islamique. 

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Kachf-uẓ-ẓunûn ‘an khiyânat al-ma’mûn: Il s'agit d'une épître  prouvant la malhonnêteté de Ma’mûn Ibn Hâroun ar-Rachîd, le  Calife ‘Abbaside, vis-à-vis de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur  lui). 

81.  Maḥâsin-ur-rasâ’il fi ma‘rifat al-awâ’il: Il s'agit d'une  œuvre subdivisée en quinze chapitres. 

11. Sa bibliothèque 

Depuis sa toute jeune enfance, as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que  la grâce de Dieu soit sur lui) avait toujours été un grand  passionné des livres qu'il conservait d'ailleurs avec un grand  soin. Il avait eu la chance de disposer des livres les plus  précieux dans les différents domaines des sciences rationnelles  et déductives. Etant donné que l'achat des livres constituait pour  lui une priorité, il y consacrait la grande partie de sa fortune. Et  d'ailleurs, il n'hésitait pas du tout à mettre carrément en vente  ses propres meubles pour s'en procurer. Ce qui explique  pourquoi il disposait d'un aussi grand trésor de livres édités et  manuscrits. 

La bibliothèque d'as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de  Dieu soit sur lui) renfermait des livres rares que l'on ne pouvait  retrouver dans la plupart des bibliothèques de l'époque. Ce qui  fit que cette bibliothèque soit connue un peu partout. Le  chercheur Georgien Zidân l'avait d'ailleurs désignée comme  étant la meilleure bibliothèque de l'Iraq dans son livre intitulé  «târîkhu âdâb al-lugha al-‘arabiyya», sur l'histoire de la  littérature arabe dans lequel il avait cité les différentes  bibliothèques de la région 1. 

As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui)  tenait tellement beaucoup à sa bibliothèque qu'il lui consacra 

                                                        

1. «târîkh âdâb al-lugha al-‘arabiyya», tome 4, page 120.


tout un livre intitulé al-’Ibâna qui n'était autre que l'index de la  totalité des livres contenus dans sa riche bibliothèque.   Le célèbre savant, Cheikh Mortaḍa Âl-Yâsîn, qui était en même  temps l'élève et le neveu  d'as-Sayyed aṣ-Ṣadr, avait écrit dans  la biographie de son maître et oncle: J'avais entendu dire que  pendant sa jeunesse, as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce  de Dieu soit sur lui) était tellement plein d'énergie qu'il ne  pouvait dormir que très peu pendant la nuit pour se consacrer  davantage aux recherches. Et il ne dormait pas non plus  pendant la journée. Cependant, j'ai eu personnellement  l'occasion de voir tout cela de mes propres yeux pendant sa  vieillesse. Cette importante bibliothèque constituait ainsi pour  lui l'endroit le plus approprié où il pouvait rester aussi bien la  journée que la nuit avec un stylo dans sa main droite et un bout  de papier dans sa main gauche. Il pouvait rester ainsi toute la  nuit les yeux ouverts sans se fatiguer le moins du monde ni être  abattu par le sommeil. Il pouvait veiller ainsi toute la nuit et  rester encore éveillé durant la journée. Et lorsqu'il somnolait, il  se reposait à peine pendant un tout petit bout de temps avant de  revenir à ses recherches. 

12. Les personnes de qui il rapportait les hadiths1 

Ses sources de Hadiths pouvaient être subdivisées en deux  groupes distincts: 

La première catégorie regroupait les Cheikhs de qui il  rapportait les hadiths par Simâ‘ (une simple audition) et par  Qirâ’ât (lire le hadith pour le Cheikh) sans aucun certificat.  Quant à la deuxième catégorie, elle regroupait les Cheikhs de  qui il avait obtenu un certificat général de rapporteur de  hadiths. 

                                                        

1. Le présent paragraphe ainsi que le suivant sont intégralement  extraits de la biographie de l'auteur écrite par son neveu, al-‘Allâma  Cheikh Mortaḍâ Âl-Yâsîn.  

60  Les Chiites et les sciences islamiques 

Dans la première catégorie, on retrouve de hautes personnalités  à l'instar du Ḥujjat-ul-Islam Mirzâ Moḥammad ach-Chirâzi alGharawi al-‘Askari (Décédé en 1312 de l'Hégire), le Cheikh  chercheur Hâjj Mirzâ Ḥabîbullah ar-Rachti  al-Gharawiauteur  du livre intitulé badâi‘-ul-uṣûl (Décédé en l'an 1313 de  l'Hégire), le Cheikh Jurisconsulte Moḥammad Ḥassan Ibn  Cheikh Hachîm al-Kâẓimi an-Nadjafi, le commentateur du livre  intitulé ach-charâ’i‘ (Décédé en l'an 1308 de l'Hégire), le  Mawlâ Moḥammad al-Irawâni an-Nadjafi (décédé après l'an  1300 de l'Hégire), le Cheikh-ul-Islam le Cheikh Moḥammad 

Ḥassan Âl-Yâsîn al-Kâẓimi l'auteur du livre intitulé asrâr-ulfaqâha (Décédé en l'an 1308 de l'Hégire) ainsi que son père, le  Chérif as-Sayyed Hâdi (Décédé en l'an 1313 de l'Hégire) en  plus de tant d'autres. 

Quant à la deuxième catégorie, on retrouve d'illustres savants  tels que le Mawlâ jurisconsulte, le Cheikh Mawlâ ‘Ali Ibn  Mirzâ Khalîl ar-Râzi al-Gharawi (Décédé en l'an 1297 de  l'Hégire), le as-Sayyed Mahdi al-Qazwini al-Ḥilli al-Gharawi  (Décédé après le treizième siècle de l'Hégire) qui avait eu à  rédiger un nombre considérable de livres, le Mawlâ et  chercheur Mirzâ Moḥammad Hachîm Ibn Zayn-ul-‘Abidîn alIsfahâni (Décédé à Nadjaf en l'an 1318 de l'Hégire) et tant  d'autres encore. 

L'Allâmeh Cheikh al-Mortaḍâ Âl-Yâsîn, auteur de la  biographie d'as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu  soit sur lui) avait décrit la biographie de chacune de ces  honorables personnalités dans la liste complète de ces Cheikhs  qui lui avaient décerné un certificat de rapporteur de hadiths. 

13. Son comportement et sa physionomie 

Allah le Très-Haut avait façonné as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr  (Que la grâce de Dieu soit sur lui) en le créant de toute beauté.  Il était aussi élégant que beau. Allah l'avait doté d'une jolie  physionomie ainsi que d'une parfaite stature. Il était somptueux,

robuste et costaux ; il avait de fortes articulations et des bras  musclés, de larges épaules, des joues allongées, un nez et des  sourcils minces, des yeux ronds, un visage éblouissant et rose et  une peau douce. Il était attentif, vertueux et toujours souriant ;  ce qui lui attirait le maximum de respect: Béni soit Allah, le  meilleur des créateurs. 

14. Ses mœurs  

Allah le Très-Haut avait créé as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la  grâce de Dieu soit sur lui) d'une matière sacrée riche et aussi  noble qu'honorable. Il était à la fois doté d'une si haute  intelligence de telle sorte que tout le monde l'admirait après  avoir distinctement remarqué de la gloire sur son visage et la  noblesse dans ses actes et ses paroles. Je n'avais jamais vu  quelqu'un d'aussi bien doté que lui. Et il était en plus courageux  et patient. 

Il était magnanime et ne pouvait en aucun cas être soumis aux  contraintes ni tolérer n'importe quelle forme d'humiliation.  Mieux encore, il était à l'abri de toute forme d'orgueil.   Il était très généreux, bienveillant et sympathique étant donné  qu'il était issu d'une famille noble considérée comme la source  même de la générosité. 

Il était très intelligent, attentif, chaleureux et doté de fortes  intuitions. Et s'il était clément et indulgent envers les croyants,  il était également de toute dureté vis-à-vis des incrédules  ennemis d'Allah le Très-Haut. Et il ne craignait rien dans la  voie d'Allah étant donné qu'il avait une haute détermination,  une grande ardeur et beaucoup d'amour pur envers Allah. Ce  qui l'avait aidé à s'élever très haut. 

62  Les Chiites et les sciences islamiques 

15. Les différentes personnes ayant écrit la biographie d'asSayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr 

Toute une multitude d'écrivains avaient écrit la biographie d'asSayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) de  son vivant même. C'est le cas de son propre neveu, al-‘Allâma  Cheikh al-Mortaḍâ Âl-Yâsîn qui avait écrit une biographie  exceptionnelle du fait qu'il avait pu présenter cette illustre  personne de la manière la plus intéressante qui avait incité les  savants à viser leur perfection en toute priorité. En outre, asSayyed aṣ-Ṣadr disposait d'une biographie au sein de son livre 

a‘yân-uch-chi‘a dans lequel l'on avait évoqué ses grandes  qualités scientifiques figurant dans ses livres ainsi que sa  présence parmi ceux qui avaient le droit de décerner un  certificat de rapportage de hadiths à son époque. As-Sayyed 

Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) avait  également été mentionné par le chercheur Cheikh ‘Abbâs Ibn  Cheikh Réḍâ al-Qumi dans la bibliographie de son grand-père,  Charaf-ud-dîn ’Amili1. 

As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui)  avait aussi été cité par certains étrangers intègres à l'instar du  philosophe libanais, Amin Rayḥâni, 2 et tant d'autres  Orientalistes3. 

Après la mort d'as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr, qu'Allah le TrèsHaut le sanctifie, l'honorable al-‘Allâma as-Sayyed ‘Ali anNaqi an-Naqawi lui avait écrit une biographie détaillée dans les  annotations de sa poème ayant une rime de la lettre «R» en 

                                                        

1. C'est dans son propre livre intitulé « al-kunâ wal-alqâb», tome 2,  page 322 ainsi que dans « muntahal-âmâl » dans le chapitre des  descendants de l'Imam Mûssâ (Que la paix soit sur lui).  2. Revoir sa description dans son livre intitulé «mulûk al-‘arab»  première édition tome 2 p. 273. 

3. Il s'agit de ceux qui lui avaient rendu visite. Un bon nombre d'entre  eux, dont nous ne nous rappelons pas les noms, avaient pu profiter de  sa sagesse.



guise d'éloge à cette illustre personne. Cette biographie n'était  ainsi donc qu'un commentaire de ce superbe poème. C'est un  poème assez détaillé qui décrivait toutes les étapes de la vie  scientifique et active du défunt, de la naissance jusqu'à la mort.  Le poète y avait cité les ancêtres d'as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr  (Que la grâce de Dieu soit sur lui) en commençant par son père  Zayn-ul-‘Abidîn, son grand-père ‘Ali Nûr-ud-dîn, l'arrière  grand-père Nûr-ud-dîn, Ali, l'arrière arrière grand-père alḤussein Ibn ‘Ali Ibn Moḥammad Ibn Abil-Ḥassan Tâj-ud-dîn  al-Mûsawi jusqu'à as-Sayyed Charaf-ud-dîn de Djabal ‘Amil ou  de Iraq. Cette biographie avait pu très clairement démontrer la  place de choix qu'occupait as-Sayyed aṣ-Ṣadr dans sa  communauté tout en citant ses maîtres, ses étudiants ainsi que  ses œuvres traitant de différents sujets. Le poète n'a pas du tout  oublié d'y décrire la cérémonie de son enterrement et ses  panégyriques accomplies en Iraq, à Djabal ‘Amil, en Iran, en  Inde ainsi que dans tant d'autres coins du monde. Nous allons  ainsi reproduire un extrait de ladite biographie dans les deux  sous-titres suivants: 

16. Les personnes ayant obtenu de lui un certificat de  rapportage de hadiths 

Al-Allâma as-Sayyed ‘Ali an-Naqi an-Naqawi dit1:   "Quant au rapportage de hadiths, as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr  (Que la grâce d'Allah le Très-Haut soit sur lui) était l'homme le  plus doué de son époque. Il y avait à l'époque un grand nombre  de savants y compris quelques Ḥujjat-ul-islam sortis tout droit  de cette école qui avaient obtenu d'as-Sayyed aṣ-Ṣadr un  certificat de rapportage de hadiths. C'est le cas de l'Ayatollah  al-‘Uẓmâ, le as-Sayyed Abul-Ḥassan al-Iṣfahâni an-Nadjafi  (Que Dieu soit satisfait de lui), et des Ayatollah, Ḥujjat-ul-

                                                        

1. Cette biographie rédigé dans l'un des livres de Son Excellence asSayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr intitulé nuzhatu ahl-il-ḥaramayn fi ‘imârat-ilmachhadayn a été éditée en Inde. (Cfr page 12) 

64  Les Chiites et les sciences islamiques 

islam et honorables savants de Nadjaf: le Ḥâj Cheikh  Moḥammad al-Ḥussein al-Iṣfahâni l'auteur du commentaire  intitulé al-ḥâchiya ‘alal-kifâyah, le Cheikh Moḥammad-Kâẓim  ach-Chirâzi, le Cheikh Hâdi Âl-Kâchif al-Ghiṭâ’, le Cheikh  Moḥammad-Réḍâ Âl-Yâcîne, le Ḥâj Cheikh ‘Ali al-Qumi, le 

Ḥâj as-Sayyed Réḍâ al-Hindi et Mirzâ Moḥammad-‘Ali alOrdabadi de Nadjaf. De Karbala, il y avait le as-Sayyed Mirzâ  Hâdi al-Khurassani. De Samarra, il y avait le Cheikh Moḥsin  connu sous le nom de Agha Bozorg aṭ-Ṭehrâni, l'auteur de toute  une multitude de livres dont adh-dharî‘a ilâ taṣânîf-ich-chi‘a 

et tant d'autres encore de Samarra. De Djabal ‘Amil, on avait le  as-Sayyed ‘Abdul-Ḥussein Âl-Charaf-ud-dîn. D'Isfahan, il y  avait le Cheikh Agha Réḍâ al-Iṣfahâni l'auteur du livre intitulé 

naqdu falsafati Darwin. De Machhad, on avait as-Sayyed 

Ṣadruddin aṣ-Ṣadr. De l'Inde, il y avait mon propre père al‘Allâma Abul-Ḥassan an-Naqawi. De fayḍ-Abad, il y avait asSayyed Chobeir Ḥassan et tant d'autres encore. Et moi-même  d'ailleurs, je rapporte des hadiths de sa part selon le certificat  qu'il m'avait décerné depuis le 11 chawwâl de l'ân 1346 de  l'Hégire. C'est lui mon premier maître qui m'aurait décerné un  certificat de rapportage de hadiths. C'était un certificat global  valable pour tous les livres traitant de différentes sciences  religieuses y compris les hadiths, le Commentaire du saint  Coran et autres sciences." 

17. Sa mort, son enterrement et son éloge 

Allâmeh as-Sayyed ‘Ali an-Naqi an-Naqawi dit 1:  "As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui)  est mort en plein 2 du mois de Rabî‘ al-Awwal de l'an 1354 à 

                                                        

1. Page 11 de cette même biographie éditée ensemble avec le livre  intitulé « nuzhatu ’ahl-il-ḥaramayn fi ‘imârat-il-machhadayn ».  2. Il est mort plutôt l'après-midi du Jeudi 11 Rabi‘ al-awwal de l'an  1354 de l'Hégire qui avait coïncidé avec le jeudi 12 Juin 1935 de l'ère  chrétienne.


Bagdad après y avoir résidé un laps de temps pour des raisons  médicales1. Sa mort fut un coup fatal pour tout le monde. Plus  ou moins cent mille personnes, y compris l'envoyé spécial de  Son Excellence le roi Ghazi lui-même,2 avait accompagné sa  dépouille mortuaire jusqu'à Kâẓimayn sa ville natale où il sera  enterré à côté du mausolée de son ancêtre, l'Imam Mûssâ Ibn  Ja‘far (Que la paix soit sur lui)3.  La nouvelle de sa mort s'était répendue sur tout le territoire  iraquien et plus particulièrement à Nadjaf. On organisa alors de  différentes cérémonies et séances d'invocation en sa mémoire.  Et la plus importante de ces cérémonies furent celles organisées  trois jours durant par le chef de la communauté Chiite  l'Ayatollah as-Sayyed Abul-Ḥassan al-Iṣfahâni (Que Dieu soit  satisfait de lui)." 

Allâmeh as-Sayyed ‘Ali an-Naqi an-Naqawi rapporte:  "La nouvelle de la mort  d'as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la  grâce de Dieu soit sur lui) avait retenti très durement dans le  monde islamique en général et surtout en Syrie et à Djabal  ‘Amil où il avait eu à planter l'arbre de sa connaissance pendant  un bon bout de temps et où vivaient d'honorables gens à l'instar  de la famille Charaf-ud-dîn ainsi que leur chef, le Ḥujjat-ulIslam le as-Sayyed ‘Abdul-Ḥussein Charaf-ud-dîn (Que Dieu 

                                                        

1. Quelques jours avant la mort de Son Excellence as-Sayyed Ḥassan  aṣ-Ṣadr, son fils aîné l'avait invité à venir résider chez lui à Dar-usSalam à Bagdad aussi longtemps qu'il aurait besoin des soins  médicaux et il avait accepté cette invitation après avoir fait une  Istikhara (Consultation divine). Toutefois, il n'y est resté que très peu  de jours avant de quitter ce monde.   2. En outre, parmi ceux qui participaient à cette cérémonie nous  citons : le Vizir, les nobles, les députés et les responsables de l'Etat et  les savants chiites et sunnites qui étaient devant la grande foule.  3. Il a été enterré à coté de son vénéré père dans une chambre  spécifique dans la cour du mausolée sacré de l'Imam al-Kâẓim (Que la  paix soit sur lui).  

66  Les Chiites et les sciences islamiques 

soit satisfait de lui), qui était le neveu même de l'auteur de cette  biographie. On y avait également organisé une grandiose  cérémonie qui avait duré jusqu'à sept jours comme l'avait  exprimé la carte d'invitation qui m'avait été envoyée et dans  laquelle il était mentionné que la cérémonie devrait avoir lieu  dans la nouvelle mosquée de Jami‘ à quatorze heures le  dimanche 12 Rabî‘ al-Awwal 1354 de l'Hégire correspondant à  13 Juin 1935 de l'ère chrétienne. L'invitation contenait tout le  programme du déroulement de la cérémonie en plus de la liste  des noms des orateurs. Il s'agissait, entre autres, des gens tels  que le grand al-‘Allâma, le Ḥujjat-ul-Islam le Cheikh ‘AbdulḤussein Ṣâdiq, le Ḥujjat-ul-Islam as-Sayyed ‘Abdul-Ḥussein  Nûr-ud-dîn, le maître Khayr-ud-dîn Beck al-Aḥdab, al-‘Allâma  Cheikh Aḥmad Réḍâ et autres grands hommes de lettres. C'était  également le cas des Indes où l'on avait pu organiser une grande  cérémonie tout en annoncant sa mort dans les journaux. Ce fut  la même situation dans plusieurs autres endroits partout dans le  monde islamique. Certes, lorsqu'un savant meurt, il se produit  une brèche dans l'Islam que rien ne pourra à jamais remplacer." 

18. As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr dans la presse   1) La presse iraquienne 

Pour donner une idée de l'éloge qu'avait faite la presse  iraquienne à as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu  soit sur lui), il suffit de lire l'article écrit dans la dépêche  numéro 312 du lundi 30 Rabbî‘ al-Awwal de l'an 1354 de  l'Hégire, correspondant au 01 juin de l'an 1935 de l'ère  chrétienne, du journal dénommé «al-karkh» au cours de sa  septième année de publication. On peut lire l'extrait que nous  reproduisons dans le sous-titre suivant:

La personnalité exceptionnelle de l'imam as-Sayyed Ḥassan  aṣ-Ṣadr 

Le journal iraquien avait écrit:  

"Un homme honorable de la ville de Nadjaf nous a envoyé un  résumé de la biographie du grand défunt le Ḥujjat-ul-Islam asSayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) que  nous reproduisons en toute intégralité:   Il est tout à fait absurde de concevoir qu'un quelconque écrivain  soit vraiment capable d'exprimer la profondeur de la peine et de  la douleur qui touchent la communauté islamique suite à la  disparition de son grand chef l'imam Son Excellence  l'Ayatollah as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu  soit sur lui). Cette perte est si énorme et si lourde qu'aucun  d'entre eux ne peut le supporter. Ses douleurs sont exorbitantes  et la communauté vient de perdre son grand imam, son  honorable al-‘Allâma et son plus grand Marja‘ à qui tout le  monde se référait aussi bien pour ses affaires privées que  religieuses. C'était ce genre de personne à qui l'on fait recours  dans les situations critiques.  

Son Excellence l'Ayatollah as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la  grâce de Dieu soit sur lui) était une personnalité hors du  commun dotée d'un savoir tout à fait exceptionnel. C'était un  grand modèle en ce qui concerne la science et la vertu dans  toutes les trois étapes de sa vie, à savoir, son enfance, sa  maturité et à sa vieillesse. Pendant son enfance, il était très  doué par son courage et son intelligence. Homme mûr, il était le  savant exceptionnel parmi tant d'autres honorables savants. Et  pendant sa vieillesse, il était la référence religieuse de la  communauté qui lui avait confié cette lourde responsabilité afin  de recourir à lui dans toutes les circonstances.  As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui)  était toujours souriant avec un visage éblouissant. Il était  vraiment éloquent sans le moindre balbutiement et était doté 

68  Les Chiites et les sciences islamiques 

d'une forte argumentation. Il appuyait son argument par un  autre encore plus convaincant et simplifiait son langage lors des  sujets compliqués de telle manière qu'on croie qu'il s'agit d'un  sujet ordinaire et très simple alors qu'il ne l'est pas en réalité.  Mais son éloquence, la force de son argumentation et ses  paroles séduisantes attiraient jusqu'à faire croire à la simplicité  des sujets qu'il abordait. Ses assemblées constituaient une école  élégante, une vraie mine de science, de littérature et de toutes  sortes d'expressions. Son langage dépendait de son auditeur en  tenant compte de ses aptitudes et prédispositions personnelles  afin de faciliter ainsi la compréhension, et par la même  occasion la conversation. Lorsque vous vous mettez devant lui  pour écouter un sujet ayant trait à l'histoire, vous aurez  l'impression de vivre cette époque même. Il vous parle parfois  du Gabriel (Jibrîl) (Que la paix soit sur lui) lors de la descente  de la révélation de telle manière que vous avez l'impression de  le voir en personne et d'entendre directement sa voix. Quand il  vous parle du Noble Prophète (Que le salut et la paix de Dieu  soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble  famille), vous aurez l'impression d'être personnellement témoin  de ses miracles, de vivre à son époque et d'entendre ses hadiths  et ses sages paroles de sa propre bouche. A chaque fois qu'il  aborde un sujet quelconque, il vous renvoie directement à  l'époque en question. Et de même lorsqu'il passe d'un sujet à  l'autre, il fait tellement attention à lui et à son assemblée de  telle sorte que lorsque vous voulez le quitter, et pour la plupart  à contrecœur d'ailleurs, vous sentez votre esprit plus épanoui et  vos idées plus claires."  

