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Le Chiisme Répond 








Le Chiisme Répond 

Auteur: 

Sayyid Rezâ Hosseinî Nasab 

Sous la direction de l'Ayatollâh Dja‘far Sobhânî 

Traducteur  

Mansour Bensaali 

Publication: Centre Mondial d’Ahl-ul-bayt 




Au nom de Dieu Clément et Miséricordieux




 :ﱃﺎﻌﺗ ﷲﺍ ﻝﺎﻗ

   ﴾ ﺍﲑﹺﻬﹾﻄﺗ ﻢﹸﻛﺮﻬﹶﻄﻳﻭ ﺖﻴﺒﹾﻟﺍ ﹶﻞﻫﹶﺃ ﺲﺟﺮﻟﺍ ﻢﹸﻜﻨﻋ ﺐﻫﹾﺬﻴﻟ ﻪﱠﻠﻟﺍ ﺪﻳﹺﺮﻳ ﺎﻤﻧﹺﺇ ﴿

 Dieu a dit dans le Coran: «En vérité, Dieu veut seulement éloigner de vous la souillure, ô gens de 

 la Demeure [du Prophète], et vous purifier totalement». 

 Sourate al-Ahzab ( S:33, V:33) 

Au nom de Dieu Clément et Miséricordieux Plusieurs hadiths rapportés tant par l’école sunnite que par l’école chiite disent que ce verset a été révélé à propos d’Ahl-

 ul-bayt, c’est- à-dire le Prophète, Ali, Fatima, al-Hassan et alHussein (que la paix de Dieu soit sur eux). 

Pour plus de détails, le lecteur pourra consulter les ouvrages 

suivants: Mousnad Ahmad (v:1, p:331 / v:4, p:107 / v:6, p:292 

et 304); Sahih Moslim (v:7,p:130); Sounan at-Tirmidhi (v:5, 

p:361); adh Dhourriyya at-tahira an-nabawiyya de Doulâbî 

(p:108); as-Sounan al-koubra de Nisa’i (v:5, p:108 et 113); alMostadrak ‘ala as-sahihayn d'al-Hakim an-Neychabouri (v:2, 

p:416 /v:3, p:133, 146 et 147); al-Borhan de Zarkachi (p:197); 

Fath-ul-Bari fi charh Sahih al-Boukhari d’ Ibn Hajar al-‘Asqalani 

(v:7, p:104); Osoul al-Kâfi d'al-Kouleyni (v:1, p:287); al-Imama 

wa at-tabsira d’ Ibn Babaweyh (p:47 , hadith:29); al-Khisal de 

cheikh as-Sadouq (p:403 et 550); al-Amâlî de cheikh at-Tousi 

(hadiths 438, 482 et 783),…




 :3 ِﷲﺍ ﹸﻝﻮﺳﺭ ﹶﻝﺎﻗ

 ﹾﻥﺇ ﺎﻣ ،ﻲﺘﻴﺑ ﹶﻞﻫﺃ ﻲﺗﺮﺘﻋﻭ ِﷲﺍ ﺏﺎﺘﻛ :ﹺﻦﻴﹶﻠﹶﻘﱠﺜﻟﺍ ﻢﹸﻜﻴﻓ ﻙﹺﺭﺎﺗ ﻲﻧﺇ» 

 ﺍﺩﹺﺮﻳ ﻰﺘﺣ ﺎﹶﻗﹺﺮﺘﹾﻔﻳ ﻦﹶﻟ ﺎﻤﻬﻧﺇﻭ ،ﹰﺍﺪﺑﺃ ﻱﺪﻌﺑ ﺍﻮﱡﻠﻀﺗ ﻦﹶﻟ ﺎﻤﹺﻬﹺﺑ ﻢﺘﹾﻜﺴﻤﺗ

  « ﺽﻮﺤﹾﻟﺍ ﻲﹶﻠﻋ

 ﻦﻣ ﲑﺜﻜﻟﺍ ﰲ ﺓﺩﺪﻌﺘﻣ ﺭﻮﺼﺑ ﺮﺗﺍﻮﺘﳌﺍ ﻒﻳﺮﺸﻟﺍ ﺚﻳﺪﳊﺍ ﺍﺬﻫ ﺩﺭﻭ

 ﻲﻣﺭﺍﺪﻟﺍ ﻦﻨﺳ ،۱۲۲ﺹ ،۷ﺝ ﻢﻠﺴﻣ ﺢﻴﺤﺻ :ﺎﻬﻨﻣ ﺔﻴﻣﻼﺳﻻﺍ ﺭﺩﺎﺼﳌﺍ

 ،4ﺝ ،5۹ ،۲6 ،۱۷ ،۱4ﺹ ،۳ﺝ ،ﺪﲪﺍ ﺪﻨﺴﻣ ،4۳۲ﺹ ،۲ﺝ

 ،۳ﺝ ،ﻢﻛﺎﳊﺍ ﻙﺭﺪﺘﺴﻣ ،۱۸۲ ﺹ ،5ﺝ ،۳۷۱ ،۳66ﺹ

  .ﺭﺩﺎﺼﳌﺍ ﻦﻣ ﺎﻫﲑﻏﻭ ،5۳۳ ،۱4۸ ،۱۰۹ﺹ

  

Le Prophète (a.s.s) a dit: «J’ai laissé parmi vous 

deux trésors: le Livre de Dieu (le Coran) et les 

membres [immaculés] de ma famille (Ahl-ul-bayt); 

ils ne se sépareront point jusqu’à ce qu’ils viennent 

me rejoindre au Bassin paradisiaque. » 

Ce hadith authentique est cité dans plusieurs 

ouvrages islamiques, parmi lesquels on peut citer: 

Sahih Mouslim (v: 7, p: 122), Sounan ad-Darami 

(v:2, p: 432), Mousnad Ahmad (v:3, p:14,17,26 et 59 

/ v: 4, p:366 et 371 / v:5 , p:182), Mostadrak alHakim (v: 3, p: 109, 148 et 533),…  




Titre LE CHIISME REPOND 

Auteur: Sayyid Rezâ Hosseinî Nasab 

Sous la direction del 'Ayatollâh Dja‘far 

Sobhânî  

Supervision du projet: Direction génerale 

recherche, Service des traductions 

 –Département des Affaires Culturelles– 

Centre Mondial d’Ahl-ul-bayt  

Traducteur: Mansour Bensaali 

Correcteur: Margaretta Maria Devolder 

Contrôl: Zaynab Poudineh - Aqai  

Mise en page: Mansour Bensaali 

Date de publication: 2011 

Presse: moujab 

Tirage: 5000 

Publication: Centre Mondial d’Ahl-ulbayt  

Site internet: www.ahl-ul-bayt.org 

Courriel: info@ahl-ul-bayt.org 

Tous droits réservés pour tous pays. 

ISBN: 978-964-528-558-3






Sommaire 

PRÉFACE—11 

MESSAGE DE LA DÉLÉGATION DU GUIDE DE LA RÉVOLUTION ISLAMIQUE—13 

INTRODUCTION—17 

PRÉCISIONS DU TRADUCTEUR—20 

1. Dans le Hadith des deux trésors, Hadith Thaqalayn, est-ce le terme "ma Famille" qui est juste ou celui de "ma Sunna"?—21 2. Qu’entend-on par chiite?—33 3. Pourquoi Alî ibn Abî Tâlib –les bénédictions de Dieu soient sur lui– est-il cosidéré comme le wasî et le successeur du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–?—37 4. Qui sont les Imams –les bénédictions de Dieu soient sur eux?—41 5. Pourquoi lorsque les chiites saluent le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– ils saluent aussi sa famille en disant: «Mon Dieu, bénis Mohammad et sa Famille»?—45 

6. Pourquoi qualifiez-vous vos Imams d'Infaillibles?—47 7. Pourquoi dites-vous dans l’Adhân (l'appel à la prière) 

«ﷲا ّﻲﻟو ًﺎﯿﻠﻋ ّنأ ﺪﮭﺷأ» (J'atteste que Alî est le walî de Dieu) et affirmez-vous ainsi la Wilâyat de Alî – les bénédictions de Dieu soient sur lui?—51 

8. Qui est le Mahdi de la Famille de Mohammad –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et pourquoi vivez-vous dans l’attente de sa parousie?—55 

9. Si le chiisme détient la vérité, pourquoi est-il minoritaire et rejeté par la majorité des musulmans du monde?—59 10. Qu’est-ce que radj‘a (le retour) et pourquoi y croyez-vous?—63 11. Quelle est cette intercession à laquelle croient les chiites?—69 12. N'est-ce pas une forme de chirk que de solliciter l’aide d'intercesseurs?—73 

13. Est-ce que solliciter une aide en dehors de Dieu, n'est pas une manifestation de chirk (associationnisme)?—79 14. Est-ce que demander l'aide d'autrui est une sorte d'adoration et de chirk (associationnisme)?—83 15. Qu’entendez-vous par le terme badâ’ et pourquoi y croyez-vous?—89 16. Les chiites croient-ils que le Coran a été altéré?—95 17. Quel est le point de vue des chiites sur les sahâba, les compagnons du Prophète?—105 18. Quel est le sens du mot‘ah (mariage temporaire) et pourquoi les chiites le considèrent-ils comme licite?—115 19. Pourquoi les chiites se prosternent-ils sur la torba (la terre)?— 125 

20. Pourquoi les chiites, au moment de la ziyâra, embrassent-ils les portes et les murs du sanctuaire et y cherchent une bénédiction?—137 

21. Est-ce que la religion est séparée de la politique, en islam?—143 22. Pourquoi les chiites nomment-ils les fils d'Alî ibn Abî Tâlib (Hassan et Hossein), les «fils de l’Envoyé de Dieu»?—151 23. Pourquoi les chiites considèrent-ils que le califat est une investiture de spécification divine?—159 24. Est-ce que prêter serment sur autre que Dieu n'est pas une forme d'associationnisme?—165 

25. Le tawassol, recours aux Amis de Dieu, n'est-il pas une manifestation de chirk et d'associationnisme, et un cas de bid‘a , d'innovation en religion?—171 26. Le fait de célébrer l'anniversaire des Amis de Dieu constitue-t-il une innovation en matière de religion ou de l'associationnisme?—179 

27. Pourquoi les chiites font-ils les cinq prières en trois fois?—185 28. Quelles sont les sources de la jurisprudence chiite?—205 29. Abû Tâlib a-t-il quitté ce monde en tant que croyant, pour que vous accomplissiez sa Ziyâra?—221 30. Est-ce que les chiites croient que l'ange Gabriel s'est trompé en révélant le Coran à l’Envoyé de Dieu au lieu d'Alî ibn Abî Tâlib?—243 

31. Qu’est-ce que le principe de la taqiyya (discrétion)—249 32. Pourquoi l’école Dja‘farite est-elle considérée comme l’école islamique officielle dans la constitution de la République Islamique d’Iran?—253 

33. Est-ce que les chiites considèrent la prière de witr comme obligatoire?—257 

34. Est-ce que la croyance dans un pouvoir occulte des Amis de Dieu n'est pas un signe de chirk (associationnisme)?—259 35. Pourquoi l’Imâmat est-il supérieur selon les chiites, à la Prophétie?—265 

36. Quel est le critère qui permet de distinguer le Tawhîd (l’unicité) du chirk (l’associationnisme)?—275 








PRÉFACE 

Le patrimoine légué par Ahl-ul-bayt (le Prophète et les membres immaculés de sa famille) et conservé par leurs fidèles partisans, est à juste titre une école pluridisciplinaire. Source intarissable de savoir, cette école n’a cessé de former des savants érudits capables d’assimiler les opinions des différents courants idéologiques et de répondre aux questions soulevées, tant en terre d’Islam qu’ailleurs. A l’instar d’Ahl-ul-bayt (a.s) et de leurs fidèles partisans qui ont su relever tous les défis, le Centre Mondial d’Ahlul-bayt s’est chargé d'éclairer et de défendre la vérité si longtemps occultée, tant par les maîtres des différentes écoles islamiques que par les ennemis de l’Islam. Les ouvrages dont dispose l’école d’Ahl-ul-bayt témoignent d’une expérience tout à fait particulière dans le débat et la critique. Ils recèlent un capital de connaissances exemptes de préjugés et appuyées par des arguments logiques. Ces ouvrages adressent aux savants et intellectuels concernés des messages rationnels que les gens de bon sens admettent de bon gré. A ce riche patrimoine, viennent s’ajouter des livres plus récents recélant de nouvelles recherches. Certains d'entre eux ont été compilés par des chercheurs issus de l’école d’Ahl-ul-bayt et d’autres par des auteurs convertis à cette noble école. 

12 LE CHIISME REPOND 

A une époque marquée par une ouverture d'esprit plus intense et un mélange croissant des populations, le Centre Mondial d’Ahl-ul-bayt s’est engagé à répandre le message d’Ahl-ul-bayt (a.s) à travers le monde en publiant tout ouvrage susceptible de guider les personnes en quête de vérité. 

Nous tenons à remercier chaleureusement son Eminence 

Sayyid Rezâ Hosseinî Nasab, auteur de ce livre. Nos remerciements vont également à tous ceux qui ont contribué à la réalisation de cet ouvrage. En réalisant ce travail, nous espérons avoir accompli une partie de notre devoir envers Dieu «qui a envoyé son Messager avec la guidée et la religion de vérité pour la faire triompher sur toute autre religion. Dieu suffit comme témoin”.1 

Le Centre Mondial d’Ahl-ul-bayt 

 

                                                             

1–- Sourate «Al-Fath» 48:28. 


 

MESSAGE DE LA DÉLÉGATION DU GUIDE DE LA RÉVOLUTION ISLAMIQUE 

Grâce au Nom de Dieu, le Tout-Miséricordieux, le TrèsMiséricordieux 

«Les degrés spirituels du Pèlerinage (Had-dj) qui constituent le capital de la vie éternelle et rapprochent de l’horizon de l’Unicité et de la Transcendance, ne seront réalisés que si les prescriptions rituelles du Pèlerinage (Had-dj) sont accomplies à la lettre»  

Imâm Khomeiny  

Le Pèlerinage (Had-dj) est la démonstration de l’apogée et de la libération du monothéiste de toute chose hormis Dieu, de l'importance de la lutte contre l'indocilité de l’âme (nafs), de la méthode «infaillible» de l’amour et de l’abnégation, de la connaissance et des responsabilités, dans la vie individuelle et collective.  

Le Pèlerinage (Had-dj) est la manifestation de l'authenticité de la religion islamique.  

Bien que les croyants aient une expérience ancienne de cet acte d’adoration divine et constituent chaque année, une foule venue des quatre coins du monde, pour purifier leur cœur de la rouille à la source limpide de l’Unicité (la source de Zamzam), pour renouveler leur pacte avec l’Ami (Dieu), et bien que notre héritage culturel soit rempli des enseignements vivifiants du Pèlerinage (Had-dj), une dimension importante de cette pratique religieuse est restée négligée, inconnue et inusitée. 

14 LE CHIISME REPOND 

La victoire de la Révolution islamique, à la lumière de la pensée de l’Imâm Khomeiny (Dieu ait son âme), a redonné sa place au Pèlerinage (Had-dj), parmi les autres sciences et décrets islamiques, et fait apparaître ses aspects réels et son riche contenu.  

Mais le chemin est encore long pour connaître parfaitement la philosophie, les dimensions, les effets et la bénédiction du Pèlerinage et pour que le croyant accomplisse le Pèlerinage en pleine connaissance et prise de conscience religieuse, dans ses circonstances bénies, vers ce Lieu Saint et Magnifique qui fut le lieu de la descente des anges, la station des prophètes et des proches amis. 

Pour la réalisation de cet objectif la délégation du Guide de la Révolution islamique, s’inspirant des enseignements de l’Imâm Khomeiny, (Dieu ait son âme), qui ont fait renaître le Pèlerinage d'Abraham, et sur les précieux conseils du Guide de la Révolution islamique, l’Ayatollah Khâménéi (que sa protection soit prolongée), avec la création d’une Aide à l’enseignement et à la recherche, s’efforce d’ouvrir la voie aux penseurs musulmans, à ceux qui sont attachés à la culture du Pèlerinage (Had-dj) ainsi qu’aux pèlerins des deux sites sacrés. C’est pourquoi, dans le domaine de la recherche, de la rédaction d’ouvrages et de la traduction, des efforts ont été entamés en ce qui concerne les travaux sur les réalités et la connaissance du Pèlerinage (Had-dj), la connaissance des lieux saints, de l’Histoire et de la biographie des personnalités de l’islam, avec l’analyse des événements et des exposés sur l’enseignement des questions et des rites du Grand Pèlerinage. Ce que le lecteur a entre les mains est un humble présent de ce bureau. 

Sans doute, l'aide aux intellectuels, permettra une expression plus vaste des questions. C'est pour cela que le bureau d’aide à l’enseignement et à la recherche de la Délégation du Guide de la Révolution islamique accueille la collaboration de tous les passionnés et leur sert chaleureusement la main. 

 « ﻥﻼﻜﺘﻟﺍ ﻪﻴﻠﻋﻭ ﻖﻴﻓﻮﺘﻟﺍ ﷲﺍ ﻦﻣﻭ »

«C’est de Dieu que vient la réussite et c’est à Lui que nous nous remettons».  

Bureau d’aide à l’enseignement et à 

la recherche  

Délégation du Guide de la Révolution 

islamique  




INTRODUCTION 

Ceux qui connaissent la situation du monde musulman savent que de nos jours, la communauté musulmane a pris la forme d'une mosaïque de «communautés musulmanes». Chaque communauté ayant ses propres mœurs et coutumes, est tombée aux mains d’individus qui estiment que la garantie de leur pouvoir passe par le fait d’exciter à tout prix les divergences. 

Il est indiscutable qu’il existe des divergences entre les écoles musulmanes. La plupart de ces divergences concernent des questions que les théologiens musulmans connaissent alors que les musulmans en général les ignorent. Cependant face à ces divergences, il existe des points communs qui constituent des traits d’union entre les musulmans et qui sont d’ailleurs plus nombreux que les sujets de divergences. Cependant certains exagèrent les divergences et refusent de présenter les convergences, dans les fondements idéologiques et les règles de la doctrine. 

Lors d'une conférence sur le rapprochement des écoles musulmanes, certains éclaircissements sur des points religieux et juridiques, dans des situations précises de mariage, de divorce ou d'héritage m’ont été donnés et j’ai présenté à cette conférence, une thèse qui a suscité l’étonnement des participants.  

Cette recherche montrait que la jurisprudence chiite, à propos de ces questions, partageait les mêmes points de vue que les quatre écoles sunnites qui considèrent parfois le Chiisme 

18 LE CHIISME REPOND 

comme une école séparée, et profèrent des jugements injustes contre cette école opprimée de l'Histoire, dans leurs réunions. Tout cela ne sert qu'à apporter de l'eau au moulin des ennemis et à leur rendre de loyaux services. L’écrivain montre à ce groupe mal informé, que la communication et le dialogue avec les chiites et leurs savants, permettront de faire disparaître ces préjugés et montreront que les chiites sont des frères qui espèrent cela depuis des siècles.  

C'est ainsi que se réalisera le verset:  

 1 ﴾ ﻥﻭﺪﺒﻋﺎﹶﻓ ﻢﹸﻜﺑﺭ ﺎﻧﹶﺃﻭ ﺓﺪﺣﺍﻭ ﺔﻣﹸﺃ ﻢﹸﻜﺘﻣﹸﺃ ﹼﻥﺇ ﴿

«Cette communauté qui est la vôtre, est une communauté unique. Je suis votre Seigneur! Adorez-Moi donc!» 

Une vieille tactique des impérialistes dans la communauté islamique, est d'exagérer les problèmes et de porter préjudice à la glorieuse Révolution islamique. Ceci est une méthode ancienne qui a fait ses preuves durant les derniers siècles, sous des formes diverses, au Moyen-Orient et ailleurs. Durant les cérémonies du Pèlerinage (Had-dj), beaucoup de pèlerins qui ont entendu parler de la Révolution islamique, et influencés par la propagande ennemie, posent de nombreuses questions aux pèlerins iraniens et obtiennent des réponses satisfaisantes. 

Afin de répondre à ce besoin, Sayyid Rezâ Hosseinî Nasab, sous ma direction, s’est efforcé de proposer des réponses à une grande partie de ces questions qui concernent le plus souvent                                                               

1– Sourate «Al-Anbiâ» 21: 92. 


le domaine religieux et cultuel. Les réponses ont tenté d'être les plus brèves, l'exposé plus détaillé a été remis à plus tard. J’espère que ce modeste travail contribuera à la satisfaction de l’Imâm du temps (que notre âme lui soit sacrifiée). 

Centre d'enseignement islamique de Qom 

Dja‘far Sobhânî / Décembre 1995 

 

 

 

PRÉCISIONS DU TRADUCTEUR 

Les traductions du Coran sont celles de "Essai d’interprétation du Coran" de Denise Masson qui ont parfois été modifiées en cas de nécessité. 

Les transcriptions des mots arabes et persans ne sont pas fondées sur une transcription scientifique mais autant que possible, sur la prononciation naturelle des francophones qui généralement ne connaissent pas les transcriptions phonétiques officielles. 

Les mots arabes et persans transcrits ne sont pas accordés au pluriel. 

Mansour Bensaali

Dans le Hadith des deux trésors, Hadith Thaqalayn, estce le terme "ma Famille" qui est juste ou celui de "ma Sunna"? 

Les rapporteurs du «Hadith des deux trésors» (thaqalayn), de haute réputation, l’ont rapporté de deux manières qu'ils ont ajoutées aux corpus de Hadith. 

1. «ﯽﺘﻴﺑ ﻞﻫﺍ ﯽﺗﺮﺘﻋ ﻭ ﷲﺍ ﺏﺎﺘﮐ» 

«Le Livre de Dieu et ma Famille, les Gens de ma Demeure». ou  

22 LE CHIISME REPOND 

Chaîne de transmission du hadith comportant l'expression «les Gens de ma Demeure».  

Deux rapporteurs importants ont transmis ce Hadith: 1- Mouslim, dans son Sahîh rapporte de Zayd ibn Arqam: «Le Prophète de Dieu, que les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille, a fait un discours près d'un étang nommé "Khom", entre la Mecque et Médine. Dans ce discours, il a loué Dieu et a donné quelques conseils aux gens, puis il a dit:  

 ﻢﻜﻴﻓ ﻙﺭﺎﺗ ﺎﻧﺃﻭ ،ﺐﻴﺟﺄﻓ ﻲﺑﺭ ﻝﻮﺳﺭ ﰐﺄﻳ ﻥﺃ ﻚﺷﻮﻳ ﺮﺸﺑ ﺎﻧﹶﺃ ﺎﻤﻧﺎﻓ ،ﺱﺎﻨﻟﺍ ﺎﻬﻳﺃ ﻻﺃ» ﱠﺚﺤﻓ – ﻪﺑ ﺍﻮﻜﺴﻤﺘﺳﺍﻭ ﷲﺍ ﺏﺎﺘﻜﺑ ﺍﻭﺬﺨﻓ ،ﺭﻮﻨﻟﺍﻭ ﯼﺪﳍﺍ ﻪﻴﻓ ﷲﺍ ﺏﺎﺘﻛ ﺎﻤﳍﻭﺃ :ﲔﻠﻘﺛ

 ﻢﻛﺮﻛﺫﺃ ،ﱵﻴﺑ ﻞﻫﺃ ﰲ ﷲﺍ ﻢﻛﺮﻛﺫﺃ ،ﱵﻴﺑ ﻞﻫﺃﻭ - :ﻝﺎﻗ ﰒ ﻪﻴﻓ ﺐﱠﻏﺭ ﻭ ﷲﺍ ﺏﺎﺘﻛ ﻰﻠﻋ

 «ﱵﻴﺑ ﻞﻫﺍ ﰲ ﷲﺍ ﻢﻛﺮﻛﺫﺃ ،ﱵﻴﺑ ﻞﻫﺍ ﰲ ﷲﺍ

«Ô gens, je ne suis qu’un homme à qui va bientôt venir l’envoyé de son Seigneur et qui le suivra. Je vous laisse deux choses précieuses, la première est le Livre de Dieu qui est un guide et une lumière, prenez le Livre de Dieu et tenez-vous fermement à lui». 

