shia religion

this weblog is about shia and manifest truth

shia religion

this weblog is about shia and manifest truth

shia religion

Shia religion

Links
other sites




IV - LE RAMADHÂN :  

Le jeûne du mois de Ramadhân est une recommandation divine essentielle : 

« (Ces jours sont) le mois de Ramadân au cours duquel le Coran a été descendu comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement. Donc, quiconque d'entre vous est présent en ce mois, qu' il jeûne! Et quiconque est malade ou en voyage, alors qu'il jeûne un nombre égal d'autres jours. - Allah veut pour vous la facilité, Il ne veut pas la difficulté pour vous, afin que vous en complétiez le nombre et que vous proclamiez la grandeur d'Allah pour vous avoir guidés, et afin que vous soyez reconnaissants! » (Baqara, 2 : 185) 

Sur ce point et sur la façon précise de pratiquer ce jeûne il n’y a heureusement pas de divergence entre les musulmans. Cependant des modifications inopportunes viendront, après le Prophète (P). C’est ainsi que le Calife ‘Umar institua une pratique devenue, depuis lors, une habitude largement observée par les musulmans : les nawâfil ou encore tarâwih. Il s’agit des prières surérogatoires (ou supplémentaires) faites en groupe pendant les nuits du mois de Ramadhân.  

Sous le Prophète (P) puis sous Abu Bakr, les musulmans faisaient leurs prières surérogatoires pendant les nuits du mois de Ramadhân de façon séparée après avoir prié en groupe la dernière prière obligatoire de la nuit (Ichâ). Quand ‘Umar arriva au Califat il trouva que cela faisait « désordonné » de faire ces surérogatoires séparément. Il décida alors qu’on les fasse désormais en groupe. 

Dieu dit qu’Il ne charge jamais ses créatures que nous sommes de ce que nous ne pouvons supporter. A chacun donc de prier dans son intimité le nombre de rak’ah supplémentaires qu’il peut supporter à l’heure qu’il veut. Et Dieu dit à ce propos : 

« Ton Seigneur sait, certes, que tu (Muhammad) te tiens debout moins de deux tiers de la nuit, ou sa moitié, ou son tiers. De même qu'une partie de ceux qui sont avec toi. Allah détermine la nuit et le jour. Il sait que vous ne saurez jamais passer toute la nuit en prière. Il a usé envers vous avec indulgence. Récitez donc ce qui (vous) est possible du Coran. Il sait qu'il y aura parmi vous des malades, et d'autres qui voyageront sur la terre, en quête de la grâce d'Allah, et d'autres encore qui combattront dans le chemin d'Allah. Récite-en donc ce qui (vous) sera possible. Accomplissez la Salât, acquittez la Zakat, et faites à Allah un prêt sincère. Tout bien que vous vous préparez, vous le retrouverez auprès d'Allah, meilleur et plus grand en fait de récompense. Et implorez le pardon d'Allah. Car Allah est Pardonneur et Très Miséricordieux. (Al Mouzzammil 73 : 20) 

Pour revenir donc à l’enseignement originel du Prophète (P) de l’Islam et à son exemple, cessons sinon tout au moins ne continuons pas à imposer les nawâfil en groupe. Surtout lorsqu’on sait qu’il existe dans certains pays des musulmans qui vont jusqu’à penser qu’on ne peut pas jeûner si on n’a pas fait des prières surérogatoires la veille. Il est vrai qu’elles sont hautement recommandées et qu’elles sont l’occasion d’affirmer et de renforcer l’intention de jeûner le lendemain. Mais ces prières ne sont pas obligatoires contrairement à l’aspect que lui donne la pratique en groupe. 

Un autre point important porte sur l’heure de coupure du jeûne. 

 « On vous a permis, la nuit d'as-Siyâm, d'avoir des rapports avec vos femmes; elles sont un vêtement pour vous et vous êtes un vêtement pour elles. Allah sait que vous aviez clandestinement des rapports avec vos femmes. Il vous a pardonné et vous a graciés. Cohabitez donc avec elles, maintenant, et cherchez ce qu'Allah a prescrit en votre faveur; mangez et buvez jusqu'à ce que se distingue, pour vous, le fil blanc de l'aube du fil noir de la nuit. Puis accomplissez le jeûne jusqu'à la nuit. Mais ne cohabitez pas avec elles pendant que vous êtes en retraite rituelle dans les mosquées. Voilà les lois d’Allah : ne vous en approchez donc pas (pour les transgresser). C'est ainsi qu'Allah expose aux hommes Ses enseignements, afin qu'ils deviennent pieux ! » (Al Baqara 2 : 187) 

Or donc le Saint Coran est très clair : jusqu’à la nuit. Ce qui veut bien dire qu’on ne saurait couper le jeûne alors que le soleil n’est pas complètement couché… tout au moins dans les régions non polaires où les jours et les nuits sont sensiblement de longueurs constantes durant toute l’année. 

Hélas on constate cependant une précipitation injustifiée à couper le jeûne de sorte à pouvoir faire la prière de Maghrib dans un délai que l’on juge à tort de trop court (par rapport à quoi ?). Cela pose évidemment le problème de l’heure de la prière de Maghrib. Nulle part dans le Coran ou les hadiths il n’a été indiqué cette « étroitesse » du délai alloué à cette prière qui est simplement indiqué comme survenant après le coucher du soleil et au début de la nuit. Donc en clair la prière de Maghrib intervient après la disparition de la rougeur laissée par les derniers rayons de soleil tandis que la coupure du jeûne doit la précéder dans cette même période… sans aucune précipitation. Mais non plus sans aucun temps mort entre les deux. Sur ce point des heures de prière, nous renvoyons le lecteur à la partie ci-dessous consacrée aux regroupements des prières. 

V - LA PRIÈRE : 

ABLUTIONS : 

 « Ô les croyants ! Lorsque vous vous levez pour la Salât, lavez vos visages et vos mains jusqu'aux coudes; et essuyez (ou massez) une partie de votre tête et de vos pieds jusqu'aux chevilles. Et si vous êtes pollués "jounoub", alors purifiez- vous (par un bain); mais si vous êtes malades, ou en voyage, ou si l’un de vous revient du lieu où il a fait ses besoins ou si vous avez touché aux femmes et que vous ne trouviez pas d’eau, alors recourez à la terre pure, passez- en sur vos visages et vos mains. Allah ne veut pas vous imposer quelque gêne, mais Il veut vous purifier et parfaire sur vous Son bienfait. Peut-être serez-vous reconnaissants. » (Al Mâ’ida 5 : 6) 

 « Ô les croyants ! N'approchez pas de la Salât alors que vous êtes ivres jusqu'à ce que vous compreniez ce que vous dites, et aussi quand vous êtes en état d'impureté (pollués) - à moins que vous ne soyez en voyage - jusqu'à ce que vous ayez pris un bain rituel. Si vous êtes malades ou en voyage, ou si l'un de vous revient du lieu où il a fait ses besoins, ou si vous avez touché à des femmes et que vous ne trouviez pas d'eau, alors recourez à une terre pure, et passez-vous en sur vos visages et sur vos mains. Allah, en vérité, est Indulgent et Pardonneur. » (An Nîsâ 4 : 43) 

Ces deux versets nous disent l’essentiel de ce qu’il y a à connaître sur les ablutions et leurs conditions de rupture. 

Les ablutions constituent pour la prière un préalable indispensable pour au moins deux raisons : 

- d’abord elles sont une recommandation divine ; - ensuite elles permettent de purifier spirituellement le fidèle en le débarrassant des impuretés recueillies par certaines parties du corps et en le préparant mentalement à l’acte qu’il va accomplir et qui doit le rapprocher de Dieu et l’éloigner des vanités de ce monde ; il faut dire à ce niveau que les ablutions ne remplacent pas un bon lavage préalable et obligatoire des membres et autres parties du corps s’ils sont sales. Les principales divergences qu’il convient de noter entre les musulmans à propos des ablutions, concernent les gestes de purification des pieds et des oreilles, ainsi que le nombre de passages. 

Chez le grand nombre chaque membre ou partie reçoit trois passages au lieu de deux et pas plus comme chez les Ahl Bayt (P). Les deux tendances acceptent de compter le premier des passages comme étant celui qui a été intentionnellement défini comme tel par le fidèle, laissant ainsi la possibilité de se nettoyer à souhait avant la purification proprement dite. Mais les Ahl Bayt considèrent comme invalide le troisième passage, et rendant telles toutes les ablutions. Répéter ce premier passage intentionnel n’est que prescription recommandée mais en faire trois devient vraiment superflu. 

Par ailleurs, comme nous le lisons dans le premier verset du début de ce sujet, certains traducteurs du Saint Coran ont rendu la partie soulignée de ce verset sous la forme : 

 « …passez les mains mouillées sur vos têtes; et lavez- vous les pieds… » 

Ce qui est plutôt écrit en arabe signifie : 

 « …essuyez une partie de votre tête et de vos pieds… » 

Dans L’expression wamsaqu bî ruhu sikum wa arjulakum, on note le bî : en grammaire arabe il s’agit du "al bâ ul baghdiya" c’est-à-dire le bâ de l’exception, de la limitation et qui se traduit ici par "une partie de…". 

Le verbe est ici wamsaqu (=mas’h qui signifie essuyer), les compléments d’objet direct sont 

bî ruhu sikum (= une partie de vos têtes) wa arjulakum (= et de vos pieds). Dans tout cela où figure l’expression « lavez vos pieds » et surtout le verbe laver ? Nulle part. Il est donc question de passer la main sur les pieds exactement comme pour la tête. Des orteils à la cheville avec la paume de la main droite pour le pied droit et la paume de la main gauche pour le pied gauche, sur une largeur égale à celle de la paume. Quant à la tête l’essuyage débute du ras frontal des cheveux au milieu de la tête environ (longueur d’un doigt, largeur de trois doigts joints). 

Il reste vrai que laver les pieds est plus complet que de faire passer les mains mouillées dessus. Mais le texte est clair et net. Et Dieu ne dit rien au hasard. Respecter scrupuleusement les gestes clairement prescrits par Dieu contribue de façon sûre à mieux se connecter à Lui. Ce qui est en outre clair c’est qu’il n’est pas question du nettoyage des oreilles. Nulle part cela n’a été recommandé lors des ablutions. 

L’on peut dés lors comprendre que les adeptes de la famille purifiée du prophète se massent le dessus des pieds comme le dessus du crâne et ne se nettoient pas les oreilles. Respectant en cela les prescriptions précises du Coran mais aussi les pratiques traditionnelles du Prophète (P) qu’ils ont observées90[90] et conservées intactes. 

Lorsqu’on fait les ablutions, il n’est pas obligatoire de laver l’intérieur du nez, des yeux et des lèvres. Toutefois, la portion du visage à laver va du bord frontal du cuir chevelu à l’extrémité du menton et, en largeur, couvre l’ouverture de la main entre le bout du majeur et le bout du pouce. C’est donc pour s’assurer qu’on s’est bien lavé toutes les parties prescrites, qu’il est obligatoire de laver aussi une portion des parties non prescrites (l’intérieur du nez, des lèvres et des yeux). 

Dans tous les cas les actes obligatoires des ablutions sont : - Se laver le visage. 

- Se laver les mains jusqu’aux coudes. 

- Suivre l’ordre prescrit des actes. 

- Passer les mains mouillées sur la tête. 

- Passer les mains mouillées sur les pieds. 