Et voici as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit  sur lui) tel que décrit par le philosophe Rayḥâni à la page  273 du deuxième tome dans son livre intitulé «mulûk al‘arab»:  

Lorsque j'ai visité as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de  Dieu soit sur lui) chez lui dans la ville de Kaẓimayn, j'avais  remarqué que c'était un homme aux superbes mœurs et à la physionomie parfaite. Il avait des sourcils minces, une barbe  blanche abondante et il était doté d'un langage propre aux  prophètes. Ses yeux ressemblaient à deux brandons sur deux  joues roses. Il avait des épaules larges, une haute taille et des  membres musclés. Il portait un grand turban noir ainsi qu'une  chemise à manches courtes ouverte au niveau de la poitrine et  qui montrait ses avant-bras lorsqu'il tenait un discours. Durant  tout mon voyage dans le monde arabe, cette grande  personnalité chiite qui vivait dans la simplicité et l'ascétisme  était la seule personne qui m'avait décrit les prophètes (Que la  paix soit sur eux tous) de la même manière que les historiens,  les poètes et les artistes. Il vivait tellement dans l'ascétisme que  lorsqu'il me fit visiter sa propre maison, j'avais cru que c'était  celle de l'un de ses domestiques. Et lorsque je l'avais vu  s'asseoir dans une chambre qui n'avait qu'une simple natte en  guise de mobilier, j'avais eu la peine à réaliser que c'était  vraiment lui ce grand Marja‘ ayant plus de deux millions de  fidèles qui l'imitaient par Taqlîd et qui lui envoyaient des  millions de roupies de l'Inde et de l'Iran afin qu'il les dépense  dans la voie d'Allah. Il vivait lui-même dans tout cet ascétisme  et il ne dépense une seul roupie dans une autre voie que celle  d'Allah. Ses conditions de vie avaient fait que je respectasse  beaucoup cette illustre personne tout en souhaitant voir  quelques uns comme lui parmi nos chefs religieux qui vivaient  pleinement dans l'abondance et le confort et qui faisaient tout  sauf la pitié et la charité. 

C'est de cette manière que le maître «Amin» nous a parlé  d'asSayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) en  nous décrivant sa personnalité hors du commun d'une façon on  ne peut plus objective et intègre.   Rayḥâni n'était pas du tout le seul à avoir rendu visite cet  illustre imam pour pouvoir bénéficier de son grand savoir. Il y  avait plutôt toute une multitude d'Orientalistes et de chercheurs  qui lui posaient des questions sur des problèmes ambiguës  encore irrésolus. Son Excellence as-Sayyed aṣ-Ṣadr leur 

70  Les Chiites et les sciences islamiques 

répondait immédiatement en recourant à des preuves claires et  tangibles ainsi qu'à des arguments convaincants. Ceux-ci  repartaient alors chez eux en lui remerciant avec le maximum  de vénération. Ils s'étonnaient parfois lorsqu'ils l'entendaient  évoquer en toute simplicité des exemples du passé pour aplanir  un problème assez complexe et leur donner ainsi une solution  aux problèmes qui les préoccupaient depuis toujours sans  pouvoir trouver une issue quelconque.   Pour conclure, as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu  soit sur lui) était un grand Marja‘ religieux que les musulmans  et les non musulmans de l'Orient aussi bien que de l'Occident  consultaient en tant que haute autorité. Il dépassait la totalité  des savants de son époque dans le domaine du Fiqh, des Oṣûlul-fiqh, du Commentaire du Coran, des hadiths, de la science de  l'évaluation des rapporteurs de Hadiths (‘Ilm-ur-Rijâl) ainsi que  tant d'autres disciplines islamiques.   Du vivant même de son maître l'imam as-Sayyed Moḥammad 

Ḥassan ach-Chirâzi (Que la grâce de Dieu soit sur lui), il était  l'étudiant modèle doté d'un degré de connaissances vraiment  élevé.  

Une fois, l'imam ach-Chirâzi lui avait demandé d'effectuer une  certaine recherche portant sur divers sujets scientifiques à  controverse. Et lorsqu'il lui en avait présenté le résultat, le  maître l'avait lu attentivement avant de lever les mains au ciel  pour prier Allah pour lui. Il avait ensuite déclaré: Si je mourais  aujourd'hui, je m'en irais en toute quiétude car j'ai enfin parmi  mes propres étudiants quelqu'un de valable aussi doué que le  chercheur al-Bihbahâni. Or ce dernier n'était autre que le maître  de l'Ayatollah Baḥr-ul-‘Ulûm en personne, Son Excellence asSayyed Mahdi qui s'était forgé une forte renommée dans le  domaine des recherches.  

Cette déclaration de la part de l'imam ach-Chirazi peut être  considérée comme un grand témoignage du maître en faveur de son étudiant qui prouve la hauteur de ses qualités ainsi que sa  capacité scientifique. Il 

ﻢﮐﺎﺣ ﺮﯿﺧ ﻦﻣ ﻢﮑﺤﻟا ﯽﻘﻠﺗ ﯽﺒﻧ ﮫـّﻧﺄـﺑ ﺎـﻨﻠﻘﻟ ﻻ ﻻ ﻮﻟو مﺎـﻣإ 

Sans aucun doute, ce grand imam demeure encore et toujours  vivant étant donné qu'il nous a légué de vrais chefs-d'œuvre de  hautes qualités dont le nombre dépasse la centaine.1 Il s'agit là  en effet de meilleurs livres écrits dans le domaine de la science.  As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui)  demeure encore vivant de nos jours grâce à la présence de ses  deux fils, à savoir, les honorables as-Sayyed Moḥammad aṣ-

Ṣadr, le président du conseil des nobles et as-Sayyed ‘Ali aṣ-

Ṣadr. As-Sayyed Moḥammad aṣ-Ṣadr, ce leader à forte  personnalité politique et scientifique tant adoré en Iraq. 

ﺎﮭﻟﺎﯾذأ ﺮـﺟﺮـﺠﺗ ﮫﯿﻟإ 

ﺎﮭﻟ ّﻻإ ﺢﻠﺼﯾ ﮏﯾ ﻢﻟو 

ةدﺎﻘـﻨﻣ ﺔﻣﺎﻋﺰﻟا ﮫـﺘﺗأ 

ﮫﻟ ّﻻإ ﺢﻠﺼﺗ ﮏﺗ ﻢﻠﻓ 

Quant à son frère Ali, il constituait l'incarnation même de leur  honorable défunt père de par son rôle combien important dans  le domaine religieux. Il attirait les regards ainsi que les âmes  qui retrouvaient par là leur guidance vers Allah tout en  s'abreuvant à sa science.  

Qu'Allah leur accorde une longue vie pleine de patience et qu'il  leur octroie une forte récompense.  Je me suis dis:  

C'est ainsi donc qu'était le monde de la presse iraquienne  pendant le deuil organisé aussi bien en Iraq qu'en Iran, en  Afghanistan, en Inde, en Syrie, en Egypte que dans d'autre pays  où as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui)  était considéré avec beaucoup de respect. 

                                                        

1. Nous vous avons déjà présenté environ 82 de ses œuvres. 

72  Les Chiites et les sciences islamiques 

2) La presse libanaise 

Quant à la presse libanaise, elle avait publié la photo  d'asSayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui) en  plus de son éloge préparé par la commission 1 chargée des  funérailles que nous reproduisons en toute intégralité: 

Le grand désastre dans le monde islamique à l'annonce de  la mort de Son Excellence l'imam aṣ-Ṣadr   Biographie brève: ses qualités - sa personnalité 

Par des lèvres frissonnantes à peine capables de parler et un  esprit bouleversé, nous portons à la connaissance de la  communauté islamique la nouvelle du deuil de la république  iraquienne, de l'Islam et de tous les Arabes à l'occasion de la  disparition de leur Guide, le grand imam as-Sayyed Ḥassan aṣ-

Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui): 

As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur  lui) 

                                                        

1. De grandes figures du monde scientifique avaient été désignées à la  tête de cette commission qui était constituée d'illustres savants  spécialistes et experts aussi bien dans les sciences religieuses que les  sciences modernes. Il s'agissait des écrivains de haute qualité  appartenant à de grandes familles de Djabal ’Âmil qui avaient publié  cet éloge à Son Excellence as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce  de Dieu soit sur lui) dans la presse libanaise avant de le publier sous  forme d'une missive à distribuer aux différents invités à l'occasion de  quarantième jour de son décès (Arba‘în) au cours de laquelle toute  une foule de savants, d'hommes de lettres, de poètes, de leaders, de  représentants des Etats libanais et français ainsi que les représentants  de différentes communautés libanaises venues de Damas, de Baalbek,  de Beyrouth, de Sayda, de Palestine et de différents autres coins de  Djabal ’Âmil. Cette grande cérémonie avait connu la participation  d'une multitude d'orateurs et de poètes. Nous nous contentons de  reproduire l'éloge de la commission en toute intégrité afin de répondre  à sa requête.

Certes, la disparition d'as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce  de Dieu soit sur lui) laisse un grand vide dans le monde plongé  dans un extrême désordre, un monde en plein désastre qui ne  peut s'en remettre que si Allah gratifie cette communauté d'un  autre imam de sa trempe pour assouvir ses besoins et répondre  à ses intérêts généraux. Un imam aussi compétent que  conscient comme le défunt dans tous les domaines: la science,  la pratique, la décision, la revivication de l'âme, la croissance  intellectuelle ainsi que le raffermissement de la foi et des  principes de base au sein de la communauté.  En fait, toute la communauté islamique, le peuple arabe tout  entier, le monde du livre et avant tout la religion islamique ellemême étaient tous en deuil à cause de ce grand malheur qui  venait de les frapper et qui a donné des insomnies à la  communauté en la mettant mal à l'aise. Certes, c'était un coup  terrible que de perdre ce tout dernier réformateur qui incarnait  la glorification d'Allah au fond des cœurs des croyants et qui  personnifiait les prophètes et les véridiques par sa sincérité, sa  vertu et sa haute perfection. 

Qu'Allah console la communauté islamique en comblant le vide  créé par cette grande perte en lui donnant un de ces guides  capables de guider vers la vertu, la bienfaisance et la charité  pour l'intérêt de tous, afin de revivifier la communauté, de  propager la science et de concrétiser les bonnes pensées ainsi  que les bonnes aspirations. 

Il est tout à fait indispensable de citer ne fut-ce que brièvement  la biographie de cet illustre savant afin d'accomplir tant bien  que mal notre devoir envers notre Imam sacré (Que la grâce de  Dieu soit sur lui). 

1- Sa naissance 

As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui)  est né le vendredi 29 du mois sacré de Ramadan de l'an 1272 de  l'Hégire dans la sainte ville de Kâẓimayn où se situe le 

74  Les Chiites et les sciences islamiques 

mausolée de ses deux grands-pères, les saints Imams: Mûssâ  Ibn Ja‘far al-Kâẓim et Moḥammad Ibn ‘Ali al-Jawâd,  respectivement le septième et le neuvième Imams (Que la paix  soit sur eux tous). La ville de Kâẓimayn constituait ainsi un bon  cadre et un endroit par excellence car située juste à quelques  lieux au nord de la ville Bagdad, la capitale même de l'Iraq. 

2- Son nom et sa généalogie 

 ﺐھﺬﺗ ﺲﻤﺸﻟا ءﻮﺿ تﺎﻔﺻو ﻼﻃﺎﺑ 

ﮫﺴﻔﻨﺑ مﺎﻗ ءﯽﺸﻟا لﺎﻄﺘﺳا اذإو 

As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui)  était si célèbre que son nom à lui tout seul peut suffire pour  représenter toute une généalogie pleine de fierté et de noblesse.  Néanmoins, les exigences du monde des biographes exigent  parfois que l'on cite la généalogie de toute personne dans sa  biographie sans tenir compte de son degré de célébrité.  En effet, as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit  sur lui) avait une très glorieuse généalogie.  

ادﻮﻤﻋ حﺎـﺒﺼﻟا ﻖﻠﻓ ﻦﻣو ارﻮﻧ ﯽﺤﻀﻟا ﺲﻤﺷ ﻦﻣ ﮫﯿﻠﻋ ّنﺄﮐ ﺐﺴﻧ 

C'est une généalogie aussi éclatante que la clarté du soleil en  pleine matinée et aussi éblouissante que la lumière de la  journée qui fait disparaître la nuit.  Il s'agit en fait de l'imam Abû Moḥammad Ḥassan fils de Chérif  Hâdi fils de Chérif Moḥammad ‘Ali fils de Chérif Ṣâliḥ fils de  Chérif Moḥammad fils de Chérif Ibrâhim (connu sous le nom  de Charaf-ud-dîn) fils de Zayn-ul-‘Abidîn fils de ‘Ali Nûr-uddîn fils de Nûr-ud-dîn Ali, fils de al-Ḥussein fils de Moḥammad  fils de al-Ḥussein fils de ‘Ali fils de Moḥammad fils de Tâj-uddîn (connu sous le nom de Abûl-Ḥassan) fils de Moḥammad  fils de ‘Abdullâh fils de Aḥmad fils de Ḥamza fils de Sa‘dullah  fils de Ḥamza fils de Moḥammad fils de ‘Abdullâh fils de  Moḥammad fils de ‘Ali fils de ‘Abdullâh fils de Moḥammad  fils de Ṭâhir fils de al-Ḥussein fils de Mûssâ fils de Ibrâhim al-Mortaḍâ fils de l'Imam Mûssâ al-Kâẓim fils de l'Imam Abû  ‘Abdullâh aṣ-Ṣâdiq fils de l'Imam Abû Ja‘far al-Bâqir fils de  l'Imam ‘Ali Zayn-ul-‘Abidîn fils de Abû ‘Abdullâh  al-Ḥussein  le chef des martyrs petit-fils du patron des prophètes et fils du  Commandeur des croyants, ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb et de Zahrâ la  dame de toutes les dames de l'univers (Que la paix soit sur eux  tous). Ceux-ci étaient tous d'honorables guides de la  communauté et les Imams des Musulmans à leurs époques. Des  imams à l'ascendance noble d'où est sortie une descendance  pure, purifiée et purificatrice. 

3- Ses dons et son épanouissement 

Allah avait pourvu as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de  Dieu soit sur lui) de mœurs exceptionnelles en le façonnant de  la manière la plus parfaite pour une personne ordinaire n'ayant  pas le degré d'infaillibilité. Il l'avait exceptionnellement doté  d'une nature saine, d'une haute intuition ainsi que d'une grande  capacité d'assimilation. Il disposait d'une forte personnalité,  d'un esprit vif, d'une intelligence aiguë, d'un comportement  modeste et d'une forte argumentation. Il était tellement éloquent  que quand il parlait, vous pouviez entendre une douce mélodie  attirante et envoûtante. Il avait l'art de s'attirer les cœurs et de  s'accaparer des âmes avec de saints discours divins qui étaient  en soi de vraies sources de vie et de spiritualité. Il ne se  contentait jamais de simples aspects superficiels des choses. Au  contraire, il fouillait toujours jusqu'au fond tout en se  choisissant ce qui convient le plus à son intellect hors du  commun, à son style fin ainsi qu'à son caractère sublime.  C'est ainsi qu'était l'illustre disparu (Que la grâce de Dieu soit  sur lui) et c'est ainsi qu'Allah le Très-Haut l'avait créé. Et  d'ailleurs, ceci est tout à fait normal étant donné qu'il avait  depuis sa jeune enfance de ces aptitudes si rares et si  exceptionnelles que l'on ne pouvait pas ordinairement retrouver  dans n'importe qui et n'importe comment sauf après de  minutieux examens et sélections nécessitant des siècles. Quant 

76  Les Chiites et les sciences islamiques 

à lui, il lui était tout à fait normal d'atteindre cette gloire et cette  éternité vu qu'il descendait d'une lignée vertueuse caractérisée  par la haute perfection. Seul le tempérament exempt de toute  forme de déviation et de complexe qui régnait au sein de la  famille de charif Hâdi, son honorable père comme s'il s'agissait  d'un lycée bien organisé voire une faculté de haut niveau  exigeant aux étudiants d'associer à la fois la vertu, à l'éthique, à  l'honnêteté, à la foi et à la conviction d'une manière vraiment  exceptionnelle. 

Les psychologues aussi bien que les pédagogues s'accordent à  l'unanimité que la maison constitue en effet un cadre propice  pour former les enfants que l'on veut à tout prix remplis de  sagesse et pour recourir à toute la science dans l'édification  d'une fondation, d'une base solide sur laquelle s'élèvera un  édifice aussi solide que joli et aussi vaste que présentable. Et  l'enfant parcourt toutes ces étapes progressivement grâce à ses  aptitudes et à sa capacité d'assimiler les nouvelles données pour  atteindre son idéal. Y a-t-il un idéal mieux que le sage Charif  Hâdi pour assurer l'éducation de la nouvelle génération ? Et y at-il quelqu'un plus apte que le défunt pour recevoir cette  éducation et l'adopter dans la bonne voie ? Il faut donc admettre  que notre défunt ait réussi son examen qui lui offrit l'occasion  de disposer de hauts degrés de la perfection. 

4- Sa personnalité et ses qualités 

As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui)  était une personne compatissante, bienveillante et très sensible  quant aux intérêts de la communauté. L'amour ne constituait  pas pour lui l'unique raison pour s'approcher de quelqu'un ni le  mécontentement pour s'en éloigner et pas même la majesté pour  le respecter. D'après lui, le degré de foi et le bien constituaient  les vrais critères pour apprécier et évaluer les gens qui le  côtoyaient. 

La manière dont l'a brièvement décrit le philosophe Rayḥâni  dans son livre intitulé «mulûk al-‘arab» 1, après lui avoir rendu  visite, suffit largement pour exprimer avec clarté ce que  représentait cet honorable imam pour le monde islamique en  général et le monde arabe en particulier. Cette brève description  permet également de donner une idée sur son degré d'ascétisme  ainsi que son degré de piété. Il avait la même vision sur ce  monde périssable que les prophètes et les grands personnages  parmi les hommes vertueux. 

5- Son savoir et ses œuvres  

Vous serez d'accord avec nous qu'as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr  (Que la grâce de Dieu soit sur lui) était l'homme le plus génial,  le plus doué et le plus grand penseur du vingtième siècle.  En effet, la plupart des savants ne se contentent que d'une seule  spécialité dans le domaine de l'art, de la littérature ou d'autres  domaines de la science. Celui-ci veut à tout prix devenir  philosophe, celui-là veut devenir jurisconsulte pendant que  celui-là d'autre suit les cours de littérature pour devenir homme  de lettres. On se contente alors de lire une seule page de  philosophie portant sur l'intelligence, les réalités intelligibles,  les substances et les accidents pour devenir philosophe ; ou sur  des sujets tels que le jugement, l'héritage, le commerce et autres  chapitres du Fiqh ou tout simplement sur des sujets ayant trait  aux fondements du Fiqh à l'instar du principe de «Barâ’a» et le  «Istiṣḥâb», la règle «Ishtighâl», le «Ta‘âdul» et le «Tarâjiḥ»  voire sur les recherches portant sur le «Qaṭ‘» (la certitude), le  «Ẓann», ou les autres sujets des fondements du Fiqh pour  devenir jurisconsulte. L'homme de lettres est celui qui se  plonge dans les études de littérature: son histoire, ses textes et  l'étude de la poésie de l'époque du Jâhiliyya (L'époque  préislamique), de l'époque Omeyyade ou de l'époque ‘Abbaside 

                                                        

1. Revoir la description de ce philosophe déjà citée lors de la  publication de la presse iraquienne de l'éloge du défunt. 

78  Les Chiites et les sciences islamiques 

afin de faire connaissance avec les grandes figures de la  littérature de l'époque.  

Quant à l'objectif de l'illustre disparu (Que la grâce de Dieu soit  sur lui), c'était tout autre chose: Il visait plutôt le progrès  perpétuel de la science. Il voulait le plus simplement du monde  faire de sa tête une véritable encyclopédie scientifique, une  véritable bibliothèque renfermant les sujets les plus délicats de  différents domaines de la science. Il visait ce grand objectif  jusqu'à ce qu'il ait pu maîtriser à la fois toutes les disciplines  d'une manière qu'on ne peut plus parfaite.  En effet, lorsque vous examinez minutieusement les œuvres  d'as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui)  qui dépassent d'ailleurs la centaine, vous serez certainement  étonnés car vous vous rendrez sûrement compte que chacun de  ses livres ayant trait à tel ou tel autre domaine de la science  prouve à suffisance qu'il était vraiment l'homme le plus doué  dans le domaine. Et lorsque vous lisez ensuite son deuxième  livre puis son troisième et ainsi de suite, vous vous rendrez  effectivement compte qu'il maîtrise amplement le domaine en  question comme s'il en était le fondateur.  Nous projetons de publier un document spécial sur la vie de cet  illustre disparu (Que la grâce de Dieu soit sur lui) 1 afin  d'expliquer ses efforts combien louables dans la rédaction des  livres et ses grands services en faveur de la communauté  islamique et de la science. 

6- L'annonce de sa mort 

As-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de Dieu soit sur lui)  est décédé le 11 Rabi‘ al-Awwal de l'an 1354 de l'Hégire.  L'annonce de sa mort avait plongé l'Iran, l'Afghanistan, l'Iraq,  Djabal ‘Amil et tout le monde islamique d'ailleurs dans une  profonde tristesse. Des cérémonies ont été organisées par-ci 

                                                        

1. Nous avons déjà déchargé la commission de cette responsabilité  car, Dieu merci, nous avons déjà pu accomplir ce devoir.



par-là dans toutes les capitales du monde islamique ainsi que  dans toutes les villes et villages pour lui rendre hommage. Dans  la ville de Ṣûr, qu'Allah offre de la patience à cette  communauté, on lui avait consacré spécialement sept jours de  deuil. Nous profitons quant à nous de cette occasion pour  présenter nos sincères condoléances à son successeur, le guide  et le président du conseil des nobles de l'Iraq ainsi qu'à tous les  membres de la famille de l'illustre disparu.  Pour finir, nous invitons toute la communauté islamique à tirer  une leçon de la vie  d'as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce  de Dieu soit sur lui) et de la prendre comme modèle pour  éduquer les jeunes générations tout en espérant produire des  savants de sa trempe caractérisés par la vertu et la sincérité et  qui œuvrent pour l'épanouissement ainsi que pour le  développement de toute la communauté avec l'aide d'Allah le  Très-Haut. 

La commission chargée des fêtes 

7- La mort d'as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de  Dieu soit sur lui) de la bouche des poètes 

Toute une multitude de poètes et d'hommes de lettres avaient  décrit la mort d'as-Sayyed Ḥassan aṣ-Ṣadr (Que la grâce de  Dieu soit sur lui) dans plus d'une vingtaine de poèmes en arabe  et en persan. Il y a par exemple ce poème de Cheikh al-Faqîh,  al-‘Allâma Cheikh Mortaḍâ Âl-Yasin (Qu'Allah fortifie son  âme) qui signifie littéralement: 

Aucun cœur n'a pu supporter la douleur causée par ta  disparition 

Aucun œil non plus n'a goûté au sommeil   Vraiment, que tu te sois débarrassé de cette fièvre  C'est en réalité mon âme qui a quitté mon corps  Tu séjournes dans la demeure éternelle et je t'en félicite 

80  Les Chiites et les sciences islamiques 

Car c'est la meilleure demeure pour la vie que Dieu ait  accordée. 