2. «ﯽﺘﻨﺳ ﻭ ﷲﺍ ﺏﺎﺘﮐ» Le Prophète, que les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur «Le Livre de Dieu et ma Sunna». 

Réponse:  

Le Hadith authentique (Sahîh), provenant du Noble Prophète, que les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille, est celui qui comporte l'expression «les Gens de ma Demeure». La version qui comprend l'expression «ma Sunna» est invalide du fait de sa chaîne de transmission, tandis que la chaîne de transmission du Hadith comportant «les Gens de la Demeure» 

jouit d’une complète exactitude. 

sa Famille, insista sur la nécessité d’agir conformément au Livre de Dieu puis déclara trois fois "et les Gens de ma Demeure". Craignez Dieu au sujet des Gens de ma Demeure. Craignez Dieu au sujet des Gens de ma Demeure. Craignez Dieu au sujet des Gens de ma Demeure».1  

                                                             

1– Sahîh de Moslim, Vol.4, p.1803, n° 2408. Edition ‘Abd ol-Bâqî. 

Dârimî a lui aussi, rapporté ce Hadith dans son Sonan.1 Les deux chaînes de transmission sont évidentes et ne laissent pas le moindre doute.  

2- Tirmidhî l'a rapporté avec l'expression «et ma Famille, les Gens de ma Demeure». Le texte du Hadith est celui-ci: 

 ﷲﺍ ﺏﺎﺘﻛ :ﺮﺧﻵﺍ ﻦﻣ ﻢﻈﻋﺃ ﺎﳘﺪﺣﺃ ؛ﻱﺪﻌﺑ ﺍﻮﹼﻠﻀﺗ ﻦﻟ ﻪﺑ ﻢﺘﻜﺴ ﲤ ﻥﺍ ﺎﻣ ﻢﻜﻴﻓ ﻙﺭﺎﺗ ﻲﻧﺍ» ،ﺽﻮﳊﺍ ﻲﻠﻋ ﺍﺩﺮﻳ ﱴﺣ ﺎﻗﺮﺘﻔﻳ ﻦﻟ ،ﱵﻴﺑ ﻞﻫﺍ ﰐﺮﺘﻋﻭ ﺽﺭﻷﺍ ﱃﺍ ﺀﺎﻤﺴﻟﺍ ﻦﻣ ﺩﻭﺪﳑ ﻞﺒﺣ

 .2«ﺎﻬﻴﻓ ﱐﻮﻔﻠﲣ ﻒﻴﻛ ﺍﻭﺮﻈﻧﺎﻓ

«Je vous laisse deux choses en dépôt. Tant que vous vous y accrocherez, vous ne vous égarerez pas; l’une est plus importante que l’autre: c’est le Livre de Dieu qui est une corde tendue entre le ciel et la terre, et l’autre est ma Famille, les Gens de ma Demeure. Ces deux choses ne se sépareront jamais l’une de l’autre jusqu’à ce qu’elles me rejoignent auprès du Bassin. Soyez attentifs à la manière dont vous vous comporterez avec mes dépôts». Moslim et Tirmidhî qui rassemblaient les Hadith, ont tous deux insisté sur l'expression «les Gens de ma Demeure». Cela est suffisant pour nous faire une opinion. Les chaînes de transmission sont complètes et jouissent d’une excellente validité qui se passe d’arguments et de discours. 

Chaîne de transmission du Hadith avec l'expression «et ma Sunna» 

Le Hadith qui, au lieu des Gens de ma Demeure, parle de ma Sunna, est un faux Hadith dont la chaîne de transmission est                                                               

1– Sonan Dârimî, Vol.2, p.431-432. 2– Sonan Al-Tamhîd, Vol.5, p.663, n° 37788. 

 

24 LE CHIISME REPOND 

faible et liée à la famille des Omeyyades qui payaient les inventeurs de Hadith:  

1- Hâkim Nichâbourî a rapporté le texte mentionné dans le 

Mostadrak avec les chaînes de transmission suivantes: Abbâs ibn Abî Oways, de Abî Oways, de Thawr ibn Zayd adDaylamî, d’ Akrama et d’ Ibn Abbâs, rapporte que le Prophète, que les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille, a dit: 

 ﺔﻨﺳﻭ ﷲﺍ ﺏﺎﺘﻛ ﺍﺪﺑﺍ ﺍﻮﹼﻠﻀﺗ ﻦﻠﻓ ﻪﺑ ﻢﺘﻤﺼﺘﻋﺍ ﻥﺍ ،ﻢﻜﻴﻓ ﺖﻛﺮﺗ ﺪﻗ ﱏﺍ ﺱﺎﻨﻟﺍ ﺎﻬﻳﺍ ﺎﻳ»

 «!ﻪﻴﺒﻧ

«Ô gens, je vous ai laissé deux choses, tant que vous vous y accrocherez, vous ne vous égarerez jamais: le Livre de Dieu et la Sunna (Tradition) du Prophète!». Parmi les rapporteurs de ce texte se trouvent un père et un fils qui causent dommage à la chaîne de transmission, il s’agit d'Isma'il ibn Abî Oways et Abû Oways, deux personnages qui, non seulement n’ont pas été approuvés, mais ont été accusés de mensonge, d’invention et de falsification. 

Avis des spécialistes de la science des Hadith à propos de ces deux maillons de la chaîne de transmission: Hâfez Mizzî rapporte des spécialistes en science de Hadith, dans son livre Tahdhîb al-Kamâl, à propos d'Isma'il et de son père: Yahyâ ibn Mo‘în qui fait partie des savants réputés dans cette science a dit: Abû Oways et son fils entrent dans la catégorie des faibles transmetteurs de Hadith, et on a rapporté également de lui qu’il disait que ces deux personnages avaient volé des Hadith et qu'il ne pouvait pas faire confiance au fils de Abû Oways.  

Nasâ’î a dit à propos du fils qu'il était faible et indigne de confiance. 

Abû al-Qâssim Lâlikâ’i a dit que Nasâ’î avait beaucoup de choses contre lui et qu’il fallait abandonner ses Hadith. Ibn ‘Oday, savant dans la science des chaînes de transmission a dit qu'Ibn Abî Oways avait rapporté de son oncle maternel, Mâlik, des Hadith inconnus que personne n’acceptait.1 Ibn Hadjar a rapporté dans l’introduction au Fath al-Bârî qu'il était impossible de défendre les Hadith d'Ibn Abî Oways, à cause du jugement de Nasâ’î à son propos.2 Hâfiz Sayyid Ahmad ibn Sadîq, dans le Kitâb Fath al-Malik al‘alî, rapporte de Salama ibn Chayb qu'il avait entendu d'Ismâ‘îl ibn Abî Oways que, la division des gens de Médine sur un sujet annulait un Hadith.3  

En conséquence, Ismâ‘îl ibn Abî Oways est coupable de contrefaçon de Hadith et Ibn Mo‘în l'a même traité de menteur. De plus, ces Hadith n’ont été rapportés dans aucun des deux Sahîh de Moslim et de Tirmidhî, ni dans les autres livres de Hadith justes. 

Au sujet de Abû Oways, nous nous contenterons de ce que dit Abû Hâtim dans son livre Al-Djarh wa Ta‘dîl: «Son Hadith est une copie qu'on ne peut utiliser dans l’argumentation. Son Hadith n’est pas solide».4  

Abû Hâtim a également rapporté d'Ibn Mo‘în que Abû Oways n’était pas digne de confiance. 

                                                             

1– Tahdhîb al-Kamâl (Hâfiz Mizzî), Vol.3, p.127. 2– Introduction au Fath al-Bârî (Ibn Hadjar ‘Asqalânî), p.391. Edition Dâr ol-Ma‘refah. 

3– Fath al-Malik al-‘Alî (Hâfiz Sayyid Ahmad), p.15. 4– Al-Djarh wa at-Ta‘dîl (Abû Hâtim), Vol.5, p.92. 

 

26 LE CHIISME REPOND 

Un Hadith dont la chaîne de transmission passe par ces deux personnes n’est jamais juste et est parfois contraire aux Hadith justes et reconnus. 

Le point qui doit attirer notre attention est que le rapporteur du Hadith, Hâkim Nichâbourî, a avoué la faiblesse du Hadith et précisé que la justesse de la chaîne de transmission n’était pas prouvée. Cependant, sur la justesse de son contenu, il a apporté une preuve qui est, elle aussi, faible du point de vue de la chaîne de transmission et nulle au niveau de sa crédibilité. Cela ne fait qu'ajouter à la faiblesse du Hadith au lieu de le renforcer.  

Deuxième chaîne de transmission du Hadith comportant l'expression «et ma Sunna» 

Hâkim Nichâbûrî, en fonction d‘ une chaîne de transmission qui ne remonte pas à un Infaillible, rapporte d'Abû Horayrah 1 

 ﺍﺩﺮﻳ ﱴﺣ ﺎﻗﺮﺘﻔﻳ ﻦﻟﻭ ﱴﻨﺳﻭ ﷲﺍ ﺏﺎﺘﻛ :ﺎﳘﺪﻌﺑ ﺍﻮﹼﻠﻀﺗ ﻦﻟ ﲔﺌﻴﺷ ﻢﻜﻴﻓ ﺖﻛﺮﺗ ﺪﻗ ﱏﺇ»

 2.«ﺽﻮﳊﺍ ﻲﻠﻋ

«J’ai laissé parmi vous, deux choses grâce auxquelles vous ne vous égarerez point: le Livre de Dieu et ma Sunna; ils ne se sépareront point jusqu’à ce qu’ils viennent me rejoindre au Bassin [paradisiaque]». 

Hâkim rapporte ce texte avec cette chaîne de transmission: Adh-Dhabbî, de Sâlih ibn Mûsâ at-Talhî, de Abd ol-Azîz ibn Rafî‘, de Abî Sâlih, de Abî Horayrah. 

Ce Hadith comme le précédent est faux. Sâlih ibn Mûsâ at-Talhî fait partie des transmetteurs, alors que les spécialistes de la                                                               

1– On dit cela d’un Hadith qui n’est pas relié à un Infaillible. 2– Mostadrak de Hâkim, Vol.1, p.93. 

science d’ la transmission d’ Hadith, ont émis beaucoup de critiques à son sujet: 

Yahyâ ibn Mo‘în a déclaré que Sâlih ibn Mûsâ n’était pas digne de confiance.  

Abû Hâtim Râzî a dit que son Hadith était faible et désapprouvé, et qu'il avait tenté de relier la plupart de ses Hadith à un homme de confiance. Nasâ’î a dit que son Hadith n’était pas transmissible et à une autre occasion que son Hadith devait être abandonné1. Ibn Hadjar a écrit dans le Tahdhîb al-Tahdhîb qu'Hibbân avait dit que Sâlih ibn Mûsâ prêtait à des personnalités des actes qui ne s’accordaient pas avec leurs propos. Il a dit enfin que son Hadith n’était pas une preuve et Abou No‘aym a dit que son Hadith devait être abandonné car il avait rapporté une quantité de Hadith inacceptables.2 Ibn Hadjar dit encore dans le Taqrîb 3que son Hadith est à délaisser et Dhahabî dit dans le Kâchif4 que son Hadith est faible. Dhahabî a rapporté de lui le Hadith sujet à discussion, dans le Mîzân al-I‘tidâl 5 et a dit qu’il s'agissait d'un de ses Hadith indignes d'être conservés.                                                               

1– Tahdhîb al-Kamâl (Hâfiz Mizzî), Vol.13, p.96. 2– Tahdhîb al-Tahdhîb (Ibn Hadjar), Vol.4, p.355. 3– Taqrîb (Ibn Hadjar), Traduction, n°2891. 4– Al-Kâchif (Dhahabî), Traduction, n°2412. 5– Mîzân al-I‘tidâl (Dhahabî), Vol.2, p.302. 

 

28 LE CHIISME REPOND Troisième chaîne de transmission du hadith  

Ibn ‘Abd al-Barr a rapporté ce texte avec la chaîne qui suit dans le livre Tamhîd.1 

Abd ar-Rahmân ibn Yahyâ, de Ahmad ibn Sa‘îd, de Mohammad ibn Ibrâhîm ad-Dobaylî, de Alî ibn Zayd al-Farâ’izî, de AlHonaynî, de Kathîr ibn Abd Allâh ibn Amr ibn Awf, de son père, de son grand-père. 

L'Imâm Châfi‘î a dit au sujet de Kathîr ibn Abdollâh qu'il était un des piliers du mensonge.2 Abou Dâwûd a dit qu'il était un grand menteur.3  

Ibn Hibbân a dit qu'Abd Allâh ibn Kathîr avait rapporté de son père et de son grand-père, un livre de Hadith fondé sur le mensonge, et qu’il était illicite de s'y référer ainsi qu'aux Hadith de Abd Allâh sauf pour susciter l’étonnement et la critique.4 Nasâ’î et Dâraqotnî ont dit que son Hadith devait être ignoré. Imâm Ahmad a dit qu'il s'agissait d'un Hadith sans valeur et indigne de confiance.  

Également avait Ibn Mo‘în le même point de vue. Il est étonnant que dans le livre At-Taqrîb, Ibn Hadjar se soit contenté, dans sa traduction du terme "faible", et ait accusé d'excès ceux qu’ils l’avaient accusé de mensonge, alors que ses précurseurs dans la science de la transmission l’avaient bel et bien accusé de mensonge et de contrefaçon. Dhahabî avait même dit que ses déclarations étaient vaines et sans aucune valeur  

                                                             

1– Al-Tamhîd, Vol.24, p.331. 

2–Tahdhîb al-Tahdhîb (Ibn Hadjar), Vol.8, p.377. Éditions Dâr ol-Fikr ; 

Tahdhîb al-Kamâl, Vol.24, p.138. 

3– Ibid. 

4– Al-Madjrouhin (Ibn Hibbân), Vol.2, p.221.  

Un hadith rapporté sans chaîne de transmission  

Mâlik, dans Al-Mowatta’, a rapporté ce hadith sans chaîne de transmission, mais comme un hadith morsal1. Tout le monde sait que ce genre de hadith est dépourvu de valeur. 2 Cette analyse montre clairement que le hadith «et ma Sunna» a été fabriqué de toute pièce, par des transmetteurs, au service de la cour des Omeyyades. Cela n'est qu'une contrefaçon du hadith juste qui contient l'expression «et ma Famille». Il incombe aux orateurs des mosquées, aux prédicateurs religieux et aux imams d’abandonner un hadith qui ne provient pas de l’Envoyé de Dieu, que les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille, et de faire connaître aux gens le véritable hadith, rapporté avec l'expression «et les Gens de ma Demeure» par Moslim, dans son «Sahîh» et avec l'expression 

«et ma Famille, les Gens de la Demeure» par Tirmidhî. Il incombe aussi aux chercheurs d’enrichir la science des hadiths et de développer son enseignement pour distinguer les hadiths justes des hadiths faibles. Enfin, rappelons que la phrase du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– concerne sa lignée, c'est à dire les descendants d'Hazrate Fâtimah, Hassan et Hossein –les bénédictions de Dieu soient sur eux –, car Moslim dans le Sahîh 3et Tirmidhî dans le Sonan 4 ont rapporté de Aïcha: 

  :ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ) ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﻠﺻ – ﱯﻨﻟﺍ ﻰﻠﻋ ﺔﻳﻵﺍ ﻩﺬﻫ ﺖﻟﺰﻧ»

                                                             

1– N.d.t.: Hadith auquel manque un maillon dans la chaîne de transmission. 

2– Al-Mowatta’a (Mâlik), p.889, hadith n°3. 3– Sahîh de Moslim, Vol.4, p.1883, n° 2424. 4– Tirmidhî, Vol.5, p.663. 

 

30 LE CHIISME REPOND 

 ﺎﻋﺪﻓ ،ﺔﻤﻠﺳ ﻡﺍ ﺖﻴﺑ ﰲ ﺍﲑﻬﻄﺗ ﻢﹸﻛﺮﻬﹶﻄﻳﻭ ﺖﻴﺒﹾﻟﺍ ﹶﻞﻫﺃ ﺲﺟﺮﻟﺍ ﻢﹸﻜﻨﻋ ﺐﻫﹾﺬﻴﻟ ﷲﺍ ﺪﻳﺮﻳ ﺎﻤﻧﺍ

 ﻰﻠﻋﻭ ﺀﺎﺴﻜﺑ ﻢﻬﻠﹼﻠﺠﻓ ﹰﺎﻨﻴﺴﺣﻭ ﹰﺎﻨﺴﺣﻭ ﺔﻤﻃﺎﻓ – ﻢﹼﻠﺳﻭ (ﻪﻟﺁﻭ) ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﻠﺻ – ﱯﻨﻟﺍ

 ﻢﻫﺮﻬﹶﻃﻭ ﺲﺟﺮﻟﺍ ﻢﻬﻨﻋ ﺐﻫﺫﺎﻓ ﱵﻴﺑ ﻞﻫﺃ ﺀﻻﺆﻫ ﻢﻬﻠﹼﻟﺍ" :ﻝﺎﻗ ﰒ ﺀﺎﺴﻜﺑ ﻪﻠﹼﻠﺠﻓ ﻩﺮﻬﻇ ﻒﻠﺧ

  ."ﹰﺍﲑﻬﻄﺗ

  ؟ﷲﺍ ﱯﻧ ﺎﻳ ﻢﻬﻌﻣ ﺎﻧﺍﻭ :ﺔﻤﻠﺳ ﻡ ﺖ ﻟﺎﻗ 

 .«ﲑﳋﺍ ﱃﺍ ﺖﻧﺃﻭ ﻚﻧﺎﻜﻣ ﻰﻠﻋ ﺖﻧﺃ: ﻝﺎﻗ 

De plus le verset:  

  1 ﴾ ﲑﻬﻄﺗ ﻢﹸﻛﺮﻬﹶﻄﻳﻭ ﺖﻴﺒﹾﻟﺍ ﹶﻞﻫﺃ ﺲﺟﺮﻟﺍ ﻢﹸﻜﻨﻋ ﺐﻫﹾﺬﻴﻟ ﷲﺍ ﺪﻳﺮﻳ ﺎﻤﻧﺍ ﴿

a été révélé dans la maison de Omm Salamah. 

«Le Prophète avait recouvert Fâtimah, Hassan et Hossein de son manteau et Alî était derrière lui –les bénédictions de Dieu soient sur eux. Il les couvrit du manteau et dit: 

Ô vous, les Gens de la Demeure! Dieu veut seulement éloigner de vous la souillure et vous purifier totalement». 

Omm Salamah dit: Prophète de Dieu! Suis-je aussi parmi eux, 

c'est à dire est-ce que je fais aussi partie des Gens de la Demeure cités dans le verset?  

Il dit: Reste à ta place (ne viens pas sous le manteau), mais tu es dans la voie droite».2 

Sens du «Hadith des deux trésors»  

Nous pouvons tirer deux conclusions du fait que le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa                                                               

1– Sourate «Ahzâb» 33: 33. 

2– Sahîh Siffat Salât an-Nabî (Hassan ibn Alî al-Saqqâf), p.289-294. 

Famille– ait cité sa Famille à côté du Coran et les ait décrits tous deux, comme des preuves de Dieu à la communauté: 1- Cette comparaison de la Famille du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– en tant que signe de Dieu au Coran, signifie que les affaires religieuses et l’ensemble de la doctrine et de la jurisprudence, doivent s'inspirer de leur parole et être défini sur des preuves venues d’eux, sans dévier vers d'autres maîtres. Si les musulmans, après la disparition du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– se sont divisés sur la question du Califat et de la gestion des affaires politiques de la communauté, chacun ayant sa propre logique et ses propres preuves, ils ne doivent cependant pas s’opposer au fait que les Gens de la Demeure constituent la source de la science, car tout le monde est d’accord sur l'authenticité du Hadith des deux trésors (thaqalayn) et sur le fait que ce Hadith désigne le Coran et la Famille du prophète –les bénédictions de Dieu soient sur eux– comme sources de la science, dans les fondements de la foi et les lois. Si la communauté musulmane se conforme à ce Hadith, les oppositions diminueront et l’unité entre les musulmans en sortira renforcée. 

2- Sachant que le Coran est la parole de Dieu, à l’abri de toute erreur, comment certains peuvent-ils envisager une probabilité d’erreur alors que Dieu en fait une telle description: 

  1 . ﴾ ﺪﻴﻤﺣ ﹴﻢﻴﻜﺣ ﻦﻣ ﹲﻞﻳﹺﺰﻨﺗ ﻪﻔﹾﻠﺧ ﻦﻣ ﹶﻻ ﻭ ﻪﻳﺪﻳ ﹺﻦﻴﺑ ﻦﻣ ﹸﻞﻃﺎﺒﹾﻟﺍ ﻪﻴﺗﹾﺄﻳ ﹶﻻ ﴿

«L’erreur ne s’y glisse de nulle part. C’est une révélation d’un Seigneur sage et digne de louanges». 

                                                             

1– Sourate «Fossilat» 41:42. 

 

32 LE CHIISME REPOND 

Si le Coran est à l’abri des erreurs, son pair et son égal sont naturellement aussi à l’abri de toute erreur, et il ne serait pas juste qu’une ou plusieurs personnes imparfaites soient présentées en tant que pair el égal du Coran que lui. Ce hadith est une garantie de leur infaillibilité. Bien entendu, il faut souligner que cette infaillibilité ne découle pas de la Prophétie car il est possible de trouver une personne, purifiée de tout péché, qui ne soit pas prophète. Hazrate Mariam (Marie) – les bénédictions de Dieu soient sur elle – est exempte de tout péché sans être prophète, comme le montre le verset:  

  1﴾.ﲔﻤﹶﻟﺎﻌﹾﻟﺍ ِﺀﺎﺴﹺﻧ ﻰﹶﻠﻋ ﻙﺎﹶﻔﹶﻄﺻﺍﻭ ﻙﺮﻬﹶﻃﻭ ﻙﺎﹶﻔﹶﻄﺻﺍ ﻪﱠﻠﻟﺍ ﱠﻥﹺﺇ ﴿

«Dieu t’a choisie, en vérité; Il t’a purifiée; Il t’a choisie de préférence à toutes les femmes de l’univers.» 

                                                             

1– Sourate «Âl-i Imrân» 3:42. 

Qu’entend-on par chiite?  

Réponse:  

Chiite a le sens de partisan dans le vocabulaire arabe. Le glorieux Coran dit:  

 1 ﴾ ﻢﻴﻫﺍﺮﹺﺑﹺﺈﹶﻟ ﻪﺘﻌﻴﺷ ﻦﻣ ﱠﻥﺇﻭ ﴿

«Ibrâhîm appartenait à (était partisan de) sa communauté [celle de Nûh]». 

Mais dans le langage courant des musulmans, le terme chiite désigne un groupe qui estime que le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a, avant sa mort, désigné son successeur et le calife des musulmans, le dixhuitième jour du mois de Dhûl Hid-djah de la dixième année de l’Hégire, le célèbre jour de Ghadîr, lors d’un grand rassemblement, et qu'il l’a désigné en tant qu'autorité suprême, politique, scientifique et religieuse, après lui. Après le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, les émigrants et les Ansâr, c'est à dire                                                               

1– Sourate «Sâfât» 37:83.  

34 LE CHIISME REPOND 

ceux qui avaient accueilli le Prophète et ses compagnons, à Médine, se divisèrent en deux groupes: 1- Un groupe qui déclarait que l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– n’avait pas négligé la question de sa succession et avait désigné son successeur c'est à dire, Alî ibn Abî Tâlib –les bénédictions de Dieu soient sur lui– qui était le premier à avoir crû en la Prophétie. 

Ce groupe était formé d’émigrants et d'Ansâr à la tête desquels se trouvait les notables du groupe des Banî Hâchim ainsi que plusieurs compagnons (Sahâbah), comme Salmân, Abû Dharr, Miqdâd, Khobâb ibn Ort et d’autres qui étaient restés fidèles à la volonté du Prophète et se désignaient sous le nom de chiites ou partisans de Alî –les bénédictions de Dieu soient sur lui–. Bien entendu, le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– avait désigné ainsi de son vivant, les partisans du Commandeur des croyants, les bénédictions de Dieu soient sur lui, lorsqu’il dit en faisant allusion à Alî ibn Abî Tâlib –les bénédictions de Dieu soient sur lui–: 

  1.«ﺔﻣﺎﻴﻘﻟﺍ ﻡﻮﻳ ﻥﻭﺰﺋﺎﻔﻟﺍ ﻢﳍ ﻪﺘﻌﻴﺷﻭ ﺍﺬﻫ ﱠﻥ ﺇ ،ﻩﺪﻴﺑ ﻲﺴﻔﻧ ﻱﹼﺬﻟﺍﻭ»

«Par Celui qui tient mon âme dans sa main, lui (Alî – les bénédictions de Dieu soient sur lui) et ses partisans seront les bienheureux du Jour de la Résurrection». 