LA PRIÈRE DU VENDREDI : 

 « Ô vous qui avez cru! Quand on appelle à la Salât du jour du Vendredi, accourez à l'invocation d'Allah et laissez tout négoce. Cela est bien meilleur pour vous, si vous saviez! » 

(Al Joumou’a 62 : 9) 

“Quand ils entrevoient quelque commerce ou quelque divertissement, ils s'y dispersent et te laissent debout. Dis: "Ce qui est auprès d'Allah est bien meilleur que le divertissement et le commerce, et Allah est le Meilleur des pourvoyeurs". » (Al Joumou’a 62 : 11) 

 « Nul grief n'est à faire à l'aveugle, ni au boiteux ni au malade. Et quiconque obéit à Allah et à Son messager, Il le fera entrer dans des Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux. Quiconque cependant se détourne, Il le châtiera d'un douloureux châtiment. » (Al Fath 48 : 17) 

Dans le deuxième verset, l’on voit une preuve concrète, un témoignage historique du fait que la khutba ou discours prononcé par l’Imam le jour de la prière, était prononcée par le Prophète après la prière. Ce verset nous montre comment certaines personnes, pressées de retourner aux attractions et autres gains exceptionnels du marché hebdomadaire qui avait lieu tous les vendredi, laissaient derrière eux le Prophète « debout » pour faire son discours. Bien entendu, la question qui nous vient alors tout de suite à l’esprit est la suivante : D’où nous vient-il alors de faire la khutba avant la prière ? 

                                                            

90[90] L’Imam ‘Ali (P) et ses deux fils Hassan (P) et Hussein (P), Fatima (P), Khadija (RA) sont les principales sources et les meilleures qu’on puisse trouver pour décrire les traditions (la Sunna) du Prophète (P).

Après la mort du Calife Usmân, Mu’âwiyah s’était rebellé contre le pouvoir de l’Imam ‘Ali (P). Dans toutes les mosquées qui étaient sous son autorité, il exigeait que l’imam qui y dirigeait la prière du Vendredi, insulte ouvertement l’Imam ‘Ali (P) et sa famille pendant la khutba. Cela, malheureusement pour lui, ne rencontra pas souvent l’assentiment des musulmans qui vouaient à la sainte famille du Prophète (P) un grand amour et un profond respect. Ainsi donc les fidèles partaient systématiquement dés la fin de la prière sans attendre la khutba. C’est alors que, fort de ce constat, Mu’âwiyah décida de renverser l’ordre des choses : la khutba sera alors désormais placée juste avant la prière afin d’obliger tous les fidèles à entendre les insultes profanées sur l’Imam ‘Ali (P) par l’imam officiant de la prière et seul maître à bord en ces moments cruciaux du culte. 

Voilà donc l’origine du changement de l’ordre observé dans la cérémonie de prières du Vendredi. 

Quant au contenu de la khutba, il est bon de signaler qu’il est souvent dévoyé de son objectif essentiel qui consiste à donner le point de vue de l’Islam sur l’actualité tant sociale, politique qu’économique mais aussi à renforcer la foi des fidèles. Elle doit être prononcée, par conséquent, dans la (les) langue (s) la (les) plus parlée (s) par les fidèles. En effet certains imams préfèrent lire à la place de la khutba un texte écrit en arabe dont le sens reste mystérieux pour la presque totalité des musulmans qui ne comprennent pas l’arabe. Pour ceux qui en comprennent le sens, la situation est encore pire car ils écouteront tous les Vendredi un discours plat et statique sans aucun lien avec leur époque. C’est d’ailleurs une des raisons qui renforcent certains dans leur point de vue sur le caractère non obligatoire de la prière du Vendredi sous certaines conditions : ils soutiennent que dans un Etat non islamique, un imam (officiant de la prière) n’est pas suffisamment libre et n’a aucune autorité pour donner et faire appliquer le jugement de l’Islam sur l’actualité.  

Les objets accessoires du culte (la tourbal-housseiniya, le chapelet, drap du wazîfa tijane, le bâton de l’imam du vendredi, etc.) : 

Les conditions et l’environnement dans lesquels le musulman doit pratiquer ses cinq prières quotidiennes sont généralement bien connus. Il s’agit en gros d’en avoir l’intention, de respecter le temps prescrit de chaque prière, de faire ses ablutions (ou autre purification selon les règles prescrites dans ce domaine), de respecter sans hâte ni lenteur excessive les différentes étapes de la prière dans l’ordre et la description clairement prescrits. Cependant certains autres aspects liés à notre environnement de prière méritent notre attention. Il s’agit notamment de l’endroit où l’on pose le front lors de la prosternation. Le Prophète (P) a toujours prié sur le sable. A l’époque du Prophète (P), les gens priaient directement sur le sable, même à l’intérieur des mosquées où il était régulièrement entretenu. L’argile et la roche, assimilables au sable pour leur pureté naturelle et originelle, étaient également appropriées. Voilà donc ce que le Prophète (P) nous a légué.   

Les Ahl Bayt et leurs adeptes utilisent pour la prière, une pierre plus connue sous le nom de 

tourbal-housseiniya, sorte d’agrégat solidifié de la terre de Karbala sur laquelle mourut Al Hussein (P), le petit-fils du Prophète (P). Ils portent cette pierre sur eux partout où ils vont afin d’y poser leur front lors de la prosternation.

Evidemment on peut se demander : pourquoi la terre de Karbala et pas n’importe quelle autre terre ? 

Il faut préciser que ce n’est pas une obligation et le fait d’utiliser le tourbal-housseiniya à la place du sable ordinaire n’est pas considéré comme un acte sans lequel la prière est invalide. D’où, cette pratique ne peut être considérée comme un bidâh. En outre, il est évident qu’il est assez pratique d’avoir un petit peu de sable avec soi afin d’être partout prêt à prier sans crainte quant à la pureté du sol. En particulier le sol de Karbala est reconnu béni par Dieu pour le sang martyr des descendants du Prophète (P) qu’il a reçu. Dés lors cette préférence est simplement un acte d’adoration surérogatoire, de recherche de bénédictions. Tout comme beaucoup de musulmans préfèrent utiliser le chapelet et même avec des perles d’une matière bien précise, à la place des doigts pour compter. Tout comme les Imams (dirigeants de la prière) ont la tradition de posséder un bâton de commandement pour la prêche du Vendredi. Les exemples sont nombreux. Il est à noter que le prophète lui-même avait demander à sa fille Fatima (P) d’utiliser la terre où est enterré Hamza (RA), l’oncle du prophète (P) tué en martyr à Ohud, pour en faire un chapelet pour réciter le tasbih Zahra (34 fois Allahou akbar, 33 fois Al hamdou lillah, 33 fois Soubhanallah).   

Par ailleurs, il est impératif pour tout fidèle musulman de porter des effets vestimentaires débarrassés de toute souillure. D’où l’importance qu’il y a à accorder à certains objets qui nous entourent et qui ne sont pas toujours forcément purs : - la ceinture que nous portons autour de la taille et la montre que l’on a au poignet dont l’origine de la peau avec laquelle elles ont été fabriquées peut être douteuse, - la peau d’animal ou la natte sur laquelle on prie. Leur pureté doit être vérifiée et recherchée. Sans oublier que la matière dont elles sont faites ne permet pas la pose du front. Tout doute doit être levé par une séparation d’avec l’objet du doute. 

REGROUPEMENT DE DEUX PRIERES : 

Il s'agit des deux prières du jour, Zuhr et Açr et des deux prières du soir, Maghrib et Ichâ. Nous allons examiner les conditions de leur regroupement deux par deux dans les temps qui leur sont impartis. Pour nous éclairer : la lumière d’un verset coranique et celle des saintes pratiques du Prophète Muhammad (P). Sur ce dernier point, nous tiendrons compte essentiellement des témoignages des contemporains du Prophète (P) tels que rapportés par les 

Ulémas. 

Les écoles musulmanes sont tous d’accord sur la légalité du regroupement de Zuhr et Açr; ils appellent ce genre de prière « Djam’ou Taqdimi » c’est à dire « prière avancée ». Cela signifie concrètement que la prière de Açr est avancée pour être accomplie juste après la prière de Zuhr. Ils sont également d’accord pour le regroupement de Maghrib et Ichâ qu’ils appellent « Djam’ou Tâjîl » ou « prière retardée ». Ce qui veut dire que la prière de Ichâ est accomplie juste après celle de Maghrib qui, elle, est légèrement retardée par rapport à son heure habituelle.

Cependant il n’y a accord unanime entre toutes les écoles sur le regroupement des prières que dans une situation bien précise. A savoir pendant le pèlerinage, à Muzdalifa pour les deux prières du jour (Zouhr et Açr). Comme le pratiquait le Prophète Muhammad (P) sur les lieux saints. En dehors du pèlerinage, les écoles telles que les Malikites, les Châfiites et les hanbalites acceptent le regroupement de deux prières dans le contexte du voyage mais elles ont des positions divergentes quand il s’agit de faire ce regroupement dans d’autres circonstances : maladies, guerres et intempéries. 

Les Hanafi, eux, rejettent toute pratique de regroupement de prières en dehors du cadre du pèlerinage. 

Quand aux adeptes des Ahlul Bayt (p), ils paraissent comme les plus modérés et les plus tolérants. Pour eux, la pratique du regroupement de deux prières est légale non seulement dans le cadre du pèlerinage, mais aussi en dehors du pèlerinage. Dans ce dernier cas, elle n’est même pas soumise à conditions préalables comme le soutiennent les autres. Pour notre part nous allons nous en référer à la Sunna du Prophète (p). L’Imam Ahmed Ibn Hanbal cite dans son livre intitulé Musnad (tome 1, page 221), un hadith rapporté par Ibn Abbâs qui dit « Le Prophète (P) a prié sept et huit, à Médine, sans contrainte aucune, pendant la période où il était sédentaire ». Par sept et huit, il faut comprendre le nombre de rak’âts regroupées pendant les deux prières du soir (Maghreb plus Ichâ = 3+4) et pendant les deux prières du jour (Zuhr plus Açr = 4+4). 

L’Imam Malick, dans son livre Muwata91[91] a rapporté que Ibn Abbas a dit : « Le Prophète (P) a prié Zuhr et Asr dans le même temps, sans être dans des conditions de voyage ni de grande peur » il faut comprendre par là que le Prophète (P) était sédentaire et n’était pas dans des conditions d’insécurité pouvant inspirer la peur. 

Muslim, dans ses Sahih92[92], a écrit que Ibn Abbas a dit : « Le Prophète (P) a prié Zuhr et Açr dans le même temps, Maghrib et Ichâ dans le même temps, sans être dans des conditions de voyage ni de grande peur. » Dans les mêmes Sahih93[93], Muslim répète ce même hadith rapporté par Ibn Abbas. Quand Ibn Abbas demanda au Prophète (P) pourquoi il a regroupé ces prières, le Prophète (P) répondit : « pour ne pas fatiguer ma Umma ». Le Prophète (P) avait donc le souci depuis ce temps là, d’alléger le poids du culte pour sa communauté présente et à venir. L’Imam Bukharî, dans ses Sahih94[94], écrit : Adam nous a rapporté que Amru Ibn Dîn a dit : « j’ai entendu Djabr Ibn Zaid qui a entendu Ibn Abbas dire que : le Prophète (P) a prié sept, ensemble ; et huit, ensemble ». Dans les mêmes Sahih de Bukharî95[95], le même Adam rapporte : « j’ai entendu Abba Umamata dire : nous avons prié avec ‘Umar Ibn Abdul Aziz, Zuhr puis on est sorti pour aller chez Annas qu’on a trouvé entrain de prier. Une fois sa prière terminée, j’ai dit : ô frère, quelle était la prière que tu faisais ? ». Il répondit « C’était Açr, la prière que nous avions l’habitude d’accomplir avec le Prophète ». Il apparaît donc à travers ce témoignage que Annas s’est acquitté de la prière de Açr juste après celle de Zouhr, en regroupant 

                                                            

91[91] Tome 1, page 161 

92[92] Tome 2, page 151, chapitre sur le regroupement des prières : Babou Djam’ou bayna salatein fil hasari. 93[93] Tome 2 page 152. 

