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Les Chiites et les sciences islamiques 





Chapter2










CHAPITRE IV 

LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS LE  DOMAINE DE ‘ILM-UL-KALÂM1 

IV. 1- Le tout premier à avoir rédigé un livre dans le  domaine de ‘Ilm-ul-Kalâm 

Le tout premier à avoir écrit un livre dans le domaine de ‘Ilmul-Kalâm (la théologie scolastique) est le dénommé ‘Isâ Ibn  Rawḍa. C'était un chiite imamite de la génération des  successeurs des compagnons du Prophète (Que le salut et la  paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa  sainte et noble famille). Son livre parlait du sujet de l'Imâmat.  Cet illustre personnage avait vécu jusqu'à l'époque d'Abû Ja‘far  al-Manṣûr, le fondateur de la dynastie ‘Abbâside. Ce dernier  avait fait de lui un ami intime étant donné qu'il avait été au  service de la famille Hachémite.   Le livre de ‘Isâ Ibn Rawḍa a été cité par Aḥmad Ibn Abî Ṭâhir  dans son livre intitulé «târîkhu Baghdâd». Et selon ce qui est  rapporté dans «al-fihrist» de Cheikh an-Najâchi, l'auteur de  «târîkhu Baghdâd» a vu personnellement ce livre.  Ce fut ensuite le tour d'Abû Hâchim Ibn Moḥammad Ibn  ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui)   Cet illustre savant avait aussi à son actif un livre dans le  domaine de ‘Ilm-ul-Kalâm. Il compte d'ailleurs parmi les  éminents savants chiites fondateurs de cette discipline.  Et selon Ibn Qotayba dans son livre intitulé «al-ma‘ârif», Abû  Hâchim Ibn Moḥammad avait légué ses livres à Moḥammad  Ibn ‘Ali Ibn ‘Abdullâh Ibn ‘Abbâs al-Hâchimi, de la génération 

                                                        

1. ‘Ilm-ul-Kalâm : Théologie scolastique ou le Verbe (Avec grand V). 

154  Les Chiites et les sciences islamiques 

des successeurs des compagnons, juste avant sa mort, et lui  avait confié la charge du chiisme après lui.  Ces deux honorables savants avaient rédigé leurs livres sur le  ‘Ilm-ul-Kalâm bien avant Abû Ḥudheyfa Wâṣel Ibn ‘Aṭâ, le  Mu‘tazilite, contrairement à ce prétend de Jalâl-ud-dîn asSuyûṭi. 

IV. 2- Le premier Imâmite à avoir ouvert un débat sur le  Chiisme  

Abû ‘Othmân Jâḥiẓ a dit: 

«Le tout premier à avoir ouvert un débat sur le Chiisme est un  dénommé Kumeyt Ibn Zayd, le poète. Et d'ailleurs, n'eut été  les arguments qu'il avait avancés en faveur du Chiisme, on  aurait à jamais été incapable de soutenir cette tendance.»  Quant à nous, nous disons: 

C'est plutôt Abû Dhar al-Ghifâri, le compagnon du Prophète  (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les  membres de sa sainte et noble famille) qui fut le tout premier à  ouvrir un débat sur le chiisme. Il avait séjourné pendant un laps  de temps à Damas en Syrie où il avait entrepris de propager la  tendance Chiite. Une bonne partie des gens avait répondu  favorablement en embrassant le Chiisme. Il avait ensuite quitté  Damas pour se rendre à Sarfand et à Mis situés dans la région  de Djébel ‘Âmil pour continuer sa propagation. Les habitants  de ces villages avaient fini eux aussi par adhérer au Chiisme.  Toutefois, on lit dans le livre intitulé «’amal al-’âmil» que  lorsqu'Abû Dhar al-Ghifâri avait été en exil à Damas, beaucoup  de gens avaient adhéré au Chiisme grâce à sa propagation. Ceci  avait fait que Mu‘âwiya soit obligé de l'expulser de la ville de  Damas en l'envoyant à l'intérieur du pays. Abû Dhar al-Ghifâri  avait élu domicile à Djébel ‘Âmil où il convertit encore les gens  au Chiisme.

Abul-Faraj Ibn an-Nadîm a écrit quant à lui dans son «alfihrist»: 

«Le tout premier à avoir ouvert un débat sur la tendance  Imâmite était le dénommé ‘Ali Ibn Ismâ‘îl Ibn Meytham atTammâr. Et son père Meytham était l'un d'honorables  compagnons du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn  Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). ‘Ali Ibn Ismâ‘îl avait à son  actif une série de livres dans ce domaine dont le livre intitulé  «al-imâma» et un autre intitulé «al-istiḥqâq».  Quant à nous, nous disons: 

Nous avons déjà eu à prouver que ce ‘Ali Ibn Ismâ‘îl Ibn  Meytham at-Tammâr avait été devancé par ‘Isâ Ibn Rawḍa et  beaucoup plus par Cheikh Kumeyt d'ailleurs.  En effet, ‘Ali Ibn Ismâ‘îl Ibn Meytham at-Tammâr avait vécu à  l'époque de Hichâm Ibn al-Ḥakam à Bagdad où il avait débattu  avec Abul-Hudheyl sur l'Imâmat, Ḍirâr Ibn ‘Amru aḍ-Ḍabîy  ainsi qu'avec Nâẓir an-Niẓâm qu'il avait d'ailleurs convaincus,  selon ce que rapporte Cheikh al-Mortaḍâ dans son livre intitulé  «al-fuṣûl al-mukhtâra».  

Ali Ibn Ismâ‘îl était bien sûr compté parmi les grands maîtres  de ‘Ilm-ul-Kalâm dans le monde chiite, mais il n'était pas pour  autant le tout premier à avoir ouvert un débat dans ce domaine.  En effet, Abû Dhar al-Ghifâri et ses onze collègues l'avaient de  loin devancé dans ce domaine, selon ce que nous prouve le  hadith rapporté par Cheikh aṭ-Ṭabarsi dans son livre intitulé  «al-Iḥtijâj». Il s'agit de: Khâlid Ibn Sa‘îd Ibn al-‘Âṣ, Salmâne  al-Fârsi, Miqdâd Ibn al-Aswad al-Kondi, Bureyda al-Aslami,  ‘Ammâr Ibn Yâsser, Oubeyy Ibn Ka‘b, Khozeyma Ibn Thâbit,  Abul-Heytham Ibn at-Teyhân, Sahl Ibn Ḥunayf et Abû Ayyûb  al-Anṣâri (Qu'Allah le Très-Haut soit satisfait d'eux tous). 

156  Les Chiites et les sciences islamiques 

IV. 3 - Les maîtres chiites les plus célèbres dans le ‘Ilm-ulKalâm 

Nous les avons regroupés selon leurs classes dans notre livre de  base. 

La première classe 

Dans la première classe, nous avons des noms tels que: 

Kumayl Ibn Ziyâd qui résidait à Kufa 

Cet honorable fidèle était sorti de l'école du Commandeur des  croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).  Ce dernier lui avait d'ailleurs annoncé qu'il serait assassiné par  le prince al-Ḥajjâj, ce qui eut lieu à Kufa en l'an 83 de l'Hégire. 

Suleym Ibn Qais al-Hilâli 

Il s'agit d'un fidèle de la génération des successeurs des  compagnons. Il est décédé d'une mort naturelle à l'époque  même du prince al-Ḥajjâj qui avait vainement tenté de  l'assassiner à maintes reprises. 

Comme nous l'avons déjà mentionné, il était l'un de fidèles  compagnons de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui). 

Ḥârith al-A‘war al-Hamdâni 

Il avait des entretiens et des débats avec ses opposants sur les  des principes de base de la jurisprudence (Uṣûl-ul-fiqh). Il était  lui aussi sorti de l'école du Commandeur des croyants, l'Imam  ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Il est décédé en  l'an 65 de l'Hégire. 

Nous lui avons écrit une assez longue biographie dans notre  livre de base.


Jâbir Ibn Yazîd Ibn Ḥârith al-Ju‘fî 

Beaucoup plus connu sous le nom d'Abû ‘Abdullâh al-Kufi, il  était vraiment doué dans le domaine de Uṣûl et autres  disciplines islamiques. Il était sorti de l'école de l'Imam alBâqir (Que la paix soit sur lui). 

La deuxième classe 

Parmi les grandes figures de la deuxième classe, nous  retrouvons des noms tels que: 

Qays al-Mâṣir 

Cet éminent savant comptait parmi les grandes figures de la  théologie scolastique de son époque. Un vrai maître du Verbe.  Les gens voyageaient de tous les coins de la planète pour  assister à ses leçons. Il est tout droit sorti de l'école de l'Imam  Zayn-ul-‘Abîdîn ‘Ali Ibn al-Ḥussein (Que la paix soit sur eux  tous). Et l'Imam Abû ‘Abdullâh aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur  lui) avait eu d'ailleurs à confirmer les qualités scientifiques de  cet illustre savant. 

En effet, Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui) lui avait  déclaré: 

«Toi et al-Aḥwal vous êtes vraiment compétents et pleins de  qualités.» 

Quant à cet al-Aḥwal, ce n'était autre que Abû Ja‘far  Moḥammad Ibn ‘Ali Ibn Nu‘mân Ibn Abî Ṭarifa al-Bajali alAḥwal. Il faisait tourner un magasin au sein de «Ṭâq alMaḥâmil» à Kufa. 

On l'avait surnommé «Chayṭân-uṭ-Ṭâq» (le diable de Ṭâq) étant  donné qu'à chaque fois qu'on le défiait dans un débat, il donnait  une réponse qui s'avérait toujours correcte et logique.  Il était aussi tout droit sorti de l'école de l'Imam Zayn-ul‘Abîdîn (Que la paix soit sur lui). 

158  Les Chiites et les sciences islamiques 

Cet illustre personnage avait à son actif une série de livres parmi  lesquels «’if‘al, lâ taf‘al» ; «al-iḥtijâj fî imâmati Amîr-ilMu’minîne ‘alayhis-salâm», sur l'Imâmat de l'Imam ‘Ali Ibn Abî 

Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) ; «al-kalâm ‘alal-khawârij», sur  les Kharijites ; «mujâlisa ma‘al-imâm Abû Ḥanîfa wal-Murji’a»,  sur sa rencontre avec l'imam Abû Ḥanîfa et les Morgiites ; «alma‘rifah» et le livre intitulé «ar-radd ‘alal-Mu‘tazila», contre la  foi Mu‘tazilite. 

Ḥimrân Ibn A‘yune 

Il était le frère de Zorâra Ibn A‘yune: Cet illustre savant était  aussi l'un des produits de l'Imam Zayn-ul-‘Abîdîn (Que la paix  soit sur lui). 

Hichâm Ibn Sâlem 

C'était l'un de grands maîtres de la théologie scolastique du  monde chiite. 

Yûnus Ibn Ya‘qûb 

Cet éminent savant était vraiment doué dans le Verbe. L'Imam  Abû ‘Abdullâh aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui) lui avait  d'ailleurs déclaré: 

«Tu as vraiment la capacité d'appuyer avec succès le Verbe sur  la tradition». 

Faḍḍâl Ibn al-Ḥassan Ibn Faḍḍâl al-Kufi 

Il s'agit du célèbre maître de la théologie scolastique. Ce brave  orateur avait convaincu tout celui qui avait eu à discuter avec  lui.  

Et as-Sayyed al-Mortaḍâ avait d'ailleurs reproduit les entretiens  de Cheikh Faḍḍâl avec ses opposants dans son livre intitulé «alfuṣûl al-mukhtâra».

Ces cinq illustres personnages avaient tous vécu à la même  époque. Ils sont décédés au cours du deuxième siècle de  l'Hégire. 

La troisième classe 

Parmi les grands maîtres du Verbe de la troisième classe, nous  retrouvons des noms tels que: 

Hichâm Ibn al-Ḥakam: 

 Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui) avait d'ailleurs dit en  parlant de lui:  

«C'est quelqu'un qui défend notre cause par son cœur, par sa  langue ainsi que par sa main.» 

Ce brave savant avait discuté avec les adeptes de toutes les  autres écoles et les avait convaincus. Il avait eu toute une  multitude de rencontres avec ses opposants, et il a d'ailleurs à  son actif une série de livres dans le domaine de la théologie  scolastique. Ses hautes qualités scientifiques avaient suscité la  jalousie de ses ennemis qui se mirent à le calomnier malgré son  innocence. Nous avons cité toutes ses œuvres dans notre livre  de base. 

Hichâm Ibn al-Ḥakam est décédé en l'an 179 de l'Hégire. 

Cheikh Moḥammad Ibn Khalîl Abû Ja‘far al-Baghdâdi, asSakkâk (l'argentier) 

Il était l'ami et l'élève de ce Hichâm Ibn al-Ḥakam que nous  venons de citer. Il avait également appris l'art du Verbe  toujours auprès de son ami Hichâm. Il a lui aussi à son actif une  série de livres dans le domaine de ‘Ilm-ul-Kalâm. Nous les  avions d'ailleurs cités dans notre livre de base. 

Abû Mâlek Ḍaḥḥâk al-Haḍrami 

Cet éminent savant était un grand maître de ‘Ilm-ul-Kalâm  (théologien scolastique) du monde chiite. Il avait vécu à 

160  Les Chiites et les sciences islamiques 

l'époque de l'Imam aṣ-Ṣâdiq ainsi qu'à celle de son fils l'Imam  al-Kâẓim (Que la paix soit sur eux tous). 

Âl Nobakht (La famille de Nobakht) 

Ibn an-Nadîm a déclaré dans son livre intitulé «al-fihrist»: 

«La famille Nobakht est connue pour son amour envers ‘Ali  Ibn Abî Ṭâleb et ses descendants (Que la paix soit sur eux  tous). 

On peut encore lire dans le livre intitulé «riyâḍ-ul-‘ulamâ’»:  «Le clan de Banû Nobakht est très célèbre grâce à sa panoplie  de Mutakallimîn1 parmi les savants chiites.»  Quant à nous, nous disons: 

Pour parler de ce Nobakht, c'était un perse qui maîtrisait  beaucoup les sciences d'anciennes civilisations. Il avait rejoint  al-Manṣûr le Calife ‘Abbasside qui l'avait adopté grâce à son  excellente connaissance de l'astronomie. Lorsqu'il était devenu  vieux, il avait cédé sa place à son propre fils Abû Sahl. Ce  dernier avait également un fils du nom de Faḍl Ibn Abî Sahl Ibn  Nobakht à propos duquel l'un de nos savants Chiites avait  déclaré: 

«Il était à la fois un philosophe et un théologien scolastique. Il était  exceptionnel dans les sciences des anciens et il était le meilleur de  son époque. Il avait eu l'occasion de traduire en arabe la  philosophie intuitive de l'ancienne perse. Il avait écrit une  multitude de livres traitant de divers sujets pour subvenir aux  besoins de ses contemporains. Ces livres traitaient des thèmes tels  que les différentes sortes de philosophie, l'Imâmat, sur lequel il  avait d'ailleurs écrit un livre assez volumineux, ainsi que sur les  différents domaines de l'astronomie. Il comptait parmi les savants  de l'époque du Calife ‘Abbasside Hâroun ar-Rachîd Ibn al-Mahdi 

                                                        

1. Mutakallimîn : C'est le pluriel du mot «Mutakallim» qui signifie  grand maître du Verbe, de la théologie scolastique.


dont il dirigeait le département de philosophie. Il avait eu aussi des  fils qui étaient tous également devenus de grands savants.»  Al-Qafṭi, quant à lui, a écrit dans son livre intitulé «akhbâr alḥukamâ’»: 

«Le Faḍl Ibn Nobakht Abû Sahl al-Fârsi en question était l'un des  grands maîtres cités dans les livres portant sur le ‘Ilm-ul-Kalâm.  Moḥammad Ibn Isḥâq An an-Nadîm et Abû ‘Abdullâh alMarzbâni avaient d'ailleurs eu à citer sa généalogie dans leurs  livres respectifs. Il avait vécu à l'époque de Hâroun ar-Rachîd qui  lui avait même confié la direction de son département de  philosophie». 

Quant à nous, nous disons: 

Le fils le plus doué de la famille Nobakht était plutôt Isḥâq Ibn  Abî Sahl Ibn Nobakht, il avait été formé par son propre père. Et  c'est lui d'ailleurs qui avait pris sa place à la tête du département  de philosophie du Califat ‘Abbasside. Il avait lui aussi des fils  très doués dans le ‘Ilm-ul-Kalâm à l'instar d'Abû Isḥâq Ismâ‘îl  Ibn Isḥâq Ibn Sahl Ibn Nobakht.  Cet Abû Isḥâq Ismâ‘îl Ibn Isḥâq Ibn Sahl Ibn Nobakht à son  tour avait à son actif un livre sur la théologie scolastique  intitulé «al-yâqût fil-kalâm». Ce livre fut commenté par al‘Allâma Ibn al-Muṭahhar al-Ḥilli qui avait écrit au tout début:  «Ce livre appartient à notre plus ancien Cheikh et notre plus  grand maître Abû Isḥâq Ibn Nobakht.»  Quant à l'auteur du livre intitulé «riyâḍ-ul-‘ulamâ’», il a dit à  son tour: 

«On associe souvent le nom de Ibn Nobakht à l'honorable  Cheikh Ismâ‘îl Ibn Isḥâq Ibn Nobakht, le célèbre savant  spécialiste de la théologie scolastique. Cet illustre savant  comptait parmi les plus anciens fidèles imâmites. Il avait à son  actif un livre portant sur le ‘Ilm-ul-Kalâm intitulé «al-yâqût filkalâm».» 

162  Les Chiites et les sciences islamiques 

Et il avait encore écrit dans un autre passage de ce même livre:   «Ismâ‘îl Ibn Nobakht qui était le contemporain du célèbre poète  du nom d'Abû Nû’âs… 

Il avait deux frères, à savoir Ya‘qûb et Ali, les fils de Isḥâq Ibn  Abû Sahl Ibn Nobakht. Ces illustres personnes comptaient  parmi les hommes les plus valeureux de la famille. Ils  maîtrisaient fort bien la théologie scolastique ainsi que  l'astronomie. 

Pour parler d'Ali Ibn Isḥâq, il avait lui aussi des fils qui  comptaient également parmi les grands savants de l'époque.  Il s'agit en effet d'Abû Ja‘far Moḥammad Ibn ‘Ali Ibn Isḥâq Ibn  Abû Sahl Ibn Nobakht qui comptait parmi les grands  théologiens de l'époque. Il était très vertueux.  Ibn an-Nadîm l'a cité dans son livre parmi les grands  théologiens scolastiques Chiites.  Il y avait aussi Abû Sahl Ismâ‘îl Ibn ‘Ali Ibn Isḥâq Ibn Abû  Sahl Ibn Nobakht à propos de qui Cheikh an-Najâchi avait dit:  «C'était le Cheikh des maîtres chiites de la théologie  scolastique à Bagdad et le meilleur de toute la famille Nobakht  à l'époque.» 

Ibn an-Nadîm avait aussi dit, en parlant toujours de cet illustre  personnage: 

«Il était l'un de grands savants et théologiens scolastiques chiites.  Il avait des séances de débats au cours desquelles il invitait des  théologiens. Et c'était l'oncle maternel de Ḥassan Ibn Mûssâ Abû  Moḥammad an-Nobakhti, le célèbre théologien.»  Il avait encore dit toujours en parlant de lui:  «Il était en même temps théologien et philosophe.»  Cheikh an-Najâchi quant à lui avait aussi écrit:

«Notre Cheikh théologien qui n'avait pas d'égal parmi tous ses  collègues aussi bien avant le troisième siècle de l'Hégire  qu'après.» 

Quant à nous, nous disons: 

La famille Nobakht avait eu à rédiger des livres sur la théologie  scolastique ainsi que sur la philosophie, et nous les avons cités  dans notre livre de base. Il n'y avait pas d'ailleurs une  quelconque autre famille qui ait à son actif autant de livres que  cette illustre famille. 

Abû Moḥammad al-Ḥajjâl 

Faḍl Ibn Châdhân avait dit en parlant de cette honorable  personne: 

«C'était l'un de nos adeptes chiites spécialistes de la théologie  scolastique. Il était très éloquent et il était vraiment fort dans la  discussion». 

Abdur-Raḥmân Ibn Aḥmad Ibn Jabraweyh 

Il était plus connu sous le nom d'Abû Moḥammad al-‘Askari.  Cheikh an-Najâchi a dit, en parlant de lui:  «C'était un maître du Verbe vraiment éloquent qui avait à son  actif des livres de grande valeur. Il était connu pour sa vertu. Il  avait eu à faire des débats avec ‘Abbâd Ibn Soliman et ses  pairs. Et d'ailleurs, l'un de ses livres intitulé «al-kâmil filImâma» nous est parvenu. C'est vraiment un très bon livre.» 

Moḥammad Ibn Abû Isḥâq 

Ibn Baṭṭa avait cité cet honorable théologien scolastique dans  son «al-fihrist» en plus d'une multitude de livres qu'il avait  écrits. 

Quant à nous, nous disons: 

Moḥammad Ibn Abû Isḥâq était l'un des savants de l'époque de  l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur lui) et du Calife 

164  Les Chiites et les sciences islamiques 

‘Abbasside, Ma’mûn. Al-Barqi avait eu à rapporter de lui une  série de hadiths. 

Ibn Momlik 

Il s'agit de Moḥammad Ibn ‘Abdullâh Ibn Momlik al-Iṣfahâni  qui était l'un de nos honorables chiites théologiens scolastiques.  C'était vraiment un homme de grande valeur. Il avait été tout  d'abord Mu‘tazilite avant de devenir Chiite grâce à ce ‘AbdurRaḥmân Ibn Aḥmad Ibn Jabraweyh, plus connu sous le nom  d'Abû Moḥammad l-‘Askari que nous avons cité plus haut. Il  avait à son actif une série de livres dans ce domaine que nous  avons cités dans notre livre de base. Il avait vécu à la même  époque que le fameux al-Jubâ’ï. Il avait d'ailleurs écrit un livre  pour contredire le livre de ce dernier. 

Ibn Abî Dâja 

Il s'agit en fait d'Ibrâhim Ibn Suleyman Ibn Abî Dâja, plus  connu sous le nom d'Abû Isḥâq al-Baṣri. Il comptait parmi les  grandes figures dans le domaine de Fiqh, de la théologie  scolastique, de la littérature et de la poésie. Jâḥiẓ avait rapporté  de lui toute une série de hadiths sans compter qu'il le citait  souvent comme référence dans ses livres. 

Cheikh Faḍl Ibn Châdhân an-Neysâbûri 

Il s'agit de l'un de nos Cheikhs Chiites spécialistes de la  théologie scolastique qui maîtrisaient à la fois un bon nombre  de sciences islamiques. Il avait à son actif cent quatre vingt  livres. C'était l'un des disciples de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix  soit sur lui). Et il avait vécu d'ailleurs assez longtemps jusqu'à  atteindre l'époque de l'Imam al-‘Askari (Que la paix soit sur  lui). Il était encore vivant même à la naissance de l'Imam alMahdi (Que la paix soit sur lui).

Abul-Ḥassan ‘Ali Ibn Waṣîf, an-Nâchi’ aṣ-Ṣaghir 

Ibn an-Nadîm l'avait cité dans son livre parmi les théologiens  scolastiques chiites en plus du livre qu'il avait écrit sur  l'Imâmat. 

Et Ibn Kathîr avait à son tour écrit dans son livre intitulé «fawât  al-wafayât» en parlant de cet honorable Cheikh:  «C'était l'un d'éminents théologiens scolastiques du monde  chiite.» 

Quant à nous, nous disons: 

Il avait appris la théologie auprès d'Abû Sahl Ismâ‘îl Ibn ‘Ali  Ibn Nobakht. Et en plus de la théologie, il était également  compté parmi les grandes figures de la littérature, de la poésie  et de la théologie. Il était de Bagdad, et plus précisément de  Bâb-ut-Tâq. Il est mort en tant que Chahîd1 brûlé dans le feu,  selon ce que rapporte le livre intitulé «ma‘âlim al-‘ulamâ’».  Ibn Khallikân avait rapporté dans son livre intitulé «al-wafayât»  que le poète al-Mutanabbi assistait aux débats d'Ali Ibn Waṣîf afin  d'écrire ses paroles. Ce qui démontre la hauteur du rang qu'il  occupait à son époque. 

Faḍl Ibn ‘Abdur-Raḥmân al-Baghdâdi 

Il s'agit de l'éminent théologien scolastique qui avait à son actif  un très volumineux livre intitulé «al-imâma». Ce livre de  grande valeur était entre les mains d'Abû ‘Abdullâh al-Ḥussein  Ibn ‘Obeydullâh al-Ghaḍâ’iri. 

Ali Ibn Aḥmad Ibn ‘Ali al-Khazzaz 

C'était un éminent théologien scolastique qui avait à son actif  un bon nombre de livres sur le ‘Ilm-ul-Kalâm et il s'interressait  également à la jurisprudence. C'est lui l'auteur du livre intitulé  «kifâyat-ul-athar fin-nuṣûṣi ‘alal-A’immat al-ithnâ ‘achar». 

                                                        

1. Chahîd : Martyr pour la cause divine. 

166  Les Chiites et les sciences islamiques 

Il était beaucoup plus connu sous les noms d'Abul-Qâsim et  d'Abul-Ḥassan. Cet honorable savant est décédé et enterré à  Rey, aux envrions de l'actuelle ville de Téheran en Iran, à  l'époque du célèbre cheikh Ibn Bâbeweyh aṣ-Ṣadûq de qui il  avait d'ailleurs rapporté une série de hadiths au sein du livre  susmentionné. 

Ibn Qiba Abû Ja‘far ar-Râzi Moḥammad Ibn ‘AbdurRaḥmân 

Ibn an-Nadîm avait écrit dans son livre, en parlant de lui:  «Il comptait parmi les théologiens scolastiques chiites les plus  éminents et les plus habîles.» 

Ce même Ibn an-Nadîm avait d'ailleurs également cité ses  livres. 

Cheikh an-Najâchi ainsi que les autres savants spécialistes des  rapporteurs de hadiths avaient eu eux aussi à le mentionner  dans leurs livres respectifs. 

Il est de la même catégorie que Cheikh Abû ‘Abdullâh alMufîd et Cheikh aṣ-Ṣadûq Ibn Bâbeweyh. 

As-Sûsanjirdi 

Il s'agit de Moḥammad Ibn Bochr al-Ḥamdûni, un membre de la  famille Ḥamdûne. Il était connu sous le surnom d'Abul-Ḥussein.  Cet honorable savant comptait parmi nos théologiens scolastiques  les plus pieux. Il avait accompli cinquante fois le pèlerinage à la  Mecque à pieds, et il avait à son actif une série de livres dans le  domaine de ‘Ilm-ul-Kalâm. Il avait eu l'occasion de rencontrer  Abû Ja‘far Ibn Qiba, Abul-Qâsim al-Balkhi et tant d'autres  personnages de la même catégorie. C'est lui l'auteur du livre  intitulé «al-muqni‘ fil-imâma». 

Ali Ibn Aḥmad al-Kufi 

Ibn an-Nadîm avait cité cet illustre savant parmi les célèbres  théologiens scolastiques chiites en plus de son livre intitulé «alawṣiyâ’». 

Quant à nous, nous lui avons rédigé une biographie assez  détaillée dans notre livre intitulé «funûn al-‘ilm» en plus d'une  liste de ses livres dans les différents domaines de la science.  Il est décédé en l'an 352 de l'Hégire. 

‘Abdullâh Ibn Moḥammad al-Balawi 

Cet illustre savant était de la tribu de Bali, l'une des tribus de  l'Egypte. Ibn an-Nadîm l'a cité dans son livre parmi les  théologiens scolastiques chiites en ajoutant qu'il était également  un bon prédicateur, un grand jurisconsulte et un vrai savant. Et  il avait d'ailleurs ensuite cité les titres de différents livres qu'il  avait à son actif. 

Cheikh al-Ja‘Ḥamdûni fari 

Il s'agit en fait de ‘Abdur-Raḥmân Ibn Moḥammad. Cet  éminent savant comptait parmi les Cheikhs et les grandes  figures chiites de la théologie scolastique.  Ibn an-Nadîm l'avait cité parmi les théologiens scolastiques  Chiites en plus des livres qu'il avait écrits dans ce domaine, à  savoir: le livre intitulé «al-imâma» et un autre intitulé «alfaḍâ’il» 

La quatrième classe 

Parmi les grands maîtres du Verbe de la quatrième classe, nous  retrouvons des noms tels que: 

168  Les Chiites et les sciences islamiques 

Abû Naṣr al-Fârâbi 

Cet illustre savant est le tout premier philosophe musulman qui  a pu atteindre le degré de «Maître» en philosophie. Il était ainsi  reconnu au même degré que le premier Maître1.   Quant à nous, nous avons reproduit sa biographie ainsi que la  liste de ses œuvres dans notre livre de base.  Maître al-Fârâbi est décédé en l'an 339 de l'Hégire. 

Abû Bochr 

Il s'agit en fait du fameux Aḥmad Ibn Ibrâhim Ibn Aḥmad alQummi (al-‘ammi) qu'Ibn an-Nadîm avait cité parmi les  théologiens scolastiques chiites.  Cet éminent savant faisait partie de rares personnes qui  maîtrisaient à la fois la théologie scolastique et le Fiqh sur  lesquels il avait d'ailleurs écrit une série de livres. Il avait été  l'élève du célèbre Cheikh al-Jolûdi. Il avait à son actif toute une  multitude de livres parmi lesquels le livre intitulé «miḥan alanbiyâ’ wal-awṣiyâ’ wal-awliyâ’».   Il est décédé en l'an 350 de l'Hégire. 

Ẓâhir (Ṭâhir) 

Il s'agit là de l'une de grandes figures de la théologie  scolastique. 

Ibn an-Nadîm et beaucoup d'autres écrivains auteurs des index  l'ont cité parmi les théologiens scolastiques chiites avec  beaucoup d'éloges. Et le célèbre Cheikh al-Mufîd est d'ailleurs  sorti tout droit de son école. 

                                                        

1. C'est le philosophe du nom d'Aristote qui est souvent considéré comme  le tout premier maître en philosophie. Cheikh al-Fârâbi est ainsi considéré  comme le deuxième maître.


Cet illustre personnage avait été aux services d'Abul-Jeych alMuẓaffar Ibn al-Khorâsâni. Il a vécu au troisième siècle de  l'Hégire.  

An-Nâchi’ aṣ-Ṣaghir 

Il s'agit d'Ali Ibn Waṣîf. Il était très célèbre dans le domaine de  la théologie scolastique et il était vraiment très doué.  Ibn an-Nadîm l'avait d'ailleurs également cité dans son livre  parmi les théologiens scolastiques chiites.  Ce brave fidèle était aussi compté parmi les grands poètes des  Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous). Nous avons cité  l'une de ses strophes dans notre livre de base intitulé «ta’sîs  ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm». 

Abû Ṣaqr al-Mûṣili 

Cet honorable savant comptait aussi parmi les grands  théologiens scolastiques chiites. Il avait discuté avec le célèbre  ‘Ali Ibn ‘Isâ ar-Români lorsqu'il était arrivé à Baghdad et l'avait  convaincu. 

Le Cheikh Ibn al-Mu‘allim, Cheikh al-Mufîd, avait rapporté  l'un de ses débats, auquel il avait d'ailleurs personnellement  assisté, dans son livre intitulé «al-‘uyûn wal-maḥâsin». 

Le Cheikh Chiite et le réformateur de la loi, le dénommé  Cheikh al-Mufîd. 

Il s'agit en fait d'Abû ‘Abdullâh Moḥammad Ibn Moḥammad  Ibn An Na‘mâni, beaucoup plus connu sous le nom de Ibn alMu‘allim. 

Ibn an-Nadîm avait écrit dans son livre en parlant de lui:  «Il est le plus grand théologien scolastique chiite. C'est lui le  père de la théologie scolastique selon notre école (Chiite). Il  était très intelligent et il avait un esprit très vif. Quand je l'avais 

170  Les Chiites et les sciences islamiques 

vu, je m'étais vite aperçu qu'il était très doué. Il avait à son actif  une série de livres dans ce domaine.»  Quant à nous, nous disons: 

Il était le plus grand de son époque dans toutes les sciences  islamiques. Il est né en l'an 338 et décédé en l'an 409 de  l'Hégire. 

Abû Ya‘lâ al-Ja‘fari 

Il s'agit de Moḥammad Ibn al-Ḥassan Ibn Ḥamza, le successeur  du Cheikh al-Mufîd. C'est lui qui avait pris la place de Cheikh  al-Mufîd et continué son œuvre. Il était à la fois un bon  théologien scolastique et un bon jurisconsulte. Il est décédé en  l'an 463 de l'Hégire. 