Par conséquent, le terme "chiite" désigne un groupe de musulmans des premiers temps de l’islam, qui sont connus                                                               

1– Ad-Dorr al-Manthûr (Djalâl od-Dîn Soyoutî), Vol. 6, dans le commentaire du septième verset de la sourate «Bayyina»  

 .﴾ﺔﻳﱪﻟﺍ ﲑﺧ ﻢﻫ ﻚﺌﻟﻭﺃ ﺕﺎﳊﺎﺼﻟﺍ ﺍﻮﻠﻤﻋﻭ ﺍﻮﻨﻣﺁ ﻦﻳﺬﻟﺍ ﹼﻥﺍ﴿

sous ce nom, en raison de leur fidéolité à la désignation explicite de la Wilâyat (autorité religieuse et politique) d'Hazrate Ali.  

Ce groupe est resté jusqu’à aujourd'hui, dans la ligne de l’obédience aux Gens de la Demeure prophétique –les bénédictions de Dieu soient sur eux. La position et la situation des chiites sont déterminées par leur foi en la Wilâyat de l'Imam Ali. Ce bref exposé permet de comprendre l'erreur de certaines personnes mal informées ou malveillantes, qui prétendent que le Chiisme aurait été "inventé" par la suite. Pour une connaissance plus étendue de l’Histoire du Chiisme, nous vous conseillons la lecture des ouvrages suivants: Asl achChi‘ah wa Osûlihâ, Al-Marâdji‘at et A‘yân ach-Chi‘ah. 2- Un autre groupe par contre, pensait que le calife devait être élu et, pour cette raison, prêtèrent serment d’allégeance ä Abû Bakr. Ils se firent par la suite, appeler les Gens de la Tradition ou les sunnites.  

Le résultat fut qu’entre ces deux familles musulmanes, malgré une quantité de points communs dans les fondements idéologiques, naquirent des différends sur la question du califat et la succession du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–. Les premiers noyaux de ces deux groupes furent constitués par des émigrants et des habitants de Médine (Ansâr). 

Pourquoi Alî ibn Abî Tâlib –les bénédictions de Dieu soient sur lui– est-il cosidéré comme le wasî et le successeur du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–? 

Réponse:  

Comme nous l’avons rappelé, les chiites croient à la désignation officielle de son successeur par le Prophète, et que l’Imâmat exige les mêmes conditions que la Prophétie, c'est à dire que le Prophète et son successeur soient tous deux, directement désignés par Dieu, le Glorieux et l'Immense. La biographie du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– en est une preuve incontestable, car il avait désigné Alî –les bénédictions de Dieu soient sur lui– comme son successeur dans de nombreuses circonstances dont nous donnerons trois exemples: 

1- Au début de la Prophétie lorsque le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– fut chargé par Dieu, d’inviter les membres de sa famille au Monothéisme et à l'islam, par le verset:  

38 LE CHIISME REPOND 

  1 ﴾ ﻦﻴﹺﺑﺮﹾﻗَﻷﺍ ﻚﺗﺮﻴﺸﻋ ﺭﺬﻧﺃﻭ ﴿

«Avertis tes partisans les plus proches». il dit: Quiconque m’assistera dans cette tâche sera mon wasî, mon ministre et mon successeur. 

Le Prophète–les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– posa la question suivante: 

 .«ﻢﻜﻴﻓ ﻲﻴﺻﻭﻭ ﱵﻔﻴﻠﺧﻭ ﻱﺮﻳﺯﻭﻭ ﻲﺧﺍ ﻥﻮﻜﻳ ﻥﺍ ﻰﻠﻋ ﺮﻣﻷﺍﺬﻫ ﰲ ﱐ ﺭ ﺯ ﺆ ﻢﻜﻳ ﺄ ﹶﻓ »

«Qui parmi vous m’assistera dans cette tâche et sera mon frère, mon ministre, mon wasî et mon successeur?». Le seul qui répondit positivement à cet appel céleste fut Alî ibn Abî Tâlib –les bénédictions de Dieu soient sur lui–. L’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– s'adressa alors à ses proches et dit: 

 2«ﻩﻮﻌﻴﻃﺃﻭ ﻪﻟ ﺍﻮﻌﲰﺎﻓ ﻢﻜﻴﻓ ﱵﻔﻴﻠﺧﻭ ﻲﻴﺻﻭﻭ ﻲﺧﺃ ﺍﺬﻫ ﹼﻥﺇ»

«En vérité, voici mon frère, mon wasî et mon successeur parmi vous, soyez attentifs à sa parole et suivez-le». 

2- Lors de la guerre de Tabouk. Le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– dit à Alî –les bénédictions de Dieu soient sur lui–: 

 3 «ﻱﺪﻌﺑ ﱯﻧﻻ ﻪﻧﺃ ﹼﻻﺇ ﻰﺳﻮﻣ ﻦﻣ ﻥﻭﺭﺎﻫ ﺔﻟﱰﲟ ﻲﻨﻣ ﻥﻮﻜﺗ ﻥﺃ ﻰﺿﺮﺗ ﺎﻣﺃ»

                                                             

1– Sourate «Cho‘arâ» 26:214. 

2– Tarîkh Tabarî, Vol.2, p.62-63. Tarîkh Kâmil, Vol.2, p.40-41. Mosnad d’Ahmad, Vol.1, p.111. Charh Nahdj ol-Balâghah (Ibn Abî al-Hadîd), Vol.13, p.210-212. 

3– Sîrah Ibn Hichâm, Vol.2, p.520. As-Sawâ‘iq al-Mohriqah (Ibn Hadjar), Chap.9, 2ème partie, p.121. deuxième édition, le Caire. 

«N’es-tu pas satisfait d’être pour moi ce que Hârûn était pour Mûsâ, sauf qu’après moi il n’y aura plus de prophète?» De la même façon que Hârûn était le wasî et le successeur immédiat de Mûsâ, tu es aussi mon successeur et le dirigeant après moi. 

3- Dixième année de l’hégire. L’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, au moment du retour du Pèlerinage d’adieu, en un lieu nommé «Ghadîr Khom», au milieu d'une immense foule, désigna Alî – les bénédictions de Dieu soient sur lui– comme walî (représentant) des musulmans et des croyants et dit: 

 . « ﻩ ﻻﻮﻣ ﻲﻠﻋ ﺍﺬﻬﻓ ﻩﻻﺆﻣ ﺖﻨﻛ ﻦﻣ »

«Celui dont je suis le maître, Alî en est aussi le maître». Un point important et digne d’attention est que le Prophète – les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– avait dit au début de son discours: 

  «ﻢﻜﺴﻔﻧﺃ ﻦﻣ ﻢﻜﺑ ﱃﻭﺃ ﺖﺴﻟﹶﺃ »

«Ne suis-je pas pour vous meilleur que vous-mêmes?» et les musulmans avaient tous manifesté leur approbation. L’intention du Prophète, dans l’emploi du terme «maître» dans ce hadith, était bien le rang de celui qui domine les croyants, qui les dirige et a plein pouvoir sur eux. Il faut donc reconnaître que le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a donné à Alî –les bénédictions de Dieu soient sur lui– le degré éminent qui était le sien. C’est ce même jour que Hassân ibn Thâbit mit en vers   

40 LE CHIISME REPOND 

cet événement historique de Ghadîr tel que nous le rapportons ci-dessous: 

  ﺎﻳﺩﺎﻨﻣ ﹺﻝﻮﺳﺮﻟﺎﺑ ﻊﲰﺃﻭ ﻢ ﲞ

 ﺎﻴﻣﺎﻌﺘﻟﺍ ﻙﺎﻨﻫﺃ ﺍﻭﺪﺒﻳ ﱂﻭ ﺍﻮﻟﺎﻘﻓ

  ﺎﻴﺻﺎﻋ ﺔﻳﻻﻮﻟﺍ ﰲ ﺎﻨﻣ ﻖﻠﺗ ﱂﻭ

  ﺎﻳﺩﺎﻫﻭ ﹰﺎﻣﺎﻣﺇ ﻱﺪﻌﺑ ﻦﻣ ﻚﺘﻴﺿﺭ

  ﺎﻴﻟﺍﻮﻣ ﹴﻕ ﺪﺻ ﻉﺎﺒﺗﺍ ﻪﻟ ﺍﻮﻧﻮﹸﻜﻓ

  1ﺎﻳﺩﺎﻌﻣ ﹸﺎﻴﻠﻋ ﻯﺩﺎﻋ ﻱﺬﻠﻟ ﻦﻛﻭ

  ﻢ ﻬﻴ ﹺﺮﻳﺪﻐﻟﺍ ﻡﻮﻳ ﻢ ﻬﻳﺩﺎﻨﻳ

  ﻢﻜﻴ ﻧﻭ ﻢﻛﻻﻮﻣ ﻦﻤﻓ ﻝﺎﻘﻓ

 ﺎﻨﻴ ﺖ ﻧﺃﻭ ﺎﻧﻻﻮﻣ ﻚﳍﺇ

  ﲎ ﺈ ﻓ ﻲﻠﻋ ﺎﻳ ﻢﻗ :ﻪﻟ ﻝﺎﻘﻓ

  ﻪﻴﻟﻭ ﺍﺬﻬﻓ ﻩﻻﻮﻣ ﺖﻨﻛ ﻦﻤﻓ

 ﻪﻴﻟﻭ ﹺﻝﺍﻭ ﻢﻬﹼﻠﻟﺍ :ﺎﻋﺩ ﻙﺎﻨﻫ

Le hadith de Ghadîr fait partie des Hadith islamiques qui non seulement, ont été rapportés par les savants chiites, mais aussi par environ trois cent soixante savants sunnites2 et dont les chaînes de transmission remontent à cent dix Compagnons (Sahâba). Vingt-six sont de grands savants musulmans qui ont écrit des quantités de livres indépendants les uns des autres, sur les chaînes de transmission de ce Hadith. Abû Dja‘far Tabarî, historien célèbre parmi les musulmans, a rassemblé les chaînes de transmission de ce Hadith dans deux gros volumes. Pour plus d’information, les lecteurs peuvent se référer à l'œuvre gigantesque Al-Ghadîr de l'Allameh Amînî.                                                                

1– Al-Manâqib (Khwârazmî Mâlikî), p.80. Tadhikrah Khâs al-A’immah (compilé par Ibn Djowzî Hanafî), p.20. Kafâyah al-Tâlib, p.17. (Negârech Gandjî Châfi‘î). 

2– Voir pour cela As-Sawâ‘iq al-Mohriqah (Ibn Hadjar). Deuxième édition. Le Caire, Chap 9, 2ème partie, p.122. 

Qui sont les Imams –les bénédictions de Dieu soient sur eux?  

Réponse:  

Le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a précisé de son vivant, qu’après lui douze personnes accéderaient au califat, que tous seraient des Qoraïchites c'est à dire membres de la tribu de Qoraïch et que l’honneur de l’islam dépendait de leur califat. Djâbir ibn Samrah dit: 

 ﺮﺸﻋ ﲏﺛ ﱃﺇ ﺰ ﺰ ﻋ ﻡ ﻼﺳﻻﺍ ﻝﺍﺰﻳﻻ ﻝﻮﻘﻳ ﻢﱠﻠﺳﻭ ﻪ ﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﱠﻠﺻ ﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ ﺖﻌﲰ»

  1.«ﺶﻳﺮﻗ ﻦﻣ ﻢﻬ ﹼﻠﻛ :ﻝﺎﻘﻓ ؟ﻝﺎﻗ ﺎﻣ ﰊﻷ ﺖﻠﻘﻓ ﺎﻬﻌﲰﺃ ﱂ ﺔﻤﻠﻛ ﻝﺎﻗ ﹼﰒ ﹰﺔﻔﻴﻠﺧ

J’ai entendu le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– dire: «L’islam n'ira qu'à douze califes aimés» je n’ai pas entendu ce qu’il a dit ensuite. J’ai demandé à mon père ce qu’il avait dit. Il répondit «qui sont tous de la tribu de Qoraïch». 

Dans toute l’histoire de l’islam, nous ne trouvons pas, en dehors des douze Imams des chiites imamites, douze autres                                                               

1– Sahîh de Moslim, Vol.6, p.2. Édition égyptienne. 

LE CHIISME REPOND 42 

califes, garants de l’honneur de l’islam. Les douze califes que le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a présentés, ont été présentés en tant que successeurs immédiats après lui. Qui sont ces douze personnes? A part les quatre califes qui, selon l’expression courante des sunnites, sont appelés "les bien guidés", aucun des califes qui suivirent, ne furent un honneur pour l’islam.  

La biographie des califes omeyyades et abbassides abonde de preuves à ce sujet. Alors que les douze Imams chiites ont tous été, à leur époque, des modèles de vertu et de dévotion, les gardiens de la Tradition de l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, et l'objet de l’attention des Compagnons (Sahâba), des fidèles et des générations suivantes.  

Les historiens ont témaigné on approuvé de leur science et de leur sagesse.  

Ces douze Imams infaillibles sont: 1- Alî ibn Abî Tâlib  

2- Hassan ibn ‘Alî (al-Mojtabâ)  

3- Hossein ibn Alî  

4- Alî ibn al-Hossein (Zayn al-Âbedin) 5- Mohammad ibn Alî al-Bâqir  

6- Dja‘far ibn Mohammad as-Sâdiq 7- Mûsâ ibn Dja‘far al-Kâzim 

8- Alî ibn Mûsâ ar-Rezâ  

9- Alî ibn Mohammad an-Naqi 


10- Mohammad ibn Alî at-Taqî  

11- Hassan ibn Alî al-Asakarî et  

12- L’Imâm Mahdî (al-Qâ’îm), dont de nombreux hadith, rapportés du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et transmis par les rapporteurs musulmans, nous sont parvenus à son sujet, le citant comme le Mahdî promis. 

Pour avoir une connaissance de la vie de ces Imams dont les noms ont tous été cités par l’Envoyé de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, veuillez vous référer aux livres: 

1. Tadhikrat al-Khawâs (Tadhikrat al-Khawas alA’ummah)  

2. Kafâyat al-Athar  

3. Wafayât al-A‘yân  

4. A‘yân ach-Chî‘ah (écrit par Sayyid Mohsin Amîn Amilî) qui est un des livres les plus complets sur ce sujet. 

Pourquoi lorsque les chiites saluent le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– ils saluent aussi sa famille en disant: «Mon Dieu, bénis Mohammad et sa Famille»?  

Réponse:  

 Il est incontestable que le Prophète lui-même –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a enseigné aux musulmans la manière de le saluer. Dans le verset:  

 ﺍﻮﻤﱠﻠﺳﻭ ﻪﻴﹶﻠﻋ ﺍﻮﱡﻠﺻ ﺍﻮﻨﻣﺁ ﻦﻳﺬﱠﻟﺍ ﺎﻬﻳﹶﺍ ﺎﻳ ﹺﻲﹺﺒﻨﻟﺍ ﻰﹶﻠﻋ ﹶﻥﻮﱡﻠﺼﻳ ﻪﺘﹶﻜﺋﻼﻣﻭ ﷲﺍ ﱠﻥﺇ ﴿

  1 ﴾ ﹰﺎﻤﻴﻠﺴﺗ

«Oui, Dieu et ses anges bénissent le Prophète. Ô vous les croyants! Priez pour lui et appelez sur lui le salut». 

les musulmans ont demandé comment ils devaient adresser leurs bénédictions. Le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a répondu:  

  «ﺀﺍﺮﺘ ﺒ ﹾﻟﺍ ﹶﺓﻮﻠﺼﻟﺍ ﻲﹶﻠﻋ ﺍﻮﱡﻠﺼﺗ ﻻ »

«Ne m’adressez pas des bénédictions incomplètes».                                                               

1– Sourate «Ahzâb» 33:56. 

LE CHIISME REPOND 46 

Ils lui demandèrent comment adresser les bénédictions. Il répondit : 

  «ﺪﻤﺤﻣ ﹺﻝ ﺁ ﻰﻠﻋﻭ ﺪﻤﺤﻣ ﻰﻠﻋ ﱢﻞﺻ ﻢﻬ ﹼﻠﻟﺃ» 

«Seigneur, bénis Mohammad et sa Famille».1 

Le degré et le rang des membres de la Famille du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur eux tous – sont décrits par Chafi‘î dans son célèbre poème: 

  ﻪ ﺰ ﻧﺃ ﻥﺁﺮﻘﻟﺍ ﰲ ِﷲﺍ ﻦﻣ ﺽﺮﻓ

  2ﻪﻟ ﺓﻮﹶﻠﺻﻻ ﻢ ﹸﻜﻴﻠﻋ ﱢﻞﺼﻳ ﱂ ﻦﻣ

  ﻢ ﹸﻜ ﺣ ِﷲﺍ ﹺﻝﻮﺳﺭ ﺖﻴﺑ ﹶﻞﻫﺃ ﺎﻳ

 ﻢ ﹸﻜﻧﺍ ﹺﺭﺪﻘﻟﺍ ﹺﻢﻴﻈﻋ ﻦﻣ ﻢ ﹸﻛﺎﻔﻛ

«Gens de la Demeure de l’Envoyé de Dieu! L’amour envers vous est une prescription religieuse que Dieu a révélée dans le Coran,  

à cause de la grandeur et de l’éminence de votre rang, celui qui ne vous bénit pas ne recevra aucune bénédiction». 

                                                             

1– As-Sawâ‘iq al-Mohriqah (Ibn Hadjar). Deuxième édition. Le Caire, 

Maktabah al-Qâhirah, Chap.11, 1ère partie, p.146. Egalement dans 

Ad-Dorr al-Manthûr, Vol.5, commentaire du verset 56 de la sourate «Ahzâb», rapporté par les transmetteurs de hadith, et ceux qui ont rassemblé les Sahîh (hadiths justes) et les Mosnad, tels que ‘Abd arRazaq, Ibn Abî Chaybah, Ahmad, Bokharî, Moslim, Abû Dâwûd, Tirmidhî, Nisâ’î, Ibn Mâdjah et Ibn Mardawayh, de Ka‘b ibn ‘Adjarah, du Noble Prophète – les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille. 

2– As-Sawâ‘iq al-Mohriqah, Chap.11, 1ère partie, p.147. Kitâb alItihâf (Chabrâvî), p.29. Machâriq al-Anwâr (Hamzâvî Mâlikî), 

Pourquoi qualifiez-vous vos Imams d'Infaillibles?  

Réponse:  

Il existe de nombreuses preuves de l’infaillibilité des Imams chiites qui étaient tous des Gens de la Demeure prophétique. Nous nous contenterons d'en donner un seul exemple: Selon les savants chiites et sunnites, le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a déclaré les derniers jours de sa vie: 

 ﻲﻠﻋ ﺍﺩﺮﻳ ﻰﺘﺣ ﺎﻗﺮﺘﻔﻳ ﻦﻟ ﺎﻤﻬﻧﺃﻭ ﱵﻴﺑ ﻞﻫﺃﻭ ﷲﺍ ﺏﺎﺘﻛ ﲔﻠﻘﹼﺜﻟﺍ ﻢﻜﻴﻓ ﻙﺭﺎﺗ ﻲﻧﺇ»

 1«ﺽﻮﺤﹾﻟﺍ

«Je vous laisse deux trésors; l’un est le Livre de Dieu et l’autre, les Gens de ma Demeure. Ils ne se sépareront jamais jusqu’à ce qu’ils me rejoignent auprès du Bassin [de Kawthar]». Le point intéressant est que le Glorieux Coran est à l'abri de toute déviation et de toute erreur, comment serait-il possible                                                               

1– Mostadrak de Hâkim, 3ème partie, p.148. As-Sawâ‘iq al-Mohriqah, Chap.11, 1ère partie, p.149. Proche de ce thème: le livre Kanzal‘Amâl, 1ère partie, Chap. Al-I‘tisâm bil-kitâb wa sonnah, p.44, et le 

Mosnad de Ahmad, 5ème partie, p.182 et 189. 

LE CHIISME REPOND 48 

que l’erreur s'infiltre dans la Révélation alors qu'elle vient de Dieu, que l’Ange de la Révélation en est le transmetteur et que le Prophète de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– est celui qui la reçoit? L’infaillibilité de ces trois étapes est évidente et tous les musulmans du monde sont d'accord sur le fait que le Vénérable Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– était à l’abri de toute erreur lorsqu’il recevait la Révélation, la mémorisait et la transmettait. Il est clair que, si le Livre de Dieu jouit de cette infaillibilité et de cette perfection, les Gens de la Demeure prophétique aussi sont à l’abri de toute déviation et de toute erreur, parce que dans ce hadith, la Famille du Prophète – les bénédictions de Dieu soient sur elle – , dans la conduite de la communauté, est mise au même plan que le Glorieux Coran, comme les deux charges d'une balance, et est donc égale du point de vue de l’infaillibilité. En d'autres termes, il n’y a pas de raison qu’une personne ou un groupe non infaillibles, soient considérés comme un équivalent ou un corollaire du Coran. La preuve la plus évidente de l’infaillibilité des Imams –les bénédictions de Dieu soient sur eux– est cette phrase du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– qui dit:  

 « ﺽﻮﺤﹾﻟﺍ ﻲﹶﻠﻋ ﺍﺩﹺﺮﻳ ﱴ ﺣ ﺎﻗﹺﺮﺘﹾﻔﻳ ﻦﹶﻟ »

« Ces deux choses (le Coran et l'Etrat) ne se sépareront jamais, jusqu’à ce qu’elles me rejoignent auprès du Bassin [de Kawthar]». 

Si les Gens de la Demeure prophétique n'étaient pas à l’abri de l’erreur, ils n'auraient alors aucune similitude avec le Coran qui ne renferme aucune erreur. 

Bien entendu, le terme «gens de la Demeure» de la part du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– ne concerne pas tous ses proches, par le lien du sang ou par alliance, car sans aucun doute ils n’étaient pas tous parfaits. 

Par conséquent, seul un groupe particulier de sa famille avait cet honneur et ce degré. Il s'agit des Imams, les Gens de la Demeure –les bénédictions de Dieu soient sur eux– qui, tout au long de l’histoire de l'Islam, furent la lumière guidant la communauté, les garants de la Tradition du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et les gardiens de sa loi. 

Pourquoi dites-vous dans l’Adhân (l'appel à la prière) 

 «ﷲا ّﻲﻟو ًﺎﯿﻠﻋ ّنأ ﺪﮭﺷأ» (J'atteste que Alî est le walî de Dieu) et affirmez-vous ainsi la Wilâyat de Alî – les bénédictions de Dieu soient sur lui? 

Réponse:  

 Pour répondre à cette question, il faut tenir compte des points suivants: 

1- Les juristes chiites précisent tous dans leurs livres de jurisprudence, par raisonnement ou suivant d'autres méthodes, que la reconnaissance de la Wilâyat de l'Imam Alî – les bénédictions de Dieu soient sur lui– n’est pas une partie constitutive et obligatoire, de l’adhân (appel à la Prière) ni de l’iqâmah (deuxième appel à la prière), et que personne n’a le droit de considérer que cette formule fait obligatoirement partie des deux appels à la prière. 2- Alî –les bénédictions de Dieu soient sur lui– est considéré par le Coran, comme un des walî (ami) de Dieu, sa Wilâyat (autorité religieuse) sur les croyants est énoncée dans le verset:  

LE CHIISME REPOND 52 

 ﻢﻫﻭ ﹶﺓﻮﻛﺰﻟﺍ ﹶﻥﻮﺗﺆﻳﻭ ﹶﺓﻮﻠﺼﻟﺍ ﹶﻥﻮﻤﻴﻘ ﻦﻳﺬﱠﻟﺍ ﺍﻮﻨﻣﺁ ﻦﻳﺬﱠﻟﺍﻭ ﻪﹸﻟﻮﺳﺭﻭ ُﷲﺍ ﻢﹸﻜﻴﻟﻭ ﺎﻤﻧﺇ﴿

  1 ﴾ ﹶﻥﻮﻌﻛﺍﺭ

«Vous n’avez pas de maître en dehors de Dieu et de Son Prophète, et de ceux qui croient: ceux qui s’acquittent de la prière, ceux qui font l’aumône tout en s’inclinant humblement». 

