CHAPITRE XV
LE DEVANCEMENT DES SAVANTS CHIITES DANS LE NAḤW OU LA GRAMMAIRE ARABE
XV. 1 - Le premier à avoir mis la grammaire arabe au service des Arabes
Le tout premier à avoir créé la Syntaxe arabe, posé ses bases et mis ses fondements à la disposition des fidèles musulmans est bel et bien le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Cette unanimité a été d'ailleurs rapportée par Jamâl-ud-dîn ‘Ali Ibn Yûsuf al-Qafṭi dans son livre intitulé «târîkh an-nuḥât» (l'histoire des grammairiens) ainsi que par al-Marzbâni dans son livre intitulé «al-muqtabas» (la citation). Quant à Ibn Jinni, il a dit textuellement dans son livre intitulé «al-khaṣâ’iṣ» (les spécifications), et plus précisément dans le chapitre intitulé «bâb ṣidq-in-naqla»: «De un: Sachez bien que c'est le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) qui est le père fondateur de cette discipline et c'est bien lui qui en avait souligné l'importance.»
‘Abdul-Ḥamîd Ibn Abîl-Ḥadîd a dit, toujours à ce propos: «Cette information était connue de tous.» Quant à nous, nous disons:
En effet, cette information était considérée comme une évidence auprès de grandes figures du monde scientifique dont nous avions reproduit les déclarations dans notre livre de base afin de confirmer cet avis et de rejeter la prétention selon laquelle le père fondateur du Naḥw (la grammaire arabe) serait le dénommé ‘Abdur-Raḥmân Ibn Hurmuz.
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En effet, selon l'avis de la majorité, ‘Abdur-Raḥmân Ibn Hurmuz avait appris la syntaxe arabe auprès d'Abul-Aswad, et auprès de Maymûn al-Aqran, l'élève d'Abul-Aswad, selon certains autres. Car, tous les hadiths dans ce domaine remontent à Abul-Aswad qui les a rapportés du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Nous avons cité dans notre livre de base le hadith rapporté d'Abul-Aswad à ce sujet selon plusieurs voies différentes. Nous allons en citer quelques unes.
XV. 2 - Le premier à avoir subdivisé le Naḥw (la grammaire arabe) en chapitres
Le tout premier à avoir structuré le Naḥw (la grammaire arabe) et à l'avoir subdivisé en chapitres est le dénommé Abul-Aswad ad-Dû’ali, ou plutôt ad-Dû’ali comme adjectif de relation avec le mot «ad-Dû’el» de sorte que l'on dise: ad-Dû’el Ibn Bakr Ibn ‘Abd Manâf Ibn Kanâna.
Abû ‘Ali al-Ghiyâ’i a dit dans son livre intitulé «al-qâri‘» (le Frappeur):
«al-Aṣma‘i, Sibaweyh, al-Akhfach, Ibn as-Sikkît, Abû Ḥâtam, al-‘Udwi et certains autres étaient pour «Dû’el» avec possibilité d'un changement en «Dû’el» dans l'adjectif de relation avec la déclinaison «a» à la place de «i» comme pour le «m» apostrophe du mot «Namr» et le «l» apostrophe de «Silm» qui prennent la déclinaison «a» et deviennent respectivement «Namari» et «Sullami».»
Al-Aṣma‘i avait dit:
«‘Isâ Ibn ‘Amru prononçait l'adjectif de relation du mot «Dû’il» avec la même déclinaison «i» sur le Hamza, sans du tout procéder à une quelconque modification.» Al-Aṣma‘i avait aussi rapporté de Yûsuf et de tant d'autres personnes en disant:
«Le maintien de la forme initiale arrive rarement dans le paradigme.»
Abû ‘Ali a dit:
«Al-Kisâ’i, Abû ‘Obeyda et Moḥammad Ibn Ḥabîb disaient que Abul-Aswad était attribué à «Deyl» avec la déclinaison «i» et l'élision de «Y».
Son vrai nom serait vraisemblablement Ẓâlim Ibn Ẓâlim, ou ‘Amru Ibn ‘Othmân Ibn ‘Amru, ou Ẓâlim Ibn ‘Amru Ibn Ẓâlim ou Ibn Sufyân Ibn ‘Amru Ibn Khalîs Ibn Nufâtha Ibn ‘Oday Ibn Dû’el Ibn Bakr Ibn Kanâna.
Ce qui est plus juste c'est plutôt «Ad-Dû’ali» avec la déclinaison «a» sur le Hamza en tant qu'adjectif de relation de «Du’al» qui admet d'ailleurs aussi bien la déclinaison «i» que la déclinaison «a». Et Abul-Aswad était beaucoup plus connu en tant que Ẓâlim Ibn ‘Amru ad-Dû’ali apparenté à Dû’el, Ibn Bakr Ibn ‘Abd Manâf Ibn Kanâna. Abul-Aswad comptait parmi les honorables disciples du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) de la génération des successeurs des compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille). Le linguiste Abû-ṭ-Ṭayyib ‘Abdul-Wâḥid Ibn ‘Ali décédé en l'an 351 de l'Hégire avait dit dans son livre intitulé «marâtib an-naḥwiyyîne» (les catégories de grammairiens): «Abul-Aswad ad-Dû’ali était le tout premier à avoir décrit aux gens le Naḥw ou la grammaire arabe. Il avait lui-même appris cette science auprès du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).» Ibn Qotayba a dit dans son livre intitulé «al-ma‘ârif» (les connaissances):
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«Abul-Aswad ad-Dû’ali n'était autre que Ẓâlim Ibn ‘Amru Ibn Jandal Ibn Sufyân Ibn Kanâna. Sa mère appartenait au clan de Bani ‘Abd-ud-Dâr Ibn Qoṣay.
Abul-Aswad ad-Dû’ali était intelligent, plein de résolution et ladre. Et c'était lui qui avait posé les règles de base de la langue arabe. C'était un honorable poète.» Ce même Ibn Qotayba a encore dit dans son livre intitulé «achchi‘r wa-ch-chu‘arâ’» sur les poètes et les poèmes: «Abul-Aswad ad-Dû’ali comptait parmi les poètes de la génération des successeurs des compagnons du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) et les rapporteurs de hadiths. Il était ladre, paralytique et boiteux. Et il faisait partie de grands grammairiens de l'époque étant donné qu'il était le tout premier à avoir rédigé un livre dans ce domaine après le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Il fut gouverneur de Basra juste après Ibn ‘Abbâs. Il est décédé toujours à Basra à un âge vraiment avancé.»
Al-Ḥâfiẓ Ibn Ḥajar a dit dans son livre intitulé «al-iṣâba» (la raison) dans le chapitre consacré à la biographie d'Abul-Aswad: «Abû ‘Ali al-Qâlî a dit:
Abû Isḥâq az-Zujâj nous avait raconté qu'Abû ‘Abbâs alMubarrad avait dit que le premier à avoir posé les règles de base de la langue arabe et à avoir ajouté les points sur les lettres dans le saint Coran est le dénommé Abul-Aswad. Et lorsqu'on avait demandé à ce dernier la source de ses connaissances, il avait répondu qu'il avait appris tout cela du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).» ‘Amru Ibn Chabat avait rapporté de ‘Âṣim Ibn Bahdala que c'est Abul-Aswad qui fut le père fondateur de la grammaire arabe.
Et selon al-Jâḥiẓ:
«Abul-Aswad faisait partie de la génération des successeurs des compagnons. Il était à la fois jurisconsulte, rapporteur de hadiths, poète, noble chevalier, vrai prince, astucieux, grammairien, vif d'esprit, Chiite, ladre, noble chauve à la mauvaise haleine.»
Cette description avait été rapportée de al-Jâḥiẓ par Abul-Faraj dans son livre intitulé «al-aghânî» (les chansons) ainsi que par Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi dans son livre intitulé «bughyat-ulwi‘ât».
Ar-Râghib a écrit dans son livre intitulé «al-muḥâzirât», en parlant d'Abul-Aswad:
«Il était le tout premier à avoir ajouté les points aux lettres dans le saint Coran et à avoir posé les bases de la grammaire arabe sous les directives du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Il était l'homme le plus compétent de sa génération et même le plus sage. C'était un poète Chiite très vif d'esprit et vraiment digne de confiance dans le rapportage de hadiths.»
Quant à al-Yâfi‘i, il a dit dans son livre intitulé «mir’ât aljinân» (le miroir des paradis):
«Ẓâlim Ibn ‘Amru, à savoir Abul-Aswad al-Baṣri, était l'une de grandes figures de la génération des successeurs des compagnons et l'une des plus nobles. Il fut également compagnon du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî
Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) avec qui il avait participé à la bataille de «Ṣiffîne». Il était le plus intelligent de tous ses compagnons. Il était également le tout premier à avoir écrit un livre sur les principes de base de la grammaire arabe sous les directives de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) lui-même.»
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L'imam al-Beyhaqi a écrit dans son livre intitulé «al-maḥâsin wal-masâwi’» (les avantages et les inconvénients): Le grammairien Yûnus Ibn Ḥabîb an-Naḥwi avait dit que c'est le dénommé Abul-Aswad ad-Dû’ali, de son vrai nom Ẓâlim Ibn ‘Amru, qui était le tout premier à avoir posé les règles de base de la langue arabe.
Abul-Barakât ‘Abdur-Raḥmân Ibn Moḥammad al-Anbâri a dit au début de son livre intitulé «nuzhat-ul-alibbâ’ fî ṭabaqât al’udabâ’»:
«Abû ‘Obeyda Mu‘ammâr Ibn al-Muthannâ et tant d'autres avaient dit que Abul-Aswad avait appris la grammaire auprès d'Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).» Selon Abû Ḥâtam as-Séjestâni, Abul-Aswad ad-Dû’ali avait né à l'époque de Jâhiliyya, avant l'Islam, et il avait appris la grammaire arabe auprès d'Ali Ibn Abi Ṭâlib (Que la paix soit sur lui)
Abû Salama Mûssâ Ibn Ismâ‘îl quant à lui, il avait rapporté de son père que Abul-Aswad ad-Dû’ali était le tout premier à avoir posé les bases de la langue arabe à Basra. Ibn al-Anbâri avait ajouté:
«En réalité, le tout premier à avoir posé les bases de la langue arabe est bel et bien le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui), et Abul-Aswad adDû’ali avait appris auprès de lui.» Ibn Jinni a dit dans son livre intitulé «al-khaṣâ’iṣ», et plus précisément dans le chapitre intitulé «bâbu ṣidq-in-naqla»: De un: Sachez bien que c'est l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) qui est le père fondateur de cette science (la grammaire arabe) et c'est bien lui qui en avait souligné l'importance avant que Ibn ‘Abbâs en prenne conscience. Il l'avait ensuite enseignée à Abul-Aswad ad-Dû’ali.
Abû Hilâl Ḥassan Ibn ‘Abdullâh al-‘Askari a quant à lui écrit dans son livre intitulé «al-awâ’il»: «C'est l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) qui est le père fondateur de la grammaire arabe.» Et ceci a été rapporté par az-Zujâji d'après al-Mubarrad dans son livre intitulé «al-amâli fil-muchkilât al-qur’âniyya».» Quant à Abû ‘Obeyda, il avait dit: «Le tout premier à avoir posé les bases de la langue arabe est le dénommé Abul-Aswad suivi de Maymûn al-Aqran puis de ‘Anbasat-ul-Fil et enfin ‘Abdullâh Ibn Isḥâq.» Quant à nous, nous disons:
Abû ‘Obeyda voulait dire tout simplement par là que ceux-ci étaient les premiers à avoir appris cette science auprès du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui), selon la déclaration d'Abû ‘Obeyda lui-même rapportée par Ibn al-Anbâri cité précédemment. Ibn Abîl-Ḥadîd a dit dans son livre intitulé «charḥ nahj-ulbalâgha»:
C'est ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) qui avait fondé cette discipline et qui en avait appris les règles de base à Abul-Aswad ad-Dû’ali.
Abul-Faḍl Ibn Abîl-Ghanâ’im a écrit dans son livre intitulé «charḥ al-mufaṣṣal» (le commentaire détaillé): «On a rapporté qu'Abul-Aswad avait appris la grammaire arabe auprès d'Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) qui lui avait recommandé de mettre cela en pratique dans son langage.»
‘Abdul-Qâdir al-Baghdâdi a écrit dans son livre intitulé «khazâ’inat-ul-adab» (la bibliothèque de la littérature) alors qu'il parlait d'Abul-Aswad ad-Dû’ali:
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«Il était le père fondateur de la grammaire arabe qu'il avait luimême apprise auprès d'Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).»
Ceci a été également rapporté par ad-Dimyari dans son livre intitulé «ḥayât-ul-ḥayawân» (la vie de l'animal) dans le chapitre où il parle au sujet de «Dû’el»: Il était le tout premier à avoir fondé la grammaire arabe qu'il avait lui-même apprise d'Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).
Quant à Ibn an-Nadîm, il a écrit dans son «al-fihrist»: Abû Ja‘far Ibn Rostam aṭ-Ṭabari a dit que la grammaire arabe avait été nommée «Naḥw» tout simplement parce que AbulAswad ad-Dû’ali avait dit à ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) de qui il avait appris quelques notions de cette science:
«Ista’dhantuka an ’aḍa‘û naḥw mâ waḍa‘ta.» Qui signifie littéralement:
«Je te demande la permission de constituer quelque chose «Naḥw1» (pareille) à ce que tu as fait dans cette science.» Et c'est ainsi que la grammaire arabe fut appelée «Naḥw». Ibn an-Nadîm avait ajouté:
J'ai eu l'occasion de voir l'élément prouvant qu'Abul-Aswad adDû’ali était le tout premier à avoir écrit sur la grammaire arabe. Voila son histoire!
Il s'agit en fait de quatre papiers que je croyais contenir des informations en rapport avec la Chine. Et pourtant, après les avoir étudiés avec soin, je me suis aperçu qu'il s'agissait plutôt
1. Naḥw est un terme arabe qui signifie «ce qui est pareil ». C'est ce mot qui est à l'origine du nom de la grammaire arabe appelée depuis lors «Naḥw».
d'un texte portant sur le sujet et le complément écrit de la main de Yaḥyâ Ibn Ya‘mur et dicté par Abul-Aswad ad-Dû’ali (Qu'Allah soit satisfait de lui). On voyait également l'écriture de an-Naḍr Ibn Chamîl juste au-dessus du texte écrit par Yaḥyâ Ibn Ya‘mur.
Ibn Khallikân et Ibn al-Anbâri ont rapporté d'Abû Ḥarb Ibn Abul-Aswad ad-Dû’ali, le fils même d'Abul-Aswad ad-Dû’ali, que le tout premier chapitre qu'avait écrit son père était le «Bâb-ut-Ta‘ajjub» qui parlait de l'exclamation. Quant à Ibn al-Anbâri, il a dit qu'Abul-Aswad ad-Dû’ali avait rédigé son fameux livre intitulé «al-mukhtaṣar» (le résumé) après avoir posé les points sur les lettres du saint Coran à l'époque de Ziyâd.