Même si mes yeux ne te voient plus  Tes yeux quant à eux nous verront toujours  Tu as disparu mais c'est la guidance qui nous a annoncé plutôt  ton absence 

Et je crois que c'est un homme vertueux et bienfaisant qui nous  a quittés pour toujours. 

L'an 1354 de l'Hégire 










CHAPITRE I 

LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS  LES ‘ULUM-UL-QUR’ÂN (SCIENCES CORANIQUES) 

Avant tout, il est important de signaler que, selon plusieurs  sources, c'est le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali (Que  la paix soit sur lui) qui fut le tout premier à avoir donné une  classification des sciences coraniques. Il avait subdivisé ce  domaine en soixante branches différentes tout en citant un  exemple pour chacune dans un livre que nous conservons  jusqu'à nos jours. Ce chef-d'œuvre constitue en tout cas un  document de référence pour tous les livres écrits dans le  domaine des sciences coraniques.  Et c'est encore le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali (Que  la paix soit sur lui) qui avait constitué le tout premier  exemplaire du saint Coran surnommé «muṣḥafu Amîr-ulMu’minîn» selon l'ordre de révélation des versets, et cela juste  quelques mois après la disparition du saint Prophète (Que le  salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres  de sa sainte et noble famille). Les hadiths qui confirment cette  information selon les sources des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit  sur eux tous) sont reconnus comme étant «Mutawâtir» et  «Mustafîd», selon les sources Sunnites. Nous avions eu à en  citer quelques uns dans le livre de base dans notre entretien  avec Ibn Ḥajar al-‘Asqalâni. 

I. 1 - Le premier à avoir écrit un livre sur le Tafsîr (le  commentaire) du saint Coran  

Le tout premier à avoir écrit sur le commentaire du saint Coran  est un dénommé Sa‘îd Ibn Jubeyr at-Tâbi‘i (Qu'Allah soit  satisfait de lui). Il avait vécu juste après la mort du Prophète 

84  Les Chiites et les sciences islamiques 

(Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les  membres de sa sainte et noble famille).  Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi a écrit dans son livre intitulé «al-itqâne»  que, selon un hadith rapporté par Qotâda, Sa‘îd Ibn Jubeyr était  le meilleur commentateur du saint Coran de son époque.  Ibn an-Nadîm avait lui aussi reconnu ce même fait dans son  «al-fihrist» en citant le livre de Sa‘îd Ibn Jubeyr en tête de tous  les livres écrits dans le domaine du Commentaire du Coran. Ce  dernier fut assassiné au cours de l'an 94 de l'Hégire.  Sa‘îd Ibn Jubeyr (Qu'Allah soit satisfait de lui) comptait parmi les  partisans d'Ahl-ul-Bayt les plus fidèles. Ceci a été mentionné par  toute une multitude de savants spécialistes dans leurs livres «arrijâl» (la science des rapporteurs de hadiths) à l'instar de l'Allâmeh  Jamâl-ud-dîn Ibn al-Muṭahhar dans son livre intitulé «al-khulâṣâ»  et d'Abû ‘Amru al-kachchi dans son livre sur les rapporteurs de  hadiths.  

Abû ‘Amru al-kachchi a rapporté toute une série de hadiths des  Imams infaillibles (Que la paix soit sur eux tous) dans lesquels  ils louaient les vertus de cet honorable personnage, son  attachement à eux et son honnêteté. Il a encore ajouté que le  vrai motif qui avait d'ailleurs poussé al-Ḥajjâj à assassiner Sa‘îd  Ibn Jubeyr (Qu'Allah soit satisfait de lui) n'était autre que  l'attachement de ce dernier aux Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit  sur eux tous). 

Il faut toutefois signaler que tout un groupe d'autres savants  chiites avaient eu à écrire des livres dans le domaine de Tafsîr  (commentaire du Coran) après Sa‘îd Ibn Jubeyr. On a, entre  autres: 

As-Soddi al-Kabir 

Il s'agit en fait d'Ismâ‘îl Ibn ‘Abdur-Raḥmân al-Kufi, beaucoup  plus connu sous le nom d'Abû Moḥammad al-Qurachi, décédé  en l'an 127 de l'Hégire.

Cet illustre savant avait à son actif un Commentaire du saint  Coran pour lequel Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi avait déclaré dans son  livre intitulé «al-itqâne»: 

«Le meilleur Commentaire du Coran c'est celui de Ismâ‘îl asSoddi que les spécialistes du domaine tels que ath-Thawri et  ach-Chu‘ba avaient rapporté de lui-même.»  Quant à nous, nous avons dit: 

En plus de Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi, il y avait également Cheikh  an-Najâchi qui avait mentionné le Tafsîr de Ismâ‘îl as-Soddi  dans son propre Commentaire du Coran autant que cheikh Abû  Ja‘far aṭ-Ṭûsi dans son livre intitulé «fihristu asmâ’ muṣannifi  ach-chi‘a» sur les écrivains chiites.  Ibn Qotayba avait quant à lui mentionné la tendance chiite de  cet illustre savant dans son livre intitulé «al-ma‘ârif» ainsi que  al-‘Asqalâni dans ses livres intitulés «at-taqrîb» et «tahdhib-uttahdhib». 

Ismâ‘îl as-Soddi fut tour à tour disciple de l'Imam ‘Ali Ibn alḤussein, de l'Imam al-Bâqir et de l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix  soit sur eux tous). 

Moḥammad Ibn as-Sâ’ib Ibn Bochr al-Kalbi 

Cet éminent savant a à son actif un Commentaire du Coran très  célèbre. Ibn an-Nadîm l'a aussi cité dans son livre intitulé «alfihrist» dans la partie consacrée aux auteurs des Commentaires  du Coran. 

Ibn ‘Uday a écrit dans son livre intitulé «al-kâmil»:  «Moḥammad Ibn as-Sâ’ib Ibn Bochr al-Kalbi avait des hadiths  authentiques spéciaux qu'il a rapporté d'Abû Ṣâliḥ.»  Al-Kalbi est connu pour son Commentaire du Coran considéré  comme le plus fourni et le plus riche de tous.  As-Sam‘âni quant à lui dit à ce propos: 

86  Les Chiites et les sciences islamiques 

«Moḥammad Ibn as-Sâ’ib, l'auteur du Commentaire du Coran,  était l'un de ces savants de Kufa qui croyaient au retour des  morts dans cette vie (Raj‘at). Son fils Hichâm avait une noble  ascendance et il était un chiite vraiment extrémiste.»  Quant à nous nous avons dit: 

Moḥammad Ibn as-Sâ’ib Ibn Bochr al-Kalbi faisait partie des  plus fidèles chiites disciples de l'Imam Zayn-ul-‘Abidîn et de  son fils l'Imam al-Bâqir (Que la paix soit sur eux tous). Il est  décédé en l'an 146 de l'Hégire. 

Jâbir Ibn Yazîd al-Ju‘fî, le maître du Commentaire du  Coran (Tafsîr) 

Cet honorable savant était disciple de l'Imam al-Bâqir (Que la  paix soit sur lui) et son inséparable compagnon. Il avait à son  actif toute une série de livres dont un Commentaire du Coran. Il  est décédé en l'an 127 de l'Hégire.  Le Tafsîr de Jâbir Ibn Yazîd al-Ju‘fî est évidemment différent  de celui de l'Imam al-Bâqir (Que la paix soit sur lui) cité par  Ibn an-Nadîm dans son «al-fihrist» parmi tant d'autres  Commentaires coranique en disant:  «Le livre de al-Bâqir Moḥammad Ibn ‘Ali Ibn al-Ḥussein  rapporté par Abul-Jârûd Ziyâd Ibn Mondhir, le chef de la  tendance Jârudite et Zaydite.» 

Quant à nous, nous disons: 

Un groupe de Chiites dignes de confiance à l'instar d'Abû Baṣîr  Yaḥyâ Ibn Qâsim al-Asadi avait eu l'occasion de rapporter ce  commentaire du Coran de l'Imam al-Bâqir (Que la paix soit sur  lui) d'Abul-Jârûd bien avant sa déviation vers le Zaydisme. 

I. 2 - Le premier à avoir écrit sur la lecture coranique et le  premier à avoir rassemblé les différents styles de lecture 

Le tout premier à avoir écrit sur la lecture coranique est un  dénommé Abû Sa‘îd qui n'est autre que Abâne Ibn Taghlib  ar-Rab‘i. Il était également connu sous le nom d'Abû Umayma  al-Kufi. 

Cheikh an-Najâchi a écrit dans son livre intitulé «fihristu  asmâ’ muṣannifi ach-chi‘a» sur les écrivains Chiites:  Abâne était le devancier dans toutes les sciences coraniques,  dans le Fiqh ainsi que dans les hadiths. Il avait son propre style  de lecture coranique très connu chez les lecteurs du saint Coran.  Cheikh an-Najâchi avait cité par la suite la chaîne de rapportage  de son hadith sur le saint Coran rapporté du fameux  Moḥammad Ibn Mûssâ Ibn Abî Maryam, l'auteur du livre  intitulé «al-lu’lu’» (la perle) et qui remontait jusqu'a Abâne.  Quant à Ibn Nadîm, il a écrit dans la partie consacrée à l'index  des œuvres d'Abâne dans son «al-fihrist»:  Il avait à son actif des livres sur le «Ma‘ân-il-Qur’ân» (les sens  du saint Coran), un autre livre intitulé «kitâb-ul-qirâ’a» ainsi  qu'un autre encore sur les fondements de Fiqh selon les hadiths  des sources chiites. 

Après Abâne, ce fut le tour de Ḥamza Ibn Ḥabîb, l'un des sept  maîtres de la lecture coranique d'écrire un livre dans ce  domaine. 

On retrouve le passage suivant dans le livre d'Ibn an-Nadîm  intitulé «al-fihrist»: 

«Le livre de lecture coranique rédigé par Ḥamza Ibn Ḥabîb, l'un  des sept adeptes de l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui).»  Ce même livre a aussi été mentionné par Cheikh Abû Ja‘far aṭ-

Ṭûsi dans son livre intitulé «ar-rijâl» sur les rapporteurs de 

88  Les Chiites et les sciences islamiques 

hadiths parmi les adeptes de l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit  sur lui). 

Selon Cheikh Jamâl-ud-dîn Aḥmad Ibn Moḥammad Ibn 

Ḥaddâd al-Ḥilli, le Cheikh Chahîd Moḥammad Ibn Makki a  écrit dans l'un de ses livres: 

Al-Kisâ’i avait appris la lecture coranique auprès de Ḥamza qui  l'avait apprise à son tour auprès d'Abû ‘Abdullâh aṣ-Ṣâdiq (Que  la paix soit sur lui). Quant à ce dernier, il avait appris la lecture  coranique auprès de son illustre père et lui de son propre père,  et ainsi de suite jusqu'au Commandeur des croyants, l'Imam  ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).  Quant à nous, nous disons: 

Ḥamza avait également appris la lecture coranique auprès  d'A‘mach et Ḥimrân Ibn A‘yune qui comptaient tous deux,  comme nous le verrons, parmi les grands Cheikhs Chiites.  Personne n'avait en tout cas précédé Abâne et Ḥamza dans la  constitution des livres sur la lecture coranique.  Et pourtant adh-Dhahabi et une série d'autres chercheurs qui ont  écrit des livres sur les différentes catégories de lecteurs du saint  Coran ont prétendu que le tout premier à avoir composé un  livre sur les différents styles de lecture coranique serait un  certain Abû ‘Obeyd al-Qâsim Ibn Salâm décédé en l'an 224 de  l'Hégire.  

Et il n'y aucun doute que Abâne Ibn Taghlib ar-Rab‘î ait vécu  avant ce Abû ‘Obeyd, car adh-Dhahabi, dans son livre intitulé  «al-mizân», ainsi que Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi dans son livre  intitulé «aṭ-ṭabaqât», ont tous deux mentionné que Abâne est  décédé en l'an 141 de l'Hégire. Ce qui prouve ainsi que Abâne  avait vécu environ 83 ans avant Abû ‘Obeyd.  Il en est de même pour Ḥamza Ibn Ḥabîb qui, toujours d'après  adh-Dhahabi et Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi, est né en l'an 80 de  l'Hégire et décédé en l'an 156 de l'Hégire selon les uns et en l'an154 de la même ère, selon les autres. Et il y en a qui fixent  carrément le décès de Ḥamza Ibn Ḥabîb en l'an 158 de l'Hégire.  Quoiqu'il en soit, ce sont les savants chiites qui furent les  premiers à écrire un livre sur la lecture coranique, et adhDhahabi et Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi ne l'ignoraient pas du tout. Ils  voulaient tout simplement citer le tout premier savant Sunnite à  avoir écrit sur la lecture coranique et non pas, bien entendu, le  tout premier savant musulman. 

Il y a d'ailleurs une autre série de savants chiites qui avaient  également précédé Abû ‘Obeyd al-Qâsim Ibn Salâm dans la  composition de livres sur la lecture coranique en plus de ceux  que nous avons déjà cités. Il s'agit en effet des gens tels que: 

Ibn Sa‘dân Abû Ja‘far Moḥammad Ibn Sa‘dân aḍ-Ḍarir  mentionné par Ibn an-Nadîm dans son livre intitulé «al-fihrist»  parmi les chiites spécialistes de la lecture coranique. Il a dit à ce  propos: 

Il (en parlant de Ibn Sa‘dân Abû Ja‘far Moḥammad Ibn Sa‘dân  aḍ-Ḍarir) était le maître de la masse et l'un de ceux qui lisaient  le saint Coran selon le style de Ḥamza avant de s'inventer un  style propre à lui. Il est né à Bagdad, mais il avait fait ses  études à Kufa. Il est décédé en l'an 231 de l'Hégire, le jour  même d'Arafat. Il est l'auteur d'un certain nombre de livres dont  «al-qirâ’a» sur la lecture coranique, «mukhtaṣar-un-naḥw»  sur la syntaxe arabe ainsi qu'un autre livre sur le code pénal  semblable à celui de al-Farrâ’. 

Moḥammad Ibn Ḥassan Ibn Abî Sârah ar-Rawâsi de Kufa 

Il s'agit du maître de al-Kisâ’ï et de al-Farrâ’ qui faisait partie  de proches disciples de l'Imam al-Bâqir (Que la paix soit sur  lui). Abû ‘Amru ad-Dâni l'a cité dans la classe des lecteurs 

«qurrâ’»du saint Coran en disant qu'il avait eu des cours de  lecture auprès d'Abû ‘Amru et assisté aux leçons de lecture  coranique dispensées par al-A‘mach l'un des savants de Kufa. Il  était habilité à émettre son propre avis dans la lecture coranique 

90  Les Chiites et les sciences islamiques 

où il avait un bon nombre d'adeptes. Il avait un certain nombre  d'élèves sur la lecture coranique parmi lesquels Khallâd Ibn  Khâlid et ‘Ali Ibn Moḥammad al-Kondi. Il y avait également  une série de personnes qui rapportaient de lui la lecture  coranique à l'instar d'al-Kisâ’ï et d'al-Farrâ’. Il est décédé au  début du deuxième siècle de l'Hégire. Selon an-Najâchi dans  son «fihristu asmâ’ muṣannifi ach-chi‘a», Moḥammad Ibn 

Ḥassan Ibn Abî Sârah ar-Rawâsi al-Kûfi avait à son actif une  série de livres parmi lesquels le grand et le petit «al-waqf walibtidâ’» ainsi que le livre intitulé «al-hamz» sur les règles de  lecture coranique. 

Chahîd Zayd Ibn ‘Ali Ibn al-Ḥussein Ibn ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb 

Il avait quant à lui opté pour le style de son propre grand-père,  le Commandeur des croyants (Que la paix soit sur eux tous),  comme l'affirme ‘Omar Ibn Mûssâ ar-Rajhi1. Ce dernier a écrit  dans l'introduction du livre sur la lecture de Zayd: J'ai entendu  cette façon de lire chez Zayd Ibn ‘Ali Ibn al-Ḥussein Ibn ‘Ali  Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur eux tous). Je n'avais jamais  vu quelqu'un qui maîtrise les sciences coraniques autant que lui.  Il en connaissait les Nâsikh (les versets abrogatifs), les  Mansûkh (les versets abrogés), tous les sujets complexes ainsi  que le I‘râb (l'analyse grammaticale). Il fut assassiné à l'époque  de Hichâm Ibn ‘Abdul-Mâlik en l'an 122 de l'Hégire. Il était  alors âgé de 42 ans étant donné qu'il est né en l'an 80 de  l'Hégire. 

Tous ceux-ci avaient écrit des livres sur la lecture coranique  bien avant Abû ‘Obeyd Qâsim Ibn Salâm. Ce qui prouve à  suffisance que ce sont les savants chiites qui furent les premiers  à rédiger des livres dans ce domaine. 

                                                        

1. Ou al-Wajihi.


I. 3 - Le premier à avoir écrit un livre sur les préceptes du  saint Coran 

Le tout premier à avoir écrit sur les préceptes du saint Coran est  un dénommé Moḥammad Ibn Ṣaïb al-Kalbi, l'un des disciples  de l'Imam al-Bâqir (Que la paix soit sur lui), que nous avons  déjà cité plus haut. Ibn Ṣaïb a également été cité par Ibn anNadîm dans son livre intitulé «al-fihrist» dans la partie réservée  aux livres rédigés sur les préceptes du saint Coran. Il a dit  exactement: Moḥammad Ibn Ṣaïb al-Kalbi a rapporté le livre  intitulé «aḥkâm al-Qur’ân» sur les règles du saint Coran de  Ibn ‘Abbâs. 

Quant à nous, nous disons: 

Comme nous l'avons déjà mentionné plus haut, Ibn Ṣaïb alKalbi est décédé en l'an 146 de l'Hégire. Ainsi, la prétention de  as-Suyûṭi selon laquelle l'Imam ach-Châfi‘i serait le tout  premier à avoir constitué un livre portant sur les préceptes du  saint Coran mérite d'être examinée et vérifiée avec minutie.  En effet, Imam ach-Châfi‘i est décédé en l'an 204 de l'Hégire  alors qu'il était seulement âgé de 54 ans. Il en est de même pour  sa déclaration dans son livre intitulé «ṭabaqât-un-nuḥât» sur  les grammairiens selon laquelle le tout premier à avoir écrit un  livre sur les préceptes du saint Coran serait Qâsim Ibn Aṣbagh  Ibn Moḥammad Ibn Yûsuf al-Bayâni al-Qorṭobi de  l'Andalousie (dans l'actuelle Turquie) décédé en l'an 340 de  l'Hégire alors qu'il était âgé de 93 ans et quelques jours. 

I. 4 - Le premier à avoir écrit un livre sur les faits insolites  dans le saint Coran 

Selon un bon nombre de nos savants, le tout premier à avoir  écrit un livre sur les faits insolites dans le saint Coran, c'est  encore le Cheikh Chiite Abâne Ibn Taghlib qui était déjà le  tout premier à avoir constitué un livre sur la lecture coranique.  En outre, cette information fut également confirmée par Yâqut 

92  Les Chiites et les sciences islamiques 

al-Ḥamawi dans son livre intitulé «mu‘jam al-’udabâ’» sur les  hommes de lettres ainsi que par Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi dans son  livre intitulé «bughyat-ul-wi‘ât». Ces derniers furent tous les  deux d'accord que Abâne Ibn Taghlib est décédé en l'an 141 de  l'Hégire. 

Et pourtant Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi a écrit dans son livre intitulé  «al-awâ’il» sur les pionniers dans les différents domaines: Le  premier à avoir rédigé un livre sur les faits insolites dans le  saint Coran fut Abû ‘Obeyda Mu‘mar Ibn al-Muthannâ décédé  en l'an 209 de l'Hégire, ou en l'an 210 voire en l'an 211 selon  certains autres avis. 

Quant à nous, nous ne croyons pas du tout que Jalâl-ud-dîn asSuyûṭi ait complètement oublié ce qu'il avait déclaré dans la  biographie d'Abâne Ibn Taghlib dans son «bughyat-ul-wi‘ât»,  lorsqu'il avait affirmé que Abâne avait écrit un livre sur les faits  insolites dans le saint Coran. Loin de là en tout cas. Il faisait  tout simplement ici allusion au tout premier savant de la ville  de Basra à avoir rédigé un livre dans ce domaine. En effet Abû  ‘Obeyda n'était nullement de la tendance sunnite pour que l'on  puisse prétendre que Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi voulait seulement  citer le tout premier savant sunnite. Car, comme l'affirme  Jahedh dans son livre intitulé «al-ḥayawane», de nos jours  édité en Egypte, Abû ‘Obeyda était bel et bien de la tendance  Kharijite Ṣafuriyya. 

Il faut néanmoins signaler qu'il y a eu toute une série de savants  chiites qui ont également écrit des livres dans ce même  domaine après Abâne Ibn Taghlib. Nous pouvons citer le cas  d'Abû Ja‘far ar-Rawâsi qui avait lui aussi vécu avant Abû  ‘Obeyda, Abû ‘Othmân al-Mâzéni décédé en l'an 248 de  l'Hégire, al-Farrâ’ décédé en l'an 207 de l'Hégire, Ibn Dureyd  al-Kufi, homme de lettres décédé en l'an 321 de l'Hégire ou  encore ‘Ali Ibn Moḥammad as-Simsâṭi dont nous allons  prouver la tendance chiite lorsque nous citerons leurs biographies dans les chapitres portant sur le Naḥw (la  grammaire arabe) et la linguistique. 

I. 5 - Le devancement des savants chiites dans la composition  des livres sur les différents thèmes abordés dans le saint  Coran (Ma‘âni-l-Qur’ân) 

Le tout premier à avoir écrit un livre sur les différents thèmes  abordés dans le saint Coran est encore une fois de plus ce  Cheikh Chiite Abâne Ibn Taghlib décédé en l'an 141 de  l'Hégire. Toute une multitude de savants avaient cité son livre  dans ce domaine. Nous pouvons citer l'exemple de Cheikh Ibn  an-Nadîm dans son livre intitulé «al-fihrist», de Cheikh anNajâchi dans son livre intitulé «fihrist asmâ’ muṣannifi achchi‘a» dans lequel il cite les écrivains de la tendance chiite, et  tant d'autres savants d'ailleurs. Et, tout au long de nos  recherches, nous n'avons pas trouvé quelqu'un d'autre ayant  écrit dans ce domaine avant Abâne.  Toutefois, nous retrouvons également certains autres de nos  savants chiites à l'instar de ar-Rawâsi et de al-Farrâ’ qui avaient  aussi écrit des livres dans ce domaine. Ibn an-Nadîm dit à ce  propos: 

«Il y existe un livre sur les différents thèmes abordés dans le  saint Coran écrit de la main de ar-Rawâsi ainsi qu'un autre  rédigé par al-Farrâ’ pour ‘Omar Ibn Baker. Et ces deux auteurs  étaient tous de la tendance chiite.»  Le tout premier à avoir écrit un livre sur les Nâsikh (les versets  abrogatifs) et les Mansûkh (les versets abrogés) dans le saint  Coran est un certain ‘Abdullâh Ibn ‘Abdur-Raḥmân al-Aṣam  al-Masma‘ï al-Baṣri qui faisait partie des savants du monde  Chiite. Il comptait parmi les disciples de l'Imam Abî ‘Abdullâh  aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui).  Après ‘Abdullâh, nous pouvons citer le cas de Dâram Ibn  Qabîṣa Ibn Nahchal Ibn Majama‘ Abul-Ḥassan at-Tamîmi ad94  Les Chiites et les sciences islamiques 

Dârami l'un des Cheikh de la première génération des Chiites.  Celui-ci avait vécu assez longtemps étant donné qu'il avait  même connu l'époque de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur  lui). Il n'est décédé que vers la fin du deuxième siècle de  l'Hégire. Il avait à son actif deux livres sur les versets abrogatifs  et les versets abrogés dans le saint Coran, à savoir: «al-wujûh  wan-naẓâ’ir» et «an-nâsikh wal-mansûkh» que Cheikh anNajâchi a eu à mentionner dans son livre intitulé «fihristu  asmâ’ muṣannifi ach-chi‘a» dans lequel il cite les écrivains de  la tendance chiite, dans la partie où il cite la biographie de ce  grand savant. 