Des hadiths justes et disposant de chaînes de transmissions reconnues par les sunnites, ont déclaré à propos de ce verset, qu'il avait été révélé au sujet de Alî –les bénédictions de Dieu soient sur lui–, qui s’inclinant pendant la prière, a fait don de sa bague à un pauvre.2 

Lorsque ce verset fut révélé à propos de Alî –les bénédictions de Dieu soient sur lui– Hassân ibn Thâbit écrivit ce poème: 

  ِﻊﻛﺍﺭ ﺮﻴﺧ ﺎﻳ ﹺﻡﻮﹶﻘﻟﺍ ﺱﻮﹸﻔﻧ ﻚﺗ ﺪﹶﻓ ﻊﻛﺍﺭ ﺖﻧﺃ ﹾﺫﺇ ﺖﻴﹶﻄﻋﺃ ﻱﺬﱠﻟﺍ ﺖﻧ ﺄ ﻓ

 ﻊ ﹺﻳﺍﺮﺸﻟﺍ ﺕ ﺎﻤﹶﻜﺤﻣ ﻲﻓ ﺎﻬﻨﻴﺑﻭ ﺔﻳﻻﻭ ﺮﻴﺧ ُﷲﺍ ﻚ ﻴﻓ ﹶﻝﺰﻧ ﺄ ﹶﻓ

«Tu es celui qui, incliné, a fait preuve de générosité, que les vies soient ta rançon, toi, le meilleur de ceux qui s’inclinent. Dieu a révélé la meilleure des Wilâyat à ton sujet, et l’a énoncée dans les règles de jurisprudence qui ne souffrent d'aucun défaut». 

                                                             

1– Sourate «Mâ’ede» 5:55. 

2– Les références sont trop nombreuses pour être toutes citées ici, nous n'en citerons que quelques unes: 1. Tafsîr Tabarî, Vol.6, p.186.  

2. Ahkâm al-Qor’ân (Tafsîr Djasâs), Vol.2, p.542. 3. Tafsîr Bizâwî, Vol.1, p.345.  

4. Ad-Dorr al-Manthûr, Vol.2, p.293.  

3- Le Vénérable Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a dit: 

 «ﺕﺎﻴﻨﻟﺎﺑ ﹶﻝﺎﻤﻋﻻﺍ ﺎﻤﻧﺍ»

«La valeur de l’acte dépend de son intention». Par conséquent, si la Wilâyat de Alî –les bénédictions de Dieu soient sur lui– est une des révélations du Coran et si la formule en question (dans l'appel à la prière) est prononcée de façon facultative, quel obstacle y a-t-il à ce que cette vérité soit attestée à côté de la Prophétie du Vénérable Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–? Il est nécessaire de préciser que l’ajout d’une phrase à l’Adhân est illégal. Or on reproche aux chiites d'avoir ajouté cette phrase, comment concilier ces deux points de vue? 1- L’histoire atteste que la partie de l'Adhân :  

 1 « ﻞﻤﻌﹾﻟﺍ ﹺﺮﻴﺧ ﻰﻠﻋ ﻲﺣ »

« Accours à la meilleure des actions» fut supprimée à l'époque du second calife car les gens s'imaginaient que la prière était la meilleure adoration et délaissaient le Djihâd. .2 2- La phrase: 

   «ﹺﻡﻮﻨﹾﻟﺍ ﻦﻣ ﺮﻴﺧ ﺓﻮﻠﺼﻟﺃ»

                                                             

1– Kanz al-‘Amâl, Livre de la prière, Vol.4, p.266, de al-Tabarânî:  

«ﻰﻠﻋ ّﻲﺣ :لﻮﻘﯿﻓ ﺢﺒﺼﻟﺎﺑ نّذﺆﯾ لﻼﺑ نﺎﻛ ﻞﻤﻌﻟا ﺮﯿﺧ». Sonân de Bayhaqî, Vol.1, p.424 et 425. Al-Mowatta’a de Mâlik, Vol.1, p.93. 2– Kanz al-‘Irfân, Vol.2, p.158. As-Sirât al-Mostaqîm wa Djawâhir alAkhbâr wa al-Athâr, Vol.2, p.192. Charh al-Tadjrîd (Qûchtchî), Discussion sur l’imâmat, p.484:  

 َﻦﮭﻣﺮﺣأو ّﻦﮭﻨﻋ ﯽﮭﻧأ ﺎﻧأ ﷲا لﻮﺳر ﺪﮭﻋ ﻰﻠﻋ ّﻦﻛ ثﻼﺛ سﺎﻨﻟا ﺎﮭّﯾأ :لﺎﻗو ﺮﺒﻨﻤﻟا ﺪﻌﺻ» .«ﻞﻤﻌﻟا ﺮﯿﺧ ﻰﻠﻋ ّﻲﺣو ﺞﺤﻟا ﺔﻌﺘﻣو ءﺎﺴﻨﻟا ﺔﻌﺘﻣ ﻲھو ّﻦﮭﯿﻠﻋ ﺐﻗﺎﻋأو

 

LE CHIISME REPOND 54 

«Prier vaut mieux que dormir» 

ne faisait pas partie de l’adhân, l'appel à la prière, au temps du Noble Envoyé –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– mais a été ajoutée par la suite.1 Châfi‘î dit dans le livre 

Al-Omm: 

  2«ﻩﺮﻛﺬﻳ ﱂ ﺓﺭﻭﺬﺤﻣ ﺎﺑﺃ ﱠﻥ ﻷ ﻡ ﻮﻨﻟﺍ ﻦﻣ ﲑ ﺧ ﺓﻮﻠﺼﻟﺍ ﻥﺍﺫﻻﺍ ﰲ ﻩﺮﻛﺍ»

«Je n'apprecie pas dans l’adhân cette phrase:  

  «ﹺﻡﻮﻨﹾﻟﺍ ﻦﻣ ﺮﻴﺧ ﺓﻮﻠﺼﻟﺃ»

car Abû Mahdhourah qui est un transmetteur de Hadiths, n’a pas rapporté cela dans son Hadith».                                                               

1– Kanz al-‘Amâl, Livre de la prière, Vol.4, p.270. 2– Rapporté de Dalâ’il al-Sidq, Vol.3, 2ème partie, p.97. 

Qui est le Mahdi de la Famille de Mohammad –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et pourquoi vivez-vous dans l’attente de sa parousie?  

Réponse:  

Parmi les questions sur lesquelles les religions célestes convergent, celle du Sauveur du monde qui apparaît à la fin des temps, est une des plus importantes. Non seulement la communauté musulmane, mais aussi les communautés juives et chrétiennes attendent la venue de celui qui fera respecter la justice dans le monde. Cette vérité est évidente lorsqu’on se réfère à l’Ancien et au Nouveau Testament 1. Le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a fait aussi des déclarations à ce sujet qui ont été transmises par les musulmans. Il a dit: 

                                                             

1– Ancien Testament: Psaumes de David, psaumes 96 et 97. Livre du prophète Daniel, Chap.12. 

Nouveau Testament: Evangile selon Saint Matthieu chap.24. Evangile selon Saint Marc Chap.13. Evangile selon Saint Luc Chap.21 rapportent la prédication d'un promis que le monde attend. 

LE CHIISME REPOND 56 

 ﺖﹾﺌﻠﻣ ﺎﻤﻛ ﹰﻻﺪﻋ ﺎﻫﻸﻤﻳ ﱵ ﻴﺑ ﻞﻫﺃ ﻦﻣ ﹰﻼ ﺟ ﺭ ﷲﺍ ﺚﻌﺒﻟ ﻡﻮﻳ ﹼﻻﺇ ﺮﻫﺪﻟﺍ ﻦﻣ ﻖﺒﻳ ﱂ ﻮﻟ»

 1«ﹰﺍﺭﻮﺟ

«S’il ne restait qu’un seul jour au monde, Dieu susciterait un homme de ma lignée, afin qu’il remplisse le monde de justice tout comme il avait été rempli d’injustice et d’iniquité». La croyance en ce sauveur est commune aux différentes religions célestes. De nombreux hadith à propos du Mahdî promis se trouvent dans les livres sunnites de Hadith Sahîh (authentiques), et les Mosnad de transmission. Les spécialistes des hadiths et les chercheurs musulmans des deux écoles musulmanes chiite et sunnite, ont écrit une quantité de livres spécialisés à ce sujet. 2 

L’ensemble de ces hadiths expose de façon précise, les caractéristiques et les particularités qui correspondent au fils3 de l'Imam Hassan al-‘Askarî4, onzième Imam chiite. L’essentiel de ces hadith est que cet Imam a le même nom que le Noble Prophète 1 –les bénédictions de Dieu soient sur lui et                                                               

1– Sahîh Abî Dâwûd, Vol.2, p.207. Édition égyptienne, Al-Matba‘at atTâziyyah. Yanâbî‘ al-Mawaddah, p.432. Nûr al-Absâr, Chap.2, p.154. 2– Kitâb al-Bayân fi Akhbâr Sâhib az-Zamân de Mohammad ibn Yûsûf ibn al-Kandjî Ach-Châfi‘î. Al-Borhân fî Alâmât Mahdî Âkhir az-Zamân de Alî ibn Hisâm od-Dîn, connu sous le nom de Mottaqî Hindî. Kitâb al-Mahdî wal-Mahdawiyyah de Ahmad Amîn Misrî. Les savants chiites ont écrit une quantité de livres à ce sujet et il n’est pas aisé de les énumérer. Nous nous contenterons de citer le AlMalâhim wal-Fitan. 

3– Dans la tradition musulmane, on emploie le mot fils à propos de tout descendant, quel que soit le nombre de générations qui le séparent du «père» qu’on lui attribue. 4– Yanâbî’ al-Mawaddah, Chap.76, Manâqib de Jâbir ibn Abdollâh Ansârî. 

sur sa Famille– qu’il est le douzième Imam2 et qu'il fait partie des descendants de Hossein ibn Alî ibn Abî Tâlib –les bénédictions de Dieu soient sur lui–3. Le Mahdî promis est venu au monde sur un ordre divin en 255 de l’hégire et est vivant aujourd’hui, parmi les gens sans être connu. 

Une vie si longue semble incompatible avec les réalités de la science et de l'expérience. Les scientifiques aujourd’hui, cherchent à augmenter la durée de la vie et reconnaissent que l’être humain peut avoir une longue vie si les dommages et les préjudices sont évités. L’histoire également a rapporté des noms de gens qui ont vécu très longtemps. Le Noble Coran dit à propos du prophète Nûh –les bénédictions de Dieu soient sur lui–: 

  4 ﴾ ﹰﺎﻣﺎﻋ ﻦﻴِﺴﻤﺧ ﹼﻻﺇ ﺔﻨﺳ ﻒﹾﻟﺃ ﻢﹺﻬﻴﻓ ﹶﺚ ﹺﺒﹶﻠﹶﻓ ﴿

«Il (Noé) demeura au milieu de son peuple, mille ans, moins cinquante ans». 

Il dit aussi à propos deYûnos (Jonas) –les bénédictions de Dieu soient sur lui–: 

  5﴾ ﹶﻥﻮﹸﺜﻌﺒﻳ ﻡ ﻮﻳ ﱃﺇ ﻪﹺﻨﹾﻄﺑ ﻲﻓ ﹶﺚ ﹺﺒﹶﻠﹶﻟ ﻦ ﻴﺤﺒﺴﻤﹾﻟﺍ ﻦﻣ ﹶﻥﺎﻛ ﻪﻧﹶﺃ ﻻﻮﹶﻠﹶﻓ ﴿

                                                                                                                        

1– Sahîh Tirmidhî, Vol.2, p.46 Delhi 1342 Mosnad Ahmad, Vol.1, p.376. Le Caire 1313. 

2– Yanâbî’ al-Mawaddah, p.443 

3– Yanâbî’ al-mawaddah, p.432 

4– Sourate «Ankabût» 29:14. 

5– Sourate «Sâfât» 57:143 et 144. 

 

LE CHIISME REPOND 58 

«S’il n’avait pas été de ceux qui louent (Dieu), il serait resté dans son ventre (du poisson) jusqu’au Jour de la Résurrection». 

De même, les prophètes Khidhr et Îsâ Masîh (Jésus)–les bénédictions de Dieu soient sur eux –, selon le Coran et l’avis unanime des musulmans sont vivants aujourd'hui. 

Si le chiisme détient la vérité, pourquoi est-il minoritaire et rejeté par la majorité des musulmans du monde?  

Réponse:  

La connaissance de la vérité et de l’erreur n'a aucun rapport avec le nombre plus ou moins grand, de partisans. Dans le monde d’aujourd’hui, le rapport entre les musulmans et ceux qui nient l’islam est d'environ un cinquième ou un sixième. Les adorateurs de statues, de vaches ou d'autres animistes, constituent la majorité des habitants en Extrême Orient. La Chine, avec une population qui dépasse le milliard, fait partie des pays communistes et athées, et l’Inde, qui a une population de près d’un milliard d’habitants a une majorité d'adorateurs de statues et de vaches. La majorité n’est pas un critère de légitimité. Le Noble Coran a souvent blâmé les majorités et a loué certaines minorités. A ce sujet et à titre d’exemples, nous indiquons ici les versets: 

  1﴾ ﻦﻳﹺﺮﻛﺎﺷ ﻢﻫﺮﹶﺜﹾﻛﺃ ﺪﹺﺠ ﻻﻭ ﴿

                                                             

1– Sourate «A‘râf» 7: 17. 

LE CHIISME REPOND 60 

«Tu ne trouveras pas, chez la plupart d’entre eux, la moindre reconnaissance». 

  1 ﴾ ﹶﻥﻮﻤﹶﻠﻌﻳ ﻻ ﻢﻫﺮﹶﺜﹾﻛﺃ ﻦﻜﻟﻭ ﹶﻥﻮﹸﻘﺘﻤﹾﻟﺍ ﱠﻻﺍ ﻪﹸﺋﺎﻴﻟﻭﺃ ﹾﻥﺇ ﴿

«Ses amis sont seulement ceux qui Le craignent mais la plupart des hommes ne savent rien». 

 2 ﴾ ﺭﻮﹸﻜﺸﹾﻟﺍ ﻱﺩﺎﺒﻋ ﻦﻣ ﹲﻞﻴﻠﹶﻗﻭ ﴿

«Restreint est le nombre de Mes serviteurs reconnaissants». 

Par conséquent, l’homme qui sert la vérité ne doit pas tenir compte de la majorité ni se réjouir de faire partie du plus grand nombre. 

Il vaut mieux se servir de notre intelligence et tirer profit de sa lumière. 

Un homme dit à Alî, le Commandeur des croyants –les bénédictions de Dieu soient sur lui–: «Comment se peut-il que tes ennemis, qui étaient les plus nombreux dans la bataille du chameau, avaient tort?» 

L’Imâm –les bénédictions de Dieu soient sur lui– répondit: 

 ﻞﻃﺎﺒﹾﻟﺍ ﻑﺮﻋﺇ ،ﻪﻠﻫﺃ ﻑﺮﻌﺗ ﻖﳊﺍ ﻑﺮﻋﺇ ،ﻝﺎﺟﺮﻟﺍ ﺭﺍﺪﻗﺄﺑ ﻥﺎﻓﺮﻌﻳ ﻻ ﻞﻃﺎﺒﻟﺍﻭ ﻖﳊﺍ ﱠﻥﺍ»

 .«ﻪﻠﻫﺃ ﻑﺮﻌﺗ

«La vérité et l’erreur ne se reconnaissent pas au nombre de partisans, connais la vérité et tu reconnaîtras les gens de la vérité. Connais l’erreur et tu reconnaîtras les gens de l’erreur».                                                               

1– Sourate «Anfâl» 8:34. 

2– Sourate «Sabâ» 34:13. 

Il est nécessaire pour un musulman de résoudre ces questions par la science et la logique, et de réfléchir sur ce verset qui comme une lampe, éclaire le chemin : 

  1 ﴾ ﻢﹾﻠﻋ ﻪﹺﺑ ﻚﹶﻟ ﺲﻴﹶﻟ ﺎﻣ ﻒﹾﻘ ﻻﻭ ﴿

«Ne poursuis pas ce dont tu n’as aucune connaissance». 

Si la population chiite n’atteint pas le nombre des sunnites, elle 

représente le quart des musulmans du monde. Les chiites 

vivent dans toutes les régions musulmanes 2et dans toute 

l’histoire de l'islam ont produit des savants et des écrivains 

célèbres.  

Les fondateurs des sciences islamiques étaient en majorité 

chiites: 

— Abûl-Aswad ad-Do’alî, inventeur de la syntaxe. 

— Khalîl ibn Ahmad, inventeur de la psalmodie. 

— Mo‘âdh ibn Moslim ibn Abî Sârah al-Kûfî, spécialiste de la 

conjugaison arabe. 

— Abû ‘Abd Allâh Mohammad ibn Imrân Kâtib Khorâsânî 

(Marzbânî), précurseur de réthorique.3  

Pour une meilleure connaissance des nombreux ouvrages des 

savants chiites dont le compte est très difficile, nous pouvons 

nous référer au livre Adh-Dhari‘ah ilâ Tasânîf ach-Chi‘ah.  

Pour connaître les grandes personnalités chiites, le livre A‘yân 

ach-Chi‘ah, et pour nous informer sur l’histoire des chiites, le 

                                                             

1– Sourate «Isrâ’» 17:36. 

2– Pour plus de détails, se référer au livre A‘yân ach-Chi‘ah, Vol.1, 

12ème discussion, p.194. 

3– Ta’sis ach-Chi‘ah (Sayyid Hassan Sadr). 




livre Târîkh ach-Chi‘ah, sont des sources intéressantes auxquelles nous conseillons de vous référer. 


Qu’est-ce que radj‘a (le retour) et pourquoi y croyez-vous?  

Réponse:  

Radj‘a dans le vocabulaire arabe a le sens de «retour» et dans l’usage courant ce terme s’applique au retour après la mort, avant la Résurrection, qui se produira à l'époque de l'apparition du Mahdî promis –les bénédictions de Dieu soient sur lui–Cette vérité n’est incompatible ni avec l’intelligence ni avec les textes révélés. 

Du point de vue de l’islam et des autres religions divines, l’esprit (l’âme) forme l’essence de l’homme, et l’âme demeure après la mort du corps et poursuit éternellement sa propre vie. D’un autre côté, d’après le Coran, le Créateur est infiniment Omnipotent et aucun obstacle ne limite Son pouvoir. Ces deux courts préliminaires permettent de comprendre que l'idée de la radj‘a est acceptable du point de vue de l’intelligence car, avec un peu de réflexion, il est évident que le fait de ramener ces disparus à leur premier état d’existence, est une chose facile pour le Créateur qui les avait créées au départ, et a le pouvoir de les faire revenir une nouvelle fois. La Révélation présente des exemples de radj‘a à diverses époques. 

LE CHIISME REPOND 64 

Le Noble Coran dit à ce propos: 

 ﻢﺘﻧﺃﻭ ﹸﺔﹶﻘﻋﺎﺼﻟﺍ ﻢﹸﻜﺗﹶﺬﺧﹶﺄﹶﻓ ﹰﺓﺮﻬﺟ ﷲﺍ ﻯﺮﻧ ﻰﺘﺣ ﻚﹶﻟ ﻦﻣﺆ ﻦﹶﻟ ﻰ ﺳ ﻮﻣ ﺎﻳ ﻢﺘﹾﻠﹸﻗ ﺫ ﺇﻭ ﴿

 1 ﴾ ﹾﻥﻭﺮﹸﻜﺸﺗ ﻢﹸﻜﱠﻠﻌﹶﻟ ﻢﹸﻜﺗﻮﻣ ﺪﻌﺑ ﻦﻣ ﻢﹸﻛﺎﻨﹾﺜﻌﺑ ﻢﹸﺛ ،ﹾﻥﻭﺮ ﹸﻈ ﻨﺗ

«Vous avez dit: «Mûsa! Nous ne croirons pas en toi tant que nous ne verrons pas Dieu clairement». La foudre vous emporta, alors que vous regardiez, puis, après votre mort, nous vous avons ressuscités; peut-être serez-vous reconnaissants!» 

Dans un autre passage, il dit de la part de Îsâ Masîh –les bénédictions de Dieu soient sur lui–: 

  2 ﴾ ِﷲﺍ ﻥﹾﺫﺈﹺﺑ ﻰﺗﻮﻤﹾﻟﺍ ﹺﻲﺣﹸﺍﻭ ﴿

«Je ressuscite les morts - avec la permission de Dieu». 

Le Noble Coran n’envisage pas seulement la possibilité de ce retour mais dans les deux versets suivants, fait référence au retour d'êtres humains après leur mort et avant la Résurrection. 

 ﺍﻮﻧﺎﻛ ﺱﺎﻨﻟﺍ ﱠﻥﹶﺍ ﻢﻬﻤ ﱢﻠﹶﻜﺗ ﺽ ﺭﹶﺎﹾﻟﺍ ﻦﻣ ﹰﺔﺑﺍﺩ ﻢﻬﹶﻟ ﺎﻨﺟﺮﺧﹶﺃ ﻢﹺﻬﻴﹶﻠﻋ ﹸﻝﻮﹶﻘﹾﻟﺍ ﻊﹶﻗﻭ ﺫ ﺇﻭ ﴿

 3 ﴾ ﹶﻥﻮﻋﺯﻮﻳ ﻢﻬﹶﻓ ﺎﻨﺗﺎﻳﺂ ﺏﱢﺬﹶﻜﻳ ﻦﻤﻣ ﹰﺎﺟﻮﹶﻓ ﺔﻣﹸﺍ ﱢﻞﹸﻛ ﻦﻣ ﺮﺸﺤ ﻡ ﻮﻳﻭ ﹶﻥﻮﻨﻗﻮﻳ ﻻ ﺎﻨﺗﺎﻳﺂﺑ

«Lorsque la parole tombera sur eux, Nous ferons, pour eux, sortir de terre un être qui proclamera que les hommes ne croyaient pas fermement à Nos Signes. Le Jour où Nous rassemblerons de chaque communauté, une foule de ceux qui traitaient Nos Signes de mensonges, on les placera en rangs». 

                                                             

1– Sourate «Baqara» 2:55 et 56. 

2– Sourate «Âl-i ‘Imrân» 3:49. 

3– Sourate «Naml» 27:82 et 83. 


Pour l’interprétation de ces deux saints versets sur la question de la radj‘a, il est opportun de rappeler les points suivants: 1- Les exégètes musulmans disent que ces deux versets parlent de la Résurrection mais que le premier expose un signe précédant la Résurrection, comme Djalâl od-Dîn Soyûtî dans le commentaire de Ad-Dorr al-Manthûr rapporte de Ibn Abî Chaybah d et ce dernier de Hodhayfah, que Khorûdj dâbah est un événement qui précède la Résurrection.1 2- Il n’y a pas de doute qu’au Jour de la Résurrection, tous les hommes seront présents et non un groupe déterminé, provenant de chaque communauté. Le Coran dit ceci au sujet de l’universalité de la résurrection : 

  2«ﺱﺎﻨﻟﺍ ﻪﹶﻟ ﻉ ﻮﻤﺠﻣ ﻡ ﻮﻳ ﻚﻟﹶﺫ»

«Ce sera un Jour où les hommes seront tous réunis». 3 à un autre endroit, il dit aussi: 

 4 ﴾ ﹰﺍﺪﺣﺃ ﻢﻬﻨﻣ ﺭﺩﺎﻐ ﻢﹶﻠﹶﻓ ﻢﻫﺎﻧﺮﺸﺣﻭ ﹰﺓﺯﹺﺭﺎﺑ ﺽﺭﺄﹾﻟﺍ ﻯﺮﺗﻭ ﹶﻝﺎﺒﺠﹾﻟﺍ ﺮﻴﺴﻧ ﻡ ﻮﻳﻭ ﴿

«Le Jour où Nous mettrons les montagnes en mouvement et où tu verras la terre nivelée comme une plaine, Nous rassemblerons tous les hommes sans en laisser un seul». 