Ibn al-Anbâri a encore dit dans son livre intitulé «an-nuzha» (les promenades):
Ce qui est vrai quant au tout premier à avoir posé les bases de la grammaire arabe est que c'est bel et bien l'Imam ‘Ali Ibn Abî
Ṭâleb (Que la paix soit sur lui), car tous les hadiths rapportés sur ce sujet remontent à Abul-Aswad ad-Dû’ali qui parle quant à lui de ce dernier.
On avait rapporté que lorsque l'on avait demandé à AbulAswad ad-Dû’ali comment il avait fait pour poser les règles de base de Naḥw, il avait répondu qu'il y était arrivé grâce aux instructions de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).
L'imam Fakhr ar-Râzi a dit dans son livre intitulé «manâqib-uchchâfi‘i» (les qualités de l'imam ach-Châfi‘i): «Quant à Khalîl Ibn Aḥmad, il était l'élève de ‘Isâ Ibn ‘Omar, l'élève d'Abû ‘Amru Ibn al-‘Alâ’ qui était à son tour l'élève de ‘Abdullâh Ibn Isḥâq al-Ḥaḍrami lui-même élève d'Abû ‘Abdullâh Maymûn al-Aqran. Ce dernier était l'élève de ‘Anbasat-ul-Fîl qui était l'élève d'Abul-Aswad ad-Dû’ali lui298 Les Chiites et les sciences islamiques
même élève de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).»
Rachîd-ud-dîn Ibn Chahrâchûb al-Mâzandarâni a dit dans son livre intitulé «al-manâqib» (les qualités) que Khalîl Ibn Aḥmad rapportait des hadiths de ‘Isâ Ibn ‘Amru ath-Thaqafi qui les rapportaient à son tour de ‘Abdullâh Ibn Isḥâq al-Ḥaḍrami et lui de l'érudit de la grammaire arabe, à savoir Abû ‘Amru Ibn al‘Alâ’. Ce dernier rapportait ces hadiths de Maymûn al-Aqran, et lui à son tour de ‘Anbasat-ul-Fîl qui les rapportait quant à lui d'Abul-Aswad ad-Dû’ali. Et Abul-Aswad ad-Dû’ali rapportait ces hadiths de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).
Ceci a été reproduit par un bon nombre d'écrivains et de grammairiens dans leurs propres livres. Il y a, entre autres, alAzhari dans son livre intitulé «tahdhîb al-lugha» (la rectification de la langue), Ibn Mukram dans son livre intitulé «lisân al-‘arab» (la langue des Arabes), Ibn Sayyidah dans son livre intitulé «al-muḥkam» (le solide) et Ibn Khallikân dans son livre intitulé «wafayât-ul-a‘yân» (la nécrologie). Rukn-ud-dîn ‘Ali Ibn Abû Bakr al-Ḥadîthi, le spécialiste des hadiths, a dit dans son livre intitulé «ar-rukni fi taqwiyat alkalâm an-naḥwi» (le pilier):
«Le tout premier à avoir posé les bases de la grammaire arabe est le dénommé Abul-Aswad ad-Dû’ali, le précepteur de alḤassan et de al-Ḥussein (Que la paix soit sur eux). Il avait appris la grammaire arabe auprès de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Cinq personnes avaient appris cette science chez Abul-Aswad ad-Dû’ali, à savoir: Ses deux fils ‘Aṭâ’ et Abul-Ḥârith, ‘Anbasat, Maymûn ainsi que Yaḥyâ Ibn Nu‘mân.»
Quant aux élèves de ces cinq illustres savants, on a des gens tels qu'Abû Isḥâq al-Ḥaḍrami, ‘Isâ ath-Thaqafi et Abû ‘Amru Ibn al-‘Alâ’.
Khalîl Ibn Aḥmad fut à son tour élève de ‘Isâ ath-Thaqafi avant de devenir un expert dans le domaine. Il fut à son tour le maître de Sibaweyh avant de former al-Akhfach. La grammaire arabe a vu par la suite l'apparition de deux écoles différentes, à savoir: l'école de Basra et l'école de Kufa. Al-Kaf‘ami, l'un des savants Imâmite, a écrit dans son livre intitulé «mukhtaṣar nuzhat Ibn al-Anbâri»: C'est Abul-Aswad ad-Dû’ali qui était le tout premier à avoir posé les bases de la langue arabe. Quant à lui, il l'avait appris après de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).» Quant à nous, nous disons:
En principe, ces preuves sont largement suffisantes pour quiconque voudra s'assurer de la vérité.
Remarque
Ibn Fâris a dit dans son livre intitulé «aṣ-ṣâḥébi» qui est dans le domaine de Fiqh al-Lugha (le fiqh de la langue): «Si quelqu'un déclarait qu'il existe toute une multitude de hadiths affirmant que c'est bel et bien Abul-Aswad ad-Dû’ali qui fut le tout premier à avoir posé les bases de la langue arabe et que c'est Khalîl Ibn Aḥmad qui avait inventé la prosodie, on lui dira sûrement que tout cela est vrai en précisant toutefois que ces deux disciplines existaient bien avant cela et qu'elles étaient déjà pratiquées. Il arriva toutefois un moment où elles furent négligées et oubliées jusqu'à ce qu'elles furent ravivées et réactualisées grâce à ces deux illustres savants.» Quant à nous, nous disons:
Cet avis est apparemment identique à celui de ceux qui prétendaient que les Arabes de l'époque préislamique n'avaient pas du tout besoin d'un cours de grammaire vu qu'ils parlaient l'arabe d'une façon naturelle sans jamais commettre des erreurs. Il était ainsi superflu d'avoir recours à une quelconque règle.
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Et toute une série de hadiths dont Ibn Fâris reconnaît la régularité avait relaté les circonstances dans lesquelles le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) ainsi que Abul-Aswad ad-Dû’ali avaient créé cette science qu'est la grammaire arabe. En effet, selon ces hadiths, la cause qui avait poussé le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) et son élève Abul-Aswad ad-Dû’ali à poser les règles de base de la grammaire arabe n'était autre que l'altération du langage des enfants arabes métis nés des couples mixtes et des enfants des émigrés, au tout début de l'Islam. Ils avaient eu alors peur que cet état de choses corrompît à jamais la langue arabe. Ils eurent ainsi recours aux règles de grammaire qu'ils appelèrent «Naḥw» afin d'épargner cette langue qui était jusque là protégée instinctivement. Bref, l'histoire aussi bien que la raison démontre largement que l'avis d'Ibn Fâris n'était pas du tout correct. Ce n'est que son propre avis qu'il avait émis sans penser aux conséquences que cela engendrerait. Ceci fait que nous citons tout simplement son avis sans le prendre en considération. Quant à sa prétention selon laquelle Khalîl Ibn Aḥmad aurait inventé la prosodie, nous l'avons déjà rejetée et ça ne sert à rien d'y revenir une fois de plus.
XV. 3 – La cause qui avait incité le Commandeur des croyants (Que la paix soit sur lui) à poser les bases de Naḥw et poussé Abul-Aswad ad-Dû’ali à constituer un livre sur le Naḥw
Etant donné que les gens n'avaient pas le même point de vue sur ces deux sujets, ils avaient rapporté plusieurs versions différentes.
En effet, il existe plusieurs versions quant à la cause qui avait poussé le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) à poser les bases de Naḥw. On a:
1) La première version
C'est la version d'Ibn al-Anbâri. Ibn al-Anbâri a rapporté la version suivante dans l'introduction de son livre intitulé «charḥ kitâb Sibaweyh», le commentaire du livre de Sibaweyh:
«Un jour, le Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) avait entendu quelqu'un lire ce verset de la Sourate at-Tawba de la manière suivante:
ÖäüÌt/ ©!$# ¨br& ﴿
tûüÏ.Îô³ßJø9$# z`ÏiB
1﴾ Ï&Î!qßur
avec la déclinaison kasra ou «i» sur la lettre «l» du terme «Rasûl» qui signifie:
(Allah désavoue les Polythéistes et son messager.)
au lieu de:
ÖäüÌt/ ©!$# ¨br& ﴿
tûüÏ.Îô³ßJø9$# z`ÏiB
﴾¼ã&è!qßuu r
avec de la déclinaison Ḍamma ou «u»2 sur la lettre «l» du terme «Rasûl» qui signifie:
1. Le saint Coran, Sourate at-Tawba (le repentir), verset 3. 2. En français, la différence entre ces deux phrases est tout à fait claire et évidente pendant qu'en arabe, la seule différence réside dans la voyelle du terme « Rasûl » (Messager). En effet, en prenant la déclinaison « i », le terme « Messager » sera un complément au même
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(Allah et son Messager désavouent les Polythéistes.)
Cette façon de lire le saint Coran avait fait que le Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) entrât en colère. Ce qui l'avait alors poussé à intimer l'ordre à l'Imam ‘Ali Ibn Abî
Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) de poser les règles de grammaire1 en lui disant textuellement:
«ﻦﺤﻠﻟا اﺬھ ﻞﺜﻣ ﻦﻣ ﻊﻨﻣاو ةﺪﻋﺎﻗ ﮫﻟ ﻞﻌﺟاو ﻮﺤﻨﻟا ﺢﻧإ»
Ce qui signifie littéralement:
«Fais quelque chose là dessus et pose les règles de bases afin de mettre fin à ce genre de solécisme.»
L'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) avait ainsi appelé AbulAswad ad-Dû’ali et lui avait enseigné les différents régissants, les liaisons entre les différents éléments, la restriction, la déclinaison ainsi que l'invariabilité. Abul-Aswad ad-Dû’ali était très vif d'esprit et très intelligent, ce qui lui permit de bien assimiler la matière. Il parvint ainsi à constituer les règles de base de la grammaire arabe sous les directives du Commandeur des croyants (Que la paix soit sur lui) qu'il consultait chaque fois qu'il se butait à une difficulté. Abul-Aswad ad-Dû’ali avait rédigé quelque chose qu'il avait présentée au Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî
Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) qui apprécia en disant:
titre que « les Polythéistes » auquel il sera lié par la conjonction de coordination « wa » qui signifie « et », ce qui est bien sûr incorrecte ; pendant qu'en prenant la déclinaison « u », il fera partie du groupe sujet et sera lié au mot « Allah » par la conjonction de coordination. 1. Le Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) avait employé le même terme qui est utilisé de nos jours pour la grammaire, à savoir «Naḥw ». En effet, il avait dit en arabe «’inḥ-i-n-naḥw». Et le mot « Naḥw » n'est autre que le nom désignant la grammaire.
«تﻮﺤﻧ ﺎﻣ ﻢﻌﻧ»
Qui signifie littéralement:
«C'est excellent ce que tu as fait.» 1 Par optimisme, Abul-Aswad ad-Dû’ali dénomma cette science par ce terme du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî
Ṭâleb (Que la paix soit sur lui), à savoir: «Naḥw». De ce qui précède, l'origine du nom «Naḥw» donné à la grammaire arabe n'est autre que la parole même du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille), et non celle de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) comme l'avait déclaré Ibn al-Anbâri.
Toutefois, c'est la version de Ibn al-Anbâri selon laquelle c'est le Commandeur des croyants (Que la paix soit sur lui) qui serait à l'origine de la dénomination «Naḥw» qui est reconnue dans le milieu scientifique au détriment à ce que rapporte ce récit digne d'un roman.
En effet, les historiens ne reconnaissent pas du tout qu'un incident pareil ait eu lieu à l'époque du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille).
Ibn al-Anbâri est vraiment le seul à avoir rapporté ceci parce que nous n'avons trouvé personne d'autre qui ait raconté quelque chose de semblable avant lui. C'est de lui qu'ont rapporté tous les savants qui ont eu à mentionner ce récit après lui. Nous les avons d'ailleurs cités dans notre livre de base.
1. Le terme arabe «Naḥw» est l'équivalent de l'expression « ce que » en français. Et c'est ce terme qui serait à l'origine de la dénomination de la grammaire arabe.
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2) La deuxième version
C'est la version de Rachîd-ud-dîn Ali. Rachîd-ud-dîn ‘Ali Ibn Chahrâchûb al-Mâzandarâni a dit dans son livre intitulé «al-manâqib» que la cause qui avait poussé l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) à poser les bases de la grammaire arabe était que la langue des enfants métis issus du mariage mixte entre les jeunes de la tribu des Quraychites et les émigrés avait connu un solécisme vraiment aigu.
A titre d'exemple:
Une certaine fille du clan de Khuwaylid al-Asadi mariée à un étranger avait dit un jour:
«ًاﺮﯿﺜﮐ ًﻻﺎﻣ ّﻲﻠﻋ کﺮﺗ و تﺎﻣ یﻮﺑأ ّنإ»
Qui signifie littéralement:
«Mes parents1 est décédé et il m'a laissé une grande dette.» Ceci avait vraiment révolté Mu‘âwiya qui résolut d'en informer l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) diligemment.
Lorsque l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) avait remarqué le degré d'altération de la langue de ladite fille, il prit la résolution de constituer les règles de base de la grammaire arabe.
1. Cette fille a dit : «Mes parents est décédé…» au lieu d'accorder le sujet avec le verbe en disant par exemple «Mon père est décédé…» voire «Mes parents sont décédés…». En plus, elle avait dit que son père avait laissé à sa charge une grosse dette, alors qu'elle voulait dire en réalité que son père lui avait plutôt laissé une grande fortune. Contrairement à la langue française, ces deux expressions ne diffèrent que par un tout petit détail en arabe.
Le spécialiste des hadiths Rukn-ud-dîn ‘Ali Ibn Abû Bakr a rapporté dans son livre intitulé «ar-rukni fi taqwiyat al-kalâm an-naḥwi», qu'une certaine femme était allée auprès de Mu‘âwiya à l'époque du califat de ‘Othmân. Elle lui dit:
«ًﻻﺎﻣ ّﻲﻠﻋ کﺮﺗ و تﺎﻣ یﻮﺑأ »
Qui signifie littéralement:
«Mes parents est décédé et il m'a laissé une grande dette.» Ceci avait indigné Mu‘âwiya qui en informa l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Lorsque l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) prit connaissance de la situation, il écrit les règles de base de la grammaire arabe qu'il mit à la disposition d'Abul-Aswad ad-Dû’ali... Quant à nous, nous disons qu'il n'y a pas du tout de contradiction entre ces deux versions.
3) La troisième version
C'est la version de Rachîd-ud-dîn. Ce savant rapporte qu'un certain paysan avait entendu un plébéien lire ce verset de la Sourate at-Tawba de la manière suivante:
ÖäüÌt/ ©!$# ¨br& ﴿
tûüÏ.Îô³ßJø9$# z`ÏiB
﴾ Ï&Î!qßu ur
Avec la déclinaison kasra ou «i» sur la lettre «l» du terme «Rasûl» au lieu de «u». Il en fut tellement consterné qu'il frappa le lecteur à la tête. Ce dernier alla se plaindre auprès du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) qui les convoqua tous deux.