Abû ‘Ali Ibn Sinâ (Avicenne) 

Cette illustre personne était le maître de la philosophie  aristotélicienne. Il est tellement célèbre que ça ne vaut même  plus la peine de chercher à le prouver.  Al-Qâzi (le Juge) al-Mar‘achi avait tenté sans succès de prouver le  chiisme de cheikh Abu ‘Ali Ibn Sinâ, surnommé «Cheikh le  Président», dans le chapitre consacré aux classes des maîtres  persans dans son livre intitulé «majâlis al-mu’minîne». Toutefois,  ce qui est vrai est qu'il est bel et bien né et a grandi dans un  environnement Chiite. Son père était Chiite Ismâ‘îlite. Il est  décédé en l'an 428 de l'Hégire. Il était alors âgé de cinquante huit  ans. 

Cheikh Abu ‘Ali Ibn Miskaweyh ar-Râzi 

Cet illustre savant était orginaire de Rey en Iran. Il est résidé et  mort et enterré à Isfahan. Il avait maîtrisé pratiquement toutes  les sciences et il avait à son actif des livres dans chacune  d'elles.

Nous en avons personnellement parlé en plus de la liste  complète de ses œuvres dans notre livre de base. Il avait tour à  tour collaboré avec le Vizir al-Mohallabî, le Vizir ‘Azud-adDawla Ibn Buweyh, le Vizir Ibn al-‘Amîd et même son fils qui  étaient tous des Chiites. 

Toute une multitude de chercheurs ont pu confirmer son  Chiisme. Nous pouvons citer des noms tels que Mir  Moḥammad-Bâqir ad-Dâmâd, Qâzi al-Mar‘achi dans le  chapitre consacré aux classes des maîtres persans dans son livre  intitulé «majâlis al-mu’minîne» et as-Sayyed al-Khonsâri dans  son livre intitulé «ar-rawḍât».  

Cheikh Abu ‘Ali Ibn Miskaweyh ar-Râzi est décédé en l'an 431 de  l'Hégire. Et il est enterré à Khâjû, l'un des villages d'Isfahan. 

As-Sayyed Chérif Mortaḍâ ‘Alam-ul-Hudâ 

Cet illustre savant avait à son actif une série de livres  considérés comme de vraies sources de références dans le  domaine de la théologie scolastique. La tête de la communauté  chiite lui avait été confiée à son époque. Personne ne l'égalait  en tout dans le domaine de recherches dans toutes les  disciplines islamiques. 

Nous lui avons écrit une biographie assez détaillée dans notre  livre de base en plus de la liste de ses œuvres.  As-Sayyed Chérif Mortaḍâ ‘Alam-ul-Hudâ est né au mois de  Rajab de l'an 355 de l'Hégire, et il est décédé au mois de Rabi‘  al-Awwal de l'an 436 de la même ère.  Il avait un bon nombre de protégés parmi lesquels on retrouve  des noms tels que Dhûbi Ibn A‘yune, un théologien scolastique  de haute valeur qui avait à son actif un livre en dix tomes  intitulé «‘uyûn al-’adilla». Ce chef-d'œuvre se presente comme  le plus grand écrit dans le domaine de ‘Ilm-ul-Kalâm. 

172  Les Chiites et les sciences islamiques 

Cheikh al-‘Allâma Abul-Fatḥ al-Karâjoki 

Cet honorable savant était un maître de la théologie scolastique  et un philosophe spécialiste dans tous les domaines de la  philosophie. Il était aussi exceptionnel dans le Fiqh ainsi que  dans la science des hadiths sur lesquels il avait d'ailleurs rédigé  des livres détaillés et des abrégés. Nous avons cité toutes ses  œuvres dans notre livre de base.  Quant aux noms de ses maîtres, ils ont tous été cités dans l'un  des livres de Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi intitulé «bughyat-ul-wi‘ât fi 

ṭabaqât machâyikh al-’ijâzât», plus précisement dans le  chapitre consacré aux différentes classes des maîtres ayant  accordé des certificats de rapportage de hadiths. Il est décédé en  l'an 449 de l'Hégire. 

Ibn al-Fârsi 

Il s'agit en fait de Moḥammad Ibn Aḥmad Ibn ‘Ali an-Neysâbûri,  un éminent théologien scolastique. Il était aussi un grand  jurisconsulte en plus du fait qu'il était vraiment ascète et pieux. Il  fut assassiné par Abul-Maḥâsin ‘Abdur-Razzâq, le gouverneur de  Neysâbûr. 

Cet honorable savant avait à son actif une série de chefsd'œuvre dont le livre intitulé «rawḍat-ul-wâ‘iẓîn». Il était le  contemporain d'as-Sayyed al-Mortaḍâ, et il avait d'ailleurs  appris la lecture coranique auprès du père de ce dernier, le  célèbre Cheikh ‘Ali al-Mortaḍâ. 

La cinquième classe 

Parmi les grands maîtres de la théologie scolastique de la  cinquième classe, nous retrouvons de grands personnages tels  que: 

Cheikh ‘Ali Ibn Suleymân al-Baḥrâni 

Cet illustre savant constituait le modèle même du philosophe, et  c'était vraiment un homme honorable. Il avait à son actif un livre intitulé «al-ichâra fil-k» qui sera d'ailleurs commenté par son  propre élève, Cheikh Muḥaqqiq Meytham al-Baḥrâni, et un autre  intitulé «risâlatu fil-‘ilm» qui sera quant à lui commenté par Naṣrud-dîn Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi. 

Sadîd-ud-dîn Ibn ‘Aziza 

Il s'agit en fait de Sâlem Ibn Maḥfûẓ Ibn ‘Aziza al-Ḥilli qui était le  maître de l'époque de la théologie scolastique, de la philosophie et  des sciences d'anciennes civilisations. C'est lui d'ailleurs le maître  du célèbre chercheur Cheikh al-Ḥilli, l'auteur du livre intitulé  «ach-charâyi‘», de Cheikh Sadid-ud-dîn Ibn al-Muṭahhar et de  tant d'autres grandes figures du monde de la science.  Il avait à son actif toute une série de livres dans le domaine de  la théologie scolastique. Et le livre intitulé «al-minhâj fi ‘Ilmil-Kalâm» était le plus important.  Cheikh Kamâl-ud-dîn Meytham Ibn ‘Ali Ibn Meytham al-Baḥrâni  Cet éminent savant s'était illustré dans pratiquement toutes les  disciplines islamiques. Il était fort en philosophie, en théologie  scolastique et même dans les arcanes. Et il était reconnu dans  toutes ces disciplines comme le maître incontesté.  Nous avons d'ailleurs cité les déclarations de différents savants  à propos de cet illustre savant dans notre livre de base.  Il avait à son actif toute une multitude de livres parmi lesquels le  livre intitulé «mi‘râj-us-samâwi» et un commentaire du livre  intitulé «nahj-ul-balâgha» (la voie de l'éloquence) à trois niveaux  différents, à savoir: le niveau élémentaire, le niveau moyen et le  niveau superieur. Ces œuvres renfermaient en toute exclusivité des  éléments introuvables nulle part ailleurs, confirmant par là son  honorable titre de maître incontesté dans toutes les sciences  islamiques. Il avait également à son actif le commentaire du livre  intitulé «al-ichârât» écrit par son propre maître, le célèbre  chercheur al-Baḥrâni que nous avons déjà cité plus haut. Il avait  également écrit le commentaire du livre intitulé «qawâ‘id-ul174  Les Chiites et les sciences islamiques 

ḥukamâ’ al-muta’llihîne». Il avait également écrit un autre livre  intitulé «al-qawâ‘id fi ‘Ilm-il-Kalâm» qu'il avait pu achever au  mois de Rabî‘ al-Awwal de l'an 676 de l'Hégire. On peut  également lui citer une série d'autres livres à l'instar du livre  intitulé «al-baḥr al-khiḍam», «risâla fil-waḥy wal-ilhâm» qui est  une épître sur la révélation et l'inspiration, un commentaire  expliquant les cents paroles «al-mi’a kalimat» du Commandeur  des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui)  sélectionnées par Cheikh Jâḥiẓ, le livre intitulé «an-najât filqiyâma fi amr al-imâma», le livre intitulé «istiqṣâ’-un-naẓari fi  imâmat-il-A’immat-il-ithnâ ‘achara» et une autre épître sur la  déontologie de recherche intitulé «risâla fi âdâb al-baḥth».  Cheikh Kamâl-ud-dîn Meytham Ibn ‘Ali Ibn Meytham al-Baḥrâni  est décédé en l'an 679 de l'Hégire dans le village du nom de Hilnân  de Mâkhûz au Baḥrayn. 

Naṣîr-ud-dîn Moḥammad Ibn Moḥammad Ibn al-Ḥassan  Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi  

Cet illustre savant était le maître des philosophes et des  théologiens scolastiques de son époque. Et dans notre livre de  base, nous lui avons consacré une biographie assez détaillée  ainsi que la liste de ses livres dans les sciences rationnelles et  juridiques, selon la voie imâmite, en plus de la liste de ses  élèves. 

Naṣîr-ud-dîn Moḥammad Ibn Moḥammad Ibn al-Ḥassan Abû  Ja‘far aṭ-Ṭûsi est né en l'an 597 et décédé en l'an 673 de  l'Hégire à Bagdad. Sa tombe se situe dans les couloirs du  mausolée sacré de l'Imam al-Kâẓim (Que la paix soit sur lui). 

Jamâl-ud-dîn Ibn al-Muṭahhar al-Ḥilli 

Il s'agit en fait du grand Cheikh chiite plus connu sous le nom  de «Ayatollah» ou de «al-‘Allâma» tout court, et ce surnom lui  allait parfaitement d'ailleurs. Il était vraiment une mer de  science et il était le professeur de tous ses contemporains.

Cet honorable savant avait à son actif plus de quatre cents livres  dans les divers domaines de la science. Nous en avons cité  quant à nous au total quatre-vingt-dix dans notre livre de base  intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm», parmi lesquels une  quarantaine était consacrée seulement à la philosophie et à la  théologie scolastique. 

Jamâl-ud-dîn Ibn al-Muṭahhar al-Ḥilli est décédé après minuit  le samedi 20 Moharram de l'an 726 de l'Hégire. Il était alors  âgé de 78 ans, et sa tombe se trouve au Nadjaf en Iraq dans les  couloirs du mausolée sacré du Commandeur des croyants,  l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). 

Chérif Jamâl-ud-dîn an-Neysâbûri 

Il s'agit de ‘Abdullâh Ibn Moḥammad Ibn Aḥmad al-Ḥusseini,  un natif de Ḥalab. Il constituait une vraie référence dans la  théologie scolastique. Ibn Ḥajar l'a d'ailleurs cité parmi les  savants du huitième siècle dans son livre intitulé «ad-durar alkâmina» en disant: 

«Il était doué dans les Oṣul de la prudence ainsi que dans la  littérature arabe. Il avait fait ses études à Osadiyya à Ḥalab.  C'était l'une des références dans les sciences rationnelles, et il  était chiite. Il est décédé en l'an 770 de l'Hégire.»  Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi a rapporté ce même passage de Ibn Ḥajar  dans son propre livre intitule «bughyat-ul-wi‘ât». 









CHAPITRE V 

 LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES EN ‘ILM  UṢUL-IL-FIQH1 

Le tout premier à avoir ouvert la porte de ‘Ilm Oṣûl-ul-Fiqh est  bel et bien Bâqir-ul-‘Ulûm, qui n'est autre que l'Imam Abû  Ja‘far Moḥammad Ibn ‘Ali al-Bâqir, suivi de son fils, Abû  ‘Abdullâh aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur eux tous).  Ces deux honorables Imams avaient dicté à un certain nombre  de leurs étudiants les règles de base ainsi que les points les plus  importants de ‘Ilm Oṣûl-il-Fiqh qu'ils mirent par écrit. Ceci fut  subdivisé et réarrangé en fonction des thèmes par les  générations suivantes selon l'ordre que l'on retrouve dans les  livres tels que «oṣûl ‘âi ar-Rasûl», «al-fuṣûl al-muhimma fî  oṣûl-il-A’imma» et «al-oṣûl al-aṣliyya». Tous ces livres  renfermaient des hadiths authentiques rapportés par des  personnes équitables et intègres selon la voie des Ahl-ul-Bayt  (Que la paix soit sur eux tous). 

Le tout premier à avoir écrit un livre portant sur quelques  thèmes de ‘Ilm Oṣûl-il-Fiqh est un dénommé Hichâm Ibn alḤakam, le Cheikh des théologiens scolastiques. Il était tout  droit sorti de l'école de l'Imam Abû ‘Abdullâh aṣ-Ṣâdiq (Que la  paix soit sur lui). Son livre était intitulé «al-alfâẓ» qui constitue  d'ailleurs le thème le plus important abordé par cette discipline.  Vint ensuite Cheikh Yûnus Ibn ‘Abdur-Raḥmân, le serviteur  de la famille de Yaqṭîn. Il fut l'élève de l'Imam al-Kâẓim, à  savoir Mûssâ Ibn Ja‘far (Que la paix soit sur eux tous). Cet  honorable Cheikh avait à son actif un livre intitulé «ikhtilâf al-

                                                        

1. ‘Ilm Oṣûl al-fiqh : Il s'agit de l'une des sciences islamiques qui a  pour objet l'étude des principes de base de la jurisprudence.  

178  Les Chiites et les sciences islamiques 

ḥadîth» portant sur le désaccord entre deux preuves et  l'évaluation entre eux. 

Quant à Cheikh Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi, il a écrit à ce propos  dans son livre intitulé «al-awâ’il»:   «Il est reconnu à l'unanimité que c'est l'imam ach-Châfi‘i qui  est le tout premier à avoir rédigé un livre dans le domaine de  ‘Ilm Oṣûl-il-Fiqh.» 

Bien entendu, il voulait dire tout simplement:  «Le premier des quatre imams Sunnites.»1  Il y a aussi le célèbre cheikh al-Mufîd, à savoir Moḥammad Ibn  Moḥammad Ibn Nu‘mân, beaucoup plus connu sous le nom de  Ibn Mu‘allim, le grand Cheikh Chiite. Cet honorable Cheikh  avait aussi à son actif un livre intitulé «‘ilm oṣûl al-fiqh» dans  le même genre que celui de l'imam ach-Châfi‘i quant à la  petitesse et la classification des chapitres. Tous les deux livres  ont été édités. 

Quant au livre le plus simple qui ait été rédigé au tout début de  l'Islam dans le domaine de ‘Ilm Oṣûl-il-Fiqh, c'est sans doute le  livre en deux tomes intitulé «adh-dharî‘a fi ‘ilm oṣûl achchari‘a», l'œuvre d'as-Sayyed Chérif Mortaḍâ. Ce livre aborde  tous les thèmes de cette discipline. Ce livre était d'ailleurs  considéré comme le meilleur livre et le plus simple de tous ses  livres dans le domaine des Oṣûl-ul-fiqh.  As-Sayyed Chérif al-Mortaḍâ avait à son actif toute une série  de livres dans le domaine de ‘Ilm Oṣûl-ul-Fiqh parmi est  considéré comme le meilleur et le plus simple.  Et mieux encore que «adh-dharî‘a fi ‘ilm oṣûl ach-chari‘a»  d'as-Sayyed Chérif al-Mortaḍâ, on a le livre intitulé «al‘iddah», l'œuvre de Cheikh Abû Ja‘far Moḥammad Ibn Ḥassan 

                                                        

1. Les quatre imams sunnites sont : l'Imam Mâlik, l'Imam Ḥanbal,  l'Imam Châfi‘i et l'Imam Abû Ḥanifa.


Ibn ‘Ali Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi. Ce livre est un vrai chef-d'œuvre  sans pareil dans le domaine de ‘Ilm Oṣûl-il-Fiqh. Il était très  simple mais vraiment bien conçu.  Il faut reconnaître que les savants chiites spécialistes de ‘Ilm  Oṣûl-il-Fiqh étaient toujours au sommet dans ce domaine, et  cela dans toutes les générations. Ils avaient abordé tous les  thèmes de ‘Ilm Oṣûl-il-Fiqh dans des livres assez volumineux.  Les éminents savants chiites spécialistes de ‘Ilm Oṣûl-il-Fiqh  sont tellement nombreux qu'on n'est pas du tout capable de les  citer tous. 









CHAPITRE VI 

LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS  ‘ILM-UL-FIRAQ1 

Le tout premier à avoir écrit un livre sur le Schisme est le  dénommé Hichâm Ibn Moḥammad al-Kalbi décédé en l'an  206 de l'Hégire, selon ce que rapporte Ibn an-Nadîm dans son  livre intitulé «al-fihrist». Et ce livre était intitulé «adyân al‘arab». 

Vint ensuite le meilleur philosophe de son époque, avant le  troisième siècle, à savoir, Ḥassan Ibn Mûssâ an-Nobakhti. Cet  illustre savant avait à son actif le livre intitulé «al-ârâ’ waddiyânât» et un autre intitulé «al-firaq».  C'est d'ailleurs lui le tout premier à avoir écrit sur le schisme en  islam, bien avant des gens tels que Abû Manṣûr ‘Abdul-Qâder Ibn 

Ṭâhir al-Baghdâdi décédé en l'an 429 de l'Hégire, Abû Bakr alBâqilâni décédé en l'an 403 de l'Hégire, Ibn Ḥazm décédé en l'an  456 de l'Hégire, Ibn Furak al-Iṣfahâni décédé en l'an 451 de  l'Hégire, Abul-Moẓaffar Ṭâhir Ibn Moḥammad al-Isfarâni qui  avait vécu un peu plus tard et enfin Cheikh Chahristâni décédé en  l'an 548 de l'Hégire.  

Et tout au long de nos recherches, nous n'avons pas trouvé  quelqu'un d'autre qui aura écrit dans ce domaine avant ces deux  grands personnages, à savoir al-Kalbi et al-Ḥassan Ibn Mûssâ anNobakhti. 

Ibn Nadîm, Cheikh an-Najâchi et tant d'autres avaient cité dans  leurs propres livres les oeuvres de Cheikh al-Kalbi et de Cheikh 

                                                        

1. Le ‘Ilm-ul-Firaq est la science qui définit les différentes tendances et  schismes religieux, à la différence de ‘Ilm-ul-Kalâm qui argumente plutôt  leur doctrine. 

182  Les Chiites et les sciences islamiques 

Ḥassan Ibn Mûssâ an-Nobakhti dans le chapître consacré à leur  biographie et à leurs livres. 

Nous avons quant à nous un exemplaire du livre d'al-Ḥassan Ibn  Mûssâ an-Nobakhti intitulé «al-firaq». Il parle de différentes  tendances chiites. 

Toutefois, le groupe d'Abû Manṣûr ‘Abdul-Qâder Ibn Ṭâhir alBaghdâdi précité avait été devancé dans ce domaine par une série  d'autres écrivains chiites, en dehors de al-Kalbi et an-Nobakhti qui  étaient quant à eux les tous premiers.  On a entre autres: 

Naṣr Ibn aṣ-Ṣabbâḥ 

Il s'agit du maître d'Abû ‘Amru al-Kachchi le spécialiste des  rapporteurs de hadiths. Cet illustre Cheikh avait à son actif un  livre intitulé «firaq ach-chi‘a» sur les différentes tendances  chiites. 

Abul-Moẓaffar 

Il s'agit cette fois-ci de Moḥammad Ibn Aḥmad an-Na‘îmi,  l'auteur d'un livre également intitulé «firaq ach-chi‘a» toujours  sur les différentes tendances Chiites. 

Abul-Ḥassan ‘Ali Ibn al-Ḥussein al-Mas‘ûdi 

Cet illustre Cheikh décédé en l'an 446 de l'Hégire avait à son  actif un livre intitulé «al-maqâlât fî oṣûl ad-diyânât» ainsi  qu'un autre intitulé «al-ibâna fî oṣûl ad-diyânât».  Abul-Ḥassan ‘Ali Ibn al-Ḥussein comptait parmi les grands  Cheikhs Chiites cités dans le «al-fihrist» de Cheikh Abû Ja‘far  aṭ-Ṭûsi ainsi que dans le livre intitulé «asmâ’ al-muṣannifîn min  ach-chi‘a» de Cheikh an-Najâchi. Ces deux honorables Cheikhs  lui avaient cité quelques livres parmi lesquels le livre intitulé «albayâne fi asmâ’ al-a’imma ‘alayhim-us-salâm» et un autre  intitulé «ithbât al-waṣiyya fil a’immati ithnâ ‘achara ‘alayhimus-salâm»».

Toutefois, at-Tâji as-Subki était d'avis que Abul-Ḥassan ‘Ali Ibn  al-Ḥussein al-Mas‘ûdi était de tendance châfiite car il l'avait cité  dans son livre parmi les Chaféites, tout comme il l'avait fait  d'ailleurs avec le grand Cheikh Chiite Abû Ja‘far Moḥammad Ibn  al-Ḥassan Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi. 

Nous avons écrit la biographie assez détaillée de ce Cheikh alMas‘ûdi dans notre livre de base.










CHAPITRE VII 

LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES LE ‘ILMUL-AKHLÂQ1  

Le tout premier à avoir écrit un livre dans le domaine de ‘Ilmul-Akhlâq c'est le Commandeur des croyants ‘Ali Ibn Abî 

Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Lors de la bataille de Ṣiffîne  contre les troupes de Mu‘âwiya, il avait rédigé un livre très  volumineux qu'il avait envoyé à son fils al-Ḥassan, et selon une  autre version, à Moḥammad Ibn Ḥanafiyya. Ce livre abordait  tous les thèmes de cette discipline, les différentes voies et  moyens pratiques, les bonnes dispositions, les bienfaits et les  périls ainsi que les moyens de se tirer de ces périls.  Ce livre était vraiment apprécié et il fut rapporté aussi bien par  les savants sunnites que par les savants chiites.  Et parmi les savants chiites, ce livre a été rapporté par Cheikh  al-Kuleyni dans son livre intitulé «ar-rasâ’il» selon plusieurs  voies. Il fut aussi rapporté dans toute son entiereté par l'imam  Abû Moḥammad Ḥassan Ibn ‘Abdullâh Ibn Sa‘îd al-‘Askari  dans son propre livre intitulé «az-zawâjir wal-mawâ‘iẓ».  Al-‘Askari avait dit à propos du contenu de ce livre:  «Si on devait écrire quelques paroles sages en lettre d'or, ce  livre d'Ali en vaut vraiment la peine.»  Al-‘Askari avait également reproduit toute la chaîne de  rapportage de ce livre. 

Et le tout premier savant chiite à avoir rédigé un livre dans ce  domaine est le dénommé Ismâ‘îl Ibn Mihrân Ibn Abû Naṣr,  plus connu sous le nom d'Abû Ya‘qûb as-Sokûni. Il avait  intitulé son livre «ṣifat al-mu’mine wal-fâjir.» 

                                                        

1. ‘Ilm-ul-Akhlâq : l'éthique ou la morale. 

186  Les Chiites et les sciences islamiques 

Abû Ya‘qûb as-Sokûni avait également à son actif un livre  intitulé «jam‘u khuṭab Amir-ul-Mu’minine wa amthâluh»,  une compilation de sermons et deproverbes de l'Imam ‘Ali Ibn  Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Ces deux livres ont été  mentionnés par Abû ‘Amru al-kachchi ainsi que par cheikh anNajâchi dans son livre intitulé «asmâ’ al-muṣannifîn min achchi‘a». 

Selon certaines sources, cet honorable cheikh avait rapporté des  hadiths d'un bon nombre de compagnons de l'Imam aṣ-Ṣâdiq  (Que la paix soit sur lui). Il avait vraiment vécu assez  longtemps jusqu'à atteindre l'époque de l'Imam ar-Réḍâ (Que la  paix soit sur lui) de qui il avait d'ailleurs également rapporté  toute une série de hadiths. 

Abû Ya‘qûb as-Sokûni faisait partie des savants du deuxième  siècle de l'Hégire. 

On peut aussi citer le cas d'un certain nombre de savants chiites  qui avaient également écrit dans le domaine de ‘Ilm-ul-Akhlâq  au tout début de l'islam. On retrouve parmi eux des gens tels  que: 

Abû Moḥammad al-Ḥassan Ibn ‘Ali Ibn al-Ḥassan Ibn  Chu‘ba al-Ḥarrâni 

Cet honorable Cheikh faisait partie des savants du troisième  siècle de l'Hégire. Il avait à son actif un certain livre intitulé  «ṭuḥaf al-‘uqûl fî mâ jâ’a fil ḥikam wal-mawâ‘iẓ wa makârim  al-akhlâq ‘an âl-ir-Rasûl» sur les maximes, les exhortations et  les règles d'éthique qui ont été rapportées des membres de la  famille du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur  lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille).  Ce Chef-d'œuvre est un livre de grande valeur unique en son  genre. Il a d'ailleurs été utilisé plusieurs fois comme livre de  références dans le domaine de l'éthique par un bon nombre de  savants Chiites à l'instar du célèbre Cheikh al-Mufîd. Certains  ont eu à déclarer, en parlant de ce livre:

«C'est vraiment un livre exceptionnel unique en son genre.» 

Ali Ibn Aḥmad al-Kufi 

Cet honorable Cheikh décédé en l'an 352 de l'Hégire avait à son  actif un livre intitulé «al-âdâb» et un autre intitulé «makârim  al-akhlâq». 

Abu ‘Ali Ibn Miskaweyh 

Il s'agit en fait de Cheikh Abu ‘Ali Ibn Miskaweyh ar-Râzi que  nous avons déjà cité parmi les grandes figures de la théologie  scolastique. Il avait également à son actif un livre dans le domaine  de l'éthique intitulé «tahdhîb al-akhlâq wa taṭhîr al-a‘râq». Ce  Chef-d'œuvre aborde principalement six thèmes de la manière la  plus extraordinaire.  

Nous avons cité ce Cheikh Abu ‘Ali Ibn Miskaweyh dans notre  livre de base parmi les grands maîtres de ‘Ilm-ul-Akhlâq en  plus de toutes ses œuvres.









CHAPITRE VIII 

LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS LE  ‘ILM-US-SIYAR1 

Cette discipline a été fondée par ‘Obeydullâh Ibn Abî Râfî‘, le  serviteur du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur  lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) déjà  cité parmi les grandes figures dans le domaine des hadiths. Cet  honorable cheikh avait eu l'occasion de rédiger un livre dans ce  domaine à l'époque même du Commandeur des croyants, ‘Ali  Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) étant donné qu'il était  son secrétaire. 

Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi avait dit dans son «al-fihrist» en  parlant de lui: 

«Le Chiite ‘Obeydullâh Ibn Abî Râfî‘, le secrétaire de l'Imam  ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui), avait à son actif un  livre intitulé «qaḍâyâ Amîr al-Mu’minîn», portant sur les  jugements de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui), en plus d'un  autre intitulé «tasmiyatu man chahida ma‘a Amîr-ilMu’minîn al-Jamal wa Ṣiffîne wan-Nahrawâne min aṣ-

ṣaḥâba» qui reproduisait les noms de tous les compagnons qui  avaient accompagné le Commandeur des croyants (Que la paix  soit sur lui) dans les batailles de Jamal, de Ṣiffîne et de  Nahrawâne.» 

En tout cas, ‘Obeydullâh Ibn Abî Râfî‘ avait écrit son livre bien  avant le livre que l'on attribue au dénommé ‘Orwa Ibn Zubeir.  Le tout premier à avoir écrit un livre sur la vie du Prophète  (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les  membres de sa sainte et noble famille) selon les hadiths 

                                                        

1. ‘Ilm-us-Siyar : Il s'agit de la science qui traite de la vie et de la  biographie des personnages. 

190  Les Chiites et les sciences islamiques 

authentiques est un certain Moḥammad Ibn Isḥâq alMuṭṭallibi, l'un de ses compagnons.  L'auteur du livre intitulé «kachf-uẓ-ẓunûn» a écrit dans son  livre: 

«Le tout premier à avoir rédigé un livre sur la vie du Prophète  (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les  membres de sa sainte et noble famille), c'est le célèbre imam  Moḥammad Ibn Isḥâq, le «Ra’îsu Ahl-il-Maghâzi» (le chef des  expéditions militaires) décédé en l'an 151 de l'Hégire. C'est lui  le tout premier à avoir constitué un livre dans ce domaine.»  Il avait encore dit dans le chapitre de la lettre «M» au  paragraphe en rapport avec le mot «Maghâzi», qui signifie  «Expéditions militaires», consacré aux récits de guerre du  Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que  sur les membres de sa sainte et noble famille) et à sa vie:  «Ceci a été compilé pour la toute première fois par Moḥammad  Ibn Isḥâq.» 

Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi prétend que le tout premier à avoir écrit  un livre dans ce domaine serait le dénommé ‘Orwa Ibn Zubeir.  Quant à nous, nous disons: 

Les historiens ne confirment pas du tout ce point de vue de  Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi. Celui-ci avait curieusement négligé Ibn  Isḥâq dans son livre intitulé «al-awwaliyyât» en faveur de  ‘Orwa Ibn Zubeir tout simplement parce que Ibn Ḥajar, sur qui  il s'était référé, l'avait mentionné comme chiite dans son livre  intitulé «at-taqrîb». 

En effet, un bon nombre de nos savants chiites ont confirmé le  Chiisme d'Ibn Isḥâq dans leurs livres sur les rapporteurs de  hadiths. 









CHAPITRE IX 

LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS  L'HISTOIRE DE L'ISLAM 

IX. 1 - Le tout premier à avoir écrit un livre sur l'histoire de  l'Islam 

Le tout premier à avoir rédigé un livre sur l'histoire de l'Islam  est encore une fois de plus le dénommé Abâne Ibn ‘Othmân  al-Aḥmar décédé en l'an 140 de l'Hégire. Et comme nous le  savons, il faisait partie de la génération des successeurs des  compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient  sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille).  En effet, Cheikh an-Najâchi a rapporté dans son livre intitulé  «asmâ’ al-muṣannifîn min ach-chi‘a», sur les noms des  écrivains chiites, que Abâne avait à son actif un livre  volumineux dans lequel il avait parlé des nouvelles conversions  en islam, des expéditions militaires, des décès ainsi que des  apostasies. 

Cheikh an-Najâchi avait également précisé dans son livre que  cet Abâne avait été d'abord de tendance «an-Nâwûsiyya» avant  d'adhérer au chiisme. Il était alors devenu l'un de fidèles  disciples de l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui).  Abâne était originaire de Basra et il avait été un serviteur de la  tribu de Bajila avant d'élire domicile à Kufa. Il avait toute une  série de livres à son actif. 

IX. 2 - Le premier à avoir abordé les différentes facettes de  l'histoire de l'Islam 

Le tout premier à avoir écrit des livres abordant les différentes  facettes de l'histoire de l'Islam est le fameux Hichâm Ibn 

192  Les Chiites et les sciences islamiques 

Moḥammad Ibn as-Sâ’ib Ibn Bochr Ibn Zayd AbulMondhir al-Kalbi. 

En effet, Cet honorable Cheikh avait écrit des livres qui  abordaient les huit différentes facettes de l'histoire suivantes: 

1) Les alliances 

On a: «ḥalf ‘Abd al-Muṭallib wa Khuzâ‘a», «ḥalf al-fuḍûl wa  qiṣṣa al-ghazâl», «ḥalf Kalb wa Tamîm», «al-mi‘rân» ainsi  que le livre intitulé «ḥalf Aslam et Quraych». 

2) Les grands événements, les familles, les amitiés et les  conflits  

On a: «al-munâfirât», «buyûtât Quraych», «faḍâ’il Qais  Ghîlân», «al-mawaddât», «buyûtât Rabî‘a», «al-kunâ»,  «akhbâr al-‘Abbâs Ibn ‘Abd al-Muṭallib», «khuṭbatu ‘Ali  ‘alayh-is-salâm», «charafu Quṣey Ibn Kilâb wa wuludihi fil  jâhiliyya wal-islâm», «alqâb Rabî‘a», «alqâb al-Yaman», «almuthâlath», «an-nawâfil», sur les pécules d'un certain nombre  de tribus parmi lesquelles les Quraychites, les Kunâna, les  Osad, les Teym Ayâd et les Rabî‘a ; «tasmiya man qutil min  ‘Âd wa Thamûd wal-‘Amâlîq wa Jarham wa Bani Isrâîl min  al-‘arab wa qiṣṣa al- Hajras wa asmâ’ qabâilihim» qui citait  les noms des Arabes qui avaient été assassinés parmi les ‘Âd,  les Thamûd, les Amâlîq, Jarham, les Israéliens ainsi que par les  romains de Hajras en plus des noms de leurs tribus ; les pécules  de la tribu Qaḍâ‘a  et les pécules de la tribu al-Yaman, «iddi‘â’  Ziyâd Mu‘âwiya», «akhbâru Ziyâd Ibn Abîh», «ṣanâyi‘  Quraych», «al-muchâjirât», «al-munâqilât», «al-Mu‘âtibât»,  «al-muchâghibât», «mulûk-uṭ-ṭawâ’if», «mulûku Konda»,  «buyûtât al-Yaman», «mulûk al-Yaman min at-Tabâbi‘a»,  «iftirâq wuldi Nazâr», «tafarruq ’Adad wa Ṭasam wa Jadîs»,  «man qâla baytan min chi‘r fa nasaba ilayh» ainsi que le livre  intitulé «al-mu‘rafât min an-nisâ’ fi Quraych» sur les femmes  célèbres de la tribu Quraychite.

