Les Chiites et les sciences islamiques
Chapter2
CHAPITRE IV
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS LE DOMAINE DE ‘ILM-UL-KALÂM1
IV. 1- Le tout premier à avoir rédigé un livre dans le domaine de ‘Ilm-ul-Kalâm
Le tout premier à avoir écrit un livre dans le domaine de ‘Ilmul-Kalâm (la théologie scolastique) est le dénommé ‘Isâ Ibn Rawḍa. C'était un chiite imamite de la génération des successeurs des compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille). Son livre parlait du sujet de l'Imâmat. Cet illustre personnage avait vécu jusqu'à l'époque d'Abû Ja‘far al-Manṣûr, le fondateur de la dynastie ‘Abbâside. Ce dernier avait fait de lui un ami intime étant donné qu'il avait été au service de la famille Hachémite. Le livre de ‘Isâ Ibn Rawḍa a été cité par Aḥmad Ibn Abî Ṭâhir dans son livre intitulé «târîkhu Baghdâd». Et selon ce qui est rapporté dans «al-fihrist» de Cheikh an-Najâchi, l'auteur de «târîkhu Baghdâd» a vu personnellement ce livre. Ce fut ensuite le tour d'Abû Hâchim Ibn Moḥammad Ibn ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) Cet illustre savant avait aussi à son actif un livre dans le domaine de ‘Ilm-ul-Kalâm. Il compte d'ailleurs parmi les éminents savants chiites fondateurs de cette discipline. Et selon Ibn Qotayba dans son livre intitulé «al-ma‘ârif», Abû Hâchim Ibn Moḥammad avait légué ses livres à Moḥammad Ibn ‘Ali Ibn ‘Abdullâh Ibn ‘Abbâs al-Hâchimi, de la génération
1. ‘Ilm-ul-Kalâm : Théologie scolastique ou le Verbe (Avec grand V).
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des successeurs des compagnons, juste avant sa mort, et lui avait confié la charge du chiisme après lui. Ces deux honorables savants avaient rédigé leurs livres sur le ‘Ilm-ul-Kalâm bien avant Abû Ḥudheyfa Wâṣel Ibn ‘Aṭâ, le Mu‘tazilite, contrairement à ce prétend de Jalâl-ud-dîn asSuyûṭi.
IV. 2- Le premier Imâmite à avoir ouvert un débat sur le Chiisme
Abû ‘Othmân Jâḥiẓ a dit:
«Le tout premier à avoir ouvert un débat sur le Chiisme est un dénommé Kumeyt Ibn Zayd, le poète. Et d'ailleurs, n'eut été les arguments qu'il avait avancés en faveur du Chiisme, on aurait à jamais été incapable de soutenir cette tendance.» Quant à nous, nous disons:
C'est plutôt Abû Dhar al-Ghifâri, le compagnon du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) qui fut le tout premier à ouvrir un débat sur le chiisme. Il avait séjourné pendant un laps de temps à Damas en Syrie où il avait entrepris de propager la tendance Chiite. Une bonne partie des gens avait répondu favorablement en embrassant le Chiisme. Il avait ensuite quitté Damas pour se rendre à Sarfand et à Mis situés dans la région de Djébel ‘Âmil pour continuer sa propagation. Les habitants de ces villages avaient fini eux aussi par adhérer au Chiisme. Toutefois, on lit dans le livre intitulé «’amal al-’âmil» que lorsqu'Abû Dhar al-Ghifâri avait été en exil à Damas, beaucoup de gens avaient adhéré au Chiisme grâce à sa propagation. Ceci avait fait que Mu‘âwiya soit obligé de l'expulser de la ville de Damas en l'envoyant à l'intérieur du pays. Abû Dhar al-Ghifâri avait élu domicile à Djébel ‘Âmil où il convertit encore les gens au Chiisme.
Abul-Faraj Ibn an-Nadîm a écrit quant à lui dans son «alfihrist»:
«Le tout premier à avoir ouvert un débat sur la tendance Imâmite était le dénommé ‘Ali Ibn Ismâ‘îl Ibn Meytham atTammâr. Et son père Meytham était l'un d'honorables compagnons du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). ‘Ali Ibn Ismâ‘îl avait à son actif une série de livres dans ce domaine dont le livre intitulé «al-imâma» et un autre intitulé «al-istiḥqâq». Quant à nous, nous disons:
Nous avons déjà eu à prouver que ce ‘Ali Ibn Ismâ‘îl Ibn Meytham at-Tammâr avait été devancé par ‘Isâ Ibn Rawḍa et beaucoup plus par Cheikh Kumeyt d'ailleurs. En effet, ‘Ali Ibn Ismâ‘îl Ibn Meytham at-Tammâr avait vécu à l'époque de Hichâm Ibn al-Ḥakam à Bagdad où il avait débattu avec Abul-Hudheyl sur l'Imâmat, Ḍirâr Ibn ‘Amru aḍ-Ḍabîy ainsi qu'avec Nâẓir an-Niẓâm qu'il avait d'ailleurs convaincus, selon ce que rapporte Cheikh al-Mortaḍâ dans son livre intitulé «al-fuṣûl al-mukhtâra».
Ali Ibn Ismâ‘îl était bien sûr compté parmi les grands maîtres de ‘Ilm-ul-Kalâm dans le monde chiite, mais il n'était pas pour autant le tout premier à avoir ouvert un débat dans ce domaine. En effet, Abû Dhar al-Ghifâri et ses onze collègues l'avaient de loin devancé dans ce domaine, selon ce que nous prouve le hadith rapporté par Cheikh aṭ-Ṭabarsi dans son livre intitulé «al-Iḥtijâj». Il s'agit de: Khâlid Ibn Sa‘îd Ibn al-‘Âṣ, Salmâne al-Fârsi, Miqdâd Ibn al-Aswad al-Kondi, Bureyda al-Aslami, ‘Ammâr Ibn Yâsser, Oubeyy Ibn Ka‘b, Khozeyma Ibn Thâbit, Abul-Heytham Ibn at-Teyhân, Sahl Ibn Ḥunayf et Abû Ayyûb al-Anṣâri (Qu'Allah le Très-Haut soit satisfait d'eux tous).
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IV. 3 - Les maîtres chiites les plus célèbres dans le ‘Ilm-ulKalâm
Nous les avons regroupés selon leurs classes dans notre livre de base.
La première classe
Dans la première classe, nous avons des noms tels que:
Kumayl Ibn Ziyâd qui résidait à Kufa
Cet honorable fidèle était sorti de l'école du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Ce dernier lui avait d'ailleurs annoncé qu'il serait assassiné par le prince al-Ḥajjâj, ce qui eut lieu à Kufa en l'an 83 de l'Hégire.
Suleym Ibn Qais al-Hilâli
Il s'agit d'un fidèle de la génération des successeurs des compagnons. Il est décédé d'une mort naturelle à l'époque même du prince al-Ḥajjâj qui avait vainement tenté de l'assassiner à maintes reprises.
Comme nous l'avons déjà mentionné, il était l'un de fidèles compagnons de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui).
Ḥârith al-A‘war al-Hamdâni
Il avait des entretiens et des débats avec ses opposants sur les des principes de base de la jurisprudence (Uṣûl-ul-fiqh). Il était lui aussi sorti de l'école du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Il est décédé en l'an 65 de l'Hégire.
Nous lui avons écrit une assez longue biographie dans notre livre de base.
Jâbir Ibn Yazîd Ibn Ḥârith al-Ju‘fî
Beaucoup plus connu sous le nom d'Abû ‘Abdullâh al-Kufi, il était vraiment doué dans le domaine de Uṣûl et autres disciplines islamiques. Il était sorti de l'école de l'Imam alBâqir (Que la paix soit sur lui).
La deuxième classe
Parmi les grandes figures de la deuxième classe, nous retrouvons des noms tels que:
Qays al-Mâṣir
Cet éminent savant comptait parmi les grandes figures de la théologie scolastique de son époque. Un vrai maître du Verbe. Les gens voyageaient de tous les coins de la planète pour assister à ses leçons. Il est tout droit sorti de l'école de l'Imam Zayn-ul-‘Abîdîn ‘Ali Ibn al-Ḥussein (Que la paix soit sur eux tous). Et l'Imam Abû ‘Abdullâh aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui) avait eu d'ailleurs à confirmer les qualités scientifiques de cet illustre savant.
En effet, Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui) lui avait déclaré:
«Toi et al-Aḥwal vous êtes vraiment compétents et pleins de qualités.»
Quant à cet al-Aḥwal, ce n'était autre que Abû Ja‘far Moḥammad Ibn ‘Ali Ibn Nu‘mân Ibn Abî Ṭarifa al-Bajali alAḥwal. Il faisait tourner un magasin au sein de «Ṭâq alMaḥâmil» à Kufa.
On l'avait surnommé «Chayṭân-uṭ-Ṭâq» (le diable de Ṭâq) étant donné qu'à chaque fois qu'on le défiait dans un débat, il donnait une réponse qui s'avérait toujours correcte et logique. Il était aussi tout droit sorti de l'école de l'Imam Zayn-ul‘Abîdîn (Que la paix soit sur lui).
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Cet illustre personnage avait à son actif une série de livres parmi lesquels «’if‘al, lâ taf‘al» ; «al-iḥtijâj fî imâmati Amîr-ilMu’minîne ‘alayhis-salâm», sur l'Imâmat de l'Imam ‘Ali Ibn Abî
Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) ; «al-kalâm ‘alal-khawârij», sur les Kharijites ; «mujâlisa ma‘al-imâm Abû Ḥanîfa wal-Murji’a», sur sa rencontre avec l'imam Abû Ḥanîfa et les Morgiites ; «alma‘rifah» et le livre intitulé «ar-radd ‘alal-Mu‘tazila», contre la foi Mu‘tazilite.
Ḥimrân Ibn A‘yune
Il était le frère de Zorâra Ibn A‘yune: Cet illustre savant était aussi l'un des produits de l'Imam Zayn-ul-‘Abîdîn (Que la paix soit sur lui).
Hichâm Ibn Sâlem
C'était l'un de grands maîtres de la théologie scolastique du monde chiite.
Yûnus Ibn Ya‘qûb
Cet éminent savant était vraiment doué dans le Verbe. L'Imam Abû ‘Abdullâh aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui) lui avait d'ailleurs déclaré:
«Tu as vraiment la capacité d'appuyer avec succès le Verbe sur la tradition».
Faḍḍâl Ibn al-Ḥassan Ibn Faḍḍâl al-Kufi
Il s'agit du célèbre maître de la théologie scolastique. Ce brave orateur avait convaincu tout celui qui avait eu à discuter avec lui.
Et as-Sayyed al-Mortaḍâ avait d'ailleurs reproduit les entretiens de Cheikh Faḍḍâl avec ses opposants dans son livre intitulé «alfuṣûl al-mukhtâra».
Ces cinq illustres personnages avaient tous vécu à la même époque. Ils sont décédés au cours du deuxième siècle de l'Hégire.
La troisième classe
Parmi les grands maîtres du Verbe de la troisième classe, nous retrouvons des noms tels que:
Hichâm Ibn al-Ḥakam:
Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui) avait d'ailleurs dit en parlant de lui:
«C'est quelqu'un qui défend notre cause par son cœur, par sa langue ainsi que par sa main.»
Ce brave savant avait discuté avec les adeptes de toutes les autres écoles et les avait convaincus. Il avait eu toute une multitude de rencontres avec ses opposants, et il a d'ailleurs à son actif une série de livres dans le domaine de la théologie scolastique. Ses hautes qualités scientifiques avaient suscité la jalousie de ses ennemis qui se mirent à le calomnier malgré son innocence. Nous avons cité toutes ses œuvres dans notre livre de base.
Hichâm Ibn al-Ḥakam est décédé en l'an 179 de l'Hégire.
Cheikh Moḥammad Ibn Khalîl Abû Ja‘far al-Baghdâdi, asSakkâk (l'argentier)
Il était l'ami et l'élève de ce Hichâm Ibn al-Ḥakam que nous venons de citer. Il avait également appris l'art du Verbe toujours auprès de son ami Hichâm. Il a lui aussi à son actif une série de livres dans le domaine de ‘Ilm-ul-Kalâm. Nous les avions d'ailleurs cités dans notre livre de base.
Abû Mâlek Ḍaḥḥâk al-Haḍrami
Cet éminent savant était un grand maître de ‘Ilm-ul-Kalâm (théologien scolastique) du monde chiite. Il avait vécu à
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l'époque de l'Imam aṣ-Ṣâdiq ainsi qu'à celle de son fils l'Imam al-Kâẓim (Que la paix soit sur eux tous).
Âl Nobakht (La famille de Nobakht)
Ibn an-Nadîm a déclaré dans son livre intitulé «al-fihrist»:
«La famille Nobakht est connue pour son amour envers ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb et ses descendants (Que la paix soit sur eux tous).
On peut encore lire dans le livre intitulé «riyâḍ-ul-‘ulamâ’»: «Le clan de Banû Nobakht est très célèbre grâce à sa panoplie de Mutakallimîn1 parmi les savants chiites.» Quant à nous, nous disons:
Pour parler de ce Nobakht, c'était un perse qui maîtrisait beaucoup les sciences d'anciennes civilisations. Il avait rejoint al-Manṣûr le Calife ‘Abbasside qui l'avait adopté grâce à son excellente connaissance de l'astronomie. Lorsqu'il était devenu vieux, il avait cédé sa place à son propre fils Abû Sahl. Ce dernier avait également un fils du nom de Faḍl Ibn Abî Sahl Ibn Nobakht à propos duquel l'un de nos savants Chiites avait déclaré:
«Il était à la fois un philosophe et un théologien scolastique. Il était exceptionnel dans les sciences des anciens et il était le meilleur de son époque. Il avait eu l'occasion de traduire en arabe la philosophie intuitive de l'ancienne perse. Il avait écrit une multitude de livres traitant de divers sujets pour subvenir aux besoins de ses contemporains. Ces livres traitaient des thèmes tels que les différentes sortes de philosophie, l'Imâmat, sur lequel il avait d'ailleurs écrit un livre assez volumineux, ainsi que sur les différents domaines de l'astronomie. Il comptait parmi les savants de l'époque du Calife ‘Abbasside Hâroun ar-Rachîd Ibn al-Mahdi
1. Mutakallimîn : C'est le pluriel du mot «Mutakallim» qui signifie grand maître du Verbe, de la théologie scolastique.
dont il dirigeait le département de philosophie. Il avait eu aussi des fils qui étaient tous également devenus de grands savants.» Al-Qafṭi, quant à lui, a écrit dans son livre intitulé «akhbâr alḥukamâ’»:
«Le Faḍl Ibn Nobakht Abû Sahl al-Fârsi en question était l'un des grands maîtres cités dans les livres portant sur le ‘Ilm-ul-Kalâm. Moḥammad Ibn Isḥâq An an-Nadîm et Abû ‘Abdullâh alMarzbâni avaient d'ailleurs eu à citer sa généalogie dans leurs livres respectifs. Il avait vécu à l'époque de Hâroun ar-Rachîd qui lui avait même confié la direction de son département de philosophie».
Quant à nous, nous disons:
Le fils le plus doué de la famille Nobakht était plutôt Isḥâq Ibn Abî Sahl Ibn Nobakht, il avait été formé par son propre père. Et c'est lui d'ailleurs qui avait pris sa place à la tête du département de philosophie du Califat ‘Abbasside. Il avait lui aussi des fils très doués dans le ‘Ilm-ul-Kalâm à l'instar d'Abû Isḥâq Ismâ‘îl Ibn Isḥâq Ibn Sahl Ibn Nobakht. Cet Abû Isḥâq Ismâ‘îl Ibn Isḥâq Ibn Sahl Ibn Nobakht à son tour avait à son actif un livre sur la théologie scolastique intitulé «al-yâqût fil-kalâm». Ce livre fut commenté par al‘Allâma Ibn al-Muṭahhar al-Ḥilli qui avait écrit au tout début: «Ce livre appartient à notre plus ancien Cheikh et notre plus grand maître Abû Isḥâq Ibn Nobakht.» Quant à l'auteur du livre intitulé «riyâḍ-ul-‘ulamâ’», il a dit à son tour:
«On associe souvent le nom de Ibn Nobakht à l'honorable Cheikh Ismâ‘îl Ibn Isḥâq Ibn Nobakht, le célèbre savant spécialiste de la théologie scolastique. Cet illustre savant comptait parmi les plus anciens fidèles imâmites. Il avait à son actif un livre portant sur le ‘Ilm-ul-Kalâm intitulé «al-yâqût filkalâm».»
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Et il avait encore écrit dans un autre passage de ce même livre: «Ismâ‘îl Ibn Nobakht qui était le contemporain du célèbre poète du nom d'Abû Nû’âs…
Il avait deux frères, à savoir Ya‘qûb et Ali, les fils de Isḥâq Ibn Abû Sahl Ibn Nobakht. Ces illustres personnes comptaient parmi les hommes les plus valeureux de la famille. Ils maîtrisaient fort bien la théologie scolastique ainsi que l'astronomie.
Pour parler d'Ali Ibn Isḥâq, il avait lui aussi des fils qui comptaient également parmi les grands savants de l'époque. Il s'agit en effet d'Abû Ja‘far Moḥammad Ibn ‘Ali Ibn Isḥâq Ibn Abû Sahl Ibn Nobakht qui comptait parmi les grands théologiens de l'époque. Il était très vertueux. Ibn an-Nadîm l'a cité dans son livre parmi les grands théologiens scolastiques Chiites. Il y avait aussi Abû Sahl Ismâ‘îl Ibn ‘Ali Ibn Isḥâq Ibn Abû Sahl Ibn Nobakht à propos de qui Cheikh an-Najâchi avait dit: «C'était le Cheikh des maîtres chiites de la théologie scolastique à Bagdad et le meilleur de toute la famille Nobakht à l'époque.»
Ibn an-Nadîm avait aussi dit, en parlant toujours de cet illustre personnage:
«Il était l'un de grands savants et théologiens scolastiques chiites. Il avait des séances de débats au cours desquelles il invitait des théologiens. Et c'était l'oncle maternel de Ḥassan Ibn Mûssâ Abû Moḥammad an-Nobakhti, le célèbre théologien.» Il avait encore dit toujours en parlant de lui: «Il était en même temps théologien et philosophe.» Cheikh an-Najâchi quant à lui avait aussi écrit:
«Notre Cheikh théologien qui n'avait pas d'égal parmi tous ses collègues aussi bien avant le troisième siècle de l'Hégire qu'après.»
Quant à nous, nous disons:
La famille Nobakht avait eu à rédiger des livres sur la théologie scolastique ainsi que sur la philosophie, et nous les avons cités dans notre livre de base. Il n'y avait pas d'ailleurs une quelconque autre famille qui ait à son actif autant de livres que cette illustre famille.
Abû Moḥammad al-Ḥajjâl
Faḍl Ibn Châdhân avait dit en parlant de cette honorable personne:
«C'était l'un de nos adeptes chiites spécialistes de la théologie scolastique. Il était très éloquent et il était vraiment fort dans la discussion».
Abdur-Raḥmân Ibn Aḥmad Ibn Jabraweyh
Il était plus connu sous le nom d'Abû Moḥammad al-‘Askari. Cheikh an-Najâchi a dit, en parlant de lui: «C'était un maître du Verbe vraiment éloquent qui avait à son actif des livres de grande valeur. Il était connu pour sa vertu. Il avait eu à faire des débats avec ‘Abbâd Ibn Soliman et ses pairs. Et d'ailleurs, l'un de ses livres intitulé «al-kâmil filImâma» nous est parvenu. C'est vraiment un très bon livre.»
Moḥammad Ibn Abû Isḥâq
Ibn Baṭṭa avait cité cet honorable théologien scolastique dans son «al-fihrist» en plus d'une multitude de livres qu'il avait écrits.
Quant à nous, nous disons:
Moḥammad Ibn Abû Isḥâq était l'un des savants de l'époque de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur lui) et du Calife
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‘Abbasside, Ma’mûn. Al-Barqi avait eu à rapporter de lui une série de hadiths.
Ibn Momlik
Il s'agit de Moḥammad Ibn ‘Abdullâh Ibn Momlik al-Iṣfahâni qui était l'un de nos honorables chiites théologiens scolastiques. C'était vraiment un homme de grande valeur. Il avait été tout d'abord Mu‘tazilite avant de devenir Chiite grâce à ce ‘AbdurRaḥmân Ibn Aḥmad Ibn Jabraweyh, plus connu sous le nom d'Abû Moḥammad l-‘Askari que nous avons cité plus haut. Il avait à son actif une série de livres dans ce domaine que nous avons cités dans notre livre de base. Il avait vécu à la même époque que le fameux al-Jubâ’ï. Il avait d'ailleurs écrit un livre pour contredire le livre de ce dernier.
Ibn Abî Dâja
Il s'agit en fait d'Ibrâhim Ibn Suleyman Ibn Abî Dâja, plus connu sous le nom d'Abû Isḥâq al-Baṣri. Il comptait parmi les grandes figures dans le domaine de Fiqh, de la théologie scolastique, de la littérature et de la poésie. Jâḥiẓ avait rapporté de lui toute une série de hadiths sans compter qu'il le citait souvent comme référence dans ses livres.
Cheikh Faḍl Ibn Châdhân an-Neysâbûri
Il s'agit de l'un de nos Cheikhs Chiites spécialistes de la théologie scolastique qui maîtrisaient à la fois un bon nombre de sciences islamiques. Il avait à son actif cent quatre vingt livres. C'était l'un des disciples de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur lui). Et il avait vécu d'ailleurs assez longtemps jusqu'à atteindre l'époque de l'Imam al-‘Askari (Que la paix soit sur lui). Il était encore vivant même à la naissance de l'Imam alMahdi (Que la paix soit sur lui).
Abul-Ḥassan ‘Ali Ibn Waṣîf, an-Nâchi’ aṣ-Ṣaghir
Ibn an-Nadîm l'avait cité dans son livre parmi les théologiens scolastiques chiites en plus du livre qu'il avait écrit sur l'Imâmat.
Et Ibn Kathîr avait à son tour écrit dans son livre intitulé «fawât al-wafayât» en parlant de cet honorable Cheikh: «C'était l'un d'éminents théologiens scolastiques du monde chiite.»
Quant à nous, nous disons:
Il avait appris la théologie auprès d'Abû Sahl Ismâ‘îl Ibn ‘Ali Ibn Nobakht. Et en plus de la théologie, il était également compté parmi les grandes figures de la littérature, de la poésie et de la théologie. Il était de Bagdad, et plus précisément de Bâb-ut-Tâq. Il est mort en tant que Chahîd1 brûlé dans le feu, selon ce que rapporte le livre intitulé «ma‘âlim al-‘ulamâ’». Ibn Khallikân avait rapporté dans son livre intitulé «al-wafayât» que le poète al-Mutanabbi assistait aux débats d'Ali Ibn Waṣîf afin d'écrire ses paroles. Ce qui démontre la hauteur du rang qu'il occupait à son époque.
Faḍl Ibn ‘Abdur-Raḥmân al-Baghdâdi
Il s'agit de l'éminent théologien scolastique qui avait à son actif un très volumineux livre intitulé «al-imâma». Ce livre de grande valeur était entre les mains d'Abû ‘Abdullâh al-Ḥussein Ibn ‘Obeydullâh al-Ghaḍâ’iri.
Ali Ibn Aḥmad Ibn ‘Ali al-Khazzaz
C'était un éminent théologien scolastique qui avait à son actif un bon nombre de livres sur le ‘Ilm-ul-Kalâm et il s'interressait également à la jurisprudence. C'est lui l'auteur du livre intitulé «kifâyat-ul-athar fin-nuṣûṣi ‘alal-A’immat al-ithnâ ‘achar».
1. Chahîd : Martyr pour la cause divine.
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Il était beaucoup plus connu sous les noms d'Abul-Qâsim et d'Abul-Ḥassan. Cet honorable savant est décédé et enterré à Rey, aux envrions de l'actuelle ville de Téheran en Iran, à l'époque du célèbre cheikh Ibn Bâbeweyh aṣ-Ṣadûq de qui il avait d'ailleurs rapporté une série de hadiths au sein du livre susmentionné.
Ibn Qiba Abû Ja‘far ar-Râzi Moḥammad Ibn ‘AbdurRaḥmân
Ibn an-Nadîm avait écrit dans son livre, en parlant de lui: «Il comptait parmi les théologiens scolastiques chiites les plus éminents et les plus habîles.»
Ce même Ibn an-Nadîm avait d'ailleurs également cité ses livres.
Cheikh an-Najâchi ainsi que les autres savants spécialistes des rapporteurs de hadiths avaient eu eux aussi à le mentionner dans leurs livres respectifs.
Il est de la même catégorie que Cheikh Abû ‘Abdullâh alMufîd et Cheikh aṣ-Ṣadûq Ibn Bâbeweyh.
As-Sûsanjirdi
Il s'agit de Moḥammad Ibn Bochr al-Ḥamdûni, un membre de la famille Ḥamdûne. Il était connu sous le surnom d'Abul-Ḥussein. Cet honorable savant comptait parmi nos théologiens scolastiques les plus pieux. Il avait accompli cinquante fois le pèlerinage à la Mecque à pieds, et il avait à son actif une série de livres dans le domaine de ‘Ilm-ul-Kalâm. Il avait eu l'occasion de rencontrer Abû Ja‘far Ibn Qiba, Abul-Qâsim al-Balkhi et tant d'autres personnages de la même catégorie. C'est lui l'auteur du livre intitulé «al-muqni‘ fil-imâma».
Ali Ibn Aḥmad al-Kufi
Ibn an-Nadîm avait cité cet illustre savant parmi les célèbres théologiens scolastiques chiites en plus de son livre intitulé «alawṣiyâ’».
Quant à nous, nous lui avons rédigé une biographie assez détaillée dans notre livre intitulé «funûn al-‘ilm» en plus d'une liste de ses livres dans les différents domaines de la science. Il est décédé en l'an 352 de l'Hégire.
‘Abdullâh Ibn Moḥammad al-Balawi
Cet illustre savant était de la tribu de Bali, l'une des tribus de l'Egypte. Ibn an-Nadîm l'a cité dans son livre parmi les théologiens scolastiques chiites en ajoutant qu'il était également un bon prédicateur, un grand jurisconsulte et un vrai savant. Et il avait d'ailleurs ensuite cité les titres de différents livres qu'il avait à son actif.
Cheikh al-Ja‘Ḥamdûni fari
Il s'agit en fait de ‘Abdur-Raḥmân Ibn Moḥammad. Cet éminent savant comptait parmi les Cheikhs et les grandes figures chiites de la théologie scolastique. Ibn an-Nadîm l'avait cité parmi les théologiens scolastiques Chiites en plus des livres qu'il avait écrits dans ce domaine, à savoir: le livre intitulé «al-imâma» et un autre intitulé «alfaḍâ’il»
La quatrième classe
Parmi les grands maîtres du Verbe de la quatrième classe, nous retrouvons des noms tels que:
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Abû Naṣr al-Fârâbi
Cet illustre savant est le tout premier philosophe musulman qui a pu atteindre le degré de «Maître» en philosophie. Il était ainsi reconnu au même degré que le premier Maître1. Quant à nous, nous avons reproduit sa biographie ainsi que la liste de ses œuvres dans notre livre de base. Maître al-Fârâbi est décédé en l'an 339 de l'Hégire.
Abû Bochr
Il s'agit en fait du fameux Aḥmad Ibn Ibrâhim Ibn Aḥmad alQummi (al-‘ammi) qu'Ibn an-Nadîm avait cité parmi les théologiens scolastiques chiites. Cet éminent savant faisait partie de rares personnes qui maîtrisaient à la fois la théologie scolastique et le Fiqh sur lesquels il avait d'ailleurs écrit une série de livres. Il avait été l'élève du célèbre Cheikh al-Jolûdi. Il avait à son actif toute une multitude de livres parmi lesquels le livre intitulé «miḥan alanbiyâ’ wal-awṣiyâ’ wal-awliyâ’». Il est décédé en l'an 350 de l'Hégire.
Ẓâhir (Ṭâhir)
Il s'agit là de l'une de grandes figures de la théologie scolastique.
Ibn an-Nadîm et beaucoup d'autres écrivains auteurs des index l'ont cité parmi les théologiens scolastiques chiites avec beaucoup d'éloges. Et le célèbre Cheikh al-Mufîd est d'ailleurs sorti tout droit de son école.
1. C'est le philosophe du nom d'Aristote qui est souvent considéré comme le tout premier maître en philosophie. Cheikh al-Fârâbi est ainsi considéré comme le deuxième maître.
Cet illustre personnage avait été aux services d'Abul-Jeych alMuẓaffar Ibn al-Khorâsâni. Il a vécu au troisième siècle de l'Hégire.
An-Nâchi’ aṣ-Ṣaghir
Il s'agit d'Ali Ibn Waṣîf. Il était très célèbre dans le domaine de la théologie scolastique et il était vraiment très doué. Ibn an-Nadîm l'avait d'ailleurs également cité dans son livre parmi les théologiens scolastiques chiites. Ce brave fidèle était aussi compté parmi les grands poètes des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous). Nous avons cité l'une de ses strophes dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Abû Ṣaqr al-Mûṣili
Cet honorable savant comptait aussi parmi les grands théologiens scolastiques chiites. Il avait discuté avec le célèbre ‘Ali Ibn ‘Isâ ar-Români lorsqu'il était arrivé à Baghdad et l'avait convaincu.
Le Cheikh Ibn al-Mu‘allim, Cheikh al-Mufîd, avait rapporté l'un de ses débats, auquel il avait d'ailleurs personnellement assisté, dans son livre intitulé «al-‘uyûn wal-maḥâsin».
Le Cheikh Chiite et le réformateur de la loi, le dénommé Cheikh al-Mufîd.
Il s'agit en fait d'Abû ‘Abdullâh Moḥammad Ibn Moḥammad Ibn An Na‘mâni, beaucoup plus connu sous le nom de Ibn alMu‘allim.
Ibn an-Nadîm avait écrit dans son livre en parlant de lui: «Il est le plus grand théologien scolastique chiite. C'est lui le père de la théologie scolastique selon notre école (Chiite). Il était très intelligent et il avait un esprit très vif. Quand je l'avais
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vu, je m'étais vite aperçu qu'il était très doué. Il avait à son actif une série de livres dans ce domaine.» Quant à nous, nous disons:
Il était le plus grand de son époque dans toutes les sciences islamiques. Il est né en l'an 338 et décédé en l'an 409 de l'Hégire.
Abû Ya‘lâ al-Ja‘fari
Il s'agit de Moḥammad Ibn al-Ḥassan Ibn Ḥamza, le successeur du Cheikh al-Mufîd. C'est lui qui avait pris la place de Cheikh al-Mufîd et continué son œuvre. Il était à la fois un bon théologien scolastique et un bon jurisconsulte. Il est décédé en l'an 463 de l'Hégire.
Abû ‘Ali Ibn Sinâ (Avicenne)
Cette illustre personne était le maître de la philosophie aristotélicienne. Il est tellement célèbre que ça ne vaut même plus la peine de chercher à le prouver. Al-Qâzi (le Juge) al-Mar‘achi avait tenté sans succès de prouver le chiisme de cheikh Abu ‘Ali Ibn Sinâ, surnommé «Cheikh le Président», dans le chapitre consacré aux classes des maîtres persans dans son livre intitulé «majâlis al-mu’minîne». Toutefois, ce qui est vrai est qu'il est bel et bien né et a grandi dans un environnement Chiite. Son père était Chiite Ismâ‘îlite. Il est décédé en l'an 428 de l'Hégire. Il était alors âgé de cinquante huit ans.