306 Les Chiites et les sciences islamiques
Lorsqu'ils se présentèrent devant l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui), le paysan accusa le plébéien d'athéisme à cause de sa lecture incorrecte.
L'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) lui répondit que sa faute n'était pas du tout intentionnelle. C'est cet incident qui avait poussé le Commandeur des croyants (Que la paix soit sur lui) à constituer les règles de base de la grammaire arabe sur un papier qu'il confia Abul-Aswad adDû’ali…
Et toujours à propos de la dénomination de la grammaire arabe, Chams-ud-dîn Moḥammad, le fils d'as-Sayyed Chérif alJorjâni, a écrit dans son livre intitulé «rachâd fi charḥ alirchâd» dans son commentaire du livre de l'Allâma at-Taftâzâni intitulé «rachâd» qu'Abul-Aswad ad-Dû’ali avait entendu quelqu'un lire ce verset de la Sourate at-Tawba de la manière suivante:
ÖäüÌt/ ©!$# ¨br& ﴿
tûüÏ.Îô³ßJø9$# z`ÏiB
﴾ Ï&Î!qßu ur
Avec la déclinaison kasra ou «i» sur la lettre «l» du terme «Rasûl» au lieu de «u».
Et lorsqu'il avait rapporté cet incident au Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui), ce dernier lui avait répondu que ce solécisme était dû à la fréquentation des non Arabes.
C'est ainsi qu'il dit à Abul-Aswad ad-Dû’ali:
« ...فﺮﺣ و ﻞﻌﻓ و ﻢﺳإ :ثﻼﺛ ﺔﻤﻠﮑﻟا ّنإ »
Qui signifie littéralement:
«En fait, il existe trois espèces de mots: le nom, le verbe et la particule. Quant au nom…»
Quant à l'imam Maytham al-Baḥrâni, il a écrit dans son livre intitulé «bidâyat al-’amr» qu'Abul-Aswad ad-Dû’ali avait entendu quelqu'un lire ce verset de la Sourate at-Tawba de la manière suivante:
ÖäüÌt/ ©!$# ¨br& ﴿
t ûüÏ.Îô³ßJø9$# z`ÏiB
﴾ Ï&Î!qßu ur
Avec la déclinaison kasra ou «i» sur la lettre «l» du terme «Rasûl» au lieu de «u». Il s'en indigna avant de lâcher: «Qu'Allah nous protège contre la baisse de la foi après sa perfection.»
Il alla par la suite consulter le Commandeur des croyants (Que la paix soit sur lui) qui lui dit:
«J'ai pris la résolution de constituer les règles de base de la grammaire arabe et de les mettre au service des gens comme référence pour leur langage.»
L'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) dicta alors à Abul-Aswad ad-Dû’ali:
«En fait, il existe trois espèces de mots: le nom, le verbe et la particule. Quant au nom…»
Il ajouta ensuite:
«Ô Abul-Aswad ad-Dû’ali, constitue les règles de grammaire sur base de ce que je viens de t'enseigner.» Quant à nous, nous disons:
Cette version ne diffère pas du tout de deux autres, si ce n'est la personne qui avait entendu la lecture incorrecte.
4) La quatrième version
C'est la version d'Ibrâhim Ibn ‘Ali al-Kaf‘ami ach-Châmi.
308 Les Chiites et les sciences islamiques
Ibrâhim Ibn ‘Ali al-Kaf‘ami ach-Châmi avait écrit à ce propos: «On avait rapporté que la cause qui avait poussé le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) à constituer les règles de base de la grammaire arabe est qu'il avait entendu quelqu'un lire ce verset de la Sourate al-Ḥâqqa de la manière suivante:
wÎ) ¼ã&é#ä.ù't w ﴿
1﴾ÿtûüÏ«ÏÜ»sø:$#
avec la déclinaison «i» sur le mot «Khâṭi’». Ce qui signifie littéralement:
(Il ne mangera que les fautifs.), ce qui est incorrect ; au lieu de:
wÎ) ÿ¼ã&é#ä.ù't w ﴿
﴾ tbqä«ÏÜ»sø:$#
avec la déclinaison «u» pour signifier:
(Que seuls les fautifs mangeront.) 5) La cinquième version
C'est encore une autre version de Rachîd-ud-dîn: Rachîd-ud-dîn a écrit que c'est Abul-Aswad ad-Dû’ali qui était à base de la création de la grammaire arabe: Abul-Aswad ad-Dû’ali marchait un jour dans un cortège funèbre lorsque quelqu'un lui demanda:
؟ﻲﱢﻓَﻮَﺘُﻤْﻟا ِﻦَﻣ
Qui signifie:
Qui a donné la mort ? Avait-il demandé. 1
1. Le saint Coran, Sourate al-Ḥâqqa, verset 37.
Consterné, Abul-Aswad ad-Dû’ali se dit qu'il fallait en informer le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî
Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).
L'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) écrit alors les règles de base de la grammaire arabe sur un papier qu'il confia à Abul-Aswad ad-Dû’ali en commentant:
«...ﻮﺤﻨﻟا اﺬھ ﻦﺴﺣأ ﺎﻣ »
Qui signifie littéralement:
«Ça c'est du bon travail! Développe-moi ça.»
6) La sixième version:
C'est la version d'as-Sayyed al-Mortaḍâ ‘Alam-ul-Hudâ. As-Sayyed al-Mortaḍâ ‘Alam-ul-Hudâ ‘Ali Ibn al-Ḥussein alMûsawi a écrit dans son livre intitulé «al-fuṣûl al-mukhtâr» d'après «al-‘uyûn wal-maḥâsin» de Cheikh Abû ‘Abdullâh alMufîd Moḥammad Ibn Moḥammad Ibn Nu‘mân, plus connu sous le nom de «Ibn al-Mu‘allim»: Cheikh Abû ‘Abdullâh (Qu'Allah lui offre de la gloire) m'avait rapporté de Moḥammad Ibn Salâm al-Jumaḥi qu'Abul-Aswad ad-Dû’ali était entré un jour chez le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui). Ce dernier lui avait tendu un papier sur lequel était écrit: «Au nom d'Allah le Très Clément, le Très Miséricordieux. Il existe en général trois espèces de mots: le nom, le verbe et la particule. Le nomf désigne un individu tandis que le verbe
1. Et ceci était en fait un solécisme car cet homme voulait en réalité connaître qui était le défunt. Il devait plutôt dire : ؟ﻰﱠﻓَﻮَﺘُﻤْﻟا ِﻦَﻣ avec la déclinaison « a » sur le mot « Mutawaffâ » qui en fait un complément qui subit l'action au lieu de « Mutawaffî » avec la déclinaison « i » qui en fait un sujet.
310 Les Chiites et les sciences islamiques
désigne l'acte du nom. Quant à la particule, elle joue sur le sens du nom ou du verbe.»
– Ô Commandeur des croyants! Que c'est beau! S'exclama Abul-Aswad ad-Dû’ali avant de demander, qu'est-ce que je dois faire avec ?
– J'ai entendu beaucoup trop de solécismes dans cette ville, et j'ai résolu de rédiger un livre de références par lequel on pourra distinguer la vraie langue arabe de la langue que parlent ces gens, lui répondit le Commandeur des croyants (Que la paix soit sur lui) avant d'ajouter, base-toi sur ceci pour constituer les règles de base de la grammaire arabe en détail. – Qu'Allah nous facilite cette tâche par vous Ô Commandeur des croyants. Lâcha Abul-Aswad ad-Dû’ali. Rachîd-ud-dîn a rapporté qu'Ibn Salâm al-Jumaḥi avait dit: L'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) avait écrit au bas du papier qu'il avait confié à Abul-Aswad ad-Dû’ali: «Ceci a été écrit par ‘Ali Ibn Abû Ṭâleb.» Les fidèles présents divergèrent sur la fonction du mot Abû dans la phrase. Pour ceux-ci, il s'agissait du nom de l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui), pour ceux-là son surnom pendant que certains autres prétendaient que l'ensemble «Ali Ibn Abû
Ṭâleb» constituait en fait un et un seul nom à l'instar du mot «Haḍramût».
Az-Zamakhchari a écrit dans son livre intitulé «al-fâ’iq fî gharib al-ḥadith» (le supérieur): Le mot «Abû» a gardé sa forme normale en conservant la déclinaison «u»1 malgré l'annexion car ce mot est très répandu 1
et très connu de telle manière qu'il est devenu invariable.
1. En arabe, les noms en particulier ont la possibilité de prendre trois déclinaisons différentes, à savoir : Le Raf‘u ordinairement représenté
Abul-Qâṣim az-Zujâj a écrit dans son livre intitulé «al-’amâli» que Abû Ja‘far aṭ-Ṭabari avait rapporté d'Abû Ḥâtam asSéjestâni que Ya‘qûb Ibn Isḥâq al-Ḥaḍrami avait dit que Sa‘îd Ibn Muslim al-Bâhili avait entendu son père rapporter de son grand-père que Abul-Aswad ad-Dû’ali avait dit: «Lorsque j'étais entré auprès d'Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui), il avait l'air pensif.
- Ô Commandeur des croyants! A quoi penses-tu ? Lui avais-je demandé.
- J'ai entendu beaucoup trop de solécismes dans cette ville, ce qui m'a poussé à rédiger un livre portant sur les règles de base de la langue arabe. Répondit-il.
- Si tu l'as fait, cela nous ressuscitera vraiment et épargnera la langue arabe. Lui avais-je avoué. Et trois ans plus tard, alors que j'étais venu lui rendre visite, il me tendit une missive dans laquelle il avait écrit: «Au nom d'Allah le Très Clément, le Très miséricordieux. Il existe en général trois espèces de mots: le nom, le verbe et la particule. Le nom désigne un individu tandis que le verbe désigne l'acte du nom. Quant à la particule, c'est ce qui n'est ni un nom ni un verbe. Base-toi sur ceci et enrichis-le pour constituer les règles de base de la grammaire arabe en détail. Le Commandeur des croyants (Que la paix soit sur lui) me dit ensuite:
par le Ḍamma ou «u », le Naṣb plus souvent représenté par le Fâtiha ou « a » et le Jarri plus souvent représenté par le Kasra ou « i ». Ces trois déclinaisons dépendent de la fonction du nom et de l'agent régissant dans l'expression.
1. En effet, selon la règle de l'annexion, le terme « Abû » devait changer en principe pour prendre la forme « Abi », en prenant la déclinaison « i » à cause de son annexion au terme « Ibn ».
312 Les Chiites et les sciences islamiques
Ô Abul-Aswad ad-Dû’ali! Sache qu'il existe trois sortes d'objets: les objets apparents et manifestes, les objets sousentendus ou virtuels ainsi que des objets qui ne sont ni apparents ni sous-entendus.»
Abul-Aswad ad-Dû’ali avait dit: «J'avais tiré un certain nombre d'éléments à partir des paroles du Commandeur des croyants (Que la paix soit sur lui) avant de les lui présenter. Il y avait, entre autres, les particules de Naṣb1 parmi lesquelles j'ai cité «Inna» (Certes), «Anna» (Que), «Layta» (si pour exprimer le regret: s'il était possible), «la‘alla» (il se peut que) et «Ka’anna» (comme si) tout en oubliant de citer «lâkinna» (mais). Il me dit: - Pourquoi ne l'as-tu pas cité ?
- C'est parce que j'ai cru qu'elle ne faisait pas partie de ce groupe.
- Si. M'informa-t-il.
Et je l'avais alors ajouté.»
Quant à nous, nous disons:
De ce qui précède, on peut tout de suite conclure que la fréquence du solécisme par les non arabes était la cause de la constitution des règles de base de la grammaire arabe grâce aux instructions que le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) avait données à AbulAswad ad-Dû’ali.
Et tout ceci infirme complètement la prétention de Ibn Fâris dans son livre intitulé «aṣ-ṣâḥib» selon laquelle la grammaire arabe ainsi que la prosodie existaient déjà et qu'elles furent négligées et oubliées par la suite avant d'être ravivées et
1. Les particules de Naṣb ou les Nawâṣib sont les particules qui gouvernent le subjonctif des verbes et l'accusatif des noms.
réactualisées par les deux illustres savants que sont AbulAswad ad-Dû’ali et Khalîl Ibn Aḥmad. Quant aux différents hadiths portant sur la cause qui avait incité Abul-Aswad ad-Dû’ali à poser les bases de la grammaire, ils ne se contredisent pas du tout. On a, entre autres: Le hadith rapporté par Abû Sa‘îd: Abû Sa‘îd qui était d'origine perse avait quitté sa ville natale Zanad Khân en Iran pour aller s'installer à Basra en Iraq avec sa famille. Ils avaient prétendu auprès de Qudâma Ibn Maẓ‘ûne que ce dernier était la cause de leur conversion à l'Islam, ce qui leur valut son hospitalité ainsi que sa protection. Ils étaient ainsi d'office considérés comme les invités de Qudâma Ibn Maẓ‘ûne. Ce Abû Sa‘îd rapporte que Sa‘d était passé un jour auprès d'Abul-Aswad ad-Dû’ali. Il marchait à pied tout en tirant son cheval derrière lui. Surpris, Abul-Aswad ad-Dû’ali lui demanda:
؟ ﺐ ﻛ ﺮﺗ ﻻ َﻢ ِﻟ ﺪﻌﺳ ﺎﯾ ﻚﻟ ﺎﻣ -
.ًﺎﻌﻟﺎﺿ ﻲﺳﺮﻓ ّنإ -
Qui signifie littéralement:
–Qu'as-tu Ô Sa‘d! Pourquoi ne montes-tu pas à cheval ? –Mon cheval a mal aux pattes, répondit-il. Quelques personnes qui étaient présentes éclatèrent de rire. Car il avait en fait commis une faute de grammaire. Il devait dire en principe1:
.ﻊﻟﺎﺿ ﻲﺳﺮﻓ ّنإ -
Quant à Abul-Aswad ad-Dû’ali, il le leur reprocha en disant:
1. En effet, après une particule de Naṣb, le nominatif passe au mode devait dire « accusatif pendant que son attribut garde le mode nominatif. Ainsi, il ﻊﻟﺎﺿ » avec la déclinaison «u » au lieu de « ﺎﻌﻟﺎﺿ » avec la déclinaison « a ». Ce qui est une faute de grammaire.
314 Les Chiites et les sciences islamiques
«Vous savez, ces non arabes se sont convertis à l'Islam et sont devenus de ce fait nos frères. Nous devrions leur apprendre la langue arabe.»
Et il constitua les chapitres portant sur le sujet et le complément d'objet.