Le Jour de la Résurrection, tous les êtres humains sans exception, seront ressuscités. 

                                                             

1– Ad-Dorr al-Manthûr, Vol.5, p.177, dans le commentaire du verset 82 de la sourate «Naml». 

2– Sourate «Hûd» 11: 103. 

3– Dans le Ad-Dorr al-Manthûr, Vol.3, p.349, ce jour est interprété comme étant le Jour de la Résurrection. 4– Sourate «Kahf» 18:47. 

 

LE CHIISME REPOND 66 

3- Le deuxième verset énonce la résurrection d’un groupe particulier et choisi entre les nations, et non de la totalité des humains. Ce verset dit: 

  «ﺎﻨﺗﺎﻳﺂ ﺏ ﱢﺬﹶﻜﻳ ﻦﻤﻣ ﹰﺎ ﺟ ﻮﹶﻓ ﺔ ﻣﹸﺍ ﱢﻞﹸﻛ ﻦﻣ ﺮﺸﺤﻧ ﻡ ﻮﻳﻭ »

«Le Jour où Nous rassemblerons de chaque communauté, la foule de ceux qui traitaient Nos Signes de mensonges …». Cette phrase montre clairement qu'il ne s'agit pas d'une résurrection générale. 

Conclusion: Ces trois points montrent que la résurrection d’un groupe particulier de négateurs des signes divins, mentionnée dans le deuxième verset, est un événement qui se produira avant la Résurrection. 

Car le rassemblement des hommes le Jour de la Résurrection, concerne tous les êtres humains et non un groupe particulier. Cet événement qui est mentionné dans le Coran sur le retour d'un groupe après leur mort et avant la Résurrection, est ce que nous appelons radj‘a. 

Les Gens de la Demeure prophétique, qui représentent le Coran et sont les exégètes de la Révélation divine, ont donné des détails sur cet événement, nous nous référons à deux de leurs paroles: 

L’Imâm Sâdiq –les bénédictions de Dieu soient sur lui– a dit: 

  «ﺔﻣﺎﻴﻘﻟﺍ ﻡﻮﻳﻭ ﺓﺮﻜﻟﺍ ﻡﻮﻳﻭ – ﻡﻼﺴﻟﺍ ﻪﻴﻠﻋ - ﻢﺋﺎﻘﻟﺍ ﻡﻮﻳ ﺔﺛﻼﺛ ﷲﺍ ﻡﺎﻳﺃ»

«Les Jours divins sont au nombre de trois: le Jour de la parousie de Mahdî –les bénédictions de Dieu soient sur lui–, le Jour de la raj‘a et le Jour de la Résurrection». Il a dit ailleurs: 

 «ﺎﻨﺗﺮﻜﺑ ﻦﻣﺆﻳ ﱂ ﻦﻣ ﺎﻨﻣ ﺲﻴﻟ»

«Ne fait pas partie de nos disciples celui qui ne croit pas à notre «retour» dans ce monde». 

Il est intéressant d’indiquer deux points: 

1- La philosophie de la raj‘a  

Une réflexion sur les motifs de la radj‘a, nous permettra d'entrevoir deux objectifs: l’un est de montrer la véritable grandeur de l’islam et l'échec de l'athéisme, l’autre est de récompenser les croyants et ceux qui ont bien agi, et de châtier les athées et les oppresseurs. 

2- Différence entre raj‘a et métempsycose1.  

Il est nécessaire de préciser que du point de vue chiite, la question de la raj‘a, n'a rien à voir avec la métempsycose qui est un refus de la Résurrection et l'idée d'un monde en rotation permanente, dans une suite infinie de révolutions. La métempsycose prétend que l’âme revient dans le monde après la mort et s’attache à un autre corps. Si l’âme dans le passé, faisait partie des bienfaisants, elle prend place dans le corps d'un individu qui aura une vie agréable, et si elle faisait partie des malfaisants, elle se retrouvera dans le corps de quelqu'un qui souffrira. Ce retour est dans cette philosophie, une forme de résurrection  

Alors que ceux qui croient à la raj‘a, conformément à la loi islamique, ont foi en la Résurrection et en la vie future et                                                               

1– Migration de l'âme d’un corps dans un autre corps. 

 

LE CHIISME REPOND 68 

considèrent comme impossible le fait qu’une âme s’attache à un autre corps, après la mort. 1 

Dans la philosophie islamique, un groupe reviendra dans ce monde, avant la Résurrection, puis après avoir réalisé la sagesse de la création, repartiront vers le séjour éternel jusqu’au Jour de la Résurrection où ils seront ressuscités en même temps que les autres.  

                                                             

1– Sadr al-Mota’allihîn, dans le livre Asfâr, Vol.9, 8ème partie, Chap.1, p.3, au sujet de la métempsychose dit:  

 ﺓﻮﻘﻟﺎﺑ ﺎﳘﺪﺣﺃ ﻥﻮﻛ ﻡﺰﻠﻳ ﻚﻟﺫ ﲑﻏ ﻭﺍ ﹰﺎﻨﻴﻨﺟ ﻪﻧﻮﻛ ﺪﻨﻋ ﺮﺧﺁ ﻥﺪﺒﺑ ﺔﺨﻠﺴﻨﻣ ﺲﻔﻧ ﺖﻘﹼﻠﻌﺗ ﻮﻠﻓ»

 ﻲﻌﻴﺒﻃ ﺎﻤﻬﻨﻴﺑ ﺐﻴﻛﺮﺘﻟﺍ ﹼﻥﻻ ﻊﻨﺘﳑ ﻚﻟﺫﻭ .ﺓﻮﻘﻟﺎﺑ ﻞﻌﻔﻟﺎﺑ ﻮﻫ ﺎﲟ ﺊﺸﻟﺍ ﻥﻮﻛﻭ ،ﻞﻌﻔﻟﺎﺑ ﺮﺧﹶﻻﺍﻭ

 . «ﺓﻮﻘﻟﺎﺑ ﺮﺧﹶﻻﺍﻭ ﻞﻌﻔﻟﺎﺑ ﺎﳘﺪﺣﺃ ﻦﻳﺮﻣﺃ ﲔﺑ ﻞﻴﺤﺘﺴﻳ ﻲﻌﻴﺒﻄﻟﺍ ﺐﻴﻛﺮﺘﻟﺍﻭ ،ﻱﺩﺎﲢﺇ


Quelle est cette intercession à laquelle croient les chiites?  

Réponse:  

L’intercession est un des fondements incontestables, reconnu par toutes les écoles de l'islam, conformément aux versets du Coran et au Hadith, les différences d'interprétation résident dans l’effet de l’intercession. La vérité de l’intercession est le fait que celui qui jouit d’un degré et d'une proximité auprès de Dieu, souhaite la rémission des péchés ou l’élévation du rang des autres. 

Le Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a dit: 

 « ﻲﺘﻣﹸﺎﻟ ﺎﻬﺗﺮﺧﺩﺎﹶﻓ ﹶﺔﻋﺎﻔﺸﻟﺍ ﺖﻴﻄﻋﹸﺍﻭ ...ﹰﺎﺴﻤﺧ ﺖﻴﻄﻋﹸﺍ »

«Cinq choses m’ont été cédées… quand l’intercession m’a été donnée, je l’ai mise de côté pour ma communauté». 

Les limites de l’intercession  

Le Coran cependant ne reconnaît pas l’intercession absolue et inconditionnelle. 

L’intercession est efficace lorsque l’intercesseus est autorisé par Dieu. Les seuls à pouvoir intercéder sont ceux qui, en plus 

LE CHIISME REPOND 70 

d’une proximité spirituelle, ont reçu cette autorisation. Le Noble Coran dit à ce sujet: 

  1 ﴾ ﹰﺍﺪﻬﻋ ﹺﻦﻤﺣﺮﻟﺍ ﺪﻨﻋ ﹶﺬﺨﺗﺍ ﹺﻦﻣ ﹼﻻﺇ ﹶﺔﻋﺎﻔﺸﻟﺍ ﹶﻥﻮﹸﻜﻠﻤﻳ ﻻ ﴿

«Seuls bénéficieront de l'intercession ceux qui auront conclu une alliance avec Le Miséricordieux». 

Il dit dans un autre passage: 

   2﴾ ﹰﻻﻮﹶﻗ ﻪﹶﻟ ﻲﺿﺭ ﻭ ﻦﻤﺣﺮﻟﺍ ﻪﹶﻟ ﹶﻥ ﺫﺃ ﻦﻣ ﹼﻻﺇ ﹸﺔﻋﺎﻔﺸﻟﺍ ﻊﹶﻔﻨﺗﻻ ﺬﺌﻣﻮﻳ ﴿

«Ce Jour-là (la Résurrection), l’intercession ne profitera qu’à celui à qui le Miséricordieux l’aura permise, et en faveur de celui dont il agréera la parole». 

L'intercession est efficace pour celui qui mérite obtenir la grâce divine grâce à un intercesseur, et dont la relation de foi envers Dieu et le lien spirituel avec l’intercesseur n'ont pas été rompus. Les athées et certains musulmans pécheurs qui ne prient pas et qui n'ont aucun lien spirituel avec l’intercesseur, ne profiteront pas de cette intercession. Le Coran dit au sujet de ceux qui ne prient pas et nient le jour de la Résurrection: 

  3﴾ ﻦﻴﻌﻓﺎﺸﻟﺍ ﹸﺔﻋﺎﻔﺷ ﻢﻬﻌﹶﻔﻨﺗ ﺎﻤﹶﻓ ﴿

«La médiation des intercesseurs leur sera inutile». 

et il dit au sujet des oppresseurs: 

  4﴾ ﻉﺎﻄﻳ ﻊ ﻴﻔﺷ ﻻﻭ ﹴﻢﻴﻤﺣ ﻦﻣ ﻦﻴﻤﻟﺎﹼﻈﻠﻟ ﺎﻣ ﴿

«Les oppresseurs ne trouveront aucun ami zélé ni aucun intercesseur susceptible d’être écouté». 

                                                             

1– Sourate «Mariam» 19:87. 

2– Sourate «Taha» 20:109. 

3– Sourate «Mod-dath-thir» 74:48. 

4– Sourate «Ghâfir» («Mo’min») 40:18. 


La philosophie de l’intercession  

L’intercession, comme la demande de pardon, est une lueur d’espoir pour celui qui peut abandonner ses péchés, malgré son égarement et sa désobéissance dans le passé, et achever sa vie dans la soumission à Dieu. Un pécheur qui sait qu’il peut, dans des conditions limitées, profiter de l’intercession, essaiera de mieux respecter les limites de la doctrine.  

L'effet de l’intercession  

Les commentateurs ont des interprétations différentes sur l’effet de l’intercession: S’agit-il d’une absolution ou d’une élévation du rang d'un croyant? La parole du Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–: «Mon intercession est pour ceux qui commettent de grands péchés» semble confirmer la première opinion. 

  1 . « ﱵﻣﹸﺍ ﻦﻣ ﺮﺋﺎﺒﹶﻜﹾﻟﺍ ﹺﻞﻫﹶﺄ ﺔﻣﺎﻴﻘﹾﻟﺍ ﻡﻮﻳ ﻲﺘﻋﺎﻔﺷ ﱠﻥﺇ»

«Mon intercession au Jour de la Résurrection, est pour les gens de ma communauté qui ont commis des péchés capitaux».                                                               

1– Sonan d’ Ibn Mâjah, Vol.2, p.583. Mosnad d’ Ahmad, Vol.3, p.213. 

Sonand’ Ibn Dâwûd, Vol.2, p.538. Sonan de Tirmidhî, Vol.4, p.45. 


N'est-ce pas une forme de chirk que de solliciter l’aide d'intercesseurs?  

Afin d’éclaircir la question, nous dirons que l’intercession est un droit réservé à Dieu, comme le dit le Coran: 

 1 ﴾ ﹰﺎﻌﻴﻤﺟ ﹸﺔﻋﺎﻔﺸﻟﺍ ﻪﹼﻠﻟ ﹾﻞﹸﻗ ﴿

Dis: «L’intercession appartient à Dieu». 

Or, solliciter l’intercession d'un autre que Dieu, revient à solliciter Ses serviteurs. Une telle sollicitation, en vérité, ne consiste-t-elle pas à adorer autre que Dieu et n'est-elle pas en contradiction avec le Tawhîd dans l’adoration? Réponse:  

L’objet du chirk ici, n’est pas un associationnisme au niveau de l’Essence divine, du pouvoir de créer ou de la gestion du monde, mais une forme d'associationnisme dans les actes et dans l’adoration. 

Il est clair que l’explication de cette question exige une définition précise du terme «acte d’adoration» (ibâda), car nous savons tous que l'acte d’adoration ne signifie pas                                                               

1– Sourate «Zomar» 39:44. 

LE CHIISME REPOND 74 

l'humilité devant n'importe quelle créature ni une demande à un quelconque serviteur de Dieu. D'après le Noble Coran, les anges se sont prosternés devant Adam –les bénédictions de Dieu soient sur lui–: 

 ﻢﻬ ﱡﻠﹸﻛ ﹸﺔﹶﻜﺋﻼﻤﹾﻟﺍ ﺪﺠﺴﹶﻓ ﻦﻳﺪﹺﺟﺎﺳ ﻪﹶﻟ ﹾﺍﻮﻌﹶﻘﹶﻓ ﻲﺣﻭﺭ ﻦﻣ ﻪﻴﻓ ﺖ ﺨ ﻔﻧﻭ ﻪﺘﻳﻮﺳ ﺍﺫﺈﹶﻓ ﴿

  1 ﴾ ﹶﻥﻮﻌﻤﺟﹶﺃ

«Lorsque Je l’aurai harmonieusement formé et que J’aurai insufflé en lui de Mon Esprit: Tombez prosternés devant lui! Tous les anges se prosternèrent». 

Cette prosternation avait été exécutée sur l'ordre de Dieu et n’était pas un acte d'adoration d'Adam –les bénédictions de Dieu soient sur lui–, sinon Dieu ne l'aurait jamais ordonnée. De même, nous savons que les fils de Ya‘qûb et Ya‘qûb luimême, se sont prosternés devant Yûsuf –les bénédictions de Dieu soient sur lui–. 

 2 ﴾ ﹰﺍﺪﺠﺳ ﻪﹶﻟ ﺍﻭﺮﺧﻭ ﹺﺵ ﺮﻌﹾﻟﺍ ﻰﹶﻠﻋ ﻪﻳﻮﺑﺃ ﻊﹶﻓﺭﻭ ﴿

« Il fit monter son père et sa mère sur le trône et ses frères tombèrent prosternés». 

Si cet acte d'humilité était une forme d’adoration de Yûsuf –les bénédictions de Dieu soient sur lui–, le prophète Ya‘qûb –les bénédictions de Dieu soient sur lui– qui jouissait de l’infaillibilité- ne l'aurait pas accompli, ni ne l'aurait permis à ses enfants, car il n’y a pas de manifestation d’humilité plus grande que le fait de se prosterner devant quelqu'un.                                                               

1– Sourate «Sâd» 38:72-73. 

2– Sourate «Yûsuf» 12:100. 


Il faut donc faire une distinction entre l’humilité devant une créature et l’adoration de Dieu. L’adoration vient de la crainte de Dieu, par contre l'humilité peut se manifester vis-à-vis d'une créature de Dieu, mais que l'on ne considère pas capable d'actes divins comme l’aménagement du monde ou le pardon des péchés. Ce respect envers une personne ne signifie pas qu'on lui confère des actes divins et ne dépassera pas la vénération des anges pour Adam –les bénédictions de Dieu soient sur lui– ou le respect des fils de Ya‘qûb envers Yûsûf –les bénédictions de Dieu soient sur eux. Imaginer que le droit d'intercession ait été confié à des intercesseurs qui peuvent s'en servir sans mesure et sans conditions, est assurément une forme de chirk (associationnisme), car cela revient à solliciter d’un autre que Dieu, des actes qui lui reviennent. Par contre, si un groupe de serviteurs de Dieu ont l’autorisation d’intercéder pour les pécheurs et que la condition la plus importante de cette autorisation soit la satisfaction divine, il est clair que la sollicitation d’une telle intercession de la part d'un serviteur pieux, ne signifie pas que nous associons quelqu'un à Dieu, dans les affaires divines. Au contraire, nous sollicitons d’une personne un acte qui est de son niveau. Nous savons que du vivant du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– les pécheurs venaient lui solliciter le pardon. Or le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– n’entretenait pas avec eux une quelconque relation de chirk. 

Dans le "Sonan" de Ibn Mâdjah, il est rapporté du Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–: 

 

LE CHIISME REPOND 76 

 ﻞﺧﺪﻳ ﻥﺃ ﱏﺮﻴﺧ ﻪﻧﺎﻓ ﻝﺎﻗ .ﻢﻠﻋﺃ ﻪﻟﻮﺳﺭﻭ ﷲﺍ ﺎﻨﻠﻗ ؟ﺔﻠﻴﹼﻠﻟﺍ ﻲﺑﺭ ﱏﺮﻴﺧ ﺎﻣ ﹶﻥﻭﺭﺪﺗﺃ»

 ﻥﺃ ﷲﺍ ﻉﺩﺍ ﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ ﺎﻳ ﺎﻨﻠﻗ .ﺔﻋﺎﻔﺸﻟﺍ ﺕﺮﺘﺧﺎﻓ ﺔﻋﺎﻔﺸﻟﺍ ﲔﺑﻭ ﺔ ﳉ ﱵ ﻣﺍ ﻒﺼﻧ

 1 «ﹴﻢﻠﺴﻣ ﹼﻞﻜﻟ ﻲﻫ ﻝﺎﻗ ﺎﻬﻠﻫﺃ ﻦﻣ ﺎﻨﻠﻌﳚ

Savez-vous entre quelles choses, Dieu, ce soir, m’a donné le choix? 

Nous dîmes: «Dieu et le Prophète le savent mieux». Il dit: «Il m’a donné le choix entre le fait que la moitié de ma communauté aille au Paradis et l’intercession, j’ai choisi l’intercession. 

Nous dîmes: «Prophète de Dieu, demande à ton Dieu qu’Il nous rende dignes de cette intercession. Il dit: L’intercession peut s'appliquer à chaque musulman. Dans ce Hadith, les compagnons du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– sollicitent clairement l’intercession du Prophète et disent: «ﷲا عدأ...». C'est à dire: Demande à ton Dieu… . 

Le Noble Coran dit aussi: 

 ﻝﻮﺳﺮﻟﺍ ﻢﻬﹶﻟ ﺮﹶﻔﻐﺘ ﺳ ﺍﻭ ﷲﺍ ﺍﻭﺮﹸﻔﻐﺘﺳﺎﹶﻓ ﻙ ﻭُﺀﺎﺟ ﻢﻬﺴﹸﻔﻧﺃ ﺍﻮﻤﹶﻠﹶﻇ ﹾﺫﺇ ﻢﻬﻧﺍ ﻮﹶﻟﻭ ﴿

  2 ﴾ ﹰﺎﻤﻴﺣﺭ ﹰﺎﺑﺍﻮﺗ ﷲﺍ ﺍﻭﺪﺟﻮﹶﻟ

«Si ces gens qui se sont fait du tort à eux-mêmes, venaient à toi en implorant le pardon de Dieu et si le Prophète demandait pardon pour eux, ils trouveraient sûrement Dieu prêt à accepter leur repentir et à leur faire miséricorde». 

                                                             

1– Sonan de Ibn Mâdjah, Vol.2, Chap. de l’intercession, p 586. 2– Sourate «Nisâ’» 4:64. 

Le Coran rapporte des fils de Ya‘qûb –les bénédictions de Dieu soient sur lui–: 

 1﴾ ﻦﻴﺌﻃﺎﺧ ﺎﻨﹸﻛ ﺎﻧﺍ ﺎﻨﺑﻮﻧﹸﺫ ﺎﻨﹶﻟ ﺮﻔﻐﺘﺳﺍ ﺎﻧﺎﺑﺃ ﺎﻳ ﺍﻮﹸﻟﺎﻗ ﴿

Ils dirent: «Père, implore, pour nous, le pardon de nos péchés; nous avons commis une faute. 

Et le prophète Ya‘qûb –les bénédictions de Dieu soient sur lui– leur donna la promesse de l’expiation sans qu'ils soient accusés de chirk. 

  2﴾ﻢﻴﺣﺮﻟﺍ ﺭﻮﻔﻐﹾﻟﺍ ﻮﻫ ﻪ ﻧﺇ ﻲﺑﺭ ﻢﹸﻜ ﺮﻔﻐﺘﺳﺃ ﻑﻮﺳ ﹶﻝﺎﻗ ﴿

Il dit: «Je vais demander pour vous, le pardon de mon Seigneur. Il est Celui qui pardonne, il est miséricordieux». 

                                                             

1 Sourate «Yûsûf» 12:98. 

2 Sourate «Yûsûf» 12:98. 


Est-ce que solliciter une aide en dehors de Dieu, n'est pas une manifestation de chirk (associationnisme)?  

Réponse:  

 La raison et la Révélation montrent que tous les hommes et tous les phénomènes du monde, ont besoin de Dieu pour exister. 

Le Noble Coran dit dans ce domaine: 

  1﴾ ﺪﻴﻤﺤﹾﻟﺍ ﻲﹺﻨﻐﹾﻟﺍ ﻮﻫ ُﷲﺍﻭ ِﷲﺍ ﱃﺇ ُﺀﺍﺮﹶﻘﹸﻔﹾﻟﺍ ﻢﺘﻧﺃ ﺱﺎﻨﻟﺍ ﺎﻬﻳﺃ ﺎﻳ ﴿

«Ô vous les hommes! Vous êtes pauvres devant Dieu. Dieu est Celui qui se suffit à Lui-même; Il est digne de louanges». 

Dans un autre verset, toutes les victoires sont présentées comme venant du Seigneur des mondes, le Coran dit: 

 2﴾ ﻢﻴﻜﺤﹾﻟﺍ ﹺﺰﻳﹺﺰﻌﹾﻟﺍ ِﷲﺍ ﺪﻨﻋ ﻦﻣ ﹼﻻﺍ ﺮﺼﻨﻟﺍ ﺎﻣﻭ ﴿

«La victoire ne vient que de Dieu, Le Puissant, Le Juste». 

C'est en fonction de ce principe incontestable de l’islam, que les musulmans récitent ce verset dans chacune de leurs prières:                                                               

1– Sourate «Fâtir» 35:15. 

2– Sourate «Âli ‘Imrân» 3:126. 

LE CHIISME REPOND 80 

 1﴾ ﻦﻴﻌﺘﺴﻧ ﻙﺎﻳﺇﻭ ﺪﺒﻌﻧ ﻙﺎﻳﺇ ﴿

«C’est Toi que nous adorons et c'est de Toi que nous implorons le secours». 

Pour répondre à cette question, nous disons que la recherche d'une aide auprès d’autre que Dieu est envisageable, sous deux aspects: 

Le premier cas est quand nous attendons le secours d'une personne ou d'autre phénomène, en le considérant, dans la raison de son existence ou dans son effet, comme autonome et indépendant de Dieu. 

Il n’y a aucun doute que cette sorte de recours est du chirk (associationnisme) pur et simple, que le Noble Coran rejette dans le verset: 

 ﻻﻭ ﹰﺔﻤﺣﺭ ﻢﹸﻜﹺﺑﺩﺍﺭﹶﺃﻭ ﹰﺍﺀﻮﺳ ﻢﹸﻜﹺﺑ ﺩ ﺍﺭﹶﺃ ﹾﻥﺍ ِﷲﺍ ﻦﻣ ﻢﹸﻜﻤﺼﻌﻳ ﻱ ﺬﱠﻟﺍ ﺍﹶﺫ ﻦﻣ ﹾﻞﹸﻗ ﴿

  2 ﴾ ﹰﺍﺮﻴﺼﻧ ﻻﻭ ﹰﺎﻴﻟﻭ ﷲﺍ ﻥﻭﺩ ﻦﻣ ﻢﻬﹶﻟ ﻥﻭﺪﹺﺠ

Dis: «Qui donc vous placera hors de portée de Dieu? S’Il vous veut un mal ou s’Il vous veut une miséricorde». - Ils ne trouveront, en dehors de Dieu, ni maître ni défenseur. 