Vint ensuite le tour de Ḥassan Ibn ‘Ali Ibn Faḍḍâl, l'un des  adeptes de l'Imam ‘Ali Ibn Mûssâ ar-Réḍâ (Que la paix soit sur  lui) décédé en l'an 224 de l'Hégire.  Ce fut ensuite le tour du grand Cheikh Aḥmad Ibn Moḥammad  Ibn ‘Isâ Ach‘ari al-Qumi qui faisait lui aussi partie des adeptes  de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur lui). Cheikh Aḥmad  avait vécu assez longtemps étant donné qu'il était encore vivant  à l'époque de l'Imam Abû Moḥammad Hassan al-‘Askari (Que  la paix soit sur lui). 

Et pourtant, d'après Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi, le tout premier à  avoir écrit un livre sur les Nâsikh et les Mansûkh dans le saint  Coran serait Abû ‘Obeyd Qâsim Ibn Salâm, décédé en l'an 224  de l'Hégire. Or celui-ci avait vécu à l'époque de Ḥassan Ibn ‘Ali  Ibn Faḍḍâl, l'un des savants qui avait déjà un livre dans ce  domaine à son actif. Et bien entendu, tout ceci s'était passé des  années plus tard après la génération d'al-Masma‘ï. Et d'ailleurs,  c'était déjà bien après l'époque de Dâram Ibn Qabîṣa.  Dans tous les cas, ce sont les savants chiites qui furent les tous  premiers à avoir rédigé des livres sur les Nâsikh et les Mansûkh  du saint Coran. 

Et le tout premier à avoir écrit un livre sur les «Nawâdir» (Les  faits extraordinaires) dans le saint Coran est un dénommé ‘Ali Ibn al-Ḥussein Ibn Faḍḍâl qui comptait parmi les Cheikhs  Chiites du troisième siècle de l'Hégire. En guise de  confirmation, on lit le passage suivant dans «al-fihrist» de Ibn  an-Nadîm: «Et le livre du Cheikh Chiite ‘Ali Ibn Ibrâhim Ibn  Hâchim sur les «Nawâdir» dans le saint Coran, le livre d'Ali  Ibn Ḥassan Ibn Faḍḍâl de la tendance chiite, le livre d'Abi Naṣr  Ayyachi, un autre Chiite.» 

Quant à nous, nous disons: 

Aḥmad Ibn Moḥammad as-Sayyâri, l'écrivain originaire de la  ville de Basra, avait lui aussi à son actif un livre sur les  «Nawâdir» dans le saint Coran. En effet, as-Sayyâri avait écrit  un livre intitulé «nawâdir al-Qur’ân» pour Ṭâhir à l'époque  même de l'Imam al-Ḥassan al-‘Askari (Que la paix soit sur lui).  Abul-Ḥassan Moḥammad Ibn Aḥmad Ibn Moḥammad, plus  connu sous le nom de al-Ḥârithi, a également un livre dans ce  domaine intitulé «nawâdir ‘Ilm-il-Qur’ân».  Cheikh an-Najâchi dit, en parlant de lui: Il comptait parmi les  grandes figures de l'époque et parmi nos compagnons les plus  confiants. 

Le tout premier à avoir écrit un livre portant sur les  «Mutachâbih» (Les analogies) contenues dans le saint Coran  est un dénommé Ḥamza Ibn Ḥabîb Zayyât al-Kufi, l'un des  partisans de l'Imam Abû ‘Abdullâh aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit  sur lui). Cet illustre savant est décédé à Ḥolwâne en l'an 156 de  l'Hégire. On retrouve d'ailleurs le passage suivant dans le livre  intitulé «al-fihrist» d'Ibn an-Nadîm:  «Ainsi que le livre sur les «Mutachâbih» dans le saint Coran  écrit par Ḥamza Ibn Ḥabîb, l'un des sept fidèles compagnons de  l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui).»  Et c'est aussi le cas de Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi qui avait  également cité ce Ḥamza parmi les compagnons de l'Imam aṣ-

Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui). 

96  Les Chiites et les sciences islamiques 

Néanmoins, bien avant Ibn an-Nadîm et Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi, Ibn  ‘Uqda dans son livre ar-Rijâl, avait déjà eu à mentionner ce  même Ḥamza parmi les compagnons de l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que  la paix soit sur lui). 

Bien entendu, un bon nombre de nos savants chiites avaient  aussi eu l'occasion de rédiger des livres dans ce domaine. Nous  pouvons citer parmi eux Moḥammad Ibn Aḥmad al-Wazir qui  avait vécu à l'époque de Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi ainsi que  Cheikh Rachîd-ud-dîn Moḥammad Ibn Chahrachûb alMâzandarâni décédé en l'an 588 de l'Hégire.  Le tout premier à avoir écrit un livre sur les «Maqṭû‘» (les  détachés) et les «Mawṣûl» (les liés) contenus dans le saint  Coran est encore le Cheikh Ḥamza Ibn Ḥabîb déjà cité  comme étant le tout premier savant musulman à avoir écrit sur  les «Mutachâbih» dans le saint Coran. Moḥammad Ibn Isḥâq,  plus connu sous le nom d'Ibn An-Nadîm, a écrit le passage  suivant dans son livre intitulé «al-fihrist»:  «…le livre sur les «Maqṭû‘» et les «Mawṣûl» dans le saint  Coran de Ḥamza Ibn Ḥabîb, l'un des sept fidèles compagnons  de l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui).»  Le tout premier à avoir mis les points sur les lettres du saint  Coran ainsi que les signes de I‘râb (Signes de déclinaison), et  qui avait par ce fait d'ailleurs protégé le saint Coran de toute  forme d'altération est, selon la plupart des sources, le dénommé  Abul-Aswad ad-Dû’ali, ou Yaḥyâ Ibn Ya‘mur ‘Odwâni, son  propre l'élève, selon d'autres sources. Le premier avis est en  tout cas le plus plausible, le plus vraisemblable.  Dans tous les cas, ce sont les savants chiite qui raflent encore  une fois de plus la palme d'or, était donné que les deux savants  précités étaient tous deux Chiites. Il suffit pour cela de  consulter notre livre de base pour des plus amples informations. 

Le tout premier à avoir écrit un livre sur le «Majâz» (la  métaphore) dans le saint Coran est le dénommé al-Farrâ’ Yaḥyâ Ibn Ziyâd décédé en l'an 207 de l'Hégire sur qui nous  allons d'ailleurs revenir dans le chapitre consacré au «Naḥw»  (la grammaire arabe). Mawlâ ‘Abdullâh al-Afandi a affirmé  dans son livre intitulé «riyâḍ al-‘ulamâ’» sur les différents  savants que al-Farrâ’ était effectivement Chiite imâmite avant  d'ajouter: 

«Quant à la prétention de Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi selon laquelle  al-Farrâ’ serait Mu‘tazilite est probablement une erreur due tout  simplement à la confusion de la plupart des savants Sunnites  entre les dogmes chiites et Mu‘tazilites. Al-Farrâ’ était  vraiment Chiite imâmite.» 

Il y a eu également toute une série d'autres savants musulmans  qui avaient aussi constitué des livres dans ce domaine. Et le  meilleur livre de toute la série est sûrement celui du as-Sayyed  Charif ar-Raḍi al-Mûsawi, le frère d'as-Sayyed al-Mortaḍâ.  Le tout premier à avoir écrit un livre sur les «Amthâl-ulQur’ân» (les similitudes contenues dans le saint Coran) est  l'honorable Cheikh Moḥammad Ibn Moḥammad Ibn Junayd.  Ibn an-Nadîm écrit textuellement le passage suivant dans son  livre intitulé «al-fihrist», et plus précisément vers la fin de la  liste des livres écrits sur les divers thèmes abordés dans le saint  Coran:  

«…le livre de Ibn Junayd sur les Amthâl-ul-Qur’ân».   Tout au long de nos recherches, nous n'avons pas du tout trouvé  un quelconque autre savant qui aurait écrit un livre sur les  similitudes contenues dans le saint Coran avant le Cheikh Ibn  Junayd. 

Le tout premier à avoir écrit un livre sur les «Faḍâ’il-ulQur’ân» (les vertus du saint Coran) est le dénommé Oubeyy  Ibn Ka‘b al-Anṣâri, l'un des compagnons du Prophète (Que le  salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres  de sa sainte et noble famille). Ibn an-Nadîm l'avait d'ailleurs  également mentionné dans son livre intitulé «al-fihrist». 

98  Les Chiites et les sciences islamiques 

Et pourtant Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi ne s'était pas apparemment  rendu compte du devancement de Oubeyy dans ce domaine, car  il prétend que le tout premier à avoir rédigé un livre sur les  vertus du saint Coran serait l'imam Moḥammad Ibn Idris achChâfi‘i décédé en l'an 204 de l'Hégire.»  As-Sayyed ‘Ali Ibn aṣ-Ṣadr al-Madani, l'auteur du livre intitulé  «as-salâfa» a affirmé dans son livre intitulé «ad-darajât-urrafî‘a fi ṭabaqât ach-chi‘a» sur la hiérarchie des savants du  monde chiite que Oubeyy était bel et bien chiite sur base de  preuves. En ce qui nous concerne, nous avons personnellement  rajouté toute une série d'autres preuves et témoignages à ce  propos dans le livre de base. 

Il y a eu également toute une série d'autres savants chiites qui  avaient eux aussi constitué des livres sur les vertus du saint  Coran après Oubeyy Ibn Ka‘b al-Anṣâri. Nous pouvons citer le  cas des gens tels que Ḥassan Ibn ‘Ali Ibn Abû Ḥamza alBaṭâ’ini et Moḥammad Ibn Khâlid al-Barqi qui avaient vécu à  l'époque de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur lui), Aḥmad  Ibn Moḥammad as-Sayyâri Abû ‘Abdullâh al-Kâtib al‘Ayyâchi al-Baṣri qui avaient vécu à l'époque de l'Imam al‘Askari et avant l'occultation de l'Imam al-Mahdi (Que la paix  soit sur eux tous) ainsi que beaucoup d'autres Cheikhs Chiites à  l'instar de Moḥammad Ibn Mas‘ûd al-‘Ayyâchi, ‘Ali Ibn  Ibrâhim Ibn Hâchim le maître de Cheikh al-Kuleyni, Aḥmad  Ibn Moḥammad Ibn ‘Ammâr Abu ‘Ali al-Kufi décédé en l'an  346 de l'Hégire, pour ne citer que ceux-là.  Le tout premier à avoir écrit un livre sur les «Asbâ‘-ul-Qur’ân»  (le chiffre sept dans le saint Coran) ainsi que sur les  délimitations des versets coraniques est encore le dénommé 

Ḥamza Ibn Ḥabîb al-Kufi, l'un des sept fidèles compagnons de  l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui) que nous avons  d'ailleurs déjà cité plus haut. Ibn an-Nadîm avait eu à  mentionner ses œuvres dans son «al-fihrist», intitulés «asbâ‘ul-Qur’ân» et «ḥudûd ’ây al-Qur’ân».

Et tout au long de nos recherches, nous n'avons trouvé un autre  savant qui aurait écrit un livre dans ce domaine avant le Cheikh 

Ḥamza Ibn Ḥabîb al-Kufi. 

I. 6 - Les grands maîtres chiites dans les sciences coraniques 

Parmi les grandes figures dans le domaine des sciences  coraniques, nous avons: 

‘Abdullâh  Ibn ‘Abbâs 

Cet illustre personnage fut le tout premier savant chiite à avoir  publiquement donné cours sur le Tafsîr (commentaire du  Coran) ou exégèse du saint Coran.  Un bon nombre de nos savants chiites avaient beaucoup écrit  sur sa biographie et confirmé sa tendance chiite. Nous  retrouvons parmi eux d'illustres personnages à l'instar d'asSayyed ‘Ali Ibn aṣ-Ṣadr al-Madani, dans son livre intitulé «addarajât-ur-rafî‘a fi ṭabaqât-ich-chi‘a».   De notre côté, nous avons pu apporter suffisamment de preuves  sur le chiisme de Ibn ‘Abbâs dans notre livre de base.  ‘Abdullâh Ibn ‘Abbâs est décédé en l'an 67 de l'Hégire à Ṭâïf.  Et d'ailleurs, juste avant de rendre l'âme, il avait dit:  «O Seigneur! Je me rapproche de toi au nom de mon allégeance  à ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). 

Jâbir Ibn ‘Abdullâh al-Anṣâri 

Cet illustre Cheikh était l'un des compagnons du Prophète (Que  le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les  membres de sa sainte et noble famille).  Selon Abul-Khayer, l'auteur du livre intitulé «ṭabaqât almufassirîn», cet honorable savant avait appartenu à la toute  première génération des Mufassirîn (Exégètes ou  commentateurs) du saint Coran. 

100  Les Chiites et les sciences islamiques 

Faḍl Ibn Châdhâne Neychapûri, l'un des compagnons de l'Imam  ar-Réḍâ (Que la paix soit sur lui) avait déclaré:  «Jâbir Ibn ‘Abdullâh al-Anṣâri (Qu'Allah soit satisfait de lui)  était parmi les tous premiers musulmans à s'être alliés au  Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur  lui).» 

 Ibn ‘Uqda l'a mentionne à son tour en disant:   «C'était un vrai partisan des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur  eux tous)». 

Quant à nous, nous en avons largement parlé dans notre livre de  base en apportant une série de preuves supplémentaires sur son  Chiisme. 

Jâbir Ibn ‘Abdullâh al-Anṣâri est décédé à Médine après les  années 70 de l'Hégire à l'âge de 94 ans.  

Obey Ibn Ka‘b, le maître des lecteurs du saint Coran 

 Cet illustre savant était l'un des compagnons du Prophète (Que  le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les  membres de sa sainte et noble famille) qui fit partie de la toute  première génération des Mufassirîn du saint Coran. Il était  chiite, comme nous l'avions d'ailleurs déjà mentionné. Sa  biographie est beaucoup plus détaillée dans le livre intitulé «addarajât ar-rafî‘a fi ṭabaqât ach-chi‘a» d'as-Sayyed ‘Ali Ibn aṣ-

Ṣadr Madan ainsi que dans notre propre livre intitulé «ta’sîs  ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm», le livre de base du présent livre.  Après cette série de maîtres des sciences coraniques de la  génération du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient  sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille)  vient ensuite les illustres savants de la génération suivante  appelés communément les «at-Tâbi‘ine». Nous retrouvons  parmi eux de grandes célébrités telles que:

Sa‘îd Ibn Jubayr 

Selon la déclaration de Qatada rapportée par Jalâl-ud-dîn asSuyûṭi dans son livre intitulé «al-itqâne», cet honorable cheikh  était le plus savants de tous les Tâbi‘ine dans le Tafsîr  (commentaire du Coran) du saint Coran.  Nous avons d'ailleurs déjà parlé de lui et prouvé largement son  chiisme. 

Yaḥyâ Ibn Ya‘mur 

 Cet honorable Cheikh était l'un des savants chiites de la  deuxième génération les plus célèbres dans les sciences  coraniques.  

Ibn Khallikân a dit en parlant de lui:  «Il était l'un de grands lecteurs du saint Coran de la ville Basra  et c'était auprès de lui que ‘Abdullâh Ibn Isḥâq avait appris la  lecture coranique. Il maîtrisait vraiment le saint Coran, le Naḥw  (la grammair arabe) et la lexicographie arabe. Il avait lui-même  appris le Naḥw auprès d'Abul-Aswad Duali. Il comptait parmi  ces Chiites de première classe qui clamaient la suprématie des  Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous) sur les autres sans  pour autant bafouer le droit de qui que ce soit.»  Nous en avons suffisamment parlé dans notre livre de base dans  la partie consacrée aux grandes figures de la grammaire arabe. 

Abû Ṣâliḥ Mîzân al-Baṣri 

Cet éminent savant était plus connu sous le nom de tilmîdhu  Ibn ‘Abbâs fi-t-tafsîr (L'élève d'Ibn ‘Abbâs de commentaire du  saint Coran). Le cheikh al-Mufîd Moḥammad Ibn Moḥammad  Ibn an-Nu‘mân a largement parlé de son chiisme ainsi que de sa  loyauté dans son livre intitulé «al-kâfi’a fi ibṭâl tawbat-ilkhâṭi’a» après avoir cité un hadith qu'il avait rapporté de Ibn  ‘Abbâs. Il est décédé après le premier siècle de l'Hégire.  

102  Les Chiites et les sciences islamiques 

Tâwûs Ibn Kaysâne Abû ‘Abdullâh al-Yamâni 

Ce grand savant avait appris le Commentaire du saint Coran  auprès d'Ibn ‘Abbâs. En se référant au livre de Jalâl-ud-dîn asSuyûṭi intitulé «al-itqân», le Cheikh Aḥmad Ibn Taymiyya le  comptait parmi les hommes qui maîtrisaient le mieux le  Commentaire du saint Coran. 

Ibn Qotayba a eu à confirmer son chiisme dans son livre intitulé  «al-ma‘ârif». On peut lire le passage suivant à la page 206 de  la version de ce livre édité au Caire en Egypte:  «Les savants Chiites: al-Ḥârith al-A‘war, Ṣa‘ṣa‘a Ibn Ṣawḥâne,  Aṣbagh Ibn Nabâta, ‘Aṭiyya al-‘Ufi, Ṭâwûs et al-A‘mach…»  Le Cheikh Ṭâwûs est décédé à la Mecque en l'an 106 de  l'Hégire. C'était le fidèle compagnon de l'Imam ‘Ali Ibn alḤussein as-Sajjâd (Que la paix soit sur eux tous). 

Al-A‘mach, al-Kufi Suleyman Ibn Mihrâne Abû Moḥammad  al-Asadi 

Le chiisme de cet éminent savant a été confirmé par Ibn  Qotayba dans son livre intitulé «al-ma‘ârif», par Chahristani  dans son livre sur les peuples et les sectes intitulé «al-milal  wan-niḥal», ainsi que tant d'autres écrivains d'ailleurs.  Et parmi nos savants chiites qui ont confirmé son chiisme, nous  pouvons citer le cas de Cheikh Zayn-ud-dîn surnommé achChahîd-ut-Thâni (le deuxième martyr) qui en a parlé dans les  notes de son livre intitulé «al-khulâṣa», le chercheur alMuḥaqqiq al-Bihbahâni dans le livre intitulé «at-ta‘lîqa» ainsi  que Mirzâ Moḥammad Bâqir ad-Dâmâd dans son livre intitulé  «ar-rawâchiḥ» dont nous avons reproduit textuellement les  propos dans notre livre de base en plus d'une série de preuves  supplémentaires. 

Al-A‘mach al-Kufi est décédé en l'an 148 de l'Hégire à l'âge de  88 ans.

Sa‘îd Ibn Musayyib 

Cet honorable Cheikh avait appris les sciences coraniques  auprès d'Ibn ‘Abbâs et de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la  paix soit sur lui). Ce dernier ainsi que ses compagnons l'avaient  adopté et éduqué. Il était toujours à ces côtés et ne s'en était  jamais séparé même lors de différentes batailles.  L'Imam aṣ-Ṣâdiq et l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur eux  tous) avaient témoigné de son Chiisme, selon ce que Humayri  déclare dans le troisième tome de son livre intitulé «qurb-ul’isnâd» sur les chaînes de rapportage de hadiths. Il fut le maître  de tous les lecteurs du saint Coran de la ville sainte de Médine.  Ibn al-Madâyini avait dit en parlant de lui:  «En tout cas, je ne connais pas quelqu'un d'aussi savant que lui  de toute la génération des Tawâbi‘1.»  Sa‘îd Ibn Musayyib est décédé après les années 90 de l'Hégire.  Il était alors âgé d'une quatre vingtaine d'années. 

Abû ‘Abdur-Raḥmân as-Sulami 

C'était le maître de lecture coranique de ‘Âṣim.  Ibn Qotayba avait dit en parlant de ce grand savant:  «Il faisait partie des compagnons d'Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la  paix soit sur lui), et c'était vraiment un bon lecteur du saint  Coran en plus du fait qu'il disposait de bonnes connaissances du  saint Coran au point de s'y référer pour en faire ressortir le  Fiqh.» 

Quant à nous, nous disons: 

D'après ce qu'a écrit Cheikh aṭ-Ṭabarsi dans son Commentaire  connu sous le nom de «majma‘-ul-bayâne», Abû ‘Abdur-

                                                        

1. Il s'agit de la première génération après les compagnons du  Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur  les membres de sa sainte et noble famille). 

104  Les Chiites et les sciences islamiques 

Raḥmân avait appris la lecture coranique auprès du  Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la  paix soit sur lui). Et al-Barqi l'a compté d'ailleurs parmi les  privilégiés de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) dans son  livre intitulé «kitâb-ur-rijâl» sur les rapporteurs de hadiths.  Abû ‘Abdur-Raḥmân était de la tribu de Moḍar. Il est décédé  après les années 70 de l'Hégire. 

Ismâ‘îl as-Soddi, plus connu sous le nom d'As-Soddi alKabîr 

Comme nous l'avons d'ailleurs déjà mentionné tout au début de  ce livre, dans la partie consacrée à l'exégèse du saint Coran, cet  honorable cheikh avait également à son actif un Commentaire  du saint Coran. 

Moḥammad Ibn as-Sâ’ib Ibn Bochr al-Kalbi 

Comme nous l'avons également mentionné dans la partie  consacrée à l'exégèse du saint Coran, cet illustre savant avait lui  aussi à son actif un Commentaire du saint Coran. 

Ḥimrâne Ibn A‘yune, le frère de Zorâra Ibn A‘yune al-Kufi 

Il s'agit du serviteur du célèbre Chayban, l'une de grandes  figures des sciences coraniques. Il fut tour à tour élève de  l'Imam Zayn-ul-‘Abidîn et de l'Imam al-Bâqir (Que la paix soit  sur eux tous). Il est décédé au début du deuxième siècle de  l'Hégire. 