On rapporte également qu'une certaine femme était allée auprès de Mu‘âwiya à l'époque du califat de ‘Othmân. Elle lui dit:
«ًﻻﺎﻣ ﱠﻲ ﻠﻋ کﺮﺗ و تﺎﻣ یﻮﺑأ »
Qui signifie littéralement:
«Mes parents est décédé et il m'a laissé une grande dette.» Ceci avait indigné Mu‘âwiya qui en informa le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).
Lorsque l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) prit connaissance de la situation, il écrit les règles de base de la grammaire arabe qu'il mit à la disposition d'Abul-Aswad ad-Dû’ali en lui demandant de développer ladite science en commençant par le chapitre de l'adjonction.
Abul-Aswad ad-Dû’ali avait entendu par la suite quelqu'un lire:
ÖäüÌt/ ©!$# ¨br& ﴿
tûüÏ.Îô³ßJø9$# z`ÏiB
﴾ Ï&Î!qßu ur
avec la déclinaison kasra ou «i» sur la lettre «l» du terme «Rasûl» au lieu de:
ÖäüÌt/ ©!$# ¨br& ﴿
tûüÏ.Îô³ßJø9$# z`ÏiB
﴾ ¼ã&è!qßuu r
avec la déclinaison «u».
Ce qui l'avait poussé à rajouter les chapitres portant sur la conjonction et l'épithète.
Un jour, il avait entendu sa propre fille dire:
؟ ُء ﺎﻤّﺴﻟا ﻦﺴﺣأ ﺎﻣ ،ﺖﺑأ ﺎﯾ -
.ﺎﮭﻣﻮﺠﻧ -
.ﺎﮭﺘﻌﻨﺻ ﻦﻣ ﺐّﺠﻌﺗأ ﺎﻤّﻧإ -
. ِکﺎﻓ ﻲﺤﺘﻓا و َء ﺎﻤّﺴﻟا ﻦﺴﺣأ ﺎﻣ :ﻲﻟﻮﻗ -
Qui signifie littéralement:
–Qu'est-ce qui est plus beau dans le ciel ? Comme si elle posait une question.
–Ses étoiles, lui répondit-il.
–Non, je m'étonne plutôt de sa création. Lui reprocha-t-elle. –Alors prononce le mot َءامّسلا avec la déclinaison «a» en ouvrant la bouche.1
Cet incident fit que Abul-Aswad ad-Dû’ali soit obligé d'écrire les chapitres portant sur l'exclamation et la forme interrogative. Il est évident qu'il n'y a pas du tout de contradiction entre ces différents hadiths, car chacun d'eux était à la base d'un chapitre bien spécifique de la grammaire arabe. Quant à la déclaration d'Ibn an-Nadîm dans son livre intitulé «al-fihrist», autant que le grammairien Cheikh Abul-Ḥassan Salâma Ibn ‘Ayyâḍ Ibn Aḥmad ach-Châmi au tout début de son
1. En effet, selon la syntaxe, le mot ciel en arabe devait nécessairement prendre la déclinaison « a » pour exprimer l'exclamation et non la déclinaison « u » qui en fait ici le sujet du verbe «Ahsana » qui ne sera plus considéré comme un nominatif au mode superlatif, mais plutôt comme un verbe au temps passé. Avec la déclinaison « u », la particule au début de la phrase donne la forme interrogative et non l'exclamation. Voilà pourquoi Abul-Aswad adDû’eli avait répondu par l'expression : « Ses étoiles ».
316 Les Chiites et les sciences islamiques
livre intitulé «al-miṣbâḥ fin-naḥw», il y a divergence d'opinions sur la cause qui avait poussé Abul-Aswad ad-Dû’ali à constituer un livre sur les règles de base de la grammaire arabe.
En effet, Abû ‘Obeyda a rapporté qu'Abul-Aswad ad-Dû’ali avait appris la grammaire auprès de l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) mais il n'en avait parlé à personne. Et même quand l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) lui avait délégué Ziyâd pour lui demander de constituer quelque chose qui pourra servir de références pour les gens quant à la compréhension du saint Coran, il s'en était excusé jusqu'à ce qu'il eût entendu quelqu'un lire:
ÖäüÌt/ ©!$# ¨br& ﴿
tûüÏ.Îô³ßJø9$# z`ÏiB
﴾ Ï&Î!qßu ur
avec la déclinaison kasra ou «i» sur la lettre «l» du terme «Rasûl» au lieu de:
ÖäüÌt/ ©!$#
tûüÏ.Îô³ßJø9$#
﴾ ¼ã&è!qßuu
avec la déclinaison «u». Il s'en étonna en disant:
¨br& ﴿
z`ÏiB
r
«Vraiment, je ne pouvais pas imaginer que la situation soit aussi grave.»
Il retourna alors auprès de Ziyâd pour l'informer qu'il était disposé à faire ce que le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) lui avait demandé si l'on pouvait mettre à sa disposition quelqu'un qui pourrait l'aider à prendre des notes.
L'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) lui avait alors envoyé un fidèle de la tribu de ‘Abdul-Qays en guise de scribe. Celui-ci ne lui ayant pas plu, il avait suggéré qu'on lui envoie un autre à la place. Ce qui fut fait.
Et selon Abul-‘Abbâs al-Mubarrad, ce deuxième scribe était probablement aussi de la tribu de ‘Abdul-Qays. Abul-Aswad ad-Dû’ali avait alors donné à son scribe les consignes suivantes:
«Si tu me vois ouvrir grandement la bouche au moment de la prononciation d'une certaine lettre, mets un point au-dessus de ladite lettre. Si tu me vois serrer les lèvres, mets un point devant. Et si tu me vois casser la bouche, mets plutôt un point en dessous.»
Ceci constitue ainsi le travail de pointillage du saint Coran par Abul-Aswad ad-Dû’ali.
Quant à nous, nous disons:
Cette histoire rapportée par Ibn an-Nadîm et Cheikh ach-Châmi n'a en tout cas rien à voir avec notre sujet. En effet, ceci porte en fait sur le pointillage des mots du saint Coran, et nullement sur la cause de la constitution des règles de base de la grammaire arabe. Il est vraiment étonnant que ces deux honorables écrivains lient ces deux faits.
7) La septième et la dernière version
C'est la version de al-Bayhaqi.
Le Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) avait dit:
« هﻮﺤﻧ ﺢﻧا »
Qui signifie littéralement:
«Fais quelque chose dans le même ordre.»
318 Les Chiites et les sciences islamiques
Al-Bayhaqi a dit:
Le mot «Naḥw» signifie «la droiture». Et le Naḥw ou la grammaire arabe constitue une ligne de conduite qui maintient la langue arabe sur la bonne voie en lui évitant l'altération. Selon d'autres savants, le terme «Naḥw» signifierait plutôt «la façon».
Abû ‘Othmân al-Mâzini a dit:
Le Naḥw signifie une façon spécifique de parler. Il peut aussi signifier «l'exemple». C'est comme si l'on disait par exemple:
« هﻮﺤﻧ ﻰﻠﻋ اﺬھ »
Pour dire:
«C'est comme çà.»
Quant au Cheikh al-Khalîl, il a dit: «Naḥw» veut dire «façon» ou «voie». En effet, lorsque le Commandeur des croyants (Que la paix soit sur lui) avait entendu des solécismes dans la communauté, il avait dit à Abul-Aswad ad-Dû’ali de constituer quelque chose qui pourrait servir de références pour la langue arabe et mettre ainsi fin à l'altération de la langue des métis et des non arabes. Et lorsqu'Abul-Aswad ad-Dû’ali avait achevé son travail, l'Imam ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur lui) avait apprécié en disant:
«Que c'est bon ce Naḥw.» C'est-à-dire: cette voie. Le Commandeur des croyants (Que la paix soit sur lui) avait ensuite dit aux non arabes:
« هﻮﺤﻧ اﻮﺤﻧإ »
C'est-à-dire:
«Suivez cette voie.» Quant à nous, nous disons: «Naḥw» signifie «la destination.»
On dit par exemple: Pour dire:
«Il a pris sa destination.» Evidemment, en disant aux non arabes:
« هﻮﺤﻧ ﺎﺤﻧ »
« هﻮﺤﻧ اﻮﺤﻧإ »
L'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) voulait tout simplement dire:
«Prenez la destination de la syntaxe et de la langue arabe parfaite.»
En effet, on veut dire par «la langue arabe» la forme idéale et parfaite de la langue, éloquente et claire. Ainsi, un Arabe est appelé «Arabe» tout simplement parce qu'il prononce clairement et distinctement les mots. Al-Aṣma‘i avait rapporté qu'un homme avait dit à ses enfants: «Parlez correctement, car si le nécessiteux peut emprunter les vêtements de son frère ou ceux de son père pour paraître plus élégant, il ne trouvera personne capable de lui prêter une langue éloquente.»
XV. 4 - Le premier à avoir appris le Naḥw (la grammaire arabe) auprès d'Abul-Aswad ad-Dû’ali
Selon Abû Ḥâtam as-Séjestâni et le linguistique Abû Ṭayyeb dans son livre intitulé «marâtib an-naḥwiyyîn» sur les catégories de grammairiens, le tout premier à avoir appris la grammaire arabe auprès d'Abul-Aswad ad-Dû’ali était son propre fils ‘Aṭâ’ Ibn Abul-Aswad ad-Dû’ali, suivi de Yaḥyâ Ibn Ya‘mur al-‘Odwâni. Ces illustres savants furent des maîtres dans le domaine de Naḥw après Abul-Aswad ad-Dû’ali Ibn Qotayba a dit dans son livre intitulé «al-ma‘ârif»:
320 Les Chiites et les sciences islamiques
«Il y eut ensuite les deux fils d'Abul-Aswad ad-Dû’ali, à savoir ‘Aṭâ’ et Abû Ḥarb. Quant à ‘Aṭâ’ et Yaḥyâ Ibn Ya‘mur al‘Odwâni, ils furent les maîtres de la langue arabe après AbulAswad ad-Dû’ali.»
‘Aṭâ’ n'avait malheureusement pas laissé d'enfants. Abû Ḥarb Ibn Abul-Aswad ad-Dû’ali quant à lui, il était sage. C'était un grand poète.»
Le fait que Ibn Qotayba ait cité deux personnes différentes, à savoir ‘Aṭâ’ et Abû Ḥarb dans son «al-ma‘ârif» nécessite un peu de réflexion. Car, il est écrit dans le livre d'Abul-‘Abbâs an-Najâchi intitulé «fihrist muṣannifî ach-chi‘a» que Abû
Ḥarb n'était autre que le surnom de ‘Aṭâ’ Ibn Abul-Aswad adDû’ali qui était le professeur de al-Aṣma‘i et d'Abû ‘Obeyda. Ainsi, ‘Aṭâ’ et Abû Ḥarb seraient en réalité une et une seule personne.
Quant à Abû Ḥajar, il a écrit dans son livre intitulé «taqrîb attahdhîb»:
«Abû Ḥarb Ibn Abul-Aswad ad-Dû’ali de Basra était un homme équitable. Son prénom était probablement Moḥjen voire ‘Aṭâ’. Il est décédé en l'an 108 de l'Hégire.» Toujours à propos des élèves d'Abul-Aswad ad-Dû’ali, Ruknud-dîn Ibn Abû Bakr a écrit dans son livre intitulé «ar-rukni fi taqwiyat al-kalâm an-naḥwi»:
«Cinq personnes ont appris la grammaire arabe auprès d'AbulAswad ad-Dû’ali, à savoir, ses deux fils ‘Aṭâ’ et AbulḤârith,…»
XV. 5 - Le premier à avoir développé la grammaire arabe dans l'école de Basra et l'école de Kufa
Dans l'école de Basra, on avait le Allâma, la sommité de la littérature et le Drogman de la langue arabe qui n'est autre qu'Abû aṣ-Ṣafa al-Khalîl Ibn Aḥmad.
En effet, c'était cet éminent savant qui avait révisé la grammaire jusqu'à élever son niveau le plus haut possible. C'était lui qui avait inspiré à Sibaweyh les superbes idées dans la grammaire arabe qu'il a pu regroupées au sein de son chef-d'œuvre unique en son genre. Personne n'avait jamais constitué une œuvre pareille avant lui, et personne ne sera jamais non plus d'ailleurs capable de le faire.
Certains honorables savants sont d'avis qu'Abû aṣ-Ṣafa alKhalîl Ibn Aḥmad n'avait rédigé aucun livre dans le domaine de la grammaire arabe. Et pourtant, Ibn Khallikân, et tant d'autres savants d'ailleurs, avaient cité à son actif le livre intitulé «al‘awâmil».
Quant à Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi, il lui avait reconnu le livre intitulé «al-jumal wa-ch-chawâhid». Ces savants ont écrit dans la biographie de Sibaweyh qu'il avait rapporté environ mille feuilles portant sur la grammaire arabe de ce même Abû aṣ-Ṣafa al-Khalîl Ibn Aḥmad. C'est ce que Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi a aussi écrit dans la classification des savants, dans la biographie de Sibaweyh». Quant à l'école de Kufa, on avait le Cheikh al-‘Allâma Abû Ja‘far ar-Rawâsi, le Cheikh de Kufa. Il s'agit en fait de Moḥammad Ibn al-Ḥassan Ibn Abî Sârah, le célèbre grammairien de Kufa.
Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi a aussi écrit dans son livre intitulé «bughtat-ul-wi‘ât» alors qu'il parlait d'Abû Ja‘far ar-Rawâsi: Il était le tout premier savant de Kufa à avoir rédigé un livre dans le domaine de la grammaire arabe. Il était le professeur de al-Kisâ’ï et de al-Farrâ’.
Lorsque al-Khalîl lui avait demandé de lui prêter son livre, il s'était aperçu après lecture qu'il s'agissait pratiquement de ce que l'on retrouvait dans le livre de Sibaweyh. Abû Ja‘far ar322 Les Chiites et les sciences islamiques
Rawâsi lui avait alors confirmé que c'était bel et bien lui qui en était l'auteur.
Selon l'auteur du livre intitulé «al-muzhar fî ‘ulûm al-lugha wa anwâ‘uhâ», ce livre d'Abû Ja‘far ar-Rawâsi était intitulé «al-feyṣal».
Abû Ja‘far ar-Rawâsi était l'un des Cheikhs Chiites. On l'a cité ainsi que ses différentes œuvres dans la partie consacrée aux écrivains chiites du livre intitulé ««fihrist muṣannifi alimâmiyya». Il fut tour à tour disciple le l'Imam Abû Ja‘far alBâqir et de l'Imam Abû ‘Abdullâh aṣ-Ṣâdiq (Que la paix soit sur eux tous). Il est sorti d'une famille connue pour sa noblesse et son savoir.
Quant à nous, nous lui avons cité une biographie assez détaillée dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm alislâm».