94[94] Tome 1, page 140: chapitre sur l’heure de Maghrib : Babou waktoul Maghrib. 95[95] Tome 1, page 138 : chapitre sur l’heure de Açr : Babou waktoul Açr. donc ces deux prières comme l’a autorisé et pratiqué le Prophète de l’Islam lui-même selon les différents témoignages que nous vous avons rapportés. Si les prières sont regroupées deux par deux, Zouhr et Açr ensemble, et Maghreb et Ichâ ensemble, cela implique que les prières regroupées partagent le même temps. C’est ainsi que les farîda de Zouhr et Açr partagent le même temps qui commence à partir de Zawal (Zénith) pour finir au crépuscule. Les farîda de Maghrib et Ichâ partagent le même temps qui commence du coucher du soleil jusqu’à tard dans la nuit (aux environs de minuit). Le farida de Subh commence à l’aube et finit juste avant le lever du soleil. Il apparaît donc un découpage du temps de prières en trois périodes ou moments. Ces trois temps sont : 

- l’aube (« quand on peut distinguer le fil noir du fil blanc ») pour la prière de Subh, - la période qui commence dès que le soleil quitte le zénith (votre ombre dépasse vos pieds) et prend fin avec le coucher du soleil ou crépuscule, - la nuit, période qui commence aprés le coucher du soleil (les derniers rayons rouges du soleil ont disparu) et se termine tard dans la nuit (autour de minuit). Ces trois périodes sont clairement exprimées à travers ces versets : 

 « Et accomplis la salât aux extrémités du jour et à certaines heures de la nuit. Les bonnes œuvres dissipent les mauvaises. Cela est une exhortation pour ceux qui réfléchissent. » (Hoûd 11 : 114) 

 « Accomplis la Salât au déclin du soleil jusqu'à l'obscurité de la nuit, et (fais) aussi la Lecture à l'aube, car la Lecture à l'aube a des témoins. » (Al Isrâ 17 : 78) 

« Supporte patiemment ce qu'ils disent et célèbre Sa louange, avant le lever du soleil, avant son coucher et pendant la nuit; et exalte Sa Gloire aux extrémités du jour. Peut-être auras-tu satisfaction : » (Tâ Hâ 20 : 130) 

 « Endure donc ce qu'ils disent; et célèbre la louange de ton Seigneur avant le lever du soleil et avant (son) coucher; » (Qâf 50 : 39) 

Il convient de ne pas prier Subh ni avant l’aube, ni après le lever du soleil ; et ce n’est pas légal de regrouper les prières en dehors des regroupements autorisés et pratiqués par le Prophète Muhammad (P) lui même. 

Quels avantages nos contemporains peuvent-ils tirer de cette pratique ? Le rythme alternatif (matin et soir) du travail s’adapte parfaitement au regroupement des prières. Subh avant d’aller au travail, Zuhr et Açr pendant la pose de 12h à 15h, Maghrib et Ichâ après la descente (et même la douche) du soir. 

Cependant, il n’est pas rare de les voir absorbés par un train de vie infernal tributaire du monde moderne avec tous ses aléas, au point de se laisser prendre à défaut dans l’exercice du culte de la prière. Ils regroupent trois, quatre, voire les cinq prières du jour au moment de se coucher. Cela s’appelle dans le langage populaire consacré en Afrique de l’Ouest « faire la prière en gros ». Ce faisant, ils contreviennent aux prescriptions de Dieu et attirent le malheur sur eux comme le dit le Coran : « Soyez assidus aux Salât et surtout la Salât médiane; et tenez-vous debout devant Allah, avec humilité. » (Al-Baqara 2 : 238) 

 « il dit: "Oui, je me suis complu à aimer les biens (de ce monde) au point (d'oublier) le rappel de mon Seigneur jusqu'à ce que (le soleil) se soit caché derrière son voile. Ramenez-les moi." Alors il se mit à leur couper les pattes et les cous. » (Sâd 38 : 32, 33) 

 « Malheur donc, à ceux qui prient 

tout en négligeant (et retardant) leur Salât, » (Al Mâoun 107 : 4, 5) 

VI – LES GROUPES EN ISLAM : 

 « Et cramponnez-vous ensemble au câble de Dieu ; et ne soyez pas divisés ; et rappelezvous le bienfait de Dieu sur vous : lorsque vous étiez ennemis, c’est Lui qui réconcilia vos cœurs ; puis par Son bienfait, vous êtes devenus frères. Et alors que vous étiez au bord d’un abîme de Feu, c’est Lui qui vous a sauvés. Ainsi Dieu vous expose Ses signes. Peut-être vous guiderez-vous. » (Al Imran ; 3 : 103) 

 « Et ne soyez pas comme ceux qui se sont divisés et se sont mis à disputer, après que les preuves leur furent venues. Car pour eux l’énorme châtiment. » (Al Imran ; 3 : 105) 

 « Et voilà en toute droiture Mon chemin : suivez-le donc ; et ne suivez pas les sentiers : ils vous détacheraient de Son sentier. » Voilà ce qu’Il vous enjoint. Peut-être vous comporterezvous en piété ? » (Les bestiaux, 6 : 153) 

 « Oui ceux qui font schisme en leur religion et se forment en sectes, tu n’es en rien des leurs. Rien d’autre ; leur affaire appartient à Dieu. Il les informera de ce qu’ils faisaient. » (An hâm, Les bestiaux ; 6 : 159) 

« Obéissez à Dieu et à Son Prophète en évitant toute dispute. Des disputes compromettraient votre union et entameraient votre courage. Et soyez patients. Dieu pactise avec les patients. » (Al Anfâl, 8 : 46) 

« Oui cette communauté vôtre est une communauté une, tandis que Je suis Votre Seigneur. Craignez-moi donc. » (Al mu’ minun, les croyants, 3 : 52) 

 « Et ne soyez pas de ceux qui donnent des associés, de ceux qui ont divisé leur religion, tandis qu’ils sont devenus des sectes, chaque parti exultant de ce qu’il a par-devers lui. » (Rûm, les Byzantins, 30 : 31 et 32) 

 « Et les croyants n’ont pas à sortir tous en expédition. Pourquoi, donc, de chacune de leurs sections, un groupe ne s’en irait-il pas s’instruire en la loi de la religion, afin d’avertir le peuple quand ils rentrent chez eux ! Peut-être prendraient-ils garde ? » (Le repentir, at tawba, 9 : 122) 

Ainsi donc, Dieu a plusieurs fois rappelé à Son peuple le devoir impératif d’union et d’unité qui lui incombe. La division des musulmans constitue pour Dieu une déviation de la Voie qu’Il leur a tracée. Et dés lors on peut craindre que Ses faveurs ne leur seront plus accordées tant qu’ils resteront divisés. 

En fait d’où vient cette division des musulmans ?

L’on pourrait tout de suite penser que nous sommes en train de reprendre l’objet essentiel de ce livre c’est-à-dire la réunification de tous les musulmans autour des valeurs essentielles du Chemin de Dieu. Ce ne serait pas faux. En effet, nous voulons parler ici d’un aspect spécifique qu’on n’a jusqu’ici pas encore abordé. Il s’agit des origines de la division de la Umma en groupes et autres confréries. 

Ces versets n’auront pas besoin d’être commentés car ils nous semblent suffisamment explicites sur les exigences divines d’union et d’unité de la Umma. Cependant quelques hadiths, authentiques ou non, nous ont été rapportés à ce sujet. Ce qui est surprenant, voire renversant, c’est que certains de ces hadiths prennent le contre-pied des susdits versets du Coran et alors démontrent par-là même leur caractère non authentique. D’autres, par contre, mal compris ou interprétés, nous semblent authentiques et en phase avec le Coran, référence ultime et inaliénable des recommandations de Dieu. Citons-en quelques-uns : H1 : « La divergence de ma Umma est une miséricorde » [96] 

H2 : « Mes compagnons sont comme des étoiles. Si vous vous faîtes guider par n’importe lequel d’entre eux, vous serez assurément bien guidés. » [97] 

H3 : « Je vous recommande ma Sunna et la Sunna des Califes guidés et qui guideront après moi. » [98] 

H4 : « Ma Umma s’éclatera jusqu’à soixante treize (73) groupes et tous iront en enfer sauf un. » [99] 

Si les trois autres hadiths nous apparaissent comme authentiques, le deuxième hadith est totalement contradictoire avec la réalité historique et même avec le simple bon sens et la réalité céleste. 

En effet dans H1, le Prophète parle plutôt de brassage, d’apports de connaissances islamiques venant de diverses origines. C’est d’ailleurs là que réside tout l’intérêt du dernier des versets de Coran cités plus haut (qui ressemblait à un cheveu dans la soupe à côté des autres versets) cités ci-dessus : 

 « Et les croyants n’ont pas à sortir tous en expédition. Pourquoi, donc, de chacune de leurs sections, un groupe ne s’en irait-il pas s’instruire en la loi de la religion, afin d’avertir le peuple quand ils rentrent chez eux ! Peut-être prendraient-ils garde ? » (Le repentir, at tawba, 9-122) 

Ce verset recommande effectivement aux musulmans d’aller s’instruire et de revenir échanger avec les leurs. 

Par ailleurs, le mot ikhtilâf, qui est traduit dans le hadith H1 par divergences, signifie plutôt échanges, apports mutuels. C’est d’ailleurs le même mot ikhtilâf qui est cité dans les deux versets ci-dessous et qui y est traduit par le mot alternance : 

                                                            

96[96] Reconnu par tous.  

97[97] Sahih Muslim dans Fad’ilu Sahâba ; Musnad de Ahmad Ibn Hanbal (tome 4, Page 398). 98[98] Sahih tirmizî (tome 5 Page 328) ; Sahih Muslim (tome 2, Page 362) ; Musnad Ahmad Ibn Anbal (tome 5, Page 389) ; Mustadrak de Al Hâkim (tome 3, Page 148) ; Tabrâni (tome 1, Page 131). 99[99] Sunan Ibn Mâjuh kitâbul fitân (tome 2, N°3993) ; Musnad Ahmad (tome 3, Page 120) ; Tirmizî dans kitabul îmân.

 « Dans l'alternance de la nuit et du jour, et aussi dans tout ce qu'Allah a créé dans les cieux et la terre, il y a des signes, certes, pour des gens qui craignent (Allah). » (Yûnous, 10 - 6) 

« Et c'est Lui qui donne la vie et qui donne la mort; et l'alternance de la nuit et du jour dépend de Lui. Ne raisonnerez-vous donc pas ? » (Al mou’minûn, 23 - ٨٠) 

Seule cette compréhension reste possible ; et on peut le démontrer par l’absurde comme suit : S’il était possible de penser que les divergences étaient positives pour l’Islam alors l’union lui serait certainement défavorable or Dieu exige de Son peuple l’union. Donc, les divergences ne peuvent être positives pour l’Islam. Cette vision est indéfendable. Quant au 2ième hadith (H2), il est tout simplement inexact car d’abord toutes les étoiles du ciel ne servent pas à orienter le berger. Mais en plus, nous savons que bien des compagnons du Prophète se sont entretués ou ont été maudits par Dieu. Eux tous, peuvent-ils alors être des guides ? 