Cheikh Abu ‘Ali Ibn Miskaweyh ar-Râzi
Cet illustre savant était orginaire de Rey en Iran. Il est résidé et mort et enterré à Isfahan. Il avait maîtrisé pratiquement toutes les sciences et il avait à son actif des livres dans chacune d'elles.
Nous en avons personnellement parlé en plus de la liste complète de ses œuvres dans notre livre de base. Il avait tour à tour collaboré avec le Vizir al-Mohallabî, le Vizir ‘Azud-adDawla Ibn Buweyh, le Vizir Ibn al-‘Amîd et même son fils qui étaient tous des Chiites.
Toute une multitude de chercheurs ont pu confirmer son Chiisme. Nous pouvons citer des noms tels que Mir Moḥammad-Bâqir ad-Dâmâd, Qâzi al-Mar‘achi dans le chapitre consacré aux classes des maîtres persans dans son livre intitulé «majâlis al-mu’minîne» et as-Sayyed al-Khonsâri dans son livre intitulé «ar-rawḍât».
Cheikh Abu ‘Ali Ibn Miskaweyh ar-Râzi est décédé en l'an 431 de l'Hégire. Et il est enterré à Khâjû, l'un des villages d'Isfahan.
As-Sayyed Chérif Mortaḍâ ‘Alam-ul-Hudâ
Cet illustre savant avait à son actif une série de livres considérés comme de vraies sources de références dans le domaine de la théologie scolastique. La tête de la communauté chiite lui avait été confiée à son époque. Personne ne l'égalait en tout dans le domaine de recherches dans toutes les disciplines islamiques.
Nous lui avons écrit une biographie assez détaillée dans notre livre de base en plus de la liste de ses œuvres. As-Sayyed Chérif Mortaḍâ ‘Alam-ul-Hudâ est né au mois de Rajab de l'an 355 de l'Hégire, et il est décédé au mois de Rabi‘ al-Awwal de l'an 436 de la même ère. Il avait un bon nombre de protégés parmi lesquels on retrouve des noms tels que Dhûbi Ibn A‘yune, un théologien scolastique de haute valeur qui avait à son actif un livre en dix tomes intitulé «‘uyûn al-’adilla». Ce chef-d'œuvre se presente comme le plus grand écrit dans le domaine de ‘Ilm-ul-Kalâm.
172 Les Chiites et les sciences islamiques
Cheikh al-‘Allâma Abul-Fatḥ al-Karâjoki
Cet honorable savant était un maître de la théologie scolastique et un philosophe spécialiste dans tous les domaines de la philosophie. Il était aussi exceptionnel dans le Fiqh ainsi que dans la science des hadiths sur lesquels il avait d'ailleurs rédigé des livres détaillés et des abrégés. Nous avons cité toutes ses œuvres dans notre livre de base. Quant aux noms de ses maîtres, ils ont tous été cités dans l'un des livres de Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi intitulé «bughyat-ul-wi‘ât fi
ṭabaqât machâyikh al-’ijâzât», plus précisement dans le chapitre consacré aux différentes classes des maîtres ayant accordé des certificats de rapportage de hadiths. Il est décédé en l'an 449 de l'Hégire.
Ibn al-Fârsi
Il s'agit en fait de Moḥammad Ibn Aḥmad Ibn ‘Ali an-Neysâbûri, un éminent théologien scolastique. Il était aussi un grand jurisconsulte en plus du fait qu'il était vraiment ascète et pieux. Il fut assassiné par Abul-Maḥâsin ‘Abdur-Razzâq, le gouverneur de Neysâbûr.
Cet honorable savant avait à son actif une série de chefsd'œuvre dont le livre intitulé «rawḍat-ul-wâ‘iẓîn». Il était le contemporain d'as-Sayyed al-Mortaḍâ, et il avait d'ailleurs appris la lecture coranique auprès du père de ce dernier, le célèbre Cheikh ‘Ali al-Mortaḍâ.
La cinquième classe
Parmi les grands maîtres de la théologie scolastique de la cinquième classe, nous retrouvons de grands personnages tels que:
Cheikh ‘Ali Ibn Suleymân al-Baḥrâni
Cet illustre savant constituait le modèle même du philosophe, et c'était vraiment un homme honorable. Il avait à son actif un livre intitulé «al-ichâra fil-k» qui sera d'ailleurs commenté par son propre élève, Cheikh Muḥaqqiq Meytham al-Baḥrâni, et un autre intitulé «risâlatu fil-‘ilm» qui sera quant à lui commenté par Naṣrud-dîn Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi.
Sadîd-ud-dîn Ibn ‘Aziza
Il s'agit en fait de Sâlem Ibn Maḥfûẓ Ibn ‘Aziza al-Ḥilli qui était le maître de l'époque de la théologie scolastique, de la philosophie et des sciences d'anciennes civilisations. C'est lui d'ailleurs le maître du célèbre chercheur Cheikh al-Ḥilli, l'auteur du livre intitulé «ach-charâyi‘», de Cheikh Sadid-ud-dîn Ibn al-Muṭahhar et de tant d'autres grandes figures du monde de la science. Il avait à son actif toute une série de livres dans le domaine de la théologie scolastique. Et le livre intitulé «al-minhâj fi ‘Ilmil-Kalâm» était le plus important. Cheikh Kamâl-ud-dîn Meytham Ibn ‘Ali Ibn Meytham al-Baḥrâni Cet éminent savant s'était illustré dans pratiquement toutes les disciplines islamiques. Il était fort en philosophie, en théologie scolastique et même dans les arcanes. Et il était reconnu dans toutes ces disciplines comme le maître incontesté. Nous avons d'ailleurs cité les déclarations de différents savants à propos de cet illustre savant dans notre livre de base. Il avait à son actif toute une multitude de livres parmi lesquels le livre intitulé «mi‘râj-us-samâwi» et un commentaire du livre intitulé «nahj-ul-balâgha» (la voie de l'éloquence) à trois niveaux différents, à savoir: le niveau élémentaire, le niveau moyen et le niveau superieur. Ces œuvres renfermaient en toute exclusivité des éléments introuvables nulle part ailleurs, confirmant par là son honorable titre de maître incontesté dans toutes les sciences islamiques. Il avait également à son actif le commentaire du livre intitulé «al-ichârât» écrit par son propre maître, le célèbre chercheur al-Baḥrâni que nous avons déjà cité plus haut. Il avait également écrit le commentaire du livre intitulé «qawâ‘id-ul174 Les Chiites et les sciences islamiques
ḥukamâ’ al-muta’llihîne». Il avait également écrit un autre livre intitulé «al-qawâ‘id fi ‘Ilm-il-Kalâm» qu'il avait pu achever au mois de Rabî‘ al-Awwal de l'an 676 de l'Hégire. On peut également lui citer une série d'autres livres à l'instar du livre intitulé «al-baḥr al-khiḍam», «risâla fil-waḥy wal-ilhâm» qui est une épître sur la révélation et l'inspiration, un commentaire expliquant les cents paroles «al-mi’a kalimat» du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) sélectionnées par Cheikh Jâḥiẓ, le livre intitulé «an-najât filqiyâma fi amr al-imâma», le livre intitulé «istiqṣâ’-un-naẓari fi imâmat-il-A’immat-il-ithnâ ‘achara» et une autre épître sur la déontologie de recherche intitulé «risâla fi âdâb al-baḥth». Cheikh Kamâl-ud-dîn Meytham Ibn ‘Ali Ibn Meytham al-Baḥrâni est décédé en l'an 679 de l'Hégire dans le village du nom de Hilnân de Mâkhûz au Baḥrayn.
Naṣîr-ud-dîn Moḥammad Ibn Moḥammad Ibn al-Ḥassan Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi
Cet illustre savant était le maître des philosophes et des théologiens scolastiques de son époque. Et dans notre livre de base, nous lui avons consacré une biographie assez détaillée ainsi que la liste de ses livres dans les sciences rationnelles et juridiques, selon la voie imâmite, en plus de la liste de ses élèves.
Naṣîr-ud-dîn Moḥammad Ibn Moḥammad Ibn al-Ḥassan Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi est né en l'an 597 et décédé en l'an 673 de l'Hégire à Bagdad. Sa tombe se situe dans les couloirs du mausolée sacré de l'Imam al-Kâẓim (Que la paix soit sur lui).
Jamâl-ud-dîn Ibn al-Muṭahhar al-Ḥilli
Il s'agit en fait du grand Cheikh chiite plus connu sous le nom de «Ayatollah» ou de «al-‘Allâma» tout court, et ce surnom lui allait parfaitement d'ailleurs. Il était vraiment une mer de science et il était le professeur de tous ses contemporains.
Cet honorable savant avait à son actif plus de quatre cents livres dans les divers domaines de la science. Nous en avons cité quant à nous au total quatre-vingt-dix dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm», parmi lesquels une quarantaine était consacrée seulement à la philosophie et à la théologie scolastique.
Jamâl-ud-dîn Ibn al-Muṭahhar al-Ḥilli est décédé après minuit le samedi 20 Moharram de l'an 726 de l'Hégire. Il était alors âgé de 78 ans, et sa tombe se trouve au Nadjaf en Iraq dans les couloirs du mausolée sacré du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).
Chérif Jamâl-ud-dîn an-Neysâbûri
Il s'agit de ‘Abdullâh Ibn Moḥammad Ibn Aḥmad al-Ḥusseini, un natif de Ḥalab. Il constituait une vraie référence dans la théologie scolastique. Ibn Ḥajar l'a d'ailleurs cité parmi les savants du huitième siècle dans son livre intitulé «ad-durar alkâmina» en disant:
«Il était doué dans les Oṣul de la prudence ainsi que dans la littérature arabe. Il avait fait ses études à Osadiyya à Ḥalab. C'était l'une des références dans les sciences rationnelles, et il était chiite. Il est décédé en l'an 770 de l'Hégire.» Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi a rapporté ce même passage de Ibn Ḥajar dans son propre livre intitule «bughyat-ul-wi‘ât».
CHAPITRE V
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES EN ‘ILM UṢUL-IL-FIQH1
Le tout premier à avoir ouvert la porte de ‘Ilm Oṣûl-ul-Fiqh est bel et bien Bâqir-ul-‘Ulûm, qui n'est autre que l'Imam Abû Ja‘far Moḥammad Ibn ‘Ali al-Bâqir, suivi de son fils, Abû ‘Abdullâh aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur eux tous). Ces deux honorables Imams avaient dicté à un certain nombre de leurs étudiants les règles de base ainsi que les points les plus importants de ‘Ilm Oṣûl-il-Fiqh qu'ils mirent par écrit. Ceci fut subdivisé et réarrangé en fonction des thèmes par les générations suivantes selon l'ordre que l'on retrouve dans les livres tels que «oṣûl ‘âi ar-Rasûl», «al-fuṣûl al-muhimma fî oṣûl-il-A’imma» et «al-oṣûl al-aṣliyya». Tous ces livres renfermaient des hadiths authentiques rapportés par des personnes équitables et intègres selon la voie des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous).
Le tout premier à avoir écrit un livre portant sur quelques thèmes de ‘Ilm Oṣûl-il-Fiqh est un dénommé Hichâm Ibn alḤakam, le Cheikh des théologiens scolastiques. Il était tout droit sorti de l'école de l'Imam Abû ‘Abdullâh aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui). Son livre était intitulé «al-alfâẓ» qui constitue d'ailleurs le thème le plus important abordé par cette discipline. Vint ensuite Cheikh Yûnus Ibn ‘Abdur-Raḥmân, le serviteur de la famille de Yaqṭîn. Il fut l'élève de l'Imam al-Kâẓim, à savoir Mûssâ Ibn Ja‘far (Que la paix soit sur eux tous). Cet honorable Cheikh avait à son actif un livre intitulé «ikhtilâf al-
1. ‘Ilm Oṣûl al-fiqh : Il s'agit de l'une des sciences islamiques qui a pour objet l'étude des principes de base de la jurisprudence.
178 Les Chiites et les sciences islamiques
ḥadîth» portant sur le désaccord entre deux preuves et l'évaluation entre eux.
Quant à Cheikh Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi, il a écrit à ce propos dans son livre intitulé «al-awâ’il»: «Il est reconnu à l'unanimité que c'est l'imam ach-Châfi‘i qui est le tout premier à avoir rédigé un livre dans le domaine de ‘Ilm Oṣûl-il-Fiqh.»
Bien entendu, il voulait dire tout simplement: «Le premier des quatre imams Sunnites.»1 Il y a aussi le célèbre cheikh al-Mufîd, à savoir Moḥammad Ibn Moḥammad Ibn Nu‘mân, beaucoup plus connu sous le nom de Ibn Mu‘allim, le grand Cheikh Chiite. Cet honorable Cheikh avait aussi à son actif un livre intitulé «‘ilm oṣûl al-fiqh» dans le même genre que celui de l'imam ach-Châfi‘i quant à la petitesse et la classification des chapitres. Tous les deux livres ont été édités.
Quant au livre le plus simple qui ait été rédigé au tout début de l'Islam dans le domaine de ‘Ilm Oṣûl-il-Fiqh, c'est sans doute le livre en deux tomes intitulé «adh-dharî‘a fi ‘ilm oṣûl achchari‘a», l'œuvre d'as-Sayyed Chérif Mortaḍâ. Ce livre aborde tous les thèmes de cette discipline. Ce livre était d'ailleurs considéré comme le meilleur livre et le plus simple de tous ses livres dans le domaine des Oṣûl-ul-fiqh. As-Sayyed Chérif al-Mortaḍâ avait à son actif toute une série de livres dans le domaine de ‘Ilm Oṣûl-ul-Fiqh parmi est considéré comme le meilleur et le plus simple. Et mieux encore que «adh-dharî‘a fi ‘ilm oṣûl ach-chari‘a» d'as-Sayyed Chérif al-Mortaḍâ, on a le livre intitulé «al‘iddah», l'œuvre de Cheikh Abû Ja‘far Moḥammad Ibn Ḥassan
1. Les quatre imams sunnites sont : l'Imam Mâlik, l'Imam Ḥanbal, l'Imam Châfi‘i et l'Imam Abû Ḥanifa.
Ibn ‘Ali Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi. Ce livre est un vrai chef-d'œuvre sans pareil dans le domaine de ‘Ilm Oṣûl-il-Fiqh. Il était très simple mais vraiment bien conçu. Il faut reconnaître que les savants chiites spécialistes de ‘Ilm Oṣûl-il-Fiqh étaient toujours au sommet dans ce domaine, et cela dans toutes les générations. Ils avaient abordé tous les thèmes de ‘Ilm Oṣûl-il-Fiqh dans des livres assez volumineux. Les éminents savants chiites spécialistes de ‘Ilm Oṣûl-il-Fiqh sont tellement nombreux qu'on n'est pas du tout capable de les citer tous.
CHAPITRE VI
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS ‘ILM-UL-FIRAQ1
Le tout premier à avoir écrit un livre sur le Schisme est le dénommé Hichâm Ibn Moḥammad al-Kalbi décédé en l'an 206 de l'Hégire, selon ce que rapporte Ibn an-Nadîm dans son livre intitulé «al-fihrist». Et ce livre était intitulé «adyân al‘arab».
Vint ensuite le meilleur philosophe de son époque, avant le troisième siècle, à savoir, Ḥassan Ibn Mûssâ an-Nobakhti. Cet illustre savant avait à son actif le livre intitulé «al-ârâ’ waddiyânât» et un autre intitulé «al-firaq». C'est d'ailleurs lui le tout premier à avoir écrit sur le schisme en islam, bien avant des gens tels que Abû Manṣûr ‘Abdul-Qâder Ibn
Ṭâhir al-Baghdâdi décédé en l'an 429 de l'Hégire, Abû Bakr alBâqilâni décédé en l'an 403 de l'Hégire, Ibn Ḥazm décédé en l'an 456 de l'Hégire, Ibn Furak al-Iṣfahâni décédé en l'an 451 de l'Hégire, Abul-Moẓaffar Ṭâhir Ibn Moḥammad al-Isfarâni qui avait vécu un peu plus tard et enfin Cheikh Chahristâni décédé en l'an 548 de l'Hégire.
Et tout au long de nos recherches, nous n'avons pas trouvé quelqu'un d'autre qui aura écrit dans ce domaine avant ces deux grands personnages, à savoir al-Kalbi et al-Ḥassan Ibn Mûssâ anNobakhti.
Ibn Nadîm, Cheikh an-Najâchi et tant d'autres avaient cité dans leurs propres livres les oeuvres de Cheikh al-Kalbi et de Cheikh
1. Le ‘Ilm-ul-Firaq est la science qui définit les différentes tendances et schismes religieux, à la différence de ‘Ilm-ul-Kalâm qui argumente plutôt leur doctrine.
182 Les Chiites et les sciences islamiques
Ḥassan Ibn Mûssâ an-Nobakhti dans le chapître consacré à leur biographie et à leurs livres.
Nous avons quant à nous un exemplaire du livre d'al-Ḥassan Ibn Mûssâ an-Nobakhti intitulé «al-firaq». Il parle de différentes tendances chiites.
Toutefois, le groupe d'Abû Manṣûr ‘Abdul-Qâder Ibn Ṭâhir alBaghdâdi précité avait été devancé dans ce domaine par une série d'autres écrivains chiites, en dehors de al-Kalbi et an-Nobakhti qui étaient quant à eux les tous premiers. On a entre autres:
Naṣr Ibn aṣ-Ṣabbâḥ
Il s'agit du maître d'Abû ‘Amru al-Kachchi le spécialiste des rapporteurs de hadiths. Cet illustre Cheikh avait à son actif un livre intitulé «firaq ach-chi‘a» sur les différentes tendances chiites.
Abul-Moẓaffar
Il s'agit cette fois-ci de Moḥammad Ibn Aḥmad an-Na‘îmi, l'auteur d'un livre également intitulé «firaq ach-chi‘a» toujours sur les différentes tendances Chiites.
Abul-Ḥassan ‘Ali Ibn al-Ḥussein al-Mas‘ûdi
Cet illustre Cheikh décédé en l'an 446 de l'Hégire avait à son actif un livre intitulé «al-maqâlât fî oṣûl ad-diyânât» ainsi qu'un autre intitulé «al-ibâna fî oṣûl ad-diyânât». Abul-Ḥassan ‘Ali Ibn al-Ḥussein comptait parmi les grands Cheikhs Chiites cités dans le «al-fihrist» de Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi ainsi que dans le livre intitulé «asmâ’ al-muṣannifîn min ach-chi‘a» de Cheikh an-Najâchi. Ces deux honorables Cheikhs lui avaient cité quelques livres parmi lesquels le livre intitulé «albayâne fi asmâ’ al-a’imma ‘alayhim-us-salâm» et un autre intitulé «ithbât al-waṣiyya fil a’immati ithnâ ‘achara ‘alayhimus-salâm»».
Toutefois, at-Tâji as-Subki était d'avis que Abul-Ḥassan ‘Ali Ibn al-Ḥussein al-Mas‘ûdi était de tendance châfiite car il l'avait cité dans son livre parmi les Chaféites, tout comme il l'avait fait d'ailleurs avec le grand Cheikh Chiite Abû Ja‘far Moḥammad Ibn al-Ḥassan Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi.
Nous avons écrit la biographie assez détaillée de ce Cheikh alMas‘ûdi dans notre livre de base.
CHAPITRE VII
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES LE ‘ILMUL-AKHLÂQ1
Le tout premier à avoir écrit un livre dans le domaine de ‘Ilmul-Akhlâq c'est le Commandeur des croyants ‘Ali Ibn Abî
Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Lors de la bataille de Ṣiffîne contre les troupes de Mu‘âwiya, il avait rédigé un livre très volumineux qu'il avait envoyé à son fils al-Ḥassan, et selon une autre version, à Moḥammad Ibn Ḥanafiyya. Ce livre abordait tous les thèmes de cette discipline, les différentes voies et moyens pratiques, les bonnes dispositions, les bienfaits et les périls ainsi que les moyens de se tirer de ces périls. Ce livre était vraiment apprécié et il fut rapporté aussi bien par les savants sunnites que par les savants chiites. Et parmi les savants chiites, ce livre a été rapporté par Cheikh al-Kuleyni dans son livre intitulé «ar-rasâ’il» selon plusieurs voies. Il fut aussi rapporté dans toute son entiereté par l'imam Abû Moḥammad Ḥassan Ibn ‘Abdullâh Ibn Sa‘îd al-‘Askari dans son propre livre intitulé «az-zawâjir wal-mawâ‘iẓ». Al-‘Askari avait dit à propos du contenu de ce livre: «Si on devait écrire quelques paroles sages en lettre d'or, ce livre d'Ali en vaut vraiment la peine.» Al-‘Askari avait également reproduit toute la chaîne de rapportage de ce livre.
Et le tout premier savant chiite à avoir rédigé un livre dans ce domaine est le dénommé Ismâ‘îl Ibn Mihrân Ibn Abû Naṣr, plus connu sous le nom d'Abû Ya‘qûb as-Sokûni. Il avait intitulé son livre «ṣifat al-mu’mine wal-fâjir.»
1. ‘Ilm-ul-Akhlâq : l'éthique ou la morale.
186 Les Chiites et les sciences islamiques
Abû Ya‘qûb as-Sokûni avait également à son actif un livre intitulé «jam‘u khuṭab Amir-ul-Mu’minine wa amthâluh», une compilation de sermons et deproverbes de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Ces deux livres ont été mentionnés par Abû ‘Amru al-kachchi ainsi que par cheikh anNajâchi dans son livre intitulé «asmâ’ al-muṣannifîn min achchi‘a».
Selon certaines sources, cet honorable cheikh avait rapporté des hadiths d'un bon nombre de compagnons de l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui). Il avait vraiment vécu assez longtemps jusqu'à atteindre l'époque de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur lui) de qui il avait d'ailleurs également rapporté toute une série de hadiths.
Abû Ya‘qûb as-Sokûni faisait partie des savants du deuxième siècle de l'Hégire.
On peut aussi citer le cas d'un certain nombre de savants chiites qui avaient également écrit dans le domaine de ‘Ilm-ul-Akhlâq au tout début de l'islam. On retrouve parmi eux des gens tels que:
Abû Moḥammad al-Ḥassan Ibn ‘Ali Ibn al-Ḥassan Ibn Chu‘ba al-Ḥarrâni
Cet honorable Cheikh faisait partie des savants du troisième siècle de l'Hégire. Il avait à son actif un certain livre intitulé «ṭuḥaf al-‘uqûl fî mâ jâ’a fil ḥikam wal-mawâ‘iẓ wa makârim al-akhlâq ‘an âl-ir-Rasûl» sur les maximes, les exhortations et les règles d'éthique qui ont été rapportées des membres de la famille du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille). Ce Chef-d'œuvre est un livre de grande valeur unique en son genre. Il a d'ailleurs été utilisé plusieurs fois comme livre de références dans le domaine de l'éthique par un bon nombre de savants Chiites à l'instar du célèbre Cheikh al-Mufîd. Certains ont eu à déclarer, en parlant de ce livre:
«C'est vraiment un livre exceptionnel unique en son genre.»
Ali Ibn Aḥmad al-Kufi
Cet honorable Cheikh décédé en l'an 352 de l'Hégire avait à son actif un livre intitulé «al-âdâb» et un autre intitulé «makârim al-akhlâq».
Abu ‘Ali Ibn Miskaweyh
Il s'agit en fait de Cheikh Abu ‘Ali Ibn Miskaweyh ar-Râzi que nous avons déjà cité parmi les grandes figures de la théologie scolastique. Il avait également à son actif un livre dans le domaine de l'éthique intitulé «tahdhîb al-akhlâq wa taṭhîr al-a‘râq». Ce Chef-d'œuvre aborde principalement six thèmes de la manière la plus extraordinaire.
Nous avons cité ce Cheikh Abu ‘Ali Ibn Miskaweyh dans notre livre de base parmi les grands maîtres de ‘Ilm-ul-Akhlâq en plus de toutes ses œuvres.
CHAPITRE VIII
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS LE ‘ILM-US-SIYAR1
Cette discipline a été fondée par ‘Obeydullâh Ibn Abî Râfî‘, le serviteur du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) déjà cité parmi les grandes figures dans le domaine des hadiths. Cet honorable cheikh avait eu l'occasion de rédiger un livre dans ce domaine à l'époque même du Commandeur des croyants, ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) étant donné qu'il était son secrétaire.
Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi avait dit dans son «al-fihrist» en parlant de lui:
«Le Chiite ‘Obeydullâh Ibn Abî Râfî‘, le secrétaire de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui), avait à son actif un livre intitulé «qaḍâyâ Amîr al-Mu’minîn», portant sur les jugements de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui), en plus d'un autre intitulé «tasmiyatu man chahida ma‘a Amîr-ilMu’minîn al-Jamal wa Ṣiffîne wan-Nahrawâne min aṣ-
ṣaḥâba» qui reproduisait les noms de tous les compagnons qui avaient accompagné le Commandeur des croyants (Que la paix soit sur lui) dans les batailles de Jamal, de Ṣiffîne et de Nahrawâne.»
En tout cas, ‘Obeydullâh Ibn Abî Râfî‘ avait écrit son livre bien avant le livre que l'on attribue au dénommé ‘Orwa Ibn Zubeir. Le tout premier à avoir écrit un livre sur la vie du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) selon les hadiths
1. ‘Ilm-us-Siyar : Il s'agit de la science qui traite de la vie et de la biographie des personnages.
190 Les Chiites et les sciences islamiques
authentiques est un certain Moḥammad Ibn Isḥâq alMuṭṭallibi, l'un de ses compagnons. L'auteur du livre intitulé «kachf-uẓ-ẓunûn» a écrit dans son livre:
«Le tout premier à avoir rédigé un livre sur la vie du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille), c'est le célèbre imam Moḥammad Ibn Isḥâq, le «Ra’îsu Ahl-il-Maghâzi» (le chef des expéditions militaires) décédé en l'an 151 de l'Hégire. C'est lui le tout premier à avoir constitué un livre dans ce domaine.» Il avait encore dit dans le chapitre de la lettre «M» au paragraphe en rapport avec le mot «Maghâzi», qui signifie «Expéditions militaires», consacré aux récits de guerre du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) et à sa vie: «Ceci a été compilé pour la toute première fois par Moḥammad Ibn Isḥâq.»
Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi prétend que le tout premier à avoir écrit un livre dans ce domaine serait le dénommé ‘Orwa Ibn Zubeir. Quant à nous, nous disons:
Les historiens ne confirment pas du tout ce point de vue de Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi. Celui-ci avait curieusement négligé Ibn Isḥâq dans son livre intitulé «al-awwaliyyât» en faveur de ‘Orwa Ibn Zubeir tout simplement parce que Ibn Ḥajar, sur qui il s'était référé, l'avait mentionné comme chiite dans son livre intitulé «at-taqrîb».
En effet, un bon nombre de nos savants chiites ont confirmé le Chiisme d'Ibn Isḥâq dans leurs livres sur les rapporteurs de hadiths.
CHAPITRE IX
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS L'HISTOIRE DE L'ISLAM
IX. 1 - Le tout premier à avoir écrit un livre sur l'histoire de l'Islam
Le tout premier à avoir rédigé un livre sur l'histoire de l'Islam est encore une fois de plus le dénommé Abâne Ibn ‘Othmân al-Aḥmar décédé en l'an 140 de l'Hégire. Et comme nous le savons, il faisait partie de la génération des successeurs des compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille). En effet, Cheikh an-Najâchi a rapporté dans son livre intitulé «asmâ’ al-muṣannifîn min ach-chi‘a», sur les noms des écrivains chiites, que Abâne avait à son actif un livre volumineux dans lequel il avait parlé des nouvelles conversions en islam, des expéditions militaires, des décès ainsi que des apostasies.
Cheikh an-Najâchi avait également précisé dans son livre que cet Abâne avait été d'abord de tendance «an-Nâwûsiyya» avant d'adhérer au chiisme. Il était alors devenu l'un de fidèles disciples de l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui). Abâne était originaire de Basra et il avait été un serviteur de la tribu de Bajila avant d'élire domicile à Kufa. Il avait toute une série de livres à son actif.
IX. 2 - Le premier à avoir abordé les différentes facettes de l'histoire de l'Islam
Le tout premier à avoir écrit des livres abordant les différentes facettes de l'histoire de l'Islam est le fameux Hichâm Ibn
192 Les Chiites et les sciences islamiques
Moḥammad Ibn as-Sâ’ib Ibn Bochr Ibn Zayd AbulMondhir al-Kalbi.
En effet, Cet honorable Cheikh avait écrit des livres qui abordaient les huit différentes facettes de l'histoire suivantes:
1) Les alliances
On a: «ḥalf ‘Abd al-Muṭallib wa Khuzâ‘a», «ḥalf al-fuḍûl wa qiṣṣa al-ghazâl», «ḥalf Kalb wa Tamîm», «al-mi‘rân» ainsi que le livre intitulé «ḥalf Aslam et Quraych».
2) Les grands événements, les familles, les amitiés et les conflits
On a: «al-munâfirât», «buyûtât Quraych», «faḍâ’il Qais Ghîlân», «al-mawaddât», «buyûtât Rabî‘a», «al-kunâ», «akhbâr al-‘Abbâs Ibn ‘Abd al-Muṭallib», «khuṭbatu ‘Ali ‘alayh-is-salâm», «charafu Quṣey Ibn Kilâb wa wuludihi fil jâhiliyya wal-islâm», «alqâb Rabî‘a», «alqâb al-Yaman», «almuthâlath», «an-nawâfil», sur les pécules d'un certain nombre de tribus parmi lesquelles les Quraychites, les Kunâna, les Osad, les Teym Ayâd et les Rabî‘a ; «tasmiya man qutil min ‘Âd wa Thamûd wal-‘Amâlîq wa Jarham wa Bani Isrâîl min al-‘arab wa qiṣṣa al- Hajras wa asmâ’ qabâilihim» qui citait les noms des Arabes qui avaient été assassinés parmi les ‘Âd, les Thamûd, les Amâlîq, Jarham, les Israéliens ainsi que par les romains de Hajras en plus des noms de leurs tribus ; les pécules de la tribu Qaḍâ‘a et les pécules de la tribu al-Yaman, «iddi‘â’ Ziyâd Mu‘âwiya», «akhbâru Ziyâd Ibn Abîh», «ṣanâyi‘ Quraych», «al-muchâjirât», «al-munâqilât», «al-Mu‘âtibât», «al-muchâghibât», «mulûk-uṭ-ṭawâ’if», «mulûku Konda», «buyûtât al-Yaman», «mulûk al-Yaman min at-Tabâbi‘a», «iftirâq wuldi Nazâr», «tafarruq ’Adad wa Ṭasam wa Jadîs», «man qâla baytan min chi‘r fa nasaba ilayh» ainsi que le livre intitulé «al-mu‘rafât min an-nisâ’ fi Quraych» sur les femmes célèbres de la tribu Quraychite.