3) L'histoire des anciens peuples 

On a: «ḥadith Âdam wa wuldih», sur Adam (Que la paix soit  sur lui) et ses fils ; «‘Âd al-ûla wal-âkhira», «tafatruq ‘Âd»,  «aṣḥâb al-kahf», sur les gens de la grotte ; «rif‘u ‘Isâ », sur  l'ascension de ‘Isâ (Que la paix soit sur lui) ; «al-masûkh min  Bani Isrâ’îl», sur la métamorphose des enfants d'Israel en  singes et en porcs ; «al-awâ’il», «amthâl Ḥimyar», «ḥayy-uḍ-

Ḍaḥḥâk», sur la tribu de Ḍaḥḥâk ; «manṭiq-uṭ-ṭayr»,  «ghazyya», «lughât al-Qur’ân», «al-mu‘ammarîn», «alaṣnâm», «al-qidâḥ», «asnân al-jazûr», «adyân al-‘arab»,  «ḥukkâm al-‘arab», «Waṣâyâ al-‘arab», «suyûf al-‘arab»,  «al-khayl», «ad-dafâ’ïn», «asmâ’ fuḥûl al-‘arab», sur les  héros Arabes ; «al-fidâ’», «al-kahhâne», «al-jinn», «akhdh  kasrâ rahn al-‘arab», «mâ kânat-il-jâhiliyya taf‘aluh wa  yuwâfiq ḥukm al-islâm», sur les pratiques préislamiques  admises par la loi islamique ; «Abî ‘Itâb Rabî‘ ḥîna sa’alah  ‘an al-Wayṣ», «‘Uday Ibn Zayd al-‘Ibâdiy», «ad-dawsi»,  «ḥadîth Bayhas wa ikhwatih», «Marwân al-Qurṭ» ainsi que le  livre intitulé «as-suyûf». 

4) Le peuple Arabe à l'époque préislamique  

On a entre autres: «al-Yaman wa amr sayf», «manâkiḥ azwâj  al-‘arab», «wufûd al-‘arab», «azwâj an-Nabîy (ṣallallah  ‘alayhi wa âlih wa sallam)», sur les femmes du Prophète (Que  le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les  membres de sa sainte et noble famille) ; «Zayd Ibn Ḥâritha 

ḥubb an-Nabîy (ṣallallah ‘alayhi wa âlih wa sallam)», «addîbâj fi akhbâr ach-chu‘arâ’», «man fakhar bi akhwâlih min  Quraych», «man hâjar wa abûh», «akhbâr al-Ḥurr wa  ach‘ârih», «dukhûl Jarîr ‘alâ al-Ḥajjâj» ainsi que le livre  intitulé «akhbâr ‘Amru ibn Ma‘dikarb». 

194  Les Chiites et les sciences islamiques 

5) L'histoire de l'Islam 

On a: «at-târîkh», «târîkh akhbâr al-khulafâ’», sur l'histoire  des Califes ; «ṣifât al-khulafâ’» ainsi que le livre intitulé «almuṣallîne». 

6) L'histoire de différents pays 

On a: «al-buldâne al-kabîr», «buldâne aṣ-ṣaghîr», «tasmiyatu  man bil-Hijâz min aḥyâ’ al-‘arab», «tasmiyat-ul-araḍîne»,  «al-anhâr», «al-Ḥîrah», «al-aqâlîm» ainsi que le livre intitulé  «al-Ḥîrah wa tasmiya al-bîya‘ wa al-adîra wa nasab al‘Ubâdîne». 

7) L'histoire de la poésie et les moments forts de l'histoire  arabe 

On a: «tasmiyatu mâ fî chi‘r Imra’-il-Qays» sur les noms des  hommes et des femmes et leurs généalogies, et les noms des  territoires et des montagnes et des eaux, «man qâl baytan min  ach-chi‘r fa nusiba ilayh». «al-Mundhir malik al-‘arab»,  «dâḥis wal-Ghabrâ’», «ayyâm Fazâra wa waqâyi‘ Banî  Chaybâne», «waqâyi‘ aḍ-Ḍubâb wa Fazâra», «yawm Sanîyu»,  «al-kilâb», il s'agit de jour de Sanabis, «ayyâm Banî Ḥanîfa»,  «ayyâm Qays Ibn Tha‘laba», «al-ayyâm» ainsi que le livre  intitulé «Musaylima al-kaddhâb». 

8) Les récits et les veillées 

Selon ce que Ibn an-Nadîm a rapporté d'Abul-Ḥassan Ibn alKufi dans son «al-fihrist», Cheikh Hichâm Ibn Moḥammad Ibn  as-Sâ’ib al-Kalbi avait rédigé les livres suivants dans ce  domaine de l'histoire de l'Islam: «al-fityân al-arba‘a», «assamar», «al-aḥâdîth», «al-muqâṭṭa‘ât», «Ḥabîb al-‘Aṭṭâr»  ainsi que le livre intitulé «‘ajâ’ib al-baḥr».  Il faut toutefois reconnaître que Cheikh Hichâm Ibn  Moḥammad Ibn as-Sâ’ib al-Kalbi était vraiment excellent dans la généalogie. Ses différents livres dans ce domaine étaient de  vrais chefs-d'œuvre de haute valeur. Il était unique en son genre  et tellement célèbre que ça ne vaut même plus la peine de le  présenter. 

Ibn Khallikân avait dit, en parlant de lui:  «Il était le meilleur dans le domaine de la généalogie et il  comptait parmi les gens réputés pour avoir une bonne capacité  de rétention, une bonne mémoire.»  Adh-Dhahabî quant à lui avait dit, toujours en parlant de  Cheikh Hichâm al-Kalbi: 

«Il avait mémorisé tout le saint Coran en trois jours. Il était  traditionaliste et érudit éclairé. Il est décédé en l'an 206 de  l'Hégire.» 

Ibn Khallikân avait encore déclaré:  «Cheikh Hichâm al-Kalbi a à son actif plus de cent cinquante  livres dont les plus importants et les plus célèbres sont: «aljamhara fi ma‘rifat-il-ansâb», un livre vraiment exceptionnel  unique en son genre ; «al-munzal fin-nasab» qui est plus  volumineux que le précédent, «al-mûjaz fin-nasab», «alfarîd», sur la généalogie de Ma’mûn, le Calife ‘Abbasside,  ainsi que le livre intitulé «al-mulûkî», sur la généalogie de  Ja‘far Ibn Yaḥyâ al-Barmaki.» 

Quant à nous, nous disons: 

Selon ce que rapporte Ibn an-Nadîm de Ibn Sa‘d dans son «alfihrist», Cheikh Hichâm al-Kalbi avait aussi à son actif un autre  livre intitulé «jumhura al-jumhura». 

IX. 3 - Le devancement des savants chiites en géographie au  tout début de l'Islam  

Nous avons déjà vu que Abul-Faraj Ibn an-Nadîm avait écrit  dans son livre intitulé «al-fihrist», alors qu'il parlait des œuvres 

196  Les Chiites et les sciences islamiques 

de Hichâm Ibn Moḥammad Ibn as-Sâ’ib Ibn Bochr Ibn Zayd  Abul-Mondhir al-Kalbi qui était l'un des disciples de l'Imam alBâqir (Que la paix soit sur lui), que cet illustre Cheikh avait à  son actif les livres intitulés «al-aqâlîm», «al-buldâne al-kabîr»,  «al-buldâne aṣ-ṣaghîr», «tasmiyat-ul-araḍîne», «al-anhâr»,  «al-Hîrah», «manâzil al-Yaman», «al-‘ajâ’ib al-arba‘a»,  «aswâq al-‘arab» ainsi que le livre intitulé «al-Hîrah wa  tasmiyat-ul-bîya‘ wal-adîra». 

Et pourtant Cheikh al-Ḥamawi, malgré sa prétention d'avoir  minutieusement étudié toutes les classes des écrivains du  monde islamique ayant composé des livres dans le domaine de  la géographie de différents pays et villes, a écrit au grand  étonnement de tous dans son livre intitulé «mu‘jam albuldâne»: 

«Quant à Hichâm Ibn Moḥammad al-Kalbi, je ne lui reconnais  pas d'autres livres en dehors du livre intitulé «ichtiqâq albuldâne»».  

En effet, la totalité des écrivains cités par Cheikh al-Ḥamawi  dans ce domaine avaient tous vécu après l'époque de Hichâm  Ibn Moḥammad al-Kalbi comme l'ont reconnu tous ses  collègues. 

De ce fait, il est vraiment difficile d'admettre que quelqu'un  comme al-Ḥamawi n'ait pas pu découvrir que Hichâm al-Kalbi  avait devancé les autres savants dans ce domaine.  On ne peut pas non plus croire à sa prétention selon laquelle il  n'avait pas du tout vu les livres de Hichâm, en déclarant ce  passage qui a été également rapporté par Abû Sa‘îd as-Seirâfi:  «J'avais entendu dire qu'il aurait écrit un livre sur l'île  d'Arabîe.» 

Il avait pris une position ferme vis-à-vis de tous ces livres.  Il avait également oublié, et peut-être omis par fanatisme pur et  simple, de mentionner toute une série de livres écrits par d'autres savants chiites en plus des livres de Hichâm al-Kalbi  que nous avons déjà cité. On peut citer l'exemple des livres tels  que le livre intitulé «al-araḍîne» ainsi que le livre intitulé «albuldâne» d'Abû Ja‘far Moḥammad Ibn Khâlid al-Barqi, l'un  des compagnons de l'Imam al-Kâẓim (Que la paix soit sur lui).  En outre, Ibn an-Nadîm avait mentionné dans son livre intitulé  «al-fihrist» que le fils d'Abû Ja‘far Moḥammad Ibn Khâlid alBarqi, à savoir Aḥmad Ibn Moḥammad Ibn Khâlid, avait lui  aussi un autre livre dans ce domaine intitulé également «albuldâne», encore plus volumineux d'ailleurs que celui de son  père. Il y a aussi le «al-buldâne» de al-Ya‘qûbi décédé en l'an  278 de l'Hégire. Ce livre fut édité à Liden.  On a aussi le livre intitulé «al-kharâj» de Qudâma Ibn Ja‘far alKâtib décédé en l'an 310 de l'Hégire. Ce livre fut également  édité à Liden. 

On a en plus le livre intitulé «asmâ’ al-jibâl wal-miyâh walawdiyah» écrit par Cheikh Ḥamdûne, le maître de Tha‘lab et de  Ibn al-A‘râbi, des savants du deuxième siècle de l'Hégire.  On peut aussi citer le livre intitulé «al-adîrah wal-’a‘mâl filbuldâne wal-aqṭâr». Il s'agit là d'un livre assez volumineux  dans lequel l'auteur avait cité plus de trente synagogues. Et son  auteur n'est autre que le célèbre grammairien, Abul-Ḥassan asSîmsâṭi [ach-Chamîchâṭi], le cheikh chiite de l'île d'Arabîe au  cours du troisième siècle de l'Hégire.  Il faut citer aussi le livre intitulé «al-masâlik wal-mamâlik» rédigé  par‘Ali Ibn al-Ḥussein al-Mas‘ûdi décédé en l'an 346 de l'Hégire.  Il y a également le livre intitulé «ad-dîyârât» écrit par AbulḤassan ‘Ali Ibn Moḥammad as-Sîmsâṭi. 

198  Les Chiites et les sciences islamiques 

IX. 4 - Les savants chiites les plus informés sur l'histoire et  les vestiges  

Ibn an-Nadîm avait déclaré dans son livre que Aḥmad Ibn 

Ḥârith Khuzâ‘i avait écrit le passage suivant dans son propre  livre: 

«Les savants ont affirmé qu'Abû Mikhnaf était plus informé  que tout le monde sur l'histoire de l'Iraq et Madâyini sur  Khorâsân, l'Inde et la Perse. Ils étaient également d'accord sur  le fait qu'al-Wâqidi était à son tour le plus informé sur le Hijâz  et la tradition. Ces deux derniers étaient les plus informés sur  les conquêtes de Cham (l'actuelle Syrie).»  Quant à nous, nous disons: 

Parmi les noms cités ci-haut, nous retrouvons également des  savants de tendance chiite à l'instar d'Abû Mikhnaf et d'alWâqidi, sans compter que nous avons déjà mentionné la  déclaration d'Ibn Khallikân qui avait reconnu que Hichâm Ibn  Moḥammad al-Kalbi était le meilleur dans la généalogie.  Nous avons déjà largement parlé de Hichâm, nous allons  maintenant, tant bien que mal, essayer de parler d'Abû Mikhnaf  et d'al-Wâqidi ainsi que des autres savants chiites que nous  avons cités. 

Abû Mikhnaf 

Il s'agit en fait d'Abû Mikhnaf al-Azdi al-Ghâmidi, le Cheikh  des rapporteurs chiites de la tradition à Kufa. De son vrai nom  Lûṭ Ibn Yaḥyâ Ibn Sa‘îd Ibn Mikhnaf Ibn Sâlem (ou  Suleymâne voire Salîm), son père Yaḥyâ avait été l'un des  disciples du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî 

Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). 

Quant à son grand-père Mikhnaf, il avait été tour à tour  compagnon du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient  sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille)  et disciple de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Il était le porte-étendard de la tribu d'Azd lors de la bataille  de Ṣiffîne contre les troupes de Mu‘âwiya. Et selon l'auteur du  livre intitulé «taqrîb at-tahdhîb», il est mort en tant que Chahîd  à «‘Ayn al-Warda» en l'an 64 de l'Hégire.  Pour revenir à Abû Mikhnaf lui-même, il avait rapporté une  série de hadiths d'Abû ‘Abdullâh aṣ-Ṣâdiq (que le salut soit sur  lui). On prétend qu'il aurait même rapporté des hadiths de son  père, l'Imam al-Bâqir (Que la paix soit sur lui) avant cela,  quoique les Cheikhs ne le reconnaissent pas.  Certaines personnes s'imaginaient qu'Abû Mikhnaf avait été  disciples du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî 

Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Ce qui n'est pas du tout vrai car,  selon l'histoire, il est né après le martyre de ce dernier.  Abû Mikhnaf avait à son actif toute une multitude de livres parmi  lesquels nous pouvons citer: «ar-riddah», «futûḥ ach-Châm»,  «futûḥ al-‘Irâq», «al-Jamal», «Ṣiffîne», «ahl an-Nahrawâne  wal-Khawârij», «al-ghârât», «al-Ḥârth Ibn Râchîd wa Bani  Nâjiya», «maqtal ‘Ali ‘alayh-is-salâm», sur le martyre du  Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la  paix soit sur lui) ; «maqtal Ḥujr Ibn ‘Oday», sur l'assassinat de 

Ḥujr Ibn ‘Oday ; «maqtal Moḥammad Ibn Abî Bakr wa alAchtar wa Moḥammad Ibn Abî Ḥudheyfa», sur l'assassinat de  Moḥammad Ibn Abî Bakr et de Mâlik al-Achtar et de Moḥammad  Ibn Abî Ḥudheyfa ; «ach-chûrâ wa maqtal ‘Othmân», sur le  fameux conseil constitué de six personnes et l'assassinat de  ‘Othmân ; «al-Mustawrid Ibn ‘Alqama», «maqtal al-Ḥussein  ‘alayh-is-salâm», sur le martyre de l'Imam al-Ḥussein (Que la  paix soit sur lui) ; «wafât Mu‘âwiya wa wilâyatu Ibnih Yazîd wa  waq‘at al-Ḥurrah wa ḥiṣâr Ibn Zubayr», «Mukhtâr Ibn Abî  ‘Ubayda», «Suleymâne Ibn Ṣurad wa ‘Ayn al-Warda», «Marj  Râhiṭ wa bay‘atu Marwân wa maqtal aḍ-Ḍaḥḥâk Ibn Qeys»,  «Muṣ‘ab wa wilâyatu ‘Irâq», «maqtal ‘Abdullâh Ibn Zubayr»,  «maqtal Sa‘îd Ibn al-‘Âṣ», «ḥadîth Bâkhimrâ [yâ Ḥumeyrâ], aw  maqtal Ibn al-Ach‘ath», «Bilâl al-khârijî», «najda Abî Fil», 

200  Les Chiites et les sciences islamiques 

«ḥadith al-Azâriqa», «ḥadith Rûstaqbâdh», «Chabîb al-khârijî  wa Ṣâliḥ Ibn Masraḥ», «Muṭrif Ibn al-Mu‘aymir», «Deyr alJamâjm wa khal‘ ‘Abdullâh  Ibn al-Ach‘ath», «Yazîdu Ibn alMuhallab wa maqtaluh bil-‘Aqr», «Khâlid Ibn ‘Abdullâh  alQasrî wa Yûsuf Ibn Hichâm wa Wilâyat al-Walîd», «Yaḥyâ Ibn  Zeyd», «aḍ-Ḍaḥḥâk al-khârijî», «khuṭba az-Zahrâ’ li Amîr-ilMu’minîn ‘alayh-is-salâm», sur les paroles de Bibi Fâṭima Zahrâ’  au Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la  paix soit sur eux tous) ; «futûḥât al-Islâm», «akhbâr Ibn alḤanafiyya», «akhbâr Ziyâd», «maqtal al-Ḥassan as-Sibṭ», sur le  martyre de l'Imam al-Ḥassan le petit-fils du Prophète (Que le salut  et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa  sainte et noble famille) ; «akhbâr al-Ḥajjâj», «futûḥ Khorâsân»,  «al-ḥakamein», «Âl Mikhnaf Ibn Salîm» sur la famille de  Mikhnaf Ibn Salîm. 

Al-Wâqidi 

Il s'agit en fait d'Abû ‘Abdullâh Moḥammad Ibn ‘Omar le  protégé de la fameuse famille Aslamîn du clan de Sahm Ibn  Aslam de Médine. 

Cet illustre savant résidait à Médine avant d'élire domicile à  Bagdad où il sera nommé juge principal dans le camp militaire de  Mahdi par le Calife ‘Abbaside Ma’mûn, le fils de Hâroun arRachîd. 

Il avait de larges connaissances sur les guerres, la tradition, les  conquêtes, les divergences autour des hadiths, le Fiqh, les  jugements ainsi que sur l'histoire.  Ibn an-Nadîm avait déclaré en parlant de ce grand savant:  «Il était de tendance chiite et c'était un vrai croyant qui  recourait toutefois à la Taqiyya.1. C'était d'ailleurs lui qui avait  rapporté que le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî 

                                                        

1. Taqiyya : C'est un principe islamique que consiste à la  dissimulation de sa foi selon les exigences du milieu et du moment.


Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) était l'un des miracles du  Prophète Moḥammad (Que le salut et la paix de Dieu soient sur  lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) tout  comme le bâton l'était pour le prophète Moïse (Que la paix soit  sur lui) et la résurrection des morts pour le prophète Jésus (Que  la paix soit sur lui), et tant d'autres encore.»  Al-Wâqidi est né en l'an 1031 de l'Hégire et est décédé le soir  du lundi 11 du mois de Dhul Ḥajja de l'an 207 de la même ère à  l'âge de 104 ans. 

Il avait à son actif une série de livres dont «at-ta’rîkh», «almaghâzi» et «al-mab‘ath», «akhbâr Makkah», sur l'histoire de  la ville sainte de la Mecque ; «aṭ-ṭabaqât», «futûḥ ach-Châm»,  sur les conquêtes de Châm ; «futûḥ al-Qur’ân», «al-Jamal»,  sur la bataille de Jamal ; «maqtal-ul-Ḥussein», sur l'assassinat  de l'Imam al-Ḥussein (Que la paix soit sur lui) ; «as-sîra»,  «azwâj-un-Nabîy ṣallallah ‘alayhi wa âlihi wa sallam», sur les  femmes du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur  lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) ;  «ar-ridda wad-dâr», sur l'apostasie ; «Ḥarb al-’Aws walKhazraj», sur la guerre entre les deux tribus de Médine ;  «Ṣiffîne», sur la bataille de Ṣiffîne entre les troupes régulières  du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que  la paix soit sur lui) et celles de Mu‘âwiya alors gouverneur de  Châm ; «wafât an-Nabîy ṣallallah ‘alayhi wa âlihi wa  sallam», sur la mort du Noble Prophète (Que le salut et la paix  de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et  noble famille) ; «amr al-Ḥabacha wal-Fîl», sur l'attaque de la  ville sainte de Mecque par le Roi Habachi et son armée  d'éléphants ; «al-manâkiḥ», sur les mariages ; «as-Saqîfa wa  bay‘atu Abî Bakr», sur la désignation d'Abû Bakr au califat 

                                                        

1. Signalons que la date de naissance de l'an 103 de l'Hégire avancée  ici n'est pas du tout juste. Cet illustre savant est né plutôt en l'an 130  de l'Hégire. Il est mort en 207 de la même ère alors qu'il était âgé de  78 ans. 

202  Les Chiites et les sciences islamiques 

après la disparition du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu  soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble  famille) à Saqifa; «dhikr al-Qur’ân» ; «sîrati Abî Bakr wa  wafâtuh», sur la vie et la mort d'Abû Bakr le premier Calife ;  «mudâ‘i Quraych wal-Anṣâr fil-qaṭâyi‘ wa waz‘u ‘Omar addawâwîn wa taṣnîf-il-qabâ’il wa marâtibihâ wa ansâbihâ»,  sur le règne de ‘Omar Ibn al-Khaṭṭâb le deuxième calife ; «arraghîb fî ‘ulûm-il-Qur’ân wa ghalaṭ ar-rijâl», «mawlid alḤassan wal-Ḥussein wa maqtal al-Ḥussein», sur la naissance  de l'Imam al-Ḥassan et de l'Imam al-Ḥussein (Que la paix soit  sur eux tous) ainsi que l'assassinat de ce dernier ; «ḍarb addanânîr wad-darâhim», «ta’rîkh al-fuqahâ’», «al-âdâb», «atta’rîkh al-kabîr», «ghalaṭ-ul-ḥadîth», «as-sunna wal-jamâ‘  wa dhamm-il-hawâ wa tark-il-khawâriji fil-fitan» ainsi que le  livre intitulé «al-ikhtilâf», portant sur les divergences entre les  habitants de Médine et ceux de Kûfa au sujet de la préemption,  de l'aumône, de la libération des esclaves, du dépôt, du prêt, de  la spéculation, de l'usurpation et du vol, des lois et des  témoignages selon la classification des livres de Fiqh.  Ibn an-Nadîm a écrit dans son livre:  «Al-Wâqidi avait légué six cents sacs pleins de livres. Et  chaque sac pouvait être transporté par au moins deux personnes  robustes. Il avait deux esclaves comme scribes qui prenaient  des notes jour et nuit. Avant sa mort, on avait vendu une  certaine quantité de ses livres à deux mille Dinars». 

Aḥmad Ibn Moḥammad Ibn Khâled al-Barqi 

Il s'agit de l'auteur du livre intitulé «al-maḥâsine». Il était un  spécialiste des hadiths et de la tradition.  Cet illustre savant avait à son actif toute une multitude de livres  dont un bon nombre sur l'histoire à savoir: «aṭ-ṭabaqât», «atta’rîkh», «ar-rijâl», sur les rapporteurs de hadiths ; «ach-chi‘r  wa-ch-chu‘arâ’», sur la poésie et les poètes ; «al-araḍîne» et  «al-Buldân», sur les différents territoires ; «al-Jamal», sur la bataille de Jamal ; «al-maghâzi», sur les guerres ; «at-ta‘âzi»  ainsi que le livre intitulé «at-tahâni».  Cheikh an-Najâchi a cité la totalité des œuvres de al-Barqi dans  son livre intitulé «asmâ’ al-muṣannifîne min ach-chi‘a», sur  les écrivains Chiites. Ce dernier est décédé en l'an 274 de  l'Hégire selon les uns, et en l'an 280 de la même ère selon les  autres. 

Naṣr Ibn Muzâḥim al-Minqari 

Il s'agit du maître des savants de Kûfa, l'imam des spécialistes  de la tradition et des guerres. Il était beaucoup plus connu sous  le nom d'Abul-Faḍl al-Kûfi. 

Selon «al-fihrist» d'Ibn an-Nadîm, cet honorable savant avait  rapporté une série de hadiths de ce fameux Abî Mikhnaf, Lûṭ  Ibn Yaḥyâ, qui était d'ailleurs son contemporain.  Il avait à son actif une série de livres parmi lesquels «alJamal», sur la bataille de Jamal ; «Ṣiffîne», sur la bataille de 

Ṣiffîne entre les troupes régulières du Commandeur des  croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) et  celles de Mu‘âwiya, édité en Iran ; «al-Ḥussein ‘alayh-issalâm», sur l'Imam al-Ḥussein (Que la paix soit sur lui) ; «  ‘ayn-ul-warda», «akhbâr al-Mukhtâr ibn Abî ‘Obeyda», sur la  vie de Mukhtâr ibn Abî ‘Obeyda ; «al-Manâqib», «anNahrawân», sur la bataille entre les troupes régulières du  Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la  paix soit sur lui) et les Kharijites ; «al-ghârât», «akhbâr  Moḥammad ibn Ibrâhim Ṭabâṭabâ wa Abû-s-Sarâyâ» ainsi  que le livre intitulé «maqtal Ḥujr ibn ‘Oday» sur l'assassinat de 

Ḥujr ibn ‘Oday. 

Ibrâhim Ibn Moḥammad 

Il s'agit en fait de Ibrâhim Ibn Moḥammad Ibn Sa‘d Ibn Hilâl  Ibn ‘Âṣim Ibn Sa‘d Ibn Mas‘ûd ath-Thaqafi de Kûfa. Il fut tout  d'abord Zaydite avant de se convertir au Chiisme Imâmite. Il 

204  Les Chiites et les sciences islamiques 

est décédé en l'an 283 de l'Hégire. Il était le maître incontesté  de son époque dans le domaine de la tradition.  Cet illustre savant avait à son actif toute une multitude de livres  parmi lesquels nous pouvons citer «al-maghâzi», sur les  guerres ; «as-Saqîfat», «ar-ridda», sur l'apostasie ; «maqtal  ‘Othmân», sur l'assassinat de ‘Othmân le troisième calife ;  «ach-chûrâ», sur les poètes ; «bay‘atu Amîr-il-Mu’minîn ‘Ali  ‘alayh-is-salâm», sur le serment d'allégeance au Commandeur  des croyants, l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) ; «al-jamal»,  sur la bataille de Jamal ; «Ṣiffîne» sur la bataille de Ṣiffîne, «alḤakamein», sur les deux juges entre le Commandeur des  croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) et  Mu‘âwiya ; «an-nahr», «al-ghârât», sur les guerres ; «maqtal  Amîr-il-Mu’minîn ‘Ali ‘alayh-is-salâm», sur l'assassinat de  l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) ; «rasâ’il Amîr-ilMu’minîn ‘Ali ‘alayh-is-salâm wa akhbârih wa ḥurûbih», sur  les épîtres de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) et ses  batailles ; «qîyâm al-Ḥassan Ibn ‘Ali ‘alayhim-us-salâm», sur  la révolution de l'Imam al-Ḥassan (Que la paix soit sur lui) ;  «maqtal al-Ḥussein ‘alayh-is-salâm», sur l'assassinat de  l'Imam al-Ḥussein (Que la paix soit sur lui) ; «at-tawwâbîne wa  ‘Ayn al-Wardah», sur le tout premier soulèvement après  l'assassinat de l'Imam al-Ḥussein (Que la paix soit sur lui) ;  «akhbâr al-Mokhtâr», «fadak», sur le terrain de Fadak ; «alḥujja fî fi‘l al-mukramîn», «as-sarâ’ir», «al-mawadda fî dhilqurbâ» sur l'amour envers les proches parents du Prophète  (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les  membres de sa sainte et noble famille) ; «al-ma‘rifa», «alḥawḍ wa-ch-chafâ‘a», sur l'intercession le jour dernier ; «aljâmi‘ al-kabîr fil-fiqh» et «al-jâmi‘ aṣ-ṣaghîr fil-fiqh», un  grand et un petit recueil sur la jurisprudence islamique ; «ma  nuzala min al-Qur’ân fi Amîr-il-Mu’minîn ‘Ali ‘alayh-issalâm», sur les versets coraniques révélés sur le Commandeur  des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur  lui) ; «faḍl al-Kûfa wa man nazalaha min aṣ-ṣaḥâba», sur les vertus de Kûfa et des compagnons du Prophète (Que le salut et  la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa  sainte et noble famille) qui y avaient élu domicile ; le gros et le  petit «al-Imâma», sur l'Imâmat ; «al-janâ’iz», sur les  funérailles ; «al-waṣîyya», sur le testament ; «al-mubtada’», 

«akhbâr ‘Omar», sur le deuxième calife ; «akhbâr ‘Othmân»,  sur le troisième calife ; «ad-dâr», «al-aḥdâth», «al-ḥarûrâ»,  «al-istinfâr wal-ghârât», «as-siyar», «akhbâr Yazîd», «Ibn  Zubair», «at-tafsîr», «at-ta’rîkh», «ar-ru’yâ», le grand et le  petit «al-achriba», sur les boissons ; «Moḥammad wa  Ibrâhim», sur les Prophètes Moḥammad et Ibrâhim (Que la  paix soit sur eux tous) ; «man qutil min Âl Moḥammad», sur  les membres de la famille du Prophète (Que le salut et la paix  de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et  noble famille) assassinés ; «al-khuṭab al-mu‘arrabât», sur les  sermons traduits en arabe ; «ma‘rifatu faḍl al-afḍal», «al-ḥawḍ  wa-ch-chafâ‘a» ainsi que le livre intitulé «al-muttaqîne».  Ibrâhim ath-Thaqafi est décédé à Isfahân, en Iran, en l'an 283  de l'Hégire après avoir quitté Kûfa. Nous avons parlé de lui en  détail dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li  ‘ulûm al-islâm». 

Sa‘d Ibn Mas‘ûd 

Il s'agit de l'un des ancêtres de ce Ibrâhim ath-Thaqafi que l'on  vient de citer. Sa‘d Ibn Mas‘ûd était le frère d'Abû ‘Obeyda Ibn  Mas‘ûd, l'oncle de Mokhtâr Ibn Abî ‘Obeyda qui avait occupé  le poste de gouverneur à al-Madâ’ine sous le règne du  Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la  paix soit sur lui). C'était d'ailleurs auprès de lui que s'était  réfugié l'Imam al-Ḥassan (Que la paix soit sur lui) le fameux  jour de «Sâbâṭ-ul-Madâ’ine» (le corridor de Madayan). 

‘Abdul-‘Aziz al-Julûdi 

Il s'agit d'Aḥmad Ibn Yaḥyâ Ibn Aḥmad Ibn ‘Isâ al-Julûdi de  Basra en Iraq. 

206  Les Chiites et les sciences islamiques 

Ibn an-Nadîm a écrit dans son livre intitulé «al-fihrist» en  parlant de lui: 

«Ce fut l'un de grands savants Chiites Imâmites dans le  domaine des rapporteurs de la tradition et de l'histoire».  Quant à nous, nous ajoutons qu'il fut le Cheikh de Basra et de  ses traditionalistes. 

Allâma Ibn al-Muṭahhar avait témoigné de la véracité et de l'équité  de cet honorable savant en déclarant dans son livre intitulé «alkhulâṣa»: 

«Abû Aḥmad était originaire de Basra. Il était équitable et  Imâmite». 