Dans le hadith H3, qui est reconnu authentique par la plupart des musulmans, chacun veut voir en qui il veut ces fameux "Califes guidés et qui guideront après moi". En réalité il s’agit des douze Imams Ahlul Bayt (P), d’autant plus qu’il y a d’autres hadiths cités par tous les musulmans qui indiquent que les califes sont douze. C’est exactement pareil lorsqu’il s’agit de savoir de quel groupe le Prophète parle lorsqu’il prédit l’enfer pour tous les groupes sauf un. Evidemment chaque groupe est convaincu que le sien sera sauvé. Mais on est en droit de se demander si le groupe de Fatima Zahra (P), la fille adorée du meilleur des hommes, le groupe de l’Imam Ali (P), la porte du savoir et gendre du Prophète, de Hassan (p) et Hossein (p) qualifiés par le prophète (p) de seigneurs des jeunes gens du paradis, si ce groupe là pourrait être parmi les 72 ? Simple question. Encore faudrait-il qu’il soit authentique. Pour en venir aux fondements de l’existence des groupes, nous dirons qu’ils remontent, en réalité, à l’origine même de la création : la première rébellion contre l’ordre divin établi est celle de Satan (Iblîss) contre Dieu à travers Adam devant qui il a refusé de se prosterner. En effet Chah’rastâni, comme beaucoup d’autres auteurs, dans al milal wa nihal (tome 1), donne les arguments par lesquels Iblîss tentera de justifier devant les anges sa rébellion. Malheureusement ce genre de récit n’a jamais de source référencée donc nous n’y insistons pas. L’essentiel est que la rébellion, induisant la division en groupes, nous vient de l’origine de l’humanité. Ensuite, il y eut tout naturellement d’une part les croyants (partisans de Dieu) et d’autre part les non-croyants (partisans de Iblîss). Si dans le premier groupe il n’y a que des athées (matérialistes, nihilistes, etc. ; là aussi la subdivision existe !) c’est dans le deuxième groupe qu’il y a matière à trier. 

A l’analyse, selon Chah’rastâni une référence en la matière, trois grands types de descriptions se dégagent chez les auteurs sur les groupes religieux : 1 – l’Est, l’Ouest, le Nord et le Sud ; 

2 – l’Inde, le monde arabe, les non arabes ou « ajam » (africains, perses, turcs, etc.) et les « rum » ou occidentaux (européens, américains) ; 3 – les majûss, les juifs, les chrétiens et les musulmans. En fait, le message de l’Islam est descendu avec le premier homme, Adam. Puis il s’est propagé à travers les âges, incarné par les nombreux prophètes qui ont eu à le diffuser. Parmi ceux-ci nous retiendrons les cinq principaux qui ont eu à apporter avec eux des charias (lois) qui se sont successivement substitués et abrogés : Nuh, Ibrahim, Moussa, Issa et enfin le Sceau des Prophètes, Muhammad (P). 

Cependant ils ne nous font pas oublier que d’autres religions monothéistes ont existé en dehors des religions révélées. Il s’agit notamment des religions issues du Veda (l’hindouisme avec ses corollaires que sont le brahmanisme, le bouddhisme et le zen, le taoïsme, etc.) et de l’animisme africain avec ses différentes variantes (béninoise, sénégalaise, ivoirienne, etc.). Il faut préciser qu’il est même certain que ces gens ont reçu un message islamique par le biais de prophètes dûment mandatés par le Très-Haut. Dieu dit qu’Il a envoyé un messager des leurs à tous les peuples. C’est dire que ces religions ont été validées à un moment donné avant d’être abrogées et altérées comme toutes celles qui refusent aujourd’hui cet état de fait. L’Islam est de nos jours l’unique religion que Dieu agrée et dont le Message, l’immuable et inimitable Coran, est gardé par Celui-là même qui L’a écrit. 

Nous nous restreindrons donc ici aux subdivisions islamiques. A elles seules, elles peuvent faire l’objet de plusieurs tomes mais l’on se bornera à les situer dans le contexte de leur émergence. Mais surtout on s’intéressera à distinguer, une fois de plus, cet essentiel qui les unit de ce superfétatoire qui les sépare. Car là est l’enjeu de l’uniformité et de l’unicité de la soumission à Dieu mais également de l’unité de la Umma. Ces divisions, trouvant leur source originelle dans la rivalité des Umayyades contre les Hâchimites, seront renforcées par la suite par le massacre de Karbala. La particularité essentielle des Ahlul Bayt (as), c’est d’être les dépositaires de la vraie Sunna du Prophète (P) et les plus aptes à l’interprétation du Coran. Car personne ne devrait mieux connaître les traditions du Prophète (P) et son interprétation du Coran que sa propre famille. Logique après tout ! A côté des écoles sont venues s’ajouter les confréries. Il s’agit de groupes qui suivent une voie (tariqa ou la voie). Ces voies consistent en un chef, une technique de méditation (zikr) et un comportement. La quasi-totalité des chefs de confréries affirment avoir reçu leur zikr du Prophète (P). En réalité, l’essence de ces zikrs provient effectivement du Saint Coran. Citons-on quelques exemples : 

1 – La récitation du mot Astakhfirûllah vient du verset suivant : 

« Implorez le pardon de votre Seigneur, car Il est grand Pardonneur, » (Nouh’ ; 71 : 10) 

Dieu nous y demande de dire astakhfirûllah. 

2 – La profession de foi La illaha illallah est encore une révélation de Dieu : 

« Récite ce qui t'est révélé du Livre et accomplis la Salâ. En vérité la Salâ préserve de la turpitude et du blâmable. Le rappel d’Allah est certes ce qu'il y a de plus grand. Et Allah sait ce que vous faites » (Al Ankabout, 29 : 45). 

3 – La salatu alan-nabî est une recommandation divine : 

« Certes, Allah et Ses Anges prient sur le Prophète; ô vous qui croyez priez sur lui et adressez (lui) vos salutations. » (Al Ahzâb, 33 : 56) 

Nous citerons un exemple de confrérie où le zikr est conforme à ces trois recommandations. Il s’agit de la Tidjanya du Cheikh Ahmed Tidjane Chérif. La raison de notre choix est que nous y sommes nés et y avons passé une bonne partie de notre plus jeune âge. Le plus important c’est que la ressemblance est frappante entre cette confrérie et bien d’autres confréries à travers le monde musulman et ceci en plusieurs points que vous vous évertuerez à trouver par vous-même. Simples remarques pleines de signification sur le vénéré Cheikh Ahmed Tidjane Chérif, initiateur de la confrérie de la Tidjanya : 

1 – Le vénéré Cheikh Tidjane ne cite que la famille du Prophète (P) dans sa version de salatu alan-nabî, omettant à dessein les compagnons. D’ailleurs cette prière sur le Prophète (P), à très peu de nuances près, figure dans un livre de l’Imam ‘Alî intitulé Naghjul Balâgha. 2 – Dans un recueil de prières et zikrs de Cheikh, Ahzâbu Wa Awrâd (Pages 147 à 150), il cite les noms des douze Imams Ahlul Bayt (que bien des adeptes de cette confrérie récitent par cœur d’ailleurs sans savoir qui sont ces gens) et il y écrit clairement avec insistance qu’il leur prête allégeance (tawassûl). 

De là à penser que Cheikh était un adepte de l’école des Ahl Bayt il n’y a qu’un pas vite franchi d’autant plus que la dissimulation s’imposait à lui à son époque où la répression politicoreligieuse était de rigueur. Dés lors on le comprend aisément lorsqu’il nous dit que sa voie lui vient du Prophète (P), directement ou non. 

Finalement tous les groupes qui sont dans le vrai – il y en a malheureusement aussi dans le faux – n’enseignent que les recommandations de Dieu tant pour le comportement que pour le 

zikr. Mais alors pourquoi tant de rivalité, de concurrence ou de velléité de conflit entre disciples de confréries ou groupes différents ? 

Pourquoi autant de préjugés irrémissibles les uns sur les autres sans aucune tentative d’échanges, de transactions positives diront les psychologues, de compréhension ? Pourquoi simplement cet attachement excessif à des hommes ou des valeurs de niveau nettement inférieur à celui du Prophète et de ses enseignements encore connus et disponibles ? La réponse à toutes ces questions est dans la nature de l’homme, celle d’être faible. Heureusement que l’immense majorité des disciples de ces grands saints et érudits ne versent pas dans ces excès et continuent de pratiquer, avec une sincère fidélité et un grand esprit d’ouverture aux autres, leurs zikrs et autres enseignements reçus de leurs maîtres. En tout cas, nous voilà ainsi placés devant un grand dilemme : faut-il suivre un groupe ou non et, dans le cas affirmatif, surtout lequel ? 

En fait, nous dirons tout de suite que le choix ne s’impose pas car, à y voir de près, ce qui les différencie ne vient pas des vérités historiques connues ou des hadiths indiscutables, encore moins du Coran. Tout cela est en général la chose la mieux partagée à quelques exceptions près. Leurs différences proviennent plutôt : 

- de réalités spécifiques aux populations de la zone où est né ce groupe, - de l’apparition d’un savant ou guide éclairé dont la lumière a tant fasciné que l’on a crû avoir affaire à un nouveau messager, 

- de pratiques et enseignements corrects ou erronés au départ et transformés par la suite en bien ou en mal par les disciples qui eux-mêmes finiront par créer d’autres groupes, - de mythes forgés de toutes pièces couvrant des desseins inavoués et/ou des intérêts individuels, familiaux ou tribaux. 

Donc il faut rappeler que l’ijtihâd (la recherche personnelle de la connaissance) est un devoir pour tout musulman sincère. Dés lors on finira toujours par savoir de quel côté se trouve la vérité. Car les véritables critères d’appartenance au 73ième groupe, celui des rescapés semblent être : vivre l’essence de notre foi de musulman (le fameux duo : Coran et bonnes actions) et persévérer avec sincérité dans la recherche personnelle de la connaissance de l’Islam et de l’histoire de Ses premiers temps. 

VII – ÂCHURA (10 MOHARREM) : 

Le dixième jour du mois lunaire de Moharrem est une date mémorable dans l’histoire de l’Islam. Il est jour de réjouissances pour certains, de jeûne et de piété pour d’autres, de grande tristesse marquée par le deuil et le souvenir pour une tierce partie. Chacun y célèbre ce dont il veut bien se souvenir si ce n’est par simple mimétisme sans trop savoir les vrais motifs de cette célébration. 

Les évènements supposés ayant marqué ce jour du 10 Moharrem seraient multiples. Pas moins d’une dizaine d’entre eux sont cités. Certains d’entre eux avant même l’arrivée du Prophète de l’Islam (P). Nous en citerons brièvement six. Ce serait, par exemple, un 10 Moharrem que l’Arche bénie du Prophète Nuh (P) aurait touché la terre ferme après le Déluge. Sauvant ainsi d’une perte certaine les multiples espèces vivantes de la terre. 

Deuxième exemple : les juifs auraient fêté100[100] ce jour comme étant celui où Moussa (P) aurait réalisé un miracle pour sauver son peuple. Poursuivi par les hommes de Firâouna (Pharaon) et bloqué dans son avancée par la Mer Rouge, il fendit cette dernière en deux à l’aide de son bâton. Son peuple passa tandis que derrière lui les vagues se refermaient sur les hommes de Firâouna. Pour les juifs donc le 10 Moharrem est un jour de victoire. Troisième exemple : Ce serait un 10 Moharrem que Yunus (P) fut libéré du ventre de la baleine qui l’avait avalé des mois voire des années durant. Il ne perdit jamais sa foi en Dieu pendant tout ce temps, ce qui le sauva d’une perte certaine.   

Quatrième exemple : C’est encore un 10 Moharrem que la famille de Yûsuf (P) se retrouva pour sceller définitivement la paix et l’entente retrouvées après les vilains actes101[101] posés par ses demi-frères de même père. 