 Le célèbre Abâne Ibn Taghlib 

 Comme nous en avons d'ailleurs largement parlé, il fut le  premier dans toutes les techniques des sciences. Il avait appris  la lecture coranique auprès de al-A‘mach, et il fut tour à tour  disciples de l'Imam as-Sajjad ‘Ali Ibn al-Ḥussein et de l'Imam  al-Bâqir (Que la paix soit sur eux tous). Il est décédé en l'an  141 de l'Hégire.


‘Âṣim Ibn Bahdalah 

Il s'agit de l'un des sept lecteurs du saint Coran selon le style  d'Abû ‘Abdur-Raḥmân as-Sulami, élève de l'Imam ‘Ali Ibn Abî 

Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Voilà d'ailleurs ce qui explique  pourquoi son style était le plus préféré de tous nos savants.  C'était selon eux le meilleur style de lecture.  Sa tendance chiite a pu être certifiée par l'honorable Cheikh  ‘Abdul-Jalil ar-Râzi, décédé en l'an 556 de l'Hégire, dans son  livre intitulé «naqḍ-ul-faḍâ’iḥ».  ‘Âṣim Ibn Bahdalah était le modèle des Chiites quant à la  lecture coranique. Il est décédé en l'an 128 de l'Hégire à Kufa  où il fut enterré. Selon d'autres sources, il serait mort à Samâwa  alors qu'il se rendait à Cham dans l'actuelle syrie.  ‘Âṣim aussi bien que al-A‘mach étaient tous deux aveugles.  Le juge al-Qâḍi Nurullah al-Mar‘achi a eu également à parler  du chiisme de cet illustre savant dans son livre intitulé «majâlis  al-Mu’minîn» tout en le citant parmi les savants chiites.  Après ces honorables savants de la génération des Tâbi‘ine,  nous avons les illustres savants de la génération suivante  appelés communément les «Atbâ‘-ut-Tâbi‘ine»1.  Nous retrouvons parmi eux de grandes figures à l'instar de: 

Abû Ḥamza ath-Thomâli Thâbit Ibn Dînar, le Cheikh des  Chiites du Kufa. 

Abul-Faraj Moḥammad Ibn Isḥâq Ibn Abî Ya‘qûb an-Nadîm a  écrit le passage suivant dans son «al-fihrist»:  «…le livre de Commentaire d'Abû Ḥamza ath-Thomâli, l'un  des compagnons les plus fidèles et les plus loyaux de l'Imam 

                                                        

1. Il s'agit de la deuxième génération après les compagnons du  Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur  les membres de sa sainte et noble famille). 

106  Les Chiites et les sciences islamiques 

‘Ali Ibn al-Ḥussein (Que la paix soit sur eux tous). Il fut  également disciple d'Abû Ja‘far (Que la paix soit sur lui).»  Cet illustre savant est décédé en l'an 150 de l'Hégire. 

Abul-Jârûd Ziyâd Ibn Mundhir 

 Cet honorable Cheikh avait rapporté tout un livre de Tafsîr  (Commentaire) du saint Coran selon l'Imam al-Bâqir (Que la  paix soit sur lui) avant de dévier vers l'école Zaydite. Et comme  nous l'avons déjà mentionné, c'est le Cheikh Abû Baṣîr al-Asadi  qui avait rapporté ledit livre d'Abul-Jârûd Ziyâd Ibn Mundhir  en personne. Ce dernier est décédé après l'an 150 de l'Hégire. 

Yaḥyâ Ibn Qâsim Abû Baṣîr al-Asadi 

Ce grand Cheikh comptait parmi les tous premiers savants en  Fiqh et en Tafsîr (Commentaire du saint Coran) sur lequel il  avait écrit un vrai chef-d'œuvre. Cheikh an-Najâchi en a  d'ailleurs parlé en le citant dans une série de chaînes de  rapporteurs de hadiths sur le Commentaire du Coran.  Cet éminent savant est décédé à l'époque d'Abû ‘Abdullâh aṣ-

Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui) assassiné en l'an 148 de  l'Hégire. 

Al-Baṭâ’inï ‘Ali Ibn Sâlim 

Il était plus connu sous le nom d'Ibn Abû Ḥamza Abul-Ḥassan  al-Kufi, le chef des Anṣâr. Il avait à son actif un livre du  Commentaire du Coran selon les Imam aṣ-Ṣâdiq et AbulḤassan, Mûssâ al-Kâẓim, (Que la paix soit sur eux tous) qu'il  avait d'ailleurs rapporté, comme nous l'avons déjà signalé,  d'Abû Baṣîr. 

Al-Ḥaṣîne Ibn Makhâriq Abû Junâda as-Solûli 

Ibn an-Nadîm a dit, en parlant de lui:  «Il appartenait à la première classe des Chiites. Et il avait à son  actif une série de livres dont un Commentaire du Coran et un livre qui parlait de toutes les disciplines en général (Jâmi‘-ul‘Ulûm).» 

Cheikh an-Najâchi lui avait reconnu à son tour un Commentaire  du Coran, un autre livre sur la lecture coranique en plus d'un  autre livre encore assez volumineux. 

Al-Kisâ’i 

Il s'agit là de l'une des sept sommités. Il avait toute une histoire  à lui tout seul. 

Par exemple: Il était le meilleur en Naḥw (grammaire arabe) et  en Gharîb1 et il était Iraquien d'origine perse.  Nous lui avons d'ailleurs écrit une biographie assez fournie  dans notre livre de base en plus des gens qui ont certifié son  Chiisme. 

Cet honorable savant est décédé à Rey en Iran, ou à Tûs selon  d'autres sources, alors qu'il était aux côtés d'Haroun ar-Rachid,  le calife ‘Abbasside. Cela s'est passé en l'an 189 de l'Hégire (Et  selon d'autres sources, en 183, en 185 voire en 193). Il était  alors âgé de 70 ans. 

Après ceux-ci, vient ensuite la classe suivante dans laquelle  nous pouvons citer des noms tels que:  

Ibn Sa‘dân aḍ-Ḍarir 

Ce grand savant n'est autre que Abû Ja‘far Moḥammad Ibn  Sa‘dân Ibn al-Mubârak al-Kufi, le grammairien, en personne.  C'était un vrai maître en la matière. Et c'était lui l'auteur des  deux livres intitulés «al-jâmi‘» et «al-muchajjar» en plus d'une  série d'autres livres. Il avait d'ailleurs un style de lecture  coranique propre à lui. 

Cet illustre savant était très célèbre pour sa crédibilité et son  équité. Il avait également à son actif un livre sur la littérature 

                                                        

1. Il s'agit des faits insolites dans le saint Coran. 

108  Les Chiites et les sciences islamiques 

arabe en plus d'un autre portant sur les différents styles de  lecture coranique. 

Et comme nous l'avions déjà signalé, Ibn an-Nadîm l'avait  également cité parmi les grands lecteurs Chiites du saint Coran  dans son «al-fihrist». 

Bien qu'il soit né à Bagdad, Ibn Sa‘dân Aḍ-Ḍarir avait fait ses  études à Kufa. Il est décédé en l'an 231 de l'Hégire, le jour  même d'Arafa. 

Yâqut en avait largement parlé dans son livre intitulé «almu‘jam», autant que Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi dans son «aṭ-

ṭabaqât» d'ailleurs. 

Yâqut quant à lui a écrit que cet honorable cheikh est né en l'an  161 de l'Hégire et est décédé, selon lui, le jour de l'Id-ul-Aḍḥâ  (la fête de sacrifice) de l'an 231 de l'Hégire tout en laissant un  fils du nom de Ibrâhim. 

Et toujours selon Yâqût, Ibn Sa‘dân avait écrit des livres, il en  avait également corrigé et il en avait dirigé la rédaction. Il  s'était personnellement adonné aux recherches et il avait même  rapporté des hadiths. Il a à son actif une série de bons livres à  l'instar du livre intitulé «ḥurûf al-Qur’ân» sur les lettres  coraniques. 

Il y avait également un groupe de savants tour à tour adeptes de  l'Imam Mûssâ al-Kâẓim et de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit  sur eux tous) qui avaient également constitué un Commentaire  du saint Coran, tels que: 

Wahib Ibn Ḥafṣ Abu ‘Ali al-Harîri 

Il était un membre de la tribu de Bani Asad. 

Yûnus Ibn ‘Abdur-Raḥmân Abû Moḥammad 

Il était le grand Cheikh Chiite de son époque.

Al-Ḥussein Ibn Sa‘îd Ibn Ḥammâd Ibn Mihrâne 

Il s'agit en fait du serviteur d'Ali Ibn al-Ḥussein Abû  Moḥammad al-Ahwâzi dont nous avions écrit les biographies  dans notre livre de base. 

‘Abdullâh Ibn aṣ-Ṣalt Abû Ṭâleb at-Taymi 

Ce grand savant du clan de Taym al-Ât Ibn Tha‘laba comptait  parmi les grandes figures dans le domaine de Commentaire du  saint Coran. Et il avait à son actif un livre intitulé «Tafsîr alQur’ân» (Commentaire du saint Coran) selon l'Imam ar-Réḍâ  (Que la paix soit sur lui). 

Aḥmad Ibn Ṣubayḥ Abû ‘Abdullâh al-Asadi al-Kufi 

Cet illustre savant comptait aussi parmi les grands  commentateurs du saint Coran. 

Ali Ibn Asbâṭ Ibn Sâlim Bayyâ‘uz-Zaṭṭi Abul-Ḥassan alMuqri’ al-Kufi 

Ali Ibn Mahziyâr al-Ahwâzi  

Cet éminent savant était l'un des spécialistes de hadiths et de  Tafsîr (Commentaire du saint Coran) sur lesquels il avait  d'ailleurs écrit une série de livres.  Il y a ensuite la classe suivante constituée d'honorables gens à  l'instar de: 

Al-Barqi, Moḥammad Ibn Khâlid al-Barqi 

Cet honorable Cheikh avait à son actif un livre intitulé «attanzil» sur la révélation du saint Coran ainsi qu'un Tafsîr  (commentaire du Coran). Il fut tour à tour disciple de l'Imam alKâẓim et de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur eux tous). Et  c'est l'un de nos compagnons chiites les plus crédibles et les  plus confiants. 

110  Les Chiites et les sciences islamiques 

Al-Ḥassan Ibn Khâlid al-Barqi 

Il s'agit en fait du frère de ce Moḥammad Ibn Khâlid al-Barqi  que nous venons de citer. Il avait à son actif une série de livres  dont son gros Commentaire du saint Coran en 120 volumes  rapporté de l'Imam al-‘Askari (Que la paix soit sur lui), selon ce  que Ibn Chahrâchub al-Mâzandarâni Rachîd-ud-dîn a écrit dans  son livre intitulé «ma‘âlim al-‘ulamâ’».  Il y a également une autre série de savants chiites qui ont écrit  sur le Commentaire du Coran au cours du troisième siècle de  l'Hégire. Et nous pouvons citer des gens tels que: 

Ali Ibn al-Ḥassan Ibn Faḍḍâl 

Ibrâhim Ibn Moḥammad Ibn Sa‘îd 

Il s'agit d'Ibrâhim Ibn Moḥammad Ibn Sa‘îd Ibn Hilâl Ibn  ‘Âṣim Ibn Sa‘îd Ibn Mas‘ûd ath-Thaqafi al-Kufi décédé en l'an  383 de l'Hégire. 

Ali Ibn Ibrâhim Ibn Hâchim al-Qumi 

Il s'agit en fait du célèbre grand Cheikh Chiite auteur du  fameux Tafsîr (commentaire du Coran) connu sous le nom de  «tafsîr qumi». 

Ali Ibn al-Ḥussein Ibn Mûssâ Ibn Bâbeweyh al-Qumi 

Cet honorable Cheikh avait à son actif un Commentaire du  saint Coran, selon ce que rapportent certains nombre de nos  savants. 

Cheikh Ibn Walid 

Il s'agit en fait de Moḥammad Ibn Ḥassan Ibn Aḥmad Ibn  Walid Abû Ja‘far. C'était lui le maître de Cheikh Ibn  Bâbeweyh. Il est décédé en l'an 343 de l'Hégire.

Cheikh Furât Ibn Ibrâhim Ibn Furât al-Kufi 

Ce grand savant a à son actif un grand Commentaire du Coran  très connu chez nous. Il avait vécu à l'époque de l'Imam alJawâd, le fils de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur eux tous). 

Ibn Dawl al-Qumi 

Cet illustre savant est décédé en l'an 350 de l'Hégire. Ce cheikh  avait écrit toute une série de livres dont le Commentaire du  saint Coran mentionné par Cheikh an-Najâchi dans son propre  livre. 

Salama Ibn al-Khaṭṭâb Abul-Faḍl al-Qumi 

Cet éminent savant avait lui aussi à son actif un Commentaire  du Coran selon les Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous),  intitulé «at-tafsît ‘an Ahl-ul-Bayt ‘alayhim-us-salâm». Il avait  vécu à l'époque de l'Imam ar-Réḍâ et à l'époque de l'Imam alJawâd (Que la paix soit sur eux tous).  Vient ensuite une série d'autres commentateurs du saint Coran  parmi lesquels on a:  

Moḥammad Ibn Ibrâhim Ibn Ja‘far Abû ‘Abdullâh Kâtib  an-Nu‘mâni 

Il s'agit en fait de l'auteur du fameux Tafsîr (commentaire du  Coran) connu sous le nom de «tafsîr an-nu‘mâni». C'était lui  qui avait rapporté les soixante sortes de sciences coraniques  qu'avait citées le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn  Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui), avec exemples à l'appui  pour chacune. 

Nous avons eu l'honneur d'avoir un exemplaire de ce livre que  nous gardons d'ailleurs jusqu'à nos jours.  Ce Cheikh An-Na‘mâni a rapporté une série de hadiths du livre  intitulé «al-kâfi» de Cheikh al-Kuleyni. 

112  Les Chiites et les sciences islamiques 

Moḥammad Ibn ‘Abbâs Ibn ‘Ali Ibn Marwân 

Cet illustre savant est plus connu sous le nom de Ibn al-Hajjâm  ainsi que sous le surnom d'Abû ‘Abdullâh. Il avait toute une  multitude de livres à son actif. On peut citer, entre autres:  «ta’wîlu mâ nuzila fin-nabiyy», sur l'interprétation des versets  révélés sur le Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient  sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) ;  «ta’wîlu mâ nuzila fi Ahl-ul-Bayt wa mâ nuzila fi chi‘atihim»,  sur l'interprétation des versets révélés sur tous les Ahl-ul-Bayt,  à savoir:le Prophète lui-même, Fâṭima Zahrâ, l'Imam Ali,  l'Imam al-Ḥassan et l'Imam al-Ḥussein (Que la paix soit sur eux  tous) et l'interprétation des versets révélés sur les partisans  d'Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous) ; «ta’wîlu mâ  nuzila fi a‘dâ’i Ahl-ul-Bayt» sur l'interprétation des versets  révélés sur les ennemis d'Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux  tous) ; un Tafsîr (commentaire du Coran) intitulé «at-tafsîr alKkabîr» ; un autre livre intitulé «an-nâsikh wal-mansûkh», sur  les versets abrogatifs et les versets abrogés dans le saint Coran ;  «qirâ’atu Amîr-il-Mu’minîn», sur la lecture de l'Imam ‘Ali Ibn  Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) ainsi que le livre intitulé  «qirâ’atu Ahl-ul-Bayt», sur la lecture d'Ahl-ul-Bayt(Que la  paix soit sur eux tous) du saint Coran.  Le cheikh Ibn al-Ḥajjâm était le maître d'Abû Moḥammad  Hâroun Ibn Mûssâ Tal‘ukburi au cours de l'année 328 de  l'Hégire. Et il lui avait d'ailleurs octroyé un certificat de  rapportage de hadiths. 

Il y a également toute une série de savants qui ont aussi rédigé  des livres sur les différentes sortes de sciences coraniques.  Nous pouvons citer le cas des gens tels que: 

Moḥammad Ibn Ḥassan ach-Cheybani 

C'était lui le maître de célèbre Cheikh al-Mufîd. Il avait à son  actif un livre intitulé «nahj-ul-bayâne ‘an kachfi ma‘ân-ilQur’ân» dans lequel il avait cité une soixantaine de sciences coraniques. Il avait rédigé ce livre pour le Calife ‘Abbasside  Mustanṣir. 

As-Sayyed al-Mortaḍâ l'a d'ailleurs cité comme référence dans  son livre intitulé «al-muḥkam wal-mutachâbih», sur les  versets clairs et les versets confus du saint Coran. 

Cheikh al-Mufîd Moḥammad Ibn Moḥammad Ibn Nu‘mân 

Cet illustre savant était beaucoup plus connu à son époque sous  le nom de «Ibn al-Mu‘allim» (le fils du maître). Il était le plus  grand Cheikh des Chiites de son époque.  Cheikh al-Mufîd avait à son actif toute une multitude de livres  que l'on peut retrouver dans l'index de ses œuvres dont le livre  intitulé «al-bayâne fi anwâ‘i ‘ulûm al-Qur’ân» sur les  différentes sortes de sciences coraniques.  Cet honorable Cheikh est décédé au cours du mois de  Muharram de l'an 409 de l'Hégire.  Al-Khaṭîb al-Baghdâdi a parlé de lui dans son livre intitulé  «târîkhu baghdâd», sur l'histoire de la ville de Bagdad. 

Moḥammad Ibn Aḥmad Ibn Ibrâhim Ibn Salîm Abul-Faḍl  aṣ-Ṣauli al-Ju‘fî al-Kufi 

Cet éminent savant était plus connu sous le nom d'aṣ-Ṣâbûni.  C'était l'auteur du livre intitulé «al-Fâkhir fil-Lugha» (le  glorieux de la littérature). Il avait à son actif un livre intitulé  «tafsîru ma‘âni tafsîr al-Qur’ân» ainsi qu'un autre intitulé  «tasmiyatu aṣnâfu kalâmih al-Majid», sur la nomination des  sortes de paroles divines. Et il était l'un de nos grands cheikhs  Chiites. 

Cheikh aṣ-Ṣâbûni vivait en Egypte jusqu'à sa mort en l'an 300  de l'Hégire.  

114  Les Chiites et les sciences islamiques 

I.7 - Le premier Commentaire du Coran abordant toutes les  sciences coraniques 

Parmi les tous premiers Tafsîrs (commentaires) du saint Coran  ayant abordé la totalité des sciences coraniques, nous pouvons  citer les livres suivants: 

«ar-raghîb fi ‘ulûm-il-Qur’ân»  Ce Tafsîr (commentaire du Coran) a été écrit par le Cheikh Abû  ‘Abdullâh Moḥammad Ibn ‘Omar al-Wâqidi. Ibn an-Nadîm en  a d'ailleurs parlé dans son «al-fihrist» tout en confirmant le  chiisme de son auteur. 

At-tibyân al-jâmi‘ li kulli ‘ulûm al-Qur’ân  C'est un gros livre en dix tomes rédigé par le maître de l'école  Chiite, à savoir, Abû Ja‘far Moḥammad Ibn Ḥassan Ibn ‘Ali aṭ-

Ṭûsi né en l'an 385 de l'Hégire et décédé à Ghari en l'an 462.  Cet illustre savant affirme au début de ce livre qu'il était le tout  premier à avoir eu la chance de regrouper autant de disciplines  dans un seul livre. 

Ḥaqâ’iq at-tanzîl wa daqâ’iq at-ta’awîl1  Ce Tafsîr (commentaire du Coran) aussi volumineux que «attibyân al-jâmi‘li kulli ‘ulûm al-Qur’ân» de Cheikh Ibn ‘Ali  Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi a été écrit par as-Sayyed Chérif ar-Raḍi, le  frère d'as-Sayyed al-Mortaḍâ. Cet illustre savant y a dévoilé les  faits insolites, les faits extraordinaires, les faits mystérieux, les  secrets ainsi que les ambiguïtés contenus dans le saint Coran. Il  y avait, pour la toute première fois dans l'histoire, révélé la  réalité et la finesse de l'interprétation du saint Coran. Et aucun  savant n'y avait songé avant lui.  Toutefois, ce livre ne renfermait pas du tout la totalité des  sciences coraniques. Il avait également à son actif un autre livre 

                                                        

1. Le cinquième tome de ce Tafsîr a été édité par la maison d'édition  de Nadjaf en Iraq.


intitulé «al-mutachâbih fil-Qur’ân», sur les analogies dans le  saint Coran, ainsi qu'un autre intitulé «majâzât al-Qur’ân», sur  la métaphore dans le saint Coran. Il n'avait pas en tout cas  dépassé l'âge de 47. Nous lui avions d'ailleurs écrit une  biographie assez riche dans notre livre de base intitulé «ta’sîs  ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm». Il est décédé en l'an 406 de  l'Hégire. 

Rawaḍ al-Jinân fi Tafsîr al-Qur’ân  Il s'agit d'un livre en vingt tomes écrit par le Cheikh, l'imam et  le modèle, Abul-Futûḥ ar-Râzi al-Ḥussein Ibn ‘Ali Ibn  Moḥammad Ibn Aḥmad al-Khuzâ‘i ar-Râzi an-Neysâbûri  décédé au début du sixième siècle de l'Hégire. Cet illustre  savant avait vécu après l'époque de Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi. 

Majma‘ al-bayâne fi ‘ulûm al-Qur’ân  Il s'agit d'un livre en dix tomes rédigé par Cheikh Amîn-ud-dîn  Abû ‘Ali al-Faḍl Ibn al-Ḥassan Ibn al-Faḍl aṭ-Ṭabarsi décédé en  l'an 154 de l'Hégire. Cet éminent savant y avait regroupé toutes  les sciences coraniques. 

Néanmoins, Cheikh aṭ-Ṭabarsi reconnaît dans l'introduction de  ce livre avoir recouru au livre intitulé «at-tibyân al-jâmi‘ li  kulli ‘ulûm al-Qur’ân» de Cheikh Ibn ‘Ali Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi.  On a enfin le livre intitulé «Khulâṣat at-tafâsîr».  Il s'agit en fait du résumé en vingt tomes de différents Tafsîr  (commentaire du Coran). Il est l'œuvre de Cheikh Qoṭb-ud-dîne  ar-Râwandi. 

Ce chef-d'œuvre se caractérise par la réalité et la finesse. Il  s'agit en tout cas là de l'un de meilleurs Commentaires du  Coran rédigés après l'époque de Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi. 








CHAPITRE II 

LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS LE  DOMAINE DES HADITHS 

Avant de développer ce sujet, il est avant tout nécessaire de  définir la nature du devancement des savants chiites sur les  savants sunnites dans ce domaine. Il faut tout d'abord  reconnaître qu'il y avait un grand désaccord entre les  compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient  sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille)  et les Tâbi‘ine quant à l'enregistrement de hadiths. Certains  d'entre eux étaient catégoriquement contre toute forme  d'enregistrement de hadiths, pendant que certains autres étaient  tout à fait favorables à cette idée. Et l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb,  par exemple, ainsi que son fils, l'Imam al-Ḥassan (Que la paix  soit sur eux tous) faisaient partie de ceux qui avaient écrit dans  ce domaine dès le début, selon ce que rapporte Jalâl-ud-dîn asSuyûṭi dans son livre intitulé «tadrîb ar-râwi» sur le rapportage  de hadiths.  