3) L'histoire des anciens peuples
On a: «ḥadith Âdam wa wuldih», sur Adam (Que la paix soit sur lui) et ses fils ; «‘Âd al-ûla wal-âkhira», «tafatruq ‘Âd», «aṣḥâb al-kahf», sur les gens de la grotte ; «rif‘u ‘Isâ », sur l'ascension de ‘Isâ (Que la paix soit sur lui) ; «al-masûkh min Bani Isrâ’îl», sur la métamorphose des enfants d'Israel en singes et en porcs ; «al-awâ’il», «amthâl Ḥimyar», «ḥayy-uḍ-
Ḍaḥḥâk», sur la tribu de Ḍaḥḥâk ; «manṭiq-uṭ-ṭayr», «ghazyya», «lughât al-Qur’ân», «al-mu‘ammarîn», «alaṣnâm», «al-qidâḥ», «asnân al-jazûr», «adyân al-‘arab», «ḥukkâm al-‘arab», «Waṣâyâ al-‘arab», «suyûf al-‘arab», «al-khayl», «ad-dafâ’ïn», «asmâ’ fuḥûl al-‘arab», sur les héros Arabes ; «al-fidâ’», «al-kahhâne», «al-jinn», «akhdh kasrâ rahn al-‘arab», «mâ kânat-il-jâhiliyya taf‘aluh wa yuwâfiq ḥukm al-islâm», sur les pratiques préislamiques admises par la loi islamique ; «Abî ‘Itâb Rabî‘ ḥîna sa’alah ‘an al-Wayṣ», «‘Uday Ibn Zayd al-‘Ibâdiy», «ad-dawsi», «ḥadîth Bayhas wa ikhwatih», «Marwân al-Qurṭ» ainsi que le livre intitulé «as-suyûf».
4) Le peuple Arabe à l'époque préislamique
On a entre autres: «al-Yaman wa amr sayf», «manâkiḥ azwâj al-‘arab», «wufûd al-‘arab», «azwâj an-Nabîy (ṣallallah ‘alayhi wa âlih wa sallam)», sur les femmes du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) ; «Zayd Ibn Ḥâritha
ḥubb an-Nabîy (ṣallallah ‘alayhi wa âlih wa sallam)», «addîbâj fi akhbâr ach-chu‘arâ’», «man fakhar bi akhwâlih min Quraych», «man hâjar wa abûh», «akhbâr al-Ḥurr wa ach‘ârih», «dukhûl Jarîr ‘alâ al-Ḥajjâj» ainsi que le livre intitulé «akhbâr ‘Amru ibn Ma‘dikarb».
194 Les Chiites et les sciences islamiques
5) L'histoire de l'Islam
On a: «at-târîkh», «târîkh akhbâr al-khulafâ’», sur l'histoire des Califes ; «ṣifât al-khulafâ’» ainsi que le livre intitulé «almuṣallîne».
6) L'histoire de différents pays
On a: «al-buldâne al-kabîr», «buldâne aṣ-ṣaghîr», «tasmiyatu man bil-Hijâz min aḥyâ’ al-‘arab», «tasmiyat-ul-araḍîne», «al-anhâr», «al-Ḥîrah», «al-aqâlîm» ainsi que le livre intitulé «al-Ḥîrah wa tasmiya al-bîya‘ wa al-adîra wa nasab al‘Ubâdîne».
7) L'histoire de la poésie et les moments forts de l'histoire arabe
On a: «tasmiyatu mâ fî chi‘r Imra’-il-Qays» sur les noms des hommes et des femmes et leurs généalogies, et les noms des territoires et des montagnes et des eaux, «man qâl baytan min ach-chi‘r fa nusiba ilayh». «al-Mundhir malik al-‘arab», «dâḥis wal-Ghabrâ’», «ayyâm Fazâra wa waqâyi‘ Banî Chaybâne», «waqâyi‘ aḍ-Ḍubâb wa Fazâra», «yawm Sanîyu», «al-kilâb», il s'agit de jour de Sanabis, «ayyâm Banî Ḥanîfa», «ayyâm Qays Ibn Tha‘laba», «al-ayyâm» ainsi que le livre intitulé «Musaylima al-kaddhâb».
8) Les récits et les veillées
Selon ce que Ibn an-Nadîm a rapporté d'Abul-Ḥassan Ibn alKufi dans son «al-fihrist», Cheikh Hichâm Ibn Moḥammad Ibn as-Sâ’ib al-Kalbi avait rédigé les livres suivants dans ce domaine de l'histoire de l'Islam: «al-fityân al-arba‘a», «assamar», «al-aḥâdîth», «al-muqâṭṭa‘ât», «Ḥabîb al-‘Aṭṭâr» ainsi que le livre intitulé «‘ajâ’ib al-baḥr». Il faut toutefois reconnaître que Cheikh Hichâm Ibn Moḥammad Ibn as-Sâ’ib al-Kalbi était vraiment excellent dans la généalogie. Ses différents livres dans ce domaine étaient de vrais chefs-d'œuvre de haute valeur. Il était unique en son genre et tellement célèbre que ça ne vaut même plus la peine de le présenter.
Ibn Khallikân avait dit, en parlant de lui: «Il était le meilleur dans le domaine de la généalogie et il comptait parmi les gens réputés pour avoir une bonne capacité de rétention, une bonne mémoire.» Adh-Dhahabî quant à lui avait dit, toujours en parlant de Cheikh Hichâm al-Kalbi:
«Il avait mémorisé tout le saint Coran en trois jours. Il était traditionaliste et érudit éclairé. Il est décédé en l'an 206 de l'Hégire.»
Ibn Khallikân avait encore déclaré: «Cheikh Hichâm al-Kalbi a à son actif plus de cent cinquante livres dont les plus importants et les plus célèbres sont: «aljamhara fi ma‘rifat-il-ansâb», un livre vraiment exceptionnel unique en son genre ; «al-munzal fin-nasab» qui est plus volumineux que le précédent, «al-mûjaz fin-nasab», «alfarîd», sur la généalogie de Ma’mûn, le Calife ‘Abbasside, ainsi que le livre intitulé «al-mulûkî», sur la généalogie de Ja‘far Ibn Yaḥyâ al-Barmaki.»
Quant à nous, nous disons:
Selon ce que rapporte Ibn an-Nadîm de Ibn Sa‘d dans son «alfihrist», Cheikh Hichâm al-Kalbi avait aussi à son actif un autre livre intitulé «jumhura al-jumhura».
IX. 3 - Le devancement des savants chiites en géographie au tout début de l'Islam
Nous avons déjà vu que Abul-Faraj Ibn an-Nadîm avait écrit dans son livre intitulé «al-fihrist», alors qu'il parlait des œuvres
196 Les Chiites et les sciences islamiques
de Hichâm Ibn Moḥammad Ibn as-Sâ’ib Ibn Bochr Ibn Zayd Abul-Mondhir al-Kalbi qui était l'un des disciples de l'Imam alBâqir (Que la paix soit sur lui), que cet illustre Cheikh avait à son actif les livres intitulés «al-aqâlîm», «al-buldâne al-kabîr», «al-buldâne aṣ-ṣaghîr», «tasmiyat-ul-araḍîne», «al-anhâr», «al-Hîrah», «manâzil al-Yaman», «al-‘ajâ’ib al-arba‘a», «aswâq al-‘arab» ainsi que le livre intitulé «al-Hîrah wa tasmiyat-ul-bîya‘ wal-adîra».
Et pourtant Cheikh al-Ḥamawi, malgré sa prétention d'avoir minutieusement étudié toutes les classes des écrivains du monde islamique ayant composé des livres dans le domaine de la géographie de différents pays et villes, a écrit au grand étonnement de tous dans son livre intitulé «mu‘jam albuldâne»:
«Quant à Hichâm Ibn Moḥammad al-Kalbi, je ne lui reconnais pas d'autres livres en dehors du livre intitulé «ichtiqâq albuldâne»».
En effet, la totalité des écrivains cités par Cheikh al-Ḥamawi dans ce domaine avaient tous vécu après l'époque de Hichâm Ibn Moḥammad al-Kalbi comme l'ont reconnu tous ses collègues.
De ce fait, il est vraiment difficile d'admettre que quelqu'un comme al-Ḥamawi n'ait pas pu découvrir que Hichâm al-Kalbi avait devancé les autres savants dans ce domaine. On ne peut pas non plus croire à sa prétention selon laquelle il n'avait pas du tout vu les livres de Hichâm, en déclarant ce passage qui a été également rapporté par Abû Sa‘îd as-Seirâfi: «J'avais entendu dire qu'il aurait écrit un livre sur l'île d'Arabîe.»
Il avait pris une position ferme vis-à-vis de tous ces livres. Il avait également oublié, et peut-être omis par fanatisme pur et simple, de mentionner toute une série de livres écrits par d'autres savants chiites en plus des livres de Hichâm al-Kalbi que nous avons déjà cité. On peut citer l'exemple des livres tels que le livre intitulé «al-araḍîne» ainsi que le livre intitulé «albuldâne» d'Abû Ja‘far Moḥammad Ibn Khâlid al-Barqi, l'un des compagnons de l'Imam al-Kâẓim (Que la paix soit sur lui). En outre, Ibn an-Nadîm avait mentionné dans son livre intitulé «al-fihrist» que le fils d'Abû Ja‘far Moḥammad Ibn Khâlid alBarqi, à savoir Aḥmad Ibn Moḥammad Ibn Khâlid, avait lui aussi un autre livre dans ce domaine intitulé également «albuldâne», encore plus volumineux d'ailleurs que celui de son père. Il y a aussi le «al-buldâne» de al-Ya‘qûbi décédé en l'an 278 de l'Hégire. Ce livre fut édité à Liden. On a aussi le livre intitulé «al-kharâj» de Qudâma Ibn Ja‘far alKâtib décédé en l'an 310 de l'Hégire. Ce livre fut également édité à Liden.
On a en plus le livre intitulé «asmâ’ al-jibâl wal-miyâh walawdiyah» écrit par Cheikh Ḥamdûne, le maître de Tha‘lab et de Ibn al-A‘râbi, des savants du deuxième siècle de l'Hégire. On peut aussi citer le livre intitulé «al-adîrah wal-’a‘mâl filbuldâne wal-aqṭâr». Il s'agit là d'un livre assez volumineux dans lequel l'auteur avait cité plus de trente synagogues. Et son auteur n'est autre que le célèbre grammairien, Abul-Ḥassan asSîmsâṭi [ach-Chamîchâṭi], le cheikh chiite de l'île d'Arabîe au cours du troisième siècle de l'Hégire. Il faut citer aussi le livre intitulé «al-masâlik wal-mamâlik» rédigé par‘Ali Ibn al-Ḥussein al-Mas‘ûdi décédé en l'an 346 de l'Hégire. Il y a également le livre intitulé «ad-dîyârât» écrit par AbulḤassan ‘Ali Ibn Moḥammad as-Sîmsâṭi.
198 Les Chiites et les sciences islamiques
IX. 4 - Les savants chiites les plus informés sur l'histoire et les vestiges
Ibn an-Nadîm avait déclaré dans son livre que Aḥmad Ibn
Ḥârith Khuzâ‘i avait écrit le passage suivant dans son propre livre:
«Les savants ont affirmé qu'Abû Mikhnaf était plus informé que tout le monde sur l'histoire de l'Iraq et Madâyini sur Khorâsân, l'Inde et la Perse. Ils étaient également d'accord sur le fait qu'al-Wâqidi était à son tour le plus informé sur le Hijâz et la tradition. Ces deux derniers étaient les plus informés sur les conquêtes de Cham (l'actuelle Syrie).» Quant à nous, nous disons:
Parmi les noms cités ci-haut, nous retrouvons également des savants de tendance chiite à l'instar d'Abû Mikhnaf et d'alWâqidi, sans compter que nous avons déjà mentionné la déclaration d'Ibn Khallikân qui avait reconnu que Hichâm Ibn Moḥammad al-Kalbi était le meilleur dans la généalogie. Nous avons déjà largement parlé de Hichâm, nous allons maintenant, tant bien que mal, essayer de parler d'Abû Mikhnaf et d'al-Wâqidi ainsi que des autres savants chiites que nous avons cités.
Abû Mikhnaf
Il s'agit en fait d'Abû Mikhnaf al-Azdi al-Ghâmidi, le Cheikh des rapporteurs chiites de la tradition à Kufa. De son vrai nom Lûṭ Ibn Yaḥyâ Ibn Sa‘îd Ibn Mikhnaf Ibn Sâlem (ou Suleymâne voire Salîm), son père Yaḥyâ avait été l'un des disciples du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî
Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).
Quant à son grand-père Mikhnaf, il avait été tour à tour compagnon du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) et disciple de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Il était le porte-étendard de la tribu d'Azd lors de la bataille de Ṣiffîne contre les troupes de Mu‘âwiya. Et selon l'auteur du livre intitulé «taqrîb at-tahdhîb», il est mort en tant que Chahîd à «‘Ayn al-Warda» en l'an 64 de l'Hégire. Pour revenir à Abû Mikhnaf lui-même, il avait rapporté une série de hadiths d'Abû ‘Abdullâh aṣ-Ṣâdiq (que le salut soit sur lui). On prétend qu'il aurait même rapporté des hadiths de son père, l'Imam al-Bâqir (Que la paix soit sur lui) avant cela, quoique les Cheikhs ne le reconnaissent pas. Certaines personnes s'imaginaient qu'Abû Mikhnaf avait été disciples du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî
Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Ce qui n'est pas du tout vrai car, selon l'histoire, il est né après le martyre de ce dernier. Abû Mikhnaf avait à son actif toute une multitude de livres parmi lesquels nous pouvons citer: «ar-riddah», «futûḥ ach-Châm», «futûḥ al-‘Irâq», «al-Jamal», «Ṣiffîne», «ahl an-Nahrawâne wal-Khawârij», «al-ghârât», «al-Ḥârth Ibn Râchîd wa Bani Nâjiya», «maqtal ‘Ali ‘alayh-is-salâm», sur le martyre du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) ; «maqtal Ḥujr Ibn ‘Oday», sur l'assassinat de
Ḥujr Ibn ‘Oday ; «maqtal Moḥammad Ibn Abî Bakr wa alAchtar wa Moḥammad Ibn Abî Ḥudheyfa», sur l'assassinat de Moḥammad Ibn Abî Bakr et de Mâlik al-Achtar et de Moḥammad Ibn Abî Ḥudheyfa ; «ach-chûrâ wa maqtal ‘Othmân», sur le fameux conseil constitué de six personnes et l'assassinat de ‘Othmân ; «al-Mustawrid Ibn ‘Alqama», «maqtal al-Ḥussein ‘alayh-is-salâm», sur le martyre de l'Imam al-Ḥussein (Que la paix soit sur lui) ; «wafât Mu‘âwiya wa wilâyatu Ibnih Yazîd wa waq‘at al-Ḥurrah wa ḥiṣâr Ibn Zubayr», «Mukhtâr Ibn Abî ‘Ubayda», «Suleymâne Ibn Ṣurad wa ‘Ayn al-Warda», «Marj Râhiṭ wa bay‘atu Marwân wa maqtal aḍ-Ḍaḥḥâk Ibn Qeys», «Muṣ‘ab wa wilâyatu ‘Irâq», «maqtal ‘Abdullâh Ibn Zubayr», «maqtal Sa‘îd Ibn al-‘Âṣ», «ḥadîth Bâkhimrâ [yâ Ḥumeyrâ], aw maqtal Ibn al-Ach‘ath», «Bilâl al-khârijî», «najda Abî Fil»,
200 Les Chiites et les sciences islamiques
«ḥadith al-Azâriqa», «ḥadith Rûstaqbâdh», «Chabîb al-khârijî wa Ṣâliḥ Ibn Masraḥ», «Muṭrif Ibn al-Mu‘aymir», «Deyr alJamâjm wa khal‘ ‘Abdullâh Ibn al-Ach‘ath», «Yazîdu Ibn alMuhallab wa maqtaluh bil-‘Aqr», «Khâlid Ibn ‘Abdullâh alQasrî wa Yûsuf Ibn Hichâm wa Wilâyat al-Walîd», «Yaḥyâ Ibn Zeyd», «aḍ-Ḍaḥḥâk al-khârijî», «khuṭba az-Zahrâ’ li Amîr-ilMu’minîn ‘alayh-is-salâm», sur les paroles de Bibi Fâṭima Zahrâ’ au Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur eux tous) ; «futûḥât al-Islâm», «akhbâr Ibn alḤanafiyya», «akhbâr Ziyâd», «maqtal al-Ḥassan as-Sibṭ», sur le martyre de l'Imam al-Ḥassan le petit-fils du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) ; «akhbâr al-Ḥajjâj», «futûḥ Khorâsân», «al-ḥakamein», «Âl Mikhnaf Ibn Salîm» sur la famille de Mikhnaf Ibn Salîm.
Al-Wâqidi
Il s'agit en fait d'Abû ‘Abdullâh Moḥammad Ibn ‘Omar le protégé de la fameuse famille Aslamîn du clan de Sahm Ibn Aslam de Médine.
Cet illustre savant résidait à Médine avant d'élire domicile à Bagdad où il sera nommé juge principal dans le camp militaire de Mahdi par le Calife ‘Abbaside Ma’mûn, le fils de Hâroun arRachîd.
Il avait de larges connaissances sur les guerres, la tradition, les conquêtes, les divergences autour des hadiths, le Fiqh, les jugements ainsi que sur l'histoire. Ibn an-Nadîm avait déclaré en parlant de ce grand savant: «Il était de tendance chiite et c'était un vrai croyant qui recourait toutefois à la Taqiyya.1. C'était d'ailleurs lui qui avait rapporté que le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî
1. Taqiyya : C'est un principe islamique que consiste à la dissimulation de sa foi selon les exigences du milieu et du moment.
Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) était l'un des miracles du Prophète Moḥammad (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) tout comme le bâton l'était pour le prophète Moïse (Que la paix soit sur lui) et la résurrection des morts pour le prophète Jésus (Que la paix soit sur lui), et tant d'autres encore.» Al-Wâqidi est né en l'an 1031 de l'Hégire et est décédé le soir du lundi 11 du mois de Dhul Ḥajja de l'an 207 de la même ère à l'âge de 104 ans.
Il avait à son actif une série de livres dont «at-ta’rîkh», «almaghâzi» et «al-mab‘ath», «akhbâr Makkah», sur l'histoire de la ville sainte de la Mecque ; «aṭ-ṭabaqât», «futûḥ ach-Châm», sur les conquêtes de Châm ; «futûḥ al-Qur’ân», «al-Jamal», sur la bataille de Jamal ; «maqtal-ul-Ḥussein», sur l'assassinat de l'Imam al-Ḥussein (Que la paix soit sur lui) ; «as-sîra», «azwâj-un-Nabîy ṣallallah ‘alayhi wa âlihi wa sallam», sur les femmes du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) ; «ar-ridda wad-dâr», sur l'apostasie ; «Ḥarb al-’Aws walKhazraj», sur la guerre entre les deux tribus de Médine ; «Ṣiffîne», sur la bataille de Ṣiffîne entre les troupes régulières du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) et celles de Mu‘âwiya alors gouverneur de Châm ; «wafât an-Nabîy ṣallallah ‘alayhi wa âlihi wa sallam», sur la mort du Noble Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) ; «amr al-Ḥabacha wal-Fîl», sur l'attaque de la ville sainte de Mecque par le Roi Habachi et son armée d'éléphants ; «al-manâkiḥ», sur les mariages ; «as-Saqîfa wa bay‘atu Abî Bakr», sur la désignation d'Abû Bakr au califat
1. Signalons que la date de naissance de l'an 103 de l'Hégire avancée ici n'est pas du tout juste. Cet illustre savant est né plutôt en l'an 130 de l'Hégire. Il est mort en 207 de la même ère alors qu'il était âgé de 78 ans.
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après la disparition du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) à Saqifa; «dhikr al-Qur’ân» ; «sîrati Abî Bakr wa wafâtuh», sur la vie et la mort d'Abû Bakr le premier Calife ; «mudâ‘i Quraych wal-Anṣâr fil-qaṭâyi‘ wa waz‘u ‘Omar addawâwîn wa taṣnîf-il-qabâ’il wa marâtibihâ wa ansâbihâ», sur le règne de ‘Omar Ibn al-Khaṭṭâb le deuxième calife ; «arraghîb fî ‘ulûm-il-Qur’ân wa ghalaṭ ar-rijâl», «mawlid alḤassan wal-Ḥussein wa maqtal al-Ḥussein», sur la naissance de l'Imam al-Ḥassan et de l'Imam al-Ḥussein (Que la paix soit sur eux tous) ainsi que l'assassinat de ce dernier ; «ḍarb addanânîr wad-darâhim», «ta’rîkh al-fuqahâ’», «al-âdâb», «atta’rîkh al-kabîr», «ghalaṭ-ul-ḥadîth», «as-sunna wal-jamâ‘ wa dhamm-il-hawâ wa tark-il-khawâriji fil-fitan» ainsi que le livre intitulé «al-ikhtilâf», portant sur les divergences entre les habitants de Médine et ceux de Kûfa au sujet de la préemption, de l'aumône, de la libération des esclaves, du dépôt, du prêt, de la spéculation, de l'usurpation et du vol, des lois et des témoignages selon la classification des livres de Fiqh. Ibn an-Nadîm a écrit dans son livre: «Al-Wâqidi avait légué six cents sacs pleins de livres. Et chaque sac pouvait être transporté par au moins deux personnes robustes. Il avait deux esclaves comme scribes qui prenaient des notes jour et nuit. Avant sa mort, on avait vendu une certaine quantité de ses livres à deux mille Dinars».
Aḥmad Ibn Moḥammad Ibn Khâled al-Barqi
Il s'agit de l'auteur du livre intitulé «al-maḥâsine». Il était un spécialiste des hadiths et de la tradition. Cet illustre savant avait à son actif toute une multitude de livres dont un bon nombre sur l'histoire à savoir: «aṭ-ṭabaqât», «atta’rîkh», «ar-rijâl», sur les rapporteurs de hadiths ; «ach-chi‘r wa-ch-chu‘arâ’», sur la poésie et les poètes ; «al-araḍîne» et «al-Buldân», sur les différents territoires ; «al-Jamal», sur la bataille de Jamal ; «al-maghâzi», sur les guerres ; «at-ta‘âzi» ainsi que le livre intitulé «at-tahâni». Cheikh an-Najâchi a cité la totalité des œuvres de al-Barqi dans son livre intitulé «asmâ’ al-muṣannifîne min ach-chi‘a», sur les écrivains Chiites. Ce dernier est décédé en l'an 274 de l'Hégire selon les uns, et en l'an 280 de la même ère selon les autres.
Naṣr Ibn Muzâḥim al-Minqari
Il s'agit du maître des savants de Kûfa, l'imam des spécialistes de la tradition et des guerres. Il était beaucoup plus connu sous le nom d'Abul-Faḍl al-Kûfi.
Selon «al-fihrist» d'Ibn an-Nadîm, cet honorable savant avait rapporté une série de hadiths de ce fameux Abî Mikhnaf, Lûṭ Ibn Yaḥyâ, qui était d'ailleurs son contemporain. Il avait à son actif une série de livres parmi lesquels «alJamal», sur la bataille de Jamal ; «Ṣiffîne», sur la bataille de
Ṣiffîne entre les troupes régulières du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) et celles de Mu‘âwiya, édité en Iran ; «al-Ḥussein ‘alayh-issalâm», sur l'Imam al-Ḥussein (Que la paix soit sur lui) ; « ‘ayn-ul-warda», «akhbâr al-Mukhtâr ibn Abî ‘Obeyda», sur la vie de Mukhtâr ibn Abî ‘Obeyda ; «al-Manâqib», «anNahrawân», sur la bataille entre les troupes régulières du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) et les Kharijites ; «al-ghârât», «akhbâr Moḥammad ibn Ibrâhim Ṭabâṭabâ wa Abû-s-Sarâyâ» ainsi que le livre intitulé «maqtal Ḥujr ibn ‘Oday» sur l'assassinat de
Ḥujr ibn ‘Oday.
Ibrâhim Ibn Moḥammad
Il s'agit en fait de Ibrâhim Ibn Moḥammad Ibn Sa‘d Ibn Hilâl Ibn ‘Âṣim Ibn Sa‘d Ibn Mas‘ûd ath-Thaqafi de Kûfa. Il fut tout d'abord Zaydite avant de se convertir au Chiisme Imâmite. Il
204 Les Chiites et les sciences islamiques
est décédé en l'an 283 de l'Hégire. Il était le maître incontesté de son époque dans le domaine de la tradition. Cet illustre savant avait à son actif toute une multitude de livres parmi lesquels nous pouvons citer «al-maghâzi», sur les guerres ; «as-Saqîfat», «ar-ridda», sur l'apostasie ; «maqtal ‘Othmân», sur l'assassinat de ‘Othmân le troisième calife ; «ach-chûrâ», sur les poètes ; «bay‘atu Amîr-il-Mu’minîn ‘Ali ‘alayh-is-salâm», sur le serment d'allégeance au Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) ; «al-jamal», sur la bataille de Jamal ; «Ṣiffîne» sur la bataille de Ṣiffîne, «alḤakamein», sur les deux juges entre le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) et Mu‘âwiya ; «an-nahr», «al-ghârât», sur les guerres ; «maqtal Amîr-il-Mu’minîn ‘Ali ‘alayh-is-salâm», sur l'assassinat de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) ; «rasâ’il Amîr-ilMu’minîn ‘Ali ‘alayh-is-salâm wa akhbârih wa ḥurûbih», sur les épîtres de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) et ses batailles ; «qîyâm al-Ḥassan Ibn ‘Ali ‘alayhim-us-salâm», sur la révolution de l'Imam al-Ḥassan (Que la paix soit sur lui) ; «maqtal al-Ḥussein ‘alayh-is-salâm», sur l'assassinat de l'Imam al-Ḥussein (Que la paix soit sur lui) ; «at-tawwâbîne wa ‘Ayn al-Wardah», sur le tout premier soulèvement après l'assassinat de l'Imam al-Ḥussein (Que la paix soit sur lui) ; «akhbâr al-Mokhtâr», «fadak», sur le terrain de Fadak ; «alḥujja fî fi‘l al-mukramîn», «as-sarâ’ir», «al-mawadda fî dhilqurbâ» sur l'amour envers les proches parents du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) ; «al-ma‘rifa», «alḥawḍ wa-ch-chafâ‘a», sur l'intercession le jour dernier ; «aljâmi‘ al-kabîr fil-fiqh» et «al-jâmi‘ aṣ-ṣaghîr fil-fiqh», un grand et un petit recueil sur la jurisprudence islamique ; «ma nuzala min al-Qur’ân fi Amîr-il-Mu’minîn ‘Ali ‘alayh-issalâm», sur les versets coraniques révélés sur le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) ; «faḍl al-Kûfa wa man nazalaha min aṣ-ṣaḥâba», sur les vertus de Kûfa et des compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) qui y avaient élu domicile ; le gros et le petit «al-Imâma», sur l'Imâmat ; «al-janâ’iz», sur les funérailles ; «al-waṣîyya», sur le testament ; «al-mubtada’»,
«akhbâr ‘Omar», sur le deuxième calife ; «akhbâr ‘Othmân», sur le troisième calife ; «ad-dâr», «al-aḥdâth», «al-ḥarûrâ», «al-istinfâr wal-ghârât», «as-siyar», «akhbâr Yazîd», «Ibn Zubair», «at-tafsîr», «at-ta’rîkh», «ar-ru’yâ», le grand et le petit «al-achriba», sur les boissons ; «Moḥammad wa Ibrâhim», sur les Prophètes Moḥammad et Ibrâhim (Que la paix soit sur eux tous) ; «man qutil min Âl Moḥammad», sur les membres de la famille du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) assassinés ; «al-khuṭab al-mu‘arrabât», sur les sermons traduits en arabe ; «ma‘rifatu faḍl al-afḍal», «al-ḥawḍ wa-ch-chafâ‘a» ainsi que le livre intitulé «al-muttaqîne». Ibrâhim ath-Thaqafi est décédé à Isfahân, en Iran, en l'an 283 de l'Hégire après avoir quitté Kûfa. Nous avons parlé de lui en détail dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Sa‘d Ibn Mas‘ûd
Il s'agit de l'un des ancêtres de ce Ibrâhim ath-Thaqafi que l'on vient de citer. Sa‘d Ibn Mas‘ûd était le frère d'Abû ‘Obeyda Ibn Mas‘ûd, l'oncle de Mokhtâr Ibn Abî ‘Obeyda qui avait occupé le poste de gouverneur à al-Madâ’ine sous le règne du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). C'était d'ailleurs auprès de lui que s'était réfugié l'Imam al-Ḥassan (Que la paix soit sur lui) le fameux jour de «Sâbâṭ-ul-Madâ’ine» (le corridor de Madayan).
‘Abdul-‘Aziz al-Julûdi
Il s'agit d'Aḥmad Ibn Yaḥyâ Ibn Aḥmad Ibn ‘Isâ al-Julûdi de Basra en Iraq.
206 Les Chiites et les sciences islamiques
Ibn an-Nadîm a écrit dans son livre intitulé «al-fihrist» en parlant de lui:
«Ce fut l'un de grands savants Chiites Imâmites dans le domaine des rapporteurs de la tradition et de l'histoire». Quant à nous, nous ajoutons qu'il fut le Cheikh de Basra et de ses traditionalistes.
Allâma Ibn al-Muṭahhar avait témoigné de la véracité et de l'équité de cet honorable savant en déclarant dans son livre intitulé «alkhulâṣa»:
«Abû Aḥmad était originaire de Basra. Il était équitable et Imâmite».