Cinquième exemple : Le Prophète (P) avait l’habitude d’être très triste dés que ce jour du 10 Moharrem arrivait. Lorsqu’on lui demandait la raison d’un tel comportement, il répondait qu’on le saura après sa mort à travers un grand malheur qui frappera sa sainte descendance. Par ailleurs, 

                                                            

100[100] En fait cette célébration par les juifs n’a jamais existée. 101[101] Ceux-ci l’avaient jeté dans un puits et étaient allés dire à leur père qu’un renard avait dévoré leur frère. Yussûf fut recueilli et adopté par un roi. Il devint roi et réussit un jour à attirer ses frères qui ne le reconnaissaient plus. Il les convainquit d’amener avec eux un autre jour le plus jeune, Benyamin, de même mère que lui. Ayant réussi à le faire venir malgré les réticences compréhensibles du père, il introduisit un objet dans son sac et le fit accuser de vol, ce qui lui permit de le maintenir auprès de lui. Il raconta à son jeune frère tout ce qui lui était arrivé. Celui-ci transmit à la famille le secret de son grand-frère. Toute la famille se retrouva un 10 Moharram aux côtés de Yussûf dans la joie et l’allégresse sous le signe du répentir sincère suivi du pardon.

il embrassait souvent ses petits-fils Al Hassan (P) sur la bouche et Al Hussein (P) sur la nuque. Chacun sur la partie à travers laquelle il recevra plus tard l’arme fatale : le poison pour Al Hassan, le sabre qui lui trancha la tête pour Al Hussein. Sixième exemple : Yazid, le fils de Mu’âwiyah, qui lui succéda au trône, fut le bourreau de Al Hussein Ibn Ali Ibn Abi Talib, le petit-fils du Prophète. Al Hussein et de nombreux autres membres de la famille du Prophète (P) ainsi que des compagnons de ce dernier furent massacrés comme on vous l’a déjà décrit. Ce jour-là, Yazid fit un beau poème à la gloire de ses ancêtres. Pour lui c’était là la preuve qu’il n’y eut point de révélation. Il décréta ce 10 Moharrem jour de gloire et de réjouissances. 

Alors de toutes ces raisons, et d’autres, laquelle doit-on retenir pour commémorer le 10 Moharrem ? Très certainement celle du Prophète (P) car celui-ci est le modèle pour tout musulman. On ne saurait en retenir non plus une autre pour deux motifs : - D’abord les autres raisons sont souvent incompatibles avec celle unique pour laquelle le Prophète (P) a célébré le 10 Moharrem et qui est le triste massacre de sa descendance, notamment de son petit-fils Al Hussein (P). 

- Ensuite, aucune tradition du Prophète ne nous a appris que l’Envoyé de Dieu célébrait cette date pour une raison autre que celle évoquée. 

D’où nous vient alors cette idée de fêter, nous disons bien fêter, le 10 Moharrem ? En effet, ce jour est, chez la plupart des musulmans de l’Afrique de l’Ouest et d’ailleurs, un jour où l’on demande aux gens de se nourrir le plus possible lors du dîner car ils seront pesés et les plus légers n’iront pas au paradis (?!). Et même, la nuit arrivée, des festivités ressemblant fort curieusement en certains points à la fête américaine de Halloween102[102], se déroulent. Au Sénégal, cela s’appelle le Tâjabone en woloff. En Côte d’Ivoire, même si la fête est différente dans sa forme, elle est appelée fâssou en Djoula. 

Il est temps que de telles incongruités cessent. Car on ne saurait commémorer le 10 Moharrem comme le faisait Yazid l’ivrogne, le prédateur de la sainte famille du Prophète. Souvenons-nous de ce jour comme d’un jour de tristesse et de deuil donc de recueillement et de piété, suivant en cela l’exemple du Prophète. 

VIII : LA ZAKÂT ET LE KHOMS : 

« Et sachez que, de tout butin que vous avez ramassé, le cinquième appartient à Allah, au messager, à ses proches parents, aux orphelins, aux pauvres, et aux voyageurs (en détresse), si vous croyez en Allah et en ce que Nous avons fait descendre sur Notre serviteur, le jour du Discernement : le jour où les deux groupes s'étaient rencontrés, et Allah est Omnipotent. » (Al Anfâl 5 : 41) 

« Et accomplissez la Salât, et acquittez la Zakât, et inclinez-vous avec ceux qui s’inclinent. » (Al Baqara, 2 : 43) 

« Et (rappelle-toi), lorsque Nous avons pris l'engagement des enfants d'Israël de n'adorer qu'Allah, de faire le bien envers les pères, les mères, les proches parents, les 

                                                            

102[102] Les hommes se déguisent en femmes et vice-versa. Ils se rendent dans les domiciles et bénéficient cette nuitlà de la générosité des habitants. Et même ils peuvent se permettent de prendre tout ce qui est à leur portée dans les cours extérieures si les occupants n’ont pas pris la précaution de les ranger auparavant.

orphelins et les nécessiteux, d'avoir de bonnes paroles avec les gens; d'accomplir régulièrement la Salât et d'acquitter la Zakât - Mais à l'exception d'un petit nombre de vous, vous manquiez à vos engagements en vous détournant de Nos commandements. » (Al Baqara, 2 : 83) 

« Et accomplissez la Salât et acquittez la Zakât. Et tout ce que vous avancez de bien pour vous-mêmes, vous le retrouverez auprès d'Allah, car Allah voit parfaitement ce que vous faites. » (Al Baqara, 2 : 110) 

Vingt neuf (29) autres versets du Saint Coran, soit 32 au total, enjoignent au musulman de s’acquitter de la Zakât. 

L'Islam a bien déterminé les moyens légaux de satisfaire les besoins d'un individu, d'une société ou d'un Etat. 

Si ces deux obligations (Zakât et Khoms) seules, avaient été acquittées, i1 n'y aurait plus aucun pauvre, aucun nécessiteux dans la société islamique, la cause de l'Islam n'aurait jamais souffert, et toutes les questions de bien-être public auraient été réglées ; comme cela se passait à l'époque où les Musulmans pratiquaient sincèrement les dogmes de l'Islam. Et si ces deux obligations ne s'avéraient pas suffisantes pour le bien-être de l'Islam et le progrès des Musulmans, l'Etat Islamique devrait faire appel à d'autres sources de revenus, telles que l'agriculture et les mines. Il est illégal pour les musulmans de s'emparer de la propriété des autres, comme l'a bien précisé le Coran : 

 « Et ne dévorez pas mutuellement et illicitement vos biens; et ne vous en servez pas pour corrompre des juges pour vous permettre de dévorer une partie des biens des gens, injustement et sciemment. » (Al Baqara, 2 : 188) 

C’est là d’ailleurs le fondement du droit musulman. On ne saurait appliquer la rigueur de la chari’ah à un fauteur lorsque celui-ci est exposé à la faute par le fait de la non application des règles élémentaires de partage en Islam. L’Islam est un tout entrelacé et l’on ne peut en tirer un fil sans tirer le reste. 

Cependant, si la Zakât semble être bien connue des musulmans, il n’en est pas du tout de même du Khoms. En effet peu de membres de la Umma connaissent et pratiquent cette prescription d’Allah. Le fait de ne pas vivre dans un Etat islamique ne saurait constituer une excuse à ce manquement car le Khoms, tout comme la Zakât, est un élément clé de l’équilibre spirituel et économique donc social, juridique et culturel de la société musulmane. Rappelons d’abord les règles de pratique de la Zakât : La Zakât est obligatoire pour neuf articles : 

1. les dattes 

2. les raisins / les vignes 

3. le blé 

4. l’orge 

5. les chameaux 

6. les chèvres et les moutons 

7. le bétail (vaches et buffles) 

8. la monnaie en or 

9. la monnaie en argent

Il est aussi recommandé de payer la Zakât sur le capital de travail, ainsi que sur les bénéfices réalisés dans les affaires. Une telle aide favorise l’augmentation de la richesse de la personne qui l’offre. 

Il est obligatoire de formuler l’intention en donnant la Zakât. L’intention est formulée comme suit : 

« Je donne la Zakât pour m’approcher d’Allah ». La Zakât est redistribuée comme suit : 

1. pour les nécessiteux 

2. pour les pauvres 

3. pour le salaire de ceux qui collectent la Zakât, 

4. pour ceux qui parmi les non-croyants dont le Prophète, l’Imam ou leur 

Représentant pensent qu’ils seraient susceptibles de sympathiser avec l’Islam et les musulmans en recevant l’aide de la Zakât. 5. pour émanciper ceux qui ont été asservis 

6. pour payer les dettes de ceux qui sont incapables de s’acquitter eux-mêmes de 

leurs dettes 

7. pour subventionner les affaires religieuses : aider les mudjahidine dans leur 

djihad, construire des Madrasa (école), etc. 8. pour aider le voyageur à court d’argent, même s’il s’agit de quelqu’un qui est 

riche dans son pays. 

Il existe également une Zakât spéciale appelée Zakât al-Fitr. Il est obligatoire pour toute personne saine d’esprit et adulte (à partir de l’âge de la puberté) de payer la Zakât al-Fitr, le jour de la fête de l’Aïd el fitr (1er Chawwâl, lendemain de la fin du mois de jeûne ou encore Korité en Afrique de l’Ouest). Elle doit être donnée par le chef de famille pour lui-même et pour sa famille, à raison de 3 Kg d’aliments par personne. Il est préférable de donner du blé, des dattes, des raisins, du riz ou tout autre aliment de base consommé habituellement par le donneur ou les gens de la région. Il est permis d’offrir l’équivalent de ces portions prescrites d’alimentation en argent. Cette Zakât doit être offerte à un croyant nécessiteux qui ne possède pas de moyens de subsistance pour un an. 

Sur qui et comment prélever le Khoms ? à qui est-il destiné ? Nous allons essayer d’y répondre de façon succincte car bien des développements ont être faits à ce propos, que l’on pourra trouver dans d’autres ouvrages. Le Khoms signifie le cinquième. Il doit être prélevé sur sept sortes d'articles : 1. les butins de guerre que l'on acquiert à la suite d'une guerre légale contre les 

infidèles. 

2. les minéraux : tels que l'or, l'argent, le pétrole, le fer, le sel, etc. 

3. les trésors enterrés : quiconque exhume un trésor enterré, par ses propres moyens, 

est obligé d'en payer le Khoms. 

4. la richesse extraite de la mer, telle que les perles.

5. si un homme honnête acquiert légalement une richesse mélangée à une richesse 

illégale dont le propriétaire et le montant sont inconnus, l'acquéreur doit payer en Khoms le cinquième de la richesse acquise, pour que le reste devienne légal pour lui. 6. tout bénéfice réalisé dans les affaires, l'agriculture, l'industrie, le loyer de la 

propriété, ou sur toutes autres sources de revenu - après déduction des dépenses annuelles pour soi-même et sa famille. 

7. les parcelles de terrains achetés par un Kafir Dimmi (un non musulman vivant 

dans un Etat islamique sous la Protection du Gouvernement, conformément à la Chari'ah islamique) à un Musulman. 

Il n'est pas obligatoire de payer le Khoms sur la dot (mahr) qu'une femme obtient de son mari, ni sur le bien qu'un mari obtient de sa femme à titre d'indemnité de divorce (khula’h) demandé par la femme, et la même règle s'applique aux biens dont on hérite. Si on hérite un bien d'un parent dont on n'attendait pas un héritage, on devrait, par précaution obligatoire, payer le Khoms 

sur l'excédent du bien ainsi hérité. 

Le Khoms se divise en deux parties : 

1. La moitié revient à l’Imâm infaillible et, en son absence, à notre époque par exemple, elle doit être confiée à un Mujtahid hautement qualifié ou utilisée pour la promotion de l’Islam. 2. Les fidèles Seyyed (les descendants du noble Prophète (p)) sont attitrés pour recevoir l’autre moitié, qui doit être offerte à ceux d'entre eux qui sont indigents ou orphelins, ou qui sont à court de moyens de subsistance pendant le voyage.   