Quant à nous, nous disons que Julûd est un village situé plutôt à  Baḥrayn et non à Basra. C'est une erreur de penser que Julûd est  l'une des familles d'Azd. Et d'ailleurs, aucun généalogiste  n'avait confirmé cette prétention.  ‘Isâ al-Julûdi, l'un des ancêtres de ‘Abdul-‘Aziz fit partie des  disciples de l'Imam al-Bâqir (Que la paix soit sur lui). Quant à  ‘Abdul-‘Aziz lui-même, il fut l'un d'honorables savants de la fin  du troisième siècle et du début du quatrième siècle de l'Hégire à  l'instar de Ja‘far Ibn Qûlaweyh et d'Abû Ja‘far al-Kuleyni.  ‘Abdul-‘Aziz avait à son actif toute une multitude de livres  parmi lesquels «musnad Amîr-il-Mun’minîn ‘alayh-is-salâm»,  sur la tradition du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn  Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) ; «al-Jamal», sur la bataille  de Jamal ; «Ṣiffîne», sur la bataille de Ṣiffîne ; «al-ḥakmayn»,  sur les deux arbitres ; «al-ghârât», «al-khawârij», sur les  Kharijites ; «Bani Nâjiya», «ḥurûb ‘Ali ‘alayh-is-salâm», sur  les guerres du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî 

Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) ; «mâ nazala fil-khamsa  ‘alayhim-us-salâm», sur les versets coraniques révélés sur les  cinq Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous) ; «al-faḍâ’il»,  «nasab an-Nabîy ṣallallâhu ‘alyhi wa âlihi wa sallam», sur la généalogie du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient  sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) ;  «tazwîj Fâṭima ‘alayh-as-salâm», sur le mariage de Bibi  Fâṭima (Que la paix soit sur elle) ; «dhikru ‘Ali fî ḥurûb anNabîy ṣallallâhu ‘alyhi wa âlihi wa sallam», sur la citation de  l'Imam ‘Ali dans les batailles du Prophète (Que le salut et la  paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa  sainte et noble famille) ; «muḥibbu ‘Ali wa dhikruhû bi  khayr», «man aḥabba ‘Aliyyan wa abghaḍah», sur quiconque  aime l'Imam ‘Ali ou le déteste ; «ḥadîth ḍaghâ’in fi ṣudûri  qawm», «at-tafsîr ‘anhu», «al-qirâ’ât», sur les différentes  lectures coraniques ; «mâ nuzila fî hi (‘Ali) ‘alayh-is-salâm  min al-Qur’ân», sur les versets coraniques révèlés sur l'Imam  ‘Ali (Que la paix soit sur lui) ; «khuṭabi hi (‘Ali) ‘alayh-issalâm», sur ses sermons ; «chi‘rihi (‘Ali) ‘alayh-is-salâm», sur  ses poèmes ; «khilâfati hi (‘Ali) ‘alayh-is-salâm», sur son  califat ; «‘ummâli hi (‘Ali) ‘alayh-is-salâm wa wulâti hi», sur  ses gouverneurs ; «qawlluh (‘Ali) ‘alayh-is-salâm fi achchûrâ», sur son avis à propos du fameux conseil de six  personnes pour la désignation du remplaçant de ‘Omar   le  deuxième calife ; «mâ kâna bayna ‘Ali ‘alayh-is-salâm wa  ‘Othmân min al-kalâm», sur les entretiens entre l'Imam ‘Ali  (Que la paix soit sur lui) et ‘Othmân le troisième calife ; «dhikr  ach-chi‘a wa man dhakarahum aw man aḥabba min-aṣ-

ṣaḥâba», «qaḍâ’u ‘Ali ‘alayh-is-salâm», sur les jugements de  l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) ; «rasâ’il ‘Ali ‘alayh-issalâm», sur ses épîtres ; «man rawâ ‘anhu (‘Ali) ‘alayh-issalâm min-aṣ-ṣaḥâba», sur les compagnons du Prophète qui  ont rapporté des hadiths de lui ; «mawâ‘izi hi (‘Ali) ‘alayh-issalâm», sur ses exhortations ; «dhikru kalâmi hi(‘Ali) ‘alayhis-salâm fil-malâḥim», sur ses déclarations sur les carnages ;  «mâ qîla fî hi (‘Ali) ‘alayh-is-salâm min ach-chi‘r wa man  madaḥ», sur les poèmes et les éloges composés sur lui ;  «maqtalu hu (‘Ali) ‘alayh-is-salâm», «‘ilmi hi (‘Ali) ‘alayh-issalâm», sur son savoir ; «qasami hi (‘Ali) ‘alayh-is-salâm»,  «ad-du‘â’ ‘anhu (‘Ali) ‘alayh-is-salâm», sur les invocations 

208  Les Chiites et les sciences islamiques 

rapportées de lui ; «al-libâs ‘anhu (‘Ali) ‘alayh-is-salâm wach-charâb», sur ses mœurs ; «al-Adab» de ‘Ali ‘alayh-issalâm, sur son éthique ; «an-nikâḥ» de ‘Ali ‘alayh-is-salâm,  «aṭ-ṭalâq» de ‘Ali ‘alayh-is-salâm, «at-tijârât», «al-janâ’iz  wad-diyât» de ‘Ali ‘alayh-is-salâm, «aḍ-ḍaḥâya wadhdhabâ’iḥ waṣ-ṣayd wal-îmân wal-kharâj», «al-farâ’iḍ wal-‘itq  wat-tadbîr wal-mukâtabah» de ‘Ali ‘alayh-is-salâm, «alḥudûd» de ‘Ali ‘alayh-is-salâm, «aṭ-ṭahâra» de ‘Ali ‘alayh-issalâm, «aṣ-ṣalât» de ‘Ali ‘alayh-is-salâm, «aṣ-ṣiyâm» de ‘Ali  ‘alayh-is-salâm ainsi que le livre intitulé «az-zakât» de ‘Ali  ‘alayh-is-salâm, tous rapportés de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit  sur lui) ; «dhikru Khadija wa faḍlu Ahl-ul-Bayt ‘alayhim-ussalâm», «Fâṭima ‘alayh-as-salâm wa Abû Bakr», «zikr alḤussein ‘alayh-is-salâm» en plus du livre intitulé «maqtali alḤussein ‘alayh-is-salâm», sur l'assassinat de l'Imam alḤussein (Que la paix soit sur lui).  Quant aux livres de ‘Abdul-‘Aziz rapportés de ‘Abdullâh  Ibn  ‘Abbâs, on a «at-tanzîl», «at-tafsîr», «al-manâsik», «an-nikâḥ  waṭ-ṭalâq», «al-farâ’iḍ», son commentaire du saint Coran  intitulé «tafsir ‘Abdullâh Ibn ‘Abbâs min aṣ-ṣaḥâba», selon  ses disciples ; «al-qirâ’ât», sur les lectures coraniques ; «albuyû‘ wat-tijârât», sur les ventes et les achats ; «an-nâsikh  wal-mansûkh», sur les versets abrogatifs et abrogés dans le  saint Coran ; «mâ nasabahu», sur sa généalogie ; «mâ asnada  hu ‘an aṣ-ṣaḥâba», sur les hadiths rapportés de lui par les  compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient  sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) ;  «mâ rawâhu min ra’y aṣ-ṣaḥâba», sur les avis des  compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient  sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) ;  «tatimma qawlihi fiṭ-ṭahâra», «adh-dhabâ’iḥ wal-aṭ‘ima wallibâs», «al-fatayâ wa ch-chahâdât wal-aqḍiya wal-jihâd wal‘adad wa charâyi‘ al-Islâm», «qawl ‘Abdullâh Ibn ‘Abbâs fiddu‘â’ wal-‘awdh wa dhikr-il-khayr wa faḍlu thawâb al-a‘mâl  waṭ-ṭibb wan-nujûm», «qawl ‘Abdullâh Ibn ‘Abbâs fî qitâl ahl-il-qibla wa inkâr-ir-raj‘a wal-amr bil-ma‘rûf», «al-adab  wa dhikr-il-anbiyâ’ wa awwal kalâm ‘Abdullâh Ibn ‘Abbâs 

[fil-‘arab wa Quraych waṣ-ṣaḥâba at-tâbi‘îne wa man  dhammuh]», «Baqiyyati Kalâmi ‘Abdullâh Ibn ‘Abbâs fil‘arab wa Quraych waṣ-ṣaḥâba at-tâbi‘îne wa man  dhammuh», «qawli ‘Abdullâh Ibn ‘Abbâs fî chi‘ati ‘Ali  ‘alayh-is-salâm», sur son avis sur les partisans de l'Imam ‘Ali  (Que la paix soit sur lui) ; «baqiyyatu rasâ’ili ‘Abdullâh Ibn  ‘Abbâs wa khuṭabihi wa awwal munâẓir lahu» et enfin le livre  intitulé «baqiyyatu munâẓirîh wa dhikru nisâ’ih wa wuldih».   Quant à la suite de livres de ce grand savant, nous avons:  «akhbâr at-tawwâbîne wa ‘Ayn al-Warda», «akhbâr alMukhtâr Ibn Abî ‘Obayda ath-Thaqafi», «akhbâr ‘Ali Ibn alḤussein ‘alayhim as-salâm», «akhbâr Abî Ja‘far Moḥammad  Ibn ‘Ali ‘alayhim as-salâm», «akhbâr al-Mahdi», «akhbâr  Zayd Ibn ‘Ali», «akhbâr ‘Omar Ibn ‘Abdul-‘Aziz», «akhbâr  Moḥammad Ibn Ḥanafiyya», «akhbâr al-Abbâs», «akhbâr  Ja‘far Ibn Abî Ṭâleb», «akhbâr Omm Hâni», «akhbâr  Moḥammad Ibn ‘Abdullâh », «akhbâr Ibrâhim Ibn ‘Abdullâh  Ibn al-Ḥassan», «akhbâr man ‘achaqa min ach-chu‘arâ’»,  «akhbâr Luqmân Ibn ‘Âd», «akhbâr Luqmân al-Ḥakîm»,  «charḥ al-fuqahâ’», «man khaṭaba ‘alâ minbar bi chi‘r», le  livre sur le poète Ta’abbaṭ charran intitulé «akhbâr Ta’abbaṭ  charran», «akhbâr al-a‘râb», «akhbâr Quraych wal-aṣnâm»,  «al-ḥayawânât», «qabâ’il Nazâr wa Ḥarb wa Thaqîf», «aṭ-

ṭibb», «ṭabaqât al-‘arab wa ach-chu‘arâ’», «an-naḥw», «assiḥr», «aṭ-ṭayr», «zajr aṭ-ṭayr», «mâ ruthiya bihi an-Nabîy 

ṣallallâhu ‘alyhi wa âlihi wa sallam», sur l'élégie du Prophète  (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les  membres de sa sainte et noble famille) ; «ar-ru’yâ», sur les  rêves ; «akhbâr as-Sûdân», «al-‘awdh», «ar-riqqiy», «almaṭar», «as-saḥâb war-ra‘d wal-barq», «akhbâr ‘Amru Ibn  Ma‘dîkarb», «akhbâr Omayya Ibn Abî-ṣ-Ṣalt», «akhbâr AbulAswad ad-Du’ali», «akhbâr Aktham Ibn Ṣeifi», «akhbâr  ‘Abdur-Raḥmân Ibn Ḥassân», «akhbâr Khâlid Ibn Ṣafwân», 

210  Les Chiites et les sciences islamiques 

«akhbâr Abû Nû’âs», «Akhbâr al-mudhnibîn», «al-aṭ‘ima»,  «al-achriba», «al-lubâb», «akhbâr al-‘Ajjâj», «an-nikâḥ»,  «mâ jâ’a fil-ḥammâm», «akhbâr Ru’uba Ibn al-‘Ajjâj», «mâ  ruwiya fi ach- chaṭranj», «chi‘r ‘Abbâd Ibn Bachâr»,  «akhbâr Abî Bakr wa ‘Omar», «man awṣâ bi chi‘r Jam‘ah»,  «man qâla chi‘ran fî Waṣîyyatih», «khuṭab an-Nabîy 

ṣallallâhu ‘alyhi wa âlihi wa sallam», sur les sermons du  Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que  sur les membres de sa sainte et noble famille) ; «khuṭab Abî  Bakr», sur les discours d'Abû Bakr le premier calife ; «khuṭab  ‘Omar », sur les discours de ‘Omar le deuxième calife ;  «khuṭab ‘Othmân Ibn ‘Affân», sur les discours de ‘Othmân le  troisième calife» ; «kutub an-Nabîy ṣallallâhu ‘alyhi wa âlihi  wa sallam», sur les livres du Prophète (Que le salut et la paix  de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et  noble famille) ; «rasâ’il Abî Bakr», «rasâ’il ‘Omar », «rasâ’il  ‘Othmân Ibn ‘Affân», «ḥadîth Ya‘qûb Ibn Ja‘far Ibn  Sulaymân», «aṭ-ṭib», «ar-rayâḥîne», «at-tamthîl bi-ch-chi‘r»,  «qaṭâyi‘ an-Nabîy ṣallallâhu ‘alyhi wa âlihi wa sallam», sur  les terres données par le Prophète (Que le salut et la paix de  Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et  noble famille) comme cadeaux ; «qaṭâyi‘ Abî Bakr wa ‘Omar   wa ‘Othmân», «al-jinâyât», «ad-danânîr wad-darâhim»,  «akhbâr al-aḥnaf», «akhbâr Ziyâd», «al-wufûd ‘alan-Nabîy 

ṣallallâhu ‘alyhi wa âlihi wa sallam wa Abî Bakr wa ‘Omar   wa ‘Othmân Ibn ‘Affân», sur les différentes délégations  envoyées auprès du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu  soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble  famille) et les trois premiers califes ; «akhbâr al-furs»,  «akhbâr Abî Dâwûd», «maqtal Moḥammad Ibn Abî Bakr»,  sur l'assassinat de Moḥammad Ibn Abî Bakr; «as-sakhâ’ walkaram», «al-iqtiḍâ’», «al-bukhl wach-chuḥ», sur l'éthique ;  «akhbâr Qanbar», «al-alwiyya wa-r-râyât», «râyât al-Azd»,  «akhbâr Churayḥ», «akhbâr Ḥassâne», «akhbâr Daghfal anNassâba», sur Daghfal le spécialiste de la généalogie ; «akhbâr  Suleymân», «akhbâr Ḥamza Ibn ‘Abdul-Muṭṭalib», sur Ḥamza l'oncle du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu  soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble  famille) tué lors de la bataille de Uḥud ; «akhbâr al-Ḥassan»,  «akhbâr Ṣa‘ṣa‘a Ibn Ṣawḥâne», «akhbâr al-Ḥajjâj», «akhbâr  al-Farazdaq», sur le célèbre poète des Ahl-ul-Bayt (Que la  paix soit sur eux tous), «az-zuhd» sur l'ascétisme ; «ad-du‘â’»,  «al-qiṣâṣ», «ad-dhikr», «al-wa‘ẓ», «akhbâr Ja‘far Ibn  Moḥammad ‘alayhim as-salâm», sur l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la  paix soit sur lui) ; «akhbâr Mûssâ Ibn Ja‘far ‘alayhim assalâm», sur l'Imam al-Khâẓim (Que la paix soit sur lui) ;  «munaẓirât ‘Ali Ibn Mussâ ar-Réḍâ ‘alayhim as-salâm», sur  les débats de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur lui) ;  «akhbâr ‘Aqîl Ibn Abî Ṭâleb», sur ‘Aqîl le frère de l'Imam ‘Ali  (Que la paix soit sur lui) ; «akhbâr as-Sayyed Ibn Moḥammad  al-Ḥimyari», «akhbâr Bani Marwân» sur le clan de Bani  Marwân, «akhbâr al-‘arab wal-furs», «akhbâr al-barâjim»,  «Hudba Ibn Khachram», «al-muḥaddithîn», sur les  rapporteurs de hadiths ; «akhbâr Sadîf», «maqtal ‘Othmân»  sur l'assassinat de ‘Othmân le troisième calife ; «akhbâr ’Iyâs  Ibn Mu‘âwiya», «akhbâr Abî-ṭ-Ṭufeyl», «akhbâr al-ghâr»  ainsi que le livre intitulé «al-qurûd».  Cet illustre personnage était l'un des savants du troisième siècle  de l'Hégire. 

Al-Ya‘qûbi 

Il s'agit d'Aḥmad Ibn Abî Ya‘qûb Ibn Wâḍiḥ, le célèbre  historien décédé en l'an 278 de l'Hégire. Il avait à son actif un  très important livre sur l'histoire connu sous le nom de «attârîkh al-ya‘qûbi» édité à Liden en deux tomes. Le premier  tome parle de l'histoire d'avant l'apparition de l'Islam depuis  Adam (Que la paix soit sur lui). Tandis que le deuxième parle  de la période de l'Islam jusqu'à l'an 259 de l'Hégire qui avait  coïncidé avec le règne du calife ‘Abbasside Mu‘tamid ‘alâ  Allah. 

212  Les Chiites et les sciences islamiques 

Il faut toutefois rappeler que ce même al-Ya‘qûbi avait  également rédigé un autre livre sous le nom de «al-buldân», sur  les pays. Nous en avons déjà parlé au troisième point du présent  chapitre. 

Abû ‘Abdullâh Moḥammad Ibn Zakariyya Ibn Dinar alBaṣri 

Il s'agit de ce fameux protégé de Bani Gholâb qui était l'imam  des savants des traditions, de l'histoire et de la poésie de son  époque. 

Cheikh an-Najâchi avait dit en parlant de lui:  «Il était compté parmi les honorables Chiites de la ville de  Basra. C'était un grand traditionaliste doté de hautes qualités  scientifiques. Il avait à son actif toute une série de livres parmi  lesquels le grand et le petit livre sur la bataille de Jamal  intitulés respectivement «al-Jamal al-kabîr» et «al-Jamal almukhtaṣar», le grand et le petit livre sur la bataille de Ṣiffîne  intitulés respectivement «Ṣiffîne al-kabîr» et «Ṣiffîne almukhtaṣar», «maqtal al-Ḥussein ‘alayh-is-salâm», sur  l'assassinat de l'Imam al-Ḥussein (Que la paix soit sur lui) ;  «an-nahr», «al-ajwâd», «al-wâfidîn», «maqtal Amîr-ilMu’minîn ‘alayh-is-salâm», sur l'assassinat de l'Imam ‘Ali Ibn  Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) ; «akhbâr Zayd», «akhbâr  Fâṭima ‘alayh-as-salâm wa mancha’uha wa mawlidiha», sur  la vie de Bibi Fâṭima Zahrâ (Que la paix soit sur elle), ainsi que  le livre intitulé «al-khayl.» 

Cheikh al-Ya‘qûbi est décédé en l'an 298 de l'Hégire. 

Abû ‘Abdullâh al-Ḥâkim an-Neysâbûri 

Il s'agit de ce célèbre savant beaucoup plus connu sous le nom  de Ibn-ul-Bay‘ dont nous avons déjà parlé dans le présent livre. 

Ḥâfiẓ adh-Dhahabî a écrit en parlant de lui dans son livre  intitulé «tadhkira al-ḥuffâẓ», sur les gens qui avaient mémorisé  le saint Coran et les hadiths:

Al-Ḥâkim, le grand Ḥâfiẓ et le maître des rapporteurs de  hadiths, à savoir, Abû ‘Abdullâh Moḥammad Ibn ‘Abdullâh Ibn  Moḥammad Ibn Ḥamdaweyh Ibn Na‘îm aḍ-Ḍabbi aṭ-Ṭahâni  an-Neysâbûri beaucoup plus connu sous le nom de Ibn-ul-Bay‘,  avait rédigé toute une multitude de livres.  Il est né pendant le mois de Rabi‘ al-Awwal de l'an 321 de  l'Hégire. Et dès son enfance, il avait suivi des études sur les  hadiths sous l'assistance de son propre père et de son oncle  pendant environ trente ans. 

Il s'était rendu en Iraq alors qu'il était à peine âgé de vingt ans  avant d'effectuer le pèlerinage de la Mecque.  Il voyagera ensuite pour le Khorâsân dans le territoire perse  ainsi que dans les pays situés au-delà de l'Amou-Daria dans la  Transoxiane où il poursuivra ses cours des hadiths auprès de  plus ou moins deux mille spécialistes…, al-Khaṭîb Abû Bakr  avait déclaré en parlant de lui: 

«Abû ‘Abdullâh al-Ḥâkim était un homme équitable aux  tendances chiites…» 

‘Abdul-Ghâfir Ibn Ismâ‘îl avait dit à son tour:  «Abû ‘Abdullâh al-Ḥâkim était le maître des spécialiste des  hadiths de son époque. Il était vraiment versé dans le domaine  des hadiths.» 

Il avait à son actif tout un millier de livres dont «takhrîj aṣ-

ṣaḥîḥayn», sur les hadiths ; «târîkh Neysâbûr», «muzakki alakhbâr wal-madkhal ilâ ‘ilm iṣ-ṣaḥîḥ», «al-’aklîl », «faḍâ’il  ach-châfi‘i» et tant d'autres encore.  J'avais personnellement entendu mes propres cheikhs parler de  l'époque d'Abû ‘Abdullâh al-Ḥâkim an-Neysâbûri en disant que  ses collègues à l'instar de aṣ-Ṣa‘lûki et de l'imam Ibn Furak  estimaient qu'il valait mieux qu'eux-mêmes et le traitaient de ce  fait avec beaucoup de respect.» 

214  Les Chiites et les sciences islamiques 

Adh-Dhahabî avait par la suite émis son propre avis à ce propos  en disant que toutes ces déclarations ne reflétaient pas du tout la  vraie valeur de cet éminent savant qu'est al-Ḥâkim.  Quiconque analyse les paroles et les livres d'al-Ḥâkim  s'apercevra sûrement de sa grandeur ainsi que de ses hautes  qualités scientifiques hors du commun.  Ce même adh-Dhahabî avait ensuite rapporté que lorsque  cheikh Moḥammad Ibn Ṭâhir avait demandé à Sa‘d Ibn ‘Ali azZanjâni de la Mecque lequel était le meilleur d'entre les quatre 

Ḥâfiẓ, à savoir Dârqoṭni, ‘Abdul-Ghanîy, Ibn Minda et notre alḤâkim, il lui avait répondu que al-Ḥâkim était le meilleur dans  la composition des livres. 

Ibn Ṭâhir avait encore dit: 

Lorsque j'avais demandé à Abû Ismâ‘îl al-Anṣâri d'émettre son  avis sur al-Ḥâkim, il avait déclaré:  «C'était un homme équitable dans le domaine des hadiths  quoiqu'il fût un vilain sectaire, autrement dit un Chiite.»  Ibn Ṭâhir avait encore dit: 

«Al-Ḥâkim était un chiite convaincu sous l'apparence d'un vrai  sunnite croyant aux quatre califes avec l'Imam ‘Ali (Que la paix  soit sur lui) en quatrième position après Abû Bakr, ‘Omar et  ‘Othmân. Il manifestait toutefois ouvertement son antipathie  vis-à-vis de Mu‘âwiya et de ses successeurs.»  Quant à nous nous ajoutons qu'en ce qui concerne l'antipathie  de al-Ḥâkim vis-à-vis des ennemis de l'Imam ‘Ali Ibn Abî 

Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) il était tout à fait intransigeant.  Quant à sa position à l'égard des deux Cheikhs1, elle était en  tout cas claire et évidente pour tout le monde. Il était vraiment  chiite et nullement un transfuge. 

Ḥâfiẓ Abû Mûssâ avait rapporté sur son décès: 

                                                        

1. Il s'agit bien sûr d'Abû Bakr et de ‘Omar, les deux premiers califes.


«Al-Ḥâkim s'était rendu un jour à la salle de bains pour  accomplir les grandes ablutions. A sa sortie, il poussa un grand «Al-Ḥâkim s'était rendu un jour à la salle de bains pour  accomplir les grandes ablutions. A sa sortie, il poussa un grand chemise. C'est le juge Abû Bakr al-Ḥeyri qui avait dirigé ses 

funérailles.» 

Al-Ḥâkim est décédé pendant le mois de Ṣafar de l'an 405 de 

l'Hégire.» 

Nous avions d'ailleurs déjà suffisamment parlé de cet illustre 

savant dans le huitième point du deuxième chapitre du présent 

livre de telle sorte que l'on ne puisse plus émettre un 

quelconque doute quant à son chiisme. 

IX. 5 - Le premier à avoir rédigé un livre sur les anciens 

Le tout premier à avoir écrit un livre dans ce domaine est le 

dénommé Hichâm Ibn Moḥammad Ibn as-Sâ’ib al-Kalbi 

décédé en l'an 205 de l'Hégire. 

Et pourtant certains chercheurs sont d'avis que le tout premier à 

avoir rédigé un livre dans ce domaine serait un certain Abû 

Hilâl al-‘Askari, l'auteur du livre intitulé «aṣ-ṣanâ‘atayn» 

décédé en l'an 395 de l'Hégire. Et ce livre sera plus tard résumé 

par Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi sous le titre de «al-wasâ’il talkhîṣ 

kitâb al-wasâ’il fil-awâ’il». 

En tout cas ceci n'est qu'une fausse prétention étant donné que 

Ibn an-Nadîm avait déjà cité dans son «al-fihrist» le livre de 

Hichâm Ibn Moḥammad Ibn as-Sâ’ib al-Kalbi sur les anciens 

intitulé «al-awâ’il». 

Toutefois, le devancement des savants chiites est encore une 

fois de plus reconnu dans ce domaine étant donné que même 

cet Abû Hilâl al-‘Askari était aussi Chiite, selon les annotations 

de livre intitulé «aṭ-ṭabaqât» de Cheikh Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi. 

Il faut aussi signaler que nous avions cité toute une série de 

maîtres dans la tradition, dans le rapportage de hadiths voire dans l'histoire dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a  li ‘ulûm al-islâm» que nous n'avons pas pu reproduire dans cet  abrégé 










CHAPITRE X 

LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS LE  ‘ILM-UL-LUGHA OU LA LEXICOGRAPHIE 

X. 1 - Le premier à avoir regroupé les termes arabes selon  l'ordre alphabétique en plus de leurs structures  grammaticales  

Le tout premier à avoir regroupé les termes arabes dans un livre  selon l'ordre alphabétique en plus de leurs structures  grammaticales est le grand savant al-‘Allâma Ḥujjat-ul-Adab  (la preuve de la littérature) le Mawlâ Abû aṣ-Ṣafâ, al-Khalîl  Ibn Aḥmad al-Azdi al-Yaḥmadi, al-Farâhidi (Qu'Allah soit  satisfait de lui). Et ceci est reconnu à l'unanimité dans le  domaine de la littérature. 

Al-Azhari a écrit le passage suivant au tout début de son livre  intitulé «tahzîb al-lugha»: 

«Je n'ai vu aucun désaccord dans le monde de la littérature  arabe quant à la création de cette discipline mentionnée  brièvement au début du livre «al-‘ayn» par Abû ‘AbdurRaḥmân al-Khalîl Ibn Aḥmad. 

Il est important de signaler qu'Ibn al-Moẓaffar avait achevé la  rédaction des derniers chapitres de ce livre après les avoir  entendus de al-Khalîl. Il s'avère ainsi que personne ne l'avait  devancé dans ce domaine.» 

Quant à nous, nous disons: 

Sans aucun doute, al-Khalîl Ibn Aḥmad est le créateur de la  lexicographie. Et c'est encore lui d'ailleurs le tout premier à  avoir écrit un livre dans ce domaine. 

218  Les Chiites et les sciences islamiques 

Cependant la question se pose sur le vrai auteur de ce livre  intitulé «al-‘ayn» attribué de nos jours à al-Khalîl Ibn Aḥmad.  En effet, certains savants lui attribuent ce chef-d'œuvre pendant  que certains autres ne le lui reconnaissent pas du tout. Nous  avions rapporté les différents avis à ce propos dans notre livre  de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm» en plus de  leurs arguments ainsi que notre propre jugement en prouvant  noir sur blanc la vérité. Il n'est plus nécessaire de revenir là  dessus. Nous avons d'ailleurs en notre possession un  exemplaire complet de ce livre intitulé «al-‘ayn». Al-Khalîl  était sans aucun doute chiite. 

Le Cheikh des Chiites Jamâl-ud-dîn Ibn al-Muṭahhar a dit dans  son livre intitulé «al-khulâṣa»: 

«Al-Khalîl Ibn Aḥmad était le meilleur dans la littérature dans  laquelle il avait le droit d'émettre son avis. C'est même lui qui  avait inventé la prosodie. Il était si célèbre que ça ne valait  même plus la peine de le présenter. Il était Imâmite.»  Mawlâ ‘Abdullâh al-Afandi a écrit dans son livre intitulé «riyâḍ  al-‘ulamâ’»: 

«Pour parler de Khalîl, c'était un homme de grande de valeur. Il  était le meilleur dans la littérature et il était Imâmite. On lui a  attribué l'invention de la prosodie. Il avait vécu à l'époque de  notre Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui), plutôt à l'époque  de notre Imam al-Bâqir (Que la paix soit sur lui).»  Nous avons cité la biographie de al-Khalîl dans notre livre de  base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm». 

X. 2 – Les plus célèbres lexicographes Chiites  

Parmi les savants les plus célèbres dans la lexicographie nous  retrouvons de grandes figures telles Ibn as-Sakkît.  Abul-‘Abbâs Tha‘lab a dit à ce propos:

«Tous nos savants s'accordent à l'unanimité qu'aucun savant  n'était aussi bon dans la lexicographie que Ibn as-Sakkît après  Ibn al-A‘râbi.» 

Quant à nous nous ajoutons qu'il est connu de tous que cet  éminent savant qu'est Ibn as-Sakkît fut assassiné par alMutawakkil, le calife ‘Abbasside à cause de sa tendance chiite.  Son Martyre avait eu lieu la nuit du lundi 05 de Rajab de l'an  244 de l'Hégire selon les uns, et en 246 de la même ère selon  les autres. Il était alors âgé d'environ 58 ans.  Cet illustre savant avait à son actif toute une multitude de livres  dont «iṣlâḥ al-manṭiq», sur la logique ; «al-alfâẓ», «az-zibrij»,  «al-amthâl», «al-maqṣûr wal-mamdûd», «al-mudhakkar walmu’annath», un grand livre intitulé «al-ajnâs», «al-firaq»,  «as-sarj wal-lijâm», «al-wuḥûch», «al-ibil», «an-nawâdir», le  gros et le petit «ma‘âni ach-chi‘r», «saraqât ach-chu‘ara’»,  «fa‘al wa if‘al», «al-ḥacharât», «al-aṣwât», «al-aḍdâd» ainsi  que le livre intitulé «ach-chajar wal-ghâbât».  Une aussi longue liste de livres pour un âge aussi court est  vraiment un joli exploit, et il faut aussi compter le grand  nombre de hadiths qu'il a rapporté de l'Imam ar-Réḍâ, de  l'Imam al-Jawâd et de l'Imam al-Hâdi (Quel la paix soit sur eux  tous). 

Al-Mubarrad, le célèbre grammairien 

Il s'agit d'Abul-‘Abbâs al-Mubarrad al-Azdi, l'illustre homme  de lettres de Basra. 

L'auteur du livre intitulé «riyâḍ al-‘ulamâ’» a écrit le passage  suivant dans le chapitre consacré aux surnoms:  Al-Mubarrad est en fait l'honorable Cheikh Moḥammad Ibn  Yazid Ibn ‘Abdul-Akbar, la grande sommité de la grammaire et  de la lexicographie. C'était l'honorable Imâmite le plus ancien  et le plus connu. Son avis était pris en considération autant par 

220  Les Chiites et les sciences islamiques 

les Chiites que par les Sunnites. Il avait à son actif un livre  intitulé «al-kâmil» ainsi que tant d'autres livres encore.  Quant à nous, nous avons personnellement eu l'occasion de voir  ce «al-kâmil» à la bibliothèque de Constantine.  Ce grand savant est décédé à Bagdad en 285 ou en 286 de  l'Hégire.» 

Le Sayyed avait également tenu les mêmes propos dans son  livre intitulé «rawḍât al-jannât» en parlant de ce grand savant.  Al-Mubarrad avait eu quelques contacts avec certains de nos  Imams des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous)  confirmant son Chiisme. Nous avons raconté tout cela dans  notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».  Cet illustre savant est né en l'an 220 de l'Hégire et est décédé en  l'an 285, voire 286 de la même ère, à Bagdad.  Il avait rédigé toute une multitude de livres parmi lesquels nous  pouvons citer, entre autres, «ma‘ân-il-Qur’ân», «nasabu  ‘Adnâne wa Qaḥṭâne», sur la généalogie de ‘Adnân et de  Qaḥṭân ; une replique à Sibaweyh intitulée «ar-raddi ‘alâ  Sibaweyh», «charḥ chawâhid al-kitâb», «ḍarûrat-ich-chi‘r»,  sur la poésie ; «al-‘arûḍ», sur la prosodie ; «mâ ittafaqa lafḍuh  wa ikhtalafa ma‘nâh», le livre intitulé «ṭabaqât al-baṣriyyîne»,  sur les différentes classes des savants de la ville de Basra et tant  d'autres livres encore. 

Abû Bakr Ibn Dureyd al-Azdî, le grand lexicographe 

Cet éminent savant était le maître incontesté de la lexicographie  pendant soixante années de suite. Il est né en l'an 223 de  l'Hégire à Basra où il résida jusqu'à l'invasion des Zinj. Il sera  alors obligé de s'enfuir vers Oman où il devait rester pendant  environ douze ans avant de revenir à sa Basra natale. Il se  rendra ensuite dans les territoires Perses auprès des Bani Mîkâl  qui l'accueilliront avec beaucoup d'honneur en le désignant  comme chef du département de littérature.