Quant à nous, nous disons que Julûd est un village situé plutôt à Baḥrayn et non à Basra. C'est une erreur de penser que Julûd est l'une des familles d'Azd. Et d'ailleurs, aucun généalogiste n'avait confirmé cette prétention. ‘Isâ al-Julûdi, l'un des ancêtres de ‘Abdul-‘Aziz fit partie des disciples de l'Imam al-Bâqir (Que la paix soit sur lui). Quant à ‘Abdul-‘Aziz lui-même, il fut l'un d'honorables savants de la fin du troisième siècle et du début du quatrième siècle de l'Hégire à l'instar de Ja‘far Ibn Qûlaweyh et d'Abû Ja‘far al-Kuleyni. ‘Abdul-‘Aziz avait à son actif toute une multitude de livres parmi lesquels «musnad Amîr-il-Mun’minîn ‘alayh-is-salâm», sur la tradition du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) ; «al-Jamal», sur la bataille de Jamal ; «Ṣiffîne», sur la bataille de Ṣiffîne ; «al-ḥakmayn», sur les deux arbitres ; «al-ghârât», «al-khawârij», sur les Kharijites ; «Bani Nâjiya», «ḥurûb ‘Ali ‘alayh-is-salâm», sur les guerres du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî
Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) ; «mâ nazala fil-khamsa ‘alayhim-us-salâm», sur les versets coraniques révélés sur les cinq Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous) ; «al-faḍâ’il», «nasab an-Nabîy ṣallallâhu ‘alyhi wa âlihi wa sallam», sur la généalogie du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) ; «tazwîj Fâṭima ‘alayh-as-salâm», sur le mariage de Bibi Fâṭima (Que la paix soit sur elle) ; «dhikru ‘Ali fî ḥurûb anNabîy ṣallallâhu ‘alyhi wa âlihi wa sallam», sur la citation de l'Imam ‘Ali dans les batailles du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) ; «muḥibbu ‘Ali wa dhikruhû bi khayr», «man aḥabba ‘Aliyyan wa abghaḍah», sur quiconque aime l'Imam ‘Ali ou le déteste ; «ḥadîth ḍaghâ’in fi ṣudûri qawm», «at-tafsîr ‘anhu», «al-qirâ’ât», sur les différentes lectures coraniques ; «mâ nuzila fî hi (‘Ali) ‘alayh-is-salâm min al-Qur’ân», sur les versets coraniques révèlés sur l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) ; «khuṭabi hi (‘Ali) ‘alayh-issalâm», sur ses sermons ; «chi‘rihi (‘Ali) ‘alayh-is-salâm», sur ses poèmes ; «khilâfati hi (‘Ali) ‘alayh-is-salâm», sur son califat ; «‘ummâli hi (‘Ali) ‘alayh-is-salâm wa wulâti hi», sur ses gouverneurs ; «qawlluh (‘Ali) ‘alayh-is-salâm fi achchûrâ», sur son avis à propos du fameux conseil de six personnes pour la désignation du remplaçant de ‘Omar le deuxième calife ; «mâ kâna bayna ‘Ali ‘alayh-is-salâm wa ‘Othmân min al-kalâm», sur les entretiens entre l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) et ‘Othmân le troisième calife ; «dhikr ach-chi‘a wa man dhakarahum aw man aḥabba min-aṣ-
ṣaḥâba», «qaḍâ’u ‘Ali ‘alayh-is-salâm», sur les jugements de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) ; «rasâ’il ‘Ali ‘alayh-issalâm», sur ses épîtres ; «man rawâ ‘anhu (‘Ali) ‘alayh-issalâm min-aṣ-ṣaḥâba», sur les compagnons du Prophète qui ont rapporté des hadiths de lui ; «mawâ‘izi hi (‘Ali) ‘alayh-issalâm», sur ses exhortations ; «dhikru kalâmi hi(‘Ali) ‘alayhis-salâm fil-malâḥim», sur ses déclarations sur les carnages ; «mâ qîla fî hi (‘Ali) ‘alayh-is-salâm min ach-chi‘r wa man madaḥ», sur les poèmes et les éloges composés sur lui ; «maqtalu hu (‘Ali) ‘alayh-is-salâm», «‘ilmi hi (‘Ali) ‘alayh-issalâm», sur son savoir ; «qasami hi (‘Ali) ‘alayh-is-salâm», «ad-du‘â’ ‘anhu (‘Ali) ‘alayh-is-salâm», sur les invocations
208 Les Chiites et les sciences islamiques
rapportées de lui ; «al-libâs ‘anhu (‘Ali) ‘alayh-is-salâm wach-charâb», sur ses mœurs ; «al-Adab» de ‘Ali ‘alayh-issalâm, sur son éthique ; «an-nikâḥ» de ‘Ali ‘alayh-is-salâm, «aṭ-ṭalâq» de ‘Ali ‘alayh-is-salâm, «at-tijârât», «al-janâ’iz wad-diyât» de ‘Ali ‘alayh-is-salâm, «aḍ-ḍaḥâya wadhdhabâ’iḥ waṣ-ṣayd wal-îmân wal-kharâj», «al-farâ’iḍ wal-‘itq wat-tadbîr wal-mukâtabah» de ‘Ali ‘alayh-is-salâm, «alḥudûd» de ‘Ali ‘alayh-is-salâm, «aṭ-ṭahâra» de ‘Ali ‘alayh-issalâm, «aṣ-ṣalât» de ‘Ali ‘alayh-is-salâm, «aṣ-ṣiyâm» de ‘Ali ‘alayh-is-salâm ainsi que le livre intitulé «az-zakât» de ‘Ali ‘alayh-is-salâm, tous rapportés de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) ; «dhikru Khadija wa faḍlu Ahl-ul-Bayt ‘alayhim-ussalâm», «Fâṭima ‘alayh-as-salâm wa Abû Bakr», «zikr alḤussein ‘alayh-is-salâm» en plus du livre intitulé «maqtali alḤussein ‘alayh-is-salâm», sur l'assassinat de l'Imam alḤussein (Que la paix soit sur lui). Quant aux livres de ‘Abdul-‘Aziz rapportés de ‘Abdullâh Ibn ‘Abbâs, on a «at-tanzîl», «at-tafsîr», «al-manâsik», «an-nikâḥ waṭ-ṭalâq», «al-farâ’iḍ», son commentaire du saint Coran intitulé «tafsir ‘Abdullâh Ibn ‘Abbâs min aṣ-ṣaḥâba», selon ses disciples ; «al-qirâ’ât», sur les lectures coraniques ; «albuyû‘ wat-tijârât», sur les ventes et les achats ; «an-nâsikh wal-mansûkh», sur les versets abrogatifs et abrogés dans le saint Coran ; «mâ nasabahu», sur sa généalogie ; «mâ asnada hu ‘an aṣ-ṣaḥâba», sur les hadiths rapportés de lui par les compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) ; «mâ rawâhu min ra’y aṣ-ṣaḥâba», sur les avis des compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) ; «tatimma qawlihi fiṭ-ṭahâra», «adh-dhabâ’iḥ wal-aṭ‘ima wallibâs», «al-fatayâ wa ch-chahâdât wal-aqḍiya wal-jihâd wal‘adad wa charâyi‘ al-Islâm», «qawl ‘Abdullâh Ibn ‘Abbâs fiddu‘â’ wal-‘awdh wa dhikr-il-khayr wa faḍlu thawâb al-a‘mâl waṭ-ṭibb wan-nujûm», «qawl ‘Abdullâh Ibn ‘Abbâs fî qitâl ahl-il-qibla wa inkâr-ir-raj‘a wal-amr bil-ma‘rûf», «al-adab wa dhikr-il-anbiyâ’ wa awwal kalâm ‘Abdullâh Ibn ‘Abbâs
[fil-‘arab wa Quraych waṣ-ṣaḥâba at-tâbi‘îne wa man dhammuh]», «Baqiyyati Kalâmi ‘Abdullâh Ibn ‘Abbâs fil‘arab wa Quraych waṣ-ṣaḥâba at-tâbi‘îne wa man dhammuh», «qawli ‘Abdullâh Ibn ‘Abbâs fî chi‘ati ‘Ali ‘alayh-is-salâm», sur son avis sur les partisans de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) ; «baqiyyatu rasâ’ili ‘Abdullâh Ibn ‘Abbâs wa khuṭabihi wa awwal munâẓir lahu» et enfin le livre intitulé «baqiyyatu munâẓirîh wa dhikru nisâ’ih wa wuldih». Quant à la suite de livres de ce grand savant, nous avons: «akhbâr at-tawwâbîne wa ‘Ayn al-Warda», «akhbâr alMukhtâr Ibn Abî ‘Obayda ath-Thaqafi», «akhbâr ‘Ali Ibn alḤussein ‘alayhim as-salâm», «akhbâr Abî Ja‘far Moḥammad Ibn ‘Ali ‘alayhim as-salâm», «akhbâr al-Mahdi», «akhbâr Zayd Ibn ‘Ali», «akhbâr ‘Omar Ibn ‘Abdul-‘Aziz», «akhbâr Moḥammad Ibn Ḥanafiyya», «akhbâr al-Abbâs», «akhbâr Ja‘far Ibn Abî Ṭâleb», «akhbâr Omm Hâni», «akhbâr Moḥammad Ibn ‘Abdullâh », «akhbâr Ibrâhim Ibn ‘Abdullâh Ibn al-Ḥassan», «akhbâr man ‘achaqa min ach-chu‘arâ’», «akhbâr Luqmân Ibn ‘Âd», «akhbâr Luqmân al-Ḥakîm», «charḥ al-fuqahâ’», «man khaṭaba ‘alâ minbar bi chi‘r», le livre sur le poète Ta’abbaṭ charran intitulé «akhbâr Ta’abbaṭ charran», «akhbâr al-a‘râb», «akhbâr Quraych wal-aṣnâm», «al-ḥayawânât», «qabâ’il Nazâr wa Ḥarb wa Thaqîf», «aṭ-
ṭibb», «ṭabaqât al-‘arab wa ach-chu‘arâ’», «an-naḥw», «assiḥr», «aṭ-ṭayr», «zajr aṭ-ṭayr», «mâ ruthiya bihi an-Nabîy
ṣallallâhu ‘alyhi wa âlihi wa sallam», sur l'élégie du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) ; «ar-ru’yâ», sur les rêves ; «akhbâr as-Sûdân», «al-‘awdh», «ar-riqqiy», «almaṭar», «as-saḥâb war-ra‘d wal-barq», «akhbâr ‘Amru Ibn Ma‘dîkarb», «akhbâr Omayya Ibn Abî-ṣ-Ṣalt», «akhbâr AbulAswad ad-Du’ali», «akhbâr Aktham Ibn Ṣeifi», «akhbâr ‘Abdur-Raḥmân Ibn Ḥassân», «akhbâr Khâlid Ibn Ṣafwân»,
210 Les Chiites et les sciences islamiques
«akhbâr Abû Nû’âs», «Akhbâr al-mudhnibîn», «al-aṭ‘ima», «al-achriba», «al-lubâb», «akhbâr al-‘Ajjâj», «an-nikâḥ», «mâ jâ’a fil-ḥammâm», «akhbâr Ru’uba Ibn al-‘Ajjâj», «mâ ruwiya fi ach- chaṭranj», «chi‘r ‘Abbâd Ibn Bachâr», «akhbâr Abî Bakr wa ‘Omar», «man awṣâ bi chi‘r Jam‘ah», «man qâla chi‘ran fî Waṣîyyatih», «khuṭab an-Nabîy
ṣallallâhu ‘alyhi wa âlihi wa sallam», sur les sermons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) ; «khuṭab Abî Bakr», sur les discours d'Abû Bakr le premier calife ; «khuṭab ‘Omar », sur les discours de ‘Omar le deuxième calife ; «khuṭab ‘Othmân Ibn ‘Affân», sur les discours de ‘Othmân le troisième calife» ; «kutub an-Nabîy ṣallallâhu ‘alyhi wa âlihi wa sallam», sur les livres du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) ; «rasâ’il Abî Bakr», «rasâ’il ‘Omar », «rasâ’il ‘Othmân Ibn ‘Affân», «ḥadîth Ya‘qûb Ibn Ja‘far Ibn Sulaymân», «aṭ-ṭib», «ar-rayâḥîne», «at-tamthîl bi-ch-chi‘r», «qaṭâyi‘ an-Nabîy ṣallallâhu ‘alyhi wa âlihi wa sallam», sur les terres données par le Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) comme cadeaux ; «qaṭâyi‘ Abî Bakr wa ‘Omar wa ‘Othmân», «al-jinâyât», «ad-danânîr wad-darâhim», «akhbâr al-aḥnaf», «akhbâr Ziyâd», «al-wufûd ‘alan-Nabîy
ṣallallâhu ‘alyhi wa âlihi wa sallam wa Abî Bakr wa ‘Omar wa ‘Othmân Ibn ‘Affân», sur les différentes délégations envoyées auprès du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) et les trois premiers califes ; «akhbâr al-furs», «akhbâr Abî Dâwûd», «maqtal Moḥammad Ibn Abî Bakr», sur l'assassinat de Moḥammad Ibn Abî Bakr; «as-sakhâ’ walkaram», «al-iqtiḍâ’», «al-bukhl wach-chuḥ», sur l'éthique ; «akhbâr Qanbar», «al-alwiyya wa-r-râyât», «râyât al-Azd», «akhbâr Churayḥ», «akhbâr Ḥassâne», «akhbâr Daghfal anNassâba», sur Daghfal le spécialiste de la généalogie ; «akhbâr Suleymân», «akhbâr Ḥamza Ibn ‘Abdul-Muṭṭalib», sur Ḥamza l'oncle du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) tué lors de la bataille de Uḥud ; «akhbâr al-Ḥassan», «akhbâr Ṣa‘ṣa‘a Ibn Ṣawḥâne», «akhbâr al-Ḥajjâj», «akhbâr al-Farazdaq», sur le célèbre poète des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous), «az-zuhd» sur l'ascétisme ; «ad-du‘â’», «al-qiṣâṣ», «ad-dhikr», «al-wa‘ẓ», «akhbâr Ja‘far Ibn Moḥammad ‘alayhim as-salâm», sur l'Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui) ; «akhbâr Mûssâ Ibn Ja‘far ‘alayhim assalâm», sur l'Imam al-Khâẓim (Que la paix soit sur lui) ; «munaẓirât ‘Ali Ibn Mussâ ar-Réḍâ ‘alayhim as-salâm», sur les débats de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur lui) ; «akhbâr ‘Aqîl Ibn Abî Ṭâleb», sur ‘Aqîl le frère de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) ; «akhbâr as-Sayyed Ibn Moḥammad al-Ḥimyari», «akhbâr Bani Marwân» sur le clan de Bani Marwân, «akhbâr al-‘arab wal-furs», «akhbâr al-barâjim», «Hudba Ibn Khachram», «al-muḥaddithîn», sur les rapporteurs de hadiths ; «akhbâr Sadîf», «maqtal ‘Othmân» sur l'assassinat de ‘Othmân le troisième calife ; «akhbâr ’Iyâs Ibn Mu‘âwiya», «akhbâr Abî-ṭ-Ṭufeyl», «akhbâr al-ghâr» ainsi que le livre intitulé «al-qurûd». Cet illustre personnage était l'un des savants du troisième siècle de l'Hégire.
Al-Ya‘qûbi
Il s'agit d'Aḥmad Ibn Abî Ya‘qûb Ibn Wâḍiḥ, le célèbre historien décédé en l'an 278 de l'Hégire. Il avait à son actif un très important livre sur l'histoire connu sous le nom de «attârîkh al-ya‘qûbi» édité à Liden en deux tomes. Le premier tome parle de l'histoire d'avant l'apparition de l'Islam depuis Adam (Que la paix soit sur lui). Tandis que le deuxième parle de la période de l'Islam jusqu'à l'an 259 de l'Hégire qui avait coïncidé avec le règne du calife ‘Abbasside Mu‘tamid ‘alâ Allah.
212 Les Chiites et les sciences islamiques
Il faut toutefois rappeler que ce même al-Ya‘qûbi avait également rédigé un autre livre sous le nom de «al-buldân», sur les pays. Nous en avons déjà parlé au troisième point du présent chapitre.
Abû ‘Abdullâh Moḥammad Ibn Zakariyya Ibn Dinar alBaṣri
Il s'agit de ce fameux protégé de Bani Gholâb qui était l'imam des savants des traditions, de l'histoire et de la poésie de son époque.
Cheikh an-Najâchi avait dit en parlant de lui: «Il était compté parmi les honorables Chiites de la ville de Basra. C'était un grand traditionaliste doté de hautes qualités scientifiques. Il avait à son actif toute une série de livres parmi lesquels le grand et le petit livre sur la bataille de Jamal intitulés respectivement «al-Jamal al-kabîr» et «al-Jamal almukhtaṣar», le grand et le petit livre sur la bataille de Ṣiffîne intitulés respectivement «Ṣiffîne al-kabîr» et «Ṣiffîne almukhtaṣar», «maqtal al-Ḥussein ‘alayh-is-salâm», sur l'assassinat de l'Imam al-Ḥussein (Que la paix soit sur lui) ; «an-nahr», «al-ajwâd», «al-wâfidîn», «maqtal Amîr-ilMu’minîn ‘alayh-is-salâm», sur l'assassinat de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) ; «akhbâr Zayd», «akhbâr Fâṭima ‘alayh-as-salâm wa mancha’uha wa mawlidiha», sur la vie de Bibi Fâṭima Zahrâ (Que la paix soit sur elle), ainsi que le livre intitulé «al-khayl.»
Cheikh al-Ya‘qûbi est décédé en l'an 298 de l'Hégire.
Abû ‘Abdullâh al-Ḥâkim an-Neysâbûri
Il s'agit de ce célèbre savant beaucoup plus connu sous le nom de Ibn-ul-Bay‘ dont nous avons déjà parlé dans le présent livre.
Ḥâfiẓ adh-Dhahabî a écrit en parlant de lui dans son livre intitulé «tadhkira al-ḥuffâẓ», sur les gens qui avaient mémorisé le saint Coran et les hadiths:
Al-Ḥâkim, le grand Ḥâfiẓ et le maître des rapporteurs de hadiths, à savoir, Abû ‘Abdullâh Moḥammad Ibn ‘Abdullâh Ibn Moḥammad Ibn Ḥamdaweyh Ibn Na‘îm aḍ-Ḍabbi aṭ-Ṭahâni an-Neysâbûri beaucoup plus connu sous le nom de Ibn-ul-Bay‘, avait rédigé toute une multitude de livres. Il est né pendant le mois de Rabi‘ al-Awwal de l'an 321 de l'Hégire. Et dès son enfance, il avait suivi des études sur les hadiths sous l'assistance de son propre père et de son oncle pendant environ trente ans.
Il s'était rendu en Iraq alors qu'il était à peine âgé de vingt ans avant d'effectuer le pèlerinage de la Mecque. Il voyagera ensuite pour le Khorâsân dans le territoire perse ainsi que dans les pays situés au-delà de l'Amou-Daria dans la Transoxiane où il poursuivra ses cours des hadiths auprès de plus ou moins deux mille spécialistes…, al-Khaṭîb Abû Bakr avait déclaré en parlant de lui:
«Abû ‘Abdullâh al-Ḥâkim était un homme équitable aux tendances chiites…»
‘Abdul-Ghâfir Ibn Ismâ‘îl avait dit à son tour: «Abû ‘Abdullâh al-Ḥâkim était le maître des spécialiste des hadiths de son époque. Il était vraiment versé dans le domaine des hadiths.»
Il avait à son actif tout un millier de livres dont «takhrîj aṣ-
ṣaḥîḥayn», sur les hadiths ; «târîkh Neysâbûr», «muzakki alakhbâr wal-madkhal ilâ ‘ilm iṣ-ṣaḥîḥ», «al-’aklîl », «faḍâ’il ach-châfi‘i» et tant d'autres encore. J'avais personnellement entendu mes propres cheikhs parler de l'époque d'Abû ‘Abdullâh al-Ḥâkim an-Neysâbûri en disant que ses collègues à l'instar de aṣ-Ṣa‘lûki et de l'imam Ibn Furak estimaient qu'il valait mieux qu'eux-mêmes et le traitaient de ce fait avec beaucoup de respect.»
214 Les Chiites et les sciences islamiques
Adh-Dhahabî avait par la suite émis son propre avis à ce propos en disant que toutes ces déclarations ne reflétaient pas du tout la vraie valeur de cet éminent savant qu'est al-Ḥâkim. Quiconque analyse les paroles et les livres d'al-Ḥâkim s'apercevra sûrement de sa grandeur ainsi que de ses hautes qualités scientifiques hors du commun. Ce même adh-Dhahabî avait ensuite rapporté que lorsque cheikh Moḥammad Ibn Ṭâhir avait demandé à Sa‘d Ibn ‘Ali azZanjâni de la Mecque lequel était le meilleur d'entre les quatre
Ḥâfiẓ, à savoir Dârqoṭni, ‘Abdul-Ghanîy, Ibn Minda et notre alḤâkim, il lui avait répondu que al-Ḥâkim était le meilleur dans la composition des livres.
Ibn Ṭâhir avait encore dit:
Lorsque j'avais demandé à Abû Ismâ‘îl al-Anṣâri d'émettre son avis sur al-Ḥâkim, il avait déclaré: «C'était un homme équitable dans le domaine des hadiths quoiqu'il fût un vilain sectaire, autrement dit un Chiite.» Ibn Ṭâhir avait encore dit:
«Al-Ḥâkim était un chiite convaincu sous l'apparence d'un vrai sunnite croyant aux quatre califes avec l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) en quatrième position après Abû Bakr, ‘Omar et ‘Othmân. Il manifestait toutefois ouvertement son antipathie vis-à-vis de Mu‘âwiya et de ses successeurs.» Quant à nous nous ajoutons qu'en ce qui concerne l'antipathie de al-Ḥâkim vis-à-vis des ennemis de l'Imam ‘Ali Ibn Abî
Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) il était tout à fait intransigeant. Quant à sa position à l'égard des deux Cheikhs1, elle était en tout cas claire et évidente pour tout le monde. Il était vraiment chiite et nullement un transfuge.
Ḥâfiẓ Abû Mûssâ avait rapporté sur son décès:
1. Il s'agit bien sûr d'Abû Bakr et de ‘Omar, les deux premiers califes.
«Al-Ḥâkim s'était rendu un jour à la salle de bains pour accomplir les grandes ablutions. A sa sortie, il poussa un grand «Al-Ḥâkim s'était rendu un jour à la salle de bains pour accomplir les grandes ablutions. A sa sortie, il poussa un grand chemise. C'est le juge Abû Bakr al-Ḥeyri qui avait dirigé ses
funérailles.»
Al-Ḥâkim est décédé pendant le mois de Ṣafar de l'an 405 de
l'Hégire.»
Nous avions d'ailleurs déjà suffisamment parlé de cet illustre
savant dans le huitième point du deuxième chapitre du présent
livre de telle sorte que l'on ne puisse plus émettre un
quelconque doute quant à son chiisme.
IX. 5 - Le premier à avoir rédigé un livre sur les anciens
Le tout premier à avoir écrit un livre dans ce domaine est le
dénommé Hichâm Ibn Moḥammad Ibn as-Sâ’ib al-Kalbi
décédé en l'an 205 de l'Hégire.
Et pourtant certains chercheurs sont d'avis que le tout premier à
avoir rédigé un livre dans ce domaine serait un certain Abû
Hilâl al-‘Askari, l'auteur du livre intitulé «aṣ-ṣanâ‘atayn»
décédé en l'an 395 de l'Hégire. Et ce livre sera plus tard résumé
par Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi sous le titre de «al-wasâ’il talkhîṣ
kitâb al-wasâ’il fil-awâ’il».
En tout cas ceci n'est qu'une fausse prétention étant donné que
Ibn an-Nadîm avait déjà cité dans son «al-fihrist» le livre de
Hichâm Ibn Moḥammad Ibn as-Sâ’ib al-Kalbi sur les anciens
intitulé «al-awâ’il».
Toutefois, le devancement des savants chiites est encore une
fois de plus reconnu dans ce domaine étant donné que même
cet Abû Hilâl al-‘Askari était aussi Chiite, selon les annotations
de livre intitulé «aṭ-ṭabaqât» de Cheikh Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi.
Il faut aussi signaler que nous avions cité toute une série de
maîtres dans la tradition, dans le rapportage de hadiths voire dans l'histoire dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm» que nous n'avons pas pu reproduire dans cet abrégé
CHAPITRE X
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS LE ‘ILM-UL-LUGHA OU LA LEXICOGRAPHIE
X. 1 - Le premier à avoir regroupé les termes arabes selon l'ordre alphabétique en plus de leurs structures grammaticales
Le tout premier à avoir regroupé les termes arabes dans un livre selon l'ordre alphabétique en plus de leurs structures grammaticales est le grand savant al-‘Allâma Ḥujjat-ul-Adab (la preuve de la littérature) le Mawlâ Abû aṣ-Ṣafâ, al-Khalîl Ibn Aḥmad al-Azdi al-Yaḥmadi, al-Farâhidi (Qu'Allah soit satisfait de lui). Et ceci est reconnu à l'unanimité dans le domaine de la littérature.
Al-Azhari a écrit le passage suivant au tout début de son livre intitulé «tahzîb al-lugha»:
«Je n'ai vu aucun désaccord dans le monde de la littérature arabe quant à la création de cette discipline mentionnée brièvement au début du livre «al-‘ayn» par Abû ‘AbdurRaḥmân al-Khalîl Ibn Aḥmad.
Il est important de signaler qu'Ibn al-Moẓaffar avait achevé la rédaction des derniers chapitres de ce livre après les avoir entendus de al-Khalîl. Il s'avère ainsi que personne ne l'avait devancé dans ce domaine.»
Quant à nous, nous disons:
Sans aucun doute, al-Khalîl Ibn Aḥmad est le créateur de la lexicographie. Et c'est encore lui d'ailleurs le tout premier à avoir écrit un livre dans ce domaine.
218 Les Chiites et les sciences islamiques
Cependant la question se pose sur le vrai auteur de ce livre intitulé «al-‘ayn» attribué de nos jours à al-Khalîl Ibn Aḥmad. En effet, certains savants lui attribuent ce chef-d'œuvre pendant que certains autres ne le lui reconnaissent pas du tout. Nous avions rapporté les différents avis à ce propos dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm» en plus de leurs arguments ainsi que notre propre jugement en prouvant noir sur blanc la vérité. Il n'est plus nécessaire de revenir là dessus. Nous avons d'ailleurs en notre possession un exemplaire complet de ce livre intitulé «al-‘ayn». Al-Khalîl était sans aucun doute chiite.
Le Cheikh des Chiites Jamâl-ud-dîn Ibn al-Muṭahhar a dit dans son livre intitulé «al-khulâṣa»:
«Al-Khalîl Ibn Aḥmad était le meilleur dans la littérature dans laquelle il avait le droit d'émettre son avis. C'est même lui qui avait inventé la prosodie. Il était si célèbre que ça ne valait même plus la peine de le présenter. Il était Imâmite.» Mawlâ ‘Abdullâh al-Afandi a écrit dans son livre intitulé «riyâḍ al-‘ulamâ’»:
«Pour parler de Khalîl, c'était un homme de grande de valeur. Il était le meilleur dans la littérature et il était Imâmite. On lui a attribué l'invention de la prosodie. Il avait vécu à l'époque de notre Imam aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui), plutôt à l'époque de notre Imam al-Bâqir (Que la paix soit sur lui).» Nous avons cité la biographie de al-Khalîl dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
X. 2 – Les plus célèbres lexicographes Chiites
Parmi les savants les plus célèbres dans la lexicographie nous retrouvons de grandes figures telles Ibn as-Sakkît. Abul-‘Abbâs Tha‘lab a dit à ce propos:
«Tous nos savants s'accordent à l'unanimité qu'aucun savant n'était aussi bon dans la lexicographie que Ibn as-Sakkît après Ibn al-A‘râbi.»
Quant à nous nous ajoutons qu'il est connu de tous que cet éminent savant qu'est Ibn as-Sakkît fut assassiné par alMutawakkil, le calife ‘Abbasside à cause de sa tendance chiite. Son Martyre avait eu lieu la nuit du lundi 05 de Rajab de l'an 244 de l'Hégire selon les uns, et en 246 de la même ère selon les autres. Il était alors âgé d'environ 58 ans. Cet illustre savant avait à son actif toute une multitude de livres dont «iṣlâḥ al-manṭiq», sur la logique ; «al-alfâẓ», «az-zibrij», «al-amthâl», «al-maqṣûr wal-mamdûd», «al-mudhakkar walmu’annath», un grand livre intitulé «al-ajnâs», «al-firaq», «as-sarj wal-lijâm», «al-wuḥûch», «al-ibil», «an-nawâdir», le gros et le petit «ma‘âni ach-chi‘r», «saraqât ach-chu‘ara’», «fa‘al wa if‘al», «al-ḥacharât», «al-aṣwât», «al-aḍdâd» ainsi que le livre intitulé «ach-chajar wal-ghâbât». Une aussi longue liste de livres pour un âge aussi court est vraiment un joli exploit, et il faut aussi compter le grand nombre de hadiths qu'il a rapporté de l'Imam ar-Réḍâ, de l'Imam al-Jawâd et de l'Imam al-Hâdi (Quel la paix soit sur eux tous).
Al-Mubarrad, le célèbre grammairien
Il s'agit d'Abul-‘Abbâs al-Mubarrad al-Azdi, l'illustre homme de lettres de Basra.
L'auteur du livre intitulé «riyâḍ al-‘ulamâ’» a écrit le passage suivant dans le chapitre consacré aux surnoms: Al-Mubarrad est en fait l'honorable Cheikh Moḥammad Ibn Yazid Ibn ‘Abdul-Akbar, la grande sommité de la grammaire et de la lexicographie. C'était l'honorable Imâmite le plus ancien et le plus connu. Son avis était pris en considération autant par
220 Les Chiites et les sciences islamiques
les Chiites que par les Sunnites. Il avait à son actif un livre intitulé «al-kâmil» ainsi que tant d'autres livres encore. Quant à nous, nous avons personnellement eu l'occasion de voir ce «al-kâmil» à la bibliothèque de Constantine. Ce grand savant est décédé à Bagdad en 285 ou en 286 de l'Hégire.»
Le Sayyed avait également tenu les mêmes propos dans son livre intitulé «rawḍât al-jannât» en parlant de ce grand savant. Al-Mubarrad avait eu quelques contacts avec certains de nos Imams des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous) confirmant son Chiisme. Nous avons raconté tout cela dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm». Cet illustre savant est né en l'an 220 de l'Hégire et est décédé en l'an 285, voire 286 de la même ère, à Bagdad. Il avait rédigé toute une multitude de livres parmi lesquels nous pouvons citer, entre autres, «ma‘ân-il-Qur’ân», «nasabu ‘Adnâne wa Qaḥṭâne», sur la généalogie de ‘Adnân et de Qaḥṭân ; une replique à Sibaweyh intitulée «ar-raddi ‘alâ Sibaweyh», «charḥ chawâhid al-kitâb», «ḍarûrat-ich-chi‘r», sur la poésie ; «al-‘arûḍ», sur la prosodie ; «mâ ittafaqa lafḍuh wa ikhtalafa ma‘nâh», le livre intitulé «ṭabaqât al-baṣriyyîne», sur les différentes classes des savants de la ville de Basra et tant d'autres livres encore.
Abû Bakr Ibn Dureyd al-Azdî, le grand lexicographe
Cet éminent savant était le maître incontesté de la lexicographie pendant soixante années de suite. Il est né en l'an 223 de l'Hégire à Basra où il résida jusqu'à l'invasion des Zinj. Il sera alors obligé de s'enfuir vers Oman où il devait rester pendant environ douze ans avant de revenir à sa Basra natale. Il se rendra ensuite dans les territoires Perses auprès des Bani Mîkâl qui l'accueilliront avec beaucoup d'honneur en le désignant comme chef du département de littérature.