Le chef-d'œuvre écrit de la main de l'Imam ‘Ali (Que la paix  soit sur lui) avait été dicté par le Prophète (Que le salut et la  paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa  sainte et noble famille) lui-même. Al-Ḥakam Ibn ‘Oyaynah  confirme avoir vu personnellement ce livre chez l'Imam alBâqir (Que la paix soit sur lui) lorsqu'ils eurent des divergences  d'opinions sur un certain sujet. L'Imam al-Bâqir (Que la paix  soit sur lui) était alors contraint de recourir à ce livre comme  preuve, tout en précisant: «Ceci constitue la parole du Prophète  (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les  membres de sa sainte et noble famille) écrite de la main d'Ali  (Que la paix soit sur lui). Et c'est le tout premier livre constitué  de son vivant même. Ceci avait fait que les Chiites prissent  conscience de la nécessité d'enregistrer les hadiths et de les 

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classifier. Ils s'y investirent alors en suivant l'exemple de  l'Imam, à savoir Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui). Et  pendant ce temps, l'autre groupe s'entêtait à en interdire  l'enregistrement. Ce qui avait contribué malheureusement à leur  retard dans le domaine. 

Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi a écrit dans son livre intitulé «tadrîb arrâwi»: 

«Il n'était pas du tout autorisé d'enregistrer ou de classifier les  hadiths à l'époque des compagnons du Prophète (Que le salut et  la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa  sainte et noble famille) et des Tâbi‘ine. A cette époque, d'une  part, les gens se fiaient beaucoup plus à leur capacité  d'assimilation ainsi qu'à la fidélité de leur mémoire, et d'autre  part, il leur était strictement interdit d'écrire la tradition  prophétique, comme l'avait d'ailleurs mentionné Muslim dans  son recueil de hadiths connu sous le nom de «ṣaḥîḥ almuslim», de peur que cette dernière soit confondue au saint  Coran, sans oublier que la plupart des gens étaient  analphabètes. 

Quant à nous, nous avons dit: 

Evidemment, cette interdiction ne concernait pas du tout les  compagnons de la tendance chiite, ni les grandes personnalités  parmi les Tâbi‘ine d'ailleurs, étant donné qu'eux, comme nous  allons le voir, s'étaient directement investis dans la constitution  des livres en suivant l'exemple du Commandeur des croyants,  l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). 

II. 1 - Le premier à avoir collectionné et regroupé les  hadiths en chapitres 

Le tout premier compagnon de tendance chiite à avoir regroupé  et classifié les hadiths en chapitres, est un dénommé Abû Râfî‘.  Il était le serviteur du Noble Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et  noble famille). 

Cheikh an-Najâchi a écrit dans son livre intitulé «fahrasu  asmâ’ al-muṣannifîne min-ach-chi‘a», sur les écrivains  chiites: Abû Râfî‘, le serviteur du Noble Prophète (Que le salut  et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa  sainte et noble famille) avait à son actif un livre intitulé: «assunan wal-aḥkâm wal-qaḍâyâ», sur les traditions et les  préceptes religieuses et les jugements…  Selon Cheikh an-Najâchi, cet illustre personnage s'était converti  à l'Islam au début de la révélation à la Mecque avant de  rejoindre le Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur  lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) à  Médine au moment de l'Hégire. Après la mort de ce denier, il  était resté aux côtés de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix  soit sur lui). Compté parmi les meilleurs Chiites, il avait  également pris part à toutes ses batailles et ses luttes. C'était  d'ailleurs lui son trésorier à Kufa. Il est décédé en l'an 35 de  l'Hégire, selon ce qu'affirme Ibn Ḥajar dans son livre intitulé  «at-taqrîb». 

Etant donné la mort d'Abû Râfî‘ au début du califat de l'Imam  ‘Ali (Que la paix soit sur lui); il est alors tout à fait impossible  de lui citer un quelconque devancier dans le regroupement et la  classification des hadiths en chapitres.  En effet, les écrivains qui ont été cités comme étant les  premiers à avoir regroupé les hadiths en différents chapitres  avaient, selon Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi dans son livre intitulé  «tadrîb ar-râwi», tous vécu au deuxième siècle de l'Hégire,  autrement dit bien après Abû Râfî‘.  Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi rapporte, selon le livre de Ibn Ḥajar  intitulé «fatḥ al-bâri», que le tout premier à avoir classifié les  hadiths en différents chapitres serait un certain Ibn Chihâb azZuhari, sous l'initiative du calife ‘Omar Ibn ‘Abdul-‘Aziz. Or, 

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étant donné que le califat de ce dernier n'avait duré que de l'an  99 à l'an 101 de l'Hégire, l'affaire Ibn Chihâb se situe par  conséquent au début du deuxième siècle de l'Hégire,  évidemment après Abû Râfî‘, lui compagnon du Prophète (Que  le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les  membres de sa sainte et noble famille).  Nous avions d'ailleurs eu à relever les incohérences de la  déclaration d'Ibn Ḥajar sur ce sujet dans notre livre de base. 

II. 2 - Le premier chiite à avoir regroupé les hadiths dans  un chapitre titré  

Les tous premiers compagnons du Prophète (Que le salut et la  paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa  sainte et noble famille) de tendance chiite à avoir regroupé les  hadiths en chapitres titrés ne sont autres que Abû ‘Abdullâh  Salmâne al-Fârsi et Abû Dhar al-Ghifâri (Qu'Allah soit  satisfait d'eux), selon ce qu'affirme Rachîd-ud-dîn Ibn  Chahrâchûb dans son livre intitulé «ma‘âlim ‘ulamâ’ achchi‘a», sur les savants Chiites. 

Le Cheikh Chiite Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi et le Cheikh Abul-‘Abbâs  an-Najâchi ont cité chacun dans son œuvre un livre sur les  hadiths pour Salmâne et un autre pour Abû Dhar al-Ghifâri,  dans la liste des écrivains chiites. Et ils ont tous deux clôturé la  chaîne des rapportages de hadiths par les livres de ces deux  honorable compagnons (Qu'Allah soit satisfait d'eux).  Le livre de Salmâne était le livre de «ḥadith al-jâthlîq» (Une  autorité religieuse de la Grèce) tandis que celui d'Abû Dhar alGhifâri «al-khuṭba» consistait en un discours décrivant la  période qui avait précédé la mort du saint Prophète (Que le  salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres  de sa sainte et noble famille). 

Dans son livre intitulé «rawdât al-jannât fi aḥwâl ‘ulamâ’ wa  s-sâdât» sur les savants musulmans, as-Sayyed al-Khonsâri a rapporté un passage du troisième tome de «az-zîna» dans lequel  l'auteur, Abû Ḥâtam, affirme qu'à l'époque du Prophète (Que le  salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres  de sa sainte et noble famille), le mot «Chiite» était le surnom de  quatre de ses compagnons, à savoir: Salmâne al-Fârsi, Abû  Dhar al-Ghiffâri, Miqdâd Ibn al-Aswad al-Kondi et ‘Ammâr  Ibn Yâsser. 

Ce livre intitulé «az-zîna» écrit par Cheikh Abû Ḥâtam Sahl  Ibn Moḥammad as-Séjestâni décédé en l'an 205 de l'Hégire, a  été également mentionné dans le livre intitulé «kachf-uẓ-

ẓunûn». 

II. 3 - Le premier à avoir rédigé un livre parmi les grandes  figures chiites de la génération des Tâbi‘îne 

Ces honorables chiites successeurs des compagnons du  Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que  sur les membres de sa sainte et noble famille) avaient tous écrit  leurs livres à la même époque de telle sorte que nous ne  pouvons pas déterminer avec exactitude qui avait précédé les  autres. Il s'agit en effet d'illustres personnages suivants: 

Ali Ibn Abî Râfî‘ 

Il s'agit du fameux compagnon du Commandeur des croyants,  l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) qui était  son chargé de finance. 

Cheikh an-Najâchi l'a cité dans son «fahrasu asmâ’ almuṣannifîne min-ach- chi‘a» parmi les écrivains chiites de la  première classe en disant: 

«Ali Ibn Abî Râfî‘ comptait parmi les meilleurs chiites de la  génération des successeurs des compagnons du Prophète (Que  le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les  membres de sa sainte et noble famille). Il fut l'un de fidèles  compagnons du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn 

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Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui), et son secrétaire particulier  d'ailleurs. Il avait tellement appris qu'il fut en mesure de se  constituer un livre portant sur les divers sujets de Fiqh à l'instar  des ablutions, de la prière et de différents autres chapitres de  Fiqh.» 

Et Cheikh an-Najâchi citait régulièrement cet honorable savant  dans ses chaînes de rapporteurs de hadiths. 

‘Obaydullâh Ibn Abî Râfî‘ 

Cet illustre savant était le secrétaire du Commandeur des  croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) et  le frère de ce ‘Ali Ibn Abî Râfî‘ que nous venons de citer. Ce  fidèle compagnon avait à son actif un certain livre intitulé  «qaḍâyâ Amîr-il-Mu’minîn», portant sur les jugements de  l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui), en plus d'un autre intitulé  «tasmiyatu man chahida ma‘a Amîr-il-Mu’minîn al-Jamal  wa Ṣiffîne wan-Nahrawâne min-aṣ-ṣaḥâba» qui reproduisait  les noms de tous les compagnons qui avaient accompagné le  Commandeur des croyants (Que la paix soit sur lui) dans les  batailles de «Jamal»1, de «Ṣiffîne2» et de «Nahrawâne3».  Selon «al-fihrist» de Cheikh Abî Ja‘far aṭ-Ṭûsi et «at-taqrîb»  de Ibn Ḥajar, ‘Obeydullâh était le secrétaire particulier de 

                                                        

1. Jamal signifie Chameau. Cette bataille avait eu son nom de la  monture d'Aicha l'une des femmes du Prophète (Que le salut et la paix  de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble  famille) qui s'était alliée aux troupes adverses dirigées par Ṭalḥa et  Zubayr qui avaient renié leur allégeance à l'Imam ‘Ali (Que la paix  soit sur lui). 

2. Ṣiffîne signifie les deux rangs. La bataille qui eut lieu entre deux  rangs musulmans, à savoir les troupes régulières de l'Imam ‘Ali (Que  la paix soit sur lui) et celles de Mu‘awiya qui voulait usurper le  pouvoir. 

3. Nahrawâne est le nom de la rivière auprès de laquelle s'était  déroulée cette lutte entre l'armée régulière de l'Imam ‘Ali (Que la paix  soit sur lui) et celle des Kharijites.

 

l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui). Et c'était vraiment un  homme loyal parmi les gens de la troisième classe. 

Aṣbagh Ibn Nabâta al-Mujâchi‘i 

Cet éminent savant était l'un de fidèles compagnons du  Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la  paix soit sur lui). Il avait survécu après le martyre de ce dernier  et avait même rapporté ses recommandations à Mâlik al-Achtar  alors nommé gouverneur en Egypte, dans un livre. Cheikh anNajâchi dit à ce propos: 

«C'était un livre très célèbre et son testament à son fils  Moḥammad Ibn Ḥanafiyya.» 

Quant à Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi dans son «al-fihrist», il  reconnaît à ce même Aṣbagh Ibn Nabâta al-Mujâchi‘i un autre  livre intitulé «maqtal al-Ḥussain ibn ‘Ali» sur la mort de  l'Imam al-Ḥussein Ibn ‘Ali (Que la paix soit sur eux tous). Ce  dernier livre fut rapporté par ad-Dawri. 

Sulaym Ibn Qays al-Hilâli Abû Ṣâdiq 

Il était le compagnon du Commandeur des croyants, l'Imam  ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Cet honorable  chiite avait à son actif un important livre dans lequel il avait  rapporté les hadiths de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui), de  Salmâne al-Fârsi, d'Abû Dhar al-Ghifâri, de Miqdâd Ibn alAswad, de ‘Ammâr Ibn Yâsser et de quelques grandes figures  parmi les grandes compagnons du Prophète (Que le salut et la  paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa  sainte et noble famille). 

Le même Cheikh l'imam Abû ‘Abdullâh an-Nu‘mâni que nous  venons de citer a écrit le passage suivant dans son livre intitulé  «al-ghayba» sur l'occultation, dans le chapitre consacré aux  maîtres de Commentaire du saint Coran, après avoir rapporté  un hadith du livre de Sulaym Ibn Qays al-Hilâli: 

124  Les Chiites et les sciences islamiques 

«Tous les savants Chiites et les rapporteurs de hadiths des  Imams (Que la paix soit sur eux tous) s'accordent à l'unanimité  que le livre de Sulaym Ibn Qays al-Hilâli se présente comme  l'un des livres de base les plus considérés par les savants et des  rapporteurs de hadiths des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux  tous), et comme l'un des livres les plus anciens… C'est l'une  des sources de références auxquelles recourent les Chiites.»  Sulaym Ibn Qays est décédé au début du règne d'al-Ḥajjâj Ibn  Yûsuf à Kufa. 

Meytham Ibn Yaḥyâ Abû Ṣâliḥ at-Tammâr 

Meytham Ibn Yaḥyâ Abû Ṣâliḥ at-Tammâr était aussi l'un des  compagnons les plus fidèles du Commandeur des croyants  (Que la paix soit sur lui) et son confident. Il avait à son actif un  livre de grande valeur dans le domaine des hadiths.  Cheikh Abû Ja‘far at-Ṭûsi, Cheikh Abû ‘Amru al-kachchi et  même aṭ-Ṭabari dans son propre livre intitulé «bichârat almuṣṭaphâ» l'ont beaucoup cité dans leur rapportage de hadiths.  Cet honorable fidèle fut malheureusement assassiné à Kufa par  ‘Obeydullâh Ibn Ziyâd à cause de sa tendance Chiite. 

Moḥammad Ibn Qays al-Bajali 

Ce filède compagnon a à son actif un livre dans le domaine des  hadiths qu'il a rapporté du Commandeur des croyants, l'Imam  ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Beaucoup de nos  cheikhs chiites parmi les successeurs des compagnons du  Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que  sur les membres de sa sainte et noble famille) l'avaient  plusieurs fois mentionné et même rapporté son livre.  Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi rapporte dans son livre intitulé «alfihrist» que ‘Obeyd Ibn Moḥammad Ibn Qays avait dit:  «Lorsque nous avions présenté ce livre à Abû Ja‘far  Moḥammad Ibn ‘Ali Ibn al-Ḥussein (Que la paix soit sur eux tous), il avait déclaré: Il s'agit là de la parole d'Ali Ibn Abî 

Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).»  Moḥammad Ibn Qays al-Bajali commençait chaque fois par la  phrase: «Lorsque l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) entamait  la prière, il disait:…» ; et ainsi de suite jusqu'à la fin de son  livre. 

Ya‘lâ Ibn Morra 

Ce fidèle compagnon avait également à son actif un livre de  hadiths qu'il avait rapporté du Commandeur des croyants,  l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).  Cheikh an-Najâchi a cité dans son «al-fihrist» un certain hadith  dont la chaîne des rapporteurs remonte jusqu'à ce livre de Ya‘lâ  Ibn Morra. 

‘Obeydullâh Ibn Ḥurr al-Ju‘fî 

Cet illustre savant était de la génération des successeurs des  compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient  sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille)  de Kufa. C'était un grand poète et un vaillant chévalier. Il avait  lui aussi à son actif un certain livre renfermant des hadiths  rapportés du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî 

Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). 

Il est décédé à l'époque de Mokhtâr.  Cheikh an-Najâchi l'avait cité dans son livre parmi les écrivains  chiites de la première classe. 

Rabî‘at Ibn Samî‘ 

Ce fidèle compagnon avait à son actif un certain livre portant  sur le Zakât-un-Ni‘am, l'aumône des bétails.  Cheikh an-Najâchi l'avait également cité dans son livre parmi  les écrivains chiites de la toute première classe. C'était l'une de  grandes figures de la génération des successeurs des 

126  Les Chiites et les sciences islamiques 

compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient  sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille). 

Ḥârith Ibn ‘Abdullâh al-A‘war al-Hamdâni 

Il était plus connu sous le nom d'Abû Zoheir, et il comptait  parmi les compagnons du Commandeur des croyants, l'Imam  ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Il avait à son actif  un certain livre dans lequel on retrouve les réponses de l'Imam  ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) aux questions des  Juifs. Cette série de réponses était, selon «al-fihrist» de Cheikh  Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi, rapportée de ‘Amru Ibn Abul-Miqdâm qui  l'avait rapportée d'Abû Isḥâq as-Sabî‘î qui l'avait rapportée à  son tour de Ḥârith al-Hamdâni, et lui de l'Imam ‘Ali Ibn Abî 

Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) lui-même. Ḥârith est décédé à  l'époque du Califat de Ibn Zubeir.  Toutefois, tout au début de son livre intitulé «ma‘âlim al‘ulamâ’», sur les savants, Cheikh Rachîd-ud-dîn Ibn  Chahrâchûb avait donné un certain ordre de succéssion des  écrivains musulmans en guise de réponse à ce qu'il avait  rapporté de l'imam al-Ghazâli. Selon ce dernier, le tout premier  musulman à avoir rédigé un livre serait un dénommé Ibn Jureij.  Ce livre traiterait des traditions ainsi que des lettres de  Commentaire du Coran rapporté de Mujâhid et de ‘Aṭâ de la  Mecque. Vient ensuite le livre de Mu‘ammar Ibn Râchid aṣ-

Ṣan‘âni de Yémen. Vient ensuite, le livre de Mâlik Ibn Anas  intitulé «al-muwaṭṭa’», et enfin le livre de Sufyân Ath-Thawri.  Cheikh Rachîd-ud-dîn Ibn Chahrâchûb avait textuellement  répondu de la manière suivante:  «Ce qui est plutôt vrai est que c'est le Commandeur des  croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui)  qui est le tout premier musulman à avoir écrit un livre, suivi de  Salmâne al-Fârsi, d'Abû Dhar al-Ghifâri, d'Aṣbagh Ibn Nabâta,  de ‘Obeydullâh Ibn Abû Râfî‘ (Qu'Allah soit satisfait d'eux tous). Vient ensuite le «aṣ-ṣahîfa al-kâmila» de l'Imam Zaynul-‘Abidîn (Que la paix soit sur lui), etc.»  Quant au Cheikh Abul-‘Abbâs an-Najâchi, il avait cité la liste  des écrivains musulmans de première classe telle que nous  venons de le faire sans toutefois préciser le tout premier ni un  certain ordre de devancement entre eux. Il en est de même pour  Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi qui les avait également cités sans  respecter l'ordre de succéssion.  

Il est permis de croire que Cheikh Rachîd-ud-dîn Ibn  Chahrâchûb disposait d'un supplément d'informations qui lui a  permis de citer ces illustres personnages par ordre de  succession contrairement aux deux autres cheikhs.  C'est Allah le Très-Haut qui accorde le plein succés. 

Remarque: 

Al-Ḥâfiẓ adh-Dhahabi avait précisé dans la biographie d'Abâne  Ibn Taghlib que la plupart des chiites de la génération des  successeurs des compagnons du Prophète (Que le salut et la  paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa  sainte et noble famille) et de la génération suivante étaient des  croyants, dévoués et vertueux. 

Cheikh adh-Dhahabi quant à lui avait ajouté que si l'on rejette  les hadiths de ces honorables fidèles, on risque de perdre une  bonne partie de la tradition prophétique. Ça serait vraiment  dommage. 

Quant à nous, nous disons: 

Réflechissez sur cette déclaration de ce grand al-Ḥâfiẓ adhDhahabi et reconnaîssez le droit de devancement de ceux dont  nous avons cité les noms ainsi que ceux que nous allons citer  parmi les Chiites de la génération des successeurs des  compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient  sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille)  et ceux des générations suivantes. 

128  Les Chiites et les sciences islamiques 

II. 4 – Les compilateurs des hadiths au cours du deuxième  siècle de l'Hégire 

Il y avait un certain nombre de fidèles chiites qui avaient  constitué des brochures, des livre de base voire de simples  compiliations selon la voie des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit  sur eux tous) à la même époque que les écrivains sunnites  considérés curieusement comme étant les tous premiers à avoir  collectionné les hadiths dans le monde musulmans. Ces  honorables Chiites avaient quant à eux rapporté leurs hadiths de  l'Imam Zayn-ul-‘Abidîn ainsi que de son fils, l'Imam  Moḥammad al-Bâqir (Que la paix soit sur eux tous). Parmi ces  illustres personnages, nous pouvons citer le cas des gens tels  que: 

Abâne Ibn Taghlib 

Il avait rapporté à lui tout seul environ trente mille hadiths  d'Abû ‘Abdullâh, l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui). 

Jâbir Ibn Yazîd al-Ju‘fî 

Cet illustre savant avait quant à lui rapporté soixante-dix mille  hadiths de l'Imam Abû Ja‘far Moḥammad al-Bâqir (Que la paix  soit sur eux tous) qui les avait rapportés de ses aïeux et eux du  Messager d'Allah (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui  ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille).  Jâbir Ibn Yazîd al-Ju‘fî avait déclaré:  «J'ai environ cinquante mille hadiths du Prophète (Que le salut  et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa  sainte et noble famille), que j'ai eu selon la voie des Ahl-ulBayt (Que la paix soit sur eux tous), et que je n'ai jusque là  rapportés à personne.» 

Abû Ḥamza ath-Thomâli 

Il comptait parmi les compagnons du Prophète (Que le salut et  la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) qui avaient collectionné un bon nombre  de hadiths. 

On peut citer également les gens tels que Zurâra Ibn A‘yune,  Moḥammad Ibn Muslim aṭ-Ṭâïfi, Abû Baṣîr Yaḥyâ Ibn Qâsim  al-Asadi, ‘Abdul-Mu’mine Ibn Qâsim Ibn Qays Ibn  Moḥammad al-Anṣâri, Bassâm Ibn ‘Abdullâh aṣ-Ṣayrafi, Abû  ‘Obeyda al-Ḥadhdhâ’ Ziyâd Ibn ‘Isâ Abû ar-Rajâ’ al-Kufi ainsi  que Zakariya Ibn ‘Abdullâh al-Fayyâḍ Abû Yaḥyâ. 

Thawr Ibn Abû Fâkhita, Abû Jahm 

Il avait rapporté des hadiths d'un bon nombre de compagnons  du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi  que sur les membres de sa sainte et noble famille). Il avait à son  actif tout un livre qui regroupait uniquement les hadiths  rapportés de l'Imam al-Bâqir (Que la paix soit sur lui). 

Jahdar Ibn Mughîra aṭ-Ṭâ’î 

Ḥujr Ibn Zâ’ida al-Ḥaḍrami 

Il était plus connu sous le nom d'Abû ‘Abdullâh. 

Mu‘âwiya Ibn ‘Ammâr Ibn Abû Mu‘âwiya 

Il était plus connu sous le nom de Khubâb Ibn ‘Abdullâh. 

Muṭṭalib az-Zuhari al-Qurachi al-Madani  ‘Abdullâh Ibn Maymûn Ibn al-Aswad al-Qaddâḥ 

Nous avons eu à citer la biographie ainsi que les œuvres de tous  ces honorables gens dans notre livre de base. 