Après le déclin de la dynastie Bani Mîkâl, Abû Bakr retournera  en Iraq à Bagdad. C'était en l'an 308 de l'Hégire. Il prendra  contact avec Ibn al-Furât, le Vizir du Calife ‘Abbasside, alMuqtadir Billâh qui lui confiera un important poste dans le  gouvernement avec un revenu mensuel de cinquante dinars.  Abû Bakr Ibn Dureyd al-Azdî vivra dans cette opulence jusqu'à  son décès qui surviendra au cours du mois de Cha‘bân de l'an  321 de l'Hégire alors qu'il était déjà âgé de 98 ans.  Il avait à son actif un bon nombre de livres dont «as-sarj wallijâm», «al-muqtabas», «zûwwâr al-‘arab», «al-lughâ», «assilâḥ», «gharîb-ul-Qur’ân», «al-wichâḥ» ainsi que le livre en  six tomes intitulé «al-jumhurah fil-lugha». Nous avons eu  personnellement l'occasion d'en obtenir le troisième et le  quatrième tome du vivant même de ce grand écrivain.  Abû Bakr Ibn Dureyd al-Azdî avait en outre plusieurs poèmes  lyriques et toute une série de longs et courts poèmes renfermant  de la sagesse ou parlant des mœurs que de différents savants  ont eu plusieurs fois à commenter.  Cheikh Rachîd-ud-dîn Ibn Chahrâchûb al-Mâzandarâni avait  cité ce grand savant parmi les poètes luttant pour la cause des  Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous) dans son livre  intitulé «ma‘âlim-ul-‘ulamâ’».  Voici un extrait de sa poème en hommage des Ahl-ul-Bayt: 

 ةﺮھﺎــﻄﻟا لﻮﺘــﺒﻟا ﮫﺘﻨـﺑإو ﮫﯿﻨـﺑو

 ةﺮﺧﻵا ﯽﻓ ﺎﺠـﻨﻟاو ﺔﻣﻼﺴﻟا ﻮﺟرأ

 ةﺮﺋﺎـﺠﻟا ﻞﯿﺒـﺴﻟا ﻦـﻣ ﺮﯿﺠﯾ ًﺎﺒـﺒﺳ

 ﮫﯿــﺻوو ًاﺪﻤﺤـﻣ ّﯽﺒـﻨﻟا یﻮ ـھأ

 ﻢﮭﺋﻻﻮــﺑ ﯽﻨّﻧﺈـــﻓ ءﻻﻮﻟا ﻞــھأ

 ﻢﮭﻠﻀﻔـﺑ لﻮﻘـﯾ ﻦـﻣ ﺔﺒﺤـﻣ یرأو

 ةﺮھﺎـﺴﻟا رﻮﮭﻇ ﯽﻠﻋ فﻮﻗﻮﻟا مﻮـﯾ هﺪﺣو ﻦﻤﯿﮭﻤﻟا ﺎـﺿر کاﺬـﺑ ﻮﺟرأ

Les livres suivants ont mentionné la tendance Chiite d'Abû  Bakr Ibn Dureyd al-Azdî: «riyâḍ-ul-‘ulamâ’», «ma‘âlim-ul‘ulamâ’», «amal al-âmil» ainsi que le livre intitulé «ṭâbaqât  ach-chi‘a», du juge al-Qâḍî al-Mar‘achi. Nous en avions 

222  Les Chiites et les sciences islamiques 

reproduit les passages dans notre livre de base intitulé «ta’sîs  ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm». 

Abû ‘Amru az-Zâhid 

At-Tannûkhi avait déclaré en parlant de lui:  «De toute ma vie, je n'avais jamais vu quelqu'un d'aussi fort  que lui dans la mémorisation des textes. Il avait pu enseigner  une affaire de trente mille pages des cours qu'il avait appris par  cœur. 

Il est né en l'an 261 de l'Hégire et est décédé en l'an 305 de la  même ère. 

Il avait un bon nombre de livres parmi lesquels le livre sur les  mérites des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous) intitulé  «manâqib Ahl-ul-Bayt ‘alayhim-us-salâm» qui sera résumé  par le as-Sayyed Ibn Ṭâwûs. Ce dernier avait rapporté de lui un  bon nombre de hadiths sur les mérites des Ahl-ul-Bayt (Que la  paix soit sur eux tous) dans son livre intitulé «sa‘d-us-su‘ûd»,  autant que as-Sayyed Chérif al-Ḥussein Ibn Musâ‘id alḤusseini al-Hâ’iri d'ailleurs de dans son livre intitulé «tuḥfatul-abrâr». Il avait également parlé de sa tendance chiite.  Selon les livres intitulés «kachf-uẓ-ẓunûn» et «al-yawâqît»,  Abû ‘Amru az-Zâhid avait aussi des livres parmi lesquels on  peut citer «ach-chûrâ», «charḥ al-faṣîḥ», «fâ’at al-faṣîḥ»,  «gharîb musnad Aḥmad», «al-marjân», «al-muwachchaḥ»,  «tafsîr asmâ’ ach-chu‘râ’», «fâ’at al-jumhurah», «fâ’at al‘ayn», «mâ ankar al-‘arâb ‘alâ Abî ‘Ubeida» ainsi que le livre  intitulé «al-madkhal». 

L'auteur du livre intitulé «riyâḍ al-‘ulamâ’» avait confirmé que  Abû ‘Amru az-Zâhid faisait partie des savants Chiites avant de  lui citer des livres tels que «al-lubâb», d'où as-Sayyed Ibn 

Ṭâwûs a plusieurs fois rapporté des hadiths dans ses propres  livres, ainsi que le livre intitulé «al-manâqib».

Un bon nombre de savants postérieurs ont également rapporté  plusieurs hadiths de ce même Abû ‘Amru az-Zâhid sur les  mérites des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous).  Quant à nous, nous affirmons que le Chiisme d'Abû ‘Amru azZâhid est indubitable. Il était originaire de «Ṭabaristân» et il  serait surnommé «Ṣâḥib Tha‘lab» ou «Ghulâm Tha‘lab». Mais,  nous ne sommes pas vraiment sûrs de cela. On retrouve la  biographie détaillée de ce grand homme dans le livre intitulé  «bughyat-ul-wi‘ât». 

Aḥmad Ibn Fâris 

On peut citer aussi le célèbre lexicographe du nom d'Ibn Fâris.  Il s'agit en fait d'Aḥmad Ibn Fâris Ibn Zakariya Ibn Moḥammad  Ibn Ḥabîb Abul-Ḥussein, adepte de l'école littéraire de Kûfa.  C'est lui l'auteur des livres intitulés «al-jumal fil-lugha» et  «fiqh al-lugha». Il était beaucoup plus connu sous le nom de 

Ṣâḥibi pour avoir écrit un livre en hommage à Ṣâḥib Ibn  ‘Abbâd. 

On peut retrouver la biographie de cette sommité dans les livres  intitulés «al-wafayât» et «bughyat-ul-wi‘ât».  Cheikh Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭî s'était trompé en prétendant que  Aḥmad était devenu Malékite après avoir été Chafé‘ite.  En effet, Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsî avait également cité cet  illustre savant dans son livre intitulé «al-fihrist» parmi les  savants chiites Imâmites en plus de ses différentes œuvres.  Le Chiisme d'Ibn Fâris avait été confirmé par Mirzâ al-Isterâbâdi  dans son grand livre intitulé «manhaj al-maqâl», par as-Sayyed  al-‘Allâma al-Baḥrâni as-Sayyed Hâchim at-Tûbili dans son livre  intitulé «rawḍat al-‘ârifîn» ainsi que par l'auteur du livre intitulé  «thâqib-ul-manâqib», [Ibn Ḥamza] qui avait rapporté de lui le  hadith portant sur la vision de notre seigneur, l'Imam Zamân  (l'Imam du temps) al-Mahdi, le fils de l'Imam al-‘Askari (Que la  paix soit sur eux tous). 

224  Les Chiites et les sciences islamiques 

Ce qui est vrai est que le chiisme de ce savant ne peut pas du  tout être mis en doute. Il est probable qu'il se faisait passer pour  un Chaféite et Mâlikite afin d'épargner sa vie et de se préserver  ainsi contre les ennemis du Chiisme.  Cet éminent savant est décédé en l'an 395 de l'Hégire. 

Ṣâḥib Ibn ‘Abbâd 

Il s'agit en fait d'Ismâïl Ṣâḥib Ibn ‘Abbâd, le célèbre homme de  lettres, Vizir (le ministre) d'Ali Ibn Rukn-ud-Dawla le Sulṭân  Buhayhi connu sous le nom de Fakhr-ud-Dawla. Il avait à son  actif un livre en dix tomes dans le domaine de la lexicographie  intitulé «al-muḥîṭ bil-lugha». Ce grand livre était subdivisé  selon l'ordre alphabétique courant dans les dictionnaires tout en  privilégiant la quantité d'entrées au détriment des exemples. Il y  a aussi un deuxième livre intitulé «jumhura al-Jumhura».  Nous avons eu la chance d'entrer en possession des exemplaires  de ces deux livres. 

Ṣâḥib Ibn ‘Abbâd a en outre écrit un bon nombre de livres dans  le domaine de la littérature dont «al-a‘yâd», sur les fêtes  nationales et religieuses ; «al-wuzarâ’», «al-kachf ‘an  masâwi’-il-Mutanabbî» ainsi que le livre intitulé «rasâ’il fî  funûn-il-kitâba» qu'il a subdivisé en quinze chapitres. Il faut  aussi compter son recueil de poèmes.  Dans le domaine de la théologie scolastique, on peut lui citer  des œuvres telles que «asmâ’ Allâh Ta‘âlâ wa ṣifâtih», sur les  noms et les attributs de Dieu ; «al-anwâr fîl-Imâmat» en plus  du livre intitulé «al-ibâna ‘an al-imâm». 

Ṣâḥeb Ibn ‘Abbâd fut le tout premier «Ṣâḥib», qui signifie  compagnon, de tous les Vizirs de Fakhr-ud-Dawla, et il fut loué  dans cent mille poèmes lyriques en arabe et en persan.  Le cheikh Ḥassan Ibn ‘Ali aṭ-Ṭabarsi avait rapporté dans son  livre intitulé «al-kâmil al-bahâyî» que Ṣâḥib Ibn ‘Abbâd avait à son actif dix mille strophes en hommage aux Ahl-ul-Bayt  (Que la paix soit sur eux tous). 

Ṣâḥib Ibn ‘Abbâd est né au cours du mois de Dhul Qa‘ada de  l'an 324 de l'Hégire. Il avait appris la littérature auprès d'Ibn  Fâris et de Ibn al-‘Amîd. Il avait occupé le poste de Vizir  pendant le règne de la dynastie Buwayhi pendant dix huit ans et  un mois à l'époque du Sulṭân Mu’ayyid-ud-Dawla et de son  frère Fakhr-ud-Dawla, les deux fils du fameux Sulṭân Rukn-udDawla Ibn Buwayh. Sa mort est survenue la nuit du vendredi  24 Ṣafar de l'an 385 de l'Hégire. C'est Chérif ar-Raḍî qui avait  prononcé son éloge funèbre. 

Ibn Khâlaweyh al-Hamdâni 

Ce grand homme de lettres était l'une de rares sommités dans le  domaine de la littérature et de la science. A son époque, les  gens venaient de tous les coins du monde pour pouvoir profiter  de son savoir. 

Cet illustre savant avait à son actif le livre intitulé «laysa», sur  les terms justes et injustes selon la grammaire arabe.  Il était arrivé à Bagdad en quête du savoir en l'an 314 de  l'Hégire, et il put apprendre la grammaire ainsi que la littérature  arabe auprès de célèbre Ibn Dureyd, d'Abû ‘Amru az-Zâhid et  de tant d'autres savants de la même trempe.  Selon Cheikh an-Najâchi, cet éminent savant avait rédigé les  livres suivants: «al-jumal fin-naḥw», «al-ichtiqâq»,  «aṭrâghich fil-lugha», «al-qirâ’ât», «charḥ al-maqṣûra li Ibn  Dureyd», «al-maqṣûr wal-mamdûd», «al-alghâz», «almudhakkar wal-mu’annath» ainsi que le livre intitulé «al-âl»  dans lequel il avait parlé de l'Imâmat du Commandeur des  croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb et des onze autres Imams  infaillibles parmi ses enfants (Que la paix soit sur eux tous).  Cheikh al-Yâfi‘i avait dit dans son livre intitulé «mir’ât aljinân» en parlant de lui: 

226  Les Chiites et les sciences islamiques 

«Ibn Khâlaweyh al-Hamdâni avait aussi un livre intitulé «al-âl»  au début duquel il avait expliqué les différents sens du terme  «Âl» traduit par «famille» avant de mentionner les douze  Imams infaillibles de la famille du Prophète (Que le salut et la  paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa  sainte et noble famille) accompagné, chacun, de sa date de  naissance et de sa date de décès en plus du nom du père et de la  mère.» 

Cheikh Ibn Khallikân avait déclaré à ce propos:  «C'est le fait d'avoir dit que l'on comptait également le clan des  Bani Hâchim parmi les membres de la famille du Prophète  (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les  membres de sa sainte et noble famille) qui l'avait poussé à  mentionner les douze Imams infaillibles (Que la paix soit sur  eux tous).» 

Quant à nous, nous disons 

Cheikh Ibn Khallikân ignorait totalement la tendance chiite  d'Ibn Khâlaweyh al-Hamdâni. Il est aussi probable qu'il ait tout  simplement confondu entre notre Ibn Khâlaweyh et un autre  individu portant le même surnom.  En effet, l'auteur du livre intitulé «riyâḍ-ul-‘ulamâ’» a écrit:  «Certain nombre de gens portait le surnom de «Ibn  Khâlaweyh» parmi lesquels: 

Cheikh Abû ‘Abdullâh al-Ḥassan Ibn Khâlaweyh.  Il s'agit du savant sunnite Chaféite qui rapportait des hadiths de  l'imam ach-Châfi‘i avec seulement deux intermédiaires. Il est  l'auteur du livre intitulé «aṭ-ṭâriqa».  Il y a également Abû ‘Abdullâh al-Ḥussein Ibn Aḥmad Ibn  Khâlaweyh al-Hamdâni, notre Ibn Khâlaweyh.

Il s'agit du célèbre homme de lettres Chiite Imâmite qui résidait  à Haleb. Il faisait partie des savants Imâmites de la génération  de Ṣâḥeb Ibn ‘Abbâd déjà mentionné plus haut.  Il faut aussi citer Cheikh Abul-Ḥassan ‘Ali Ibn Moḥammad Ibn  Yûsuf Ibn Mahjûr al-Fârsi, beaucoup plus connu sous le  surnom d'Ibn Khâlaweyh, le Chiite.»  Quant à nous, nous affirmons que plusieurs Cheikhs à l'instar de  Cheikh Abul-‘Abbâs an-Najâchi, de Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi et  de Jamâl-ud-dîn al-‘Allâma Ibn al-Muṭahhar al-Ḥilli dans son livre  «al-khulâṣ » ont confirmé le Chiisme de notre Ibn Khâlaweyh. 

X. 3 - Le devancement des savants chiites dans le domaine  de ‘Ilm-ul-Inchâ’ ou la composition 

Le tout premier à avoir regroupé les éléments de base dans ce  domaine jusqu'à en faire une science fut le dénommé AbulḤussein Aḥmad Ibn Fâris, le célèbre homme de lettres dont  nous venons de parler. Il avait composé une série d'épîtres  selon un style qui servira de modèle pour toute une multitude  de littérateurs. Et le premier de ses élèves n'est autre que le  célèbre Badî‘-uz-Zamân al-Hamdâni sur lequel nous allons  d'ailleurs revenir dans les lignes qui suivent.  Badî‘-uz-Zamân al-Hamdâni avait adapté le style de son  professeur Ibn Fâris tout en inventant des règles pour cette  discipline. Les deux sont reconnus comme ayant eu l'honneur  de devancer tous les autres savants dans ce domaine. Badî‘-uzZamân al-Hamdâni était lui aussi chiite autant que son  professeur. 

Parmi les savants chiites célèbres dans ce domaine, on a des  noms tels qu'Ibn al-‘Amîd, Ṣâḥib Ibn ‘Abbâd et Abû Bakr alKhawârizmi sur lequel nous allons également revenir dans les  lignes qui suivent. 

228  Les Chiites et les sciences islamiques 

X. 4 - Le devancement des Chiites dans le ‘Ilm-ul-Kitâba ou  le notariat de l'Etat islamique 

1) Le premier à avoir servi de Kâtib ou secrétaire au  Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi  que sur les membres de sa sainte et noble famille) 

Le tout premier à avoir servi de scribe et de secrétaire au  Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que  sur les membres de sa sainte et noble famille) était un fidèle  chiite. 

En effet, c'est le dénommé Khâlid Ibn Sa‘îd Ibn ‘Âṣ qui fut le  tout premier secrétaire du Prophète (Que le salut et la paix de  Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et  noble famille). Il a été cité par as-Sayyed ‘Ali Ibn aṣ-Ṣadr alMadani parmi les honorables Chiites de la première classe dans  son livre intitulé «ad-darajât ar-rafi‘a», par as-Sayyed alA‘raji dans son livre intitulé «‘iddat-ur-rijâl» ainsi que par le  juge Nûrallah al-Mar‘achi d'ailleurs dans son livre intitulé  «ṭabaqât-uch-chi‘a». 

Allâma an-Nûri avait décrit ce Khâlid dans son livre intitulé  «al-mustadrak» en mentionnant les nobles hommes entre le  Bani ’Umayyah: 

«Il était parmi les tous premiers qui s'étaient ralliés au  Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la  paix soit sur lui)…  

Le Noble Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui  ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) l'avait  désigné percepteur de l'aumône au Yémen. Cependant, lorsqu'il  avait appris la mort de ce dernier, il avait quitté de son propre  chef cette haute fonction pour retourner à Médine où il  s'attachera à l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) en  méconnaissant le Califat d'Abû Bakr. Et il ne reconnaîtra ce dernier qu'après avoir été contraint par l'Imam ‘Ali (Que la paix  soit sur lui) en personne. 

Khâlid Ibn Sa‘îd Ibn ‘Âṣ avait fait parti des douze fidèles qui  avaient manifesté contre la désignation d'Abû Bakr à la tête de  la communauté Musulmane et qui avaient même discuté avec  lui à ce propos un certain vendredi alors qu'il faisait son sermon  du haut de la chaire. 

Ce hadith a été rapporté dans les livres intitulés «al-khiṣâl» et  «al-iḥtijâj».» 

Cette description a été rapportée par Cheikh Abû ‘Ali dans son  livre intitulé «muntahâ al-maqâl fi aḥwâl ar-rijâl» dans le  chapitre consacré aux rapporteurs de hadiths. 

2) Le tout premier secrétaire de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb  (Que la paix soit sur lui)  

Le tout premier à avoir servi de secrétaire au Commandeur des  croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui)  est le dénommé ‘Obeydullâh Ibn Abî Râfî‘I, jadis compagnon  du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi  que sur les membres de sa sainte et noble famille).  Ibn Qotayba a écrit à ce propos dans son livre intitulé «alma‘ârif»: 

«Il avait été le secrétaire particulier du Commandeur des  croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui)  durant tout son Califat.» 

Ibn Ḥajar a quant à lui écrit dans son livre intitulé «taqrîb-uttahdhib», en parlant toujours de cet honorable disciple:  «Le secrétaire d'Ali Ibn Abî Ṭâleb était un fidèle de la troisième  génération vraiment équitable et digne de confiance.»  Et Cheikh an-Najâchi a dit de son côté dans la biographie de  Abû Râfî‘: 

230  Les Chiites et les sciences islamiques 

«Quant à ses deux fils, ‘Obeydollâh et Ali, ils étaient les  secrétaires du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî 

Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).»  Nous avons d'ailleurs déjà largement parlé de ces deux fils  d'Abû Râfî‘ plus haut dans le présent livre. 

3) Les fidèles chiites qui ont accédé au rang de Vizir grâce  au notariat 

Il s'est avéré que c'est le poste de «Kâtib» jadis considéré  comme «secrétaire» ou «notaire» qui sera converti en un poste  de «Wazîr» ou Vizir pendant la dynastie des ‘Abbassides. Et un  bon nombre de fidèles Chiites avaient eu l'occasion d'accéder  au poste de Vizir grâce à leur aptitude à prendre notes.  Il y a en tête le fameux Abû Salama al-Khallâl qui n'est autre  que Ḥafṣ Ibn Salmâne [Sulaymâne] al-Hamdâni de Kûfa.  Cette illustre personne fut le tout premier Vizir à avoir travaillé  pour le tout premier Calife ‘Abbasside. Il était éloquent et avait  des connaissances vraiment solides dans le domaine de la  tradition, de la poésie, de l'histoire, de la discussion et du Tafsîr  (Commentaire du Coran). Il était également très fort dans la  déduction et l'argumentation, sans compter qu'il était vraiment  imbu de générosité et de noblesse.  Lorsque Saffâḥ avait accédé au Califat, il avait nommé ce Abû  Salama al-Kallâl au poste de Vizir avec plein pouvoir sur la  cour et la bibliothèque de l'Etat. On l'avait ainsi surnommé  «Wazîr Âli Moḥammad» qui signifie «le Vizir de la famille de  Moḥammad (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi  que sur les membres de sa sainte et noble famille)», malgré lui.  Toutefois, lorsqu'il s'était rendu compte de la réalité des  ‘Abbassides, il avait alors pris la résolution de les quitter pour  se rallier aux descendants de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur  eux tous). Pour ce faire, il avait envoyé des messages à trois notables des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous), ce qui  lui coûtera très cher car ce geste sera la cause de son assassinat. 

Abû ‘Abdullâh Ya‘qûb Ibn Dâwûd 

Ce fidèle chiite fut le Grand Vizir du troisième Calife  ‘Abbasside du nom de Moḥammad Ibn Manṣûr al-Mahdi.  aṣ-Ṣûli avait dit en parlant de ce grand homme:  «Son père Dâwûd ainsi que ses frères avaient été secrétaires de  Naṣr Ibn Sayyâr, le prince de Khorâsân. Ya‘qûb Ibn Dâwûd était  Chiite. Au début, il s'était rallié au clan de Bani ‘Abdullâh Ibn alḤassan Ibn al-Ḥassan, ce qui lui avait causé tant d'ennuis: Il sera  mis en prison par le calife al-Mahdi jusqu'à la fin de son règne. Et  il ne sera libéré que par Hâroun ar-Rachîd, son successeur.  Après sa libération, Ya‘qûb Ibn Dâwûd voyagera pour la ville  sainte de la Mecque où il ne vivra que quelques jours avant de  quitter ce monde Il est décédé plus précisément en l'an 186 de  l'Hégire.» 

Il y a également les membres de la famille Sahl.  Ces braves gens furent Vizirs du calife ‘Abbasside Ma’mûn le fils  de Hâroun ar-Rachîd. 

On avait en tête Faḍl Ibn Sahl. 

Il était beaucoup plus connu sous le nom de «DhurRiyâsatayn», qui signifie «l'homme aux deux pouvoirs», tout  simplement parce qu'il maîtrisait aussi bien le pouvoir matériel,  à savoir l'épée, que le pouvoir intellectuel avec un bon nombre  de livres à son actif. 

Et même lorsque Ma’mûn avait cédé momentanément le  pouvoir à la descendance de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur  lui) 1 , ce fut toujours notre Faḍl Ibn Sahl qui s'occupa de 

                                                        

1. Il s'agit plus précisément de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur  lui) 

232  Les Chiites et les sciences islamiques 

l'exécutif de ce dernier. Cependant, avoir été destitué par les  ‘Abbassides de Bagdad en faveur de son propre oncle paternel  du nom de Ibrâhim à cause de cette passation de pourvoir,  Ma’mûn avait alors fomenté un complot pour l'assassinat de  Faḍl Ibn Sahl. Ce dernier sera assassiné alors qu'il prenait son  bain, et cela quelque peu avant l'empoisonnement de l'Imam arRéḍâ (Que la paix soit sur lui). 

Ma’mûn enverra alors un message à Bagdad auprès des  ‘Abbassides pour leur signifier que la cause de leur objection, à  savoir l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur lui), avait été  écartée. Cet événement avait eu lieu en l'an 204 de l'Hégire.  Après la disparition de Faḍl Ibn Sahl, Ma’mûn avait ensuite  désigné al-Ḥassan Ibn Sahl, son frère au poste de Vizir.  Cependant, ce dernier fortement affligé par l'assassinat de son  frère avait résolu de s'isoler du monde et de rester à la maison  pour s'occuper exclusivement de la médicine en désignant  quelques uns de ses secrétaires à sa place. On retrouve parmi  eux des gens tels qu'Aḥmad Ibn Abî Khâlid et Aḥmad Ibn  Yûsuf. 

Al-Ḥassan Ibn Sahl est décédé en l'an 236 de l'Hégire à  l'époque d'al-Mutawakkil, le Calife ‘Abbasside. 

Ibn Abî al-Azhar 

Il s'agit en fait de Moḥammad Ibn Mazid Ibn Maḥmûd Ibn  Abîl-Azhar an-Nûchji 1 qui fut l'un des secrétaires de  Moḥammad Ibn Mutawakkil, le calife ‘Abbasside beaucoup  plus connu sous le nom de Muntaṣir.  Ce grand homme avait à son actif des livres intitulés «al-harj  wal-marj» sur les rapports de al-Musta‘în et al-Mu‘taz, 

«akhbâr ‘uqalâ’-il-majânîn». Nos savants l'ont cité parmi les  fidèles disciples de l'Imam ar-Réḍâ, de l'Imam al-Jawwad et de 

                                                        

1. Al-Mutawachchiḥi selon aṭ-Ṭûsi dans son livre «ar-rijâl» ou alBûsanji selon Khaṭîb al-Baghdâdi dans «târîkh Baghdâd».



l'Imam al-Hâdî (Que la paix soit sur eux tous). Il est décédé en  l'an 235 de l'Hégire alors qu'il était âgé de plus de 90 ans. 

Abul-Faḍl Ja‘far ibn Maḥmûd al-Iskâfi 

Il fut tour à tour Vizir d'al-Mu‘taz et d'al-Muhtadî, deux califes  ‘Abbasides. 

Abul-Ḥassan ‘Ali Ibn al-Furât 

Cette illustre personne avait occupé le poste de Vizir à trois  reprises à l'époque du calife Muqtadir.  aṣ-Ṣûlî avait déclaré à ce propos:  «Les membres de la famille Furât comptaient parmi les gens les  plus honorables et les plus nobles.»  Ibn Furât était toujours au service des pauvres et des  nécessiteux. Et c'est lors de son troisième mandat au poste de  Vizir qu'il sera arrêté avant d'être exécuté en l'an 312 de  l'Hégire. 

Abul Faḍl Ja‘far 

Il s'agit d'un autre membre de la famille Furât qui fut à son tour  Vizir du calife Muqtadir. Il restera à ce poste jusqu'à la mort du  calife. 

Abul-Fatḥ Faḍl Ibn Ja‘far Ibn al-Furât 

Il s'agit du fils d'Abul Faḍl Ja‘far précité. Il fut le Vizir du calife arRâzi Billah. 

Abû Chujâ‘ Ẓâhir-ud-dîn Moḥammad 

Il y a aussi Abû Chujâ‘ Ẓâhir-ud-dîn Moḥammad Ibn alḤussein al-Hamdâni. 

Ce grand homme fut le Vizir du calife ‘Abbasside Muqtadi.  Toutefois, sur proposition de Jalâl-ud-Dawla Malik Châh, le  calife l'avait destitué à cause de sa tendance Chiite. 

234  Les Chiites et les sciences islamiques 

Après sa destitution du poste de Vizir par le calife, Abû Chujâ‘  deviendra ascète et élira domicile à Médine où il restera  d'ailleurs jusqu'à sa mort en l'an 513 de l'Hégire. 

Abul-Ma‘âli 

Il s'agit de Hibatullah Ibn Moḥammad Ibn Muṭṭalib qui fut le  Vizir du calife al-Mustaẓhir. Il comptait parmi les Vizirs les  plus savants et les plus honorables.  L'auteur du livre intitulé «jâmi‘ at-tawârikh» qui avait  confirmé le Chiisme de cet illustre savant avait commenté:  «C'est pour cette raison, c'est-à-dire la tendance chiite, que  Moḥammad Ibn Malik Châh était contre la désignation d'AbulMa‘âlî au poste de Vizir. Ainsi, en guise de protestation, il avait  envoyé plusieurs messages au calife en lui disant:  «Comment est-il possible que le Vizir du calife du moment soit  un sectaire, autrement un chiite ?»  Le calife avait alors fini par démettre Abul-Ma‘âlî de ses  fonctions de Vizir. 

Après sa destitution, Abul-Ma‘âlî avait introduit un recours  auprès du Sulṭân Moḥammad Ibn Malik Châh à travers Sa‘d-ulMalik al-’owji, son Vizir. Le Sulṭân avait accepté d'accorder  une fois de plus le poste de Vizir à Abul-Ma‘âlî à conditions  toutefois que ce dernier ne quittât pas le sunnisme pendant tout  son mandat à ce poste. Et il en parla au calife qui répondit  favorablement. 

Toutefois, le calife le démettra encore plus tard. Ceci poussera  alors Abul-Ma‘âlî à rejoindre le Sulṭân Moḥammad Châh à  Iṣfahân. Il restera dans la cour de ce Sulṭân jusqu'à la fin de ses  jours. 

Anu Chirwân Ibn Khâlid Ibn Moḥammad al-Qâsâni 

Cet illustre personnage fut le Vizir du calife al-Mustarchid.

Ibn aṭ-Ṭaqṭaqi a dit en parlant de ce grand homme:  «Il comptait parmi les hommes les plus honorables, les plus  nobles et les plus bons de son époque. Il avait occupé le poste  de Vizir des califes et des Sulṭâns.»  Ibn Kathîr avait confirmé le chiisme d'Anu Chirwân dans son  livre intitulé «târîkh Ibn Kathîr» en ajoutant:  «Ibn al-Ḥarîri avait composé un poème en hommage à Anu  Chirwân intitulé «al-maqâmât al-ḥârîriyyat», et il l'avait loué  dans plusieurs poèmes lyriques. Il l'avait également cité dans  son livre intitulé «tarîkh al-wuzarâ’» sur les Vizirs des rois,  des Sulṭâns et des califes en disant qu'il était unique et hors du  commun étant donné qu'il était doté de grandes qualités  scientifiques et très versé dans la littérature ainsi que dans la  langue arabe. Il consacrait la mageure partie de son temps à la  lecture. Il est décédé en l’an 532 de l’Hégire.» 

Mu’ayyid-ud-dîn 

Il s'agit de Moḥammad Ibn Moḥammad Ibn ‘Abdul-Karîm alQumi, le chiite Imâmite descendant de Miqdâd Ibn al-Aswad  ad-Dû’ali. Il avait occupé le poste de Vizir sous les califes anNâṣir, aẓ-Ẓâhir et al-Mustanṣir jusqu'à sa mort en l'an 629 de  l'Hégire. 

Mu’ayyid-ud-dîn Abû Ṭâleb 

Il s'agit de Moḥammad Ibn Aḥmad Ibn al-‘Alqami al-Asadî qui  fut le Vizir de al-Musta‘ṣim, le calife ‘Abbasside.  Le célèbre homme de lettres aṣ-Ṣaghâni lui avait même dédié  de son vivant même un vrai chef-d'œuvre dans le domaine de la  littérature intitulé «al-’abâb» autant que ‘Izz-ud-dîn Ibn AbîlHadîd d'ailleurs qui lui avait dédié son commentaire de «nahjul-balâgha» intitulé «charḥ nahj-ul-balâgha».  Notre Mu’ayyid-ud-dîn Abû Ṭâleb avait alors honoré ces deux  écrivains en leur offrant des cadeaux de grande valeur. 

236  Les Chiites et les sciences islamiques 

Toute une multitude de poètes avaient fait l'éloge de ce grand  homme qu'était Mu’ayyid-ud-dîn. Il était beaucoup respecté par  les honorables savants mais mal jugé par le commun du peuple  qui l'accusait à tort de déloyauté et de trahison.  Ibn Taqtaqi avait dit à propos de la négligence du calife  Musta‘ṣim et de son irresponsabilité:  «Son Vizir Mu’ayyid-ud-dîn Ibn al-‘Alqamî était conscient de  la gravité de la situation. Il lui avait alors envoyé des messages  le mettant en garde tout en lui demandant de prendre ses  précautions. Malheureusement le calife avait fait le sourd  d'oreille en prenant ses avertissements à la légère, influencé par  ses proches qui lui faisaient croire que tout était en ordre et qu'il  n'y avait pas en réalité de quoi s'inquiéter.  Les proches de calife prétendaient que son Vizir Mu’ayyid-uddîn avait tout simplement aggravé la situation parce qu'il  voulait en réalité bénéficier d'une grande assistance matérielle  pour ses propres intérêts, alors que Mu’ayyid-ud-dîn était l'un  des hommes les plus honorables de son époque.» 

Moḥammad Ibn Aḥmad al-Wazîr 

I s'agit du fils du Vizir Moḥammad beaucoup plus connu sous  le nom d'Abû Sa‘d al-‘Amîdi qui fut à deux reprises chef de  service de rédaction Egypte pour deux fois. Il était l'un de  grands maîtres de la littérature et de la grammaire arabes.  Cheikh Yâqût avait dit en parlant de lui:  «Il était à la fois grammairien, homme de lettres et linguiste  ayant à son actif un bon nombre de livres. Il résidait en Egypte  où il occupait le poste de chef de service de rédaction. Il sera  démis de ses fonctions avant d'être reconduit à nouveau. Il avait  à son actif toute une série de livres dont «tanqîḥ al-balâgha»,  «al-‘arûḍ», «al-qawâfî» et tant d'autres encore. Il est décédé le  vendredi 05 Jumâda II en l'an 433 de l'Hégire.»