XV. 6 - Les grammairiens Chiites les plus célèbres
Parmi les savants Chiites les plus célèbres dans le domaine de la grammaire arabe on a:
‘Aṭâ’ Ibn Abul-Aswad ad-Dû’ali
Il s'agit du fameux fils d'Abî al-Aswad ad-Dû’ali dont nous avons déjà parlé plus haut.
Yaḥyâ Ibn Ya‘mur al-‘Odwâni al-Wasqi al-Moḍari de Basra
Cet illustre savant était du clan de ‘Adnân Ibn Qays Ibn Ghîlân Ibn Moḍar. C'était un membre de la tribu de Bani Leyth Ibn Kanânah. C'était l'un de grands lecteurs du saint Coran de la ville de Basra. Et c'était d'ailleurs auprès de lui que le célébre Ibn Isḥâq avait appris la lecture coranique. Ibn Khallikân a dit en parlant de lui:
«Il maîtrisait vraiment le saint Coran, la grammaire arabe et une multitude de langues. Il avait appris la grammaire arabe auprès d'Abul-Aswad ad-Dû’ali. Il comptait parmi les tous premiers Chiites qui proclamaient la suprématie des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous) sans pour autant dénigrer les autres.» Quant à nous, nous disons:
Yaḥyâ Ibn Ya‘mur al-‘Odwâni avait été également cité avec beaucoup d'éloges par al-Ḥâkim au sein de son livre intitulé «târîkh neysâbûr» sur l'histoire de Neychapour. Nous avons d'ailleurs reporté quelques passages de ce livre dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm» en plus de ses débats rapportés dans le livre intitulé «ar-rawaḍ az-Zâhir» dans lesquels il avait pu prouver au Fameux al-Ḥjjâj, à partir de ce verset coranique: «Et nous lui avons donné Isaac et Jacob et nous les avons guidés tous les deux. Et Noé, nous l'avons guidé auparavant, et Parmi la descendance (d'Abraham) (ou de Noé), David, Salomon, Job, Joseph, Moïse et Aaron. Et C'est Ainsi que nous récompensons les bienfaisants. De même, Zacharie, Jean-Baptiste, Jésus et Elie, tous étaient du nombre de gens de 1
bien.», que l'Imam al-Ḥassan et l'Imam al-Ḥussein (Que la paix soit sur eux tous) étaient bel et bien des enfants du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille). En effet, Yaḥyâ Ibn Ya‘mur avait dit à al-Ḥajjâj: – Et qui était donc le père de Jésus (Que la paix soit sur lui) pour que Allah le cite dans la lignée du prophète Ibrâhim (Que la paix soit sur lui) ? Et pourtant, le lien entre les Imams alḤassan et al-Ḥussein et le Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille) est encore plus important que le lien entre Ibrâhim et Jésus (Que la paix soit sur eux tous).
1. Le saint Coran, Sourate al-An‘âm (les bestiaux), versets 84-85.
324 Les Chiites et les sciences islamiques
– Tu as émis un argument vraiment convaincant, avait fini par reconnaître ce dernier.
Selon Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi dans son livre intitulé «bughyatul-wi‘ât», Yaḥyâ Ibn Ya‘mur al-‘Odwâni al-Wasqi al-Moḍari est décédé en l'an 129 de l'Hégire. Quant à l'auteur du livre intitulé «taqrîb-ut-tahdhîb», il serait plutôt décédé avant la fin du premier siècle de l'Hégire selon certains, et au tout début du deuxième siècle selon certains autres.
Moḥammad Ibn al-Ḥassan Ibn Abî Sârah
Il s'agit en fait du fameux Abû Ja‘far, le protégé des Anṣâr1. Il était beaucoup plus connu sous le nom de ar-Rawâsi de Kufa. Il était le maître de Kufa dans la langue arabe, sans oublier qu'il était le tout premier savant de Kufa à avoir rédigé un livre sur la grammaire arabe. Nous en avons d'ailleurs déjà parlé au cinquième chapitre du présent livre. Il est décédé au début du deuxième siècle de l'Hégire. Nous avions cité sa biographie en détail dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Al-Farrâ’
Il s'agit du célèbre grammairien du nom de Yaḥyâ Ibn Ziyâd alAqṭa‘ al-Kûfi2, de Kufa. La main de son père était amputée durant la lutte de Fakh alors qu'il se battait aux côtés de alḤussein Ibn ‘Ali Ibn al-Ḥassan Muthallath Ibn al-Ḥassan Muthannâ l'un des fils de al-Ḥassan Ibn ‘Ali Ibn Abû Ṭâleb (Que la paix soit sur eux tous).
L'auteur du livre «riyâḍ al-‘ulamâ’» a écrit:
1. Il s'agit des tribus de la ville de Médine qui avaient protégé le Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille). 2. Son père avait été surnommé «al-Aqṭa‘» qui signifie « le manchot » parce qu'il avait un bras amputé.
«Quant à la prétention du Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi selon laquelle Cheikh al-Farrâ’ serait devenu Mu‘tazilites, elle était probablement due à la ressemblence entre les croyances Chiites et croyances Mu‘tazilites. En tout cas, al-Farrâ’ était vraiment Chiite imâmite comme nous l'avons déjà dit plus haut.» On avait rapporté d'Abul-‘Abbâs Tha‘lab que n'eut été alFarrâ’, on n'aurait jamais parlé vraiment de la langue arabe, vu que c'est lui qui l'avait rectifiée et l'avait structurée. Il avait encore dit que si al-Farrâ’ n'avait pas été là, on aurait assisté à la disparition de la vraie langue arabe qui était déjà l'objet de tant de querelles. Tout le monde se reconnaissait le droit à la parole et chacun parlait l'arabe comme bon lui semble en utilisant ses propres règles. Ce qui mettait déjà la langue arabe en danger.
Quant à nous, nous avons cité une biographie assez détaillée de cet éminent savant en plus de la liste de ses œuvres. Il est décédé en l'an 207 de l'Hégire alors qu'il était en route vers la Mecque. Il était déjà âgé de soixante trois ans.
Le célèbre Abû ‘Othmân
Il s'agit en fait de Bakr Ibn Moḥammad Ibn Ḥabîb Ibn Baqiyya al-Mâzini. Il était du clan de Mâzin et de la tribu Cheybân Ibn Dhohal Ibn Tha‘laba Ibn ‘Akâba Ibn Ṣa‘b Ibn ‘Ali Ibn Bakr Ibn Wâ’il.
Cet illustre savant était le maître de la grammaire arabe, de la littérature et de la langue arabe à Basra. Et son devancement dans ce domaine était tout à fait incontestable. Il comptait parmi les savants imâmites. Nous en avons déjà parlé dans le chapitre portant sur le Ṣarf (la morphologie). Cet honorable cheikh est vraisemblablement décédé en l'an 248 de l'Hégire.
326 Les Chiites et les sciences islamiques
L'imam Ibn Ḥamdûne
Il s'agit en fait de ce grand écrivain Aḥmad Ibn Ibrâhim Ibn Ismâ‘îl Ibn Dâwûd Ibn Ḥamdûne. Yâqût a dit en parlant de lui:
«Il a été cité par Abû Ja‘far al-‘Alawi dans son livre intitulé «mu‘jam-ul-‘ulamâ’» parmi les écrivains imâmites. C'était lui le Cheikh des linguistes de l'époque ainsi que leur patron. Abul‘Abbâs Tha‘lab avait commencé par apprendre la grammaire arabe auprès de lui avant d'aller continuer avec le célèbre Ibn al-A‘râbi.» Tout un bon nombre de savants grammairiens sont sorti de son école.
Selon Yâqût toujours, ce grand savant avait également été cité par Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi dans son livre intitulé «fihrist muṣannifi ach-chi‘a» sur les écrivains Chiites ainsi que par Cheikh an-Najâchi dans son livre intitulé «fihrist asmâ’ almuṣannîfine min al-imâmiyya». Nous en avons largement parlé dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm»
Abul-‘Abbâs al-Mubarrad
Il s'agit en fait du grammairien du nom de Moḥammad Ibn Yazîd Ibn ‘Abdul-Akbar Ibn ‘Omeyr ath-Thomali al-Azdi de Basra. C'était un grand linguiste et même le maître de la langue arabe à son époque.
Cet illustre savant avait appris la littérature arabe auprès de l'imam Abû ‘Othmân al-Mâzini. Nous avons déjà parlé de sa vie ainsi que de son chiisme
Tha‘laba Ibn Maymûne
Il s'agit d'Abû Isḥâq, le protégé de la tribu des Bani Asad puis des Bani Salama.
Ce grand savant était le maître de la langue arabe à Kufa.
Selon Cheikh an-Najâchi dans son livre intitulé «fihrist asmâ’ muṣannifine min al-imâmiyya», Thalaba Ibn Maymûne était un fervent croyant très pratiquant et très ascète. Il avait également rapporté ce qui s'était passé lorsqu'il était entré auprès du calife ‘Abbasside Hâroun ar-Rachîd.
Cet illustre savant avait eu à rapporter une série de hadiths d'Abû ‘Abdullâh aṣ-Ṣâdiq ainsi que de l'Imam al-Kâẓim (Que la paix soit sur eux tous). Il avait à son actif un bon nombre de livres dans le domaine des hadiths. Nous les avons cités dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Abul-Qâsim al-Jurji
Il s'agit du célèbre grammairien de Kufa du nom de Sa‘îd Ibn Moḥammad Ibn Sa‘îd al-Jurji.
As-Sam‘âni a dit dans son livre intitulé «al-ansâb» portant sur les généalogies:
«Abul-Qâsim al-Jurji comptait parmi les maîtres de la grammaire arabe. C'était un homme juste et équitable mais un Chiite extrémiste.»
Ya‘qûb Ibn Sufyâne
Cet éminent savant comptait parmi les sommités dans le domaine de la littérature et les honorables savants de son époque. Il avait maîtrisé toutes les disciplines islamiques en commençant par la langue arabe. Ibn al-Athîr a dit dans son livre intitulé «al-kâmil»: «Ya‘qûb Ibn Sufyâne était l'un d'honorables savants Chiites. Il est décédé en l'an 277 de l'Hégire.»
Qotayba al-Ju‘fi al-Kufi
Ce célèbre grammairien de Kufa était l'un des maîtres de la grammaire et de la langue arabe.
328 Les Chiites et les sciences islamiques
Cheikh an-Najâchi l'avait surnommé dans son livre intitulé «fihrist asmâ’ muṣannifi ach-chi‘a» «al-A‘châ al-Mu’addab» (le maître aveugle) avant d'ajouter qu'il était beaucoup plus connu sous le nom de «abî Moḥammad al-Muqrî, le lecteur du saint Coran». C'était un protégé du clan d'Azd. Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi a parlé de lui dans son livre intitulé «bughyat-ul-wi‘ât» portant sur les différentes catégories de savants musulmans en rapportant d'az-Zubeydi qu'il était l'un des maîtres de la grammaire arabe de Kufa. Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi a encore rapporté une fois de plus d'azZobeydi l'incident suivant:
«Un jour, le scribe du al-Mahdi, le Calife ‘Abbasside, avait écrit l'expression «des villages arabes» avec une «tanwîn» ou la nunnation1 sur le mot «villages» en arabe, ce qui avait déplu à Chabîb Ibn Chayba qui décida de consulter Qotayba à ce propos.
Ce dernier lui avait alors répondu: «S'il voulait dire par «villages arabes», les villages de Hijâz, il n'a pas à mettre le Tanwîn parce que c'est indéclinable. Mais si par contre, il faisait allusion aux villages de Soudan, il n'a pas du tout tort parce que c'est déclinable.»
Cheikh as-Sayyâri
Il s'agit d'Aḥmad Ibn Moḥammad Ibn Sayyâr Abû ‘Abdulah alKâtib, l'écrivain, le grammairien, le poète, le linguiste et l'homme de lettres de Basra.
Cheikh an-Najâchi a écrit en parlant de lui: «Il était l'un des scribes de Ṭâhir à l'époque de l'Imam Abû Moḥammad al-‘Askari (Que la paix soit sur lui).»
1. Le «Tanwîn » ou la nunnation est une marque de l'indétermination et de la déclinaison.
Il avait à son actif une série de livres que nous avons cités dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Abû Bakr aṣ-Ṣûli
Cet illustre savant avait appris la grammaire arabe auprès du fameux al-Mubarrad dont nous avons parlé plus haut.
Abû Ja‘far Moḥammad Ibn Salama Ibn Nabîl al-Yachkori
Cet éminent grammairien comptait parmi nos grands savants Chiites de Kufa. C'était vraiment un homme de haute valeur. Il était à la fois jurisconsulte, homme de lettres, lecteur du saint Coran, linguiste et grammairien. Il s'était rendu chez le peuple arabe nomade auprès de qui il avait appris la langue arabe. Il fut le professeur de Ya‘qûb Ibn Sekkît et de Moḥammad Ibn ‘Abduh an-Nâ’ib.
Cheikh an-Najâchi a dit en parlant de lui en plus de la liste de ses œuvres:
«La famille de al-Yachkori à Kufa était connue comme étant une famille honorable et distinguée. Elle a toujours produit de grands écrivains depuis des générations jusqu'à nos jours.» Nous avons d'ailleurs reproduit la liste de ses livres dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm»
Abû Ja‘far
De son vrai nom Aḥmad Ibn ‘Obeyd Ibn Nâṣiḥ Ibn Balanjar, ce célèbre grammairien était plus connu sous le nom d'Abû ‘Açîda. Il était le protégé du clan des Bani Hâchim. Il résidait à Kufa bien qu'il fût originaire de Deylam en Iran. C'était l'une de grandes figures de la langue arabe et il fut le précepteur de al-Mu‘taz le fils du calife ‘Abbasside alMotawakkil. Et Il avait été lui-même élève du célèbre Cheikh al-Aṣma‘i et de ses pairs.
330 Les Chiites et les sciences islamiques
Il avait rapporté les hadiths d'al-Wâqidi qu'il avait à son tour transmis à un bon nombre de rapporteurs parmi lesquels Qâsim al-Anbâri.
Il avait rapporté d'al-Wâqidi et de tant d'autres savants une série de hadiths sur les vertus des Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous).
Nûrullâh al-Mar‘achi avait relaté dans le chapitre intitulé «ṭabaqât-uch-chi‘a» ce qui s'était passé entre lui et son élève alMu‘taz au moment où il avait décidé de tuer son père, alMotawakkil le calife ‘Abbasside.
Le maître de la littérature Abû ‘Ali al-Fârsi
Il s'agit de al-Ḥassan Ibn ‘Ali Ibn Aḥmad Ibn ‘Abdul-Ghaffâr Ibn Moḥammad Ibn Sulaymân Ibn Abâne al-Faswi. Il fut le grand maître de la grammaire arabe à son époque, ce qui explique pourquoi l'on a dit que la grammaire arabe avait commencé par un perse, Sibaweyh, et elle fut parachevée par un perse, à savoir cet Abû ‘Ali al-Fârsi. En l'an 331 de l'Hégire, il s'était rendu chez Seyf-ud-dawla, le prince de Ḥalab, auprès de qui il avait pu séjourner pendant un bout de temps avant de se rendre dans le territoire perse auprès du prince ‘Aḍud-ad-dawla Ibn Bûweyh. Celui-ci l'avait accueilli avec honneur en le privilégiant par rapport à d'autres savants.