II. 5 – Liste des compilateurs des hadiths de la génération  suivante  

Il s'agit ici d'un groupe de disciples de l'Imam Abû ‘Abdullâh  Ja‘far Ibn Moḥammad aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur eux tous) 

130  Les Chiites et les sciences islamiques 

qui avaient rapporté ses hadiths dans quatre cents récueils  connus sous le nom de «al-uṣûl» (livres de base).  Cheikh l'imam Abû ‘Ali al-Faḍl Ibn al-Ḥassan aṭ-Ṭabarsi a dit  dans son livre intitulé «al-i‘lâm-ul-warâ bi a‘lâm-ul-hudâ»:  «Il s'agissait de quarte mille rapporteurs de hadiths parmi les  célèbres savants qui avaient rapporté d'Abû ‘Abdullâh Ja‘far  Ibn Moḥammad aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur eux tous). Ils ont  écrit quatre cents livres de hadiths, très connus dans le monde  chiite, appélés «al-uṣûl» (livres de base) qu'avaient rapportés  ses propres disciples ainsi que les disciples de son fils l'Imam  Mûssâ al-Kâẓim (Que la paix soit sur eux tous).  Abul-‘Abbâs Aḥmad Ibn ‘Uqda avait consacré tout un livre aux  noms de différents personnages qui avaient rapporté des hadiths  de l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui). Ce livre intitulé  «rijâl man rawâ ‘an Abî ‘Abdillâh aṣ-Ṣâdiq ‘alayhis-aalâm»  reproduit également les œuvres de tous ces braves gens.  Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi avait lui aussi énuméré ces différents  rapporteurs dans son livre intitulé «kitâb-ur-rijâl» dans le  chapitre consacré aux rapporteurs de hadiths de l'Imam aṣ-

Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui). Il faut signaler par ailleurs que  «kitâb-ur-rijâl» est subdivisé en douze chapitres consacrés  chacun aux disciples de chacun des douze Imams immaculés  (Que la paix soit sur eux tous). 

II. 6 – Les livres imâmites écrits sur les hadiths depuis  l'Imam ‘Ali jusqu'à l'Imam al-‘Askari (Que la paix soit sur  eux tous) 

Depuis le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî 

Ṭâleb jusqu'à l'Imam Abû Moḥammad al-Ḥassan al-‘Askari  (Que la paix soit sur eux tous), le nombre de livres de tendance  chiite imâmite écrits dans le domaine des hadiths va, selon la  voie des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous), au-délà de  six mille six cents livres, d'après Cheikh Ḥâfiẓ, Moḥammad Ibn Ḥassan al-Ḥurr, l'auteur de «al-wasâ’il». Cet honorable cheikh  avait avancé ce chiffre juste vers la fin de la quatrième notice  de ce grand recueil de hadiths intitulé «wasâ’il-uch-chi‘a ilâ  aḥkâm ach-chari‘a» et plus connu sous le nom de «wasâ’iluch-chi‘a ilâ aḥkâm ach-chari‘a».   En ce qui nous concerne, nous avons eu à avancer un chiffre  sensiblement égal à celui de cet honorable savant dans notre  propre livre intitulé «nihâyat-ud-dirâya fi uṣûl ‘Ilm-ilḤadîth», sur les fondements de la science des hadiths. 

II. 7 - Liste des tous derniers maîtres de hadiths et les  auteurs de grandes sources de références des principes  juridiques chiites 

Il existe toute une série de savants chiites de toutes dernières  générations qui ont constitué des «jâmi‘ al-aḥâdîth» (recueils  de hadiths) considérés par les chiites comme principales  sources de références des principes juridiques. Et les quatre  premiers recueils de hadiths ont été écrits par le premier trio de  savants portant chacun le prénom de Moḥammad. Il s'agit en  effet de: 

Abû Ja‘far Moḥammad Ibn Ya‘qûb al-Kuleyni 

C'est lui l'auteur du livre intitulé «al-kâfi». Cet illustre savant  est décédé en l'an 328 de l'Hégire.  Il a rapporté dans «al-kâfi» au total 16.099 hadiths en plus de la  liste complète de leurs rapporteurs. 

Moḥammad Ibn ‘Ali Ibn al-Ḥussein Ibn Mûssâ Ibn  Bâbeweyh al-Qumi 

Il était plus connu sous le nom de Cheikh Abû Ja‘far aṣ-Ṣadr  ûq. Il est décédé en l'an 381 de l'Hégire.  Il avait à son actif quatre cents livres dans le domaine des  hadiths dont le plus célèbre est le fameux livre intitulé «man lâ 

132  Les Chiites et les sciences islamiques 

yaḥḍuruh al-faqîh». Ce livre contient un total de 9.044 hadiths  sur les principes juridiques et la tradition prophétique. 

Le Cheikh Chiite Moḥammad Ibn Ḥassan Abû Ja‘far aṭ-

Ṭûsi  

Cet honorable savant est l'auteur des deux grands derniers  recueils de hadiths, à savoir: «tahdhîb al-aḥkâm», renfermant  13.590 hadiths répartis en 393 chapitres, et «al-istibṣâr» qui  renferme 5.511 hadiths répartis en 920 chapitres.  Ce sont là les quatre recueils de hadiths considérés par les  Chiites comme principales sources de références des principes  juridiques. 

Après ce premier trio de Moḥammads, vient un autre trio des  Moḥammads qui se sont également constitués des recueils de  hadiths. Il s'agit de: 

L'Imam Moḥammad al-Bâqir Ibn Moḥammad at-Taqiy 

Il était plus connu sous le nom de l'Allâmeh al-Majlisi.  C'est éminent savant qui est l'auteur du fameux recueil de  hadiths en vingt six grands tomes intitulé «biḥâr al-anwâr filaḥâdîth al-marwiyya ‘an an-nabiy (ṣallallah ‘alayhi wa âlihi  wa sallam) wal-A’imma min âlih-il-aṭhâr». Il s'agit d'un  important recueil de hadiths très considéré chez les Chiites.  Le Thiqat-ul-Islâm al-‘Allâma an-Nûri a consacré tout un livre  à al-‘Allâma al-Majlisi sous le titre de «al-fayḍ al-qudsi fi  aḥwâl al-Majlisi». Et ce livre est édité en Iran autant que son  propre «biḥâr al-anwâr». 

Cheikh al-‘Allâma Moḥammad Ibn Murtaḍâ Ibn Maḥmûd 

Cet illustre rapporteur de hadiths est un savant au vrai sens du  mot très doué dans la narration et la déduction. Il était plus  connu sous le nom de Cheikh Moḥsin al-Kâchâni et sous le  surnom de l'Allâmeh al-Feyḍ. Il a à son actif un livre intitulé «al-wâfi» sur la science de Ḥadîth qu'il a subdivisé en quatorze  chapitres. Chacun de ces quatorze chapitres constitue en soi un  livre indépendant regroupant les différents hadiths rapportés  dans les quatre recueils du premier trio de Moḥammads. Il est  également l'auteur d'environ deux cents livres portant sur les  divers domaines de la science. Il est décédé en l'an 1091 de  l'Hégire alors qu'il était âgé de 84 ans. 

Le grand maître de hadiths, Moḥammad Ibn Ḥassan alḤurr ach-Châmi al-‘Amili al-Machghiri 

Cet illustre rapporteur de hadiths est l'auteur de l'un des plus  importants recueils de hadiths connu sous le nom de «tafṣîlu  wasâ’il-uch-chi‘a ilâ taḥṣîli aḥâdîth ach-charî‘a». Il avait  compilé ce livre selon l'ordre que l'on retrouve ordinairement  dans la plupart des livres de Fiqh, d'une quatre-vingtaine de  recueils qui étaient en sa propre possession et d'une septentaine  d'autres par personne interposée. Ce livre plusieurs fois édité en  Iran constitue l'un des livres les plus éxploités par les Chiites  dans le domaine des hadiths. 

Né au mois de Rajab de l'an 1033 de l'Hégire, il est décédé à  Tûs dans l'ancien Khorâsân en l'an 1104. 

Thiqat-ul-Islâm al-‘Allâma Ḥussein Ibn al-‘Allâma an-Nûri 

Cet illustre savant avait à son actif un livre renfermant les  hadiths délaissés par Cheikh Moḥammad Ibn Ḥassan al-Ḥurr  al-‘Amili l'auteur de «al-wasâ’il» selon l'ordre et à la  classification même du livre intitulé «wasâ’il-uch-chi‘a ilâ  aḥkâm ach-chari‘a». Et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle il  avait intitulé son livre «mustadrak al-wasâ’il wa mustanbiṭ almasâ’il». C'est un livre dans le même genre que «wasâ’il-uchchi‘a» mis à part le fait qu'il se présente comme le livre le plus  volumineux de l'école Chiite. La rédaction de ce livre était à  peine achévée en l'an 1319 de l'Hégire que son auteur décéda à  Najaf le 28 Jumâda II de l'an 1320 de l'Hégire. 

134  Les Chiites et les sciences islamiques 

Il y a aussi toute une série de recueils écrits de la main de  grands savants chiites dans le domaine de de hadiths. Nous  avons, entre autres: 

Al-‘awâlim 

C'est un recueil de hadiths en cent tomes rédigés par le Cheikh,  rapporteur de hadiths, le Mawlâ ‘Abdullâh Ibn Nûrullah alBaḥrâni le contemporain du fameux al-‘Allâma al-Majlisi,  l'auteur de «biḥâr al-anwâr». 

Charḥ-ul-istibṣâr fî aḥâdîth-il-A’immat-il-aṭhâr  C'est un recueil de commentaires de hadiths en plusieurs tomes,  sur les Imams Immaculés (Que la paix soit sur eux tous), dans  le même genre que «biḥâr al-anwâr» de l'Allâma al-Majlisi.  C'est l'œuvre du Cheikh Muḥaqqiq (le chercheur), Cheikh  Qâsim Ibn Moḥammad Ibn Jawâd plus connu sous le nom de  Ibn al-Wandi et aussi le surnom d'Al-Faqîh al-Kâẓimi (le  jurisconsulte de Kâẓimayn), contemporain de Cheikh  Moḥammad Ibn al-Ḥassan al-Ḥurr, l'auteur du livre «wasâ’iluch-chi‘a» déjà mentionné plus haut. Cet honorable savant est  sorti de l'école de mon propre grand-père, à savoir al-‘Allâma  as-Sayyed Nûr-ud-dîn, le frère d'as-Sayyed Moḥammad l'auteur  du livre intitulé «al-madârik». 

Jâmi‘-ul-akhbâr fî îḍâḥ-il-istibṣâr  Il s'agit d'un grand recueil de hadiths en plusieurs tomes écrit de  la main de Cheikh al-‘Allâma Faqîh ‘Abdul-Laṭif Ibn ‘Ali Ibn  Aḥmad Ibn Abî Jâmi‘ al-Ḥârithi al-Hamdâni ach-Chami al‘Âmili. Cet honorable savant est sorti de l'école du célèbre  Cheikh al-Muḥaqqiq al-Ḥassan Abî Manṣûr Ibn Ach-Chahîd, le  Cheikh Zayn-ud-dîn al-‘Âmili, l'auteur du livre intitulé «alma‘âlim» et de «al-muntaqâ». 

L'auteur de ces livres fait partie des savants du dixième siècle  de l'Hégire.

Ach-chifâ fî ḥadîth ’Âl-il-Muṣṭafâ  Il s'agit là d'un grand recueil de hadiths en plusieurs tomes écrit  de la main du Cheikh spécialiste des hadiths, Moḥammad arRéḍâ, le fils de Cheikh al-Faqîh ‘Abdul-Laṭif at-Tabrizi. Ce  livre fut achévé en l'an 1158 de l'Hégire. 

Jâmi‘ al-aḥkâm 

Il s'agit d'un grand recueil de hadiths en vingt cinq tomes rédigé  de la main du Cheikh chiite, as-Sayyed al-‘Allâma ‘Abdullâh  Ibn as-Sayyed Moḥammad ar-Réḍâ ach-Chubbari al-Kâẓimi.  Cet illustre savant était l'un des écrivains les plus célèbres de  son époque. Et d'ailleurs, après l'époque de l'Allâma al-Majlisi,  on ne connait personne d'autre qui ait écrit autant de livres que  lui. Il est décédé à Kâẓimeyn en l'an 1242 de l'Hégire.  

II. 8 - Le devancement des savants chiites dans ad-Dirâya et  la classification des hadiths  

Le tout premier à s'être chargé de la classification des hadiths  est un dénommé Abû ‘Abdullâh al-Ḥâkim an-Neysâbûri qui  n'est autre que le fameux Moḥammad Ibn ‘Abdullâh, décédé en  l'an 405 de l'Hégire. Cet illustre savant a à son actif un livre en  cinq tomes intitulé «ma‘rifatu ‘ulûm-il-ḥadîth» dans lequel il  avait régroupé les hadiths en cinquante catégories.   L'auteur du livre intitulé «kachf aḍ-ḍunûne» a confirmé ce  devancement sur les autres en écrivant:   C'est al-Ḥâkim an-Neysâbûri qui est le tout premier à avoir pris  cette initiative, suivi d'Ibn aṣ-Ṣalâḥ.  Quant à la déclaration de Cheikh Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi, dans  son livre intitulé «al-wasâ’il fil-awâ’il», selon laquelle Ibn aṣ-

Ṣalâḥ décédé en l'an 643 de l'Hégire serait le tout premier à  avoir classifié les hadiths, dans son très connu «mukhtaṣar»  (Abrégé), elle n'est pas du tout en contradiction avec ce que 

136  Les Chiites et les sciences islamiques 

nous venons de dire. Car, Cheikh Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi lui  sous-entendait par là «le tout le premier savant sunnite à avoir  classifié les hadiths». Or al-Ḥâkim an-Neysâbûri lui est reconnu  de tout le monde comme étant Chiite.  En effet, Cheikh as-Sam‘âni, dans son livre intitulé «al-ansâb»,  Cheikh Aḥmad Ibn Teymiyya et même al-Ḥâfiẓ adh-Dhahabi,  dans son propre livre intitulé «tadhkirat al-ḥuffâẓ», avaient  tous témoigné du Chiisme de al-Ḥâkim an-Neysâbûri.   Al-Ḥâfiẓ adh-Dhahabi rapporte dans son «tadhkirat al-ḥuffâẓ»  qu'Ibn Ṭâhir lui avait dit: 

«J'avais demandé à Abû Ismâ‘îl al-Anṣâri d'emmettre son avis  au sujet de al-Ḥâkim an-Neysâbûri. Il avait déclaré que c'était  un homme digne de confiance dans le rapportage de hadiths,  mis à part le fait que c'est un vilain «Râfiḍi» 1.»  Et Ibn Ṭâhir avait ajouté: 

«Al-Ḥâkim an-Neysâbûri était au fond un vrai passionné du  Chiisme sous l'apparence d'un vrai sunnite qui reconnaît les  trois califes avant l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui).  Toutefois il ne se génait pas du tout pour rénier ouvertement la  légitimité du Califat de Mu‘âwiya et de celui de tous ses  successeurs.» 

Quant à nous, nous affirmons qu'une série de nos savants  chiites, à l'instar de Cheikh Moḥammad Ibn Ḥassan Ḥurr vers  la fin de son livre intitulé «wasâ’il-uch-chi‘a», avaient  confirmé sa tendance chiite. 

On rapporte que Cheikh Ibn Chahrâchûb avait cité al-Ḥâkim  an-Neysâbûri dans son livre intitulé «ma‘âlim al-‘ulamâ’»,  parmi les Chiites auteurs des livres, plus précisement dans le 

                                                        

1. Le terme « Râfiḍi » qui signifie « Sectaire » est le qualificatif par  lequel les Sunnites désignaient les Chiites du fait qu'ils ne  reconnaissaient pas le Califat d'Abû Bakr ni celui de ‘Omar et celui de  ‘Othmân non plus.


chapitre consacré aux surnoms en précisant qu'il avait à son  actif un livre intitulé «al-’amâli» et un autre sur les vertus de  l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur lui). On lui reconnaît  également le livre intitulé «faḍâ’il Fâṭimat-az-Zahrâ’» sur les  vertus de Bibi Fâṭima Zahrâ (Que la paix soit sur elle).   Et dans la première partie du livre intitulé «riyâḍ al-‘ulamâ’»  consacré aux savants chiites imamites, Mawlâ ‘Abdullâh alAfandi a également écrit la biographie de al-Ḥâkim anNeysâbûri. Il l'avait cité dans le chapitre consacré aux noms  ainsi que dans celui des surnoms. Il avait par ailleurs confirmé  que cet illustre personnage avait à son actif un livre intitulé  «uṣûl al-‘Ilm-il-Ḥadîth» et un autre intitulé «al-madkhal ilâ  ‘ilm-iṣ-ṣaḥîḥ».  

Cheikh al-Afandi avait encore dit, toujours en parlant de alḤâkim an-Neysâbûri: 

«Il avait palié à la négligence du «ṣaḥîḥ al-Bukhâri» en  rapportant des hadiths authentiques sur les Ahl-ul-Bayt (Que la  paix soit sur eux tous) à l'instar de «Ḥadîth-ut-Ṭayr» (l'oiseau  roti) et de «Ḥadîth al-Wilâya» (Quiconque dont je suis le  patron, ‘Ali que voiçi est également son patron)».  Après Cheikh al-Ḥâkim an-Neysâbûri, il y a tout un groupe de  savants qui ont également écrit des œuvres dans ad-Dirâya de  hadiths. Nous pouvons citer le cas des gens tels que: 

Jamâl-ud-dîne Aḥmad Ibn Ṭâwûs Abul-Faḍâ’il 

C'est cet honorable savant qui est l'auteur de la nouvelle  terminologie imâmite dans la classification des hadiths en  quatre catégories, à savoir: le «Ḥadîth Ṣaḥîḥ» (Hadith  authentique), le «Ḥadîth Ḥassan» (Hadith bon), le «Ḥadîth  Muwaththaq» (Hadith accrédité) et le «Ḥadîth Ḍa‘îf» (Hadith  faible). Il est décédé en l'an 673 de l'Hégire. 

138  Les Chiites et les sciences islamiques 

As-Sayyed al-‘Allâma ‘Ali Ibn ‘Abdul-Ḥamîd al-Ḥassani 

Il a écrit à son tour le livre intitulé «charḥ uṣûl dirâya alḥadîth» dans lequel il a rapporté des hadiths d'un certain  nombre de livres à l'instar de celui de Cheikh al-‘Allâma alḤilli Ibn al-Muṭahhar, celui de Cheikh Zayn-ud-dîne, plus  connu sous le nom de ach-Chahîd-uth-Thâni, intitulé «albidâya fi ‘Ilm-id-Dirâya» ainsi que son commentaire intitulé  «ad-dirâya», le livre de Cheikh Ḥussein Ibn ‘Abd-uṣ-Ṣamad alḤârithi al-Hamdâni intitulé «al-wuṣûl al-akhyâr ilâ uṣûl alakhbâr», l'introduction du livre d'Abul-Manṣûr al-Ḥassan Ibn  Zayn-ud-dîne al-‘Âmili intitulé «al-muntaqâ» sur les bases de  la science de Ḥadîth et le livre du Cheikh Bahâ’-ud-dîne al‘Âmili intitulé «al-wajîza fî ‘Ilm Dirâyat-il-Ḥadîth».  Nous avons eu à commenter tous ces livres dans notre livre  intitulé «nihâyat-ud-dirayâ». Ce livre a été édité en Inde et il  est enseigné dans des écoles. 

II. 9 - Le premier à avoir écrit sur les rapporteurs de  hadiths  

Selon ce que rapporte Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi dans son livre  intitulé «ar-rijâl» sur les rapporteurs de hadiths, le tout premier  à avoir écrit un livre sur les «Rijâl» (les rapporteurs des  hadiths) est un dénommé Abû ‘Abdullâh Moḥammad Ibn  Khâlid al-Barqi al-Qumi, l'un des disciples de l'Imam Mûssâ  Ibn Ja‘far al-Kâẓim (Que la paix soit sur eux tous).   Abul-Faraj Ibn an-Nadîm avait parlé de son œuvre sur les  rapporteurs de hadiths dans son «al-fihrist», au tout début de la  cinquième catégorie consacrée aux hadiths des jurisconsultes  chiites. 

Et dans sa sixième déclaration, il a encore dit, en parlant  toujours d'al-Barqi al-Qumi:

«Il avait à son actif une série de livres parmi lesquels les livres  intitulés «al-‘awîṣ», «at-tabṣira» et «ar-rijâl» dans lequel il  avait mentionné les noms des fidèles qui ont rapporté des  hadiths du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî 

Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).»   Après Cheikh al-Barqi al-Qumi, vint Abû Moḥammad  ‘Abdullâh Ibn Jibilla Ibn Ḥayyâne Ibn Abjor al-Kinâni  Il a également à son actif un livre sur les rapporteurs de hadiths.  Cette illustre personne est décédée en l'an 219 de l'Hégire.  Cependant, Cheikh Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi avait déclaré dans  son livre intitulé «al-awâ’il» (les pionniers) que le tout premier  à avoir écrit sur les rapporteurs de hadiths est un certain  Cho‘ba1 qui a d'ailleurs vécu après Ibn Jibilla.  En effet, Cho‘ba est décédé en l'an 260 de l'Hégire. Or il avait  déjà été devancé par un autre savant Chiite du nom d'Abû Ja‘far  al-Yaqṭîni, l'un des disciples de l'Imam al-Jawâd Moḥammad  Ibn ar-Réḍâ (Que la paix soit sur eux tous). Et ce Cheikh alYaqṭîni serait l'auteur d'un certain livre intitulé «ar-rijâl», selon  ce que rapporte Cheikh an-Najâchi dans son «al-fihrist» ainsi  que Ibn an-Nadîm dans son propre «al-fihrist».  Barqi al-Qumi, quant à lui, était tour à tour disciple de l'Imam  Mûssâ Ibn Ja‘far et de son fils l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit  sur eux tous). Et il avait vécu assez longtemps jusqu'à atteindre  l'époque de l'Imam al-Jawâd, le fils de l'Imam ar-Réḍâ (Que la  paix soit sur eux tous). Dans son livre qui est d'ailleurs en notre  posséssion, il a cité la liste des fidèles qui ont rapporté des  hadiths du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî 

Ṭâleb et des Imams immaculés qui lui avaient succédé (Que la  paix soit sur eux tous). Il y a étudié et évalué tous ces 

                                                        

1. Il était Cho‘ba Ibn al-Ḥajjâj Ibn al-Ward leserviteur de al-Achâqir  ‘Atâqa et était plus connu sous le nom d'Abû Basṭâm. 

140  Les Chiites et les sciences islamiques 

rapporteurs, comme tous les livres écrits dans ce domaine  d'ailleurs. 

Cheikh Abû Ja‘far Aḥmad Ibn Moḥammad Ibn Khâlid alBarqi 

Il s'agit du propre fils de Cheikh al-Barqi al-Qumi. Cet  honorable Cheikh avait à son actif le livre intitulé «ar-rijâl» sur  les rapporteurs de hadiths et un autre intitulé «aṭ-ṭabaqât» sur  les différentes classes de rapporteurs. Il est décédé en l'an 274  de l'Hégire. 