Après le déclin de la dynastie Bani Mîkâl, Abû Bakr retournera en Iraq à Bagdad. C'était en l'an 308 de l'Hégire. Il prendra contact avec Ibn al-Furât, le Vizir du Calife ‘Abbasside, alMuqtadir Billâh qui lui confiera un important poste dans le gouvernement avec un revenu mensuel de cinquante dinars. Abû Bakr Ibn Dureyd al-Azdî vivra dans cette opulence jusqu'à son décès qui surviendra au cours du mois de Cha‘bân de l'an 321 de l'Hégire alors qu'il était déjà âgé de 98 ans. Il avait à son actif un bon nombre de livres dont «as-sarj wallijâm», «al-muqtabas», «zûwwâr al-‘arab», «al-lughâ», «assilâḥ», «gharîb-ul-Qur’ân», «al-wichâḥ» ainsi que le livre en six tomes intitulé «al-jumhurah fil-lugha». Nous avons eu personnellement l'occasion d'en obtenir le troisième et le quatrième tome du vivant même de ce grand écrivain. Abû Bakr Ibn Dureyd al-Azdî avait en outre plusieurs poèmes lyriques et toute une série de longs et courts poèmes renfermant de la sagesse ou parlant des mœurs que de différents savants ont eu plusieurs fois à commenter. Cheikh Rachîd-ud-dîn Ibn Chahrâchûb al-Mâzandarâni avait cité ce grand savant parmi les poètes luttant pour la cause des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous) dans son livre intitulé «ma‘âlim-ul-‘ulamâ’». Voici un extrait de sa poème en hommage des Ahl-ul-Bayt:
ةﺮھﺎــﻄﻟا لﻮﺘــﺒﻟا ﮫﺘﻨـﺑإو ﮫﯿﻨـﺑو
ةﺮﺧﻵا ﯽﻓ ﺎﺠـﻨﻟاو ﺔﻣﻼﺴﻟا ﻮﺟرأ
ةﺮﺋﺎـﺠﻟا ﻞﯿﺒـﺴﻟا ﻦـﻣ ﺮﯿﺠﯾ ًﺎﺒـﺒﺳ
ﮫﯿــﺻوو ًاﺪﻤﺤـﻣ ّﯽﺒـﻨﻟا یﻮ ـھأ
ﻢﮭﺋﻻﻮــﺑ ﯽﻨّﻧﺈـــﻓ ءﻻﻮﻟا ﻞــھأ
ﻢﮭﻠﻀﻔـﺑ لﻮﻘـﯾ ﻦـﻣ ﺔﺒﺤـﻣ یرأو
ةﺮھﺎـﺴﻟا رﻮﮭﻇ ﯽﻠﻋ فﻮﻗﻮﻟا مﻮـﯾ هﺪﺣو ﻦﻤﯿﮭﻤﻟا ﺎـﺿر کاﺬـﺑ ﻮﺟرأ
Les livres suivants ont mentionné la tendance Chiite d'Abû Bakr Ibn Dureyd al-Azdî: «riyâḍ-ul-‘ulamâ’», «ma‘âlim-ul‘ulamâ’», «amal al-âmil» ainsi que le livre intitulé «ṭâbaqât ach-chi‘a», du juge al-Qâḍî al-Mar‘achi. Nous en avions
222 Les Chiites et les sciences islamiques
reproduit les passages dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Abû ‘Amru az-Zâhid
At-Tannûkhi avait déclaré en parlant de lui: «De toute ma vie, je n'avais jamais vu quelqu'un d'aussi fort que lui dans la mémorisation des textes. Il avait pu enseigner une affaire de trente mille pages des cours qu'il avait appris par cœur.
Il est né en l'an 261 de l'Hégire et est décédé en l'an 305 de la même ère.
Il avait un bon nombre de livres parmi lesquels le livre sur les mérites des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous) intitulé «manâqib Ahl-ul-Bayt ‘alayhim-us-salâm» qui sera résumé par le as-Sayyed Ibn Ṭâwûs. Ce dernier avait rapporté de lui un bon nombre de hadiths sur les mérites des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous) dans son livre intitulé «sa‘d-us-su‘ûd», autant que as-Sayyed Chérif al-Ḥussein Ibn Musâ‘id alḤusseini al-Hâ’iri d'ailleurs de dans son livre intitulé «tuḥfatul-abrâr». Il avait également parlé de sa tendance chiite. Selon les livres intitulés «kachf-uẓ-ẓunûn» et «al-yawâqît», Abû ‘Amru az-Zâhid avait aussi des livres parmi lesquels on peut citer «ach-chûrâ», «charḥ al-faṣîḥ», «fâ’at al-faṣîḥ», «gharîb musnad Aḥmad», «al-marjân», «al-muwachchaḥ», «tafsîr asmâ’ ach-chu‘râ’», «fâ’at al-jumhurah», «fâ’at al‘ayn», «mâ ankar al-‘arâb ‘alâ Abî ‘Ubeida» ainsi que le livre intitulé «al-madkhal».
L'auteur du livre intitulé «riyâḍ al-‘ulamâ’» avait confirmé que Abû ‘Amru az-Zâhid faisait partie des savants Chiites avant de lui citer des livres tels que «al-lubâb», d'où as-Sayyed Ibn
Ṭâwûs a plusieurs fois rapporté des hadiths dans ses propres livres, ainsi que le livre intitulé «al-manâqib».
Un bon nombre de savants postérieurs ont également rapporté plusieurs hadiths de ce même Abû ‘Amru az-Zâhid sur les mérites des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous). Quant à nous, nous affirmons que le Chiisme d'Abû ‘Amru azZâhid est indubitable. Il était originaire de «Ṭabaristân» et il serait surnommé «Ṣâḥib Tha‘lab» ou «Ghulâm Tha‘lab». Mais, nous ne sommes pas vraiment sûrs de cela. On retrouve la biographie détaillée de ce grand homme dans le livre intitulé «bughyat-ul-wi‘ât».
Aḥmad Ibn Fâris
On peut citer aussi le célèbre lexicographe du nom d'Ibn Fâris. Il s'agit en fait d'Aḥmad Ibn Fâris Ibn Zakariya Ibn Moḥammad Ibn Ḥabîb Abul-Ḥussein, adepte de l'école littéraire de Kûfa. C'est lui l'auteur des livres intitulés «al-jumal fil-lugha» et «fiqh al-lugha». Il était beaucoup plus connu sous le nom de
Ṣâḥibi pour avoir écrit un livre en hommage à Ṣâḥib Ibn ‘Abbâd.
On peut retrouver la biographie de cette sommité dans les livres intitulés «al-wafayât» et «bughyat-ul-wi‘ât». Cheikh Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭî s'était trompé en prétendant que Aḥmad était devenu Malékite après avoir été Chafé‘ite. En effet, Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsî avait également cité cet illustre savant dans son livre intitulé «al-fihrist» parmi les savants chiites Imâmites en plus de ses différentes œuvres. Le Chiisme d'Ibn Fâris avait été confirmé par Mirzâ al-Isterâbâdi dans son grand livre intitulé «manhaj al-maqâl», par as-Sayyed al-‘Allâma al-Baḥrâni as-Sayyed Hâchim at-Tûbili dans son livre intitulé «rawḍat al-‘ârifîn» ainsi que par l'auteur du livre intitulé «thâqib-ul-manâqib», [Ibn Ḥamza] qui avait rapporté de lui le hadith portant sur la vision de notre seigneur, l'Imam Zamân (l'Imam du temps) al-Mahdi, le fils de l'Imam al-‘Askari (Que la paix soit sur eux tous).
224 Les Chiites et les sciences islamiques
Ce qui est vrai est que le chiisme de ce savant ne peut pas du tout être mis en doute. Il est probable qu'il se faisait passer pour un Chaféite et Mâlikite afin d'épargner sa vie et de se préserver ainsi contre les ennemis du Chiisme. Cet éminent savant est décédé en l'an 395 de l'Hégire.
Ṣâḥib Ibn ‘Abbâd
Il s'agit en fait d'Ismâïl Ṣâḥib Ibn ‘Abbâd, le célèbre homme de lettres, Vizir (le ministre) d'Ali Ibn Rukn-ud-Dawla le Sulṭân Buhayhi connu sous le nom de Fakhr-ud-Dawla. Il avait à son actif un livre en dix tomes dans le domaine de la lexicographie intitulé «al-muḥîṭ bil-lugha». Ce grand livre était subdivisé selon l'ordre alphabétique courant dans les dictionnaires tout en privilégiant la quantité d'entrées au détriment des exemples. Il y a aussi un deuxième livre intitulé «jumhura al-Jumhura». Nous avons eu la chance d'entrer en possession des exemplaires de ces deux livres.
Ṣâḥib Ibn ‘Abbâd a en outre écrit un bon nombre de livres dans le domaine de la littérature dont «al-a‘yâd», sur les fêtes nationales et religieuses ; «al-wuzarâ’», «al-kachf ‘an masâwi’-il-Mutanabbî» ainsi que le livre intitulé «rasâ’il fî funûn-il-kitâba» qu'il a subdivisé en quinze chapitres. Il faut aussi compter son recueil de poèmes. Dans le domaine de la théologie scolastique, on peut lui citer des œuvres telles que «asmâ’ Allâh Ta‘âlâ wa ṣifâtih», sur les noms et les attributs de Dieu ; «al-anwâr fîl-Imâmat» en plus du livre intitulé «al-ibâna ‘an al-imâm».
Ṣâḥeb Ibn ‘Abbâd fut le tout premier «Ṣâḥib», qui signifie compagnon, de tous les Vizirs de Fakhr-ud-Dawla, et il fut loué dans cent mille poèmes lyriques en arabe et en persan. Le cheikh Ḥassan Ibn ‘Ali aṭ-Ṭabarsi avait rapporté dans son livre intitulé «al-kâmil al-bahâyî» que Ṣâḥib Ibn ‘Abbâd avait à son actif dix mille strophes en hommage aux Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous).
Ṣâḥib Ibn ‘Abbâd est né au cours du mois de Dhul Qa‘ada de l'an 324 de l'Hégire. Il avait appris la littérature auprès d'Ibn Fâris et de Ibn al-‘Amîd. Il avait occupé le poste de Vizir pendant le règne de la dynastie Buwayhi pendant dix huit ans et un mois à l'époque du Sulṭân Mu’ayyid-ud-Dawla et de son frère Fakhr-ud-Dawla, les deux fils du fameux Sulṭân Rukn-udDawla Ibn Buwayh. Sa mort est survenue la nuit du vendredi 24 Ṣafar de l'an 385 de l'Hégire. C'est Chérif ar-Raḍî qui avait prononcé son éloge funèbre.
Ibn Khâlaweyh al-Hamdâni
Ce grand homme de lettres était l'une de rares sommités dans le domaine de la littérature et de la science. A son époque, les gens venaient de tous les coins du monde pour pouvoir profiter de son savoir.
Cet illustre savant avait à son actif le livre intitulé «laysa», sur les terms justes et injustes selon la grammaire arabe. Il était arrivé à Bagdad en quête du savoir en l'an 314 de l'Hégire, et il put apprendre la grammaire ainsi que la littérature arabe auprès de célèbre Ibn Dureyd, d'Abû ‘Amru az-Zâhid et de tant d'autres savants de la même trempe. Selon Cheikh an-Najâchi, cet éminent savant avait rédigé les livres suivants: «al-jumal fin-naḥw», «al-ichtiqâq», «aṭrâghich fil-lugha», «al-qirâ’ât», «charḥ al-maqṣûra li Ibn Dureyd», «al-maqṣûr wal-mamdûd», «al-alghâz», «almudhakkar wal-mu’annath» ainsi que le livre intitulé «al-âl» dans lequel il avait parlé de l'Imâmat du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb et des onze autres Imams infaillibles parmi ses enfants (Que la paix soit sur eux tous). Cheikh al-Yâfi‘i avait dit dans son livre intitulé «mir’ât aljinân» en parlant de lui:
226 Les Chiites et les sciences islamiques
«Ibn Khâlaweyh al-Hamdâni avait aussi un livre intitulé «al-âl» au début duquel il avait expliqué les différents sens du terme «Âl» traduit par «famille» avant de mentionner les douze Imams infaillibles de la famille du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) accompagné, chacun, de sa date de naissance et de sa date de décès en plus du nom du père et de la mère.»
Cheikh Ibn Khallikân avait déclaré à ce propos: «C'est le fait d'avoir dit que l'on comptait également le clan des Bani Hâchim parmi les membres de la famille du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) qui l'avait poussé à mentionner les douze Imams infaillibles (Que la paix soit sur eux tous).»
Quant à nous, nous disons
Cheikh Ibn Khallikân ignorait totalement la tendance chiite d'Ibn Khâlaweyh al-Hamdâni. Il est aussi probable qu'il ait tout simplement confondu entre notre Ibn Khâlaweyh et un autre individu portant le même surnom. En effet, l'auteur du livre intitulé «riyâḍ-ul-‘ulamâ’» a écrit: «Certain nombre de gens portait le surnom de «Ibn Khâlaweyh» parmi lesquels:
Cheikh Abû ‘Abdullâh al-Ḥassan Ibn Khâlaweyh. Il s'agit du savant sunnite Chaféite qui rapportait des hadiths de l'imam ach-Châfi‘i avec seulement deux intermédiaires. Il est l'auteur du livre intitulé «aṭ-ṭâriqa». Il y a également Abû ‘Abdullâh al-Ḥussein Ibn Aḥmad Ibn Khâlaweyh al-Hamdâni, notre Ibn Khâlaweyh.
Il s'agit du célèbre homme de lettres Chiite Imâmite qui résidait à Haleb. Il faisait partie des savants Imâmites de la génération de Ṣâḥeb Ibn ‘Abbâd déjà mentionné plus haut. Il faut aussi citer Cheikh Abul-Ḥassan ‘Ali Ibn Moḥammad Ibn Yûsuf Ibn Mahjûr al-Fârsi, beaucoup plus connu sous le surnom d'Ibn Khâlaweyh, le Chiite.» Quant à nous, nous affirmons que plusieurs Cheikhs à l'instar de Cheikh Abul-‘Abbâs an-Najâchi, de Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi et de Jamâl-ud-dîn al-‘Allâma Ibn al-Muṭahhar al-Ḥilli dans son livre «al-khulâṣ » ont confirmé le Chiisme de notre Ibn Khâlaweyh.
X. 3 - Le devancement des savants chiites dans le domaine de ‘Ilm-ul-Inchâ’ ou la composition
Le tout premier à avoir regroupé les éléments de base dans ce domaine jusqu'à en faire une science fut le dénommé AbulḤussein Aḥmad Ibn Fâris, le célèbre homme de lettres dont nous venons de parler. Il avait composé une série d'épîtres selon un style qui servira de modèle pour toute une multitude de littérateurs. Et le premier de ses élèves n'est autre que le célèbre Badî‘-uz-Zamân al-Hamdâni sur lequel nous allons d'ailleurs revenir dans les lignes qui suivent. Badî‘-uz-Zamân al-Hamdâni avait adapté le style de son professeur Ibn Fâris tout en inventant des règles pour cette discipline. Les deux sont reconnus comme ayant eu l'honneur de devancer tous les autres savants dans ce domaine. Badî‘-uzZamân al-Hamdâni était lui aussi chiite autant que son professeur.
Parmi les savants chiites célèbres dans ce domaine, on a des noms tels qu'Ibn al-‘Amîd, Ṣâḥib Ibn ‘Abbâd et Abû Bakr alKhawârizmi sur lequel nous allons également revenir dans les lignes qui suivent.
228 Les Chiites et les sciences islamiques
X. 4 - Le devancement des Chiites dans le ‘Ilm-ul-Kitâba ou le notariat de l'Etat islamique
1) Le premier à avoir servi de Kâtib ou secrétaire au Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille)
Le tout premier à avoir servi de scribe et de secrétaire au Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) était un fidèle chiite.
En effet, c'est le dénommé Khâlid Ibn Sa‘îd Ibn ‘Âṣ qui fut le tout premier secrétaire du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille). Il a été cité par as-Sayyed ‘Ali Ibn aṣ-Ṣadr alMadani parmi les honorables Chiites de la première classe dans son livre intitulé «ad-darajât ar-rafi‘a», par as-Sayyed alA‘raji dans son livre intitulé «‘iddat-ur-rijâl» ainsi que par le juge Nûrallah al-Mar‘achi d'ailleurs dans son livre intitulé «ṭabaqât-uch-chi‘a».
Allâma an-Nûri avait décrit ce Khâlid dans son livre intitulé «al-mustadrak» en mentionnant les nobles hommes entre le Bani ’Umayyah:
«Il était parmi les tous premiers qui s'étaient ralliés au Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui)…
Le Noble Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) l'avait désigné percepteur de l'aumône au Yémen. Cependant, lorsqu'il avait appris la mort de ce dernier, il avait quitté de son propre chef cette haute fonction pour retourner à Médine où il s'attachera à l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) en méconnaissant le Califat d'Abû Bakr. Et il ne reconnaîtra ce dernier qu'après avoir été contraint par l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) en personne.
Khâlid Ibn Sa‘îd Ibn ‘Âṣ avait fait parti des douze fidèles qui avaient manifesté contre la désignation d'Abû Bakr à la tête de la communauté Musulmane et qui avaient même discuté avec lui à ce propos un certain vendredi alors qu'il faisait son sermon du haut de la chaire.
Ce hadith a été rapporté dans les livres intitulés «al-khiṣâl» et «al-iḥtijâj».»
Cette description a été rapportée par Cheikh Abû ‘Ali dans son livre intitulé «muntahâ al-maqâl fi aḥwâl ar-rijâl» dans le chapitre consacré aux rapporteurs de hadiths.
2) Le tout premier secrétaire de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui)
Le tout premier à avoir servi de secrétaire au Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) est le dénommé ‘Obeydullâh Ibn Abî Râfî‘I, jadis compagnon du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille). Ibn Qotayba a écrit à ce propos dans son livre intitulé «alma‘ârif»:
«Il avait été le secrétaire particulier du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) durant tout son Califat.»
Ibn Ḥajar a quant à lui écrit dans son livre intitulé «taqrîb-uttahdhib», en parlant toujours de cet honorable disciple: «Le secrétaire d'Ali Ibn Abî Ṭâleb était un fidèle de la troisième génération vraiment équitable et digne de confiance.» Et Cheikh an-Najâchi a dit de son côté dans la biographie de Abû Râfî‘:
230 Les Chiites et les sciences islamiques
«Quant à ses deux fils, ‘Obeydollâh et Ali, ils étaient les secrétaires du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî
Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).» Nous avons d'ailleurs déjà largement parlé de ces deux fils d'Abû Râfî‘ plus haut dans le présent livre.
3) Les fidèles chiites qui ont accédé au rang de Vizir grâce au notariat
Il s'est avéré que c'est le poste de «Kâtib» jadis considéré comme «secrétaire» ou «notaire» qui sera converti en un poste de «Wazîr» ou Vizir pendant la dynastie des ‘Abbassides. Et un bon nombre de fidèles Chiites avaient eu l'occasion d'accéder au poste de Vizir grâce à leur aptitude à prendre notes. Il y a en tête le fameux Abû Salama al-Khallâl qui n'est autre que Ḥafṣ Ibn Salmâne [Sulaymâne] al-Hamdâni de Kûfa. Cette illustre personne fut le tout premier Vizir à avoir travaillé pour le tout premier Calife ‘Abbasside. Il était éloquent et avait des connaissances vraiment solides dans le domaine de la tradition, de la poésie, de l'histoire, de la discussion et du Tafsîr (Commentaire du Coran). Il était également très fort dans la déduction et l'argumentation, sans compter qu'il était vraiment imbu de générosité et de noblesse. Lorsque Saffâḥ avait accédé au Califat, il avait nommé ce Abû Salama al-Kallâl au poste de Vizir avec plein pouvoir sur la cour et la bibliothèque de l'Etat. On l'avait ainsi surnommé «Wazîr Âli Moḥammad» qui signifie «le Vizir de la famille de Moḥammad (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille)», malgré lui. Toutefois, lorsqu'il s'était rendu compte de la réalité des ‘Abbassides, il avait alors pris la résolution de les quitter pour se rallier aux descendants de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur eux tous). Pour ce faire, il avait envoyé des messages à trois notables des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous), ce qui lui coûtera très cher car ce geste sera la cause de son assassinat.
Abû ‘Abdullâh Ya‘qûb Ibn Dâwûd
Ce fidèle chiite fut le Grand Vizir du troisième Calife ‘Abbasside du nom de Moḥammad Ibn Manṣûr al-Mahdi. aṣ-Ṣûli avait dit en parlant de ce grand homme: «Son père Dâwûd ainsi que ses frères avaient été secrétaires de Naṣr Ibn Sayyâr, le prince de Khorâsân. Ya‘qûb Ibn Dâwûd était Chiite. Au début, il s'était rallié au clan de Bani ‘Abdullâh Ibn alḤassan Ibn al-Ḥassan, ce qui lui avait causé tant d'ennuis: Il sera mis en prison par le calife al-Mahdi jusqu'à la fin de son règne. Et il ne sera libéré que par Hâroun ar-Rachîd, son successeur. Après sa libération, Ya‘qûb Ibn Dâwûd voyagera pour la ville sainte de la Mecque où il ne vivra que quelques jours avant de quitter ce monde Il est décédé plus précisément en l'an 186 de l'Hégire.»
Il y a également les membres de la famille Sahl. Ces braves gens furent Vizirs du calife ‘Abbasside Ma’mûn le fils de Hâroun ar-Rachîd.
On avait en tête Faḍl Ibn Sahl.
Il était beaucoup plus connu sous le nom de «DhurRiyâsatayn», qui signifie «l'homme aux deux pouvoirs», tout simplement parce qu'il maîtrisait aussi bien le pouvoir matériel, à savoir l'épée, que le pouvoir intellectuel avec un bon nombre de livres à son actif.
Et même lorsque Ma’mûn avait cédé momentanément le pouvoir à la descendance de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) 1 , ce fut toujours notre Faḍl Ibn Sahl qui s'occupa de
1. Il s'agit plus précisément de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur lui)
232 Les Chiites et les sciences islamiques
l'exécutif de ce dernier. Cependant, avoir été destitué par les ‘Abbassides de Bagdad en faveur de son propre oncle paternel du nom de Ibrâhim à cause de cette passation de pourvoir, Ma’mûn avait alors fomenté un complot pour l'assassinat de Faḍl Ibn Sahl. Ce dernier sera assassiné alors qu'il prenait son bain, et cela quelque peu avant l'empoisonnement de l'Imam arRéḍâ (Que la paix soit sur lui).
Ma’mûn enverra alors un message à Bagdad auprès des ‘Abbassides pour leur signifier que la cause de leur objection, à savoir l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur lui), avait été écartée. Cet événement avait eu lieu en l'an 204 de l'Hégire. Après la disparition de Faḍl Ibn Sahl, Ma’mûn avait ensuite désigné al-Ḥassan Ibn Sahl, son frère au poste de Vizir. Cependant, ce dernier fortement affligé par l'assassinat de son frère avait résolu de s'isoler du monde et de rester à la maison pour s'occuper exclusivement de la médicine en désignant quelques uns de ses secrétaires à sa place. On retrouve parmi eux des gens tels qu'Aḥmad Ibn Abî Khâlid et Aḥmad Ibn Yûsuf.
Al-Ḥassan Ibn Sahl est décédé en l'an 236 de l'Hégire à l'époque d'al-Mutawakkil, le Calife ‘Abbasside.
Ibn Abî al-Azhar
Il s'agit en fait de Moḥammad Ibn Mazid Ibn Maḥmûd Ibn Abîl-Azhar an-Nûchji 1 qui fut l'un des secrétaires de Moḥammad Ibn Mutawakkil, le calife ‘Abbasside beaucoup plus connu sous le nom de Muntaṣir. Ce grand homme avait à son actif des livres intitulés «al-harj wal-marj» sur les rapports de al-Musta‘în et al-Mu‘taz,
«akhbâr ‘uqalâ’-il-majânîn». Nos savants l'ont cité parmi les fidèles disciples de l'Imam ar-Réḍâ, de l'Imam al-Jawwad et de
1. Al-Mutawachchiḥi selon aṭ-Ṭûsi dans son livre «ar-rijâl» ou alBûsanji selon Khaṭîb al-Baghdâdi dans «târîkh Baghdâd».
l'Imam al-Hâdî (Que la paix soit sur eux tous). Il est décédé en l'an 235 de l'Hégire alors qu'il était âgé de plus de 90 ans.
Abul-Faḍl Ja‘far ibn Maḥmûd al-Iskâfi
Il fut tour à tour Vizir d'al-Mu‘taz et d'al-Muhtadî, deux califes ‘Abbasides.
Abul-Ḥassan ‘Ali Ibn al-Furât
Cette illustre personne avait occupé le poste de Vizir à trois reprises à l'époque du calife Muqtadir. aṣ-Ṣûlî avait déclaré à ce propos: «Les membres de la famille Furât comptaient parmi les gens les plus honorables et les plus nobles.» Ibn Furât était toujours au service des pauvres et des nécessiteux. Et c'est lors de son troisième mandat au poste de Vizir qu'il sera arrêté avant d'être exécuté en l'an 312 de l'Hégire.
Abul Faḍl Ja‘far
Il s'agit d'un autre membre de la famille Furât qui fut à son tour Vizir du calife Muqtadir. Il restera à ce poste jusqu'à la mort du calife.
Abul-Fatḥ Faḍl Ibn Ja‘far Ibn al-Furât
Il s'agit du fils d'Abul Faḍl Ja‘far précité. Il fut le Vizir du calife arRâzi Billah.
Abû Chujâ‘ Ẓâhir-ud-dîn Moḥammad
Il y a aussi Abû Chujâ‘ Ẓâhir-ud-dîn Moḥammad Ibn alḤussein al-Hamdâni.
Ce grand homme fut le Vizir du calife ‘Abbasside Muqtadi. Toutefois, sur proposition de Jalâl-ud-Dawla Malik Châh, le calife l'avait destitué à cause de sa tendance Chiite.
234 Les Chiites et les sciences islamiques
Après sa destitution du poste de Vizir par le calife, Abû Chujâ‘ deviendra ascète et élira domicile à Médine où il restera d'ailleurs jusqu'à sa mort en l'an 513 de l'Hégire.
Abul-Ma‘âli
Il s'agit de Hibatullah Ibn Moḥammad Ibn Muṭṭalib qui fut le Vizir du calife al-Mustaẓhir. Il comptait parmi les Vizirs les plus savants et les plus honorables. L'auteur du livre intitulé «jâmi‘ at-tawârikh» qui avait confirmé le Chiisme de cet illustre savant avait commenté: «C'est pour cette raison, c'est-à-dire la tendance chiite, que Moḥammad Ibn Malik Châh était contre la désignation d'AbulMa‘âlî au poste de Vizir. Ainsi, en guise de protestation, il avait envoyé plusieurs messages au calife en lui disant: «Comment est-il possible que le Vizir du calife du moment soit un sectaire, autrement un chiite ?» Le calife avait alors fini par démettre Abul-Ma‘âlî de ses fonctions de Vizir.
Après sa destitution, Abul-Ma‘âlî avait introduit un recours auprès du Sulṭân Moḥammad Ibn Malik Châh à travers Sa‘d-ulMalik al-’owji, son Vizir. Le Sulṭân avait accepté d'accorder une fois de plus le poste de Vizir à Abul-Ma‘âlî à conditions toutefois que ce dernier ne quittât pas le sunnisme pendant tout son mandat à ce poste. Et il en parla au calife qui répondit favorablement.
Toutefois, le calife le démettra encore plus tard. Ceci poussera alors Abul-Ma‘âlî à rejoindre le Sulṭân Moḥammad Châh à Iṣfahân. Il restera dans la cour de ce Sulṭân jusqu'à la fin de ses jours.
Anu Chirwân Ibn Khâlid Ibn Moḥammad al-Qâsâni
Cet illustre personnage fut le Vizir du calife al-Mustarchid.
Ibn aṭ-Ṭaqṭaqi a dit en parlant de ce grand homme: «Il comptait parmi les hommes les plus honorables, les plus nobles et les plus bons de son époque. Il avait occupé le poste de Vizir des califes et des Sulṭâns.» Ibn Kathîr avait confirmé le chiisme d'Anu Chirwân dans son livre intitulé «târîkh Ibn Kathîr» en ajoutant: «Ibn al-Ḥarîri avait composé un poème en hommage à Anu Chirwân intitulé «al-maqâmât al-ḥârîriyyat», et il l'avait loué dans plusieurs poèmes lyriques. Il l'avait également cité dans son livre intitulé «tarîkh al-wuzarâ’» sur les Vizirs des rois, des Sulṭâns et des califes en disant qu'il était unique et hors du commun étant donné qu'il était doté de grandes qualités scientifiques et très versé dans la littérature ainsi que dans la langue arabe. Il consacrait la mageure partie de son temps à la lecture. Il est décédé en l’an 532 de l’Hégire.»
Mu’ayyid-ud-dîn
Il s'agit de Moḥammad Ibn Moḥammad Ibn ‘Abdul-Karîm alQumi, le chiite Imâmite descendant de Miqdâd Ibn al-Aswad ad-Dû’ali. Il avait occupé le poste de Vizir sous les califes anNâṣir, aẓ-Ẓâhir et al-Mustanṣir jusqu'à sa mort en l'an 629 de l'Hégire.
Mu’ayyid-ud-dîn Abû Ṭâleb
Il s'agit de Moḥammad Ibn Aḥmad Ibn al-‘Alqami al-Asadî qui fut le Vizir de al-Musta‘ṣim, le calife ‘Abbasside. Le célèbre homme de lettres aṣ-Ṣaghâni lui avait même dédié de son vivant même un vrai chef-d'œuvre dans le domaine de la littérature intitulé «al-’abâb» autant que ‘Izz-ud-dîn Ibn AbîlHadîd d'ailleurs qui lui avait dédié son commentaire de «nahjul-balâgha» intitulé «charḥ nahj-ul-balâgha». Notre Mu’ayyid-ud-dîn Abû Ṭâleb avait alors honoré ces deux écrivains en leur offrant des cadeaux de grande valeur.
236 Les Chiites et les sciences islamiques
Toute une multitude de poètes avaient fait l'éloge de ce grand homme qu'était Mu’ayyid-ud-dîn. Il était beaucoup respecté par les honorables savants mais mal jugé par le commun du peuple qui l'accusait à tort de déloyauté et de trahison. Ibn Taqtaqi avait dit à propos de la négligence du calife Musta‘ṣim et de son irresponsabilité: «Son Vizir Mu’ayyid-ud-dîn Ibn al-‘Alqamî était conscient de la gravité de la situation. Il lui avait alors envoyé des messages le mettant en garde tout en lui demandant de prendre ses précautions. Malheureusement le calife avait fait le sourd d'oreille en prenant ses avertissements à la légère, influencé par ses proches qui lui faisaient croire que tout était en ordre et qu'il n'y avait pas en réalité de quoi s'inquiéter. Les proches de calife prétendaient que son Vizir Mu’ayyid-uddîn avait tout simplement aggravé la situation parce qu'il voulait en réalité bénéficier d'une grande assistance matérielle pour ses propres intérêts, alors que Mu’ayyid-ud-dîn était l'un des hommes les plus honorables de son époque.»
Moḥammad Ibn Aḥmad al-Wazîr
I s'agit du fils du Vizir Moḥammad beaucoup plus connu sous le nom d'Abû Sa‘d al-‘Amîdi qui fut à deux reprises chef de service de rédaction Egypte pour deux fois. Il était l'un de grands maîtres de la littérature et de la grammaire arabes. Cheikh Yâqût avait dit en parlant de lui: «Il était à la fois grammairien, homme de lettres et linguiste ayant à son actif un bon nombre de livres. Il résidait en Egypte où il occupait le poste de chef de service de rédaction. Il sera démis de ses fonctions avant d'être reconduit à nouveau. Il avait à son actif toute une série de livres dont «tanqîḥ al-balâgha», «al-‘arûḍ», «al-qawâfî» et tant d'autres encore. Il est décédé le vendredi 05 Jumâda II en l'an 433 de l'Hégire.»
Quant à nous, nous ajoutons que, selon Muntajab-ud-dîn Ibn Babaweyh dans son livre intitulé «fihris muṣannifine min achchi‘a», sur les écrivains chiites, et l'auteur du livre intitulé «kachf-uẓ-ẓhunûn», cette illustre personne serait décédée en l'an 433 de l'Hégire. Il l'avait cité alors qu'il parlait de son livre intitulé «tanqîḥ al-balâgha».
Abul-Qâsim
Il s'agit en fait de al-Ḥussein Ibn ‘Ali Ibn al-Ḥussein Ibn Moḥammad Ibn Yûsuf al-wazir al-maghribi, le Vizir maghrébin.