Quant à nous, nous ajoutons que, selon Muntajab-ud-dîn Ibn  Babaweyh dans son livre intitulé «fihris muṣannifine min achchi‘a», sur les écrivains chiites, et l'auteur du livre intitulé  «kachf-uẓ-ẓhunûn», cette illustre personne serait décédée en  l'an 433 de l'Hégire. Il l'avait cité alors qu'il parlait de son livre  intitulé «tanqîḥ al-balâgha». 

Abul-Qâsim 

Il s'agit en fait de al-Ḥussein Ibn ‘Ali Ibn al-Ḥussein Ibn  Moḥammad Ibn Yûsuf al-wazir al-maghribi, le Vizir  maghrébin. 

Selon Cheikh an-Najâchi dans son livre intitulé «almuṣannifîne min ach-chi‘a» et Ibn Khallikân dans son livre  intitulé «al-wafayât», notre Abul-Qâsim était de la lignée de  Balâs Ibn Bahrâm Kûr tandis que sa mère Fâṭima était la fille  du célèbre Abû ‘Abdullâh Moḥammad Ibn Ibrâhim Ibn Ja‘far  an-Nu‘mâni, l'auteur du livre intitulé «al-ghayba». Ces deux  honorables écrivains avaient également cité ses œuvres.  Abul-Qâsim est né en l'an 307 [370] de l'Hégire. Il avait occupé  le poste de premier ministère pendant le règne du Sulṭân  Mu‘tamid-ud-Dawla à Mosul, puis celui de Charaf-ud-Dawla le  Sulṭân Bûweyhien à Bagdad avant de devenir une fois de plus  Vizir du Sulṭân de Bakr du nom d'Aḥmad Ibn Marwân. Il  restera d'ailleurs aux côtés de ce dernier jusqu'à sa mort en l'an  418 de l'Hégire. 

Et selon la biographie d'Abul-Qâsim largement détaillée dans le  livre intitulé «wafayât al-a‘yân», le Sulṭân Aḥmad Ibn Marwân  avait fait déplacer sa dépouille mortuaire jusqu'à Nadjaf où il  sera enterré conformément à sa volonté. 

Le Vizir Ibn al-‘Amid 

Il s'agit du célèbre scribe du nom de Moḥammad Ibn al-Ḥussein  Ibn ‘Amid Abul-Faḍl qui fut le Vizir de Rukn-ud-Dawla, le  Sulṭân bûweyhien. Il est décédé en l'an 359 ou en l'an 360 de 

238  Les Chiites et les sciences islamiques 

l'Hégire. Nos honorables écrivains chiites, et tant d'autres  d'ailleurs, ont écrit sa biographie détaillée dans leurs livres. 

Dhul-Kifâyateyn 

Il s'agit du propre fils de Ibn ‘Amid du nom d'Abul-Fatḥ ‘Ali  qui avait remplacé ce dernier au poste de Vizir. On retrouve sa  biographie détaillée au sein du livre intitulé «yatîmat-uddahr1». 

Abul-Qâsim Ismail Ibn ‘Abbâd 

Il s'agit du célèbre Vizir déjà cité ci-haut, l'auteur du livre  intitulé «kâfi al-kifât». Il avait hérité ce poste de son propre  père ‘Abbâs ‘Abbâd qui l'avait à son tour hérité de ses aïeux qui  se l'étaient passé de génération en génération. 

  دﺎﻨﺳﻹﺎـﺑ دﺎﻨـﺳﻹا ﺔﻠﺻﻮـﻣ

  2یدﺎﺒـﻋ ﻦـﺑ ﻞﯿﻋﺎﻤﺳإو ﮫﺗر

Abul-‘Alâ’ Ibn Baṭṭa 

  ﺮﺑﺎـﮐ ﻦﻋ ًاﺮﺑﺎﮐ ةرازﻮﻟا ثرو

  ازو دﺎـﺒﻋ سﺎّﺒﻌﻟا ﻦﻋ یوﺮﯾ

‘Abdul-Jalîl ar-Râzi a dit en parlant de lui:  «Abul-‘Alâ’ Ibn Baṭṭa fut le Vizir de ‘Azad-ud-Dawla3. C'était  un chiite de bonne conviction. Il avait à son actif un poème  lyrique en hommage aux Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit eux  tous) à la fin duquel on retrouve le passage suivant: 

 باﺮﺗ ﻮﺑأ باﺮﺘﻟا ﮫﻨﺳﺎﺤﻣ

 ﯽﻠﺒـﺗ مﻮـﯾ ﺔّﻄﺑ ﻦﺑﻹ ﻊﻔﺸﯿﺳ

                                                        

1. «yatimat-ud-dahr». 

2. Abû Sa‘îd ar-Rustami avaient composé ce poème en hommage de  Ibn ‘Abbâd, comme l'a cité al-‘Allâma al-Amini dans son «al-qadir».  3. Il s'agit du plus grand roi de toute la dynastie Buweyhienne du nom  de Fannâ Khusru, le fils de Rukn-ud-Dawla.


Lorsque le cadavre d'Ibn Baṭṭa disparaîtra dans la terre, «Abû-tTurâb1» (le père de la terre) intercédera en sa faveur auprès  d'Allah.» 

Al-Ḥassan Ibn Mufaḍḍal Ibn Sahlân 

Il s'agit du dénommé Abû Moḥammad ar-Râmhormozi qui fut  le Vizir de Sulṭân-ud-Dawla ad-Deylami. Selon le Syrien Ibn  Kathîr dans son livre intitulé «târîkh ibn kathîr», c'était ce  grand homme qui avait construit le mur du mausolée sacré de  l'Imam al-Ḥussein (Que la paix soit sur lui). Il sera assassiné en  l'an 412 de l'Hégire. 

‘Amîd-ul-Mulk 

Il s'agit du fameux Abû Naṣr al-Kondi qui fut le Vizir du Sulṭân 

Ṭughrul Beyk. Selon le Syrien Ibn Khathîr dans son livre  intitulé «târîkh ibn kathîr», il était Chiite Imâmite. 

Sa‘d-ul-Mulk 

Il fut le Vizir du Sulṭân Moḥammad as-Saljûqî. 

Tâj-ul-Mulk 

Il s'agit de l'Imâmite du nom d'Abul-Ghanâ’im al-Qumî qui fut  le Vizir du Sulṭân Malik Châh. 

Charaf-ud-dîn 

 Il s'agit ici d'Abû Ṭâhir Ibn Sa‘d al-Qumî. Il fut également le  Vizir du Sulṭân Malik Châh. 

On peut aussi citer le dénommé Abû Ḥassan. 

                                                        

1. Abû-t-Turâb qui signifie « le père de la terre » était en fait l'un des  surnoms du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abi Ṭâlib  (Que la paix soit sur lui). 

240  Les Chiites et les sciences islamiques 

Il s'agit de Ja‘far Ibn Moḥammad Ibn Faṭîr, le célèbre Vizir  scribe. Ibn Kathîr en avait parlé en disant qu'il avait été l'un des  Vizirs scribes chiites de l'Iraq. 

Ce même Ibn Kathîr avait encore dit en parlant de ce grand  homme: 

«Lorsque sa tendance chiite s'était dévoilée, quelqu'un vint lui  déclarer: 

- J'ai vu le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî 

Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) en rêve me dire: «Vas auprès de  Ibn Fatîr et dis lui de te donner dix dinars.»  - Quand est-ce que tu l'as vu ? Lui avait-il demandé.  - Au tout début de la nuit. 

- C'est vrai! Car, moi je l'ai vu en rêve vers la fin de la nuit et il  m'a ordonné de donner une aumône à quelqu'un de précis qui  viendrait me voir, avait reconnu Ibn Faṭîr…»  Nous avons extrait cette histoire du livre intitulé «târîkh ibn  kathîr» de Ibn Kathîr qui l'a rapporté du livre en persan, écrit  de la main du Juge al-Mar‘achi, intitulé «ṭabaqât». 

Mu‘în-ud-dîn Abû Naṣr Aḥmad 

Il s'agit du célèbre Scribe al-Kâchi qui fut l'un des Vizirs du  Sulṭân Maḥmûd Ibn Moḥammad Ibn Malik Châh. 

Fakhr-ud-dîn Ṭâhir 

Il s'agit en fait du propre fils de ce Vizir Mu‘în-ud-dîn al-Kâchi.  Il fut Vizir d'Alb Arsalân Ibn Ṭughurl Ibn Moḥammad Ibn  Malik Châh. 

On a également Mu‘în-ud-dîn Ibn Fakhr-ud-dîn al-Kâchi.  Il s'agit du propre fils du Vizir Fakhr-ud-dîn Ṭâhir al-Kâchi. Il  héritera du poste de Vizir après la mort de son père.

Il faut également citer les membres de la famille Juwayn avec  en tête Ṣâḥib al-A‘ẓam Chams-ud-dîn Moḥammad al-Juwayni.  Il s'agit de Ṣâḥib le grand, beaucoup plus connu sous le nom de  «Ṣâḥib-ud-Dîwân» qui signifie «le chef de caibnet». Il était le  chef de caibnet du Sulṭân Moḥammad Khawarizm Châh puis  celui du Sulṭân Jalâl-ud-dîn. 

Il y a ensuite ‘Alâ’-ud-dîne ‘Aṭâ’-ul-Mulk al-Juwayni, le frère  de Ṣâḥib al-A‘ẓam Chams-ud-dîn Moḥammad al-Juwayni ainsi  que son fils du nom de Ṣâḥeb Mu‘aẓẓam Amîr Rachîd Bahâ’ud-dîne Moḥammad en hommage duquel Cheikh Meytham alBaḥrânî avait rédigé un livre intitulé «charḥ nahj-ul-balâga»,  autant que Ḥassan Ibn ‘Ali aṭ-Ṭabarsi son livre intitulé «alkâmil fit-târîkh» sur l'histoire, auquel il donnera ensuite le titre  de «al-kâmil al-bahâ’î». 

Il y a ensuite le frère de ce Rachîd Bahâ’-ud-dîne Moḥammad  du nom de Ṣâḥib Charaf-ud-dîn Hâroun, un autre fils de  «Ṣâḥib-ud-Dîwân». Selon le Cheikh al-Mar‘achi dans son livre  intitulé «majâlis al-mû’minîn», ce second fils de Ṣâḥib alA‘ẓam Chams-ud-dîn Moḥammad al-Juwayni était versé dans  toutes les disciplines y compris la musique. Il avait succédé à  son frère au poste de Vizir. 

4) Une autre classe de scribes parmi les honorables Chiites 

On retrouve parmi eux des gens tels que le fameux Aḥmad Ibn  Yûsuf Ibn Ibrâhim. Il fut mentionné par le Cheikh Ibn  Chahrâchûb dans son livre portant sur les poètes des Ahl-ulBayt (Que la paix soit sur eux tous). Il a une biographie assez  détaillée dans l'encyclopédie de Cheikh Yâqût intitulé «mu‘jam  al-’udabâ’», sur les célèbres hommes de lettres. Son père Abû  Ya‘qûb Yûsuf Ibn Ibrâhim comptait également parmi les  honorables scribes. Il servait de secrétaire à Ibrâhim Ibn alMahdi, le calife ‘Abbasside. Il était sorti tout droit de l'école du  célèbre Cheikh Imâmite du nom d'Ismâ‘îl Ibn Abî Sahl Ibn 

242  Les Chiites et les sciences islamiques 

Nobakht, l'auteur du livre intitulé «al-yâqût fil-kalâm» dans le  domaine de la théologie scolastique. 

Aḥmad Ibn Moḥammad Ibn Thawâba Ibn Khâlid al-Kâtib 

Il était beaucoup plus connu sous le nom d'Abul-‘Abbâs le  scribe. Il avait vécu à l'époque Mahdi, le calife ‘Abbasside.  Cheikh Yâqût avait confirmé le chiisme de ce Abul-‘Abbâs  dans son livre intitulé «mu‘jam al-’udabâ’».  Selon certains chercheurs, Abul-‘Abbâs serait décédé en l'an  277 de l'Hégire, plutôt en 273 de la même ère selon certains  autres. Cheikh Yâqût lui a écrit une biographie assez détaillée  dans son «mu‘jam al-’udabâ’» 

On a aussi Abu Aḥmad ‘Obeydullâh Ibn ‘Abdullâh Ibn Ṭâhir  Ibn al-Ḥussein Ibn Moṣ‘ab Ibn Ruzayq Ibn Mâhâ [Mâhân] alKhozâ‘i le prince Imâmite de Bagdad. Il était le gouverneur de  Bagdad et de Khorasân. C'était un honorable savant, un grand  poète, un écrivain de valeur et également un homme très habîle.  Et cela était d'ailleurs tout à fait normal étant donné que son  père et son grand-père avaient eux aussi les mêmes qualités.  Al-Khaṭîb a dit en parlant de ce Abû Aḥmad:  «C'était un honorable homme de lettres et un poète vraiment  éloquent. Son père était un grand poète aussi généreux que  charitable. Son grand-père Ṭâhir était un homme dont le degré  de perfection ne valait même plus la peine d'être décrit. Il  faisait partie des trois personnes que Ma’mûn, le calife  ‘Abbasside, avait qualifiées des rois les plus honorables du  monde et de la religion qui auraient marqué l'histoire, à savoir,  le roi Alexandre le Grand, Abû Muslim Khurassanien et ce 

Ṭâhir qui était d'ailleurs de tendance chiite autant que son petitfils Abû Aḥmad… 

Abû Aḥmad est décédé la nuit du samedi 12 Chawwâl de l'an  300 de l'Hégire.»

Cette description fut rapportée de al-Khaṭîb par Ḍiyâ’-ud-dîn  dans son livre intitulé «nasmat-us-saḥar». 

Aḥmad Ibn Ibrâhim Aẓ-Ẓabî qui 

Selon le livre intitulé «ma‘âlim-il-‘ulamâ’» de Rachîd-ud-dîn  al-Mâzandarâni, était l'un d'honorables scribes. 

Ali Ibn Maḥmûd Ibn Ziyâd aṣ-Ṣeymari 

Il s'agit du gendre du Vizir Ja‘far Ibn Maḥmûd qui avait épousé  sa fille Um Aḥmad. Il comptait parmi les fidèles chiites les plus  honorables et les plus équitables.  Selon Cheikh al-Mas‘udi dans son livre intitulé «ithbât-ulwaṣiyya», ‘Ali Ibn Maḥmûd Ibn Ziyâd aṣ-Ṣeymari était le  meilleur écrivain et le meilleur savant de tout le califat de alMusta‘în Billah, le calife ‘Abbasside. 

Aḥmad Ibn Alawiyya 

Il était beaucoup plus connu sous le nom d'Abul-Aswad, le  scribe al-Karrâni al-Iṣfahâni. 

Yâqût a dit en parlant de lui: 

«C'était un grand linguiste qui s'adonnait à l'enseignement de la  littérature. Et il avait à son actif une série d'excellents poèmes.  Il avait fait partie des compagnons de Lufdha [abî ‘Ali  Lughdha] avant de rejoindre Aḥmad Abû Dalaf…Il avait à son  actif une série d'épîtres de haute qualité dont «ach-chayb walkhiḍâb» en plus d'un poème lyrique aux mille rimes. Ce poème  avait tellement impressionné Abû Ḥatam as-Sédjestâni qu'il  avait déclaré: 

«Ô Peuple de Basra, le peuple de Isfahan vous a dépassé.»  Aḥmad Ibn Alawiyya est décédé après l'an 320 de l'Hégire alors  qu'il était âgé de plus de cent ans». 

244  Les Chiites et les sciences islamiques 

Ibrâhim Ibn Abî [Ḥafṣ], Ja‘far Abû Isḥâq al-Kâtib 

Il s'agit en fait du fameux scribe mentionné par Cheikh anNajâchi dans son livre intitulé «asmâ’ al-muṣannifîne min  ach-chi‘a» et qui avait été disciple d'Abû Moḥammad alḤassan Ibn ‘Ali Ibn Moḥammad Ibn Réḍâ (Que la paix soit sur  eux tous). Il faisait ainsi donc partie des scribes du troisième  siècle de l'Hégire étant donné qu'Abû Moḥammad (Que la paix  soit sur lui) est mort exactement en l'an 260 de l'Hégire. 

Aḥmad Ibn Moḥammad Ibn Sayyâr Abû ‘Abdullâh  

Il s'agit du célèbre scribe de la ville de Basra qui fut l'un des  secrétaires de la famille Ṭâhir. Il s'agit en fait de ce scribe  beaucoup plus connu sous le nom de Sayyari dont nous avions  déjà parlé dans le chapitre consacré au devancement des  savants chiites dans les sciences coraniques du présent livre. Il  fut tour à tour disciple de l'Imam Abû al-Ḥassan ‘Ali al-Hâdi et  de son fils l'Imam Abû Moḥammad al-Ḥassan al-‘Askari (Que  la paix soit sur eux tous). 

Isḥâq Ibn Nobakht 

Il s'agit du scribe qui avait eu l'honneur de voir l'Imam alMahdi (Qu'Allah hâte sa réapparition). Il est le fils d'Ismâ‘îl Ibn  Isḥâq Ibn Nobakht, l'auteur du livre intitulé «al-yâqût». Ce  grand savant avait été l'un des disciples de l'Imam al-Hâdi (Que  la paix soit sur lui) et il avait vécu à l'époque du calife  ‘Abbasside al-Mutawakkil jusqu'à la fin du troisième siècle de  l'Hégire. 

Moḥammad Ibn Ibrâhim Ibn Ja‘far Abû ‘Abdullâh  

Il s'agit du célèbre écrivain de an-Nu‘mân que nous avons déjà  cité parmi les commentateurs du saint Coran.

Abû ‘Abdullâh Moḥammad Ibn ‘Abdullâh ou Moḥammad  Ibn Aḥmad 

Il s'agit du célèbre écrivain, poète et homme de lettres de Basra  connu sous le nom de «al-Mufajja‘», qui signifie «l'affligeant»  parce que la plupart de ses poèmes étaient consacrés aux Ahlul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous). Il se plaignait tellement  dans ses poèmes à cause de leur assassinat qu'on l'avait  surnommé «l'affligeant». 

Son Chiisme a été confirmé par Ibn an-Nadîm dans son livre  intitulé «al-fihrist», par Yâqût dans son livre sur les hommes de  lettres intitulé «mu‘jam al-’udabâ’», par Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi  dans son livre intitulé «aṭ-ṭabaqât» ainsi que par Cheikh anNajâchi dans son livre sur les écrivains Chiites intitulé «asmâ’  al-muṣannifîne min ach-chi‘a».  Ce grand savant a à son actif un bon nombre de livres parmi  lesquels «al-marjân fî ma‘âni ach-Chi‘r», «al-munqadh fil’îmâne», dans le même genre que le livre de Ibn Dureyd son  contemporain intitulé «al-malâḥ », un poème lyrique intitulé  «qaṣîda al-achbâh» dans lequel il compare le Commandeur des  croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui)  aux prophètes. Il y a également «suqât [su‘ât] al-‘arab»,  «gharâ’ib al-majâlis», «at-tarjumân», «sa‘d al-madîḥ»,  «ḥadd-ul-bukhl», «al-hijâ’», «al-maṭâyâ», «ach-chajar wannabât», «al-a‘râb», «al-lugha», «ach‘âr-il-ḥarb» sur les  poèmes de guerre, «‘arâ’is-ul-majâlis», «gharîb chi‘ri Zaydul-Khayl» sur les étranges poèmes de Zayd Kayl, le  commentaire du poème lyrique de Nafṭaweyh sur l'irrégularité  de la langue arabe intitulé «charḥ qaṣîda Nafṭaweyh fî gharîbil-lughat», «ach‘âr al-ḥawâri» ainsi que le livre intitulé  ««chi‘ri Zayd-ul-Khayl aṭ-Ṭâ’î».  Ce grand poète est décédé en l'an 320 de l'Hégire. 

246  Les Chiites et les sciences islamiques 

Al-Iskâfi, Moḥammad Ibn Abî Bakr Hammâm Ibn Sahl 

Beaucoup plus connu sous le nom de «al-Kâtib al-Iskâfi»  (l'écrivain d'Iskâf), il comptait parmi les grands Cheikhs Chiites  versés dans toutes les disciplines de la science. Il a écrit des  livres pratiquement dans tous les domaines, et on retrouve sa  biographie en détail dans les livres portant sur les rapporteurs  chiites. 

Il est né le lundi 07 Dhul Qa‘da de l'an 258 de l'Hégire, et il est  décédé la nuit du jeudi onze Jumâda II de l'an 336 de la même  ère. 

Al-Khâzin Abû Moḥammad ‘Abdullâh Ibn Moḥammad, le  trésorier 

Il s'agit du célèbre poète et écrivain d'Isfahân qui fut le trésorier  et le scribe de Ṣâḥeb Ibn ‘Abbâd. Il a une biographie détaillée  dans le livre intitulé «nasmat-us-saḥar fî dhikr man  tachayya‘à wa cha‘ar» sur les poètes convertis au Chiisme. 

Abû Bakr aṣ-Ṣûli 

Il s'agit du fameux écrivain du nom de Moḥammad Ibn Yaḥyâ  Ibn ‘Abdullâh Ibn ‘Abbâs très célèbre dans le jeu d'échecs.  L'auteur du livre intitulé «riyâḍ-ul-‘ulamâ’» avait parlé de la  biographie de cet illustre savant tout en confirmant son  Chiisme. Et on retrouve également sa biographie détaillée dans  le livre intitulé «târîkh Ibn Khallikân» dans lequel on retrouve  le passage suivant: 

«Aṣ-Ṣûli est décédé en l'an 335 ou 336 de l'Hégire à Basra où il  s'était réfugié après avoir rapporté un hadith en faveur d'Ali Ibn  Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Les intégristes avaient  vainement tenté de le tuer.» 

Quant à nous, nous ajoutons que ceci confirme la déclaration de  Rachîd-ud-dîn Ibn Chahrâchûb dans son livre «ma‘âlim al‘ulamâ’-ich-chi‘a» selon laquelle Abû Bakr était très pieux dans ses poèmes en hommage aux Ahl-ul-Bayt (Que la paix  soit sur eux tous). 

On a aussi Ibrâhim Ibn ‘Abbâs Ibn Moḥammad Ibn aṣ-Ṣûl  Tekkîn aṣ-Ṣûli. 

Il s'agit en fait de l'oncle du père d'Abû Bakr aṣ-Ṣûli  Moḥammad Ibn Yaḥyâ Ibn ‘Abdullâh Ibn ‘Abbâs dont nous  venons de parler. Il était le meilleur physionomiste de toute son  époque et même le meilleur poète parmi les écrivains  contemporains. 

Rachîd-ud-dîn Ibn Chahrâchûb l'a mentionné dans son livre  intitulé «ma‘âlim al-‘ulamâ’-ich-chi‘a» parmi les poètes à la  cause des Ahl-ul-Bayt. 

Ibn Khallikân a rapporté du livre intitulé «al-waraqa» que  Ibrâhim Ibn ‘Abbâs était entré en contact avec Dhur Riyâsateyn  Faḍl Ibn Sahl. Ce qui lui avait permis d'occuper plusieurs  postes dans la cour du Sulṭân jusqu'à la fin de ses jours. Il est  décédé le 15 Cha‘bân de l'an 243 de l'Hégire alors qu'il était le  chargé de finance de la ville de Samarra.  Le célèbre poète Di‘bal Ibn ‘Ali al-Khuzâ‘i avait déclaré:  «Si Ibrâhim Ibn ‘Abbâs devait subsister grâce à la poésie, nous  nous aurions carrément perdu notre moyen de subsistance.»  On a également Abul-‘Abbâs Aḥmad Ibn ‘Obeydullâh Ibn  Moḥammad Ibn ‘Ammâr ath-Thaqafi.  Il s'agit du célèbre écrivain qui servait de tuteur à Qâṣim Ibn  ‘Obeydullâh et ses enfants. Il s'était allié à Abû ‘Abdullâh  Moḥammad Ibn al-Jarrâḥ de qui il avait même rapporté un bon  nombre de hadiths. 

Il avait à son actif une série d'assemblées et de récits  intéressants. Cheikh al-Khaṭîb l'a mentionné dans son livre  intitulé «târîkh Baghdâd» tout en confirmant son Chiisme. 

248  Les Chiites et les sciences islamiques 

Selon Yâqût qui lui a écrit une assez longue biographie, cet  Abul-‘Abbâs était beaucoup plus connu sous le nom de «Ḥimâr  ‘Uzayr» qui signifie «l'âne de ‘Uzayr».  Ibn an-Nadîm l'a également mentionné dans son livre intitulé  «al-fihrist» en disant: 

«Il est décédé en l'an 319 de l'Hégire».  Quant à Yâqût, il a dit en parlant de cet illustre personnage:  «Il est décédé en l'an 314 de l'Hégire. Il avait à son actif un bon  nombre de livres dont «al-mubyaḍḍa fî akhbâr maqâtil Âl Abî 

Ṭâleb» sur l'assassinat des membres de la famille d'Abî Ṭâleb,  «al-anwâr», «mathâlib Abî Kharâch», «akhbâr Suleymân Ibn  Abî Cheikh», «az-ziyâdât fî akhbâr al-wuzarâ’» sur les Vizirs,  «akhbâr Ḥujr Ibn ‘Uday», «risâlatuh fî Bani ’Umayya»,  «akhbâr Abî Nû’âs», «akhbâr Ibn ar-Rûmi wal-ikhtiyârat  min chi‘rih» sur Ibn ar-Rûmi en plus d'une collection de ses  poèmes, «risâlatuh fî tafḍîl Bani Hâchim wa awliyâ’ihim wa  dhammi Bani ’Umayya wa atbâ‘ihim» sur les mérites de Bani  Hâchim et leurs partisans et le blâme de Bani Omeyya et leurs  adeptes, «risâlatuh fî amr Ibn al-Muḥraz al-maḥddith» sur  Amr Ibn al-Muḥriz le rapporteur de hadiths, «akhbâr Abîl‘Aṭâhiya», «al-munâqiḍât» ainsi que le livre intitulé «akhbâr  ‘Abdullâh Ibn Mu‘âwiya Ibn Ja‘far».» 

Abul-Qâṣim Ja‘far Ibn Qudâma Ibn Ziyâd al-Kâtib 

Il était compté parmi les grands écrivains de son époque et il  était vraiment excellent dans la littérature sans compter qu'il  avait une très bonne renommée.  Cet illustre cheikh est décédé en l'an 319 de l'Hégire. Et nous  allons d'ailleurs parler de son fils Qudâma Ibn Ja‘far dans le  chapitre consacré au ‘Ilm-ul-Badî‘ât ou la stylistique.

Cheikh Abû Bakr al-Khawârizmi 

Il s'agit en fait de Moḥammad Ibn ‘Abbâs le Cheikh de la  littérature. Il était le maître incontesté de son époque dans les  différentes disciplines de la langue arabe.  Ath-Tha‘âlibi a écrit dans son livre intitulé «yatîmat-ud-dahr»,  en parlant de cet illustre savant: 

«Il était la grande sommité de son époque et une vraie mer dans  le domaine de la littérature, de la poésie, de la prose et de la  composition. C'était un homme honorable qui avait pu associer  l'éloquence à l'art de s'exprimer. Il tenait des conférences sur les  récits des peuples arabes et leurs recueils de poèmes.  Il enseignait également la lexicographie, la grammaire ainsi que  la poésie. Et quand il donnait cours, il entrait dans les moindres  détails tout en évoquant les points les plus rares en rapport avec  le sujet à l'ordre du jour. Ce qui a fait qu'il puisse atteindre le  haut sommet de la littérature arabe.»  Ce grand savant est décédé au cours du mois sacré de Ramadan  de l'an 383 de l'Hégire. 

Voici un extrait de son poème, dans le paragraphe en rapport  avec le mot «Âmol» du livre intitulé «mu‘jam al-buldâne»: 

 ﮫﻟﺎـﺧ ءﺮﻤﻟا ﯽﮑﺤﯾو ﯽﻟاﻮﺧﺄﻓ

 ﮫﻟﻼـﮐ ﻦـﻋ ﯽﻀـﻓار یﺮﯿـﻏو

Abul-Faḍl Badî‘-uz-Zamân 

 ﺮﯾﺮــﺟ ﻮﻨـﺑو یﺪﻟﻮـﻣ ﻞــﻣﺂﺑ

 ثاﺮـﺗ ﻦـﻋ ﯽﻀـﻓار ﺎـﻧأ ﺎﮭـﻓ

Il s'agit du célèbre savant du nom d'Aḥmad Ibn al-Ḥussein Ibn  Yaḥyâ Ibn Sa‘îd al-Hamdhâni, l'une de grandes figures du  monde scientifique de son époque. Et selon ce que rapportent  les éminents savants dans sa biographie, il était tellement  célèbre que ça ne valait même plus la peine de le présenter. 

250  Les Chiites et les sciences islamiques 

Cheikh Abû ‘Ali a écrit dans son livre intitulé «muntahâ almaqâl» qu'il était Chiite Imâmite et qu'il était le créateur du  style littéraire du genre «Maqâmât»1. Il est décédé en l'an 378  de l'Hégire. 

Al-Qanâni 

Il s'agit d'Abul-Ḥassan al-kâtib, l'un de grands maîtres de la  lexicographie, de la grammaire et de la littérature arabe.  Le célèbre écrivain avait à son actif un bon nombre de livres  dont le livre intitulé «nawâdir al-akhbâr» et un autre sur les  413 voies ayant rapporté le hadith de l'imâmat intitulé «ṭuruq  khabar al-wilâya thalâthata ‘achar wa arba‘u mi’ah».  On retrouve sa biographie détaillée dans le «al-fihrist» du  Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi ainsi que dans «al-fihrist» de Cheikh  an-Najâchi. Nous l'avions d'ailleurs reproduite dans notre livre  de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm». 

Fakhr-ul-Kuttâb 

Il s'agit d'Abû Ismâ‘îl al-Ḥussein Ibn ‘Ali Ibn Moḥammad Ibn  ‘Abd-uṣ-Ṣamad al-Iṣfahâni. Il était beaucoup plus connu sous le  nom de aṭ-Ṭughrâ’î parce qu'il avait eu recours aux  monogrammes dans la préface de son livre intitulé «al-aḥkâm  as-sulṭâniyya» à l'époque où il était Vizir du Sulṭân Mas‘ûd Ibn  Moḥammad as-Saljûqi à Muṣil au bord du fleuve tigre.  Il sera injustement assassiné par le propre frère de ce même  Sulṭân Mas‘ûd en l'an 515 de l'Hégire.  On retrouve sa biographie en détail dans un bon nombre de  livres écrits par nos honorables savants chiites, entre autres,  «rîyâḍ-ul-‘ulamâ’» et «ṭabaqât ic chi‘a» du Cheikh alMar‘achi ainsi que le livre intitulé «’amal-ul-’âmil» du Cheikh  al-Ḥurr al-‘Âmili. Il est également l'auteur du célèbre poème  rimé intitulé «lâmiyyat al-‘ajam» qu'il a d'ailleurs composé à 

                                                        

1. Le Maqâma est une sorte de picaresque en prose rimée.


Bagdad en l'an 505 de l'Hégire alors qu'il était âgé de 57 ans.  Ce poème a été cité par Ibn Khallikân dans la biographie qu'il  lui avait écrite. Nous avions reproduit le commentaire de ce  poème dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li  ‘ulûm al-islâm». 

Sa‘d Ibn Aḥmad Ibn Makki an-Nîli 

C'était un précepteur et un écrivain très célèbre qui était en  même temps poète. Il était très versé dans la littérature, dans la  grammaire ainsi que dans la lexicographie arabe.  L'écrivain du nom de al-‘Imâd al-Kâtib a dit en parlant de lui,  avant de citer un extrait de son poème:  «C'était un extrémiste Chiite très pieux et vraiment versé dans  la littérature. Il enseignait le saint Coran et la langue arabe à  l'école primaire. Il était très fanatique et il avait vécu jusqu'à la  décrépitude. Il était même devenu aveugle à l'âge de 90 ans. Je  l'avais vu pour la toute dernière fois à «Darb Ṣâliḥ» à Bagdad  en l'an 592 de l'Hégire.» 

Ibn Ziyâda 

Il s'agit du célèbre écrivain de Bagdad du nom d'Abû Ṭâleb  Yaḥyâ Ibn Abîl-Faraj Sa‘îd Ibn Abîl-Qâṣim Hibbatullah Ibn  ‘Ali Ibn Qazzu ‘Ali Ibn Ziyâda ach-Cheybâni.  Ibn Khallikân a dit en parlant de lui:  «Il comptait parmi les grandes figures de la science et les  honorables savants qui brillaient dans le domaine de la  rédaction, de la composition et de la mathématique. Il avait  également des connaissances considérables dans le domaine de  Fiqh, d'Uṣûl-ul-fiqh ainsi que dans diverses autres disciplines  d'ailleurs. 

Il a été cité parmi les savants et les poètes Chiites par l'auteur  du livre intitulé «Nasmat-us-saḥar fî dhikr man tachayya‘à wa  cha‘ar» avec beaucoup d'éloges. 