L’autre attitude consiste à recourir au service de quelqu'un, en le considérant comme une créature qui dépend de Dieu, en sachant qu’elle n’est pas autonome, que ses actions dépendent de Dieu et que si elle peut régler certains de nos problèmes, elle le fera grâce à un pouvoir, venu de Dieu. Dans ce cas, la raison pour laquelle nous sollicitons cette aide vient de son statut d’intercesseur ou des moyens que Dieu lui a                                                               

1– Sourate «Hamd» 1:5. 

2– Sourate «Ahzâb» 33:17. 


donnés. En vérité, c'est une demande d’aide adressée à Dieu, car c’est Lui qui a donné l’existence à cet intercesseur qui, dans l'aide qu'il apporte aux autres, est une manifestation de l’action et de la puissance divines. La vie humaine, dans son ensemble, est fondée sur le principe de causalité, sans ces causes intermédiaires, la vie de l’homme est pratiquement impossible. De ce point de vue, les intercesseurs sont les agents de la réalisation de l’aide divine et leur existence provient de Dieu, ainsi que leurs actions. Recourir à cette aide ne s'oppose donc en rien au principe de l’Unicité et au Monothéisme. Si un agriculteur monothéiste qui croit en Dieu, recourt à la terre, à l’eau, à l’air et au soleil, pour cultiver et faire sa récolte, il y voit quand même l’aide de Dieu qui lui a fait don de ce pouvoir et de cette capacité grâce à ces intermédiaires. Cette demande d’aide est en accord avec le principe de l’Unicité et du Monothéisme. Le Noble Coran nous dit de solliciter le secours par des phénomènes comme la patience et la prière, lorsqu’il déclare: 

  1 ﴾ ﺓﻮﻠﺼﻟﺍﻭ ﺮﺒﺼﻟﺎﹺﺑ ﺍﻮﻨﻴﻌﺘﺳﺍﻭ ﴿

«Demandez l’aide de la patience et de la prière». Il est évident que la patience et la prière sont des actes humains, que nous sommes obligés de recourir à ces moyens et que cela n'est pas incompatible avec la demande d’aide à Dieu dans le verset 

 2 ﴾ ﻦﻴﻌﺘﺴﻧ ﻙﺎﻳﺇﻭ ﺪﺒﻌﻧ ﻙﺎﻳﺇ ﴿

                                                             

1– Sourate «Ahzâb» 33:17. 

2– Sourate «Hamd» 1:5. 


Est-ce que demander l'aide d'autrui est une sorte d'adoration et de chirk (associationnisme)?  

Cette question provient d'une interprétation littérale ou exatérique de certains versets du Coran qui interdisent de d’invoquer quelqu’un en dehors de Dieu: 

 1 ﴾ ﹰﺍﺪﺣﹶﺃ ِﷲﺍ ﻊﻣ ﺍﻮﻋﺪﺗ ﻼﹶﻓ ﻪﹼﻠﻟ ﺪﹺﺟﺎﺴﻤﹾﻟﺍ ﱠﻥﺃ ﻭ ﴿

«Les mosquées appartiennent à Dieu: n’invoquez donc personne à côté de Dieu». 

 2 ﴾ ﻙﺮﻀ ﻻﻭ ﻚﻌﹶﻔﻨﻳ ﻻ ﺎﻣ ِﷲﺍ ﻥﻭﺩ ﻦﻣ ﻉ ﺪﺗ ﻻ ﴿

«N’invoque pas, en dehors de Dieu ce qui ne peut t’être ni utile, ni nuisible». 

Prenant ces versets comme prétexte, certains considèrent que faire appel aux Amis de Dieu ou aux pieux, après leur mort, est de l'associationnisme et une forme d’adoration païenne.                                                               

1– Sourate «Djinn» 72:18. 

2– Sourate «Yûnos» 10:106. 

LE CHIISME REPOND 84 Réponse:  

Pour répondre à cette question, il faut analyser le sens des mots do‘â et ibâda: 

Le terme do‘â dans le vocabulaire arabe, a le sens d’appel et d'invocation, et celui d’ibâda, le sens d’adoration. Il est impossible de confondre ces deux mots ou de leur attribuer le même sens. On ne peut jamais dire qu'un appel ou une demande est une adoration, car dans le Noble Coran, le terme 

da‘wat (appel, invitation) est employé dans plusieurs circonstances sans qu'il s'agisse d'un acte d’adoration. Par exemple: 

 1 ﴾ﹰﺍﺭﺎﻭ ﹰﻼﻴﹶﻟ ﻲﻣﻮﹶﻗ ﺕﻮﻋﺩ ﻲﻧﺇ ﺏﺭ ﹶﻝﺎﻗ﴿

«Il (Noé) dit: «Mon Dieu! J’ai appelé mon peuple (à Toi) nuit et jour». 

Peut-on dire que Nûh –les bénédictions de Dieu soient sur lui– avait adoré son peuple nuit et jour? Par conséquent, on ne pas considérer le mot da‘wat (appel, invitation) et ibâda (acte d’adoration) comme des synonymes et si quelqu’un fait appel au Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– ou à un homme pieux, cela ne signifie pas qu'il les adore, car les termes da‘wat (appel, invitation) et nidâ’ (appel) diffèrent de l'adoration. De plus, le mot do‘â (appel, invocation), dans ces versets, n’a pas uniquement le sens de demande, il peut avoir le sens d’invocation teintée d’adoration, car ces versets, dans leur ensemble, ont été révélés au sujet des idolâtres qui imaginaient que leurs idoles étaient de petits dieux. Il n’y a aucun doute sur le fait que les invocations et les supplications des idolâtres étaient adressées à des idoles qu’ils considéraient comme détentrices d'un pouvoir supérieur d’intercession ou d’absolution, et indépendantes dans la direction des affaires de ce monde et de l’au-delà. Dans ces conditions, toute invocation et demande adressées à ces créatures est une forme d'adoration. La preuve évidente que ces invocations venaient d'une croyance en leur divinité, est le verset suivant: 

 1﴾ ﻲﺷ ﻦﻣ ﷲﺍ ﻥﻭ ﺩ ﻦﻣ ﹶﻥﻮﻋﺪﻳ ﻲﺘﱠﻟﺍ ﻢﻬﺘﻬﻟﺁ ﻢﻬﻨﻋ ﺖﻨﹾﻏﺃ ﺎﻤﹶﻓ ﴿

«Les divinités qu'ils invoquaient, en dehors de Dieu, ne leur ont servi à rien». 

Ces versets ne nous concernent pas, car la demande d’un serviteur adressée à un autre serviteur, ne revient pas à le considérer comme une divinité, un maître ou le détenteur de tous les pouvoirs dans ce monde et dans l’au-delà. Au contraire, il s'agit d'un honorable serviteur de Dieu, élevé au rang de la Prophétie et de l’Imamat. Le Coran précise que l'invocation aux serviteurs sera acceptée: 

 ﹸﻝﻮﺳﺮﻟﺍ ﻢﻬﹶﻟ ﺮﹶﻔﻐﺘﺳﹶﺍﻭ ﷲﺍ ﺍﻭﺮﹶﻔﻐﺘﺳﺎﹶﻓ ﻙ ﻭُﺀﺎﺟ ﻢﻬﺴﹸﻔﻧﺃ ﺍﻮﻤ ﹶﻠﹶﻇ ﹾﺫﺇ ﻢ ﻬﻧﺃ ﻮﹶﻟﻭ ﴿

  2 ﴾ ﹰﺎﻤﻴﺣﺭ ﹰﺎﺑﺍﻮﺗ َﷲﺍ ﺍﻭﺪﺟﻮﹶﻟ

«Si ces gens qui se sont fait du tort à eux-mêmes, venaient à toi en implorant le pardon de Dieu et si le Prophète demandait pardon pour eux, ils trouveraient sûrement Dieu prêt à revenir vers eux et à leur faire miséricorde». 

                                                             

1– Sourate «Hûd» 11:101. 

2– Sourate «Nisâ’» 4:64. 

 

LE CHIISME REPOND 86 

Les versets cités sont une preuve évidente que da‘wat l'appel, l'invitation, n’est pas un simple vœu, mais prend un sens d'adoration, dans le verset où le terme da‘wat (appel, invitation) est complété par le terme de ibâda (acte d’adoration): 

 ﹶﻥﻮﹸﻠﺧﺪﻴﺳ ﻲﺗﺩﺎﺒﻋ ﻦﻋ ﹶﻥﻭﺮﹺﺒﹾﻜﺘﺴﻳ ﻦﻳﺬﱠﻟﺍ ﱠﻥﺇ ﻢﹸﻜﹶﻟ ﺐﹺﺠﺘﺳ ﱐ ﻮﻋﺩﺍ ﻢﻬﺑﺭ ﹶﻝﺎﻗﻭ ﴿

  1﴾ ﻦﻳﹺﺮﺧﺍﺩ ﻢﻨﻬﺟ

«Votre Seigneur a dit: «Invoquez-Moi et Je vous exaucerai. Ceux qui, par orgueil, refusent de M’adorer entreront bientôt, humiliés, dans la Géhenne». 

Ainsi, au début du verset, le terme ud‘ûni (dans le sens de demande), est suivi par le terme ‘Ibâdati (dans le sens d’adoration), cela est la preuve que l'essence de cette demande ou de cette demande de pardon, était une adoration envers des créatures auxquelles ils attribuaient des qualités divines. 

Conclusion 

Nous pouvons conclure que le but du Coran dans ces versets, est de prohiber le modèle d'invocation des idolâtres qui considérant les idoles comme des associées de Dieu qui détiennent d'elles-mêmes un pouvoir d'intercession. Toutes ces prières, ces lamentations, ces demandes de pardon et d’intercession et ces vœux venaient du fait que ces idoles étaient considérées comme de petits dieux, chargés d'actes divins, et les idolâtres croyaient que Dieu leur avait délégué une partie de Ses pouvoirs, dans les deux mondes.                                                                

1– Sourate «Ghâfir» (Mo’min) 40:60. 

Quel rapport avec les supplications adressées à des esprits purs qui sont considérés comme des exemples de servitude et qui sont des nobles serviteurs de Dieu?! Si le Coran dit:  

 ﴾ ﹰﺍﺪﺣﹶﺃ ﷲﺍ ﻊﻣ ﺍﻮﻋﺪﺗ ﻼﹶﻓ ﻪﹼﻠﻟ ﺪﹺﺟﺎﺴﻤﹾﻟﺍ ﱠﻥﺃﻭ ﴿

“Les mosquées appartiennent à Dieu: n’invoquez donc personne à côté de Dieu". 

Cela concerne l'invocation des idolâtres arabes de l'époque de l’ignorance (Djâhiliya) qui adoraient des idoles, des astres, des anges ou des djinns.  

Ce verset et ses semblables concernent l’invocation accompagnée d'adoration. Quel lien ont ces versets avec l'invocation adresiée à quelqu’un sans prétend re à sa divinité, ni lui qu’ reconnaît re de capacité personnelle, ne le considérant un serviteur et un ami de Dieu? Certains pourront prétendre que l’invocation des Amis de Dieu est permise de leur vivant et devient de l'associationnisme après leur mort. 

En réponse à ce doute, nous dirons que premièrement, c’est aux esprits purs des serviteurs bienfaisants, comme le Prophète et les Imâms – les bénédictions de Dieu soient sur lui, sur eux et sur leur famille – qui, selon le Coran sont vivants dans l’autre monde, dans un horizon plus élevé que celui des martyrs, que nous demandons secours, et non à leurs corps ensevelis. Si nous adressons ces demandes auprès de leurs tombes, c’est parce que cette situation augmente le contact et notre attention à ces esprits sanctifiés. En plus, conformément aux Hadith, ces lieux saints sont aussi les lieux de l'écoute à ces demandes. 

 

LE CHIISME REPOND 88 

Deuxièmement, le fait qu’ils soient vivants ou morts ne constitue pas la limite entre le chirk et le Monothéisme. C’est notre parole qui est soumise aux critères du chirk ou du Monothéisme, non le fait que ces demandes soient ou non exaucées. La question de savoir si ce genre de demande est profitable ou non, sera examinée par la suite.  

Qu’entendez-vous par le terme badâ’ et pourquoi y croyezvous?  

Réponse:  

Le terme badâ’ dans le vocabulaire arabe a les sens d’«apparition» et de «manifestation». Dans le langage des savants chiites, ce terme s’applique au changement qui se produit dans la réalisation du destin, sous l’effet d'un comportement pieux et accepté. La question du 

badâ’ est un des sommets idéologiques de l’Ecole chiite, dans l'interprétation de la Révélation et une manifestation de la raison. 

Du point de vue du Coran, l’homme n’est pas définitivement assujetti à son destin, au contraire, la voie de la félicité lui est ouverte et il peut, grâce à un retour sur le chemin de la vérité et des bonnes actions, changer le parcours de sa vie. C’est pourquoi, le Coran décrit cette vérité comme un enseignement de base : 

LE CHIISME REPOND 90 

  1 ﴾ ﻢﹺﻬِﺴﹸﻔﻧﹶﺄﹺﺑ ﺎﻣ ﺍﻭﺮﻴﻐ ﻰﺘﺣ ﹴﻡ ﻮﹶﻘ ﺎﻣ ﺮﹺﻴﻐ ﻻ ﷲﺍ ﱠﻥﺇ ﴿

«Dieu ne modifie en rien un peuple, avant que celui-ci ne change ce qui est en lui». 2 

Le Coran dit ailleurs: 

  3 ﴾ ﹺﺽ ﺭﺄﹾﻟﺍﻭ ِﺀﺎﻤﺴﻟﺍ ﻦﻣ ﺕﺎﻛﺮﺑ ﻢﹺﻬﻴﹶﻠﻋ ﺎﻨﺤﺘﹶﻔﹶﻟ ﺍﻮﹶﻘﺗﺍﻭ ﺍﻮﻨﻣﺁ ﻯﺮﹸﻘﹾﻟﺍ ﹶﻞﻫﹶﺍ ﱠﻥﺃ ﻮﹶﻟﻭ ﴿

«Si les habitants de cette cité avaient cru; s’ils avaient craint Dieu; Nous leur aurions certainement accordé les bénédictions du ciel et de la terre». 

le Coran dit au sujet du changement du destin de Yûnos –les bénédictions de Dieu soient sur lui–: 

  4 ﴾ ﹶﻥﻮﹸﺜﻌﺒﻳ ﻡ ﻮﻳ ﱃﺇ ﻪﹺﻨﹾﻄﺑ ﰲ ﹶﺚ ﹺﺒﹶﻠﹶﻟ ﻦﻴﺤﺒﺴﻤﹾﻟﺍ ﻦ ﻣ ﹶﻥﺎﻛ ﻪﻧﺃ ﻻﻮﹶﻠﹶﻓ ﴿

«S’il n’avait pas été au nombre de ceux qui célèbrent les louanges de Dieu, il serait resté dans le ventre (du poisson) jusqu’au Jour de la Résurrection». 

Ainsi, il ressort du dernier verset que le destin du prophète Yûnos était de demeurer jusqu’à la Résurrection dans cette prison particulière. Cependant, sa conduite méritante (sa louange de Dieu) a modifié son destin et l’a sauvé. Cette vérité est vérifiée également dans le Hadith Prophétique:  

 ﰲ ﺪﻳﺰﻳ ﻻﻭ ﺀﺎﻋﺪﻟﺍ ﻻﺇ ﺭﺪﻘﻟﺍ ﺩﺮﻳ ﻻﻭ ﻪﺒﻴﺼﻳ ﺐﻧﹼﺬﻟﺎﺑ ﻕﺯﺮﻟﺍ ﻡﺮﺤﻴﻟ ﻞﺟﺮﻟﺍ ﻥﺇ ﴿

  5﴾ ﱪﹾﻟﺍ ﹼﻻﺇ ﺮﻤﻌﻟﺍ

                                                             

1– Sourate «Ra‘d» 13:11. 

2– Ce verset correspond au verset biblique: "Aide-toi, le ciel t’aidera". 3– Sourate «A‘râf» 7:96. 

4– Sourate «Sâfât» 37:143 et 144. 

5– Mosnad Ahmad, Vol.5, p.277. Mostadrak Hâkim

«Un homme, à cause du péché, est privé des bienfaits, rien ne pourra modifier cette destinée sauf l’imploration, et rien n'ajoutera à (la durée de) sa vie sauf le fait de bien agir». 

On peut aisément tirer de ce Hadith la conclusion que l’être humain, par ses péchés, se prive de ce dont il a besoin mais que par une conduite méritante – comme l’invocation – il peut modifier son propre destin et par la bienfaisance, prolonger sa propre vie. 

Conclusion 

Ce verset du Coran et les Hadith signifient-ils que l’homme, par ses actions, peut agir sur son destin personnel? Ou bien, Amis de Dieu, comme le Prophète ou l'Imam –les bénédictions de Dieu soient sur eux et sur leur Famille – ont annoncé à quelqu'un que s'il continuait à avoir un tel comportement, un destin fixé l’attendait mais qu'un changement de comportement modifierait son destin. Cette vérité qui émane de la Révélation et de la Tradition du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et qui est le fruit d'une réflexion saine, s'appelle badâ’ dans le langage des savants chiites. Il est nécessaire cependant d’indiquer que le concept de badâ’ ne fait pas exclusivement partie des spécificités chiites, dans les écrits sunnites et dans les paroles du Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, nous retrouvons cette idée. A titre d’exemple, le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– emploie le terme de badâ’ dans le hadith cité ci-dessous:   

LE CHIISME REPOND 92 

 1 «ﻢﻬﻴﻠﺘﺒﻳ ﹾﻥﺃ ﹼﻞﺟﻭﺰﻋ ﷲﺍﺪﺑ »

«Dieu a songé à les éprouver». 

Il est nécessaire de rappeler que la question du badâ’ ne concerne pas un changement dans la science divine, car Dieu connaît, depuis le début, le cours naturel de la conduite des hommes et l’influence des actes qui modifient ce cours et qui sont la cause du badâ’.  

Il a Lui-même évoqué cette idée dans le Coran: 

 2﴾ ﹺﺏﺎﺘﻜﹾﻟﺍ ﻡ ﻩ ﺪﻨﻋﻭ ﺖﹺﺒﹾﺜﻳﻭ ُﺀﺎﺸﻳ ﺎﻣ ُﷲﺍ ﻮﺤﳝ ﴿

«Dieu efface ou confirme ce qu’Il veut. La Mère du Livre se trouve auprès de Lui». 

Ainsi, Dieu, au moment de la révélation du badâ’, nous manifeste une vérité qui était déterminée auprès de Lui, depuis l'éternité. l’Imâm Sâdiq –les bénédictions de Dieu soient sur lui– déclare: 

  3 «ﻪﻟﻭﺪﺒﻳ ﻥﺃ ﻞﺒﻗ ﻪﻤﻠﻋ ﰲ ﻥﺎﻛﹼﻻﺍ ٍﺀ ﻲ ﺷ ﰲ ُﷲﺍﺍﺪﺑ ﺎﻣ»

«En aucune circonstance le badâ’ n’est survenu pour Dieu sans qu’Il en ait eu connaissance depuis toute l'éternité». 

Philosophie du badâ’  

sans aucun doute, si l’homme sait qu’il a le pouvoir de modifier son destin, il essaiera de se construire un meilleur avenir et                                                               

1– An-Nahâyat fî Gharîb al-Hadith wa al-Athar de Madj od-Dîn Mobârak ibn Mohammad Djazirî, Vol.1, p.109. 2– Sourate «Ra‘d» 13:39. 

3– Ossûl al-Kâfî, Vol.1, Livre de l’Unicité, Chap. du Badâ’, 9ème Hadith. 

s’efforcera, par un meilleur comportement et plus d’efforts, de mieux orienter sa vie. 

En d'autres termes, de la même façon que le repentir et l’intercession sauvent l’homme du désespoir et de la sécheresse de la vie, la vérité du badâ’ génère un enthousiasme et donne l’espoir en avenir meilleur. Dans cette perspective, l’homme sait qu’il peut, par le décret de Dieu, changer son propre destin et marcher vers un avenir meilleur et une fin brillante. 

Les chiites croient-ils que le Coran a été altéré?  

Réponse:  

Les savants chiites réputés rejettent la moindre éventualité d'une altération du Coran. Le Coran qui est entre nos mains aujourd’hui, est le Livre céleste qui a été révélé au Noble Prophète, sans aucun ajout ni aucune suppression. Pour éclairer ce sujet nous présenterons quelques preuves évidentes: 

1- Dieu de l’univers a garanti la préservation et la sauvegarde du Livre céleste des musulmans et a dit: 

  1 ﴾ ﹶﻥﻮﹸﻈﻓﺎﺤ ﻪﹶﻟ ﺎﻧﺍﻭ ﺮﹾﻛ ﱢﺬﻟﺍﺎﻨﹾﻟﺰﻧ ﻦﺤ ﺎﻧﺍ ﴿

«Nous avons fait descendre le Rappel; Nous en sommes les gardiens». 

Il est clair que tous les chiites du monde, qui ont choisi le Coran comme ligne de pensée et de conduite, croient à ses saints versets et ont foi en son message et la préservation du Livre de Dieu. 

                                                             

1– Sourate «Hidjr» 15:9. 

LE CHIISME REPOND 96 

2- L'Imam Alî –les bénédictions de Dieu soient sur lui–, le premier Imam des chiites qui fut le compagnon de toujours du Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et l’un des scribes de la Révélation, a invité les gens à ce même Coran, à de multiples occasions: 

 1 «ﹼﻞ ﻀ ﻳﻻ ﻱﺬﹼﻟﺍ ﻱﺩﺎﳍﺍﻭ ﺶﻐﻳﻻ ﻱﺬﹼﻟﺍ ﺢﺻﺎﻨﻟﺍ ﻮﻫ ﻥﺁﺮﻘﻟﺍ ﺍﺬﻫ ﹼﻥﺃ ﺍﻮﻤﻠﻋﺍﻭ»

«Sachez que ce Coran conseille sans jamais trahir et guide sans jamais égarer». 

 ﻪﺒﺒ ﺳﻭ ﻦﻴﺘﻤﹾﻟﺍ ِﷲﺍ ﹸﻞﺒﺣ ﻪﻧﺈﹶﻓ ﻥﺁﺮﹸﻘﹾﻟﺍ ﺍﹶﺬﻫ ﹺﻞﹾﺜﻤﹺﺑ ﹰﺍﺪﺣﺃ ﹾﻆﻌﻳ ﻢﹶﻟ ﻪﻧﺎﺤﺒﺳ َﷲﺍ ﱠﻥﺍ » .2 «ﻦﻴﹺﺒﻤﹾﻟﺍ

«Dieu Le Glorifié, n’a jamais exhorté quiconque à une chose comme Il l'a fait pour le Coran qui est la corde divine et Son lien évident». 

 ﹰﺎﺟﺎﻬﻨﻣﻭ .ﻩﺪﹼﻗﻮﺗ ﺍﻮﺒﳜﻻ ﹰﺎﺟﺍﺮﺳﻭ ﻦﻬﺤﻴﺑﺎﺼﻣ ﺄﻔﻄﺗ ﹰﺍﺭﻮﻧ ﺏﺎﺘﻜﻟﺍ ﻪﻴﻠﻋ ﻝﺰﻧﺃ ﰒ»

  3 «ﻪﻧﺎﻫﺮﺑ ﺪﻤﳜﻻ ﹰﺎﻧﺎﻗﺮﻓﻭ ...ﻪﺠ ﹼﻞ ﻀ ﻳﻻ

«Dieu a envoyé un Livre qui est une lumière éternelle, une lampe qui ne s'éteindra jamais, une voie qui n’égarera jamais ceux qui la suivent et qui sépare la vérité de l’erreur sans jamais être atteint par l'engourdissement». A partir de ces paroles sublimes du premier Imam des chiites – les bénédictions de Dieu soient sur lui–, il apparaît clairement que le Noble Coran est une lumière étincelante qui restera pour l’éternité sur le chemin des croyants qui y sont attachés, sans jamais s'éteindre ni s'égarer                                                               

1– Nahj ol-Balâghah Le livre de l'éloquence, (Ed. Sobhî Sâlih), Khotbah 176. 

2– Idem. 

3– Idem,, Khotbah 198. 