Selon Cheikh an-Najâchi dans son livre intitulé «almuṣannifîne min ach-chi‘a» et Ibn Khallikân dans son livre intitulé «al-wafayât», notre Abul-Qâsim était de la lignée de Balâs Ibn Bahrâm Kûr tandis que sa mère Fâṭima était la fille du célèbre Abû ‘Abdullâh Moḥammad Ibn Ibrâhim Ibn Ja‘far an-Nu‘mâni, l'auteur du livre intitulé «al-ghayba». Ces deux honorables écrivains avaient également cité ses œuvres. Abul-Qâsim est né en l'an 307 [370] de l'Hégire. Il avait occupé le poste de premier ministère pendant le règne du Sulṭân Mu‘tamid-ud-Dawla à Mosul, puis celui de Charaf-ud-Dawla le Sulṭân Bûweyhien à Bagdad avant de devenir une fois de plus Vizir du Sulṭân de Bakr du nom d'Aḥmad Ibn Marwân. Il restera d'ailleurs aux côtés de ce dernier jusqu'à sa mort en l'an 418 de l'Hégire.
Et selon la biographie d'Abul-Qâsim largement détaillée dans le livre intitulé «wafayât al-a‘yân», le Sulṭân Aḥmad Ibn Marwân avait fait déplacer sa dépouille mortuaire jusqu'à Nadjaf où il sera enterré conformément à sa volonté.
Le Vizir Ibn al-‘Amid
Il s'agit du célèbre scribe du nom de Moḥammad Ibn al-Ḥussein Ibn ‘Amid Abul-Faḍl qui fut le Vizir de Rukn-ud-Dawla, le Sulṭân bûweyhien. Il est décédé en l'an 359 ou en l'an 360 de
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l'Hégire. Nos honorables écrivains chiites, et tant d'autres d'ailleurs, ont écrit sa biographie détaillée dans leurs livres.
Dhul-Kifâyateyn
Il s'agit du propre fils de Ibn ‘Amid du nom d'Abul-Fatḥ ‘Ali qui avait remplacé ce dernier au poste de Vizir. On retrouve sa biographie détaillée au sein du livre intitulé «yatîmat-uddahr1».
Abul-Qâsim Ismail Ibn ‘Abbâd
Il s'agit du célèbre Vizir déjà cité ci-haut, l'auteur du livre intitulé «kâfi al-kifât». Il avait hérité ce poste de son propre père ‘Abbâs ‘Abbâd qui l'avait à son tour hérité de ses aïeux qui se l'étaient passé de génération en génération.
دﺎﻨﺳﻹﺎـﺑ دﺎﻨـﺳﻹا ﺔﻠﺻﻮـﻣ
2یدﺎﺒـﻋ ﻦـﺑ ﻞﯿﻋﺎﻤﺳإو ﮫﺗر
Abul-‘Alâ’ Ibn Baṭṭa
ﺮﺑﺎـﮐ ﻦﻋ ًاﺮﺑﺎﮐ ةرازﻮﻟا ثرو
ازو دﺎـﺒﻋ سﺎّﺒﻌﻟا ﻦﻋ یوﺮﯾ
‘Abdul-Jalîl ar-Râzi a dit en parlant de lui: «Abul-‘Alâ’ Ibn Baṭṭa fut le Vizir de ‘Azad-ud-Dawla3. C'était un chiite de bonne conviction. Il avait à son actif un poème lyrique en hommage aux Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit eux tous) à la fin duquel on retrouve le passage suivant:
باﺮﺗ ﻮﺑأ باﺮﺘﻟا ﮫﻨﺳﺎﺤﻣ
ﯽﻠﺒـﺗ مﻮـﯾ ﺔّﻄﺑ ﻦﺑﻹ ﻊﻔﺸﯿﺳ
1. «yatimat-ud-dahr».
2. Abû Sa‘îd ar-Rustami avaient composé ce poème en hommage de Ibn ‘Abbâd, comme l'a cité al-‘Allâma al-Amini dans son «al-qadir». 3. Il s'agit du plus grand roi de toute la dynastie Buweyhienne du nom de Fannâ Khusru, le fils de Rukn-ud-Dawla.
Lorsque le cadavre d'Ibn Baṭṭa disparaîtra dans la terre, «Abû-tTurâb1» (le père de la terre) intercédera en sa faveur auprès d'Allah.»
Al-Ḥassan Ibn Mufaḍḍal Ibn Sahlân
Il s'agit du dénommé Abû Moḥammad ar-Râmhormozi qui fut le Vizir de Sulṭân-ud-Dawla ad-Deylami. Selon le Syrien Ibn Kathîr dans son livre intitulé «târîkh ibn kathîr», c'était ce grand homme qui avait construit le mur du mausolée sacré de l'Imam al-Ḥussein (Que la paix soit sur lui). Il sera assassiné en l'an 412 de l'Hégire.
‘Amîd-ul-Mulk
Il s'agit du fameux Abû Naṣr al-Kondi qui fut le Vizir du Sulṭân
Ṭughrul Beyk. Selon le Syrien Ibn Khathîr dans son livre intitulé «târîkh ibn kathîr», il était Chiite Imâmite.
Sa‘d-ul-Mulk
Il fut le Vizir du Sulṭân Moḥammad as-Saljûqî.
Tâj-ul-Mulk
Il s'agit de l'Imâmite du nom d'Abul-Ghanâ’im al-Qumî qui fut le Vizir du Sulṭân Malik Châh.
Charaf-ud-dîn
Il s'agit ici d'Abû Ṭâhir Ibn Sa‘d al-Qumî. Il fut également le Vizir du Sulṭân Malik Châh.
On peut aussi citer le dénommé Abû Ḥassan.
1. Abû-t-Turâb qui signifie « le père de la terre » était en fait l'un des surnoms du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abi Ṭâlib (Que la paix soit sur lui).
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Il s'agit de Ja‘far Ibn Moḥammad Ibn Faṭîr, le célèbre Vizir scribe. Ibn Kathîr en avait parlé en disant qu'il avait été l'un des Vizirs scribes chiites de l'Iraq.
Ce même Ibn Kathîr avait encore dit en parlant de ce grand homme:
«Lorsque sa tendance chiite s'était dévoilée, quelqu'un vint lui déclarer:
- J'ai vu le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî
Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) en rêve me dire: «Vas auprès de Ibn Fatîr et dis lui de te donner dix dinars.» - Quand est-ce que tu l'as vu ? Lui avait-il demandé. - Au tout début de la nuit.
- C'est vrai! Car, moi je l'ai vu en rêve vers la fin de la nuit et il m'a ordonné de donner une aumône à quelqu'un de précis qui viendrait me voir, avait reconnu Ibn Faṭîr…» Nous avons extrait cette histoire du livre intitulé «târîkh ibn kathîr» de Ibn Kathîr qui l'a rapporté du livre en persan, écrit de la main du Juge al-Mar‘achi, intitulé «ṭabaqât».
Mu‘în-ud-dîn Abû Naṣr Aḥmad
Il s'agit du célèbre Scribe al-Kâchi qui fut l'un des Vizirs du Sulṭân Maḥmûd Ibn Moḥammad Ibn Malik Châh.
Fakhr-ud-dîn Ṭâhir
Il s'agit en fait du propre fils de ce Vizir Mu‘în-ud-dîn al-Kâchi. Il fut Vizir d'Alb Arsalân Ibn Ṭughurl Ibn Moḥammad Ibn Malik Châh.
On a également Mu‘în-ud-dîn Ibn Fakhr-ud-dîn al-Kâchi. Il s'agit du propre fils du Vizir Fakhr-ud-dîn Ṭâhir al-Kâchi. Il héritera du poste de Vizir après la mort de son père.
Il faut également citer les membres de la famille Juwayn avec en tête Ṣâḥib al-A‘ẓam Chams-ud-dîn Moḥammad al-Juwayni. Il s'agit de Ṣâḥib le grand, beaucoup plus connu sous le nom de «Ṣâḥib-ud-Dîwân» qui signifie «le chef de caibnet». Il était le chef de caibnet du Sulṭân Moḥammad Khawarizm Châh puis celui du Sulṭân Jalâl-ud-dîn.
Il y a ensuite ‘Alâ’-ud-dîne ‘Aṭâ’-ul-Mulk al-Juwayni, le frère de Ṣâḥib al-A‘ẓam Chams-ud-dîn Moḥammad al-Juwayni ainsi que son fils du nom de Ṣâḥeb Mu‘aẓẓam Amîr Rachîd Bahâ’ud-dîne Moḥammad en hommage duquel Cheikh Meytham alBaḥrânî avait rédigé un livre intitulé «charḥ nahj-ul-balâga», autant que Ḥassan Ibn ‘Ali aṭ-Ṭabarsi son livre intitulé «alkâmil fit-târîkh» sur l'histoire, auquel il donnera ensuite le titre de «al-kâmil al-bahâ’î».
Il y a ensuite le frère de ce Rachîd Bahâ’-ud-dîne Moḥammad du nom de Ṣâḥib Charaf-ud-dîn Hâroun, un autre fils de «Ṣâḥib-ud-Dîwân». Selon le Cheikh al-Mar‘achi dans son livre intitulé «majâlis al-mû’minîn», ce second fils de Ṣâḥib alA‘ẓam Chams-ud-dîn Moḥammad al-Juwayni était versé dans toutes les disciplines y compris la musique. Il avait succédé à son frère au poste de Vizir.
4) Une autre classe de scribes parmi les honorables Chiites
On retrouve parmi eux des gens tels que le fameux Aḥmad Ibn Yûsuf Ibn Ibrâhim. Il fut mentionné par le Cheikh Ibn Chahrâchûb dans son livre portant sur les poètes des Ahl-ulBayt (Que la paix soit sur eux tous). Il a une biographie assez détaillée dans l'encyclopédie de Cheikh Yâqût intitulé «mu‘jam al-’udabâ’», sur les célèbres hommes de lettres. Son père Abû Ya‘qûb Yûsuf Ibn Ibrâhim comptait également parmi les honorables scribes. Il servait de secrétaire à Ibrâhim Ibn alMahdi, le calife ‘Abbasside. Il était sorti tout droit de l'école du célèbre Cheikh Imâmite du nom d'Ismâ‘îl Ibn Abî Sahl Ibn
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Nobakht, l'auteur du livre intitulé «al-yâqût fil-kalâm» dans le domaine de la théologie scolastique.
Aḥmad Ibn Moḥammad Ibn Thawâba Ibn Khâlid al-Kâtib
Il était beaucoup plus connu sous le nom d'Abul-‘Abbâs le scribe. Il avait vécu à l'époque Mahdi, le calife ‘Abbasside. Cheikh Yâqût avait confirmé le chiisme de ce Abul-‘Abbâs dans son livre intitulé «mu‘jam al-’udabâ’». Selon certains chercheurs, Abul-‘Abbâs serait décédé en l'an 277 de l'Hégire, plutôt en 273 de la même ère selon certains autres. Cheikh Yâqût lui a écrit une biographie assez détaillée dans son «mu‘jam al-’udabâ’»
On a aussi Abu Aḥmad ‘Obeydullâh Ibn ‘Abdullâh Ibn Ṭâhir Ibn al-Ḥussein Ibn Moṣ‘ab Ibn Ruzayq Ibn Mâhâ [Mâhân] alKhozâ‘i le prince Imâmite de Bagdad. Il était le gouverneur de Bagdad et de Khorasân. C'était un honorable savant, un grand poète, un écrivain de valeur et également un homme très habîle. Et cela était d'ailleurs tout à fait normal étant donné que son père et son grand-père avaient eux aussi les mêmes qualités. Al-Khaṭîb a dit en parlant de ce Abû Aḥmad: «C'était un honorable homme de lettres et un poète vraiment éloquent. Son père était un grand poète aussi généreux que charitable. Son grand-père Ṭâhir était un homme dont le degré de perfection ne valait même plus la peine d'être décrit. Il faisait partie des trois personnes que Ma’mûn, le calife ‘Abbasside, avait qualifiées des rois les plus honorables du monde et de la religion qui auraient marqué l'histoire, à savoir, le roi Alexandre le Grand, Abû Muslim Khurassanien et ce
Ṭâhir qui était d'ailleurs de tendance chiite autant que son petitfils Abû Aḥmad…
Abû Aḥmad est décédé la nuit du samedi 12 Chawwâl de l'an 300 de l'Hégire.»
Cette description fut rapportée de al-Khaṭîb par Ḍiyâ’-ud-dîn dans son livre intitulé «nasmat-us-saḥar».
Aḥmad Ibn Ibrâhim Aẓ-Ẓabî qui
Selon le livre intitulé «ma‘âlim-il-‘ulamâ’» de Rachîd-ud-dîn al-Mâzandarâni, était l'un d'honorables scribes.
Ali Ibn Maḥmûd Ibn Ziyâd aṣ-Ṣeymari
Il s'agit du gendre du Vizir Ja‘far Ibn Maḥmûd qui avait épousé sa fille Um Aḥmad. Il comptait parmi les fidèles chiites les plus honorables et les plus équitables. Selon Cheikh al-Mas‘udi dans son livre intitulé «ithbât-ulwaṣiyya», ‘Ali Ibn Maḥmûd Ibn Ziyâd aṣ-Ṣeymari était le meilleur écrivain et le meilleur savant de tout le califat de alMusta‘în Billah, le calife ‘Abbasside.
Aḥmad Ibn Alawiyya
Il était beaucoup plus connu sous le nom d'Abul-Aswad, le scribe al-Karrâni al-Iṣfahâni.
Yâqût a dit en parlant de lui:
«C'était un grand linguiste qui s'adonnait à l'enseignement de la littérature. Et il avait à son actif une série d'excellents poèmes. Il avait fait partie des compagnons de Lufdha [abî ‘Ali Lughdha] avant de rejoindre Aḥmad Abû Dalaf…Il avait à son actif une série d'épîtres de haute qualité dont «ach-chayb walkhiḍâb» en plus d'un poème lyrique aux mille rimes. Ce poème avait tellement impressionné Abû Ḥatam as-Sédjestâni qu'il avait déclaré:
«Ô Peuple de Basra, le peuple de Isfahan vous a dépassé.» Aḥmad Ibn Alawiyya est décédé après l'an 320 de l'Hégire alors qu'il était âgé de plus de cent ans».
244 Les Chiites et les sciences islamiques
Ibrâhim Ibn Abî [Ḥafṣ], Ja‘far Abû Isḥâq al-Kâtib
Il s'agit en fait du fameux scribe mentionné par Cheikh anNajâchi dans son livre intitulé «asmâ’ al-muṣannifîne min ach-chi‘a» et qui avait été disciple d'Abû Moḥammad alḤassan Ibn ‘Ali Ibn Moḥammad Ibn Réḍâ (Que la paix soit sur eux tous). Il faisait ainsi donc partie des scribes du troisième siècle de l'Hégire étant donné qu'Abû Moḥammad (Que la paix soit sur lui) est mort exactement en l'an 260 de l'Hégire.
Aḥmad Ibn Moḥammad Ibn Sayyâr Abû ‘Abdullâh
Il s'agit du célèbre scribe de la ville de Basra qui fut l'un des secrétaires de la famille Ṭâhir. Il s'agit en fait de ce scribe beaucoup plus connu sous le nom de Sayyari dont nous avions déjà parlé dans le chapitre consacré au devancement des savants chiites dans les sciences coraniques du présent livre. Il fut tour à tour disciple de l'Imam Abû al-Ḥassan ‘Ali al-Hâdi et de son fils l'Imam Abû Moḥammad al-Ḥassan al-‘Askari (Que la paix soit sur eux tous).
Isḥâq Ibn Nobakht
Il s'agit du scribe qui avait eu l'honneur de voir l'Imam alMahdi (Qu'Allah hâte sa réapparition). Il est le fils d'Ismâ‘îl Ibn Isḥâq Ibn Nobakht, l'auteur du livre intitulé «al-yâqût». Ce grand savant avait été l'un des disciples de l'Imam al-Hâdi (Que la paix soit sur lui) et il avait vécu à l'époque du calife ‘Abbasside al-Mutawakkil jusqu'à la fin du troisième siècle de l'Hégire.
Moḥammad Ibn Ibrâhim Ibn Ja‘far Abû ‘Abdullâh
Il s'agit du célèbre écrivain de an-Nu‘mân que nous avons déjà cité parmi les commentateurs du saint Coran.
Abû ‘Abdullâh Moḥammad Ibn ‘Abdullâh ou Moḥammad Ibn Aḥmad
Il s'agit du célèbre écrivain, poète et homme de lettres de Basra connu sous le nom de «al-Mufajja‘», qui signifie «l'affligeant» parce que la plupart de ses poèmes étaient consacrés aux Ahlul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous). Il se plaignait tellement dans ses poèmes à cause de leur assassinat qu'on l'avait surnommé «l'affligeant».
Son Chiisme a été confirmé par Ibn an-Nadîm dans son livre intitulé «al-fihrist», par Yâqût dans son livre sur les hommes de lettres intitulé «mu‘jam al-’udabâ’», par Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi dans son livre intitulé «aṭ-ṭabaqât» ainsi que par Cheikh anNajâchi dans son livre sur les écrivains Chiites intitulé «asmâ’ al-muṣannifîne min ach-chi‘a». Ce grand savant a à son actif un bon nombre de livres parmi lesquels «al-marjân fî ma‘âni ach-Chi‘r», «al-munqadh fil’îmâne», dans le même genre que le livre de Ibn Dureyd son contemporain intitulé «al-malâḥ », un poème lyrique intitulé «qaṣîda al-achbâh» dans lequel il compare le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) aux prophètes. Il y a également «suqât [su‘ât] al-‘arab», «gharâ’ib al-majâlis», «at-tarjumân», «sa‘d al-madîḥ», «ḥadd-ul-bukhl», «al-hijâ’», «al-maṭâyâ», «ach-chajar wannabât», «al-a‘râb», «al-lugha», «ach‘âr-il-ḥarb» sur les poèmes de guerre, «‘arâ’is-ul-majâlis», «gharîb chi‘ri Zaydul-Khayl» sur les étranges poèmes de Zayd Kayl, le commentaire du poème lyrique de Nafṭaweyh sur l'irrégularité de la langue arabe intitulé «charḥ qaṣîda Nafṭaweyh fî gharîbil-lughat», «ach‘âr al-ḥawâri» ainsi que le livre intitulé ««chi‘ri Zayd-ul-Khayl aṭ-Ṭâ’î». Ce grand poète est décédé en l'an 320 de l'Hégire.
246 Les Chiites et les sciences islamiques
Al-Iskâfi, Moḥammad Ibn Abî Bakr Hammâm Ibn Sahl
Beaucoup plus connu sous le nom de «al-Kâtib al-Iskâfi» (l'écrivain d'Iskâf), il comptait parmi les grands Cheikhs Chiites versés dans toutes les disciplines de la science. Il a écrit des livres pratiquement dans tous les domaines, et on retrouve sa biographie en détail dans les livres portant sur les rapporteurs chiites.
Il est né le lundi 07 Dhul Qa‘da de l'an 258 de l'Hégire, et il est décédé la nuit du jeudi onze Jumâda II de l'an 336 de la même ère.
Al-Khâzin Abû Moḥammad ‘Abdullâh Ibn Moḥammad, le trésorier
Il s'agit du célèbre poète et écrivain d'Isfahân qui fut le trésorier et le scribe de Ṣâḥeb Ibn ‘Abbâd. Il a une biographie détaillée dans le livre intitulé «nasmat-us-saḥar fî dhikr man tachayya‘à wa cha‘ar» sur les poètes convertis au Chiisme.
Abû Bakr aṣ-Ṣûli
Il s'agit du fameux écrivain du nom de Moḥammad Ibn Yaḥyâ Ibn ‘Abdullâh Ibn ‘Abbâs très célèbre dans le jeu d'échecs. L'auteur du livre intitulé «riyâḍ-ul-‘ulamâ’» avait parlé de la biographie de cet illustre savant tout en confirmant son Chiisme. Et on retrouve également sa biographie détaillée dans le livre intitulé «târîkh Ibn Khallikân» dans lequel on retrouve le passage suivant:
«Aṣ-Ṣûli est décédé en l'an 335 ou 336 de l'Hégire à Basra où il s'était réfugié après avoir rapporté un hadith en faveur d'Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Les intégristes avaient vainement tenté de le tuer.»
Quant à nous, nous ajoutons que ceci confirme la déclaration de Rachîd-ud-dîn Ibn Chahrâchûb dans son livre «ma‘âlim al‘ulamâ’-ich-chi‘a» selon laquelle Abû Bakr était très pieux dans ses poèmes en hommage aux Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous).
On a aussi Ibrâhim Ibn ‘Abbâs Ibn Moḥammad Ibn aṣ-Ṣûl Tekkîn aṣ-Ṣûli.
Il s'agit en fait de l'oncle du père d'Abû Bakr aṣ-Ṣûli Moḥammad Ibn Yaḥyâ Ibn ‘Abdullâh Ibn ‘Abbâs dont nous venons de parler. Il était le meilleur physionomiste de toute son époque et même le meilleur poète parmi les écrivains contemporains.
Rachîd-ud-dîn Ibn Chahrâchûb l'a mentionné dans son livre intitulé «ma‘âlim al-‘ulamâ’-ich-chi‘a» parmi les poètes à la cause des Ahl-ul-Bayt.
Ibn Khallikân a rapporté du livre intitulé «al-waraqa» que Ibrâhim Ibn ‘Abbâs était entré en contact avec Dhur Riyâsateyn Faḍl Ibn Sahl. Ce qui lui avait permis d'occuper plusieurs postes dans la cour du Sulṭân jusqu'à la fin de ses jours. Il est décédé le 15 Cha‘bân de l'an 243 de l'Hégire alors qu'il était le chargé de finance de la ville de Samarra. Le célèbre poète Di‘bal Ibn ‘Ali al-Khuzâ‘i avait déclaré: «Si Ibrâhim Ibn ‘Abbâs devait subsister grâce à la poésie, nous nous aurions carrément perdu notre moyen de subsistance.» On a également Abul-‘Abbâs Aḥmad Ibn ‘Obeydullâh Ibn Moḥammad Ibn ‘Ammâr ath-Thaqafi. Il s'agit du célèbre écrivain qui servait de tuteur à Qâṣim Ibn ‘Obeydullâh et ses enfants. Il s'était allié à Abû ‘Abdullâh Moḥammad Ibn al-Jarrâḥ de qui il avait même rapporté un bon nombre de hadiths.
Il avait à son actif une série d'assemblées et de récits intéressants. Cheikh al-Khaṭîb l'a mentionné dans son livre intitulé «târîkh Baghdâd» tout en confirmant son Chiisme.
248 Les Chiites et les sciences islamiques
Selon Yâqût qui lui a écrit une assez longue biographie, cet Abul-‘Abbâs était beaucoup plus connu sous le nom de «Ḥimâr ‘Uzayr» qui signifie «l'âne de ‘Uzayr». Ibn an-Nadîm l'a également mentionné dans son livre intitulé «al-fihrist» en disant:
«Il est décédé en l'an 319 de l'Hégire». Quant à Yâqût, il a dit en parlant de cet illustre personnage: «Il est décédé en l'an 314 de l'Hégire. Il avait à son actif un bon nombre de livres dont «al-mubyaḍḍa fî akhbâr maqâtil Âl Abî
Ṭâleb» sur l'assassinat des membres de la famille d'Abî Ṭâleb, «al-anwâr», «mathâlib Abî Kharâch», «akhbâr Suleymân Ibn Abî Cheikh», «az-ziyâdât fî akhbâr al-wuzarâ’» sur les Vizirs, «akhbâr Ḥujr Ibn ‘Uday», «risâlatuh fî Bani ’Umayya», «akhbâr Abî Nû’âs», «akhbâr Ibn ar-Rûmi wal-ikhtiyârat min chi‘rih» sur Ibn ar-Rûmi en plus d'une collection de ses poèmes, «risâlatuh fî tafḍîl Bani Hâchim wa awliyâ’ihim wa dhammi Bani ’Umayya wa atbâ‘ihim» sur les mérites de Bani Hâchim et leurs partisans et le blâme de Bani Omeyya et leurs adeptes, «risâlatuh fî amr Ibn al-Muḥraz al-maḥddith» sur Amr Ibn al-Muḥriz le rapporteur de hadiths, «akhbâr Abîl‘Aṭâhiya», «al-munâqiḍât» ainsi que le livre intitulé «akhbâr ‘Abdullâh Ibn Mu‘âwiya Ibn Ja‘far».»
Abul-Qâṣim Ja‘far Ibn Qudâma Ibn Ziyâd al-Kâtib
Il était compté parmi les grands écrivains de son époque et il était vraiment excellent dans la littérature sans compter qu'il avait une très bonne renommée. Cet illustre cheikh est décédé en l'an 319 de l'Hégire. Et nous allons d'ailleurs parler de son fils Qudâma Ibn Ja‘far dans le chapitre consacré au ‘Ilm-ul-Badî‘ât ou la stylistique.
Cheikh Abû Bakr al-Khawârizmi
Il s'agit en fait de Moḥammad Ibn ‘Abbâs le Cheikh de la littérature. Il était le maître incontesté de son époque dans les différentes disciplines de la langue arabe. Ath-Tha‘âlibi a écrit dans son livre intitulé «yatîmat-ud-dahr», en parlant de cet illustre savant:
«Il était la grande sommité de son époque et une vraie mer dans le domaine de la littérature, de la poésie, de la prose et de la composition. C'était un homme honorable qui avait pu associer l'éloquence à l'art de s'exprimer. Il tenait des conférences sur les récits des peuples arabes et leurs recueils de poèmes. Il enseignait également la lexicographie, la grammaire ainsi que la poésie. Et quand il donnait cours, il entrait dans les moindres détails tout en évoquant les points les plus rares en rapport avec le sujet à l'ordre du jour. Ce qui a fait qu'il puisse atteindre le haut sommet de la littérature arabe.» Ce grand savant est décédé au cours du mois sacré de Ramadan de l'an 383 de l'Hégire.
Voici un extrait de son poème, dans le paragraphe en rapport avec le mot «Âmol» du livre intitulé «mu‘jam al-buldâne»:
ﮫﻟﺎـﺧ ءﺮﻤﻟا ﯽﮑﺤﯾو ﯽﻟاﻮﺧﺄﻓ
ﮫﻟﻼـﮐ ﻦـﻋ ﯽﻀـﻓار یﺮﯿـﻏو
Abul-Faḍl Badî‘-uz-Zamân
ﺮﯾﺮــﺟ ﻮﻨـﺑو یﺪﻟﻮـﻣ ﻞــﻣﺂﺑ
ثاﺮـﺗ ﻦـﻋ ﯽﻀـﻓار ﺎـﻧأ ﺎﮭـﻓ
Il s'agit du célèbre savant du nom d'Aḥmad Ibn al-Ḥussein Ibn Yaḥyâ Ibn Sa‘îd al-Hamdhâni, l'une de grandes figures du monde scientifique de son époque. Et selon ce que rapportent les éminents savants dans sa biographie, il était tellement célèbre que ça ne valait même plus la peine de le présenter.
250 Les Chiites et les sciences islamiques
Cheikh Abû ‘Ali a écrit dans son livre intitulé «muntahâ almaqâl» qu'il était Chiite Imâmite et qu'il était le créateur du style littéraire du genre «Maqâmât»1. Il est décédé en l'an 378 de l'Hégire.
Al-Qanâni
Il s'agit d'Abul-Ḥassan al-kâtib, l'un de grands maîtres de la lexicographie, de la grammaire et de la littérature arabe. Le célèbre écrivain avait à son actif un bon nombre de livres dont le livre intitulé «nawâdir al-akhbâr» et un autre sur les 413 voies ayant rapporté le hadith de l'imâmat intitulé «ṭuruq khabar al-wilâya thalâthata ‘achar wa arba‘u mi’ah». On retrouve sa biographie détaillée dans le «al-fihrist» du Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi ainsi que dans «al-fihrist» de Cheikh an-Najâchi. Nous l'avions d'ailleurs reproduite dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Fakhr-ul-Kuttâb
Il s'agit d'Abû Ismâ‘îl al-Ḥussein Ibn ‘Ali Ibn Moḥammad Ibn ‘Abd-uṣ-Ṣamad al-Iṣfahâni. Il était beaucoup plus connu sous le nom de aṭ-Ṭughrâ’î parce qu'il avait eu recours aux monogrammes dans la préface de son livre intitulé «al-aḥkâm as-sulṭâniyya» à l'époque où il était Vizir du Sulṭân Mas‘ûd Ibn Moḥammad as-Saljûqi à Muṣil au bord du fleuve tigre. Il sera injustement assassiné par le propre frère de ce même Sulṭân Mas‘ûd en l'an 515 de l'Hégire. On retrouve sa biographie en détail dans un bon nombre de livres écrits par nos honorables savants chiites, entre autres, «rîyâḍ-ul-‘ulamâ’» et «ṭabaqât ic chi‘a» du Cheikh alMar‘achi ainsi que le livre intitulé «’amal-ul-’âmil» du Cheikh al-Ḥurr al-‘Âmili. Il est également l'auteur du célèbre poème rimé intitulé «lâmiyyat al-‘ajam» qu'il a d'ailleurs composé à
1. Le Maqâma est une sorte de picaresque en prose rimée.
Bagdad en l'an 505 de l'Hégire alors qu'il était âgé de 57 ans. Ce poème a été cité par Ibn Khallikân dans la biographie qu'il lui avait écrite. Nous avions reproduit le commentaire de ce poème dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Sa‘d Ibn Aḥmad Ibn Makki an-Nîli
C'était un précepteur et un écrivain très célèbre qui était en même temps poète. Il était très versé dans la littérature, dans la grammaire ainsi que dans la lexicographie arabe. L'écrivain du nom de al-‘Imâd al-Kâtib a dit en parlant de lui, avant de citer un extrait de son poème: «C'était un extrémiste Chiite très pieux et vraiment versé dans la littérature. Il enseignait le saint Coran et la langue arabe à l'école primaire. Il était très fanatique et il avait vécu jusqu'à la décrépitude. Il était même devenu aveugle à l'âge de 90 ans. Je l'avais vu pour la toute dernière fois à «Darb Ṣâliḥ» à Bagdad en l'an 592 de l'Hégire.»
Ibn Ziyâda
Il s'agit du célèbre écrivain de Bagdad du nom d'Abû Ṭâleb Yaḥyâ Ibn Abîl-Faraj Sa‘îd Ibn Abîl-Qâṣim Hibbatullah Ibn ‘Ali Ibn Qazzu ‘Ali Ibn Ziyâda ach-Cheybâni. Ibn Khallikân a dit en parlant de lui: «Il comptait parmi les grandes figures de la science et les honorables savants qui brillaient dans le domaine de la rédaction, de la composition et de la mathématique. Il avait également des connaissances considérables dans le domaine de Fiqh, d'Uṣûl-ul-fiqh ainsi que dans diverses autres disciplines d'ailleurs.
Il a été cité parmi les savants et les poètes Chiites par l'auteur du livre intitulé «Nasmat-us-saḥar fî dhikr man tachayya‘à wa cha‘ar» avec beaucoup d'éloges.
252 Les Chiites et les sciences islamiques
Et selon ce même Ibn Khallikân, ce grand savant est décédé en l'an 574 de l'Hégire. Il est enterré dans le mausolée de l'Imam Abul-Ḥassan Mûssâ al-Kâẓim (Que la paix soit sur lui).» Il est né pendant le mois de Ṣafar de l'an 522 de l'Hégire.
‘Ali Ibn ‘Isâ al-Irbili Ibn Abul-Fatḥ
Cet illustre savant était le compagnon du prince Bahâ’-ud-dîne al-Amir Fakhr-ud-dîn al-Irbili.