Selon l'auteur du livre intitulé «riyâḍ al-‘ulamâ’», et tant d'autres écrivains d'ailleurs, il était Chiite imâmite. Toutefois, certains autres avaient déclaré qu'il était Mu‘tazilite. Nous lui avons aussi écrit une biographie assez détaillée dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm» en plus de la liste de ses œuvres.
Il est né en l'an 288 et est décédé le dimanche 17 du mois de Rabî‘ II de l'an 377 de l'Hégire.
Cheikh al-Arjâni
Il s'agit de Fâris Ibn Sulaymân beaucoup plus connu sous le nom d'Abû Chujâ‘ al-Arjâni.
Cheikh an-Najâchi a dit en parlant de lui: «Il était l'un des Cheikhs Chiites et il était très bon dans la littérature ainsi que dans le rapportage de hadiths. Il avait côtoyé Yaḥyâ Ibn Zakaryyâ at-Termâchîri et Moḥammad Ibn Baḥr ar-Rahbi et avait profité de leur savoir. Il avait à son actif un livre intitulé «musnad Abû Nû’âs» et «Ḥujr» et «Ach‘ab»
et «Buhlûl» et «Ja‘far».
Ibn al-Kufi
Il s'agit d'Ali Ibn Moḥammad Ibn ‘Obeyd Ibn az-Zubeyr alAsadi l'imâmite. Il était parmi les plus grands compagnons du célèbre Tha‘lab. C'était vrai un maître de la langue arabe à Kufa, et Cheikh an-Najâchi l'avait d'ailleurs cité avec beaucoup d'éloges dans son livre intitulé «fihrist asmâ’ muṣannifi achchi‘a» parmi les écrivains chiites, autant que as-Sayyed Baḥrul-‘Ulûm dans son livre intitulé «al-fawâ’id ar-rijâliyya» sur les rapporteurs de hadiths.
Yâqût avait rédigé sa biographie dans son livre intitulé «almu‘jam» ainsi que Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi dans le chapitre intitulé «aṭ-ṭabaqât» de son livre «bughyat-ul-wi‘ât». Nous en avons parlé dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Il avait à son actif le livre intitulé «al-farâ’id wal-qalâ’id», sur la langue arabe, un autre intitulé «ma‘âni ach-chi‘r» et un autre encore intitulé «al-hamz».
Il est né en l'an 254 et est décédé au mois de Dhul Qa‘da de l'an 348 de l'Hégire.
332 Les Chiites et les sciences islamiques
Le premier Akhfach
Il s'agit d'Aḥmad Ibn ‘Imrân Ibn Salâma al-Ilhâni décédé avant l'an 250 de l'Hégire. Il était beaucoup plus connu sous le nom d'Abû ‘Abdullâh le grammairien. Yâqût avait écrit dans la biographie de ce grand littérateur qu'il avait à son actif toute une multitude de poèmes sur les Ahl-ulBayt (Que la paix soit sur eux tous), comme le poème suivant:
ﺔﻨﯿّﻄﻟا َﻦﯿﻣﺮﮐﻷا ﻦﯿﺒّﯿّﻄﻟا ﺔَﻧﻮُﻤﯿَﻤﻟا َﺔَﻤِﻃ ﺎﻓ ﯽﻨَﺑ ﱠن ِإ
ﺔَﻧﻮﺘﮭَﻤﻟا ِﺔَﺿوّﺮﻟﺎﮐ ُﻢُﮭ ﱡﻠُﮐ ﺔﻧﻮﻌﻠﻤﻟا ِﺔﻨﺴﻟا ﯽﻓ ﺎﻨُﻌﯿﺑَر
Et il avait également été cité par Baḥr-ul-‘Ulûm aṭ-Ṭabâṭabâ’î dans son livre intitulé «ar-rijâl» parmi les poètes des Ahl-ulBayt (Que la paix soit sur eux tous) qu'il aimait d'ailleurs de tout son cœur.
Originaire de Châm en Syrie, il avait eu l'occasion de se rendre en Iraq, en Egypte et ensuite en Ṭabaryya pour raison d'études. Et plus précisément à Ṭabaryya, il avait pu faire connaissance avec Isḥâq Ibn ‘Abdûs. Il fut d'ailleurs le précepteur de son fils.
Cheikh Marzakka
Il s'agit du fameux Zayd Ibn Mûṣil. Il était l'une de grandes figures de la grammaire arabe et il était Chiite. Il avait d'ailleurs été cité par Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi parmi les grammairiens.
Ṣafdi a dit en parlant de lui:
«Il était à la fois grammairien, poète et homme de lettres, mais toutefois «Râfiḍi», qui signifie «sectaire», pour dire Chiite.» Il avait également été cité par Ibn an-Nadîm parmi les poètes et les théologiens scolastiques Chiites.
Ibn Abul-Azhari
Ce célèbre grammairien était l'un d'honorables savants Chiites. Des savants avaient reproduit sa biographie dans leurs livres intitulé «fihrist asmâ’ muṣannifi ach-chi‘a» en plus de la liste de ses livres. Il avait également été mentionné par toute une série d'autres biographes parmi lesquels Cheikh al-Khaṭîb dans son livre intitulé «târîkh baghdâd». Il est décédé en l'an 325 de l'Hégire à l'âge de 90 ans.
Abû ‘Abdullâh de Basra
Il s'agit de ce fameux Moḥammad Ibn ‘Abdullâh beaucoup plus connu sous le nom de al-Mufja’ dont nous avons déjà parlé. Ce grand savant était à la fois écrivain, grammairien et poète. Selon Yâqût, c'était l'un des plus grands grammairiens et poètes Chiites à l'esprit créatif.
Cheikh an-Najâchi a déclaré en parlant toujours de lui: «C'était un honorable gentilhomme, linguiste, littérateur et rapporteur de hadiths.»
Nous lui avons quant à nous écrit toute une longue biographie dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm alislâm» en plus de la liste de ses œuvres. Il est décédé en l'an 320 de l'Hégire.
Le célèbre Ibn Khâlaweyh
Cet illustre savant était un grand maître de la langue arabe, de la littérature et de tant d'autres disciplines encore. Nous en avons déjà parlé plus haut dans le présent livre. Nous avons également écrit sa biographie dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm» en plus de la liste de ses œuvres. Il est décédé à Halab en l'an 370 de l'Hégire.
334 Les Chiites et les sciences islamiques
Le célèbre grammairien Khâli‘
Il s'agit en fait d'al-Ḥussein Ibn Moḥammad Ibn Ja‘far Ibn Moḥammad Ibn al-Ḥussein ar-Râfî‘. Aṣ-Ṣafdi a dit en parlant de lui:
«Il comptait parmi les grands grammairiens de son époque. Il avait été formé par al-Fârsi et as-Seyrâfi.» Cheikh an-Najâchi l'avait cité parmi les écrivains Chiites dans son livre intitulé «fihrist asmâ’ muṣannifi ach-chi‘a» tout en mettant à son actif les livres suivants: «ṣan‘at-uch-chi‘r», «addarajât», «amthâl-ul-‘âmmah». Il est également l'auteur du livre intitulé «takhayyulât al‘arab», un autre intitulé «charḥ chi‘r Abû Tammâm», un commentaire du poème d'Abû Tammâm, ainsi que le livre intitulé «al-adwiya wal-jibâl war-rimâl». Il était encore en vie au cours de l'année 380 de l'Hégire.
Cheikh al-Marzbâni
Il s'agit du célèbre écrivain de Bagdad du nom de Moḥammad Ibn ‘Imrân al-Kâtib al-Baghdâdi dont nous avons déjà parlé plus haut.
Cet illustre savant était un maître dans la littérature arabe. Il avait été formé par Ibn Dûreyd et Ibn al-Anbâri. Quant à lui, il fut à son tour professeur d'Abû ‘Abdullâh aṣ-Ṣeymari, d'AbulQâṣim at-Tannûkhi, d'Abû Moḥammad al-Jawhari et de tant d'autres encore.
Nous avons cité la liste complète de ses œuvres dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Abul-Fatḥ
Il s'agit du célèbre grammairien du nom de Moḥammad Ibn Ja‘far Ibn Moḥammad al-Hamdhâni al-Marâghi.
Yâqût a dit en parlant de lui:
«Il avait mémorisé tout le saint Coran, il était grammairien et il était très éloquent.»
Quant à Cheikh at-Tawhidi, il avait dit, toujours en parlant de ce Abul-Fatḥ:
«Depuis sa jeune enfance, il s'était distingué par son attirance vers la grammaire et la littérature arabes. Je n'avais jamais vu en tout cas quelqu'un de semblable.» Cheikh an-Najâchi a écrit à son tour dans son livre intitulé «asmâ’u muṣannifi ach-chi‘a»: «C'était l'un de grands savants de la grammaire et de la littérature arabe de Bagdad. Il se distinguait par une bonne mémoire et il rapportait les hadiths en toute fidélité. Il était versé dans la théologie scolastique.» Il est décédé en l'an 371 de l'Hégire. Nous avons cité ses différentes œuvres dans notre livre de base intitulé «ta’sîs achchi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Abû ‘Abdullâh
Il s'agit du célèbre grammairien du nom de al-Ḥussein Ibn Moḥammad Ibn ‘Ali al-Azdi.
Cheikh an-Najâchi a dit en parlant de lui: «C'était l'un de nos frères Chiites dignes de confiance. Il était très calé en histoire, en littérature arabe et en poésie.» Il avait à son actif une série de livres parmi lesquels le livre intitulé «al-wufûd ‘alâ an-Nabîy ṣallallâh ‘alayh wa âlih wa aallam», portant sur les différents députés mandés auprès du Prophète (Que le salut et la paix de Dieu soient sur lui ainsi que sur les membres de sa sainte et noble famille), et un autre intitulé «akhbâr Ibn Abû ‘Aqab wa chi‘ruh». Il est décédé à la fin du troisième siècle de l'Hégire.
336 Les Chiites et les sciences islamiques
Aḥmad Ibn Ismâ‘îl Ibn ‘Abdullâh
Il s'agit d'Abû ‘Ali al-Bajali, le célèbre grammairien beaucoup plus connu sous le nom de "Samaka al-Qumi". Il était le professeur d'Ibn al-‘Amîd. C'était l'une de grandes figures de la littérature et de la grammaire arabes. Il avait personnellement appris la littérature arabe auprès d'Aḥmad Ibn Abû ‘Abdullâh al-Barqi et de tant d'autres savants. Cheikh an-Najâchi a dit que cet Abû ‘Ali al-Bajali avait à son actif un bon nombre de livres vraiment exceptionnels dont il a même cité les titres. Nous en avons également parlé dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Abul-Ḥassan as-Simsâṭi
Cet illustre savant était sans pareil à son époque dans la littérature ainsi que dans la langue arabe. Il avait à son actif toute une série de livres que nous avons cités dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm alislâm».
Cheikh an-Najâchi a dit en parlant de lui et de ses œuvres: «C'était notre Cheikh chiite dans la péninsule d'Arabîe. Il était l'homme le plus honorable et le plus instruit de son époque.» Quant à nous, nous disons:
Abul-Ḥassan as-Simsâṭi avait envoyé une série de missives à Seyf-ud-Dawla. Il est de la même catégorie que le fameux Cheikh al-Kuleyni.
Cheikh Ibn ‘Abdûne
Il s'agit en fait d'Aḥmad Ibn ‘Abdul-Wâḥîd Ibn Aḥmad alBazzâz beaucoup plus connu à son époque sous le nom de "Ibn al-Ḥâchir". Il fut surnommé Abû ‘Abdullâh.
C'était un vrai maître dans le domaine de la littérature arabe, du Fiqh et des hadiths. Il avait regroupé tout un bon nombre de hadiths qu'il avait pu à son tour rapporter. Cheikh an-Najâchi a dit en parlant de lui: «Notre Cheikh connu sous le nom de Ibn ‘Abdûne était très versé dans la littérature qu'il avait apprise auprès de grands spécialistes du domaine. Il avait même eu l'occasion de rencontrer le fameux Abul-Ḥassan ‘Ali Ibn Moḥammad alQoraychi beaucoup plus connu sous le nom de Ibn Zubeyr alors qu'il était au sommet de sa gloire.» Il avait à son actif toute une série de livres parmi lesquels nous pouvons citer «akhbâr Sayyed Ibn Moḥammad», «at-târîkh», «tafsîr khuṭba Fâtima ‘alayh-as-salâm» qui est en fait le commentaire du discours de Bibi Fâṭima Zahrâ (Que la paix soit sur elle) traduit en arabe, «al-jum‘a» ainsi que le livre intitulé «al-ḥadîthayn al-mukhtalifayn» sur deux hadiths contradictoires.
Quant à nous, nous ajoutons qu'il avait également écrit un livre sur les mœurs des califes intitulé «âdâb al-khulafâ’». Il fut le professeur du très célèbre Cheikh Abû Ja‘far aṭ-Ṭûsi à qui il avait d'ailleurs accordé la permission de rapporter tous les hadiths qu'il avait entendus de lui. Il est décédé en l'an 323 de l'Hégire.
Ibn an-Najjâr
Il s'agit du célèbre grammairien de Kufa du nom de Moḥammad Ibn Ja‘far Ibn Moḥammad Ibn Hâroun Ibn Fûqah Abul-Ḥussein at-Tamîmi. Il est l'auteur du livre intitulé «almukhtaṣar fin-Naḥv», un abrégé de grammaire arabe, ainsi que «al-milḥ wan-nawâdir».
Yâqût a dit en parlant de lui:
338 Les Chiites et les sciences islamiques
«Il est né à Kufa en l'an 303 de l'Hégire selon les uns, et en l'an 311 selon les autres. Il s'était rendu à Bagdad afin de récolter des hadiths d'Ibn Dûreyd et de Nafṭaweyh. C'était un homme vraiment équitable, et il savait psalmodier correctement le saint Coran.»
Quant à nous, nous ajoutons:
Ibn an-Najjâr avait été l'un des professeurs du célèbre Cheikh an-Najâchi, l'auteur du livre intitulé «fihrist asmâ’ muṣannifi ach-chi‘a» dans lequel il l'avait d'ailleurs mentionné avec beaucoup d'éloges en plus de ses livres parmi lesquels le livre intitulé «at-târîkh al-Kûfa» sur l'histoire de Kufa». Il faut bien entendu rappeler que ce surnom de «Ibn an-Najjâr» avait été accordé à la fois à ce grand grammairien qu'est Moḥammad Ibn Ja‘far Ibn Moḥammad Ibn Hâroun Ibn Fûqah Abul-Ḥussein at-Tamîmi ainsi qu'à Moḥib-ud-dîn Moḥammad Ibn Maḥmûd Ibn al-Ḥassan Ibn an-Najjâr, l'auteur du livre intitulé «at-taḥṣîl wat-tadhyîl ‘alâ târîkh al-Khaṭîb». Ce dernier était l'un des savants Sunnites tandis que notre Ibn anNajjâr était imâmite.