Cheikh Abul-Ḥassan Moḥammad Ibn Aḥmad Ibn Dâwûd  Ibn ‘Ali al-Qumi 

Il était plus connu sous le nom d'Ibn Dâwûd, le savant chiite, et  il avait rédigé un livre intitulé «al-mamdûḥine walmadhmûmine min ar-ruwât». Il est décédé en l'an 368 de  l'Hégire.  

Cheikh Abû Ja‘far Moḥammad Ibn Bâbeweyh Ṣadûq 

Il avait aussi écrit un livre dans ce domaine intitulé «ma‘rifatur-rijâl» et un autre intitulé «ar-rijâl al-mukhtârayn min  aṣḥâb-in-Nabiy ṣallallahu ‘alayh wa Âlihi wa sallam». Cet  honorable Cheikh est décédé en l'an 381 de l'Hégire. 

Cheikh Abû Bakr al-Ji‘âbi 

Ibn an-Nadîm avait déclaré en parlant de lui:  «C'était l'un d'honorables Chiites»  Cet honorable Cheikh avait à son actif un livre sur les  rapporteurs de hadiths intitulé «ach-chi‘a min aṣḥâb-il-ḥadîth  wa ṭabaqâtihim» que Cheikh an-Najâchi considère comme un  grand livre.


Cheikh Moḥammad Ibn Baṭṭa 

Il avait lui aussi à son actif un livre sur les rapporteurs de  hadiths intitulé «asmâ’ muṣannifi ach-chi‘a». Il est décédé en  l'an 274 de l'Hégire. 

Cheikh Naṣr Ibn aṣ-Ṣabâh Abul-Qâsim al-Balkhi 

Il s'agit du maître de Cheikh Abû ‘Amru al-kachchi. Il avait lui  aussi à son actif un livre intitulé «ma‘rifat-un-nâqilîn» sur les  rapporteurs de hadiths. Il est décédé au troisième siècle de  l'Hégire. 

Ali Ibn al-Ḥassan Ibn Faḍḍâl 

Il avait également rédigé un livre sur les rapporteurs de hadiths  intitulé «ar-rijâl». Ce savant aussi est de la troisième siècle de  l'Hégire comme le Cheikh Abul-Qâsim al-Balkhi cité  précédemment. 

As-Sayyed Abû Ya‘lâ 

Il s'agit d'as-Sayyed Abû Ya‘lâ Ḥamza Ibn al-Qâsim Ibn ‘Ali  Ibn Ḥamza Ibn al-Ḥassan Ibn ‘Obeydullâh Ibn al-‘Abbâs Ibn  ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Il avait lui aussi à  son actif un livre sur les rapporteurs de hadiths intitulé «man  rawâ ‘an Ja‘far Ibn Moḥammad min ar-rijâl».  Cheikh an-Najâchi dit à ce propos:   «Il s'agit d'un excellent livre duquel Tal‘ukubri avait rapporté  des hadiths avec la permission de l'auteur lui-même.»  As-Sayyed Abû Ya‘lâ Ḥamza Ibn Qâsim était l'un des savants  du troisième siècle de l'Hégire. 

142  Les Chiites et les sciences islamiques 

Cheikh Moḥammad Ibn al-Ḥassan Ibn ‘Ali Abû ‘Abdullâh  Muḥâribi 

Cet honorable Cheikh avait également rédigé un livre sur les  rapporteurs de hadiths intitulé «ar-rijâl». C'était également l'un  des savants du troisième siècle de l'Hégire. 

Al-Musta‘ṭif ‘Isâ Ibn Mihrân 

Cet honorable Cheikh avait lui aussi écrit un livre sur les  rapporteurs de hadiths intitulé «al-muḥaddithîn». Il était de la  même génération que les savants précités. Et Cheikh Abû Ja‘far  aṭ-Ṭûsi l'avait cité dans son «al-fihrist».  Nous avons eu l'honneur de citer les œuvres de Cheikh Abû Ja‘far  aṭ-Ṭûsi, de Cheikh an-Najâchi, de Cheikh al-kachchi, de l'Allâma  Ibn al-Muṭahhar al-Ḥilli et celles de Cheikh Ibn Dâwûd dans notre  livre de base, en plus de différentes classes d'écrivains sur les  rapporteurs de hadiths et leurs œuvres, jusqu'à nos jours.  

Abul-Faraj Qanâni al-Kufi 

Il s'agit du maître de Cheikh an-Najâchi. Cet honorable Cheikh  avait lui aussi à son actif un livre sur les rapporteurs de hadiths  intitulé «mu‘jam ar-rijâl al-Mufaḍḍal» qu'il avait classé selon  l'ordre alphabétique. 

II. 10 - Le premier à avoir écrit sur la classification des  rapporteurs de hadiths 

Le tout premier à avoir écrit un livre sur les différentes classes  des rapporteurs de hadiths est un certain Abû ‘Abdullâh  Moḥammad Ibn ‘Omar   al-Wâqidi né en l'an 300 de l'Hégire  et décédé à l'âge de 78 ans. 

Ibn an-Nadîm a cité les œuvres de cet honorable Cheikh dans  son livre intitulé «aṭ-ṭabaqât». Nous reviendrons d'ailleurs làdessus avec plus de détails au quatrième point du huitième  chapitre dans la partie consacrée à sa biographie.

Le juge al-Qâḍi Abû Bakr ‘Amru Ibn Moḥammad Ibn  Salâm Ibn al-Burâa 

Il était plus connu sous le nom de Ibn al-Ji‘âbi Cet honorable  Cheikh avait à son actif une série de livres sur les différentes  classes des rapporteurs de hadiths dont un grand livre intitulé  «ach-chi‘a min aṣḥâb-il-ḥadîth wa ṭabaqâtihim», le livre  intitulé «al-mawâli wal-achrâf wa ṭabaqâtihim», le livre  intitulé «man rawâ al-ḥadîth min Banî Hâchim wa  mawâlîhim» sur les gens qui ont rapporté des hadiths des  Hachémites et de leurs sujets, le livre intitulé «akhbâr Âli Abî 

Ṭâleb» ainsi que le livre intitulé «akhbâr Baghdâd wa 

ṭabaqâtihim wa aṣḥâb-ul-ḥadîth bihâ».  Ibn an-Nadîm déclare dans son livre intitulé «al-fihrist», en  parlant de ce Cheikh Ibn al-Ji‘âbi:  «Il comptait parmi les honorables Chiites. Il s'était éxilé chez le  prince Seyf-ud-Dawla qui l'avait accueilli avant d'en faire l'un  de ses proches.» 

Quant à nous, nous disons:  

«Toute une série de Cheikhs ont rapporté de lui des hadiths.  Nous pouvons citer, entre autres, le très célèbre Cheikh alMufîd. 

Cheikh Ibn al-Ji‘âbi est décédé en l'an 355 de l'Hégire.  

Cheikh Abû Ja‘far al-Barqi Aḥmad Ibn Moḥammad Ibn  Khâlid 

Il s'agit de l'auteur du livre intitulé «al-maḥâsin». Cet  honorable Cheikh avait lui aussi à son actif une série des livres  sur les différentes classes des rapporteurs de hadiths dont le  livre intitulé «aṭ-ṭabaqât», un autre intitulé «at-târîkh» ainsi  que le livre intitulé «ar-rijâl». Il est décédé en l'an 274 de  l'Hégire selon les uns, et en l'an 280 selon les autres. 





 





CHAPITRE III 

LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS LE  DOMAINE DE FIQH (LA JURISPRUDENCE) 

III. 1 - Le tout premier à avoir écrit sur le Fiqh en le  subdivisant en chapitres 

Le tout premier à avoir écrit un livre dans le domaine de Fiqh et  à l'avoir subdivisé en chapitres est le dénommé ‘Ali Ibn Abû  Râfî‘, le serviteur du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu  soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble  famille). 

Cheikh an-Najâchi avait écrit dans son livre, pendant qu'il citait  la première classe des partisans du Commandeur des croyants,  l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) auteurs de  livres: 

«Ali Ibn Abû Râfî‘, le serviteur du Noble Prophète (Que le  salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres  de sa sainte et noble famille) était l'un de bons Chiites. Il faisait  partie des disciples du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali  Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) dont il était d'ailleurs le  secrétaire particulier. Il était doté d'une grande capacité de  rétention qui lui avait permis d'apprendre toute une multitude  de hadiths par cœur. Il avait à son actif un livre sur les  différents sujets de Fiqh à l'instar des ablutions, de la prière et  de tant d'autres sujets. Il avait appris le Fiqh auprès de l'Imam  ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) et en avait  constitué un livre subdivisé en chapitres de son vivant même.  Et dans ce livre, il avait commencé par le chapitre qui  concernait les ablutions dans lequel l'on pouvait lire, entre  autres: «Lorsque l'un de vous fait les ablutions, qu'il commence  par laver le membre droit avant le membre gauche.» 

146  Les Chiites et les sciences islamiques 

Cheikh an-Najâchi ajoute: 

«Ce livre était très considéré étant donné qu'il s'agissait du tout  premier livre chiite écrit dans ce domaine.»  Cependant Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi quant à lui avait dit que le  tout premier savant, Sunnite bien entendu, à avoir écrit un livre  dans le domaine de Fiqh serait le fameux imam Abû Ḥanîfa.  Et pourtant le livre d'Ali Ibn Abî Râfî‘ avait été écrit bien avant  cela à l'époque même du Commandeur des croyants ‘Ali Ibn  Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui), très longtemps avant la  naissance d'Abû Ḥanîfa. 

Et d'ailleurs, il y a eu tant d'autres savants chiites qui avaient  également écrit des livres bien avant Abû Ḥanîfa. Nous avons  des gens tels que Qâsim Ibn Moḥammad Ibn Abî Bakr de la  génération des successeurs des compagnons et Sa‘îd Ibn  Musayyib le jurisconsulte de la tribu de Qoraych de Médine qui  comptait parmi les six grands jurisconsultes.  Né à l'époque du Califat de ‘Omar Ibn al-Khaṭṭâb, Sa‘îd Ibn  Musayyib est décédé en l'an 94 de l'Hégire.  Quant à Qâsim Ibn Moḥammad Ibn Abî Bakr, il est décédé en  l'an 106 de l'Hégire. C'est le grand-père maternel de notre  vénéré Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui) étant donné que  la grand-mère de ce dernier n'était autre que Om Farwa, sa fille.  Qâsim Ibn Moḥammad Ibn Abî Bakr était marié à la fille de  l'Imam Zayn-ul-‘Abîdîn ‘Ali Ibn al-Ḥussein (Que la paix soit  sur eux tous).  

‘Abdullâh al-Ḥimyari rapporte dans son livre intitulé «qurb-ul’isnâd»: 

«Lorsque l'on avait mentionné les noms de Qâsim Ibn  Moḥammad Ibn Abî Bakr et de Sa‘îd Ibn al-Musayyib en  présence de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur lui), il avait  déclaré: «Ils étaient tous deux des Chiites».

Cheikh al-Kuleyni rapporte de Yaḥyâ Ibn Jarîr dans son livre  intitulé «al-kâfi», dans le chapitre consacré à la naissance de  l'Imam Abû ‘Abdullâh aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui):  «Abû ‘Abdullâh aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui) avait dit:  Sa‘îd Ibn al-Moṣayyeb, al-Qâsim Ibn Moḥammad Ibn Abî Bakr  ainsi que Abû Khâlid al-Kâboli faisaient partie des hommes de  confiance de l'Imam ‘Ali Ibn al-Ḥussein (Que la paix soit sur  eux tous)». 

Et dans une autre version: 

«Ils faisaient partie des disciples de l'Imam ‘Ali Ibn al-Ḥussein  (Que la paix soit sur eux tous)». 

III. 2 - Les jurisconsultes chiites les plus célèbres du tout  début de l'Islam 

Il s'agit en effet d'une série de savants du troisième siècle de  l'Hégire que Cheikh Abû ‘Amru al-kachchi, le contemporain  d'Abû Ja‘far al-Kuleyni, a cités dans son célèbre livre connu  sous le nom de «rijâl al-kachchi». Il a écrit dans ce livre:   «Les grands jurisconsultes parmi les disciples de l'Imam alBâqir et de l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur eux tous):  Tout le monde avait reconnu à l'unanimité la crédibilité de la  première classe des disciples de l'Imam al-Bâqir et de l'Imam  aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur eux tous). Les gens leur avaient  alors fait confiance en admettant leurs avis jurisprudentiels.  Et au tout début de l'Islam, les personnes les plus compétentes  et les plus fiables dans le domaine de Fiqh étaient au nombre de  six, à savoir: Zorâra, Ma‘rûf Ibn Kharbûdh, Bureyd, Abû Baṣîr  al-Asadi, al-Fuḍayl Ibn Yasâr et Moḥammad Ibn Muslim aṭ-

Ṭâïfi. Toutefois, c'est Zorâra qui était le plus apte et le plus  fiable de tous. 

Néanmoins, certaines personnes auraient bien préféré Abû  Baṣîr al-Moradi à la place d'Abû Baṣîr al-Asadi. En effet, Abû 

148  Les Chiites et les sciences islamiques 

Baṣîr al-Moradi n'était autre que Leyth Ibn al-Bokhtori en  personne.» 

Cheikh al-kachchi avait ensuite ajouté:  «Les grands jurisconsultes parmi les disciples de l'Imam aṣ-

Ṣâdiq (Que la paix soit sur eux lui):  Tout le monde était unanime quant à la validité de l'avis de ces  grands jurisconsultes et on était parfaitement d'accord avec eux.  On leur avait reconnu un bon niveau de Fiqh en dehors des six  susmentionnés. Il s'agissait des six illustres personnes  suivantes: Jamîl Ibn Dorrâj, ‘Abdullâh Ibn Miskâne, ‘Abdullâh  Ibn Bokeyr, Ḥammâd Ibn ‘Isâ, Ḥammâd Ibn ‘Othmân et Abâne  Ibn ‘Othmân. 

On racontait que Faqîh (le jurisconsulte) Abû Isḥâq à savoir  Tha‘laba Ibn Maymûn estimait que le plus apte et le plus fiable  d'entre ces six jurisconsultes était Jamîl Ibn Dorrâj.  Ceux-là étaient des rapporteurs de hadiths parmi les  compagnons de l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui).»  Cheikh al-kachchi avait encore dit:  «Les noms des jurisconsultes parmi les compagnons de l'Imam  Abû Ibrâhim et de l'Imam Abul-Ḥassan (Que la paix soit sur  eux tous): 

Tout le monde était unanime quant à la validité de l'avis de ces  grands jurisconsultes et on était parfaitement d'accord avec eux.  On leurs avait reconnu un bon niveau de Fiqh et de  connaissance. Il s'agissait des six autres personnes en dehors  des six susmentionnées. A savoir: Yûnus Ibn ‘Abdur-Raḥmân, 

Ṣafwân Ibn Yaḥyâ, Moḥammad Ibn Abî ‘Omeyr, ‘Abdullâh Ibn  al-Moghîra, al-Ḥassan Ibn Maḥbûb et Aḥmad Ibn Moḥammad  Ibn Abî Naṣr. 

Toutefois, certaines personnes auraient bien préféré al-Ḥassan  Ibn ‘Ali Ibn Faḍḍâl et Fuḍâla Ibn Ayyûb à la place de Ḥassan Ibn Maḥbûb. Pendant que certaines autres voyaient ‘Othmân  Ibn ‘Isâ à la place de Fuḍâla. 

Néanmoins, c'est Yûnus Ibn ‘Abdur-Raḥmân et Ṣafwân Ibn  Yaḥyâ qui étaient jugés comme les meilleurs de tous.  

III. 3 - La pluralité de jurisconsultes Ja‘farites 1 à avoir  rédigé des livres au tout début de l'Islam  

Cheikh Abul-Qâsim Ja‘far Ibn Sa‘îd, plus connu sous le  surnom de «al-Muḥaqqiq al-Ḥilli», a écrit tout au début de son  livre intitulé «al-mu‘tabar» alors qu'il parlait de l'Imam Ja‘far  aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui):  «L'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui) avait prouvé ses  compétences par la formation d'un grand nombre de grands  jurisconsultes. Et quatre cents d'entre eux avaient pu rédiger les  réponses aux questions qui lui étaient posées.»  Quant à nous, nous disons: 

Ces quatre cents livres ne constituent que les œuvres qui  avaient été écrites uniquement par les meilleurs de ses  étudiants. 

                                                        

1. Ja‘farite : Appelé aussi « Imâmite ». Il s'agit de la tendance chiite  selon l'école créée par l'Imam Ja‘far aṣ-Ṣâdiq Ibn Moḥammad (Que la  paix soit sur eux tous). Cette école reconnaît les douze Imams  immaculés qui sont, en ordre : le Commandeur des croyants, l'Imam  ‘Ali Ibn Abi Ṭâlib (Que la paix soit sur lui) , l'Imam al-Ḥassan Ibn  Ali, l'Imam al-Ḥussein Ibn Ali, l'Imam ‘Ali Ibn al-Ḥussein as-Sajjâd,  l'Imam Moḥammad Ibn ‘Ali al-Bâqir, l'Imam Ja‘far Ibn Moḥammad  aṣ-Ṣâdiq, l'Imam Mûssâ Ibn Ja‘far al-Kâẓim, l'Imam ‘Ali Ibn Mûssâ  ar-Réḍâ, l'Imam Moḥammad Ibn ‘Ali al-Jawâd, , l'Imam ‘Ali Ibn  Moḥammad al-Hâdi, l'Imam al-Ḥassan Ibn ‘Ali al-‘Askari ainsi que  l'Imam al-Mahdi (Que la paix soit sur eux tous). 

150  Les Chiites et les sciences islamiques 

En effet, le martyr Cheikh Chams-ud-dîn Moḥammad Ibn  Makki a dit au tout début de son livre intitulé «dhikrâ achchi‘a fi aḥkâm ach-chari‘a»: 

«Quatre mille personnes venant de l'Iraq, de Ḥijâz, de Khorâsân  (en Iran) et de Cham (en Syrie) avaient écrit des réponses aux  questions qui étaient posées à l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit  sur lui). Leurs livres ont été mentionnés dans les différents  index qui parlent des livres Chiites à l'instar de «al-fihrist» de  Cheikh Abû ‘Abbâs an-Najâchi, celui de Cheikh Abû Ja‘far aṭ-

Ṭûsi voire celui de Cheikh Abul-Faraj Ibn an-Nadîm ; le livre  de al-‘Aqîli ou celui d'Ibn al-Ghaḍâ’iri.»  Cheikh al-Mufîd a lui aussi écrit dans son livre intitulé «alirchâd» alors qu'il parlait de l'Imam Ja‘far aṣ-Ṣâdiq (Que la  paix soit sur lui): 

«On a apporté de l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui)  tellement de disciplines que cela l'avait rendu très célèbre  partout dans le monde musulman. Les savants n'avaient  rapporté d'aucun autre des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux  tous) autant qu'ils avaient rapporté de lui.  En effet, les spécialistes des hadiths avaient compté quatre  mille personnes équitables parmi les gens qui avaient rapporté  des hadiths de l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui)».  Quant à nous, nous disons: 

Cheikh Abul-‘Abbâs Aḥmad Ibn ‘Uqda az-Zaydi avait fixé leur  nombre à quatre mille dans son livre intitulé «at-taṣnif». Il en  est de même pour Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi dans son livre  intitulé «ar-rijâl», tout au début du chapitre portant sur les  compagnons de l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui).

III. 4 - Les grands recueils de Fiqh rédigés par les disciples  des Imams d'Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous)  parmi les savants de la génération des Atbâ‘-ut-Tâbi‘ine1 

Jâmi‘ al-fiqh 

Il s'agit d'un recueil de jurisprudence rapporté par Thâbit Ibn  Hormuz Abul-Miqdâm de l'Imam Zayn-ul-‘Abîdîn ‘Ali Ibn alḤussein (Que la paix soit sur eux tous). 

Charâ’î‘ -ul-imâne 

Il s'agit d'un recueil de jurisprudence écrit de la main de Abû  Ja‘far Ḥamdâne Ibn al-Mu‘âfî, le serviteur de l'Imam aṣ-Ṣâdiq  (Que la paix soit sur lui). Cet illustre savant est décédé en l'an  265 de l'Hégire. Il a rapporté ce livre de l'Imam al-Kâẓim ainsi  que de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur eux tous). 

Jâmi‘ abwâb al-fiqh  

Il s'agit d'un recueil de jurisprudence écrit par ‘Ali Ibn Abî 

Ḥamza, l'élève de l'Imam aṣ-Ṣâdiq (que la paix soit sur lui).  ‘Abdullâh Ibn al-Mughîra 

Selon ce que rapporte Cheikh an-Najâchi dans son «al-fihrist»,  cet illustre savant a à son actif une trentaine de livres traitant de  divers sujets de Fiqh. Il était l'un des compagnons de l'Imam  Mûssâ Ibn Ja‘far (Que la paix soit sur eux tous). 

Al-fiqh wal-aḥakâm 

Il s'agit d'un recueil de jurisprudence écrit par Ibrâhim Ibn  Moḥammad ath-Thaqafi décédé en l'an 283 de l'Hégire. 

                                                        

1. Atbâ‘-ut-Tâbi‘ine : les successeurs des successeurs. Il s'agit des  fidèles de la deuxième génération après les compagnons du Prophète  (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les  membres de sa sainte et noble famille). 

152  Les Chiites et les sciences islamiques 

Al-mubawwab fil-ḥalâl wal-ḥarâm  Il s'agit d'un recueil de jurisprudence écrit par Ibrâhim Ibn  Moḥammad Ibn Abî Yaḥyâ al-Madani al-Aslami décédé en l'an  184 de l'Hégire. 

Al-jâmi‘ fî abwâb al-fiqh 

Il fut écrit par al-Ḥassan Ibn ‘Ali Ibn Moḥammad al-Ḥajâl. 

Al-jâmi‘-ul-kabîr fil-fiqh 

Ce livre a été écrit de la main d'Ali Ibn Moḥammad Ibn Chirah  al-Qâsâni, beaucoup plus connu sous le nom d'Abul-Ḥassan alMuṣannif al-Mukaththir (le grand écrivain et le rapporteur de  Hadiths nombreux). 

Le livre de Cheikh Ṣafwân Ibn Yaḥyâ al-Bajali subdivisé selon  l'ordre les livres courants de Fiqh. Cet honorable cheikh est  décédé en l'an 210 de l'Hégire. 

Al-muchayyakhah  

Il fut rédigé par al-Ḥassan Ibn Maḥbûb, le Cheikh chiite  beaucoup plus connu sous le nom d'Abu ‘Ali as-Sarâd. Cet  honorable Cheikh est décédé en l'an 224 de l'Hégire. C'était l'un  des compagnons de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur lui).  Ce livre est classifié selon les sujets du Fiqh (la jurisprudence). 

Kitâb-ur-raḥmah 

Il s'agit d'un recueil regroupant toutes les branches de Fiqh  selon la voie des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous). 





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