Comme nous l'avons d'ailleurs déjà mentionné plus haut, Ibn Châkir l'a cité dans son livre intitulé «fawât al-wafayât». Ce même Ibn Châkir a encore dit toujours en parlant de lui: «Il avait composé des poèmes et il avait dirigé la bibliothèque du gouvernorat de Irbil Ibn Ṣalâba. Il se rendra par la suite à Bagdad où il dirigera le service de rédaction à l'époque du fameux ‘Alâ’-ud-dîne.
Il est décédé en l'an 692 de l'Hégire.» Ce grand savant est l'auteur du livre intitulé «kachf alghummah fî imâmat-il-A’immah» sur l'Imâmat des Imams infaillibles parmi les Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous) édité en Iran. Son tombeau situé dans la partie Ouest de Bagdad est très visité.
‘Alâ’-ud-dîne al-Kondi
Il s'agit d'Ali Ibn al-Muẓaffar, l'auteur du fameux livre intitulé «at-tadhkira» en cinquante tomes. Il a été cité dans le livre intitulé «nasmat-us-saḥar fî dhikr man tachayya‘à wa cha‘ar» parmi les poètes convertis au Chiisme.» Ibn Châkir a écrit dans son livre intitulé «fawât al-wafayât»: «Le grand homme de lettres, le grand lecteur du saint Coran, le rapporteur de hadiths et l'écrivain ‘Alâ’-ud-dîne al-Kondi, le célèbre scribe de Ibn Wadâ‘a beaucoup plus connu sous le nom d'al-Wadâ‘i. Il est né en l'an 640 de l'Hégire et est décédé en l'an 716 de la même ère.»
Ibn Châkir a confirmé le Chiisme d'al-Kondi dans ce même livre, autant que aṣ-Ṣafdi dans son livre d'histoire d'ailleurs.
CHAPITRE XI
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS LE DOMAINE DE ‘ILM-UL-MA‘ÂNI1, DE BAYÂNE2, DE FAṢÂHAT3 ET DE BALÂGHAT4
XI.1 - Le fondateur de ces disciplines et le premier à avoir écrit dans le domaine
Le tout premier à avoir écrit un livre dans ce domaine est le dénommé l'imam al-Marzbâni, de son vrai nom, Abû ‘Abdullâh Moḥammad Ibn ‘Imrân Ibn Mûssâ Ibn Sa‘îd Ibn ‘Abdullâh al-Marzbâni. Résident à Bagdad en Iraq, il était Perse originaire de Khorâsân. Il avait à son actif un livre dans ce domaine «al-mufaṣṣal fî ‘ilm-il-bayâne wal-faṣâhat». Ibn an-Nadîm a écrit dans son livre intitulé «al-fihrist»: «Ce livre avait près de trois cents feuilles». Et pourtant Ḥâfiẓ Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi a dit à ce propos: «Le tout premier à avoir rédigé un livre dans ce domaine est le dénommé ‘Abdul-Qâhir al-Jorjâni». Or, il s'avère que Cheikh al-Marzbâni est décédé en l'an 378 de l'Hégire tandis que Cheikh ‘Abdul-Qâhir al-Jorjâni est décédé bien plus tard en l'an 444 de la même ère. En outre, Cheikh al-Yâfi‘î a écrit dans son livre d'histoire dans la biographie de al-Marzbâni:
1. ‘Ilm-ul-Ma‘âni ou la sémantique est la science qui étudie le langage et les signes linguistiques (mots, expression, phrases) du point de vue du sens (du grec « Semantikos », « qui signifie ». 2. ‘Ilm-ul-Bayân ou la rhétorique c'est l'art de bien parler. 3. ‘Ilm-ul-Faṣâḥat ou l'élocution c'est la manière de parler. 4. ‘Ilm-ul-Balâghat : l'éloquence.
256 Les Chiites et les sciences islamiques
«Il avait appris la littérature auprès de Ibn Dureyd et de Ibn alAnbâri.»
Cheikh al-Yâfi‘î a encore dit en parlant toujours de Cheikh alMarzbâni en plus d'un extrait de son poème: «Il avait rédigé une série de livres de grande valeur en plus des recueils hors du commun et une multitude de hadiths portant sur la littérature. Il avait plusieurs œuvres à son actif et il était vraiment digne de confiance dans le rapportage de hadiths. Il était de tendance Chiite. Il avait composé peu de poèmes, mais de grande qualité.»
Cheikh Ibn Khallikân avait pratiquement tenu ces mêmes propos sur Cheikh al-Marzbâni tout en reconnaissant également son chiisme.
Pour prouver le degré de savoir du Cheikh al-Marzbâni, l'auteur du livre intitulé «kachf-uẓ-ẓunûn» lui avait attribué le titre de «al-‘Allâma», qui signifie «l'Erudit», alors qu'il parlait de célèbres théologiens scolastiques. Quant à nous, nous lui avons écrit une biographie assez détaillée dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm» en plus de la liste complète de ses œuvres. Il est né au mois de Jumâda II de l'an 297 de l'Hégire et décédé, selon les uns, le vendredi 02 Chawwâl de l'an 378 de l'Hégire, et selon les autres, en l'an 384 à l'Est de Bagdad. Et c'est l'honorable Cheikh Abû Bakr Khawârizmi qui avait dirigé ses funérailles. Qu'Allah le Très-Haut soit satisfait d'eux. Toujours selon l'auteur du livre intitulé «kachf-uẓ-ẓunûn», il y a un autre savant Chiite qui avait également devancé Cheikh ‘Abdul-Qâhir al-Jorjâni dans ce domaine en plus de Cheikh alMarzbâni. Il s'agit en effet du fameux Moḥammad Ibn Aḥmad, le Vizir et le fils du Vizir Abû Sa‘îd al-‘Amîdi décédé en l'an 423 de l'Hégire. C'est lui l'auteur du livre intitulé «tanqîḥ albalâgha».
Cheikh Montajib-ud-dîn Ibn Bâbeweyh a mentionné ce grand savant dans son livre intitulé «fihrist asmâ’ al-muṣannifîne min ach-chi‘a al-imâmiyya» portant sur les noms des écrivains Chiites Imâmites, autant que Cheikh Yâqût d'ailleurs qui a écrit dans son livre:
«Moḥammad Ibn Aḥmad était à la fois grammairien, linguist, homme de lettres et écrivain. Il vivait en Egypte où il dirigeait le service de rédaction avant d'être démis de ses fonctions pour être rétabli plus tard. Il avait à son actif une série de livres parmi lesquels le livre intitulé «tanqîḥ-ul-balâgha» et un autre intitulé «al-‘arûḍ wal-qawâfi». Il est décédé le jeudi 05 Jumada II de l'an 433 de l'Hégire».
Signalons toutefois que la date de 384 de l'Hégire que nous nous sommes avancée est plus exacte.
XI.2 - Quelques livres écrits par les savants Chiites dans le domaine de la lexicologie (‘Ilm-ul-Ma‘âni) et de la réthorique (‘Ilm-ul-Bayâne)
Parmi les livres écrits dans ce domaine, nous avons:
Tajrîd al-balâgha
Il s'agit du livre sur l'éloquence rédigé par le célèbre chercheur du Baḥrayn du nom de Meytham Ibn ‘Ali Ibn Meytham. Il était contemporain de Cheikh as-Sakkâki, l'auteur du livre intitulé «al-miftâḥ» que nous avons eu à mentionner parmi les théologiens scolastiques Imâmites.
Tajwîd al-barâ’a fî charḥ tajrîd al-balâgha Il s'agit du commentaire de ce même «tajrîd al-balâghat» de Meytham Ibn ‘Ali Ibn Meytham rédigé par l'honorable Cheikh as-Suyûri al-Miqdâd Ibn ‘Abdullâh l'un de grands savants Chiites.
258 Les Chiites et les sciences islamiques
Charḥ al-miftâḥ
Il s'agit du commentaire de «Al-Miftâḥ» de Cheikh as-Sakkâki rédigé par le Cheikh Ḥisâm-ud-dîn al-Mu’adhdhini. Cet illustre savant a pu achever ce livre en l'an 742 de l'Hégire à Jorjanya dans le Khawârizm. Ce livre a été également mentionné par l'auteur du livre intitulé «kachf-uẓ-ẓunûn», toutefois sans la date de naissance ni celle du décès de son auteur étant donné que sa biographie ne se retrouvait qu'au sein des livres chiites. Un autre livre intitulé «charḥ al-miftâḥ». Il s'agit d'un autre commentaire de «al-miftâḥ» de Cheikh asSakkâki l'œuvre cette fois-ci de Cheikh ‘Imâd-ud-dîn Yaḥyâ Ibn Aḥmad al-Kâchi.
L'auteur du livre intitulé «riyâḍ-ul-‘ulamâ’» a écrit en parlant de Cheikh ‘Imâd-ud-dîn Yaḥyâ Ibn Aḥmad al-Kâchi: «C'était l'un de nos Cheikhs Chiites qui avait maîtrisé plusieurs disciplines à la fois. Un bon nombre d'élèves de Cheikh ‘Ali alKaraki l'avaient cité dans la célèbre épître de ce dernier parmi les noms des Cheikhs Chiites, sans toutefois mentionner sa date de sa naissance ni celle de son décès». Quant à nous, nous ajoutons que Cheikh ‘Imâd-ud-dîn Yaḥyâ Ibn Aḥmad al-Kâchi a de même été cité dans le livre intitulé «tadhkirat al-mujtahidîne», sur les jurisconsultes chiites en plus de son livre susmentionné sans non plus sa date de naissance ni celle de son décès. Et c'est d'ailleurs le cas de l'auteur du livre intitulé «kachf-uẓ-ẓunûn». Un autre livre encore intitulé «charḥ al-miftâḥ». Il s'agit là d'un autre commentaire de «al-miftâḥ» de Cheikh as-Sakkâki rédigé par le Cheikh, l'imam, al-‘Allâma, le roi des chercheurs et la sommité de la communauté et de la religion, le fameux Moḥammad Ibn Moḥammad ar-Râzi Abû Ja‘far alBuwayhi.
Selon l'auteur du livre intitulé «Riyâḍ al-‘Ulamâ’», cet illustre savant était un membre du clan du très célèbre Ibn Buweyh de Qom en Iran. L'auteur du livre intitulé «’amal al-’âmil» avait lui aussi parlé de ce même «charḥ al-miftâḥ». Nous lui avons quant à nous écrit une biographie assez détaillée au sein de notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm». Il est décédé en l'an 766 de l'Hégire.
XI.3 – Dans le domaine de ‘Ilm-ul-Badî‘ât1
Le tout premier à avoir posé les bases de ‘Ilm-ul-Badî‘ât ou la stylistique est le dénommé Ibn Harm Ibrâhim Ibn ‘Ali Ibn Salama Ibn Harma. Cet illustre savant était chiite, et il était même le poète des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous). Nous avons également reproduit sa biographie dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm». Quant au tout premier à avoir écrit un livre dans ce domaine, il s'agit officiellement d'un duo formé par Qudâma Ibn Ja‘far et
‘Abdullâh Ibn al-Mu‘taz. Ces deux écrivains avaient vécu à la même époque, et on ne sait pas préciser qui avait devancé l'autre.
Ṣafiyy-ud-dîn al-Ḥilli a écrit le passage suivant au tout début du commentaire de son livre sur la stylistique: «‘Abdullâh Ibn al-Mu‘taz avait regroupé un total de dix sept styles sur la rhétorique. Quant à son contemporain, l'écrivain Qudâma Ibn Ja‘far, il en avait regroupé vingt. Or, étant donné que sept styles étaient communs à Qudâma et à ‘Abdullâh, les deux savants avaient regroupé à eux deux au total trente styles différents. Ces trente styles constituaient depuis lors des modèles dans la composition des livres».
1. ‘Ilm-ul-Badî‘ât : la stylistique.
260 Les Chiites et les sciences islamiques
Le Cheikh Chiite Qudâma Ibn Ja‘far avait à son actif un livre intitulé «naqd-uch-chi‘r». Cette critique de la poésie était beaucoup plus connue sous le nom de «naqd Qudâma» qui signifie «La critique de Qudâma». Quant à nous, nous ne pouvons confirmer le devancement de Ibn al-Mu‘taz sur Qudâma Ibn Ja‘far, si ce n'est dans la dénomination même de ‘Ilm-ul-Badî‘ât. En effet, on retrouve le passage suivant au tout début du livre de Ibn al-Mu‘taz:
«Aucun autre n'avait regroupé les différents styles littéraires avant moi ni d'ailleurs rédigé un livre dans ce domaine. Et bien qu'Allah le Très-Haut ait ordonné aux gens de s'exprimer clairement comme lui, nous n'avons rien trouvé qui puisse prouver ses déclarations.
CHAPITRE XII
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS LE ‘ILM-UL-‘ARÛḌ1
XII.1 - Le fondateur de ‘Ilm-ul-‘Arûḍ ou la prosodie
Il est reconnu à l'unanimité que le fondateur de la prosodie n'est autre que le fameux Khalîl Ibn Aḥmad déjà cité dans la littérature. Il avait fondé cette discipline enfin de fortifier les poèmes des Arabes. Ce qui explique pourquoi il était beaucoup plus connu sous le nom de «al-‘Aruḍi» qui signifie «le maître de la prosodie». Il y a tellement de savants qui ont confirmé ce fait que nous ne pouvons pas tous les citer dans ce livre condensé. Nous avons néanmoins reproduit leurs noms dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm». Et pourtant Ibn Fâris avait prétendu dans son livre intitulé «aṣ-
ṣâḥebi» que la prosodie était une science très ancienne qui fut par la suite moins usitée chez le peuple arabe avant d'être ravivée par Khalîl Ibn Aḥmad. Il avait recouru à la déclaration de Walîd Ibn Mughîra au sujet du saint Coran pour soutenir ses affirmations.
En effet, Walîd Ibn Mughîra avait déclaré qu'il avait comparé ce que le Prophète Moḥammad (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) lisait, à savoir le saint Coran, avec tous les divers genres de poésie et il l'avait trouvé tout à fait différent. Bien sûr, aucun fait historique et aucune source authentique ne prouvent la prétention selon laquelle la prosodie avait toujours existé chez le peuple arabe.
1. ‘Ilm-ul-‘Arûḍ ou la prosodie ou la métrique est l'ensemble des règles relatives à l'art d'écrire les vers.
262 Les Chiites et les sciences islamiques
En fait, cette prétention de Cheikh Ibn Fâris n'est qu'une simple présomption et une estimation propres à lui sans aucune considération scientifique car, Walîd Ibn Mughîra connaissait naturellement et instinctivement les rimes de la poésie, autant que pour la langue arabe elle-même d'ailleurs. Et ladite connaissance n'a en tout cas rien à voir avec la discipline dont Cheikh Khalîl Ibn Aḥmad avait regroupé les différents genres en cinq ronds à base desquels on pouvait extraire quinze 1
mètres différents.
Ḥamza Ibn al-Ḥassan al-Iṣfahâni a écrit dans son livre intitulé «at-tanbîh»:
«Le monde islamique n'a jamais eu autant de chance que d'avoir Khalîl Ibn Aḥmad quant à l'invention des disciplines jusque-là encore inconnues dans le monde scientifique. Et il n'y a pas mieux comme preuve si ce n'est son invention de ‘Ilm-ul‘Arûḍ (la prosodie) sans du tout l'avoir apprise auprès de quelqu'un et sans avoir non plus été devancé dans le domaine.» Abul-Faraj Moḥammad Ibn Isḥâq Ibn Abî Ya‘qûb an-Nadîm a dit en parlant de ce Khalîl Ibn Aḥmad: «Il était le premier à avoir fondé la prosodie afin de fortifier les poèmes des arabes».
Quant à Ibn Qouteyba, il a dit en parlant toujours de Khalîl Ibn Aḥmad:
«Il est l'inventeur de la prosodie.» Abû Bakr az-Zobeydi a écrit lui aussi au tout début de son livre intitulé «istidrâk-ul-ghalaṭ»:
«Quant à Khalîl Ibn Aḥmad, il était vraiment unique à son époque. Il était le héros et le manitou de la communauté et le professeur des doués vraiment unique en son genre… Il avait
1. Le terme “Mètre” signifie en poésie le nombre de syllabes d'un vers.
rédigé un livre renfermant ses créations dans le domaine de la prosodie intitulé «al-farch wal-mithâl» dans lequel il avait regroupé la totalité des scansions de la poésie dans la sphère appropriée. Il put alors produire des sections vraiment superbes, étonnantes et extraordinaires.»
‘Abdul-Wâḥîd a écrit dans son livre intitulé «marâtib-unnuḥât» sur les grammairiens:
«Khalîl Ibn Aḥmad avait inventé des choses vraiment merveilleuses sans avoir jamais été devancé dans le domaine… et son invention de la prosodie ainsi que la création de nouveaux mètres étaient des nouveautés alors inconnues dans la poésie arabe».
Ibn Khallikân a à son tour écrit dans la biographie de Khalîl Ibn Aḥmad:
«Il avait inventé la prosodie et l'avait mise au service de l'humanité…»
Quant à al-‘Allâma Jamâl-ud-dîn al-Ḥassan Ibn Yûsuf Ibn alMuṭahhar al-Ḥilli, il a dit dans son livre intitulé «al-khulâṣa»: «Khalîl Ibn Aḥmad était vraiment le meilleur dans la littérature, et son avis constituait une preuve tangible dans ce domaine. Il avait inventé la prosodie et sa vertu était si connue de tous que ça ne valait même plus la peine d'en parler. Il était de tendance Imâmite.»
Dans l'impossibilité de rapporter la totalité des déclarations des savants à propos de Cheikh Khalîl Ibn Aḥmad dans ce résumé, nous pouvons nous arrêter ici.
XII.2 - Le premier à avoir rédigé un livre sur la prosodie après Khalîl Ibn Aḥmad
Selon Abul-‘Abbâs Ibn al-Mubarrad, le tout premier à avoir écrit un livre sur la prosodie après Cheikh Khalîl Ibn Aḥmad est
264 Les Chiites et les sciences islamiques
le dénommé Abû ‘Othmân al-Mâzini qui n'est autre que le célèbre grammairien du nom de Bakr Ibn Ḥabîb (Qu'Allah soit satisfait de lui). Il est décédé en l'an 248 de l'Hégire. Il était l'un des élèves du fameux Ismâ‘îl Ibn Meytham, le professeur des théologiens scolastiques Chiites. Cheikh Abul-‘Abbâs an-Najâchi a écrit dans son livre intitulé «asmâ’ al-muṣannifîne min ach-chi‘a» sur les écrivains Chiites:
«Abû ‘Othmân al-Mâzini était le maître des savants de la grammaire arabe, de la langue arabe et de la littérature de toute la ville de Basra. Sa suprématie dans ce domaine était reconnue de tous.»
Jamâl-ud-dîn Ibn al-Muṭahhar avait pratiquement tenu les mêmes propos que Cheikh an-Najâchi en ajoutant que c'était l'un des savants Chiites.
Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi a écrit dans son livre intitulé «aṭ-
ṭabaqât» en parlant d'Abû ‘Othmân: «C'était un vrai maître en langue arabe pourvu de larges connaissances sur le rapportage de hadiths. Il était adepte de «Irjâ’»1. De son vivant, personne n'était parvenu à le convaincre lors d'un quelconque débat tellement il était fort dans le domaine de la théologie scolastique. Il avait eu l'occasion de débattre sur divers sujets avec le grand savant Akhfach et il en était sorti vainqueur.»
Cheikh al-Mubarrad avait déclaré qu'après le très célèbre Sibaweyh, il n'y avait eu aucun autre savant aussi versé dans la grammaire arabe que ce Abû ‘Othmân al-Mâzini.
1. Le principe de Irjâ’ ou sursis est le principe selon lequel la foi serait supérieure aux œuvres. Selon ce principe, les péchés ne sont nullement la cause de l'excommunication d'un fidèle. Autrement dit, on reste toujours croyant même après avoir commis un péché.
Selon Ibn an-Nadîm, Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi, al-Ḥamawi et tant d'autres savants d'ailleurs, Abû ‘Othmân al-Mâzini avait à son actif toute une série de livres parmi lesquels un certain livre portant sur le saint Coran intitulé «fil-Qur’ân», un autre livre intitulé «‘ilal-un-naḥw» sur la syntaxe arabe, un commentaire du livre de Sibaweyh intitulé «tafâsîr», «Kitâb Sibaweyh», un autre livre sur les solécismes et les barbarismes de la masse intitulé «mâ yalḥan fîh al-’Umma», le livre intitulé «al-alif wal-lâm» portant sur l'article défini, le livre intitulé «at-taṣrîf» sur la morphologie arabe, le livre intitulé «al-‘arûḍ» sur la prosodie, le livre intitulé «al-qawâfi» sur les rimes et le livre intitulé «ad-dîbâj» (l'étoffe en pure soie). Ibn an-Nadim, as Suyûṭi, al-Ḥimawi et d'autres auteurs avaient confirmé ce dernier livre.
Quant au livre intitulé «al-‘arûḍ» sur la prosodie, il était en toute exclusivité également cité par l'auteur du livre intitulé «kachf-uẓ-ẓunûn».
XII.3 - Autres livres chiites rédigés dans ce domaine
Al-’iqnâ‘ fil-‘arûḍ
Il s'agit d'un livre sur la prosodie écrit de la main de Ṣâḥib Ibn ‘Abbâd dont nous avons déjà parlé.
Ṣan‘at-uch-chi‘r fil-‘Arûḍ wal-Qawâfi Il s'agit d'un livre sur la composition des poèmes en tenant compte de la prosodie et des rimes rédigé par le très célèbre alḤussein Ibn Moḥammad Ibn Ja‘far Ibn Moḥammad Ibn alḤussein ar-Râfi‘ï beaucoup plus connu sous le nom de «AlKhâli‘» qui signifie «le débauché». Il est décédé au cours du quatrième siècle de l'Hégire.
Nous lui avons écrit une biographie assez détaillée dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm» parmi les écrivains Imâmites.
266 Les Chiites et les sciences islamiques
Le livre intitulé «‘ayâr uch-chi‘r» sur l'évaluation de la poésie, le livre intitulé «tahdhîb-uṭ-ṭab‘» sur l'éthique ainsi que le livre intitulé «al-‘Arûḍ» sur la prosodie qui, selon le livre intitulé «nasmat-us-saḥar fî dhikr man tachayya‘à wa cha‘ar» portant sur les poètes convertis au Chiisme, étaient tous rédigés par le Chérif Abul-Ḥassan Moḥammad Ibn Aḥmad aṭ-Ṭabâṭabâ’i alIṣfahâni. Cet illustre savant d'origine perse est né en l'an 322 de l'Hégire. Il avait été cité avec beaucoup d'éloges par l'auteur du livre intitulé «ma‘âhid at-tanṣîṣ» en plus de son livre intitulé «al-‘Arûḍ» sur la prosodie qu'il avait considéré d'ailleurs comme le meilleur livre rédigé dans ce domaine. Cette poésie très célèbre dans le domaine de «Ḥusn at-Ta‘lîl» était de lui:
ﺮﺠـﺤﻟا ةوﺎـﺴﻗ ﻲـﻓ ﮫﺒﻠ ـﻗو
ﺮـﺸﺒﻟا ﻦـﻣ َاﺪﺣاوﺎﯾ ﻚﻤﺴﺟ
ﺮﻤــﻘﻟا ﯽﻠﻋ هرارزأ ّرز ﺪــﻗ
Al-‘Arûḍ wal-Qawâfi
ﮫﺘﻗر طﺮﻓ ءﺎﻤﻟا ﯽﻜﺣ ﻦﻣ ﺎﯾ
ﻦﻣ ﻚﺑﻮﺛ ﻆﺤﻛ ﻲﻈﺣ ﺖﯿﻟﺎﯾ
ﮫﺘﻟﻼـﻏ ﻼـﺑ ﻦـﻣ اﻮﺒﺠﻌــﺗﻻ
Il s'agit d'un livre sur la prosodie et les rimes rédigé par le fameux Vizir Moḥammad Ibn Aḥmad dont nous avons déjà parlé dans le présent livre.
«al-kâfi fî ‘Ilm-il-‘Arûḍ wal-Qawâfi» et «naẓm-ul-‘Arûḍ» Il s'agit là de deux livres sur la prosodie rédigés de la main d'asSayyed Abû Réḍâ Faḍlullah ar-Râwandi (Qu'Allah soit satisfait de lui). Ce grand savant était encore vivant en l'an 548 de l'Hégire.
L'auteur du livre intitulé «ad-darajât ar-rafî‘a fî ṭabaqât achchi‘a» sur les différentes classes des Chiites lui a consacré une très jolie biographie.
Risâla al-‘Arûḍ wal-Qawâfi
Il s'agit d'une épître portant sur la prosodie et les rimes rédigée par le sage poète al-Anwari décédé l'année même de la chute de la dynastie ‘Abbasside.
Al-‘Arûḍ
Il s'agit d'un livre sur la prosodie rédigé par Malik-un-Nuḥât, le fameux roi des grammairiens, auteur du livre intitulé «al-‘umda fin-naḥw» mentionné par l'auteur du livre intitulé «kachf-uẓ-
ẓunûn» qui avait confirmé son Chiisme. Nous allons d'ailleurs revenir là dessus dans le chapitre consacré aux grands maîtres de la grammaire arabe.
Le livre intitulé «al-aklîl at-Tâji fil-‘Arûḍ» et le livre intitulé «qurratu ‘ayn-il-khalîl fî charḥ an-naẓm-il-jalîl li Ibn alHâjib» ainsi que le commentaire du poème de aṣ-Ṣadr as-Sâwi intitulé «charḥ qaṣîda Ṣadr-ud-dîne as-Sâwi», tous rédigés par Ibn Dâwûd, de son vrai nom, Cheikh Taqiyy-ud-dîn al-Ḥassan Ibn ‘Ali Ibn Dâwûd al-Ḥilli, l'auteur du livre sur les rapporteurs de hadiths, l'ancien élève du fameux Ibn Tâwûs dont nous avons déjà parlé.
CHAPITRE XIII
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS LA POESIE A L'EPOQUE DE L'ISLAM
Les poètes Chiites furent les tous premiers à avoir adapté leurs poèmes à l'Islam avant d'être imités par les autres poètes. Le tout premier poète qui se fut distingué par son style au tout début de l'Islam fut le dénommé al-Farazdaq à propos duquel Jarîr avait dit:
«al-Farazdaq, la poésie coule comme de l'eau entre ses mains.» Il voulait dire par là qu'il était le meilleur poète du monde musulman.
Toutefois, il y a toute une série de poètes Chiites qui avaient devancé al-Farazdaq dans ce domaine. On retrouve parmi eux des noms tels que:
L'excellent al-Ja‘di
Ce poète a à son actif un poème dans la bataille de «Ṣiffîne» qui était entre les troupes régulières du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) et les troupes de Mu‘âwiya:
قﺎﺘــﻌﻟا ﺎﮭﻠﺤــﻓ ًﺎّﯿﻠــﻋ ّنإ
قاﺪـﺼﻟا ﺎﮭــﺑ ﯽﻟﺎـﻏ ﮫـّﻣأو
اﻮﻗﺎﻓُا ﻻ کورﺎﺟ ﯽﻟوُﻻا ّنإ
قﺎـﻓﺮﻟا ﻢـﮑﻟذ ﺖﻤﻠـﻋ ﺪـﻗ
قاﺮــﻋ ﺎـﮭﻟ ﺲﯿﻟ ﯽﺘ ﻟا ﯽﻟإ
قاﺮـﻌﻟاو ناﺮﺼـﻤﻟا ﻢﻠـﻋ ﺪـﻗ
قاور ﮫﻟ حﺎﺠﺤــﺟ ﺾﯿــﺑأ
قﺎﻄ ﻧ ﮫﺑ ّﺪ ــﺷ ﻦــﻣ مﺮـﮐأ
قﺎﺒـﺳ ﻢـﮑﻟو قﺎﺒـﺳ ﻢــﮭﻟ
اﻮﻗﺎﺳو یﺪﮭﻟا ﺞﮭﻧ ﯽﻟإ ﻢﺘﻘﺳ
270 Les Chiites et les sciences islamiques
Ka‘b Ibn Zoheir
C'est lui l'auteur du fameux poème connu sous le titre de «bânat su‘âd» (la béatitude a disparu):
رﻮﺨﻔﻣ ﺮﺨﻔﻟﺎﺑ ﮫﻣار ﻦﻣ ﻞـﮑﻓ
رﻮﻔﮑﻣ سﺎﻨﻟا برو دﺎﺒﻌﻟا ﻞﺒﻗ
Walid Ibn Rabi‘a al-‘Âmiri
ﻢﮭﻠﮐ سﺎﻨﻟا ﺮﯿﺧو ﯽﺒﻨﻟا ﺮﮭﺻ
ﻢﮭﻟوأ ﯽﻣﻷا ﻊﻣ ةﻼﺼﻟا ﯽّﻠﺻ
Il a été cité dans le livre intitulé «riyâḍ-ul-‘ulamâ’ fî chi‘r-ichchi‘a» sur les savants Chiites poètes.
Abû-ṭ-Ṭufeyl ‘Âmir Ibn Wâthila
Abul-Faraj al-Iṣfahâni avait dit en parlant de ce célèbre poète compagnon du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille): «Il comptait parmi les grands Chiites.»
Abul-Aswad ad-Dû’ali
Quant à lui a rapporté qu'Ibn Baṭrîq avait écrit dans son livre intitulé «al-‘umda», en parlant toujours de ce grand poète: «C'était l'un d'honorables poètes éloquents de la première classe des poètes musulmans partisans d'Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).»
Al-Ḥassan Abû Nû’âs1
Selon le livre intitulé «al-‘umda fî Maḥâsin ach-chi‘r wa âdâbuh» d'Ibn Rachîq, le plus célèbre d'entre tous les créateurs dans le domaine de la poésie est le fameux al-Ḥassan Abû Nû’âs. Viennent ensuite Abû Tammâm Ḥabîb et al-Buḥturi qui avaient tous deux dépassé les cinq cents grands poètes de leur
1. Il s'agit en fait d'al-Ḥassan Abû Nû’âs Ibn Hâni, le très célèbre poète de l'époque Abbasside. Il fut même le secrétaire particulier de Hârûn ar-Rachîd.
époque. Ce qui avait incité un certain poète à composer ce poème qui signifie littérallement: Si tu veux devenir un bon chevalier, sois comme ‘Ali Ibn Abî
Ṭâleb (Que la paix soit sur lui), et si tu veux devenir un grand poète, sois comme al-Ḥassan Abû Nû’âs Ibn Hâni. Le tout premier poète dont le poème fut qualifié de «Silsilatudh-Dhahab» (la chaîne d'or) est le dénommé al-Buḥturi. Quant au tout premier à avoir réçu le titre de «Ṣayqal alMa‘âni» (le grand sémanticien), ce fut le dénommé Abû Tammâm. C'est d'ailleurs ce même Abû Tammâm qui fut le tout premier à avoir regroupé quelques morceaux choisis de ses poèmes en arabe dans huit rubriques différentes avec en tête le chapitre de «al-ḥimâsa» (le courage ou l'ardeur). Après Buḥturi et Abû Tammâm on a une autre célèbrité du nom d'Ibn ar-Rûmi. Ils étaient tous trois Chiites, et nous avons écrit leurs biographies dans notre livre de base intitulé «ta’sîs achchi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Parmi les honorables poètes Chiites de la catégorie du célèbre Abû Nû’âs, nous avons de grandes figures telles que Abû-chChîṣ, al-Ḥussein Ibn Ḍaḥḥâk al-Khalî‘u, Di‘bal al-Khuzâ‘i et tant d'autres encore.