IX : COMPORTEMENTS ET TRAITS CULTURELS : 

La prédestination et le libre-arbitre : 

 « Où que vous soyez, la mort vous atteindra, fussiez-vous dans des tours fortifiées. Qu’un bien les atteigne, ils disent : « c’est de la part de Dieu ». Qu’un mal les atteigne, ils disent : « c’est de ta part à toi ». Dis : « tout est de Dieu ». Mais qu’ont-ils, ces gens, à comprendre à peine un mot » (An Nisâ’, 4 : 78) 

 « En quelque situation que tu te trouves, et quelque Lecture que tu récites de ceci, et quelque œuvre que vous oeuvriez, Nous sommes témoin sur vous quand vous vous y lancez. Ni sur terre ni dans le ciel n’échappe à ton Seigneur chose du poids d’un atome. Et, de plus petit ni de plus grand, rien qui ne soit dans un livre évident. » (Jonas, 10 : 61) 

 « Quiconque fait un bien, fût-ce du poids d’un atome, le verra, et quiconque fait un mal, fût-ce du poids d’un atome, le verra. » (La secousse, 99 : 7 et 8) 

« Et au cou de chaque homme nous avons attaché son œuvre. Et au jour de la Résurrection, Nous lui sortirons un écrit qu’il trouvera déroulé : « Lis ton écrit. Aujourd’hui, tu te suffis d’être ton propre comptable ». Quiconque prend le droit chemin ne le prend que pour lui-même ; et quiconque s’égare, ne s’égare qu’à son propre détriment. Et nul ne portera le fardeau d’autrui. Et nous n’avons jamais puni (un peuple) avant de (lui) avoir envoyé un Messager.

Et quand Nous voulons détruire une cité, nous ordonnons à ses gens opulents (d’obéir à nos prescriptions), mais (au contraire) ils se livrent à la perversité. Alors la Parole prononcée contre elle se réalise, et nous la détruisons entièrement. » (Al-Isrâ’, le voyage nocturne, 17 : 13, 14, 15, 16) 

 « Ne lui a-t-on pas annoncé ce qu’il y avait dans les feuilles de Moïse et celles d’Abraham qui a tenu parfaitement (sa promesse de transmettre) qu’aucune (âme) ne portera le fardeau (de pêché) d’autrui, et qu’en vérité, l’homme n’obtient que le fruit de ses efforts ; et que son effort, en vérité, lui sera présenté (le jour du Jugement). Ensuite il en sera récompensé pleinement 

Et que tout aboutit, en vérité, vers ton Seigneur, Et que c’est Lui qui a fait rire et qui a fait pleurer, Et que c’est Lui qui a fait mourir et qui a ramené à la vie. » (An-Najm, l’étoile, 53 : 36 à 44) 

 « En vérité, Allah n’est point injuste à l’égard des gens mais ce sont les gens qui font du tort à eux-mêmes. » (Jonas, 10 : 44) 

 « Cependant, vous ne saurez vouloir qu’à moins que Dieu veuille. Dieu demeure savant, vraiment, sage. » (Les envoyés, 76 : 30) 

 « Dis : « O Dieu, maître de royauté, Tu donnes la royauté à qui Tu veux, et Tu arraches la royauté de qui Tu veux ; et Tu donnes puissance à qui Tu veux, et Tu humilies qui Tu veux, Le bien est en Ta main. Oui, Tu es capable de tout. » (La famille d’Imrân, 3 : 26) 

 « (…) – Mais Allah égare qui Il veut, et guide qui Il veut. (…) » (Le créateur ou les anges, 35 : 8) 

 « Et si Dieu fait qu’un mal te touche, il n’est personne alors pour repousser Sa grâce. Il fait qu’elle atteigne qui Il veut parmi Ses esclaves. Et c’est Lui le pardonneur, le miséricordieux. » (Jonas, 10 : 107) 

 « Et de chaque chose Nous avons créé un couple. Peut-être vous rappelleriez-vous ? » 

(Qui éparpillent, 51 : 49) 

 « Ne lui avons-Nous pas assigné deux yeux 

et une langue et deux lèvres ? 

et Nous l’avons guidé aux deux voies (du bien et du mal). » (La cité, 90 : 8, 9, 10) 

 « Eh bien, rappelle ! Tu n’es qu’un rappeleur. Et tu n’es pas un dominateur sur eux, 

(…) 

Ensuite c’est à Nous de leur demander compte. » (l’enveloppante, 88 : 21, 22 et 26) On pourrait encore citer une multitude de versets qui se rapportent au double sujet du libre- arbitre et de la prédestination. 

Cependant, il apparaît clairement à la lecture attentive des versets ci-dessus que ce thème que nous désirons aborder ici et qui reste infiniment vaste, révèle les certitudes coraniques suivantes : 1. le bien et le mal sont d’origine divine tout comme de toute chose Dieu a créé un 

couple (positif-négatif, bien-mal, mâle-femelle, chaud-froid, etc), 2. le libre-arbitre est un privilège que Dieu laisse aux hommes ; Il demande même au 

Prophète (P) de rappeler sans dominer les croyants car c’est à Lui Seul qu’ils auront à rendre compte. Cependant cette liberté accordée à l’homme a une contrepartie : son entière responsabilité le Jour du Jugement dernier pour tous les actes qu’il pose (du plus petit au plus grand), 

3. Allah prédétermine le destin de tout être à l’instar de celui de la Création entière : 

Il est et reste le décideur ultime pour toute chose ; Il fait rire ou pleurer, détruit la cité qu’Il veut, fait vouloir qui Il veut, donne la royauté, la puissance, la guidance, la vie, la mort, ou l’humiliation à qui Il veut. 

Nous voyons donc là une coexistence de deux voies parallèles et disjointes qui tantôt se fondent dans une symbiose génératrice d’espoir et de liberté sans limite pour l’homme, tantôt s’opposent dans un face-à-face reflétant à l’homme une image d’objet insignifiant devant la grandeur de la création, d’éternel résigné devant le changeant qui l’englobe sans aucune chance d’échapper à la fatalité de son destin. 

L’espoir se présente à l’homme lorsqu’il se dit que ce qu’il fait ne lui est pas ordonné par Dieu. Il se sent alors protégé par sa prétendue totale liberté d’action dans le mal comme dans le bien qu’il fait. Cette position est injuste car Dieu dit que nous sommes entièrement responsables de tous les actes que nous posons mais qu’Il fait vouloir et pouvoir qui Il veut.. La résignation ou le fatalisme est également une attitude injuste car le destin de l’homme n’appartient pas uniquement à Dieu sinon nous n’aurions pas eu le libre-arbitre, c’est-à-dire la liberté de choisir entre le bien et le mal, tout en sachant que c’est le bien qui nous est fermement recommandé. 

Le destin est donc le fruit d’une synthèse entre la prédestination à laquelle Dieu nous a préparés et le bilan de nos actions mais également de celles des autres qui arrivent à influer sur notre vie. 

C’est comme si, pour utiliser un langage familier aux utilisateurs de l’ordinateur, devant chaque acte que nous posons, nous sommes en face d’une boîte de dialogue où plusieurs options nous sont offertes mais l’option choisie « par défaut » (ou encore prédéfinie, c’est-à-dire avant tout choix) par Dieu Maître d’œuvre de ce grand programme est la meilleure. Malheureusement, nous ne connaissons pas forcément cette meilleure option que Lui seul connaît. Avant, pendant et après l’acte, Dieu nous suit et connaît tout ce qui se déroule mais nous sommes seuls maîtres et responsables du résultat de l’acte que nous posons et nous serons par conséquent sanctionnés (en bien ou en mal) pour cet acte. 

Cette comparaison a des limites : dans un programme informatique les options sont limitées et les erreurs de programme restent toujours possibles, cependant que chez Dieu, les options sont infinies et pourtant les résultats restent tous prévisibles et connus d’avance. Cela n’enlève en rien à l’homme la liberté de choix (le libre-arbitre) avec pour conséquence l’obligation d’assumer ce

choix, quoique Dieu aie tracé « par défaut » pour chacun d’entre nous une feuille de route (la prédestination) que nous modifierons par nos actions et celles des autres pour en faire notre destin. 

Quelle est finalement la juste attitude pour le croyant ? Eh bien, elle consiste à toujours aborder les difficultés avec une méthodologie basée sur la foi sincère et la logique : 1. Commencer par identifier clairement le ou les problèmes que vous souhaitez 

résoudre ; 

2. Recenser toutes les solutions pratiques envisageables selon votre niveau de 

connaissances, la période de l’année, du mois ou du jour, vos relations, vos moyens matériels et financiers, vos capacités intellectuelles, morales et physiques, vos compétences professionnelles, votre culture, les moyens juridiques, économiques et sociaux que l’Etat met à votre disposition, etc. 3. Agir en conséquence avec la foi et la conviction nécessaires pour résoudre 

votre (vos) problème (s) en utilisant les solutions susdites. Le temps aidant, essayez à nouveau les solutions les meilleures en gardant foi en Dieu et surtout en priant, en faisant des offrandes, en pratiquant le jeûne et les sacrifices ou en vous faisant aider et assister par un guide spirituel, afin qu’Allah vous soutienne dans l’obtention du résultat souhaité. Le destin, en effet, n’est pas entièrement absolu. Il comporte des parties fixes et des parties variables. Il s’agit là d’influencer les parties variables en se gardant de dépasser leurs limites. 

Alors si le résultat escompté n’est pas obtenu, il vous est permis, mais seulement après cette démarche, de conclure que ce problème relève du destin. Dés lors sa résolution viendra du bon vouloir de Dieu. 

Cependant, il ne faut surtout pas oublier que lorsqu’une porte nous est fermée, bien d’autres portes nous restent ouvertes. Demandons à Dieu dans nos prières ce qui est meilleur pour nous parmi toutes les choses que nous désirons sans persister dans ce qui pourrait nous nuire à force d’insister. Un Rappel : 

 « (…) il se peut que vous ayez de l'aversion pour une chose alors qu'elle vous est un bien. Et il se peut que vous aimiez une chose alors qu'elle vous est mauvaise. C'est Allah qui sait, alors que vous ne savez pas » (La vache, 2 : 216) 

Il est donc important de savoir laisser à Dieu ce qui Lui appartient exclusivement, tout en agissant de votre côté de la façon la plus efficace qui soit pour ce qui relève de vous. Si Dieu le veut Il peut changer, par votre simple influence résultant de vos actions, le cours de votre destin. C’est cela le lien entre la prédestination et le libre-arbitre : Faisons de notre mieux et Dieu fera le reste et alors rien de mal ne saura nous arriver, inch’Allah. 

Droits et devoirs du musulman vis-à-vis de son environnement humain et naturel : 

Allah nous a fait l’honneur de responsabiliser tout homme à travers un certain nombre de droits mais aussi de devoirs vis-à-vis de son environnement tant humain que naturel. Le Prophète de l’Islam (P) nous a légué l’enseignement suivant :

« Est maudit celui qui rejette tout sur les autres ». 

Il s’agit de celui qui ne fait rien de ce qu’il veut que les autres fassent et qui ne voit que ses droits sans s’occuper de ses devoirs. 

Le père a des droits et des devoirs sur son fils et réciproquement. Par exemple, le père est en droit d’attendre de son enfant une parfaite obéissance et un total respect. De la même façon qu’il est en devoir d’élever et de donner à cet enfant la meilleure éducation et les meilleurs soins de santé qu’il puisse lui offrir en rapport avec ses moyens. Des situations similaires existent entre le mari et son épouse, le maître et son élève, les voisins entre eux. 