252  Les Chiites et les sciences islamiques 

Et selon ce même Ibn Khallikân, ce grand savant est décédé en  l'an 574 de l'Hégire. Il est enterré dans le mausolée de l'Imam  Abul-Ḥassan Mûssâ al-Kâẓim (Que la paix soit sur lui).»  Il est né pendant le mois de Ṣafar de l'an 522 de l'Hégire. 

‘Ali Ibn ‘Isâ al-Irbili Ibn Abul-Fatḥ 

Cet illustre savant était le compagnon du prince Bahâ’-ud-dîne  al-Amir Fakhr-ud-dîn al-Irbili. 

Comme nous l'avons d'ailleurs déjà mentionné plus haut, Ibn  Châkir l'a cité dans son livre intitulé «fawât al-wafayât».  Ce même Ibn Châkir a encore dit toujours en parlant de lui:  «Il avait composé des poèmes et il avait dirigé la bibliothèque  du gouvernorat de Irbil Ibn Ṣalâba. Il se rendra par la suite à  Bagdad où il dirigera le service de rédaction à l'époque du  fameux ‘Alâ’-ud-dîne. 

Il est décédé en l'an 692 de l'Hégire.»  Ce grand savant est l'auteur du livre intitulé «kachf alghummah fî imâmat-il-A’immah» sur l'Imâmat des Imams  infaillibles parmi les Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous)  édité en Iran. Son tombeau situé dans la partie Ouest de Bagdad  est très visité. 

‘Alâ’-ud-dîne al-Kondi 

Il s'agit d'Ali Ibn al-Muẓaffar, l'auteur du fameux livre intitulé  «at-tadhkira» en cinquante tomes. Il a été cité dans le livre  intitulé «nasmat-us-saḥar fî dhikr man tachayya‘à wa cha‘ar»  parmi les poètes convertis au Chiisme.»  Ibn Châkir a écrit dans son livre intitulé «fawât al-wafayât»:  «Le grand homme de lettres, le grand lecteur du saint Coran, le  rapporteur de hadiths et l'écrivain ‘Alâ’-ud-dîne al-Kondi, le  célèbre scribe de Ibn Wadâ‘a beaucoup plus connu sous le nom d'al-Wadâ‘i. Il est né en l'an 640 de l'Hégire et est décédé en  l'an 716 de la même ère.» 

Ibn Châkir a confirmé le Chiisme d'al-Kondi dans ce même  livre, autant que aṣ-Ṣafdi dans son livre d'histoire d'ailleurs.












CHAPITRE XI 

LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS LE  DOMAINE DE ‘ILM-UL-MA‘ÂNI1, DE BAYÂNE2, DE  FAṢÂHAT3 ET DE BALÂGHAT4 

XI.1 - Le fondateur de ces disciplines et le premier à avoir  écrit dans le domaine 

Le tout premier à avoir écrit un livre dans ce domaine est le  dénommé l'imam al-Marzbâni, de son vrai nom, Abû  ‘Abdullâh Moḥammad Ibn ‘Imrân Ibn Mûssâ Ibn Sa‘îd Ibn  ‘Abdullâh al-Marzbâni. Résident à Bagdad en Iraq, il était  Perse originaire de Khorâsân. Il avait à son actif un livre dans  ce domaine «al-mufaṣṣal fî ‘ilm-il-bayâne wal-faṣâhat».  Ibn an-Nadîm a écrit dans son livre intitulé «al-fihrist»:  «Ce livre avait près de trois cents feuilles».  Et pourtant Ḥâfiẓ Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi a dit à ce propos:  «Le tout premier à avoir rédigé un livre dans ce domaine est le  dénommé ‘Abdul-Qâhir al-Jorjâni».  Or, il s'avère que Cheikh al-Marzbâni est décédé en l'an 378 de  l'Hégire tandis que Cheikh ‘Abdul-Qâhir al-Jorjâni est décédé  bien plus tard en l'an 444 de la même ère.  En outre, Cheikh al-Yâfi‘î a écrit dans son livre d'histoire dans  la biographie de al-Marzbâni: 

                                                        

1. ‘Ilm-ul-Ma‘âni ou la sémantique est la science qui étudie le langage  et les signes linguistiques (mots, expression, phrases) du point de vue  du sens (du grec « Semantikos », « qui signifie ».  2. ‘Ilm-ul-Bayân ou la rhétorique c'est l'art de bien parler.  3. ‘Ilm-ul-Faṣâḥat ou l'élocution c'est la manière de parler.  4. ‘Ilm-ul-Balâghat : l'éloquence. 

256  Les Chiites et les sciences islamiques 

«Il avait appris la littérature auprès de Ibn Dureyd et de Ibn alAnbâri.» 

Cheikh al-Yâfi‘î a encore dit en parlant toujours de Cheikh alMarzbâni en plus d'un extrait de son poème:  «Il avait rédigé une série de livres de grande valeur en plus des  recueils hors du commun et une multitude de hadiths portant  sur la littérature. Il avait plusieurs œuvres à son actif et il était  vraiment digne de confiance dans le rapportage de hadiths. Il  était de tendance Chiite. Il avait composé peu de poèmes, mais  de grande qualité.» 

Cheikh Ibn Khallikân avait pratiquement tenu ces mêmes  propos sur Cheikh al-Marzbâni tout en reconnaissant également  son chiisme. 

Pour prouver le degré de savoir du Cheikh al-Marzbâni, l'auteur  du livre intitulé «kachf-uẓ-ẓunûn» lui avait attribué le titre de  «al-‘Allâma», qui signifie «l'Erudit», alors qu'il parlait de  célèbres théologiens scolastiques.  Quant à nous, nous lui avons écrit une biographie assez  détaillée dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li  ‘ulûm al-islâm» en plus de la liste complète de ses œuvres. Il  est né au mois de Jumâda II de l'an 297 de l'Hégire et décédé,  selon les uns, le vendredi 02 Chawwâl de l'an 378 de l'Hégire,  et selon les autres, en l'an 384 à l'Est de Bagdad. Et c'est  l'honorable Cheikh Abû Bakr Khawârizmi qui avait dirigé ses  funérailles. Qu'Allah le Très-Haut soit satisfait d'eux.  Toujours selon l'auteur du livre intitulé «kachf-uẓ-ẓunûn», il y  a un autre savant Chiite qui avait également devancé Cheikh  ‘Abdul-Qâhir al-Jorjâni dans ce domaine en plus de Cheikh alMarzbâni. Il s'agit en effet du fameux Moḥammad Ibn Aḥmad,  le Vizir et le fils du Vizir Abû Sa‘îd al-‘Amîdi décédé en l'an  423 de l'Hégire. C'est lui l'auteur du livre intitulé «tanqîḥ albalâgha».

Cheikh Montajib-ud-dîn Ibn Bâbeweyh a mentionné ce grand  savant dans son livre intitulé «fihrist asmâ’ al-muṣannifîne  min ach-chi‘a al-imâmiyya» portant sur les noms des écrivains  Chiites Imâmites, autant que Cheikh Yâqût d'ailleurs qui a écrit  dans son livre: 

«Moḥammad Ibn Aḥmad était à la fois grammairien, linguist,  homme de lettres et écrivain. Il vivait en Egypte où il dirigeait  le service de rédaction avant d'être démis de ses fonctions pour  être rétabli plus tard. Il avait à son actif une série de livres  parmi lesquels le livre intitulé «tanqîḥ-ul-balâgha» et un autre  intitulé «al-‘arûḍ wal-qawâfi». Il est décédé le jeudi 05 Jumada  II de l'an 433 de l'Hégire». 

Signalons toutefois que la date de 384 de l'Hégire que nous  nous sommes avancée est plus exacte. 

XI.2 - Quelques livres écrits par les savants Chiites dans le  domaine de la lexicologie (‘Ilm-ul-Ma‘âni) et de la  réthorique (‘Ilm-ul-Bayâne) 

Parmi les livres écrits dans ce domaine, nous avons: 

Tajrîd al-balâgha 

 Il s'agit du livre sur l'éloquence rédigé par le célèbre chercheur  du Baḥrayn du nom de Meytham Ibn ‘Ali Ibn Meytham. Il était  contemporain de Cheikh as-Sakkâki, l'auteur du livre intitulé  «al-miftâḥ» que nous avons eu à mentionner parmi les  théologiens scolastiques Imâmites. 

Tajwîd al-barâ’a fî charḥ tajrîd al-balâgha  Il s'agit du commentaire de ce même «tajrîd al-balâghat» de  Meytham Ibn ‘Ali Ibn Meytham rédigé par l'honorable Cheikh  as-Suyûri al-Miqdâd Ibn ‘Abdullâh l'un de grands savants  Chiites. 

258  Les Chiites et les sciences islamiques 

Charḥ al-miftâḥ  

Il s'agit du commentaire de «Al-Miftâḥ» de Cheikh as-Sakkâki  rédigé par le Cheikh Ḥisâm-ud-dîn al-Mu’adhdhini. Cet illustre  savant a pu achever ce livre en l'an 742 de l'Hégire à Jorjanya  dans le Khawârizm. Ce livre a été également mentionné par  l'auteur du livre intitulé «kachf-uẓ-ẓunûn», toutefois sans la  date de naissance ni celle du décès de son auteur étant donné  que sa biographie ne se retrouvait qu'au sein des livres chiites.  Un autre livre intitulé «charḥ al-miftâḥ».  Il s'agit d'un autre commentaire de «al-miftâḥ» de Cheikh asSakkâki l'œuvre cette fois-ci de Cheikh ‘Imâd-ud-dîn Yaḥyâ  Ibn Aḥmad al-Kâchi. 

L'auteur du livre intitulé «riyâḍ-ul-‘ulamâ’» a écrit en parlant  de Cheikh ‘Imâd-ud-dîn Yaḥyâ Ibn Aḥmad al-Kâchi:  «C'était l'un de nos Cheikhs Chiites qui avait maîtrisé plusieurs  disciplines à la fois. Un bon nombre d'élèves de Cheikh ‘Ali alKaraki l'avaient cité dans la célèbre épître de ce dernier parmi  les noms des Cheikhs Chiites, sans toutefois mentionner sa date  de sa naissance ni celle de son décès».  Quant à nous, nous ajoutons que Cheikh ‘Imâd-ud-dîn Yaḥyâ  Ibn Aḥmad al-Kâchi a de même été cité dans le livre intitulé  «tadhkirat al-mujtahidîne», sur les jurisconsultes chiites en  plus de son livre susmentionné sans non plus sa date de  naissance ni celle de son décès. Et c'est d'ailleurs le cas de  l'auteur du livre intitulé «kachf-uẓ-ẓunûn».  Un autre livre encore intitulé «charḥ al-miftâḥ».   Il s'agit là d'un autre commentaire de «al-miftâḥ» de Cheikh  as-Sakkâki rédigé par le Cheikh, l'imam, al-‘Allâma, le roi des  chercheurs et la sommité de la communauté et de la religion, le  fameux Moḥammad Ibn Moḥammad ar-Râzi Abû Ja‘far alBuwayhi.

Selon l'auteur du livre intitulé «Riyâḍ al-‘Ulamâ’», cet illustre  savant était un membre du clan du très célèbre Ibn Buweyh de  Qom en Iran. L'auteur du livre intitulé «’amal al-’âmil» avait  lui aussi parlé de ce même «charḥ al-miftâḥ».  Nous lui avons quant à nous écrit une biographie assez détaillée  au sein de notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm  al-islâm». Il est décédé en l'an 766 de l'Hégire. 

XI.3 – Dans le domaine de ‘Ilm-ul-Badî‘ât1  

Le tout premier à avoir posé les bases de ‘Ilm-ul-Badî‘ât ou la  stylistique est le dénommé Ibn Harm Ibrâhim Ibn ‘Ali Ibn  Salama Ibn Harma. Cet illustre savant était chiite, et il était  même le poète des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous).  Nous avons également reproduit sa biographie dans notre livre  de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».  Quant au tout premier à avoir écrit un livre dans ce domaine, il  s'agit officiellement d'un duo formé par Qudâma Ibn Ja‘far et 

‘Abdullâh Ibn al-Mu‘taz. Ces deux écrivains avaient vécu à la  même époque, et on ne sait pas préciser qui avait devancé  l'autre. 

Ṣafiyy-ud-dîn al-Ḥilli a écrit le passage suivant au tout début du  commentaire de son livre sur la stylistique:  «‘Abdullâh Ibn al-Mu‘taz avait regroupé un total de dix sept  styles sur la rhétorique. Quant à son contemporain, l'écrivain  Qudâma Ibn Ja‘far, il en avait regroupé vingt. Or, étant donné  que sept styles étaient communs à Qudâma et à ‘Abdullâh, les  deux savants avaient regroupé à eux deux au total trente styles  différents. Ces trente styles constituaient depuis lors des  modèles dans la composition des livres».  

                                                        

1. ‘Ilm-ul-Badî‘ât : la stylistique. 

260  Les Chiites et les sciences islamiques 

Le Cheikh Chiite Qudâma Ibn Ja‘far avait à son actif un livre  intitulé «naqd-uch-chi‘r». Cette critique de la poésie était  beaucoup plus connue sous le nom de «naqd Qudâma» qui  signifie «La critique de Qudâma».  Quant à nous, nous ne pouvons confirmer le devancement de  Ibn al-Mu‘taz sur Qudâma Ibn Ja‘far, si ce n'est dans la  dénomination même de ‘Ilm-ul-Badî‘ât.  En effet, on retrouve le passage suivant au tout début du livre  de Ibn al-Mu‘taz: 

«Aucun autre n'avait regroupé les différents styles littéraires  avant moi ni d'ailleurs rédigé un livre dans ce domaine. Et bien  qu'Allah le Très-Haut ait ordonné aux gens de s'exprimer  clairement comme lui, nous n'avons rien trouvé qui puisse  prouver ses déclarations.











CHAPITRE XII 

LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS LE  ‘ILM-UL-‘ARÛḌ1  

XII.1 - Le fondateur de ‘Ilm-ul-‘Arûḍ ou la prosodie 

Il est reconnu à l'unanimité que le fondateur de la prosodie n'est  autre que le fameux Khalîl Ibn Aḥmad déjà cité dans la  littérature. Il avait fondé cette discipline enfin de fortifier les  poèmes des Arabes. Ce qui explique pourquoi il était beaucoup  plus connu sous le nom de «al-‘Aruḍi» qui signifie «le maître  de la prosodie». Il y a tellement de savants qui ont confirmé ce  fait que nous ne pouvons pas tous les citer dans ce livre  condensé. Nous avons néanmoins reproduit leurs noms dans  notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».  Et pourtant Ibn Fâris avait prétendu dans son livre intitulé «aṣ-

ṣâḥebi» que la prosodie était une science très ancienne qui fut  par la suite moins usitée chez le peuple arabe avant d'être  ravivée par Khalîl Ibn Aḥmad. Il avait recouru à la déclaration  de Walîd Ibn Mughîra au sujet du saint Coran pour soutenir ses  affirmations. 

En effet, Walîd Ibn Mughîra avait déclaré qu'il avait comparé  ce que le Prophète Moḥammad (Que le salut et la paix de Dieu  soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble  famille) lisait, à savoir le saint Coran, avec tous les divers  genres de poésie et il l'avait trouvé tout à fait différent.  Bien sûr, aucun fait historique et aucune source authentique ne  prouvent la prétention selon laquelle la prosodie avait toujours  existé chez le peuple arabe. 

                                                        

1. ‘Ilm-ul-‘Arûḍ ou la prosodie ou la métrique est l'ensemble des  règles relatives à l'art d'écrire les vers.  

262  Les Chiites et les sciences islamiques 

En fait, cette prétention de Cheikh Ibn Fâris n'est qu'une simple  présomption et une estimation propres à lui sans aucune  considération scientifique car, Walîd Ibn Mughîra connaissait  naturellement et instinctivement les rimes de la poésie, autant  que pour la langue arabe elle-même d'ailleurs. Et ladite  connaissance n'a en tout cas rien à voir avec la discipline dont  Cheikh Khalîl Ibn Aḥmad avait regroupé les différents genres  en cinq ronds à base desquels on pouvait extraire quinze 1

mètres différents. 

Ḥamza Ibn al-Ḥassan al-Iṣfahâni a écrit dans son livre intitulé  «at-tanbîh»: 

«Le monde islamique n'a jamais eu autant de chance que  d'avoir Khalîl Ibn Aḥmad quant à l'invention des disciplines  jusque-là encore inconnues dans le monde scientifique. Et il n'y  a pas mieux comme preuve si ce n'est son invention de ‘Ilm-ul‘Arûḍ (la prosodie) sans du tout l'avoir apprise auprès de  quelqu'un et sans avoir non plus été devancé dans le domaine.»  Abul-Faraj Moḥammad Ibn Isḥâq Ibn Abî Ya‘qûb an-Nadîm a  dit en parlant de ce Khalîl Ibn Aḥmad:  «Il était le premier à avoir fondé la prosodie afin de fortifier les  poèmes des arabes». 

Quant à Ibn Qouteyba, il a dit en parlant toujours de Khalîl Ibn  Aḥmad: 

«Il est l'inventeur de la prosodie.»  Abû Bakr az-Zobeydi a écrit lui aussi au tout début de son livre  intitulé «istidrâk-ul-ghalaṭ»: 

«Quant à Khalîl Ibn Aḥmad, il était vraiment unique à son  époque. Il était le héros et le manitou de la communauté et le  professeur des doués vraiment unique en son genre… Il avait 

                                                        

1. Le terme “Mètre” signifie en poésie le nombre de syllabes d'un  vers.


rédigé un livre renfermant ses créations dans le domaine de la  prosodie intitulé «al-farch wal-mithâl» dans lequel il avait  regroupé la totalité des scansions de la poésie dans la sphère  appropriée. Il put alors produire des sections vraiment superbes,  étonnantes et extraordinaires.» 

‘Abdul-Wâḥîd a écrit dans son livre intitulé «marâtib-unnuḥât» sur les grammairiens: 

«Khalîl Ibn Aḥmad avait inventé des choses vraiment  merveilleuses sans avoir jamais été devancé dans le domaine…  et son invention de la prosodie ainsi que la création de  nouveaux mètres étaient des nouveautés alors inconnues dans la  poésie arabe». 

Ibn Khallikân a à son tour écrit dans la biographie de Khalîl Ibn  Aḥmad: 

«Il avait inventé la prosodie et l'avait mise au service de  l'humanité…» 

Quant à al-‘Allâma Jamâl-ud-dîn al-Ḥassan Ibn Yûsuf Ibn alMuṭahhar al-Ḥilli, il a dit dans son livre intitulé «al-khulâṣa»:  «Khalîl Ibn Aḥmad était vraiment le meilleur dans la littérature,  et son avis constituait une preuve tangible dans ce domaine. Il  avait inventé la prosodie et sa vertu était si connue de tous que  ça ne valait même plus la peine d'en parler. Il était de tendance  Imâmite.» 

Dans l'impossibilité de rapporter la totalité des déclarations des  savants à propos de Cheikh Khalîl Ibn Aḥmad dans ce résumé,  nous pouvons nous arrêter ici. 

XII.2 - Le premier à avoir rédigé un livre sur la prosodie  après Khalîl Ibn Aḥmad 

Selon Abul-‘Abbâs Ibn al-Mubarrad, le tout premier à avoir  écrit un livre sur la prosodie après Cheikh Khalîl Ibn Aḥmad est 

264  Les Chiites et les sciences islamiques 

le dénommé Abû ‘Othmân al-Mâzini qui n'est autre que le  célèbre grammairien du nom de Bakr Ibn Ḥabîb (Qu'Allah soit  satisfait de lui). Il est décédé en l'an 248 de l'Hégire. Il était l'un  des élèves du fameux Ismâ‘îl Ibn Meytham, le professeur des  théologiens scolastiques Chiites.  Cheikh Abul-‘Abbâs an-Najâchi a écrit dans son livre intitulé  «asmâ’ al-muṣannifîne min ach-chi‘a» sur les écrivains  Chiites: 

«Abû ‘Othmân al-Mâzini était le maître des savants de la  grammaire arabe, de la langue arabe et de la littérature de toute  la ville de Basra. Sa suprématie dans ce domaine était reconnue  de tous.» 

Jamâl-ud-dîn Ibn al-Muṭahhar avait pratiquement tenu les mêmes  propos que Cheikh an-Najâchi en ajoutant que c'était l'un des  savants Chiites. 

Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi a écrit dans son livre intitulé «aṭ-

ṭabaqât» en parlant d'Abû ‘Othmân:  «C'était un vrai maître en langue arabe pourvu de larges  connaissances sur le rapportage de hadiths. Il était adepte de  «Irjâ’»1. De son vivant, personne n'était parvenu à le convaincre  lors d'un quelconque débat tellement il était fort dans le  domaine de la théologie scolastique. Il avait eu l'occasion de  débattre sur divers sujets avec le grand savant Akhfach et il en  était sorti vainqueur.» 

Cheikh al-Mubarrad avait déclaré qu'après le très célèbre  Sibaweyh, il n'y avait eu aucun autre savant aussi versé dans la  grammaire arabe que ce Abû ‘Othmân al-Mâzini. 

                                                        

1. Le principe de Irjâ’ ou sursis est le principe selon lequel la foi serait  supérieure aux œuvres. Selon ce principe, les péchés ne sont  nullement la cause de l'excommunication d'un fidèle. Autrement dit,  on reste toujours croyant même après avoir commis un péché.


Selon Ibn an-Nadîm, Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi, al-Ḥamawi et tant  d'autres savants d'ailleurs, Abû ‘Othmân al-Mâzini avait à son  actif toute une série de livres parmi lesquels un certain livre  portant sur le saint Coran intitulé «fil-Qur’ân», un autre livre  intitulé «‘ilal-un-naḥw» sur la syntaxe arabe, un commentaire  du livre de Sibaweyh intitulé «tafâsîr», «Kitâb Sibaweyh», un  autre livre sur les solécismes et les barbarismes de la masse  intitulé «mâ yalḥan fîh al-’Umma», le livre intitulé «al-alif  wal-lâm» portant sur l'article défini, le livre intitulé «at-taṣrîf»  sur la morphologie arabe, le livre intitulé «al-‘arûḍ» sur la  prosodie, le livre intitulé «al-qawâfi» sur les rimes et le livre  intitulé «ad-dîbâj» (l'étoffe en pure soie). Ibn an-Nadim, as  Suyûṭi, al-Ḥimawi et d'autres auteurs avaient confirmé ce  dernier livre. 

Quant au livre intitulé «al-‘arûḍ» sur la prosodie, il était en  toute exclusivité également cité par l'auteur du livre intitulé  «kachf-uẓ-ẓunûn». 

XII.3 - Autres livres chiites rédigés dans ce domaine 

Al-’iqnâ‘ fil-‘arûḍ 

Il s'agit d'un livre sur la prosodie écrit de la main de Ṣâḥib Ibn  ‘Abbâd dont nous avons déjà parlé. 

Ṣan‘at-uch-chi‘r fil-‘Arûḍ wal-Qawâfi  Il s'agit d'un livre sur la composition des poèmes en tenant  compte de la prosodie et des rimes rédigé par le très célèbre alḤussein Ibn Moḥammad Ibn Ja‘far Ibn Moḥammad Ibn alḤussein ar-Râfi‘ï beaucoup plus connu sous le nom de «AlKhâli‘» qui signifie «le débauché». Il est décédé au cours du  quatrième siècle de l'Hégire. 

Nous lui avons écrit une biographie assez détaillée dans notre  livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm» parmi  les écrivains Imâmites. 

266  Les Chiites et les sciences islamiques 

Le livre intitulé «‘ayâr uch-chi‘r» sur l'évaluation de la poésie,  le livre intitulé «tahdhîb-uṭ-ṭab‘» sur l'éthique ainsi que le livre  intitulé «al-‘Arûḍ» sur la prosodie qui, selon le livre intitulé  «nasmat-us-saḥar fî dhikr man tachayya‘à wa cha‘ar» portant  sur les poètes convertis au Chiisme, étaient tous rédigés par le  Chérif Abul-Ḥassan Moḥammad Ibn Aḥmad aṭ-Ṭabâṭabâ’i alIṣfahâni. Cet illustre savant d'origine perse est né en l'an 322 de  l'Hégire. Il avait été cité avec beaucoup d'éloges par l'auteur du  livre intitulé «ma‘âhid at-tanṣîṣ» en plus de son livre intitulé  «al-‘Arûḍ» sur la prosodie qu'il avait considéré d'ailleurs  comme le meilleur livre rédigé dans ce domaine. Cette poésie  très célèbre dans le domaine de «Ḥusn at-Ta‘lîl» était de lui: 

 ﺮﺠـﺤﻟا ةوﺎـﺴﻗ ﻲـﻓ ﮫﺒﻠ ـﻗو

 ﺮـﺸﺒﻟا ﻦـﻣ َاﺪﺣاوﺎﯾ ﻚﻤﺴﺟ

 ﺮﻤــﻘﻟا ﯽﻠﻋ هرارزأ ّرز ﺪــﻗ

Al-‘Arûḍ wal-Qawâfi 

  ﮫﺘﻗر طﺮﻓ ءﺎﻤﻟا ﯽﻜﺣ ﻦﻣ ﺎﯾ

 ﻦﻣ ﻚﺑﻮﺛ ﻆﺤﻛ ﻲﻈﺣ ﺖﯿﻟﺎﯾ

 ﮫﺘﻟﻼـﻏ ﻼـﺑ ﻦـﻣ اﻮﺒﺠﻌــﺗﻻ

Il s'agit d'un livre sur la prosodie et les rimes rédigé par le  fameux Vizir Moḥammad Ibn Aḥmad dont nous avons déjà  parlé dans le présent livre. 

«al-kâfi fî ‘Ilm-il-‘Arûḍ wal-Qawâfi» et «naẓm-ul-‘Arûḍ»  Il s'agit là de deux livres sur la prosodie rédigés de la main d'asSayyed Abû Réḍâ Faḍlullah ar-Râwandi (Qu'Allah soit satisfait  de lui). Ce grand savant était encore vivant en l'an 548 de  l'Hégire. 

L'auteur du livre intitulé «ad-darajât ar-rafî‘a fî ṭabaqât achchi‘a» sur les différentes classes des Chiites lui a consacré une  très jolie biographie.

Risâla al-‘Arûḍ wal-Qawâfi 

Il s'agit d'une épître portant sur la prosodie et les rimes rédigée  par le sage poète al-Anwari décédé l'année même de la chute de  la dynastie ‘Abbasside.  

Al-‘Arûḍ 

Il s'agit d'un livre sur la prosodie rédigé par Malik-un-Nuḥât, le  fameux roi des grammairiens, auteur du livre intitulé «al-‘umda  fin-naḥw» mentionné par l'auteur du livre intitulé «kachf-uẓ-

ẓunûn» qui avait confirmé son Chiisme. Nous allons d'ailleurs  revenir là dessus dans le chapitre consacré aux grands maîtres  de la grammaire arabe. 

Le livre intitulé «al-aklîl at-Tâji fil-‘Arûḍ» et le livre intitulé  «qurratu ‘ayn-il-khalîl fî charḥ an-naẓm-il-jalîl li Ibn alHâjib» ainsi que le commentaire du poème de aṣ-Ṣadr as-Sâwi  intitulé «charḥ qaṣîda Ṣadr-ud-dîne as-Sâwi», tous rédigés par  Ibn Dâwûd, de son vrai nom, Cheikh Taqiyy-ud-dîn al-Ḥassan  Ibn ‘Ali Ibn Dâwûd al-Ḥilli, l'auteur du livre sur les rapporteurs  de hadiths, l'ancien élève du fameux Ibn Tâwûs dont nous  avons déjà parlé. 










CHAPITRE XIII 

LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS  LA POESIE A L'EPOQUE DE L'ISLAM 

Les poètes Chiites furent les tous premiers à avoir adapté leurs  poèmes à l'Islam avant d'être imités par les autres poètes.  Le tout premier poète qui se fut distingué par son style au tout  début de l'Islam fut le dénommé al-Farazdaq à propos duquel  Jarîr avait dit: 

«al-Farazdaq, la poésie coule comme de l'eau entre ses mains.»  Il voulait dire par là qu'il était le meilleur poète du monde  musulman. 

Toutefois, il y a toute une série de poètes Chiites qui avaient  devancé al-Farazdaq dans ce domaine. On retrouve parmi eux  des noms tels que: 

L'excellent al-Ja‘di 

Ce poète a à son actif un poème dans la bataille de «Ṣiffîne»  qui était entre les troupes régulières du Commandeur des  croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) et  les troupes de Mu‘âwiya: 

 قﺎﺘــﻌﻟا ﺎﮭﻠﺤــﻓ ًﺎّﯿﻠــﻋ ّنإ

  قاﺪـﺼﻟا ﺎﮭــﺑ ﯽﻟﺎـﻏ ﮫـّﻣأو

  اﻮﻗﺎﻓُا ﻻ کورﺎﺟ ﯽﻟوُﻻا ّنإ

  قﺎـﻓﺮﻟا ﻢـﮑﻟذ ﺖﻤﻠـﻋ ﺪـﻗ

  قاﺮــﻋ ﺎـﮭﻟ ﺲﯿﻟ ﯽﺘ ﻟا ﯽﻟإ

 قاﺮـﻌﻟاو ناﺮﺼـﻤﻟا ﻢﻠـﻋ ﺪـﻗ

  قاور ﮫﻟ حﺎﺠﺤــﺟ ﺾﯿــﺑأ

  قﺎﻄ ﻧ ﮫﺑ ّﺪ ــﺷ ﻦــﻣ مﺮـﮐأ

  قﺎﺒـﺳ ﻢـﮑﻟو قﺎﺒـﺳ ﻢــﮭﻟ

  اﻮﻗﺎﺳو یﺪﮭﻟا ﺞﮭﻧ ﯽﻟإ ﻢﺘﻘﺳ

270  Les Chiites et les sciences islamiques 

Ka‘b Ibn Zoheir 

C'est lui l'auteur du fameux poème connu sous le titre de  «bânat su‘âd» (la béatitude a disparu): 

  رﻮﺨﻔﻣ ﺮﺨﻔﻟﺎﺑ ﮫﻣار ﻦﻣ ﻞـﮑﻓ

  رﻮﻔﮑﻣ سﺎﻨﻟا برو دﺎﺒﻌﻟا ﻞﺒﻗ

Walid Ibn Rabi‘a al-‘Âmiri 

  ﻢﮭﻠﮐ سﺎﻨﻟا ﺮﯿﺧو ﯽﺒﻨﻟا ﺮﮭﺻ

  ﻢﮭﻟوأ ﯽﻣﻷا ﻊﻣ ةﻼﺼﻟا ﯽّﻠﺻ

Il a été cité dans le livre intitulé «riyâḍ-ul-‘ulamâ’ fî chi‘r-ichchi‘a» sur les savants Chiites poètes. 

Abû-ṭ-Ṭufeyl ‘Âmir Ibn Wâthila 

Abul-Faraj al-Iṣfahâni avait dit en parlant de ce célèbre poète  compagnon du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient  sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille):  «Il comptait parmi les grands Chiites.» 

Abul-Aswad ad-Dû’ali 

Quant à lui a rapporté qu'Ibn Baṭrîq avait écrit dans son livre  intitulé «al-‘umda», en parlant toujours de ce grand poète:  «C'était l'un d'honorables poètes éloquents de la première classe  des poètes musulmans partisans d'Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la  paix soit sur lui).» 

Al-Ḥassan Abû Nû’âs1 

Selon le livre intitulé «al-‘umda fî Maḥâsin ach-chi‘r wa  âdâbuh» d'Ibn Rachîq, le plus célèbre d'entre tous les créateurs  dans le domaine de la poésie est le fameux al-Ḥassan Abû  Nû’âs. Viennent ensuite Abû Tammâm Ḥabîb et al-Buḥturi qui  avaient tous deux dépassé les cinq cents grands poètes de leur 

                                                        

1. Il s'agit en fait d'al-Ḥassan Abû Nû’âs Ibn Hâni, le très célèbre  poète de l'époque Abbasside. Il fut même le secrétaire particulier de  Hârûn ar-Rachîd.


époque. Ce qui avait incité un certain poète à composer ce  poème qui signifie littérallement:   Si tu veux devenir un bon chevalier, sois comme ‘Ali Ibn Abî 

Ṭâleb (Que la paix soit sur lui), et si tu veux devenir un grand  poète, sois comme al-Ḥassan Abû Nû’âs Ibn Hâni.  Le tout premier poète dont le poème fut qualifié de «Silsilatudh-Dhahab» (la chaîne d'or) est le dénommé al-Buḥturi.  Quant au tout premier à avoir réçu le titre de «Ṣayqal alMa‘âni» (le grand sémanticien), ce fut le dénommé Abû  Tammâm. C'est d'ailleurs ce même Abû Tammâm qui fut le  tout premier à avoir regroupé quelques morceaux choisis de ses  poèmes en arabe dans huit rubriques différentes avec en tête le  chapitre de «al-ḥimâsa» (le courage ou l'ardeur).  Après Buḥturi et Abû Tammâm on a une autre célèbrité du nom  d'Ibn ar-Rûmi. Ils étaient tous trois Chiites, et nous avons écrit  leurs biographies dans notre livre de base intitulé «ta’sîs achchi‘a li ‘ulûm al-islâm». 