Parmi les honorables poètes Chiites de la même classe que
Ḥabîb et Buḥturi nous pouvons citer de grandes rénommées telles que Dîk-ul-Jinn1, le célèbre poète du Cham. On rapporte qu'un jour Di‘bal al-Khuzâ‘i était allé rendre visite à ce Dîk-ul-Jinn, mais ce dernier avait eu peur de le rencontrer par crainte d'être l'objet de ses critiques. Di‘bal al-Khuzâ‘i déclara alors avant de réciter quelques meilleurs morceaux de Dîk-ul-Jinn:
1. Il est Abû Moḥammad ‘Abd-us-Salâm Ibn Rughbân Ibn ‘Abd-us- Salâm Ibn Ḥabib Ibn ‘Abdullâh Ibn Rughbân Ibn Farîd Ibn Tamîm alKalbi al-Ḥamṣi.
272 Les Chiites et les sciences islamiques
-Mais pourquoi se cache-t-il alors qu'il est le meilleur poète d'entre les Jinns et les hommes? Si ce n'est pas lui qui a composé ce poème:
ﺎھرﺎﮑﺘـﺑا قﻮﺒـﻐﻟا تﺎﯿﺸﻌﺑ ﻞﺻو ﺎھرﺎﻤـﺧ و اﺪـﻓ لﻮﻠﻌﻣ ﺮﯿـﻏ ﺎﮭﺑ
ﺎھرﺎﻧ نﺎﻈﯿﻔﺨﻟا فﺎـﺧ تﺮﮐذ اذإ ﺔﻤﯿﻈﻋ ﻞﮐ فدﺮﻟا ﻢﯿﻈﻋ ﻦﻣ ﻞﻧو
Ce qui décida alors Dîk-ul-Jinn à sortir pour l'accueillir. Ces deux grands poètes comptent parmi ceux qui n'avaient jamais composé de poème pour un quelconque Sulṭân ou Calife. Ils étaient tous deux les plus honorables de tous les poètes de leur époque. Ils furent d'ailleurs les tous premiers poètes sémanticiens du monde musulman. Ibn Rachîq a dit à ce propos:
«Abû Tammâm et Ibn ar-Rûmi étaient les plus grands poètes sémanticiens à avoir créé le plus de sens utilisés par les plus habîles poètes.»
Quant à nous, nous ajoutons:
En fait, Abû Tammâm était reconnu comme un très grand sémanticien. Quant à Ibn ar-Rûmi, il avait à son actif des thèmes jamais connus auparavant. Il s'enfonçait profondément dans les thèmes les plus rares qu'il ressortait merveilleusement sans négliger aucun sens. Ce qui explique d'ailleurs pourquoi il était considéré comme un grand créateur dans le domaine de la poésie.
Ibn ar-Rûmi est né à Bagdad en l'an 212 de l'Hégire et est décédé en l'an 283 de la même ère.
Le célèbre Kumeyt Ibn Zayd al-Moḍari al-Asadi
Ibn ‘Akrima aẓ-Ẓabî a déclaré à ce propos: «N'eut été la poésie de Kumeyt, la langue arabe n'aurait eu aucun interprète ni l'exposé d'ailleurs une langue.»
Lorsque l'on avait demandé à Abû Muslim al-Harrâ’ d'émettre son avis sur Kumeyt, il avait déclaré: «Il est le meilleur poète de tous les temps.» Quant à nous, nous ajoutons qu'il suffit de lire le livre intitulé «al-‘ayân» réédité en Egypte pour se rendre compte de la valeur de ces Hachémites.
Kutheyr1
Le tout premier poète à avoir composé l'éloge le plus long est le dénommé Kutheyr.
Ibn Rachîq a dit:
«Le célèbre savant Ibn Abî Isḥâq qui était un grand critiqueur avait déclaré que le plus grand poète de l'époque préislamique est le dénommé Muraqqach. Quant au plus grand poète de l'époque de l'Islam, il s'agit de Kutheyr. Il s'agit en tout cas là d'une opinion imbue de fanatisme. Néanmoins, ce qui est vrai c'est que les savants étaient d'accord que Kutheyr est le tout premier poète qui ait composé le plus long éloge.»
Nous pouvons conclure en tout cas que la palme d'or du devancement revient encore une fois de plus aux honorables savants Chiites dans ce domaine. Le tout premier poète à avoir tant de fois exploité un même thème est un certain as-Sayyed al-Ḥimyari. Ibn al-Mu‘taz a écrit dans son livre intitulé «at-tadhkira»: As-Sayyed al-Ḥimyari était père de quatre filles qui avaient chacune appris par cœur quatre cents couplets de ses poèmes. Il s'agit de très longs poèmes portant tous sur les vertus et les qualités du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî
1. Il est Abû Kutheyr Ibn ‘Abd-ur-Raḥmân Ibn al-Aswad al-Khuzâ‘i al-Madani.
274 Les Chiites et les sciences islamiques
Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Il était vraiment inégalable dans ce domaine. Il avait déclaré publiquement son Chiisme contrairement à ses parents qui n'étaient pas Chiites. Ils étaient originaires de Ḥimyar au Châm. Il avait dit à ce sujet: «Allah m'a pleinement couvert de sa grâce autant que le fameux croyant de l'armée de Pharaon.» Ce grand poète est décédé en l'an 173 de l'Hégire selon les uns, et en l'an 193 de la même ère selon les autres. Il faut aussi signaler qu'il y avait toute une multitude de poètes Chiites qui avaient consacré leurs poèmes uniquement au service des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous). Nous les avons cités dans notre livre de base intitulé «ta’sîs achchi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Il y a aussi une série d'autres poètes qui avaient consacré toute leur créativité à la plaisanterie. On retrouve parmi eux des noms tels qu'Ibn al-Ḥajjâj al-Ḥussein Ibn Aḥmad, le fameux scribe de Bagdad.
Cet honorable personnage fut le tout premier poète à avoir adopté ce style en composant des poèmes sains aux paroles douces. Il avait à son actif un recueil de poèmes en dix tomes d'où as-Sayyed Chérif ar-Raḍi avait extrait une compilation de poèmes qu'il a intitulée «al-Ḥassan min chi‘r-il-Ḥussein». Cette compilation sera plus tard réarrangée sous le titre de «durrat-ut-tâj fî chi‘r Ibn al-Ḥajjâj» par le célèbre poète Badi‘ al-Osṭorlâbi, de son vrai nom Hibatullah Ibn Ḥassan, dans cent quarante et un différents chapitres ayant chacun un style différent.
Ibn al-Ḥajjâj est décédé en l'an 391 de l'Hégire, et il fut enterré près du mausolée de l'Imam Mûssâ Ibn Ja‘far (Que la paix soit sur eux tous) à Mashhad. Quant à al-Osṭorlâbi, il est décédé en l'an 434 de la même ère.
Le tout premier poète à avoir créé le poème du genre «Muwachchaḥ» elliptique est le dénommé Ṣafiyy-ud-dîn alḤilli. Ce poète unique en son genre est malheureusement décédé en l'an 750 de l'Hégire avant d'avoir achevé son recueil de poèmes de haute qualité en trois tomes. Le poète qui a composé le plus de poème est le fameux asSayyed Chérif ar-Raḍi, le frère d'as-Sayyed al-Mortaḍâ. Il était considéré comme le plus fort poète de toute la tribu des Quraychites de tous les temps.
L'un des mérites d'as-Sayyed ar-Raḍi (Qu'Allah soit satisfait de lui) d'avoir eu un protégé du nom de Mihyâr ad-Daylami à qui il avait appris la poésie. Ce Mihyâr ad-Daylam était parvenu alors à constituer un recueil de poèmes de haute qualité en quatre tomes. Il était le poète de cette morceaux:
ﺎﺣﺮﺒﻟاو یﻮﺠﻟا ﺖﺠھ ﺎﻣ ﺪﺷ ﺔﻤﻇﺎﮐ ﻦﻣ ﺢﯾﺮﻟا ﻢﯿﺴﻧ ﺎﯾ
Selon le livre intitulé «dumyat-ul-qaṣr», ce Mihyâr ad-Daylami avait un fils du nom d'Abû ‘Abdullâh al-Ḥussein Ibn Mihyâr Ibn Marzaweyh al-Kasrawi aussi excellent que lui dans la poésie.
Al-Ḥussein Ibn Mihyâr est décédé au cours de l'an 428 de l'Hégire.
Il y a également parmi les grandes figures de la prosodie quelqu'un dont le poète Abû Ṭayyeb al-Mutanabbi avait fait l'éloge en témoignant de son devancement et de sa qualité. Il s'agit en fait d'un certain Abû Firâs al-Ḥârith Ibn Ḥamdâne qu'aucun autre poète n'a cité en dehors de cet Abû Ṭayyeb alMutanabbi. Nous avons personnellement entendu son témoignage par le biais de ath-Tha‘âlibî qui avait rapporté selon Ṣâḥeb Ibn ‘Abbâd dans son livre intitulé «yatîmat-ud-dahr» qui avait déclaré:
276 Les Chiites et les sciences islamiques
«La poésie avait commencé avec un roi et s'était terminée avec un roi1.»
Abû Firâs est décédé en l'an 320 de l'Hégire. On a également parmi eux le meilleur poète musulman de l'Ouest. Il s'agissant d'Abul-Qâṣim Moḥammad Ibn Hani alAndulusi, le marocain. Cet imâmite fut assassiné en l'an 362 de l'Hégire.
Ibn Khallikân a écrit en parlant de lui: «De tous les marocains, il n'y aura jamais un poète de sa trempe. Ni parmi les prédécesseurs ni parmi les successeurs. Il était incontestablement le meilleur de tous. Il était en occident ce qu'alMutanabbi était en Orient. Ils étaient d'ailleurs contemporains.» Le surnommé «Kachâjim»
Son surnom était en réalité le sigle de premières lettres de quatre de ses spécialités, à savoir «Kâtib» (Scribe), «Châ‘ir» (poète), «Mutakallim» (Théologien scolastique) et «Munajjim» (astronome). Il était le maître absolu de son époque dans ces quatre matières.
Il s'agit d'Abul-Fatḥ ou Abul-Futûḥ Maḥmûd ou Moḥammad Ibn al-Ḥassan ou al-Ḥussein Ibn as-Sindi Ibn Châhak ou Châhiq. C'est lui l'auteur du livre intitulé «almaṣâ’id wal-maṭârid». Il était Chiite et Rachîd-ud-dîn l'avait cité dans son livre intitulé «ma‘âlim al-‘ulamâ’» parmi les poètes des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous). Ce grand homme était la concrétisation même du verset coranique qui dit: «Il fait sortir le vivant du mort»2 étant donné que son père as-Sindi n'était autre que la personne qui avait empoisonné l'Imam Mûssâ Ibn Ja‘far (Que la paix soit sur eux tous) après l'avoir mis en prison.
1.Il fait ici allusion à Imra’il-Qays et à notre Abû Firâs. 2. Le saint Coran, Sourate al-An‘âm (les bestiaux), verset 95.
Ce grand poète est décédé en l'an 350 de l'Hégire. Le tout premier poète à avoir eu le surnom «an-Nâchi’», qui signifie «Le naissant», fut le dénommé ‘Ali Ibn ‘Abdullâh Ibn Waṣîf.
As-Sam‘âni a dit à ce propos que: Le terme «an-Nâchi’» désigne quelqu'un qui a grandi dans un genre bien déterminé de la poésie jusqu'à devenir très célèbre. C'est le célèbre poète du nom d'Ali Ibn ‘Abdullâh qui avait vécu à l'époque des Califes ‘Abbassides al-Moqtadir, al-Qâdir, ar-Râḍi et autres qui était connu par ce surnom. Originaire de Bagdad, il avait élu domicile en Egypte.
Il avait été cité par Ibn Khathîr de Châm dans son livre intitulé «târîkh Ibn Kathîr» en confirmant même qu'il était l'un des théologiens scolastiques Chiites. C'est d'ailleurs le cas d'Ibn anNadîm qui l'avait aussi mentionné parmi les théologiens scolastiques Chiites.
Ibn Khallikân l'avait cité dans son livre intitulé «nasmat-us-saḥar fî dhikr man tachayya‘à wa cha‘ar» en affirmant qu'il était l'un de grands Chiites de son époque. Et il le préférait d'ailleurs personnellement à al-Mutanabbi, car ce dernier s'était servi de ses poèmes.
Ibn Khallikân a ajouté:
«La haute qualité des poèmes d'an-Nâchi’ avait tout simplement inspiré al-Mutanabbi étant donné qu'il était plus ancien dans ce domaine que ce dernier.»
Ibn Khallikân avait même cité le poème lyrique d'Ali Ibn ‘Abdullâh Ibn Waṣîf en hommage aux Ahl-ul-Bayt (Que la paix
278 Les Chiites et les sciences islamiques
soit sur eux tous) qu'avait plagié al-Mutanabbi tout en précisant que celui-ci s'en était servi pour faire l'éloge de Seyf-ud-Dawla1:
ُبﺎﺘـﮑﻟا َلﺰـَﻧ ﻢﮭﺗﺎﯿـﺑأ ﯽﻓو
باﺮﺘـﺴﯾ ﻻ ﻢھّﺪﺠـﺑو ﻢﮭـﺑ
ُبﺎﮭُﺗ ٌﺔﺒﺗﺮـﻣ ﺪﺠـﻤﻟا ﯽﻓ ﮫﻟ
باﺮﺷ ﮫﻟ بﺎﻗﺮﻟا مد ﺾﯿﻓ و
بﺎھذ ﮫﻟ بﻮﻠﻘﻟا ﻦﻋ ﺲﯿﻠﻓ
بﺎـﻗﺮﻟا ﻖﻠﺨﻟا ﻦﻣ ﺎھﺪﻗﺎﻌﻣ
باﺮﻀﻟا ّﺪﺟ نإ کﺎّﺤﻀﻟاﻮھ
بﺎﻄـﺨﻟا ﻊﻄـﻘﻧاو ﷲا بﺎﺑو
ُباﻮـﺼﻟا فﺮـُﻋ ﺪﻤـﺣأ لﺂﺑ
ﺎﯾاﺮﺒﻟا ﯽﻠﻋ ﮫﻟﻹا ﺞﺠُﺣ ﻢُھو
ﱞﻲ ﻠـﻋ ﻦـﺴﺣ ﻮـﺑأ ﺎﻤّﯿﺳ ﻻو
یدﺎـﻋﻷا ﺞﮭﻣ ﮫﻣﺎﺴﺣ مﺎﻌﻃ
ﺮﯿﻤـﺿ ﮫﻠــﺑاذ نﺎﻨــﺳ نﺄﮐ
ﱟﻢﺨــﺑ ﮫﺘﻌﯿﺒــﮐ ﮫﻣرﺎــﺻو
ًﻼ ـﯿﻟ باﺮﺤﻤﻟا ﯽﻓ ءﺎّﮑﺒﻟا ﻮھ
حﻮـﻧ ﮏﻠـﻓو ﻢﯿﻈﻌﻟا ﺄﺒﻨﻟا ﻮھ
Ce grand poète est né en l'an 271 de l'Hégire et il est décédé en l'an 366 de la même ère à l'âge de 95 ans. Le tout premier poète à avoir brillé dans tous les genres de poésie jusqu'à mérité le surnom de «Az-Zâhi», qui signifie «le brillant», est le dénommé ‘Ali Ibn Isḥâq Ibn Khalaf, le célèbre poète de Bagdad. Des gens comme lui étaient vraiment rares à son époque.
Un bon nombre d'écrivains ont écrit la biographie de ce grand poète. C'est le cas de al-Khaṭîb, d'Abû Sa‘îd Ibn ‘Abdur-Rahîm dans son livre intitulé «ṭabaqât-uch-chu‘arâ’» sur les classes des poètes, de Ibn Khallikân dans son livre intitulé «wafayâtul-a‘yân» sur les décès et d'al-Qâḍi dans son livre intitulé «ṭabaqât-uch-chi‘a» sur les classes des Chiites. Ibn Chahrâchûb a dit dans son livre intitulé «ma‘âlim al‘ulamâ’» en parlant de lui:
1. Il s'agit du roi ‘Ali Ibn ‘Abdullah, l'un des rois du Hamdân beaucoup plus connu sous le nom de Seyf-ud-Dawla al-Hamdâni. Il avait régné à Damas.
«Il comptait parmi les poètes qui faisaient l'éloge des Ahl-ulBayt (Que la paix soit sur eux tous). Né en l'an 318 de l'Hégire, il est décédé en l'an 352 de la même ère. Il est enterré près du mausolée de l'Imam al-Kâẓim Mûssâ Ibn Ja‘far (Que la paix soit sur eux tous) dans le cimetière réservé aux Quraychites.» Le tout premier poète analphabète à avoir composé des poèmes miraculeux est le dénommé Naṣr Ibn Aḥmad al-Khobz Arazi ‘Abul-Qaṣim, le célèbre poète beaucoup plus connu pour ses poèmes d'amour. On retrouve sa biographie dans la plupart de livres biographiques ou de livres historiques. L'auteur du livre intitulé «yatîmat-ud-dahr» l'a cité en plus d'un extrait de son poème en déclarant qu'il était Chiite. Quant à Ibn Khallikân, il a même précisé que cet excellent poète serait décédé en l'an 317 de l'Hégire. Il y a encore un autre poète analphabète connu sous le nom de «Khabâz al-Baladi», qui signifie «le boulanger municipal». Il s'agit en fait d'Abû Bakr Moḥammad Ibn Aḥmad Ibn
Ḥamdân, le célèbre poète considéré par ath-Tha‘âlibi dans son livre intitulé «yatîmat-ud-dahr» comme l'un des bienfaits de cette vie. Cet écrivain avait reproduit quelques brins de ses poèmes en commentant:
«L'une de ses merveilles est qu'il était illettré pendant que ses poèmes étaient tous de bon goût et de vrais trésors au sens profond comme tous les autres poètes. Il avait appris le saint Coran par cœur, ce qui l'avait beaucoup aidé dans la composition du poème… Il était de tendance Chiite et cela avait influencé ses poèmes.»
Le tout premier poète à avoir ouvert la porte au style «Tauriyat» (l'allégorie) de la manière la plus simple et la plus harmonieuse est le dénommé ‘Alâ’-ud-dîne al-Wadâ‘i alKondi.
280 Les Chiites et les sciences islamiques
Il s'agit en fait d'Ali Ibn al-Muẓaffar Ibn Ibrâhim Ibn ‘Omar Ibn Zeyd, l'auteur de livre intitulé «at-tadhkira» beaucoup plus connu sous le titre de «at-tadhkirat-ul-Kondiyya». C'est un gros livre en cinquante tomes regroupant plusieurs genres de poèmes, selon ce que rapporte l'auteur du livre intitulé «nasmat-us-saḥar fî dhikr man tachayya‘à wa Cha‘ar» qui a cité ce grand poète parmi les poètes Chiites. Ce même auteur avait également rapporté les propos de Cheikh Taqiyy-ud-dîn Ibn Ḥujjat de son livre intitulé «kachf-ullithâm» sur l'allégorie et le plagiat de Ibn Nabâta des poèmes de ce grand poète qu'est ‘Alâ’-ud-dîne al-Wadâ‘i avant d'ajouter:
«Il faut un livre vraiment volumineux pour pouvoir citer tous les mérites du Cheikh ‘Alâ’-ud-dîne. Toutefois, on peut retenir que le célèbre Ibn Nabâta avait souvent l'habîtude de se servir des poèmes de ‘Alâ’-ud-dîne alWadâ‘i.»
On retrouve sa biographie en détail dans le livre intitulé «fawât al-wafayât» que nous avons d'ailleurs reproduite dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm» en plus du témoignage de son chiisme. Al-Ḥâfiẓ adh-Dhahabi avait lui aussi confirmé le Chiisme de ‘Alâ’-ud-dîne al-Wadâ‘i al-Kondi. Ce dernier est décédé en l'an 716 de l'Hégire.
Selon Ibn Khallikân, le poète qui n'avait pas eu de semblable deux siècles auparavant est le petit-fils du célèbre poète connu sous le nom de Ibn Ta‘âwidhi. Il s'agit en fait du grand scribe du nom d'Abul-Faraj Moḥammad Ibn ‘Obeydullâh. Ibn Khallikân a dit à ce propos:
«Il était vraiment le meilleur poète de toute son époque. Il avait pu associer la simplicité des mots à la douceur, à la finesse de sens et à la précision. A mon avis, aucune autre personne n'avait atteint son niveau depuis deux siècles.» L'auteur de «nasmat-us-saḥar fî dhikr man tachayya‘à wa cha‘ar» a déclaré de son côté:
«J'ai personnellement vu son recueil de poèmes, et il est vraiment à la hauteur des flatteries de Ibn Khallikân. Il comptait parmi les notables Chiites.»
Cheikh as-Sam‘âni rapporte:
«Je lui avais demandé à quand remonte sa naissance, il m'avait répondu qu'il était né en l'an 476 de l'Hégire au Karkh. Il est mort en l'an 553 de la même ère.» C'était également le cas de Chérif Abul-Ḥassan. Il s'agit d'Ali al-Ḥammâni de Kûfa, le fils du poète Chérif Moḥammad fils du poète Ja‘far fils du poète Chérif Moḥammad Ibn Zeyd Ibn ‘Ali Ibn al-Ḥussein le fils du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Il a été cité avec beaucoup d'éloges dans le livre intitulé «nasmatus-saḥar fî dhikr man tachayya‘à wa cha‘ar». Cheikh Yâqût a dit en parlant de ce grand poète: «Il comptait parmi les grands maîtres ‘Alawites dans le domaine de la poésie, de la littérature et de la gravure à l'instar de ‘Abdullâh Ibn al-Mu‘taz parmi les ‘Abbassides. Il avait l'habîtude de déclarer: Je suis poète et mon père, et mon grandpère étaient poètes ; et ainsi de suite jusqu'à l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui).»
Quant à nous, nous ajoutons:
Chérif Abul-Ḥassan était le meilleur poète de l'époque d'alMutawakkil, le calife ‘Abbasside comme le témoigne un hadith de l'Imam Abul-Ḥassan al-Hâdi, le fils de l'Imam ar-Réḍâ (Que la paix soit sur eux tous) rapporté par al-Beyhaqi dans le chapitre intitulé «Maḥâsin-ul-Iftikhâr bi-n-Nabîy wa âlih» de
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son livre intitulé «al-maḥâsin wal-masâwi’» sur les avantages des membres de la famille du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille).
Nous avons cité ce grand poète dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm» en plus d'un extrait de son poème. Il fait partie des poètes cités dans les livres intitulés «yatîmat-ud-dahr» et «al-aghâni», et il a également été cité par Abû Tammâm dans son livre intitulé «al-ḥimâsa» autant que par as-Sayyed al-Mortaḍâ dans son «al-muchfi» en plus d'une série de ses poèmes.
Parmi les poètes Chiites du clan des Hachémites, on avait le fameux al-Faḍl Ibn ‘Abbâs Ibn ‘Otba Ibn Abî Lahab mentionné par as-Sayyed al-Madani dans son livre intitulé «addarajât ar-rafî‘a fî ṭabaqât ach-chi‘a» ainsi que dans livre intitulé «nasmat-us-saḥar fî dhikr man tachayya‘à wa cha‘ar» parmi les poètes convertis au Chiisme. Abul-Faraj lui a également écrit une jolie biographie dans son livre intitulé «alaghâni».
Comme poètes Chiites de la tribu des Quraychites l'auteur du livre intitulé «al-ḥaṣûr al-manî‘a» a cité les noms suivants: Abû Dihbal al-Jumaḥi qui n'est autre que Wahab Ibn Rabî‘a cité par Ibn Qotayba dans son livre intitulé «ach-chi‘r wa-chchu‘arâ’», par al-Mortaḍâ dans son livre intitulé «al-amâli» et même par az-Zubeir Ibn Bakkâr. Il compte parmi les poètes qu'abû Tammâm avait spécialement mentionné dans son livre intitulé «dîwân al-ḥimâsa».
Nous avons reproduit quelques élégies d'Abû Dihbal al-Jumaḥi en l'honneur de l'Imam Abû ‘Abdullâh al-Ḥussein Ibn ‘Ali (Que la paix soit sur eux tous) dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Tous les poètes mentionnés dans le présent livre et tant d'autres poètes Chiites ont tous leurs biographies assez fournies dans notre livre de base.
CHAPITRE XIV
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS LE ṢARF OU LA MORPHOLOGIE ARABE
XIV. 1- Le premier à avoir mis le Ṣarf au service des Arabes
Le tout premier à avoir parlé du Ṣarf ou la morphologie arabe est le dénommé Abû Muslim de son vrai nom Mu‘âdh alHarrâ’ Ibn Muslim Ibn Abî Sârah al-Kufi, le fameux protégé d'Anṣâr.
Selon ce qu'écrit Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi dans le deuxième tome de son livre intitulé «al-muzhir» ainsi que dans son livre intitulé «bughyat-ul-wi‘ât» dans la partie consacrée à sa biographie, c'était un grammairien très célèbre. Il a encore écrit dans ce même «bughyat-ul-wi‘ât» qu'Abû Muslim al-Harrâ’ était le précepteur du calife ‘Abdul-Malik Ibn Marwân avant d'ajouter qu'il était Chiite.
Il a également écrit dans son livre intitulé «al-wasâ’ilu filawâ’il»:
«C'est Mu‘âdh al-Harrâ’ Ibn Muslim Ibn Abî Sârah qui est le fondateur du Ṣarf.»
Quant à al-‘Allâma al-Baḥrâni, il a dit dans son livre intitulé «albulgha»:
«Mu‘âdh al-Harrâ’ était le fondateur de la morphologie arabe. Et cela a été confirmé par un bon nombre d'hommes de lettres parmi lesquels Khâlid al-Azhari.» Quant à nous, nous disons:
Mu‘âdh al-Harrâ’ Ibn Muslim Ibn Abî Sârah al-Kufi avait formé toute une multitude de savants dans le domaine du Ṣarf
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(la morphologie arabe) à l'instar de célèbre Cheikh al-Kisâ’i. Il avait rédigé une série de livres aussi bien sur la grammaire arabe que dans le domaine des hadiths. Les index des écrivains Chiites lui ont d'ailleurs écrit une longue biographie. Ibn Khallikân avait parlé de la biographie de Mu‘âdh al-Harrâ’ dans laquelle il avait même rapporté son histoire avec le célèbre poète Kumeyt Ibn Zeyd démontrant par là la fraternité entre ces deux grands poètes et le Chiisme de Mu‘âdh al-Harrâ’. Selon Cheikh al-Mufîd dans son livre intitulé «al-irchâd» (la guidance), et tant d'autres savants d'ailleurs, Mu‘âdh al-Harrâ’ comptait parmi les vieux disciples de l'Imam Abû ‘Abdullâh aṣ-
Ṣâdiq (Que la paix soit sur lui).
Ce Mu‘âdh al-Harrâ’ Ibn Muslim est décédé en l'an 187 de l'Hégire. Et vu qu'il avait vécu pendant assez longtemps, il avait été obligé de se doter d'un dentier en or.
XIV. 2- Le tout premier à avoir écrit sur le Ṣarf (la morphologie)
Le tout premier à avoir rédigé un livre dans le domaine de la morphologie est le dénommé Abû ‘Othmân al-Mâzini (Qu'Allah soit satisfait de lui). Ceci explique d'ailleurs la déclaration d'Abul-Khayr qui avait dit: «C'est Abû ‘Othmân Abul-Khayr qui est le tout premier à avoir écrit sur le Ṣarf (la morphologie arabe).». Selon l'auteur du livre intitulé «kachf-uẓ-ẓunûn», le Ṣarf était considéré avant Abul-Khayr comme une partie intégrante du Naḥw (la grammaire arabe).»
Le Cheikh Abul-‘Abbâs an-Najâchi a écrit dans son livre intitulé «fihrist muṣannifi ach-chi‘a» sur les écrivains Chiites: «Abû ‘Othmân al-Mâzini, de son vrai nom Bakr Ibn Moḥammad Ibn Ḥabîb Ibn Baqiyyah al-Mâzini, était membre de la tribu de Bani Mâzin et du clan de Chaybân Ibn Dhuhal Ibn Tha‘laba Ibn ‘Okâma Ibn Muṣ‘ab Ibn ‘Ali Ibn Bakr Ibn Wâ’il. Il était le maître des savants de la grammaire arabe et de la littérature de Basra. Il était connu de tous comme étant le tout premier dans ce domaine.»
Quant à Abul-‘Abbâs Moḥammad Ibn Yazîd al-Mubarrad, il avait dit à son tour en parlant du devancier dans le domaine de la morphologie arabe:
«De tous les savants imâmites, il s'agit bien d'Abû ‘Othmân Bakr Ibn Moḥammad, l'un des élèves d'Ismâ‘îl Ibn Maytham (Qu'Allah soit satisfait de lui), l'imam des théologiens scolastiques Chiites.»
Quant à nous, nous disons:
Abû ‘Othmân avait été également mentionné par Jamâl-ud-dîn al‘Allâma Ibn al-Muṭahhar al-Ḥilli dans son livre intitulé «alkhulâṣa» (l'abrégé), autant que Cheikh an-Najâchi d'ailleurs. Cet illustre savant avait à son actif toute une série de livres. Nous en avons déjà parlé plus haut.
XIV. 3 - Les plus anciens livres rédigés par les savants Chiites dans le domaine de Ṣarf (la morphologie arabe)
Parmi les plus anciens livres écrits par les savants chiites dans le domaine de la morphologie arabe nous avons les livres suivants:
Al-ichtiqâq: écrit par Cheikh Ibn Khâlaweyh.
At-taṣrîf: rédigé par Cheikh aṭ-Ṭabari.
‘Ilm-uṣ-ṣarf: écrit par le Vizir marocain.
At-tibyân fit-taṣrîf: rédigé par Cheikh Aḥmad Ibn ‘Ali alMâhâbâdi.
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Al-muqtaṣad fit-taṣrîf: rédigé par le roi des grammairiens, Malik-un-Nuḥât1.
Charḥ-uch-châfiya fi-ṣ-Ṣarf: rédigé par Moḥammad Ibn alḤassan al-Astarâbâdi, surnommé «Najm-ul-A’imma» qui signifie «le héros des imams».
Charḥ-uch-châfiya fi ‘Ilm-iṣ-Ṣarf: rédigé par as-Sayyed Jamâl-ud-dîn ‘Abdullâh ‘Ajmi Noqrékâr que le grand chercheur al-Karaki avait cité parmi les savants Chiites dans les annotations du livre intitulé «ad-dhikrâ»
Charḥ al-fâḍil an- Nisâ’i: Il a été rédigé par l'honorable Cheikh an-Nisâ’i, de son vrai nom Kamâl-ud-dîn Moḥammad Ibn Mu‘în-ud-dîn. Il s'agit là d'un commentaire vraiment mélangé sans pareil dans le domaine. Il y a également toute une série d'autres livres écrits dans le domaine de Ṣarf (la morphologie). Il suffit de consulter les différents index qui citent les écrivains.
1. Abû Nazâr al-Ḥassan Ibn Ṣâfî Ibn ‘Abdullâh Ibn Nazâr alBaghdâdî.