Moḥammad Ibn Ja‘far Ibn Moḥammad Ibn Hâroun Ibn Fûqah Abul-Ḥussein at-Tamîmi est décédé en l'an 420 de l'Hégire selon les uns, et en 460 selon les autres.
Le célèbre grammairien de Kufa Abul-Faraj al-Qanâni alWarrâq
Cheikh an-Najâchi l'a mentionné dans son livre intitulé «fihrist asmâ’ muṣannifi ach-chi‘a» en plus de la liste de ses œuvres. Abul-Faraj al-Qanâni al-Warrâq fut également l'un des professeurs de Cheikh an-Najâchi. Nous l'avons cité parmi les savants du quatrième siècle de l'Hégire dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Abul-Faraj
Il s'agit de Moḥammad Ibn Abû ‘Imrân Mûssâ Ibn ‘Ali Ibn ‘Abduweyh al-Qazwini, le célèbre scribe et grammairien de Kufa.
Son contemporain Cheikh an-Najâchi a parlé de lui bien qu'il n'ait pas eu l'occasion d'entendre personnellement le hadith de lui.
Il fit partie des savants de quatrième siècle de l'Hégire.
Abul-Ḥassan ar-Rib‘î
Il s'agit du célèbre grammairien du nom d'Ali Ibn ‘Isâ Ibn alFaraj Ibn Ṣâliḥ ar-Rib‘î à propos duquel Ibn Kathîr a dit dans son livre intitulé «al-bidâya wa-n-nihâya»: «Il avait tout d'abord appris la littérature arabe auprès de asSeyrâfi avant de continuer chez Abû ‘Ali al-Fârsi auprès de qui il est resté vingt ans durant jusqu'à ce qu'il eût bien maîtrisé le domaine.»
Il a encore rapporté:
«Un jour, alors qu'il était en promenade au bord du fleuve Tigre, il vit les deux ach-Charîf al-Mortaḍâ et ar-Raḍi dans une chaloupe en compagnie de ‘Othmân Ibn Jinni beaucoup plus connu sous le nom d'Abul-Fatḥ. Ali Ibn ‘Isâ les taquina en disant: «C'est vraiment étonnant de vous voir en compagnie de ‘Othmân alors que ‘Ali marche loin de vous sur la rive du Tigre1.»
1. Il s'agit ici d'une métaphore. En effet, un vrai Chiite est le partisan ou compagnon de ‘Ali Ibn Abi Ṭâlib (Que la paix soit sur lui) et non celui de ‘Othmân Ibn ‘Affân. Il s'est ainsi identifié à l'Imam ‘Ali (Que la paix soit sur lui) et ‘Othmân Ibn Jinni à ‘Othmân Ibn ‘Affân.
340 Les Chiites et les sciences islamiques
Ali Ibn ‘Isâ Ibn al-Faraj Ibn Ṣâliḥ ar-Rib‘î est décédé en l'an 420 de l'Hégire.
Abû Isḥâq ar-Rafâ‘i
Il s'agit du fameux grammairien du nom d'Ibrâhim Ibn Sa‘îd Ibn aṭ-Ṭayyib ar-Rafâ‘i à propos duquel le grammairien Abû Ghâlib Moḥammad Ibn Moḥammad Ibn Sahl Ibn Bochrân avait dit:
«Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi savant que Abû Isḥâq arRafâ‘i. Il était aveugle et il avait appris la grammaire arabe auprès d'as-Seyrâfi ainsi que le commentaire de son livre. Il avait appris chez lui les livres de littérature arabe et des recueils de poèmes. Il avait quitté Bagdad pour la ville de Wâṣiṭ qu'il avait d'ailleurs déjà visité avant de venir à Bagdad. Et là, il apprit le saint Coran par cœur auprès de ‘Abdul-Ghaffâr alḤiṣni.»
Yâqût rapporte que ar-Rafâ‘i s'était consacré à l'enseignement du saint Coran dans la mosquée de la ville après son retour de Wâṣiṭ et qu'il avait à l'époque élu domicile dans le quartier des Zaydites où vivaient les sectaires, autrement dit les Chiites, et les ‘Alawites ; ce qui a fait qu'il fût assimilé à eux. Il sera alors désavoué et haï.
Il est décédé en l'an 411 de l'Hégire.
‘Abd-us-Salâm Ibn al-Ḥussein
Il s'agit du célèbre grammairien beaucoup plus connu sous le nom d'Abû Aḥmad al-Baṣri an-Naḥwi auquel Cheikh an-Najâchi avait attribué le titre du «Cheikh de la littérature de Basra». Il comptait parmi ses maîtres de l'école littéraire de Kûfa.
Chérif Yaḥyâ Ibn Moḥammad Ibn Ṭabâṭabâ
Il s'agit du célèbre grammairien ‘Alawite surnommé Abû-l-Mu‘iz et Abû Moḥammad. Il fut l'élève de ar-Rab‘i et de Chammâs avant de devenir à son tour professeur de Ibn ach-Chajari.
Et selon Yâqût, Ibn ach-Chajari se vantait d'avoir eu Yaḥyâ l'Alawite comme professeur.
Ibn an-Nadîm a dit quant à lui dans son livre intitulé «al-fihrist»: «Yaḥyâ l'Alawite connu sous le nom d'Abû Moḥammad anNeysâbûri était un théologien scolastique. Il avait à son actif toute une série de livres. J'ai personnellement rencontré tout un bon nombre de gens qui sont sortis tout droit de son école.» Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi l'a cité dans la classe des grammairiens arabes tout en certifiant son Chiisme. Quant à nous, nous ajoutons que cet illustre savant a été aussi mentionné par le Cheikh Chiite, al-‘Allâma Ibn al-Muṭahhar dans son livre intitulé «al-khulâṣat-ul-aqwâl» en disant: «Yaḥyâ était à la fois un jurisconsulte, un savant et un théologien scolastique. Il résidait à Neysâbûr.» C'est ce qu'ont également rapporté Cheikh an-Najâchi, Cheikh Ibn Dâwûd et tant d'autres savants d'ailleurs dont nous avons reproduit les déclarations dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
On a aussi le célèbre grammairien Thâbit Ibn Aslam Ibn ‘AbdulWahhâb beaucoup plus connu sous le nom d'Abul-Ḥassan alḤalabî le grammairien.
Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi a dit en parlant de lui: «Adh-Dhahabî avait dit que Thâbit était l'un des plus grands grammairiens de tendance chiite. Il avait rédigé un livre dans lequel il a expliqué le style de lecture coranique de ‘Âṣim. Il avait dirigé la bibliothèque publique de Halab à l'époque du prince Seyfud-Dawla. Ce qui avait provoqué le mécontentement des Ismaélites, car il avait rédigé un livre dévoilant leurs secrets ainsi que les fautes qu'ils avaient commises au tout début de leur propagation. Ils l'accusèrent d'intoxication et l'acheminèrent en Egypte où il sera crucifié en l'an 460 de l'Hégire.»
342 Les Chiites et les sciences islamiques
Abul-Qâṣim at-Tannûkhi
Il s'agit en fait d'Ali Ibn al-Muḥsin Ibn ‘Ali Ibn Moḥammad Ibn Abul-Jahm.
L'auteur du livre intitulé «nasmat-us-saḥar fî dhikr man tachayya‘à wa cha‘ar» sur les poètes Chiites a dit en parlant de lui:
«C'était un honorable poète et un grand homme de lettres autant que son père et son grand-père. Il avait appris la lexicographie auprès d'Abul-‘Alâ’ al-Ma‘arri de qui il avait rapporté plusieurs poèmes.
Il avait eu l'occasion d'occuper le poste de juge dans plusieurs pays…»
Quant à nous, nous ajoutons qu'il avait également suivi des cours auprès d'as-Sayyed al-Mortaḍâ.
Et pourtant, Moḥammad Ibn Châkir prétend dans son livre intitulé «fawât al-wafayât» que cet Abul-Qâṣim at-Tannûkhi était Chiite Mu‘tazilite, ce qui est tout à fait faux car il était bel et bien chiite imâmite.
Abul-Qâṣim at-Tannûkhi est né le mardi quinze du mois de Cha‘bân de l'an 355 de l'Hégire et il est décédé en l'an 447 de la même ère.
Le Juge alqâḍi al-Mar‘achi avait confirmé le Chiisme d'AbulQâṣim dans son livre intitulé «ṭabaqât-uch-chi‘a» autant que le Chiisme de son père Moḥsin et de son grand-père le Juge atTannûkhi.
Ali Ibn Aḥmad al-Fanjkurdi
Ce célèbre littérateur était de Fanj Kurd, un village de la province de Neysâbûr en Iran. Il avait à son actif une série de livres parmi lesquels nous pouvons citer le livre intitulé «tâj al-ach‘âr» et un autre intitulé «salwat-uch-chi‘a» qui sont en fait une compilation
des poèmes du Commandeur des croyants, l'Imam ‘Ali Ibn Abî
Ṭâleb (Que la paix soit sur lui).
Al-Meydâni avait rédigé un livre en persan, sur la langue et la littérature arabe, intitulé «as-sâmî fi-l-asâmî», dans lequel il avait parlé de ce grand homme de lettres avec beaucoup d'éloges. Il y avait rapporté que c'était un honorable savant et un éminent littérateur.
Le Juge al-Qâḍi al-Mar‘achi avait aussi mentionné cet illustre savant Fanjakri dans son livre intitulé «ṭabaqât-uch-chi‘a» en disant que c'était un honorable homme de lettres, très intelligent et un fervent croyant qui avait constitué de beaux poèmes en hommage aux Ahl-ul-Bayt (Que la paix soit sur eux tous). Il en avait même cité un extrait.
Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi avait dit en parlant de lui: «Il est écrit à propos de ce ‘Ali Ibn Aḥmad al-Fanjkurdi dans le livre intitulé «as-iyâq»: Grand homme de lettres et excellent poète doté d'un très bon style et de belles paroles. Il avait appris la langue arabe auprès du célèbre littérateur Ya‘qûb Ibn Aḥmad jusqu'à devenir à son tour un vrai maître dans le domaine.» L'auteur du livre intitulé «al-wichâḥ» a dit en parlant de cet illustre savant:
«Il fut surnommé «Cheikh al-Afâḍil» (le Cheikh des honorables), «U‘jûbatu Zamânih» (la merveille de son époque) et «Ayatu Aqrânih» (le signe de ses contemporains). Il est décédé en l'an 512 de l'Hégire à l'âge de 80 ans.»
Toutefois, selon l'auteur du livre intitulé «as-siyâq», il serait décédé le 13 du mois sacré de Ramadan de l'an 503 de l'Hégire. Nous avons cité quelques extraits de ses poèmes dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm». Il était contemporain d'az-Zamakhchari avec qui il était d'ailleurs entré en contact.
344 Les Chiites et les sciences islamiques
Le roi des grammairiens
Il s'agit en fait d'al-Ḥassan Ibn Ṣâfi Ibn Nizâr Ibn Abul-Ḥassan. Selon l'auteur du livre intitulé «kachf-uẓ-ẓunûn», il fut surnommé Abû Nizâr. Ce même écrivain a écrit dans le chapitre consacré à la lettre «‘Ayn» et le terme «‘Umdat»: «Le livre intitulé «al-‘umda fin-naḥw» écrit de la main d'Abû Nizâr, le roi des sectaires (Chiites) et des grammairiens, à savoir al-Ḥassan Ibn Ṣâfi (Bardûn le Turque) décédé en l'an 798 de l'Hégire.»
En fait, cet écrivain s'était trompé sur la date du décès d'Abû Nizâr autant que Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi s'était aussi trompé sur sa date de naissance et de décès.
En effet, Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi prétend qu'Abû Nizâr serait né en l'an 489 de l'Hégire et décédé à Damas en Syrie le Mardi 09 du mois de Chawwâl de l'an 568. Et pourtant ce qui est vrai est que cet illustre savant (Qu'Allah soit satisfait de lui) est bel et bien décédé en l'an 463 de l'Hégire, tel que cela a été rapporté dans le livre intitulé «al-hilâl as-sundusiyya» et confirmé par Ibn Khallikân.
Abû Nizâr était le roi des grammairiens de son époque. Il avait appris la grammaire arabe auprès de l'imâmite al-Faṣîḥi jusqu'à devenir un grand maître en la matière. Il avait à son actif toute une série de livres dans ce domaine parmi lesquels l'on retrouve «alḥâwi», «al-‘umda», «al-maqṣad fit-taṣrîf» sur la morphologie, «al-‘arûḍ» sur la prosodie, «at-tadhkira as-sanjariyyah» sur les mémoires de Sangar, «al-maqâmât», «al-masâ’il al-‘achar almu‘ammiyât» ainsi qu'un recueil de poèmes intitulé «dîwân achchi‘r».
Natif de Bagdad en Iraq, ce grand savant avait eu l'occasion de visiter Khurasân, Kermân et Ghazna en Iran. Il avait fini par élire domicile à Châm en Syrie où il put passer le reste de ses jours.
Nous en avons parlé dans notre livre de base intitulé «ta’sîs achchi‘a li ‘ulûm al-islâm» en plus d'une série de ses poèmes.
Ali Ibn Moḥammad Ibn ‘Ali Ibn Abû Zayd al-Faṣîhi
On l'avait surnommé «al-faṣîh» qui signifie «l'éloquent» tout simplement parce qu'il avait tant de fois lu le livre intitulé «alfaṣîḥ».
Cet illustre savant était originaire de la ville d'Isterabâd dans la province de Jorjan. Il fut l'élève de ‘Abdul-Qâder al-Jorjâni et il fut à son tour le maître du fameux roi des grammairiens, à savoir Abû Nizâr. Il avait maîtrisé toutes les branches de la langue arabe et il eut même à enseigner la grammaire au sein de l'école normale de Bagdad après l'époque du célèbre al-Khaṭîb at-Tabrîzi. Cependant, lorsqu'on s'était rendu compte qu'il était Chiite, on l'avait interpellé. Le fait d'avoir reconnu qu'il était Chiite lui avait alors coûté sa place dans l'enseignement d'où il fut exclu avant d'être remplacé par Abû Manṣûr al-Jawâliqi. Ali Ibn Moḥammad Ibn ‘Ali Ibn Abû Zayd al-Faṣîhi est décédé à Bagdad le Mercredi 13 du mois de Dhul Ḥajja de l'an 516 de l'Hégire.