3- Les savants chiites ont tous rapporté ce Hadith du Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–:  

«Je laisse parmi vous deux dépôts lourds et de valeur; l’un est le Livre de Dieu (le Coran) et l’autre, les Gens de ma Demeure et de ma Famille, vous ne vous égarerez jamais tant que vous vous y accrocherez». 

Ce Hadith fait partie des Hadith islamiques très fréquents, qui ont été rapportés par les chiites et les sunnites et qui montre clairement que, du point de vue chiite, le Livre de Dieu (le Coran) ne sera jamais altéré. L'éventualité d'une falsification du Coran lui ferait aussitôt perdre son statut de Guide et de Protecteur de l'égarement, et cette idée n'est pas en accord avec le contenu du Hadith. 

4- Dans les Hadith de nos Imams chiites, rapportés par tous les savants des sciences de Hadith et les juristes, cette vérité a été énoncée que le Coran est un critère de vérité ou d’erreur, et un moyen pour discerner le bien du mal. Dans ce sens toute parole qui nous parvient, même en tant que Hadith, doit être référée au Coran, si elle correspond aux versets, elle sera considérée comme véridique et dans le cas contraire, elle sera considérée comme fausse et rejetée automatiquement. Les Hadith, dans ce domaine, sont nombreux dans les livres des juristes et des rapporteurs chiites de Hadith, nous en donnons ici quelques exemples: 

L'Imam Sâdiq –les bénédictions de Dieu soient sur lui– a déclaré: 

 

LE CHIISME REPOND 98 

  1 «ﻑﺮﺧﺯ ﻮﻬﹶﻓ ﹶﻥ ﺁ ﺮﹸﻘﹾﻟﺍ ﺚﻳﺪﺤﹾﻟﺍ ﻦﻣ ﻖ ﻓﺍﻮﻳ ﻢﹶﻟ ﺎﻣ»

«Toute parole qui n'est pas en accord avec le Coran est nulle». Ce Hadith montre avec clarté que rien ne peut altérer le Coran et c’est pourquoi ce Livre Saint est considéré comme le critère de distinction entre la vérité et l’erreur. 5- Les grands savants chiites qui furent les pionniers de l’enseignement islamique et chiite, ont toujours défendu cette vérité que le Coran ne pouvait contenir aucune erreur. Bien que l’énumération de tous ces savants soit difficile, nous tenterons d'en présenter quelques-uns, à titre d’exemple: I- Abû Dja‘far Mohammad ibn Alî ibn Hossein Bâbowey Qomî, connu sous le nom de «Cheikh-e-Sadûq», décédé en 381 de l’Hégire, déclare: 

«Notre croyance à propos du Coran est qu’il s’agit de la Parole de Dieu et de la Révélation. C’est un Livre dans lequel ne peuvent s'ingérer l’erreur ni le mal, un livre révélé par Dieu, Le Sage, Le Savant qui est son Envoyeur et son Protecteur».2 II- Sayyid Mortadhâ Alî ibn Hossein Mûsawî Alawî, connu sous le ‘Alam al-Hudâ nom de décédé en 436 de l’hégire, a dit: «Un groupe de compagnons du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– où se trouvaient Abdollâh ibn Mas‘ûd et Obbî ibn Ka‘b, ont récité plusieurs fois le Coran du début jusqu’à la fin pour le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, cela prouve que le Coran a                                                               

1– Ossûl al-Kâfî, Vol.1, Kitâb Fadhl al-‘Ilm, Chap. «Al-Akhdh Bil-Sunna wa Chawâhid al-Kitâb», 4ème riwâya. 2– Al-I‘tiqâdât, p.93. 

été compilé et mis en ordre du vivant du Prophète, sans ajouts ni retraits».1  

III- Abû Dja‘far Mohammad ibn Hassan Tûsî, connu sous le nom de «Chaykh al-Tâ’ifah», décédé en 460 de l’Hégire a déclaré: «Les avis sur des ajouts ou des suppressions dans le Coran, n'ont aucune fiabilité face à la clarté de ce Livre et tous les musulmans sont d’accord sur l’impossibilité de tout ajout dans le Coran Quant a la suppression la religion des musulmans s'y est opposée. Ce discours sur l’absence d'ajout dans le Coran est plus conforme à notre religion et a été approuvé par Sayyid Mortadhâ. L’apparence des Hadith démontre également cette vérité. Tautafaes, un groupe minoritare de personnes ont fait référence à des Hadith concernant la suppression ou le déplacement de versets qui ont été transmis par voies chiites et sunnites. Ces Hadith donnent des informations singulières sans références scientifiques ou motifs d’action en conformité avec eux, et il est préférable de ne pas en tenir compte».2 IV- Abû ‘Alî Tabarsî, auteur du commentaire Coranique 

Madjma‘ al-Bayân écrit : 

«Toutes les communautés islamiques sont d'accord sur l'impossibilité d’un ajout dans le Coran, mais à propos de la suppression de versets, quelques uns de nos compagnons ainse qu’en groupe de l’école sunnite «Hachwiyya», ont rapporté des Hadith, alors que notre doctrine s’oppose à cette idée».3 V- Alî ibn Tâwûs Al-Hillî, connu sous le nom de «Sayyid ibn Tâwûs», décédé en 664 de l’hégire, déclare:                                                               

1– Madjma al-Bayân, Vol.1, p.10, réponse de Sayyid Mortadhâ aux AlMasâ’il al-Tarâbolosiyya. 

2– Tabayân, Vol.1, p.3. 

3– Madjma‘ al-Bayân, Vol.1, p.10. 

 

LE CHIISME REPOND 100 

«Le point de vue des chiites est qu’aucune altération ne peut atteindre le Coran».1  

VI- Chaykh Zayn od-Dîn Al-‘Âmilî, décédé en 877 de l’hégire, écrit dans son commentaire du verset:  

 2 ﴾ ﹶﻥﻮﹸﻈﻓﺎﺤ ﻪﹶﻟ ﺎﻧﺍﻭ ﺮﹾﻛ ﱢﺬﻟﺍ ﺎﻨﹾﻟﺰﻧ ﻦﺤ ﺎﻧﺍ ﴿

«Nous avons fait descendre le rappel. Nous en sommes les gardiens» qu'il signifie: Nous protégeons Notre Révélation de toute altération, modification et ajout».3 VII- Qâzî Sayyid Nûr-od-Dîn Tostarî, auteur du livre Ihqâq alHaqq, décédé en 1019 de l’hégire, déclare: «L'idée qui a été attribuée à certains chiites imâmites, d'une éventualité d’altération du Coran n’est pas acceptée par l’ensemble des chiites. Seuls quelques-uns d'entre eux ont une telle croyance et n'ont pas de crédit parmi les chiites».4 VIII- Mohammad ibn Hossein, connu sous le nom de Bahâ’ odDîn Al-‘Âmilî, décédé en 1030 de l’hégire a dit: «Ce qui est juste est que le Glorieux Coran est à l’abri de tout ajout ou suppression, et l'idée que le nom "Amîr al-Mo’ménîn" –les bénédictions de Dieu soient sur lui– a été effacé du Coran, n’est pas reconnue par les savants des sciences islamiques. Toute personne qui fait des recherches dans l’histoire et les hadith comprendra, en fonction de la multitude de Hadith transmis par des milliers de compagnons (sahâba), que le Coran a été rassemblé en totalité, à l’époque du Prophète –les                                                               

1– Sa‘d al-Sa‘ûd, p.144. 

2– Sourate «Hidjr» 15:9.  

3– Azhâr al-Haqq, Vol.2, p.130. 

bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, sans aucun changement».1  

IX- Fayz Kâchânî, auteur du Kitâb Al-Wâfî, décédé en 1091 de l’hégire, après avoir cité le verset :  

 ﴾ ﹶﻥﻮﹸﻈﻓﺎﺤ ﻪﹶﻟ ﺎﻧﺍﻭ ﺮﹾﻛ ﱢﺬﻟﺍ ﺎﻨﹾﻟﺰﻧ ﻦﺤ ﺎﻧﺍ ﴿

«Nous avons fait descendre le rappel; Nous en sommes les gardiens» qui exprime l’absence d’altération du Coran, déclare: «Comment est-il possible qu’une altération puisse atteindre le Coran? Alors que les Hadith parlant d’altérations sont contraires au Livre de Dieu et considérés comme sans fondements?»2  

X- Chaykh Horr ‘Âmilî, décédé en 1104 de l’hégire, écrit: «Toute recherche sur l’histoire et les Hadith montrera que le Coran est fiable et qu’il a été rassemblé et ordonné du vivant du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– la meilleure preuve est la multitude de Hadith à ce sujet, transmis par des milliers de compagnons (sahâba)». 3 XI- Le grand chercheur «Kâchif al-Ghiatâ», dans son célèbre livre Kachf al-Ghitâ déclare: 

«Il n’y a aucun doute que le Coran, grâce à la sauvegarde et de la protection divine, est resté intact, comme le prouve l’énonce explicite du Coran et l’avis commun des savants de toutes les époques. L’opposition d’un petit groupe n’est pas digne d’attention». 

                                                             

1– Âlâ’ or-Rahmân, p.25. 

2– Tafsîr Sâfî, Vol.1, p.51. 

3– Âlâ-ol-Rahmân, p.25. 

 

LE CHIISME REPOND 102 

XII- Le guide de la Révolution islamique, l'Ayatollah Khomeiny, dans un discours, a fait des déclarations que nous citons pour appuyer cette idée: 

«Toute personne connaissant l'avis application des musulmans à propos du rassemblement du Coran, de sa sauvegarde, de sa compilation, de sa lecture et de son écriture, considère sans fondement et incrédible, l’hypothèse d’une altération du Coran. Les Hadith qui ont été transmis dans ce domaine, sont, soit faibles, soit obscurs, de faux Hadith ou des hadith visant des interprétations du Coran ou d’autres sortes de Hadith dont l'exposé exige un long et complexe ouvrage. Si les craintes à ce sujet persistent, nous exposerons l’Histoire du Coran et ce qui s’est passé au cours des siècles, pour mettre en évidence que le Glorieux Coran est bien ce Livre céleste que nous avons entre nos mains. Les différences de lecture du Coran sont une affaire récente qui n’a aucun rapport avec ce que Djabra’ïl a révélé au cœur pur du Noble Prophète – les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille».1  

Conclusion  

Les musulmans, la majorité des chiites et des sunnites, admettent que ce Livre céleste est bien le Coran qui a été révélé au Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et qui est à l'abri de toute altération, ajout ou suppression. 

L'idée d'une falsification du Coran chez les chiites, est donc démentie de façon évidente, et si certains Hadith faibles à ce sujet, sont devenus une cause d’incrimination, nous estimons que ces Hadith ne sont pas uniquement l’apanage d’un groupe                                                               

1– Tahdhîb al-Ossûl, texte des cours de l’Imâm Khomeiny, Vol.2, p.96 [Par Dja‘far Sobhânî]. 

de chiites, car plusieurs commentateurs sunnites ont également rapporté des Hadith faibles de ce genre, dont nous citons quelques exemples: 

1- Abû Abdollâh Mohamad ibn Ahmad Ansârî Qortobî, dans son commentaire du Coran, rapporte de Abû Bakr Anbâzî qui le rapporte de Obbîry ibn Ka‘b, que la sourate «Ahzâb» qui comporte soixante treize versets, était au temps du Prophète – les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– de la taille de la sourate «Al-Baqarah» qui comporte deux cent quatre vingt six versets et que le verset «Radjm» était situé dans cette sourate dont nous ne remarquons aucune trace dans la sourate «Ahzâb»! 

Egalement, dans le même livre, il rapporte cette parole de Aïcha: 

«La sourate «Ahzâb» comportait deux cents versets à l’époque du Prophète, les versets ont disparu quand le Coran a été mis par écrit!»1 

2- L’auteur du livre Al-Itqân rapporte que le nombre des sourates du Livre rassemblé par Obbî était de cent seize et que deux sourates portaient les noms de Hafd et de Khal‘. Alors que tout le monde sait que le Noble Coran comporte cent quatorze sourates et qu’il n'y a aucune trace de ces deux sourates.2 

3- Hibatollâh ibn Salâmah, dans le livre An-Nâsikh wa alMansûkh, rapporte d’ Anas ibn Mâlik:                                                               

1– Tafsîr Qortobî, 14ème partie, p.113, au début du commentaire de la sourate «Ahzâb». 

2– Al-Itqân, Vol.1, p.67. 

 

LE CHIISME REPOND 104 

«A l’époque du Prophète (les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille) nous récitions une sourate de la taille de la sourate «Tawbah» dont je n’ai retenu qu’un seul verset: 

 ﺎﻬﻴﹶﻟﺍ ﻰ ﻐ ﺘﺑﺎﹶﻟ ﹰﺎﺜﻟﺎﺛ ﻪ ﱠﻥﹶﺍ ﻮﹶﻟﻭ ﹰﺎﺜﻟﺎﺛ ﺎﻤﹺﻬﻴﹶﻟﺍ ﻰﻐﺘﺑﺎﹶﻟ ﹺﺐﻫﱠﺬﻟﺍ ﻦﻣ ﹺﲔ ﻳﺩﺍﻭ ﻡﺩ ﺁ ﹺﻦﺑﺎﻟ ﹼﻥﹶﺍ ﻮﹶﻟ » «ﺏﺎﺗ ﻦﻣ ﻰﻠﻋ ُﷲﺍ ﺏﻮﺘﻳﻭ ﺏﺍﺮﺘﻟﺍ ﹼﻻﺍ ﻡ ﺩ ﺁ ﹺﻦﺑﺍ ﻑ ﻮﺟ ﻸﻤﻳﺎﹶﻟﻭ ﹰﺎﻌﹺﺑﺍﺭ

«Si le fils d’Adam possédait deux vallées pleines d’or, il en voudrait une troisième en plus. Et s’il en avait trois il en voudrait une quatrième. Rien ne remplit le ventre du fils d’Adam; seule la terre met fin à son appétit (la mort). Dieu revient vers celui qui revient vers Lui». Alors que nous savons qu’il n'y a aucune trace de ce verset dans le Coran et qu’il ne correspond pas au style litteraire du Coran. 

4- Djalâl od-Dîn Soyûtî, dans le commentaire du Coran: Dorr alManthûr rapporte de Omar ibn Khatâb que la sourate «Ahzâb» était aussi longue que la sourate «Al-Baqarah» et que le verset «radjm» était situé dans cette sourate.1 Nous voyons donc qu'une minorité de chiites et de sunnites a rapporté des Hadith très faibles sur une altération éventuelle du Coran. Ces Hadith, faibles, du point de vue de la grande majorité des musulmans, chiites et sunnites, ne sont pas fiables. Les versets du Coran, les Hadith islamiques authentiques et très nombreux, le consensus de milliers de Compagnons du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et les musulmans du monde, convergent tous sur le fait qu’aucune altération ni suppression, qu'aucun changement et ajout, n’ont pu et ne peuvent se produire dans le Noble Coran.                                                               

1– Al-Dorr al-Manthûr, Vol.5, p.180. Au début du commentaire de la sourate «Ahzâb». 

Quel est le point de vue des chiites sur les sahâba, les compagnons du Prophète?  

Réponse:  

Du point de vue chiite, les gens qui ont eu l’honneur de rencontrer et d’accompagner le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– se divisent en plusieurs groupes. Avant de développer cette idée, il est opportun de définir de façon précise le terme "sahâbâ". Nous donnons ici quelques définitions différentes de l'expression «compagnon du Prophète» –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–: 1- Sa‘îd ibn Mosayyib a dit: «Un compagnon (sahâba) est une personne qui était avec le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– pendant un ou deux ans et qui a guerroyé en sa compagnie lors d’une ou deux batailles».1 2- Wâqidî a dit: «Les savants ont déclaré que ceux qui ont vu le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, ont réfléchi sur la religion et ont adhéré à l’islam sont, pour nous, des compagnons du Prophète –les bénédictions de                                                               

1– Osd ol-Ghâbah, Vol.1, p.11 et 12. Édition égyptienne. 

LE CHIISME REPOND 106 

Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, même si cette rencontre n’a duré qu’une heure».1  

3- Mohammad ibn Ismâ‘îl Bokhârî a apporté: «Tout musulman ayant été en compagnie du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– ou l’ayant aperçu, est considéré comme un compagnon».2  

4- Ahmad ibn Hanbal a dit: «Quiconque a été en compagnie du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– durant un mois, un jour, une heure ou l'a simplement aperçu, fait partie des compagnons».3 Chez les savants sunnites, «la droiture des compagnons» est reconnue comme un principe incontestable. Quiconque est reconnu comme compagnon du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– est considéré comme juste!4  

A la lumière des versets du Coran, nous analyserons cette hypothèse et présenterons le point de vue des chiites qui émane de la logique de la Révélation: L’Histoire a retenu le nom de plus de douze mille compagnons du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– parmi lesquels il existe toutes sortes de figures. Sans aucun doute, la compagnie du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– est un grand honneur et ceux qui ont eu cet honneur sont respectés par la                                                               

1– Osd ol-Ghâbah, Vol.1, p.11 et 12. Édition égyptienne. 2– Idem. 

3– Idem. 

4– Al-Istî‘âb fî asmâ’ al-Asahâb, Vol.1, p.2, en marge de «Al-Asâbah». 

Osd ol-Ghâbah, Vol.1, p.3, rapporté de Ibn Athîr. 

communauté musulmane car ils furent des pionniers et firent flotter le drapeau glorieux de l’Islam. Le Noble Coran loue ces premiers partisans de l’islam: 

 ﻦﻳﺬﱠﻟﺍ ﻦﻣ ﹰﺔﺟﺭﺩ ﻢﹶﻈﻋﹶﺍ ﻚﺌﹾﻟﻭﹸﺍ ﹶﻞﺗﺎﻗﻭ ﹺﺢ ﺘﹶﻔﻟﺍ ﹺﻞﺒﹶﻗ ﻦﻣ ﻖﹶﻔﻧﹶﺍ ﻦﻣ ﻢﹸﻜﻨﻣ ﻱ ﹺﻮﺘﺴﻳ ﻻ ﴿

  1 ﴾ ﺍﻮﹸﻠﺗﺎﻗﻭ ﺪﻌﺑ ﻦﻣ ﺍﻮﹸﻘﹶﻔﻧﹶﺍ

«Vous n’êtes pas tous semblables: il y en a parmi vous qui ont combattu avant la victoire, alors que d’autres ont attendu, pour offrir leurs biens et s’engager dans le combat, que la victoire ait été remportée. Les premiers seront élevés de plusieurs degrés au-dessus des autres». 

Cependant, il faut reconnaître que la compagnie du Prophète de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– n'était pas toujours pour eux une occasion de métamorphose, les préservant jusqu’à la fin de leur vie et les mettant automatiquement au rang des justes. Afin de clarifier cette question, il est nécessaire, avant tout, de nous référer au Coran sur lequel tous les musulmans du monde sont d'accord. 

Les «compagnons» du point de vue du Coran  

Dans le message de la Révélation, ceux qui ont eu l'honneur de vivre en compagnie du Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– et ont bénéficié de sa présence, constituent deux groupes: 

Les premier graupe  

Le premier groupe est celui de ceux dont les versets éternels du Coran font l’éloge et que le Coran présente comme les                                                               

1– Sourate «Hadîd» 57:10. 

 

LE CHIISME REPOND 108 

fondateurs de la grandeur de l’islam. Nous rappelons certains versets du Livre divin qui concernent ce groupe de compagnons: 

1- Les pionniers 

 ُﷲﺍ ﻲﺿﺭ ﻥﺎﺴﺣﺎﹺﺑ ﻢﻫﻮﻌﺒﺗﺍ ﻦﻳﺬﱠﻟﺍﻭ ﹺﺭﺎﺼﻧﹶﺄﹾﻟﺍﻭ ﻦﻳﹺﺮﹺﺟﺎﻬﻤﹾﻟﺍ ﻦﻣ ﹶﻥﻮﹸﻟﻭﹶﺄﹾﻟﺍ ﹶﻥﻮﹸﻘ ﺎ ﺴﻟﺍﻭ ﴿

 ﻚﻟﹶﺫ ﹰﺍﺪﺑﺃ ﺎﻬﻴﻓ ﻦﻳﺪﻟﺎﺧ ﺭﺎﻬﻧﹶﺄﹾﻟﺍ ﺎﻬﺘﺤ ﻦﻣ ﻱ ﹺﺮﺠ ﺕﺎﻨﺟ ﻢﻬﹶﻟﺪﻋﺃﻭ ﻪﻨﻋ ﺍﻮﺿﺭﻭ ﻢﻬﻨﻋ

  1﴾ﻢﻴﻈﻌﻟﺍ ﺯﻮﹶﻔﹾﻟﺍ

«Quant à ceux qui sont venus les premiers parmi les émigrés et les auxiliaires du Prophète et ceux qui les ont suivis dans le bien: Dieu est satisfait d’eux et ils sont satisfaits de Lui». 

2- Ceux qui conclurent le pacte sous l’arbre  

 ﻢﹺﻬﹺﺑﻮﹸﻠﹸﻗ ﻲﻓ ﺎﻣ ﻢﻠﻌﹶﻓ ﺓﺮﺠﺸﻟﺍ ﺖﺤ ﻚﻧﻮﻌﹺﻳﺎﺒ ﺫ ﲔﹺﻨﻣﺆﻤﹾﻟﺍ ﹺﻦﻋ ﻪﱠﻠﻟﺍ ﻲﺿﺭ ﺪﹶﻘ ﴿

  2 ﴾ ﺎﺒﻳﹺﺮﹶﻗ ﺎﺤﺘﹶﻓ ﻢﻬﺑﺎﹶﺛﹶﺃﻭ ﻢﹺﻬﻴﹶﻠﻋ ﹶﺔﻨﻴﻜﺴﻟﺍ ﹶﻝﺰﻧﹶﺄﹶﻓ

«Dieu était satisfait des croyants quand ils te prêtèrent serment sous l’Arbre. Il connaissait le contenu de leur cœur. Il a fait descendre sur eux la Sakina. Il les a récompensés par une prompte victoire». 

3- Les émigrants 

 ﻪﱠﻠﻟﺍ ﻦﻣ ﺎﹰﻠﻀﹶﻓ ﹶﻥﻮﻐﺘﺒﻳ ﻢﹺﻬﻟﺍﻮﻣﹶﺃﻭ ﻢﻫﹺﺭﺎﻳﺩ ﻦﻣ ﺍﻮﺟﹺﺮﺧﹸﺃ ﻦﻳﺬﱠﻟﺍ ﻦﻳﹺﺮﹺﺟﺎﻬﻤﹾﻟﺍ ِﺀﺍﺮﹶﻘﹸﻔﹾﻠﻟ ﴿

 3 ﴾ ﹶﻥﻮﹸﻗﺩﺎﺼﻟﺍ ﻢﻫ ﻚﺌﹶﻟﻭﹸﺃ ﻪﹶﻟﻮﺳﺭﻭ ﻪﱠﻠﻟﺍ ﹶﻥﻭﺮﺼﻨﻳﻭ ﺎﻧﺍﻮﺿﹺﺭﻭ

                                                             

1– Sourate «Tawbah» 9:100. 

2– Sourate «Fath» 48:18. 

3– Sourate «Hachr»59:8. 


«Le butin est destiné aux émigrés qui sont pauvres, qui ont été expulsés de leurs maisons et privés de leurs biens tandis qu’ils recherchaient une faveur de Dieu et Sa satisfaction et qu’ils portaient secours à Dieu et à Son Prophète, ceux-là sont les véridiques!» 

4- Les compagnons de guerre  

 ﺎﻌﱠﻛﺭ ﻢﻫﺍﺮﺗ ﻢﻬﻨﻴﺑ ُﺀﺎﻤﺣﺭ ﹺﺭﺎﱠﻔﹸﻜﹾﻟﺍ ﻰﹶﻠﻋ ُﺀﺍﺪﺷﹶﺃ ﻪﻌﻣ ﻦﻳﺬﱠﻟﺍﻭ ﻪﱠﻠﻟﺍ ﹸﻝﻮﺳﺭ ﺪﻤﺤﻣ ﴿

  1﴾ ﺩﻮﺠﺴﻟﺍ ﹺﺮﹶﺛ ﻦﻣ ﻢﹺﻬﻫﻮﺟﻭ ﻲﻓ ﻢﻫﺎﻤﻴﺳ ﺎﻧﺍﻮﺿﹺﺭﻭ ﻪﱠﻠﻟﺍ ﻦﻣ ﺎﹰﻠﻀﹶﻓ ﹶﻥﻮﻐﺘﺒﻳ ﺍﺪﺠﺳ

«Mohammad est le Prophète de Dieu. Ses compagnons sont durs envers les impies, bons et compatissants entre eux. Tu les vois, inclinés, prosternés, recherchant la grâce de Dieu et Sa satisfaction. On les reconnaît aux traces de prosternations qu'ils ont au front». 