Parmi les honorables poètes Chiites de la catégorie du célèbre  Abû Nû’âs, nous avons de grandes figures telles que Abû-chChîṣ, al-Ḥussein Ibn Ḍaḥḥâk al-Khalî‘u, Di‘bal al-Khuzâ‘i  et tant d'autres encore. 

Parmi les honorables poètes Chiites de la même classe que 

Ḥabîb et Buḥturi nous pouvons citer de grandes rénommées  telles que Dîk-ul-Jinn1, le célèbre poète du Cham.  On rapporte qu'un jour Di‘bal al-Khuzâ‘i était allé rendre visite  à ce Dîk-ul-Jinn, mais ce dernier avait eu peur de le rencontrer  par crainte d'être l'objet de ses critiques. Di‘bal al-Khuzâ‘i  déclara alors avant de réciter quelques meilleurs morceaux de  Dîk-ul-Jinn: 

                                                        

1. Il est Abû Moḥammad ‘Abd-us-Salâm Ibn Rughbân Ibn ‘Abd-us-  Salâm Ibn Ḥabib Ibn ‘Abdullâh Ibn Rughbân Ibn Farîd Ibn Tamîm alKalbi al-Ḥamṣi. 

272  Les Chiites et les sciences islamiques 

-Mais pourquoi se cache-t-il alors qu'il est le meilleur poète  d'entre les Jinns et les hommes? Si ce n'est pas lui qui a  composé ce poème: 

 ﺎھرﺎﮑﺘـﺑا قﻮﺒـﻐﻟا تﺎﯿﺸﻌﺑ ﻞﺻو ﺎھرﺎﻤـﺧ و اﺪـﻓ لﻮﻠﻌﻣ ﺮﯿـﻏ ﺎﮭﺑ

 ﺎھرﺎﻧ نﺎﻈﯿﻔﺨﻟا فﺎـﺧ تﺮﮐذ اذإ ﺔﻤﯿﻈﻋ ﻞﮐ فدﺮﻟا ﻢﯿﻈﻋ ﻦﻣ ﻞﻧو

Ce qui décida alors Dîk-ul-Jinn à sortir pour l'accueillir.  Ces deux grands poètes comptent parmi ceux qui n'avaient  jamais composé de poème pour un quelconque Sulṭân ou  Calife. Ils étaient tous deux les plus honorables de tous les  poètes de leur époque. Ils furent d'ailleurs les tous premiers  poètes sémanticiens du monde musulman.  Ibn Rachîq a dit à ce propos: 

«Abû Tammâm et Ibn ar-Rûmi étaient les plus grands poètes  sémanticiens à avoir créé le plus de sens utilisés par les plus  habîles poètes.» 

Quant à nous, nous ajoutons: 

En fait, Abû Tammâm était reconnu comme un très grand  sémanticien. Quant à Ibn ar-Rûmi, il avait à son actif des  thèmes jamais connus auparavant. Il s'enfonçait profondément  dans les thèmes les plus rares qu'il ressortait merveilleusement  sans négliger aucun sens. Ce qui explique d'ailleurs pourquoi il  était considéré comme un grand créateur dans le domaine de la  poésie. 

Ibn ar-Rûmi est né à Bagdad en l'an 212 de l'Hégire et est  décédé en l'an 283 de la même ère. 

Le célèbre Kumeyt Ibn Zayd al-Moḍari al-Asadi 

Ibn ‘Akrima aẓ-Ẓabî a déclaré à ce propos:  «N'eut été la poésie de Kumeyt, la langue arabe n'aurait eu  aucun interprète ni l'exposé d'ailleurs une langue.»

Lorsque l'on avait demandé à Abû Muslim al-Harrâ’ d'émettre  son avis sur Kumeyt, il avait déclaré:  «Il est le meilleur poète de tous les temps.»  Quant à nous, nous ajoutons qu'il suffit de lire le livre intitulé  «al-‘ayân» réédité en Egypte pour se rendre compte de la  valeur de ces Hachémites. 

Kutheyr1 

Le tout premier poète à avoir composé l'éloge le plus long est le  dénommé Kutheyr. 

Ibn Rachîq a dit: 

«Le célèbre savant Ibn Abî Isḥâq qui était un grand critiqueur  avait déclaré que le plus grand poète de l'époque préislamique  est le dénommé Muraqqach. Quant au plus grand poète de  l'époque de l'Islam, il s'agit de Kutheyr. Il s'agit en tout cas là  d'une opinion imbue de fanatisme.  Néanmoins, ce qui est vrai c'est que les savants étaient d'accord  que Kutheyr est le tout premier poète qui ait composé le plus  long éloge.» 

Nous pouvons conclure en tout cas que la palme d'or du  devancement revient encore une fois de plus aux honorables  savants Chiites dans ce domaine.  Le tout premier poète à avoir tant de fois exploité un même  thème est un certain as-Sayyed al-Ḥimyari.  Ibn al-Mu‘taz a écrit dans son livre intitulé «at-tadhkira»:  As-Sayyed al-Ḥimyari était père de quatre filles qui avaient  chacune appris par cœur quatre cents couplets de ses poèmes. Il  s'agit de très longs poèmes portant tous sur les vertus et les  qualités du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî 

                                                        

1. Il est Abû Kutheyr Ibn ‘Abd-ur-Raḥmân Ibn al-Aswad al-Khuzâ‘i  al-Madani. 

274  Les Chiites et les sciences islamiques 

Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Il était vraiment inégalable dans  ce domaine. Il avait déclaré publiquement son Chiisme  contrairement à ses parents qui n'étaient pas Chiites. Ils étaient  originaires de Ḥimyar au Châm. Il avait dit à ce sujet:  «Allah m'a pleinement couvert de sa grâce autant que le fameux  croyant de l'armée de Pharaon.»  Ce grand poète est décédé en l'an 173 de l'Hégire selon les uns,  et en l'an 193 de la même ère selon les autres.  Il faut aussi signaler qu'il y avait toute une multitude de poètes  Chiites qui avaient consacré leurs poèmes uniquement au  service des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous). Nous  les avons cités dans notre livre de base intitulé «ta’sîs achchi‘a li ‘ulûm al-islâm». 

Il y a aussi une série d'autres poètes qui avaient consacré toute  leur créativité à la plaisanterie. On retrouve parmi eux des noms  tels qu'Ibn al-Ḥajjâj al-Ḥussein Ibn Aḥmad, le fameux scribe de  Bagdad. 

Cet honorable personnage fut le tout premier poète à avoir  adopté ce style en composant des poèmes sains aux paroles  douces. Il avait à son actif un recueil de poèmes en dix tomes  d'où as-Sayyed Chérif ar-Raḍi avait extrait une compilation de  poèmes qu'il a intitulée «al-Ḥassan min chi‘r-il-Ḥussein».  Cette compilation sera plus tard réarrangée sous le titre de  «durrat-ut-tâj fî chi‘r Ibn al-Ḥajjâj» par le célèbre poète Badi‘  al-Osṭorlâbi, de son vrai nom Hibatullah Ibn Ḥassan, dans cent  quarante et un différents chapitres ayant chacun un style  différent. 

Ibn al-Ḥajjâj est décédé en l'an 391 de l'Hégire, et il fut enterré  près du mausolée de l'Imam Mûssâ Ibn Ja‘far (Que la paix soit  sur eux tous) à Mashhad. Quant à al-Osṭorlâbi, il est décédé en  l'an 434 de la même ère.

Le tout premier poète à avoir créé le poème du genre  «Muwachchaḥ» elliptique est le dénommé Ṣafiyy-ud-dîn alḤilli. Ce poète unique en son genre est malheureusement  décédé en l'an 750 de l'Hégire avant d'avoir achevé son recueil  de poèmes de haute qualité en trois tomes.  Le poète qui a composé le plus de poème est le fameux asSayyed Chérif ar-Raḍi, le frère d'as-Sayyed al-Mortaḍâ. Il  était considéré comme le plus fort poète de toute la tribu des  Quraychites de tous les temps. 

L'un des mérites d'as-Sayyed ar-Raḍi (Qu'Allah soit satisfait de  lui) d'avoir eu un protégé du nom de Mihyâr ad-Daylami à qui  il avait appris la poésie. Ce Mihyâr ad-Daylam était parvenu  alors à constituer un recueil de poèmes de haute qualité en  quatre tomes. Il était le poète de cette morceaux: 

 ﺎﺣﺮﺒﻟاو یﻮﺠﻟا ﺖﺠھ ﺎﻣ ﺪﺷ ﺔﻤﻇﺎﮐ ﻦﻣ ﺢﯾﺮﻟا ﻢﯿﺴﻧ ﺎﯾ 

Selon le livre intitulé «dumyat-ul-qaṣr», ce Mihyâr ad-Daylami  avait un fils du nom d'Abû ‘Abdullâh al-Ḥussein Ibn Mihyâr  Ibn Marzaweyh al-Kasrawi aussi excellent que lui dans la  poésie. 

Al-Ḥussein Ibn Mihyâr est décédé au cours de l'an 428 de  l'Hégire. 

Il y a également parmi les grandes figures de la prosodie quelqu'un  dont le poète Abû Ṭayyeb al-Mutanabbi avait fait l'éloge en  témoignant de son devancement et de sa qualité.  Il s'agit en fait d'un certain Abû Firâs al-Ḥârith Ibn Ḥamdâne  qu'aucun autre poète n'a cité en dehors de cet Abû Ṭayyeb alMutanabbi. Nous avons personnellement entendu son témoignage  par le biais de ath-Tha‘âlibî qui avait rapporté selon Ṣâḥeb Ibn  ‘Abbâd dans son livre intitulé «yatîmat-ud-dahr» qui avait  déclaré: 

276  Les Chiites et les sciences islamiques 

«La poésie avait commencé avec un roi et s'était terminée avec  un roi1.» 

Abû Firâs est décédé en l'an 320 de l'Hégire.  On a également parmi eux le meilleur poète musulman de  l'Ouest. Il s'agissant d'Abul-Qâṣim Moḥammad Ibn Hani alAndulusi, le marocain. Cet imâmite fut assassiné en l'an 362 de  l'Hégire. 

Ibn Khallikân a écrit en parlant de lui:  «De tous les marocains, il n'y aura jamais un poète de sa trempe.  Ni parmi les prédécesseurs ni parmi les successeurs. Il était  incontestablement le meilleur de tous. Il était en occident ce qu'alMutanabbi était en Orient. Ils étaient d'ailleurs contemporains.»  Le surnommé «Kachâjim» 

Son surnom était en réalité le sigle de premières lettres de  quatre de ses spécialités, à savoir «Kâtib» (Scribe), «Châ‘ir»  (poète), «Mutakallim» (Théologien scolastique) et «Munajjim»  (astronome). Il était le maître absolu de son époque dans ces  quatre matières. 

Il s'agit d'Abul-Fatḥ ou Abul-Futûḥ Maḥmûd ou  Moḥammad Ibn al-Ḥassan ou al-Ḥussein Ibn as-Sindi Ibn  Châhak ou Châhiq. C'est lui l'auteur du livre intitulé «almaṣâ’id wal-maṭârid». Il était Chiite et Rachîd-ud-dîn l'avait  cité dans son livre intitulé «ma‘âlim al-‘ulamâ’» parmi les  poètes des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous).  Ce grand homme était la concrétisation même du verset  coranique qui dit: «Il fait sortir le vivant du mort»2 étant donné  que son père as-Sindi n'était autre que la personne qui avait  empoisonné l'Imam Mûssâ Ibn Ja‘far (Que la paix soit sur eux  tous) après l'avoir mis en prison. 

                                                        

1.Il fait ici allusion à Imra’il-Qays et à notre Abû Firâs.  2. Le saint Coran, Sourate al-An‘âm (les bestiaux), verset 95.


Ce grand poète est décédé en l'an 350 de l'Hégire.  Le tout premier poète à avoir eu le surnom «an-Nâchi’», qui  signifie «Le naissant», fut le dénommé ‘Ali Ibn ‘Abdullâh Ibn  Waṣîf. 

As-Sam‘âni a dit à ce propos que:  Le terme «an-Nâchi’» désigne quelqu'un qui a grandi dans un  genre bien déterminé de la poésie jusqu'à devenir très célèbre.  C'est le célèbre poète du nom d'Ali Ibn ‘Abdullâh qui avait vécu à  l'époque des Califes ‘Abbassides al-Moqtadir, al-Qâdir, ar-Râḍi et  autres qui était connu par ce surnom. Originaire de Bagdad, il avait  élu domicile en Egypte. 

Il avait été cité par Ibn Khathîr de Châm dans son livre intitulé  «târîkh Ibn Kathîr» en confirmant même qu'il était l'un des  théologiens scolastiques Chiites. C'est d'ailleurs le cas d'Ibn anNadîm qui l'avait aussi mentionné parmi les théologiens  scolastiques Chiites. 

Ibn Khallikân l'avait cité dans son livre intitulé «nasmat-us-saḥar  fî dhikr man tachayya‘à wa cha‘ar» en affirmant qu'il était l'un de  grands Chiites de son époque. Et il le préférait d'ailleurs  personnellement à al-Mutanabbi, car ce dernier s'était servi de ses  poèmes. 

Ibn Khallikân a ajouté: 

«La haute qualité des poèmes d'an-Nâchi’ avait tout simplement  inspiré al-Mutanabbi étant donné qu'il était plus ancien dans ce  domaine que ce dernier.» 

Ibn Khallikân avait même cité le poème lyrique d'Ali Ibn  ‘Abdullâh Ibn Waṣîf en hommage aux Ahl-ul-Bayt (Que la paix 

278  Les Chiites et les sciences islamiques 

soit sur eux tous) qu'avait plagié al-Mutanabbi tout en précisant  que celui-ci s'en était servi pour faire l'éloge de Seyf-ud-Dawla1: 

  ُبﺎﺘـﮑﻟا َلﺰـَﻧ ﻢﮭﺗﺎﯿـﺑأ ﯽﻓو

 باﺮﺘـﺴﯾ ﻻ ﻢھّﺪﺠـﺑو ﻢﮭـﺑ

 ُبﺎﮭُﺗ ٌﺔﺒﺗﺮـﻣ ﺪﺠـﻤﻟا ﯽﻓ ﮫﻟ

 باﺮﺷ ﮫﻟ بﺎﻗﺮﻟا مد ﺾﯿﻓ و

 بﺎھذ ﮫﻟ بﻮﻠﻘﻟا ﻦﻋ ﺲﯿﻠﻓ

 بﺎـﻗﺮﻟا ﻖﻠﺨﻟا ﻦﻣ ﺎھﺪﻗﺎﻌﻣ

 باﺮﻀﻟا ّﺪﺟ نإ کﺎّﺤﻀﻟاﻮھ

  بﺎﻄـﺨﻟا ﻊﻄـﻘﻧاو ﷲا بﺎﺑو

 ُباﻮـﺼﻟا فﺮـُﻋ ﺪﻤـﺣأ لﺂﺑ

 ﺎﯾاﺮﺒﻟا ﯽﻠﻋ ﮫﻟﻹا ﺞﺠُﺣ ﻢُھو

  ﱞﻲ ﻠـﻋ ﻦـﺴﺣ ﻮـﺑأ ﺎﻤّﯿﺳ ﻻو

 یدﺎـﻋﻷا ﺞﮭﻣ ﮫﻣﺎﺴﺣ مﺎﻌﻃ

 ﺮﯿﻤـﺿ ﮫﻠــﺑاذ نﺎﻨــﺳ نﺄﮐ

 ﱟﻢﺨــﺑ ﮫﺘﻌﯿﺒــﮐ ﮫﻣرﺎــﺻو

 ًﻼ ـﯿﻟ باﺮﺤﻤﻟا ﯽﻓ ءﺎّﮑﺒﻟا ﻮھ

 حﻮـﻧ ﮏﻠـﻓو ﻢﯿﻈﻌﻟا ﺄﺒﻨﻟا ﻮھ

Ce grand poète est né en l'an 271 de l'Hégire et il est décédé en  l'an 366 de la même ère à l'âge de 95 ans.  Le tout premier poète à avoir brillé dans tous les genres de  poésie jusqu'à mérité le surnom de «Az-Zâhi», qui signifie «le  brillant», est le dénommé ‘Ali Ibn Isḥâq Ibn Khalaf, le  célèbre poète de Bagdad. Des gens comme lui étaient vraiment  rares à son époque. 

Un bon nombre d'écrivains ont écrit la biographie de ce grand  poète. C'est le cas de al-Khaṭîb, d'Abû Sa‘îd Ibn ‘Abdur-Rahîm  dans son livre intitulé «ṭabaqât-uch-chu‘arâ’» sur les classes  des poètes, de Ibn Khallikân dans son livre intitulé «wafayâtul-a‘yân» sur les décès et d'al-Qâḍi dans son livre intitulé  «ṭabaqât-uch-chi‘a» sur les classes des Chiites.  Ibn Chahrâchûb a dit dans son livre intitulé «ma‘âlim al‘ulamâ’» en parlant de lui: 

                                                        

1. Il s'agit du roi ‘Ali Ibn ‘Abdullah, l'un des rois du Hamdân  beaucoup plus connu sous le nom de Seyf-ud-Dawla al-Hamdâni. Il  avait régné à Damas.


«Il comptait parmi les poètes qui faisaient l'éloge des Ahl-ulBayt (Que la paix soit sur eux tous). Né en l'an 318 de l'Hégire,  il est décédé en l'an 352 de la même ère. Il est enterré près du  mausolée de l'Imam al-Kâẓim Mûssâ Ibn Ja‘far (Que la paix  soit sur eux tous) dans le cimetière réservé aux Quraychites.»  Le tout premier poète analphabète à avoir composé des poèmes  miraculeux est le dénommé Naṣr Ibn Aḥmad al-Khobz Arazi  ‘Abul-Qaṣim, le célèbre poète beaucoup plus connu pour ses  poèmes d'amour. On retrouve sa biographie dans la plupart de  livres biographiques ou de livres historiques.  L'auteur du livre intitulé «yatîmat-ud-dahr» l'a cité en plus d'un  extrait de son poème en déclarant qu'il était Chiite.  Quant à Ibn Khallikân, il a même précisé que cet excellent  poète serait décédé en l'an 317 de l'Hégire.  Il y a encore un autre poète analphabète connu sous le nom de  «Khabâz al-Baladi», qui signifie «le boulanger municipal». Il  s'agit en fait d'Abû Bakr Moḥammad Ibn Aḥmad Ibn 

Ḥamdân, le célèbre poète considéré par ath-Tha‘âlibi dans son  livre intitulé «yatîmat-ud-dahr» comme l'un des bienfaits de  cette vie. Cet écrivain avait reproduit quelques brins de ses  poèmes en commentant: 

«L'une de ses merveilles est qu'il était illettré pendant que ses  poèmes étaient tous de bon goût et de vrais trésors au sens  profond comme tous les autres poètes. Il avait appris le saint  Coran par cœur, ce qui l'avait beaucoup aidé dans la  composition du poème… Il était de tendance Chiite et cela  avait influencé ses poèmes.» 

Le tout premier poète à avoir ouvert la porte au style  «Tauriyat» (l'allégorie) de la manière la plus simple et la plus  harmonieuse est le dénommé ‘Alâ’-ud-dîne al-Wadâ‘i alKondi. 

280  Les Chiites et les sciences islamiques 

Il s'agit en fait d'Ali Ibn al-Muẓaffar Ibn Ibrâhim Ibn ‘Omar Ibn  Zeyd, l'auteur de livre intitulé «at-tadhkira» beaucoup plus  connu sous le titre de «at-tadhkirat-ul-Kondiyya». C'est un  gros livre en cinquante tomes regroupant plusieurs genres de  poèmes, selon ce que rapporte l'auteur du livre intitulé  «nasmat-us-saḥar fî dhikr man tachayya‘à wa Cha‘ar» qui a  cité ce grand poète parmi les poètes Chiites.  Ce même auteur avait également rapporté les propos de Cheikh  Taqiyy-ud-dîn Ibn Ḥujjat de son livre intitulé «kachf-ullithâm» sur l'allégorie et le plagiat de Ibn Nabâta des poèmes  de ce grand poète qu'est ‘Alâ’-ud-dîne al-Wadâ‘i avant  d'ajouter: 

«Il faut un livre vraiment volumineux pour pouvoir citer tous  les mérites du Cheikh ‘Alâ’-ud-dîne.  Toutefois, on peut retenir que le célèbre Ibn Nabâta avait  souvent l'habîtude de se servir des poèmes de ‘Alâ’-ud-dîne alWadâ‘i.» 

On retrouve sa biographie en détail dans le livre intitulé «fawât  al-wafayât» que nous avons d'ailleurs reproduite dans notre  livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm» en  plus du témoignage de son chiisme.  Al-Ḥâfiẓ adh-Dhahabi avait lui aussi confirmé le Chiisme de  ‘Alâ’-ud-dîne al-Wadâ‘i al-Kondi. Ce dernier est décédé en l'an  716 de l'Hégire. 

Selon Ibn Khallikân, le poète qui n'avait pas eu de semblable  deux siècles auparavant est le petit-fils du célèbre poète connu  sous le nom de Ibn Ta‘âwidhi. Il s'agit en fait du grand scribe  du nom d'Abul-Faraj Moḥammad Ibn ‘Obeydullâh.  Ibn Khallikân a dit à ce propos: 

«Il était vraiment le meilleur poète de toute son époque. Il avait  pu associer la simplicité des mots à la douceur, à la finesse de sens et à la précision. A mon avis, aucune autre personne  n'avait atteint son niveau depuis deux siècles.»  L'auteur de «nasmat-us-saḥar fî dhikr man tachayya‘à wa  cha‘ar» a déclaré de son côté: 

«J'ai personnellement vu son recueil de poèmes, et il est  vraiment à la hauteur des flatteries de Ibn Khallikân. Il comptait  parmi les notables Chiites.» 

Cheikh as-Sam‘âni rapporte: 

«Je lui avais demandé à quand remonte sa naissance, il m'avait  répondu qu'il était né en l'an 476 de l'Hégire au Karkh. Il est  mort en l'an 553 de la même ère.»  C'était également le cas de Chérif Abul-Ḥassan.  Il s'agit d'Ali al-Ḥammâni de Kûfa, le fils du poète Chérif  Moḥammad fils du poète Ja‘far fils du poète Chérif Moḥammad  Ibn Zeyd Ibn ‘Ali Ibn al-Ḥussein le fils du Commandeur des  croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Il  a été cité avec beaucoup d'éloges dans le livre intitulé «nasmatus-saḥar fî dhikr man tachayya‘à wa cha‘ar».  Cheikh Yâqût a dit en parlant de ce grand poète:  «Il comptait parmi les grands maîtres ‘Alawites dans le  domaine de la poésie, de la littérature et de la gravure à l'instar  de ‘Abdullâh Ibn al-Mu‘taz parmi les ‘Abbassides. Il avait  l'habîtude de déclarer: Je suis poète et mon père, et mon grandpère étaient poètes ; et ainsi de suite jusqu'à l'Imam ‘Ali (Que la  paix soit sur lui).» 

Quant à nous, nous ajoutons: 

Chérif Abul-Ḥassan était le meilleur poète de l'époque d'alMutawakkil, le calife ‘Abbasside comme le témoigne un hadith  de l'Imam Abul-Ḥassan al-Hâdi, le fils de l'Imam ar-Réḍâ (Que  la paix soit sur eux tous) rapporté par al-Beyhaqi dans le  chapitre intitulé «Maḥâsin-ul-Iftikhâr bi-n-Nabîy wa âlih» de 

282  Les Chiites et les sciences islamiques 

son livre intitulé «al-maḥâsin wal-masâwi’» sur les avantages  des membres de la famille du Prophète (Que le salut et la paix  de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et  noble famille). 

Nous avons cité ce grand poète dans notre livre de base intitulé  «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm» en plus d'un extrait de son  poème. Il fait partie des poètes cités dans les livres intitulés  «yatîmat-ud-dahr» et «al-aghâni», et il a également été cité  par Abû Tammâm dans son livre intitulé «al-ḥimâsa» autant  que par as-Sayyed al-Mortaḍâ dans son «al-muchfi» en plus  d'une série de ses poèmes. 

Parmi les poètes Chiites du clan des Hachémites, on avait le  fameux al-Faḍl Ibn ‘Abbâs Ibn ‘Otba Ibn Abî Lahab  mentionné par as-Sayyed al-Madani dans son livre intitulé «addarajât ar-rafî‘a fî ṭabaqât ach-chi‘a» ainsi que dans livre  intitulé «nasmat-us-saḥar fî dhikr man tachayya‘à wa cha‘ar»  parmi les poètes convertis au Chiisme. Abul-Faraj lui a  également écrit une jolie biographie dans son livre intitulé «alaghâni».  

Comme poètes Chiites de la tribu des Quraychites l'auteur du  livre intitulé «al-ḥaṣûr al-manî‘a» a cité les noms suivants:  Abû Dihbal al-Jumaḥi qui n'est autre que Wahab Ibn Rabî‘a  cité par Ibn Qotayba dans son livre intitulé «ach-chi‘r wa-chchu‘arâ’», par al-Mortaḍâ dans son livre intitulé «al-amâli» et  même par az-Zubeir Ibn Bakkâr. Il compte parmi les poètes  qu'abû Tammâm avait spécialement mentionné dans son livre  intitulé «dîwân al-ḥimâsa». 

Nous avons reproduit quelques élégies d'Abû Dihbal al-Jumaḥi  en l'honneur de l'Imam Abû ‘Abdullâh al-Ḥussein Ibn ‘Ali  (Que la paix soit sur eux tous) dans notre livre de base intitulé  «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».

Tous les poètes mentionnés dans le présent livre et tant d'autres  poètes Chiites ont tous leurs biographies assez fournies dans  notre livre de base.










CHAPITRE XIV 

 LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS  LE ṢARF OU LA MORPHOLOGIE ARABE 

XIV. 1- Le premier à avoir mis le Ṣarf au service des  Arabes  

Le tout premier à avoir parlé du Ṣarf ou la morphologie arabe  est le dénommé Abû Muslim de son vrai nom Mu‘âdh alHarrâ’ Ibn Muslim Ibn Abî Sârah al-Kufi, le fameux  protégé d'Anṣâr. 

Selon ce qu'écrit Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi dans le deuxième tome  de son livre intitulé «al-muzhir» ainsi que dans son livre  intitulé «bughyat-ul-wi‘ât» dans la partie consacrée à sa  biographie, c'était un grammairien très célèbre. Il a encore écrit  dans ce même «bughyat-ul-wi‘ât» qu'Abû Muslim al-Harrâ’  était le précepteur du calife ‘Abdul-Malik Ibn Marwân avant  d'ajouter qu'il était Chiite. 

Il a également écrit dans son livre intitulé «al-wasâ’ilu filawâ’il»: 

«C'est Mu‘âdh al-Harrâ’ Ibn Muslim Ibn Abî Sârah qui est le  fondateur du Ṣarf.» 

Quant à al-‘Allâma al-Baḥrâni, il a dit dans son livre intitulé «albulgha»: 

«Mu‘âdh al-Harrâ’ était le fondateur de la morphologie arabe.  Et cela a été confirmé par un bon nombre d'hommes de lettres  parmi lesquels Khâlid al-Azhari.»  Quant à nous, nous disons: 

Mu‘âdh al-Harrâ’ Ibn Muslim Ibn Abî Sârah al-Kufi avait  formé toute une multitude de savants dans le domaine du Ṣarf 

286  Les Chiites et les sciences islamiques 

(la morphologie arabe) à l'instar de célèbre Cheikh al-Kisâ’i. Il  avait rédigé une série de livres aussi bien sur la grammaire  arabe que dans le domaine des hadiths. Les index des écrivains  Chiites lui ont d'ailleurs écrit une longue biographie.  Ibn Khallikân avait parlé de la biographie de Mu‘âdh al-Harrâ’  dans laquelle il avait même rapporté son histoire avec le célèbre  poète Kumeyt Ibn Zeyd démontrant par là la fraternité entre ces  deux grands poètes et le Chiisme de Mu‘âdh al-Harrâ’.  Selon Cheikh al-Mufîd dans son livre intitulé «al-irchâd» (la  guidance), et tant d'autres savants d'ailleurs, Mu‘âdh al-Harrâ’  comptait parmi les vieux disciples de l'Imam Abû ‘Abdullâh aṣ-

Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui). 

Ce Mu‘âdh al-Harrâ’ Ibn Muslim est décédé en l'an 187 de  l'Hégire. Et vu qu'il avait vécu pendant assez longtemps, il avait  été obligé de se doter d'un dentier en or. 

XIV. 2- Le tout premier à avoir écrit sur le Ṣarf (la  morphologie) 

Le tout premier à avoir rédigé un livre dans le domaine de la  morphologie est le dénommé Abû ‘Othmân al-Mâzini  (Qu'Allah soit satisfait de lui). Ceci explique d'ailleurs la  déclaration d'Abul-Khayr qui avait dit:  «C'est Abû ‘Othmân Abul-Khayr qui est le tout premier à avoir  écrit sur le Ṣarf (la morphologie arabe).».  Selon l'auteur du livre intitulé «kachf-uẓ-ẓunûn», le Ṣarf était  considéré avant Abul-Khayr comme une partie intégrante du  Naḥw (la grammaire arabe).» 

Le Cheikh Abul-‘Abbâs an-Najâchi a écrit dans son livre  intitulé «fihrist muṣannifi ach-chi‘a» sur les écrivains Chiites:  «Abû ‘Othmân al-Mâzini, de son vrai nom Bakr Ibn  Moḥammad Ibn Ḥabîb Ibn Baqiyyah al-Mâzini, était membre de la tribu de Bani Mâzin et du clan de Chaybân Ibn Dhuhal  Ibn Tha‘laba Ibn ‘Okâma Ibn Muṣ‘ab Ibn ‘Ali Ibn Bakr Ibn  Wâ’il. Il était le maître des savants de la grammaire arabe et de  la littérature de Basra. Il était connu de tous comme étant le tout  premier dans ce domaine.» 

Quant à Abul-‘Abbâs Moḥammad Ibn Yazîd al-Mubarrad, il  avait dit à son tour en parlant du devancier dans le domaine de  la morphologie arabe: 

«De tous les savants imâmites, il s'agit bien d'Abû ‘Othmân  Bakr Ibn Moḥammad, l'un des élèves d'Ismâ‘îl Ibn Maytham  (Qu'Allah soit satisfait de lui), l'imam des théologiens  scolastiques Chiites.» 

Quant à nous, nous disons: 

Abû ‘Othmân avait été également mentionné par Jamâl-ud-dîn al‘Allâma Ibn al-Muṭahhar al-Ḥilli dans son livre intitulé «alkhulâṣa» (l'abrégé), autant que Cheikh an-Najâchi d'ailleurs.  Cet illustre savant avait à son actif toute une série de livres.  Nous en avons déjà parlé plus haut. 

XIV. 3 - Les plus anciens livres rédigés par les savants  Chiites dans le domaine de Ṣarf (la morphologie arabe) 

Parmi les plus anciens livres écrits par les savants chiites dans  le domaine de la morphologie arabe nous avons les livres  suivants: 

Al-ichtiqâq: écrit par Cheikh Ibn Khâlaweyh. 

At-taṣrîf: rédigé par Cheikh aṭ-Ṭabari. 

‘Ilm-uṣ-ṣarf: écrit par le Vizir marocain. 

At-tibyân fit-taṣrîf: rédigé par Cheikh Aḥmad Ibn ‘Ali alMâhâbâdi. 

288  Les Chiites et les sciences islamiques 

Al-muqtaṣad fit-taṣrîf: rédigé par le roi des grammairiens,  Malik-un-Nuḥât1.  

Charḥ-uch-châfiya fi-ṣ-Ṣarf: rédigé par Moḥammad Ibn alḤassan al-Astarâbâdi, surnommé «Najm-ul-A’imma» qui  signifie «le héros des imams». 

Charḥ-uch-châfiya fi ‘Ilm-iṣ-Ṣarf: rédigé par as-Sayyed  Jamâl-ud-dîn ‘Abdullâh ‘Ajmi Noqrékâr que le grand chercheur  al-Karaki avait cité parmi les savants Chiites dans les  annotations du livre intitulé «ad-dhikrâ»  

Charḥ al-fâḍil an- Nisâ’i: Il a été rédigé par l'honorable  Cheikh an-Nisâ’i, de son vrai nom Kamâl-ud-dîn Moḥammad  Ibn Mu‘în-ud-dîn. Il s'agit là d'un commentaire vraiment  mélangé sans pareil dans le domaine.  Il y a également toute une série d'autres livres écrits dans le  domaine de Ṣarf (la morphologie). Il suffit de consulter les  différents index qui citent les écrivains. 

                                                        

1. Abû Nazâr al-Ḥassan Ibn Ṣâfî Ibn ‘Abdullâh Ibn Nazâr alBaghdâdî.












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