Ibn ach-Chajari, le professeur d'Ibn al-Anbâri
Que ce soit en langue arabe, en poésie des bédouins voire en histoire des anciens, cet éminent savant n'avait pas du tout d'égal à son époque. Et selon Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi et tant d'autres écrivains à l'instar d'Ibn Khallikân, de Yâqût et d'Ibn al-Anbâri, il était très versé, dans la littérature arabe. Cheikh Montajab-ud-dîn l'a cité parmi nos confrères Chiites dans son livre intitulé «fihris asmâ’ ‘ulamâ’ ach-chi‘a», sur les savants Chiites successeurs de Cheikh aṭ-Ṭûsi. Il avait également été mentionné par as-Sayyed ‘Ali Ibn aṣ-Ṣadr al-Madani dans son livre intitulé «ad-darajât ar-rafî‘ah» sur les différentes classes des savants Chiites.
346 Les Chiites et les sciences islamiques
Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi s'était trompé sur la généalogie bénie de cet illustre savant qu'est Ibn ach-Chajari, autant que Yâqût sur la signification du mot «Chajari» d'ailleurs. En effet, il s'agit de Hibatollah Ibn ‘Ali Ibn Moḥammad Ibn
Ḥamza Ibn Aḥmad Ibn ‘Obeydallah Ibn Moḥammad Ibn ‘AbdurRaḥmân ach-Chajari Ibn Qâsim Ibn al-Ḥassan Ibn Zayd Ibn alḤassan Ibn ‘Ali Ibn Abî Ṭâleb (Que la paix soit sur eux tous). Quant à «ach-Chajari», il s'agit en fait d'un village dans la région de Médine.
Ibn ach-Chajari est décédé en l'an 537 de l'Hégire. Nous avons cité ses œuvres dans notre livre de base intitulé «ta’sîs ach-chi‘a li ‘ulûm al-islâm».
Yaḥyâ Ibn Abû Ṭay
Il s'agit en fait d'Aḥmad Ibn Ẓâfir aṭ-Ṭâ’î al-Kalbi de Ḥalab beaucoup plus connu sous le nom de «Abul-Faḍl le grammairien». Yâqût a dit en parlant de lui:
«Il était quelqu'un qui pratiquait ses mœurs et ses obligations jurisprudentielles selon l'école imâmite. Il avait à son actif des livres dans de divers domaines de la science et il vivait environnement en l'an six cents.»
Quant à nous, nous ajoutons:
L'auteur du livre intitulé «Kachf-uẓ-ẓunûn» a dit: «Le livre intitulé «akhbâr ach-chu‘arâ’ as-sab‘a» portant sur les sept grands poètes est l'œuvre de Ibn Abû Ṭâ’î, à savoir Yaḥyâ Ibn
Ḥamîda al-Ḥalabi décédé en l'an 335 de l'Hégire. Il avait classé les chapitres de ce livre selon l'ordre alphabétique.» A notre avis, cet écrivain s'est trompé. Car la vérité est qu'Ibn Abû Tay est bel et bien né plus tard au mois de Chawwâl de l'an 575 de l'Hégire.
Aḥmad Ibn ‘Ali Ibn Ma‘qal
Ce grand homme de lettres beaucoup plus connu sous le nom d'Abul-‘Abbâs al-Muqri, al-Muhallabi al-Ḥamṣi, était originaire de Azd en Iran. C'était un bon lecteur du saint Coran et il comptait parmi les rares littérateurs de son époque. Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi avait rapporté qu'adh-Dhahabî avait dit: «Aḥmad est né en l'an 567 de l'Hégire. Il avait eu l'occasion de se rendre en Iraq où il a pu se convertir au sectarisme (au chiisme) par le biais du peuple de Ḥilla. Il avait tout d'abord appris la grammaire arabe auprès du célèbre Abul-Baqâ’ al-‘Ukbari et de l'honorable al-Wâṣiṭi à Bagdad avant d'aller continuer chez AbîlYumn al-Kondi à Damas en Syrie. Il était très versé dans la langue arabe et la prosodie sur lesquelles il avait d'ailleurs rédigé une série de livres et formulé des poèmes de grande qualité. Il avait même pu transformer le livre d'al-Fârsi intitulé «al-îḍâḥ wa-t-takmilah» en poésie avec grand succès. Il était entré en contact avec le roi du monde chiite de l'époque qui l'avait accueilli avec beaucoup d'honneur. Il était sage mais Chiite extrémiste et très ascète. Il est décédé le 25 du mois de Rabî‘ al-Awwal de l'an 644 de l'Hégire.»
Aḥmad Ibn Moḥammad
Il s'agit d'Abul-‘Abbâs al-Achbîlî al-Azdi beaucoup plus connu sous le nom de "Ibn al-Hâj". Il comptait parmi les grandes figures de la grammaire et de la langue arabes de son époque. Il avait appris la linguistique auprès du célèbre Chalawébîne et de tant d'autres spécialistes jusqu'à ce qu'il fût devenu un grand chercheur dans le domaine. Il avait pu par la même occasion maîtriser toute une multitude de langues. Il était également beaucoup versé dans la prosodie.
L'auteur du livre intitulé «al-badr as-sâfir» a dit en parlant de lui: «Il avait si bien maîtrisé la langue arabe qu'il était devenu le meilleur dans le domaine.»
348 Les Chiites et les sciences islamiques
Quant à Majd-ud-dîn, il a écrit dans son livre intitulé «al-bulgha» qu'Abul-‘Abbâs al-Achbîlî al-Azdi disait toujours: «Après ma mort, Ibn ‘Uṣfûr pourra faire du livre de Sibaweyh ce qu'il vaudra.»
Et à propos de ce livre de Sibaweyh, il y avait aussi contribué. Cet illustre savant avait à son actif toute une multitude de livres dont un très bon livre sur l'Imâmat dans lequel il avait, selon le livre intitulé «ma‘âlim al-‘ulamâ’», prouvé l'imâmat des douze imams infaillibles (Que la paix soit sur eux tous). Il avait également rédigé une série de livres dans le domaine des sciences coraniques en plus du livre intitulé «mukhtaṣar khaṣâ’iṣ Ibn Jinnî», l'abrégé du livre d'Ibn Jinni intitulé «al-khaṣâ’iṣ». Il avait également écrit «ḥukm as-simâ‘», sur le jugement légal d'entendre, le livre intitulé «mukhtaṣar al-mustaṣfâ», un résumé du livre d'al-Ghazâli intitulé «al-mustaṣfâ» sur les Oṣûl-ul-fiqh (les principes de base de la jurisprudence). Il avait en plus rédigé des annotations d'un bon nombre de livres dont «al-muchkilât» de ce même al-Ghazâli, «sirr-uṣ-ṣanâ‘a» et «al-îḍâḥ». Il est aussi l'auteur des livres intitulé «an-nuqûd ‘alaṣ-ṣiḥâḥ» et «al-irâdât ‘ala-l-Maghrib», livre dans lequel il critique les recueils de hadiths authentiques et reproche l'occident. Il est décédé en l'an 647 de l'Hégire, ou plutôt en 651 selon Ibn ‘Abd-ul-Malek. Le premier avis est toutefois le plus plausible.
Le surnommé «Najm-ul-A’imma»
Il s'agit du fameux Moḥammad Ibn al-Ḥassan ar-Raḍi alAstarâbâdi à propos duquel Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi avait dit dans son classification des savants (aṭ-ṭabaqât) dans son livre «bughyat-ul-wi‘ât»:
«Ar-Raḍi, le célèbre maître auteur de livre intitulé «charḥ-ulkâfiya» qui est en fait le commentaire du livre intitulé «al-kâfiya» écrit par Ibn Ḥâjib. «al-kâfiya» était considéré comme le livre modèle dans le domaine de la grammaire. Tout le monde l'avait
adopté à l'unanimité, y compris les grands cheikhs de son époque. Il fut surnommé «Najm-ul-A’immat» ou le héros des maîtres.» Nous n'avons pas pu mettre la main sur son vrai nom ni sur sa biographie.
Quant à al-Fâḍil al-Baghdâdi, il a dit dans l'introduction du livre intitulé «khazânat-ul-adab fi charḥ chawâhid charḥ ar-Raḍi» sur le commentaire de ar-Raḍi intitulé «ach-chawâid»: Dans le tout dernier vieil exemplaire de ces commentaires, j'avais retrouvé le passage où il était écrit: «Il s'agit du patron, du grand maître, le savant, al-‘Allâma (l'Erudit), le roi des savants, le chef des nobles, le grand Jurisconsulte de toutes les tendances et sectes, le héros de la communauté et de la religion, à savoir Moḥammad Ibn al-Ḥassan al-Astarâbâdi. Al-Astarâbâdi avait enseigné ce commentaire dans le mausolée sacré de Nadjaf pendant le mois de Rabi‘a II de l'an 688 de l'Hégire.»
Quant à nous, nous disons:
En effet nous avons eu l'occasion de lire la préface de al-Fâḍil alIṣfahâni beaucoup plus connu sous le nom de Fâzil al-Hindi dans le commentaire du livre intitulé «charḥ-uch-châfiya fi-ṣ-ṣarf» sur le Ṣarf (la conjugaison des verbes): Ar-Raḍi, le célèbre maître auteur de livre intitulé «charḥ-ulkâfiya»
«C'est le livre intitulé «charḥ ach-châfiya» écrit par le Cheikh arRaḍi, le héros de la communauté, de la vérité, de la réalité et de la religion, qui est en fait le commentaire du livre intitulé «achchâfiya». Il s'agit du fameux al-Astarâbâdi dont les belles paroles étaient aussi claires que les étoiles du ciel et aussi simples que l'eau qui coule. Lorsqu'il tenait un discours, il attirait vraiment l'attention des gens et captivait les cœurs. C'était un grand maître, un vrai roi obéi aussi bien par les alliés que par les dissidents dans tous les territoires».
350 Les Chiites et les sciences islamiques
Quant à nous, nous disons:
Al-Astarâbâdi, avait lui-même mentionné la date au cours de laquelle il avait pu achever le livre intitulé «charḥ-ul-kâfiya» en écrivant vers la fin:
«C'est ici que s'achève le commentaire de ce livre. Louange à Allah pour ses bienfaits, sa grâce et son aide. Que ses prières soient sur Moḥammad ainsi que sur les membres de sa famille. Cette œuvre a été achevée dans le mausolée sacré de l'Imam ‘Ali à Nadjaf (Que les meilleures salutations d'Allah parviennent au propriétaire de ce lieu sacré) pendant le mois de Chawwâl de l'an 686 de l'Hégire.»
As-Sayyed Rukn-ud-dîn
Il s'agit de l'auteur du livre intitulé «al-mutawassiṭ» qui est en fait le meilleur de ses trois commentaires de l'introduction du livre de Ibn al-Ḥajîb.
Jalâl-ud-dîn as-Suyûṭi a rapporté que Ibn Râfî‘ avait écrit à la fin de son livre intitulé «târîkh Baghdâd» sur l'histoire de Bagdad: «Rukn-ud-dîn était venu à Marâgha afin de poursuivre ses études auprès de l'Allâma Naṣir-ud-dîn aṭ-Ṭûsi. Il était très intelligent et très vif d'esprit, ce qui avait poussé Cheikh Naṣir-ud-dîn à le désigner comme chef de tous ses étudiants à Marâgha. Il assimilait correctement les leçons de philosophie. Il avait rédigé les annotations sur le livre intitulé «at-tajrîd». Et il avait même rédigé le commentaire du livre de Cheikh Naṣir-ud-dîn intitulé «qawâ‘id al-‘aqâ’id» pour le fils de ce dernier. Lorsque Cheikh Naṣir-ud-dîn était parti à Bagdad au cours de l'an 672 de l'Hégire, as-Sayyed Rukn-ud-dîn l'avait accompagné tellement qu'il ne voulait pas s'en séparer. Et après la mort de son cher Cheikh au cours de la même année, il élut domicile à Mosul où il se consacra à l'enseignement au sein de l'école «Nûriyya». On lui avait donné la charge de tous les legs pieux de cette école.
Il avait pu avoir l'occasion d'écrire le meilleur des trois commentaires de l'introduction du livre d'Ibn al-Ḥâjib qu'il intitula «al-mutawassiṭ». Et il avait même un avis à émettre sur les principes de base de la jurisprudence. Il avait suivi des cours auprès du célèbre Seyf al-Âmidi avant que ce dernier ne lui confiât la charge du cours de Chaféisme au sein de l'école du nom de «Sulṭâniyya». Aṣ-Ṣafdi a dit en parlant d'as-Sayyed Rukn-ud-dîn: «Il était très humble envers tout le monde, très clément et bien respecté par les gouverneurs Tatars. Il avait écrit le commentaire du livre d'Ibn Hâjib intitulé «al-mukhtaṣar» et de «ach-châfiya fit-taṣrîf» sur la morphologie arabe. Il avait dépassé la septantaine.»
L'auteur du livre intitulé «riyâḍ al-‘ulamâ’» a quant à lui écrit dans son livre:
«as-Sayyed Ibn Charaf Châh n'est autre que as-Sayyed Rukn-uddîn al-Astarâbâdi, à savoir Abû Moḥammad al-Ḥassan Ibn Moḥammad Ibn Charaf Châh al-Ḥusseini. Il avait à son actif le livre intitulé «manhaj-uch-chi‘a fî faḍâ’il waṣiyy Khâtam-ichchari‘a» sur l'avis des Chiites quant aux qualités du successeur du dernier prophète. Il avait dédié ce livre au Sulṭân ’Oweys Bahâdor Khân.»
De tous ses livres, nous n'avons pu mettre la main que sur le commentaire du livre de Cheikh Naṣir-ud-dîn intitulé «charḥ qawâ‘id al-‘aqâ’id» qu'il avait écrit pour le fils de ce dernier. L'auteur du livre intitulé «ar-rawḍât» a dit en parlant de cet honorable savant:
«As-Sayyed Rukn-ud-dîn al-Astarâbâdi était l'une de grandes figures Chiites dont un bon nombre de savants avaient confirmé le Chiisme.»
352 Les Chiites et les sciences islamiques
Ce même écrivain avait même cité ses livres dont le livre intitulé «manhaj ach-chi‘a fî faḍâ’ili waṣiyyi Khâtam-ich-chari‘a». As-Sayyed Rukn-ud-dîn al-Astarâbâdi serait décédé en l'an 718 de l'Hégire selon certains, et le 14 du mois de Ṣafar de l'an 715 selon certains autres.
Grâce d'Allah, ce livre rédigé par le serviteur est arrivé à sa fin tout en espérant le bienfait de son Seigneur le très bienveillant.
Abû Moḥammad al-Ḥassan
Plus connu sous le nom d'as-Sayyed
Ḥassan Ṣadr-ud-dîne
Fils d'as-Sayyed al-‘Allâma asSayyed al-Hâdi al-Khâẓimi.
Le samedi 15 Jumada II 1330 de
l'Hégire