Le deuxieme groupe 

L’autre groupe de ceux qui ont connu le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– étaient des gens à deux visages et au cœur malade, dont le Coran dévoile la nature et avertit le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–. Nous rappelons ici quelques exemples de versets relatifs à ce groupe: 

1- Les hypocrites démasqués  

 ﻪﱠﻠﻟﺍﻭ ﻪﹸﻟﻮﺳﺮﹶﻟ ﻚﻧﹺﺇ ﻢﹶﻠﻌﻳ ﻪﱠﻠﻟﺍﻭ ﻪﱠﻠﻟﺍ ﹸﻝﻮﺳﺮﹶﻟ ﻚﻧﹺﺇ ﺪﻬﺸﻧ ﺍﻮﹸﻟﺎﹶﻗ ﹶﻥﻮﹸﻘﻓﺎﻨﻤﹾﻟﺍ ﻙَﺀﺎﺟ ﺍﹶﺫ ﴿

  2﴾ ﹶﻥﻮﺑﺫﺎﹶﻜﹶﻟ ﲔﻘﻓﺎﻨﻤﹾﻟﺍ ﱠﻥﹺﺇ ﺪﻬﺸﻳ

                                                             

1– Sourate «Fath» 48:29. 

2– Sourate «Monâfiqûn» 63:1. 

 

LE CHIISME REPOND 110 

«Quand les hypocrites viennent à toi, ils disent: «Nous attestons que tu es le Prophète de Dieu!» Dieu sait que tu es Son Prophète, et Dieu atteste que les hypocrites sont des menteurs». 

2- Les hypocrites cachés 

 ﻻ ﹺﻕﺎﹶﻔﻨﻟﺍ ﻰﹶﻠﻋ ﺍﻭﺩﺮﻣ ﺔ ﻨﻳﺪﻤﹾﻟﺍ ﹺﻞﻫﹶﺃ ﻦﻣﻭ ﹶﻥﻮﹸﻘﻓﺎﻨﻣ ﺏ ﺍﺮﻋﹶﺄﹾﻟﺍ ﻦﻣ ﻢﹸﻜﹶﻟﻮﺣ ﻦﻤﻣﻭ ﴿

  1 ﴾ ﻢﻬﻤﹶﻠﻌﻧ ﻦﺤ ﻢﻬﻤﹶﻠﻌﺗ

«Parmi les Bédouins qui vous entourent et parmi les habitants de Médine, il y a des hypocrites obstinés. Tu ne les connais pas; Nous, Nous les connaissons…». 

3- les gens au cœur malade  

  2 ﴾ ﺍﺭﻭﺮﹸﻏ ﺎﱠﻟﹺﺇ ﻪﹸﻟﻮﺳﺭﻭ ﻪﱠﻠﻟﺍ ﺎﻧﺪﻋﻭ ﺎﻣ ﺽ ﺮﻣ ﻢﹺﻬﹺﺑﻮﹸﻠﹸﻗ ﻲﻓ ﻦﻳﺬﱠﻟﺍﻭ ﹶﻥﻮﹸﻘﻓﺎﻨﻤﹾﻟﺍ ﹸﻝﻮﹸﻘ ﺫ ﹺﺇﻭ ﴿

«Quand les hypocrites et ceux dont les cœurs sont malades disaient: «Dieu et son Prophète ne nous ont fait des promesses que pour nous tromper…». 

4- Les pécheurs 

 ﺏ ﻮﺘﻳ ﹾﻥﹶﺃ ﻪﱠﻠﻟﺍ ﻰﺴﻋ ﺎﹰﺌﻴﺳ ﺮﺧَﺁﻭ ﺎﺤﻟﺎﺻ ﺎﹰﻠﻤﻋ ﺍﻮﹸﻄﹶﻠﺧ ﻢﹺﻬﹺﺑﻮﻧﹸﺬﹺﺑ ﺍﻮﹸﻓﺮﺘﻋﺍ ﹶﻥﻭﺮﺧَﺁﻭ ﴿

  3 ﴾ ﻢﻴﺣﺭ ﺭﻮﹸﻔﹶﻏ ﻪﱠﻠﻟﺍ ﱠﻥﹺﺇ ﻢﹺﻬﻴﹶﻠﻋ

«D’autres ont reconnu leurs péchés; ils ont mêlé une bonne action à une autre mauvaise. Il se peut que Dieu revienne vers eux. Dieu est Celui qui pardonne, Il est miséricordieux». 

                                                             

1– Sourate «Tawbah» 9:101. 

2– Sourate «Ahzâb» 33:12. 

3– Sourate «Tawbah» 9:102. 

En plus des versets Coraniques, de nombreux hadith nous sont parvenus du Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– blâmant certains «compagnons». Nous en donnons deux exemples: 

1- Abû Hâzim rapporte de Sahl ibn Sa‘d: «Le Prophète a dit:  

 ﻲﻠﻋ ﹼﻥ ﺩ ﲑﻟﻭ ﹰﺍﺪﺑﺍ ﺄﻤﻈﻳ ﱂ ﺏﺮﺷ ﻦﻣﻭ ﺏﺮﺷ ﺩﺭﻭ ﻦﻣ ﺽﻮﳊﺍ ﻰﻠﻋ ﻢﻜﻃﺮﻓ ﺎﻧﺃ ﴿

 ﴾ ﻢﻬﻨﻴﺑﻭ ﲏﻴﺑ ﻝﺎﳛ ﹼﰒ ﲏﻧﻮﻓﺮﻌﻳﻭ ﻢﻬﻓﺮﻋﺃ ﻡ ﺍﻮﻗﺃ

«Je vous envoie à une fontaine, celui qui la rejoint et s’y désaltère, n’aura plus soif pour l’éternité, et il y a des gens qui me rejoignent et que je connais alors qu’eux aussi me connaissent, pourtant une séparation se produira entre eux et moi». 

Abû Hâzim a dit: «Alors que je lisais ce Hadith, No’mân ibn Abî Ayyâch m'a demandé si j'avais entendu la même chose de Sahl?» J’ai répondu que oui. Il a poursuivi: «Je certifie que Abû Sa‘îd Al-Khidrî ajoutait ceci à ce Hadith: Le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– a dit:  

 ﻝﺪﺑ ﻦﳌ ﹰﺎ ﻘﺤﺳ ﹰﺎ ﻘﺤﺳ ﻝﻮﻗﺄﻓ ﻙﺪﻌﺑ ﺍﻮﺛﺪﺣﺃ ﺎﻣ ﻱﺭﺪﺗﻻ ﻚﻧﺍ ﻝﺎﻘﻴﻓ ﻲﻨﻣ ﻢﻬﻧﺍ ﴿

  1﴾ﻱﺪﻌﺑ

«Ceux-là sont de moi». Puis on dira: «Est-ce que tu ne sais pas ce qu’ils feront après toi?» Alors il dit: «Malheur, malheur à celui qui après moi, transformera (les lois)!» 

Les phrases: «que je connais alors qu’eux aussi me connaissent» et «celui qui après moi transformera les lois»,                                                               

1– Djâmi‘ al-Ossûl (Ibn Athîr), Vol.11, Livre de l’arrivée des hommes à la fontaine, p.120, hadith n°7972. 

 

LE CHIISME REPOND 112 

concernent obligatoirement les compagnons du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, qui l’accompagnaient. Ce Hadith a été rapporté également par Bokhârî et Moslim. 

2- Bokhârî et Moslim ont rapporté du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–: 

 ﻦﻋ ﻥﻭﺆﻠﺤﻴﻓ – ﱵﻣﺃ ﻦﻣ ﻝﺎﻗ ﻭﺃ – ﰉﺎﺤﺻﺍ ﻦﻣ ﹲﻂﻫﺭ ﺔﻣﺎﻴﻘﻟﺍ ﻡﻮﻳ ﻲﻠﻋ ﺩﺮﻳ﴿

 ﺍﻭﺪﺗﺭﺍ ﻢﻬﻧﺍ ﻙﺪﻌﺑ ﺍﻮﺛﺪﺣﺃ ﺎﲟ ﻚﻟ ﻢﻠﻋﻻ ﻪﻧﺍ ﻝﻮﻘﻴﻓ ﰉﺎﺤﺻﺃ ﺏﺭ ﺎﻳ ﻝﻮﻗﺄﻓ ﺽﻮﳊﺍ

  1 ﴾ﻯﺮﻘﻬﻘﻟﺍ ﻢﻫﺭﺎﺑﺩﺃ ﻰﻠﻋ

«Au Jour de la Résurrection, un groupe de mes compagnons – ou de ma communauté – me rejoindra, puis sera éloigné de la fontaine (de Kawthar), alors je dirai: «Seigneur, ceux-là font partie des miens», et Dieu dira: «Tu ne sais pas ce qu’ils ont fait après toi, ils sont retournés à leur état antérieur (celui de l’époque de l’ignorance…)». 

Conclusion 

A partir des versets du Coran et de la Tradition du Prophète – les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– il est clair que les compagnons et les gens qui ont vécu en compagnie du Prophète n’étaient pas tous au même niveau de vertu, ni de la même nature. Une partie d’entre eux était des gens transformés et illuminés par cette compagnie, de la plus grande dignité et dont les précieux services ont renforcé l'Islam à ses débuts.  

L’autre partie était constituée d'hypocrites au cœur malade et de pécheurs.1  

                                                             

1– Djâmi‘ al-Ossûl, Vol.11, p.120, hadith n°7973. 

Voilà l’avis des chiites à propos des compagnons du Prophète – les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille–, en fonction du Livre de Dieu et de la Sunna.                                                                                                                          

1– Pour plus de détails, se référer au commentaire de la sourate «Monâfiqûn» (les hypocrites). 

Quel est le sens du mot‘ah (mariage temporaire) et pourquoi les chiites le considèrent-ils comme licite?  

Réponse:  

Le mariage est une union entre l’épouse et le mari. Il arrive que cette union soit définitive, dans ce cas, aucune limite de temps n’est spécifiée dans le contrat, il se peut aussi qu'elle soit temporaire et d'une durée déterminée. Il s'agit de deux formes de mariages légaux islamiques. Leur seule différence réside dans leur durée. Les clauses suivantes sont valables à la fois, dans le mariage temporaire et dans le mariage permanent: 

1- Il ne doit pas y avoir d’obstacles légaux au mariage comme par exemple, une parenté directe ou indirecte, qui annulerait le contrat. 

2- La somme (ou la description des biens, offerts à la femme) et satisfaisant les deux parties, doit être inscrite dans le contrat. 3- La durée du mariage doit être déterminée. 4- Un contrat légal doit être exécuté. 5- les enfants nés de ce mariage sont légitimes comme les enfants nés d'un mariage permanent, et ont le droit d'être 

LE CHIISME REPOND 116 

inscrits à l'état civil et de recevoir un acte d’identité. A ce sujet, il n’existe aucune différence entre le contrat de mariage permanent et temporaire. 

6- Les enfants sont à la charge du père et héritent de leur père et de leur mère. 

7- Lorsque la durée du mariage touche à sa fin, si la femme n’est pas ménopausée, il faut observer le délai légal d'attente et si durant ce délai, la femme voit qu'elle est enceinte, elle doit s’abstenir de toute sorte de mariage jusqu’au terme de la grossesse. 

De la même façon, les autres règles du mariage permanent doivent être respectées dans le mariage temporaire. La seule différence est que les dépenses de la femme ne sont pas à la charge du mari et si la femme, au moment du contrat, ne mentionne pas la condition d’héritage, elle n’héritera pas de son mari. Ces deux différences n’ont pas d’influence sur la nature du mariage. 

Nous sommes tous certains que la religion islamique est un ensemble de lois permanentes qui répondent à tous les besoins de la société. Si un jeune pour ses études, par exemple, doit résider de longues années, dans un pays étranger ou une ville lointaine, ou n'a pas les moyens financiers d'accéder au mariage permanent, il ne lui reste que trois solutions: a. Rester célibataire.  

b. Tomber dans la prostitution ou le péché c. Epouser selon les règles citées, une femme avec qui l'union est permise légalement, pour une durée déterminée. Au sujet du premier cas, il faut dire qu'on se trouve le plus souvent, face à un échec, car renoncer à tout acte sexuel, 

patienter et endurer, est pratiquement irréalisable, et est une voie qui ne peut être choisie par tout le monde. Ceux qui ont choisi la seconde voie tombent dans la corruption et la misère morale. Du point de vue de l’islam ce sont des actes interdits (harâm), et approuver cela sous prétexte de nécessité, est une déviation intellectuelle et morale. Par conséquent, seule la troisième solution est conseillée par l’islam comme elle l'était du temps du Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– avant de devenir après lui, un sujet de divergences. Nous sommes contraints de rappeler à ceux qui craignent que le mariage temporaire soit illicite, de prêter attention au fait que l’ensemble des juristes et des savants musulmans ont reconnu que son équivalent, du point de vue de la raison, dans le mariage permanent, est conclu par les conjoints avec la probabilité d'un divorce tout de suite après le mariage. Il est clair qu’une telle alliance n'est permanente qu'en apparence et qu'en réalité, il s'agit aussi d'une alliance temporaire. La différence entre le type de mariage permanent et le mariage temporaire est que ce dernier est temporaire tant en apparence qu’en réalité, alors que le type de mariage permanent est permanent en apparence mais temporaire en réalité. 

Comment se fait-il que ceux qui autorisent le mariage permanent, qui est reconnu par tous les juristes musulmans, craignent de légaliser et d’autoriser le mariage temporaire? Nous avons présenté le mariage temporaire, présentons maintenant les preuves de son caractère licite et légal, en deux étapes:  

 

LE CHIISME REPOND 118 

1. Le caractère licite du mariage temporaire à l’aube de l’islam.  

2. L’abrogation de ce décret à l’époque du Prophète de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa 

Famille–.  

La preuve évidente du caractère licite du mariage temporaire est le verset: 

  1 ﴾ ﹰﺔﻀﻳﹺﺮﹶﻓ ﻦﻫﺭﻮﺟﺃ ﻦﻫﻮﺗﺂﻗ ﻦﻬﻨﻣ ﻪﹺﺑ ﻢﺘﻌﺘﻤﺘﺳﺍ ﺎﻤﹶﻓ ﴿

«Versez le douaire prescrit aux femmes dont vous aurez joui». 

Les termes de ce verset sont une preuve évidente de l'existence en islam, du mariage temporaire: 

Premièrement: Le terme istimtâ‘ (عﺎﺘﻤﺘﺳا)2 a apparemment été employé au sujet du mariage temporaire car s’il s’agissait du mariage permanent, le contexte l'aurait précisé. 

Deuxièmement: Le terme odjûrahonna (ﱠﻦُھَرﻮُﺟُا ) a été employé dans le sens de «leur salaire» qui constitue une preuve évidente qu'il s'agit du mot‘ah (mariage temporaire) car au sujet du mariage permanent on emploie le terme de mahriyah (ﮫﯾﺮﮭﻣ) ou sadâq (قاﺪﺻ). 

Troisièmement: Les exégètes chiites et sunnites ont écrit que ce verset a été révélé au sujet du mariage temporaire. Dans son commentaire Dorr al-Manthûr, Djalâl od-Dîn Soyûtî a rapporté de Ibn Djarîr et de As-Soddî, que le verset ci-dessus concernait le mariage temporaire.3                                                                

1– Sourate «Nisâ’» 4:24. 

2– Même racine que Mot‘ah, exprimant l’aspect provisoire. 3– Ad-Dorr al-Manthûr, Vol.2, p.140, suite du verset cité. 

Abû Dja‘far Mohammad ibn Djarîr Tabarî, dans son commentaire, a rapporté de As-Soddî, Modjâhid et Ibn Abbâs que ce verset concernait le mariage temporaire.1  

Quatrièmement: Les compilateurs de Hadith justes et dotés de chaînes de transmission fiables, ont également reconnu cela. A titre d’exemple, Moslim ibn Hajâj, dans son Sahîh, rapporte de Djâbir ibn ‘Abd Allâh et de Salama ibn Akwa: 

 ﺪﻗ ﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ ﱠﻥ ﺇ ﻝﺎﻘﻓ ﻢﱠﻠﺳﻭ ( ﻪ ﺁ ﻭ ) ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﱠﻠﺻ ﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ ﻱﺩﺎﻨﻣ ﺎﻨﻴﻠﻋ ﺝﺮﺧ» 2 «ﺀﺎﺴﻨﻟﺍ ﺔﻌﺘﻣ ﲏﻌﻳ ؛ﺍﻮﻌﺘﻤﺘﺴﺗ ﻥﺃ ﻢﻜﻟ ﻥﺫﺃ

«Le porte-parole du Prophète de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– est venu à nous et a dit: «Le Prophète de Dieu vous donne l’autorisation du istimtâ‘ 

(عﺎﺘﻤﺘﺳا) c’est à dire de jouir des femmes temporairement». Les Hadith fiables dans ce domaine, dotés de chaînes correctes de transmission, sont trop nombreux pour être insérés dans ce livre. Par conséquent, nous retiendrons que le caractère licite du mariage temporaire à l’aube de l’islam et à l’époque du Noble Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– est l’objet du consensus des savants et des commentateurs musulmans.3  

Est-ce que le sens du verset du mot‘ah, a été abrogé?                                                               

1– Djâmi‘ al-Bayân fî Tafsîr al-Qor’ân, 5ème partie, p.9. 2– Sahîh de Moslim, 4ème partie, p.130. Edition égyptienne. 3– Quelques références à titre d’exemple: Sahîh Bokhârî, Chap. du «ﻊّﺘﻤﺗ». Mosnad Ahmad, Vol.4, p.436 et Vol.3, p.356. Al-Mowattâ’a (Mâlik), Vol.2, p.30. Sonan Beyhaqî, Vol.7, p.306. Tafsîr Tabarî, Vol.5, p.9. La Nihâyah d’ Ibn Athîr, Vol.2, p.249. Tafsîr Râzî, Vol.3, p.201. 

Târîkh d’ Ibn Khalkân, Vol.1, p.359. Ahkâm al-Qor’ân (Djassâs), Vol.2, p.178. Mohâdhirât de Râghib, Vol.2, p.94. Al-Djâmi‘ al-Kabîr (Soyûtî), Vol.8, p.293. Le Fath al-Bârî d’ Ibn Hadjar, Vol.9, p.141.  

 

LE CHIISME REPOND 120 

On trouvera peu de gens qui doutent du caractère licite du mariage temporaire à l’époque du Prophète de Dieu –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– mais les avis sont différents à propos de la permanence ou de l'abrogation de ce décret. 

Le Hadith et l’Histoire de l’islam indiquent que l'application de ce décret divin était courante chez les musulmans jusqu’à l'époque du second calife qui l'a prohibé. Moslim ibn Hajâj, dans son Sahîh, rapporte qu'Ibn Abbâs et Ibn Zobayr étaient en désaccord au sujet de l'interprétation du mot 

mot‘ah (pour la femme ou le Pèlerinage). Djâbir ibn ‘Abd Allâh a dit: 

 ﺪﻌﻧ ﻢﻠﻓ ﺮﻤﻋ ﺎﻤﻬﻨﻋ ﺎﻧﺎ ﱠﰒ ﻢﱠﻠﺳﻭ ( ﻪ ﺁ ﻭ ) ﻪﻴﻠﻋ ﷲﺍ ﻰﱠﻠﺻ ﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ ﻊﻣ ﺎﳘﺎﻨﻠﻌﻓ» 1 «ﺎﻤﳍ

«Nous accomplissions les deux comme le Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– nous l'avait enseigné, c'est ‘Omar qui les a interdits ensuite et nous ne les avons plus accomplis». 

Djalâl od-Dîn Soyûtî a rapporté dans son commentaire, de ‘Abdol-Razzâq et d'Ibn Djarîr, eux-mêmes le rapportant de Hakam, qu’il lui avait été demandé si le verset du mot‘ah avait été abrogé. Il avait répondu «non» et Alî –les bénédictions de Dieu soient sur lui– a dit: 

 2 «ﻲﻘﺷﹼﻻﺍ ﯽﻧﺯ ﺎﻣ ﺔﻌﺘﳌﺍ ﻦﻋ ﯽ ﺮﻤﻋ ﹼﻥﺍ ﻻﻮﻟ»

«Si ‘Omar ne s’était pas opposé au mot‘ah, personne ne serait tombé dans la fornication, hormis un misérable».                                                               

1– Sonan Beyhaqî, Vol.7, p.206. Sahîh de Moslim, Vol.1, p.395. 2– Ad-Dorr al-Manthûr, Vol.2, p.140, à la suite du verset du mot‘ah. 

Alî ibn Mohammad Qûchtchî a dit également: «‘Omar ibn Khattâb a dit en chaire:  

 ﻦﻬﻴﻠﻋ ﺐﻗﺎﻋﺃﻭ ﻦﻬﻣﺮﺣﺃﻭ ﻦﻬﻨﻋ ﻰﺃ ﺎﻧﺃ ﷲﺍ ﻝﻮﺳﺭ ﺪﻬﻋ ﻰﻠﻋ ﻦ ﻛ ﺙﻼﺛ ﺱﺎﻨﻟﺍ ﺎﻬﻳﺍ»

   1 «ﻞﻤﻌﻟﺍ ﲑﺧ ﻰﻠﻋ ﻲﺣﻭ ﺞﳊﺍ ﺔﻌﺘﻣﻭ ﺀﺎﺴﻨﻟﺍ ﺔﻌﺘﻣ ﻰﻫﻭ

«Il y avait trois choses permises au temps de l’Envoyé de Dieu que j’interdis aujourd’hui, en condamnant ceux qui les accomplissent. Ce sont le «mot‘ah des femmes», le «mot‘ah du Pèlerinage» et le fait de dire «Hayya ‘alâ khayril ‘amal, dans l’adhan». 

Les Hadith à ce sujet sont trop nombreux pour être rapportés ici.2  

Le mariage temporaire fait partie des différentes sortes de contrats de mariage, permanent ou temporaire. Une femme avec laquelle est contractée une union temporaire, devient l'épouse légitime de l'homme, et son mari devient l’époux légitime de cette femme. Un tel mariage est concerné par tous les versets relatifs au mariage. 

Le Coran déclare: 

  3 ﴾ ﻢﻬﻧﺎﻤﻳﹶﺍ ﺖ ﹶﻜﹶﻠﻣ ﺎﻣ ﻭﹶﺍ ﻢﹺﻬﹺﺟﺍﻭﺯ ﻰﻠﻋ ﱠﻻﺍ ﹶﻥﻮﹸﻈﻓﺎﺣ ﻢﹺﻬﹺﺟﻭﺮﹸﻔﻟ ﻢﻫ ﻦﻳﺬﱠﻟﺍﻭ ﴿

                                                             

1– Charh Tadjrîd de Qûchtchî, discussion sur l’Imâmat, p.484. 

2– Pour plus de détails, référez-vous au: 

Mosnad d’ Ahmad, Vol.3, p. 356 et 363. Al-Bayân wa at-Tabiyyîn (Djâhiz), Vol.2, p.223. Ahkâm al-Qor’ân (Djassâs), Vol.1, p.342. Tafsîr Qortobî, Vol.2, p.370. Al-Mabsût (Sarakhsî Nadjafî), chapitre sur le Hadj et le Qor’ân. Zâd al-Ma‘âd (Ibn Qayyim), Vol.1, p.444. Kanz al‘Amâl, Vol.8, p.293. Le Mosnad d’ Abû Dâwûd Tayâlisî, p.247. Târîkh Tabarî, Vol.5, p.32. Al-Mostabîn (Tabarî), 11. Tafsîr Râzî, Vol.3, p.200 à 202. Tafsîr Abû Hayyân, Vol.3, p.218. 3– Sourate «Al-Mo’minûn» 23: 5 et 6. 


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