L’Amir Al Moû’minîne Ali Ibn Abi Talib a dit103[103] : « Craignez le Seigneur à travers Ses créatures vivantes et Ses terres puisque vous êtes responsables des animaux et de la terre qui vous entoure. Le cercle du devoir s’étend au-delà des êtres, de la patrie, des animaux et de tout l’environnement terrestre. Tout ce qui existe appartient à l’homme à condition qu’il en tire un réel intérêt. » Dieu dit dans le Saint Coran : 

« Certes, Nous vous avons donné du pouvoir sur terre et Nous vous y avons assigné subsistance. (Mais) vous êtes très peu reconnaissants ! » (Al-‘Arâf, : 1) Chacun a besoin de l’autre, quelque soit son rôle dans la vie, grand ou petit. Le Saint Créateur a dit : 

« Entraidez-vous dans l’accomplissement des bonnes œuvres et de la piété, et ne vous entraidez pas dans le pêché et la transgression. » (Al Mâ’îda, 5 : 2) Il existe des gens qui se croient supérieurs aux autres. Les premiers pensent non seulement ne pas être en devoir d’aider les seconds mais encore estiment pouvoir toujours se passer de leur aide. En faisant cela, ils oublient ou ignorent que l’Islam est la religion par excellence de la solidarité qui conseille la consultation en toute chose particulièrement dans le domaine du travail social. Dieu dit : 

« Et pour ceux qui répondent à l’appel de leur Seigneur, accomplissent la salât, se consultent entre eux à propos de leurs affaires, dépensent de ce que nous leur attribuons. » 

(Achûra, la consultation, 42 : 38) 

Même le Prophète de Dieu, Al Mustapha le Bien-Aimé, est soumis à cette règle de la consultation malgré son statut inégalable. Toutefois, il faut comprendre que le Prophète avait un autre objectif, voire un devoir, à travers cette consultation. Il s’agissait pour lui de donner l’exemple, d’éduquer son peuple dans le respect de cette attitude afin de la garder comme une bonne tradition. 

L’Imam Ali dit dans Nahjoul Balâgha : 

« Il est une obligation pour Ses créatures, parmi les droits d’Allah sur Ses esclaves, que ces derniers se consultent entre eux pour ce qui est de l’intérêt commun. Les hommes doivent s’entraider pour restaurer la vérité. » 

                                                            

103[103] Nahjoul Balâgha.

Et enfin, un grand érudit musulman africain disait : « On peut être non encore utilisé mais jamais inutile ». Pour dire tout simplement qu’il ne faut pas croire qu’on n’aura jamais besoin de plus petit que soit. 

X : COUPER LA MAIN DU VOLEUR : Dans bien des pays musulmans où la charia est appliquée aujourd’hui, on punit les voleurs en leur tranchant la main au niveau du poignet, conformément, pense-t-on, à la Parole de Dieu. Allah dit ceci à ce propos : 

 « Le voleur et la voleuse, à tous deux coupez la main, en punition de ce qu'ils se sont acquis, et comme châtiment de la part d'Allah. Allah est Puissant et Sage. » (Al Mâ’idâ, 5 : 38) Or le mot utilisé dans ce verset et qui est justement traduit par couper, ne signifie pas 

trancher comme eux ils le pratiquent. 

L’école des Ahlul Bayt a une compréhension de cette prescription, aux antipodes des actes de barbarie gratuite dénués en plus de tout fondement. En effet, ils enseignent ce que le Prophète, leur inspirateur, leur a légué. Il s’agit plutôt de blesser les extrémités des quatre doigts, le pouce étant exclu. Une première fois ce sera la main droite puis le pied gauche, ensuite à la troisième récidive, le voleur est emprisonné et à la quatrième il est exécuté. Cette interprétation est de loin plus logique et plus humaine et ceci pour plusieurs raisons : 1 – une fois les mains tranchées, l’individu devient un handicapé donc une charge pour une société où chacun est appelé à produire pour ne pas être un boulet aux pieds de la communauté. 2 – un tel individu devient difficilement propre or l’Islam est une religion de propreté.   

3 – Dieu dit que les (7) appuis utilisés dans la prière Lui appartiennent exclusivement donc il ne revient à personne de les trancher : 

 « Les mosquées sont consacrées à Allah : n' invoquez donc personne avec Allah. » (Al Jinn, 72 : 18) 

Ici Hamidullah traduit ces appuis par mosquées car c’est en effet la même signification : confusion entre le lieu de prières et les outils (réceptacles) de la prière. De plus « sont consacrées » porte la place de « appartiennent ». 

4 – De plus Dieu est Pardonneur or si le voleur se repentit et que sa main est déjà partie alors quel le satisfaction ou gain pourra-t-il tirer d’un tel repentir ? 5 – Avant même de couper les bouts des quatre doigts, au moins huit conditions doivent être remplies : 

- le voleur doit être adulte, 

- il doit jouir de toutes ses facultés de discernement, - il doit avoir choisi délibérément de commettre l’acte, - il ne doit pas être dans une situation de besoin,, - le vol doit se dérouler avec effraction car le voleur ne devrait pas avoir été tenté par sa victime ou alors l’objet volé devra avoir été déplacé de son endroit d’origine par le voleur avec l’aide éventuelle de complices, 

- le voleur ne doit pas être le père de sa victime, - le vol doit s’être déroulé à l’insu de la victime ou d’un public. 6 – le même mot couper (khâta’) et non trancher a été utilisé dans le Coran et aurait donc pu être encore « compris » par trancher comme dans ce cas du verset du voleur. Le même mot compris différemment dans deux cas pourtant similaires. En effet, la femme du gouverneur (AlAziz) aimait son serviteur Yûsuf (P) qui était d’une beauté jamais égalée. Elle invita des femmes pour prouver par la faiblesse, le manque de contrôle dont elles allaient faire preuve, qu’elle n’était qu’une victime comme pouvait l’être n’importe quelle femme. Dieu nous raconte la scène en ces termes : 

 « Lorsqu'elle eut entendu leur fourberie, elle leur envoya (des invitations,) et prépara pour elles une collation; et elle remit à chacune d'elles un couteau. Puis elle dit: "Sors devant elles, (Joseph!)" - Lorsqu'elles le virent, elles l'admirèrent, se coupèrent les mains et dirent: "ÔAllah ne plaise! Ce n'est pas un être humain, ce n'est qu'un ange noble!" » (Yoûsouf, 12 : 31) 

Peut-on dire qu’elles se sont tranchées les mains à partir du poignet ? En tout état de cause, il n’est jamais arrivé du temps du Prophète que l’on tranchât la main à un voleur en guise de sanction. Peut-être parce que le système socio-économique mis en place ne laissait pas de place à de tels actes. 

Hélas, comme dans beaucoup d’autres domaines où nous avons reçu en l’héritage des déviations, la confusion existe encore de nos jours et fait croire à tort que la charia prévoit de trancher la main du voleur. 

Cette tradition s’applique à tort dans beaucoup de pays dits islamiques ou non avec la cohorte de problèmes que cela pose. 

Ces problèmes proviennent certes du fait de vouloir appliquer au nom de Dieu une décision qui ne vient pas de Lui. Mais en plus, le développement effréné des moyens de télécommunications et de transport, les nouvelles règles économiques mondiales agissant, les inégalités dans la répartition des richesses d’une nation étant érigées en règles de droit et d’économie, l’application d’une telle loi est absurde et injuste. Disons-le tout net pour lever toute équivoque : cela ne voudrait pas dire que l’application de la charia dans son entièreté, est inadaptée à notre époque ou à notre environnement moderne. Il s’agit pour y arriver de définir et d’appliquer toutes les conditions qui doivent concourir à asseoir davantage de justice sociale et de bien-être, en somme de développement humain pour les populations concernées. Le constat de l’augmentation fulgurante de la demande de confort spirituel surtout auprès des jeunes, parallèlement à l’aggravation de la perte de nos repères, de nos origines et des vertus cardinales, nous portent à garder l’espoir qu’un jour, la vérité triomphera des ténèbres. Alors ce jour verra pousser comme des champignons des états véritablement islamiques où l’Islam sera vécu dans sa plénitude. 

XI : CONSEQUENCES ET ENJEUX ACTUELS : 

1 – Conséquences actuelles :

Les conséquences d’une mauvaise succession du Prophète (P) marquée par la séparation des pouvoirs temporel et spirituel avec son lot de déformations des enseignements originels du Prophète (P), sont aujourd’hui visibles un peu partout à travers le monde dans les comportements des musulmans qui n’ont pas su appliquer les prescriptions de l’Islam originel. Cela se manifeste à deux niveaux :  

1 – au plan communautaire : les graves confusions et erreurs ou innovations introduites dans les pratiques cultuelles, les croyances et les principes, les mauvaises relations entre les musulmans d’un même groupe ou de groupes différents et entre eux et les non musulmans. 2 – au plan international : d’une part les froides relations (sans solidarité, ni entraide) entre pays musulmans, l’état de guerre larvés entre ces premiers et Israël, la soumission sans rémission à la puissance et aux richesses de l’Europe et de l’Amérique, le tout couronné par un manque criard de leadership musulman au plan mondial. D’autre part les groupes dits « terroristes »104[104] avec leur nouveau et faux culte du martyr et leur promptitude à fleur de peau à mener une guerre sainte (djihad)105[105] contre un ennemi souvent confondu à une foule de gens innocents. 

A cela s’ajoute la baisse de la qualité au profit de la quantité. Les musulmans deviennent de plus en plus nombreux mais de moins en moins bons. L’Imam ‘Ali insistait dans la nécessité et l’intérêt pour la Umma de gagner davantage en qualité qu’en quantité. C’était certainement un discours prémonitoire. 

Les exemples d’applications erronées de préceptes islamiques foisonnent dans l’histoire mais aussi dans notre présent à l’instar de l’Afghanistan des Talibans (la mauvaise gestion de la question des femmes et des ressources, l’obscurantisme, le zèle, etc.), l’Irak de Saddam Hussein (la dictature, le népotisme, la destruction massive de populations innocentes, etc.). Certes une autre injustice est venue s’abattre sur eux (talibans comme Saddam): l’Amérique des « néoconservateurs ». Nous réprouvons et condamnons également de toutes nos forces cette injustice flagrante et diabolique. Cela ne saurait faire oublier les erreurs de ces dirigeants musulmans-là. Les actes « terroristes », quant à eux, de plus en plus nombreux trouvent leur terreau certes dans les grandes injustices des pays dominants mais également dans le nouveau culte du martyr développé au Moyen-Orient et dans les pays arabes. Le résultat en est que là où les occidentaux se perdent dans la recherche effrénée de la liberté, des plaisirs, de la jouissance des biens de ce monde, les « terroristes » s’attachent frénétiquement aux bénéfices d’un au-delà de martyr. Au paradis terrestre que prônent les uns s’oppose le paradis du martyr dans l’au-delà dont rêvent les autres. Les uns tiennent à leur vie et la défendent bec et ongles tandis que les autres n’y tiennent pas et la donnent pour rester immortels. Aux bombes jetées des avions répondent les avions jetés en bombes. A celles lancées répondent celles portées. Les « anti-terroristes », plus terroristes que jamais, se sont jurés de traquer et éliminer les « terroristes » du monde entier tandis que les kamikazes n’ont plus de limites ni dans leurs méthodes, ni dans leurs cibles. 

La situation semble dés lors inextricables. Une médiation est indispensable. 

                                                            

104[104] En réalité, devraient également être qualifiés d’au moins « terroristes » ces Etats surpuissants qui attaquent avec une insolente impunité des populations aux mains nues ou presque. 105[105] Dieu Seul sait si ces guerres sont saintes ou pas car leurs réelles motivations ne nous sont pas toujours connues.

Aux uns de comprendre que la liberté a des limites et que la richesse et la force ne permettent pas de tout obtenir car pour qu’elles soient efficaces elles doivent se joindre à la justice et à la vérité. Leurs propres religions leur interdisent de commettre le mal. En s’y référant et en analysant le bien-fondé des raisons qui militent en faveur de la paix, ils finiront par s’y soumettre. 

Aux autres de comprendre que le sacrifice de la vie d’un homme, par suicide ou meurtre, est un don ultime que l’on ne doit pas faire tant qu’il reste d’autres moyens de résoudre les problèmes. Or ces moyens existent et la durée ou les sentiments passagers que l’on peut avoir ne devraient nullement influencer l’issue heureuse à trouver. La guerre sainte n’est qu’un dernier recours ultime que le Prophète (P) n’a utilisé que de façon défensive. C’est pourquoi il est rare de voir des disciples de l’école des Ahlul Bayt se tuer dans des opérations kamikazes au nom du culte du martyr. Par contre on les verra toujours négocier pour l’avènement de la paix. Lorsque l’un d’eux se rebelle contre cet état des choses ils le rappellent à l’ordre et en général cela se passe bien 

Tenons-nous en à ces quelques cas pour illustrer les difficultés du monde musulman (conséquences de la succession) par souci d’éviter de citer d’autres situations encore inachevées. 

2 – Enjeux actuels : 

Il s’agit, comme le dit le Robert, de ce que l’on peut gagner ou perdre dans une compétition, un conflit. Ici, nous dirons plutôt ce que l’on peut gagner ou perdre dans cette évolution tumultueuse des musulmans, conséquence pour une large part du déroulement de la succession du Prophète (P) et des événements qui en ont résulté. 

Expansion incontrôlée et manque de direction : 

Au seuil de ce second millénaire, l’Islam est à nouveau victime d’une crise de croissance. Cette fois-ci il ne s’agit pas de succession du Prophète (P) – avec les suites néfastes ayant résulté d’un testament non exécuté – mais de son extraordinaire expansion incontrôlée. Aujourd’hui, les musulmans – c’est connu – ne se réunissent pas sous l’autorité d’un clergé ou ensemble des ecclésiastiques (i.e les non laïcs) d’une église donnée. Il est vrai qu’il n’y a pas en réalité une Eglise chrétienne mais plusieurs : la catholique ou orthodoxe et les nombreuses Eglises réformées ou protestantes. Autre  

réalité qui rend difficile la comparaison avec les chrétiens, c’est le mode de recrutement des dirigeants : le volontariat suivi de la formation chez les chrétiens, la formation suivie du volontariat et surtout de la désignation par la communauté entière (Marji) ou par Dieu tout simplement (Imams ou Pôles), chez les musulmans. La population musulmane augmente à une vitesse effarante pour plusieurs raisons : la plupart des pays musulmans font partie des pays les pauvres au monde or ceux-ci ont les taux de croissance démographique les plus élevés ; ensuite c’est apparemment la religion qui enregistre le nombre le plus élevé de conversions ; cela semble être dû à des raisons liées à l’espérance suscitée, la cohésion, la justesse et le charme intrinsèque du Message mais aussi Son adéquation avec notre époque et nos angoisses. 

Objectif de qualité et non de quantité :

Malheureusement c’est à la vitesse de son expansion que se multiplient également les subdivisions, que se raffermissent les positions sectaires, que s’ancrent les différences, en somme que la quantité se substitue à la qualité. 

Devant cette rapide expansion, aujourd’hui donc, la Umma islamique a besoin de se retrouver autour d’un minimum de points communs indiscutables. Non seulement parce que ce minimum existe mais surtout parce qu’il nous permettrait : 

- de restaurer l’Islam originel avec tous Ses avantages attendus sur l’environnement et sur les hommes en corrigeant les déformations et autres déviations enregistrées, - d’agir en conformité avec l’Islam et donc d’assurer un meilleur partage des richesses entre pays musulmans par une solidarité agissante à l’extérieur et à l’intérieur des pays musulmans (et des autres pays ne serait-ce que par le truchement de l’aide bi- et multilatérale). C’est là d’ailleurs l’unique solution (divine) pour réduire les inégalités et de façon concomitante la criminalité et les exodes massifs de populations ; - de parler d’une seule et même voix (uniformisation des voix et donc formation d’un puissant lobby interétatique) sur un grand nombre de problèmes jusque-là sans solution, Tout ceci n’est pas utopique quoique difficile à atteindre au vu de la distance qui nous sépare de ces objectifs. Mais il faut savoir que cela se fera de façon progressive par cercles concentriques. Le temps que cela peut prendre importe peu. La Voie de Dieu n’a pas de prix et il n’est jamais trop tard pour bien faire. 

Conclusion 

 

« … C’est Allah qui sait, alors que vous ne savez pas. » (Al Baqara, 2 : 216) Toutefois, Allah nous dit aussi : 

 « Dans l’alternance de la nuit et du jour, et aussi dans tout ce qu' Allah a créé dans les cieux et la terre, il y a des signes, certes, pour des gens qui craignent (Allah). » (Yoûnouss, 10 : 6) 

 « Et très certainement Nous avons fait descendre vers toi des signes évidents. Et seuls les pervers n’y croient pas. » (Al Baqara, 2 : 99) 

Nous citons pour exemples et presque au hasard ces deux versets sur deux ensembles respectifs de 79 et 40 fois où, respectivement, les mots signes et signe sont apparus dans le Coran. Soit au total 119 fois ! C’est dire que le Tout-Puissant tient à ce que nous observions Ses signes et qu’ils nous permettent à chaque moment de retrouver Sa voie après réflexion. C’est encore une fois cette dualité omniprésente dans le Livre Saint entre ce qui est du domaine exclusif de Dieu et ce qui est de notre ressort et que nous pouvons modifier, influencer en bien ou en mal. Il nous enjoint toutefois et dans tous les cas de faire le bien et d’éviter le mal à travers Ses signes (des fois judicieusement traduits par enseignements) qu’Il veut évidents pour ceux qui sont « doués d’intelligence » (en fait de foi et de sincérité). Bien que Dieu soit Seul à tout connaître, Il nous exhorte à comprendre Son Message à travers les signes qu’Il nous envoie dans tout notre environnement. C’est pour cela que nous vous invitons, pour finir, à la réflexion sur certains points que nous prendrons le risque de qualifier de signes divins : 

1 – Admettons que les Compagnons du Prophète, dont certains se sont entretués (ex : les batailles de Sifayin, du chameau et de Nahrawân), soient tous bons et méritent le Paradis. Comment interpréterions-nous, par rapport à eux, ce verset du Coran : 

 « Quiconque tue intentionnellement un croyant, Sa rétribution alors sera l'Enfer, pour y demeurer éternellement. Allah l'a frappé de Sa colère, l'a maudit et lui a préparé un énorme châtiment. » (An-Nisâ, : 93) 

Au cas où ils auraient péché d’autant plus qu’ils n’étaient pas tous forcément des Saints et que même certains ont reconnu leurs torts avant de mourir, ne nous est-il pas simplement permis de reconnaître sans parti pris les erreurs qu’ils ont pu commettre et les conséquences qui ont pu en résulter afin d’en tirer des bénéfices pour nous réunir autour des vérités essentielles et cohérentes de l’Islam originel ? 

2 –Comment comprendrait-on qu’on ne puisse trouver aucun descendant du Prophète (Ahlul Bayt) cité comme source dans d’innombrables chaînes de transmission de hadiths, Est-il possible que l’Imam ‘Alî (P) puisse leur échapper parmi leurs sources ? Rappelons que le Prophète a dit de lui-même et de l’Imam ‘Alî (P) : 

« Je suis la cité de la connaissance et Alî en est la porte ». 

Tandis que l’Imam Alî a dit dans son Nahjul Balâgha à propos de ses longs moments passés auprès du Prophète :

« Je voyais resplendir la lumière de la Révélation et du Message et je respirais l’arôme de l’inspiration divine. » 

Est-il également possible que puisse leur échapper la présence des illustres membres de la famille du prophète tels que Al Hassan (p) , Al Hussein (p), Ali Ibn Al Hussein (P) , Muhammad Ibn Ali (P) , Jâ’far Ibn Muhammad (formateur des célèbres Maîtres d’écoles comme Abû Hanifa et Malik qui, eux, sont largement cités), Mûssa Ibn Jaafar (P), , Ali Ibn Moûssa (p), Muhammad Ibn Ali Al Jawâd (P) , Ali Ibn Muhammad Al Hâdi ( P), Al Hassan Ibn Ali Az Zakî Al Askarî (P), Al Hassan Ibn Al Hassan, Zayd Ibn Alî Ibn Hussein, Yahya Ibn Zayd, Muhammad Nafs Zakîya, Idriss Ibn Abdallah al Kâmil, Ibrahim Ibn Abdallah, Al Hussein Al Fâkhi, Muhammad Ibn Ibrahîm (connu comme tabataba) etc. Tous des sommités de l’Islam et d’éminents membres de la descendance du prophète (P). 

Finalement, ne se sont-il pas condamnés ou condamné leurs commanditaires en montrant autant de zèle, que ce soit librement ou par contrainte ? 3 – Un autre signe que Dieu nous rappelle : 

 « Et cramponnez- vous tous ensemble au "Habl" (câble) d'Allah et ne soyez pas divisés; et rappelez- vous le bienfait d'Allah sur vous : lorsque vous étiez ennemis, c'est Lui qui réconcilia vos cœurs. Puis, par Son bienfait, vous êtes devenus frères. Et alors que vous étiez au bord d'un abîme de Feu, c'est Lui qui vous en a sauvés. Ainsi Allah vous montre Ses signes afin que vous soyez bien guidés. » (Al Imrân, : 103) Donc notre division n’est pas une fatalité comme on aimerait nous le faire croire, même si Al Mahdi a pour rôle de sauver l’humanité. Nous n’avons très certainement pas à baisser les bras pour nous dire que c’est au Mahdi de régler les problèmes d’autant plus que nous sommes pratiquement arrivés à un niveau de non–retour quant à notre division et notre perversion. On devrait plutôt méditer cet autre verset du Coran : 

 

« Et si tu obéis à la majorité de ceux qui sont sur la terre, ils t'égareront du sentier d'Allah: ils ne suivent que la conjecture et ne font que fabriquer des mensonges. » (Al An’âm, 6 : 116) 

4 – Citons pour terminer ce sermon de l’Imam Alî, extrait de Nahjul Balâgha et qui nous explique la pureté du message conservé par les Ahlul Bayt avec l’indispensable persévérance dont il a fallu faire usage à travers les âges pour y arriver : 

 « Vous ne pouvez connaître la bonne direction que lorsque vous connaîtrez ceux qui l’ont quittée, et vous ne vous attacherez au pacte avec le Livre que lorsque vous connaîtrez ceux qui l’ont rompu, et vous ne l’appliquerez qu’après avoir connu ceux qui s’en sont séparés. 

Demandez donc tout cela à ceux qui maîtrisent le Livre, ils sont la nourriture du savoir et l’ennemi de l’ignorance. Ce sont eux qui vous révéleront leur savoir par leur jugement, leur silence exprimera leurs pensées et leurs apparences révéleront leur fond. Ils n’outrepassent pas les lois religieuses et ne se contredisent pas. Le Livre est entre eux un témoin véridique et un silencieux éloquent. » 











comments (۰)

no comments

send comment

ارسال نظر آزاد است، اما اگر قبلا در بیان ثبت نام کرده اید می توانید ابتدا وارد شوید.
شما میتوانید از این تگهای html استفاده کنید:
<b> یا <strong>، <em> یا <i>، <u>، <strike> یا <s>، <sup>، <sub>، <blockquote>، <code>، <pre>، <hr>، <br>، <p>، <a href="" title="">، <span style="">، <div align="">
تجدید کد امنیتی